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Invité a posté ce message Sam 2 Mar 2019 - 0:18 #

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In my broken body I stay-- @inej madeira
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Jonas faisait de son mieux pour continuer sa vie sans Sarah. Le matin, c’était ce moment de la journée où son absence se faisait encore plus sentir que d’habitude. Il se réveillait seul dans un lit devenu trop grand pour lui. C’était toujours le premier truc qu’il remarquait, dès le réveil, sa femme n’était plus là. Depuis un an, il fallait croire qu’en fermant les yeux le soir, il continuait de croire à un miracle qui la lui ramènerait. Souvent, face à ce constat, le blond avait envie de rester dans son lit, une volonté qu’il perdait bien assez vite, parce qu’il n’avait de toute façon, jamais beaucoup aimé le fait de lambiner au fond de son lit. Le proverbe disait que le monde appartenait à ceux qui se levaient tôt, après tout. Il était sorti pour prendre sa douche, se préparer rapidement pour le boulot avait d’aller réveiller sa fille et ça aussi, ça lui rappelait que sa femme n’était plus là. Il ne savait pas pourquoi Jonas, mais, même s’il se levait tôt et qu’il pensait toujours avoir le temps de tout gérer, il avait toujours l’impression d’être à la traîne et de devoir courir le matin. Ça n’avait jamais été comme ça quand Sarah avait été là. A deux, ils avaient toujours été parfaitement organisés, tout seul, c’était plus compliqué. Après une rapide course à travers la maison pour s’assurer que Louise avait toutes ses affaires pour l’école et que lui, il avait tout ce dont il avait besoin pour le boulot, ils avaient pu embarquer dans la voiture, en direction de l’école où il déposa sa fille avant de partir en direction en direction de l’hôpital dans lequel il travaillait. Encore un truc qui lui rappelait sa femme, puisqu’ils avaient travaillé ensemble pendant des années. Toute cette routine matinale, il l’avait toujours connue avec elle, alors forcément, son absence était encore plus marquée dans ces moments-là.

Ça faisait un an et parfois, il avait l’impression d’être encore au point de départ. Il luttait pourtant, parce qu’il voulait être présent pour sa fille et qu’il l’avait déjà trop abandonnée pendant la période où il avait flirté avec l’alcoolisme. C’était terminé ça maintenant. Il ne buvait plus pour oublier ses problèmes. Au moins, ça lui avait permis de garder son boulot à l’hôpital et de revenir aux côtés de sa fille. Il n’avait jamais eu envie de finir comme un vieil alcoolique qui faisait la tournée des bars, mais pendant un moment ça avait été tellement plus facile comme ça. Ce n’était pourtant jamais la solution de boire pour oublier que plus rien n’allait. Il le savait Jonas, il l’avait toujours su, il lui avait juste fallu quelques temps pour que cette idée prenne du sens pour lui, à ce moment de sa vie où il avait été vraiment perdu. Maintenant, il se disait qu’un jour, il irait vraiment mieux, il ne se réveillerait plus le matin en pensant à son épouse, il ne se dirait plus que tout était compliqué sans elle, parce qu’il aurait vraiment réussi à tourner la page. Des mots qu’il essayait de se répéter le plus souvent possible, presque comme un mantra qui, avec un peu de chance, finirait vraiment par l’aider. Il avait fini par rejoindre l’hôpital, non sans s’arrêter prendre un café un peu plus loin, histoire de profité d’un vrai café et non pas ce qu’il y avait au distributeur. Sa blouse sur le dos, il considérait que la journée commençait vraiment. Il avait fait un petit tour aux urgences, pour l’instant, il n’y avait pas foule, au moins la journée commençait tranquillement. L’avantage avec son job, c’était qu’au moins à ce niveau-là, aucune journée ne se ressemblait. Chaque patient était différent, chaque blessure l’était aussi, des plus simples aux plus surprenantes, celles pour lesquelles on se demandait sérieusement comment les gens pouvaient en arriver là. Les gens pouvaient facilement être surprenants. Il passait beaucoup de temps à faire des allées et venues à travers l’hôpital. Si bien qu’après une consultation, alors qu’il s’apprêtait à faire une pause-café bien méritée, il traversa le service de rééducation. Il passa rapidement devant une salle, une première fois, en apercevant vaguement la jeune femme à l’intérieur. Il aurait pu passer son chemin sans se poser de question, pourtant, il s’arrêta pour regarder à nouveau à l’intérieur. Il la connaissait cette fille. Au deuxième regard, il en fut certain. Les années avaient passées, mais c’était bien elle, Inej. Il n’avait certainement pas imaginé qu’il la retrouverait ici. Pas après tout ce temps. Ils étaient tous les deux partis chacun de leur côté, à faire leur vie. Il avait pensé à elle parfois, notamment les rares fois où il avait allumé sa télé pour tomber sur du patinage. Il n’avait pas vraiment le temps pour tout ça Jonas et ce n’était pas au front, au fin fond de nulle part qu’il avait pensé à regarder les news sur le sujet. « Hey, ça fait un bail. » Ça faisait tellement longtemps qu’il aurait presque pu jurer qu’ils s’étaient connus dans une autre vie tous les deux. Une vie plus simple, peut-être, dans laquelle il avait été loin du veuvage. Est-ce qu’il avait besoin de préciser qui il était ? Il n’avait quand même pas tant changé que ça depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus ? Peut-être que c’était le déni qui parlait en fait quand il se disait. Au pire, si elle doutait, il y avait son nom écrit sur sa blouse, enfin quand même, avec l’histoire qu’ils avaient eu, il espérait qu’elle ait quand même gardé quelques souvenirs de lui. « Tout va bien ? » Question idiote, mais réflexe, surtout quand on croisait quelqu’un qu’on n’avait pas vu depuis longtemps. C’était une question plus générale que juste la raison qui la poussait à être là, dans cet hôpital. « Tu attends un médecin ? » Ou son rendez-vous était fini ? Il se demandait surtout s’il y avait quelque chose qu’il pouvait faire pour elle. Quoi qu’elle ait, ce n’était probablement pas son domaine de prédilection, mais il pouvait toujours demander à celui qui devait s’occuper d’elle de rappliquer en vitesse. C’était l’avantage de travailler ici, il connaissait un peu ses collègues quand même, assez pour les presser quand ça pouvait être nécessaire et c’était toujours nécessaire quand il était question d’une vieille amie.


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Invité a posté ce message Dim 17 Mar 2019 - 16:52 #



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Depuis son perchoir, Inej lâcha un soupir, agacée. Elle se laissa retomber sur ses pieds pour commencer à faire les cent pas dans la salle de consultation dans laquelle le médecin lui avait dit d'attendre. Comme si les hôpitaux n'étaient pas assez bondés comme ça, il fallait maintenant que tout le monde prenne son temps. Beaucoup pourraient dire que la brune après tout, n'était pas pressée, qu'elle n'avait pas un boulot auquel se rendre à toute vitesse – elle était encore dans le long et lent procédé de rééducation, qui lui tapait sur les nerfs et ne faisait que gonfler la frustration logée dans ses tripes. Un sentiment normal jugeaient certaines personnes ; assez normal pour qu'on ait appris à faire avec les petites choses qu'elle décidait par elle-même, et qui avaient presque plus trait à de la provocation. Si tel devrait être le cas, elle ne se contenterait pas de se dresser sur douze centimètres de talons aujourd'hui – si elle n'devait que se concentrer sur sa colère pour arriver à faire des miracles alors, la jeune femme serait de retour sur la glace, en compétition, sous le feu des projecteurs, depuis belle lurette. Mais rien n'était aussi facile que ça ; tout ce qu'elle pouvait faire maintenant, presque coincée à New York, c'était consulter ses mails, les actualités qui s'affichaient sur l'écran de son téléphone, les tonnes et les tonnes de notifications qu'elle recevait, et qui lui laissaient entendre que pendant qu'elle faisait du surplace, le monde, lui, continuait d'avancer. Fut un temps si proche, Inej avait été toujours au centre des nouveautés, persuadée de filer avec son temps, de ne jamais manquer la moindre opportunité ; elle avait été en plein dans ses rêves, en train de les réaliser, accomplie dans ses ambitions. Et si on avait pu s'mettre à discuter, à dire que le travail ne faisait pas tout, elle avait même été fiancée, à cette époque où tout avait été si bien dans sa vie : un monde idéal qui lui avait été arraché si brusquement. Avec l'amour, et l'ambition, et la volonté. Maintenant, c'était comme si elle brassait surtout du vent – maintenant, la seule frustration qu'elle arrivait à exprimer, c'était celle contre son docteur, à qui elle n'manquerait pas de lancer une remarque quand il viendrait enfin s'occuper d'elle. Peut-être devrait-elle se trouver un travail pour pouvoir râler de façon encore plus légitime – mais c'était un peu comme tout : les pensées de la brune étaient encore aujourd'hui, concentrées vers la glace, les patins, et son retour glorieux dans le monde du patinage. C'était tout c'qu'elle voulait, tout ce qui captait et captait son attention, son cœur pulsant encore, à mille à l'heure. Sinon, pourquoi est-c'qu'elle aurait survécu à ce stupide accident ? Pourquoi être encore là si c'était pour pourrir sur le banc de touche, sans jamais atteindre ses objectifs, hein ? Vivre comme ça, très peu pour elle : qu'est-c'qu'il y avait, à New York, qui pourrait la retenir de toute façon ? Il n'y avait rien eu quelques dix ans plus tôt, il n'y avait toujours rien : aussi grande cette ville pouvait-elle être, elle était plus synonyme de frustration et d'agacement chez la brune, de cauchemars et de mauvais souvenirs, que de quoique ce soit qui pourrait lui offrir des perspectives d'avenir dignes de ce nom. Qu'est-ce qu'elle pourrait faire ici, hein ? Vivre dans sa colocation bondée jusqu'à la fin de ses jours, en se rangeant dans un job qui ne rimerait à rien ? Se faire faire dire qu'elle n'avait pas de diplôme, et qu'ici, elle était bien loin de la moindre patinoire ?

Dans un autre soupir, Inej s'était rassise sur la table d'auscultation, regardant l'heure passer, maudissant les minutes qui étaient si lentes, tout comme elle maudissait les mois, les années, qui eux, couraient à toute vitesse. Elle, elle avait déjà l'impression que ça faisait une éternité, voire plus que ça bordel, qu'elle était coincée dans cette situation – qu'elle avait ces chaînes invisibles aux pieds. Cette condition qui n'donnait que peu d'espoirs de rétablissement complet à ses médecins, à tous ceux qu'elle avait rencontrés : y'en avait même qui poussaient le vice en lui disant qu'elle était déjà bien chanceuse d'être sortie de son fauteuil roulant. De n'pas avoir été coincée dedans pour le restant de ses jours, assistée jusqu'à la fin d'sa vie ! Et ça, c'était censée la faire se sentir mieux par rapport à sa vie actuelle – comme si ça marchait comme ça. Comme elle le faisait si souvent, la Madeira fut tentée de partir ; de s'la jouer rebelle, renfermée, repoussant ces obligations qui faisaient tout son univers aujourd'hui. Ce n'était que comme ça qu'elle irait mieux, disaient ses médecins, ceux qui lui faisaient examen sur examen, séance de rééducation sur séance de rééducation. Ceux qui avaient toujours la parole sainte, d'après les parents de la brune – ou même d'après ses sœurs. Mara, elle, elle devait bien être contente de pouvoir remuer le couteau dans la plaie, insidieusement, de cacher derrière des attentions doucereuses et patientes, une réalité qui la faisait briller elle encore plus. Dans sa tête, Inej s'était déjà fixée l'heure fatale de à dans dix minutes pour justifier son départ : un peu comme quand elle avait été lycéenne encore, et qu'à l'époque, il avait toujours été attendu que si un professeur ne venait pas, les élèves pouvaient rentrer chez eux après avoir attendu quinze minutes maximum. Et pourtant, elle le savait, hein – depuis les mois qu'elle venait là, la brune savait que son médecin n'était pas le plus ponctuel des hommes : et pour compenser il s'excusait toujours avec sa voix sympathique, son sourire un peu benêt. Et certains disaient qu'il était le seul à la supporter, elle et ses remarques, son caractère si changeant, sa façon d'être renfermée et de ne pas sembler vouloir faire le moindre effort. Mais cette fois-ci, une voix inconnue vint briser sa solitude – inconnue, ouais, c'était le mot. Ça la fit même sursauter, avant qu'elle ne lève les yeux vers le blond qui était entré dans la salle d'auscultation. Et soudainement, l'homme n'était plus inconnu – au contraire, Inej se souvenait assez de lui pour qu'elle sente ses entrailles s'entortiller, la honte, l'embarras venir lui monter dans le cou et jusqu'aux joues. Plus que jamais, elle avait envie de fuir. Pourtant, elle n'était qu'une fille à qui il disait 'hey ça fait un bail' comme s'ils n'avaient été que des vieux potes de lycée qui se retrouvaient par hasard. « Hey. » qu'elle souffla, loin elle, d'offrir l'accolade mode vieille copine à un Jonas qui avait pris de l'âge- un peu comme elle. C'était facile de dire que l'eau avait coulé sous les ponts, que peut-être, c'était normal qu'il n'ait que 'ça fait un bail' à lui dire. Mais elle, ça lui faisait déjà mal au cœur ; avec tout l'orgueil dont elle avait appris à faire preuve. Heureusement, il faisait encore assez froid à New York pour qu'elle ait décidé de se pencher vers un pantalon lui arrivant jusqu'aux chevilles, et elle avait encore sa veste sur le dos, largement de quoi cacher les cicatrices disgracieuses qu'elle avait récoltées, à un bien jeune âge, suite à cet accident. Il était médecin mais il n'était pas son médecin, alors peut-être qu'elle pouvait encore prétendre, au moins avec lui. « Ouais... tout va bien. J'pense que tu sais comment est le Docteur Alberts-... une demi-heure de retard, c'est standard. » peut-être qu'à se plaindre, en roulant des yeux, elle venait de trop en dire déjà : le témoignage qu'elle venait souvent dans cet hôpital. Trop souvent, largement et ce, depuis trop longtemps. Et pourtant, c'était la première fois qu'elle croisait Jonas dans cet endroit ; il avait pourtant la blouse blanche qui prouvait qu'il bossait ici. Probablement depuis plus longtemps qu'aujourd'hui même. De toute manière, elle n'avait pas à lui raconter sa vie, hein ? Elle ne lui devait rien – ils étaient juste deux personnes qui se disaient 'ça fait un bail' avant de passer à autre chose dans leur journée, n'est-ce pas ? Inej avait déjà détourné le regard, pinçant les lèvres, contente que cette fois-ci, sa mère n'ait pas absolument tenu à l'accompagner. Ce n'était qu'une visite de routine, loin maintenant, de toutes les lourdes séances qu'elle avait eues à encaisser, avec les mois. « Et toi ? Alors tu bosses ici ? » armée d'assez de courage, Inej put l'observer des pieds à la tête – il ne semblait pas avoir perdu de jambe ou de n'importe quoi d'autre. Il avait même l'air en forme ; loin, très loin indéniablement, de tout ce dont il avait parlé, plus jeune. Lui aussi, il avait voulu aller ailleurs que New York, à l'armée ou elle ne savait où, servir à quelque-chose à mille pour cent. D'autres éléments dans la liste que la brune avait dressée, à dix-sept ans, quand elle avait décidé de quitter New York : Jonas et elle, ç'avait toujours été condamné depuis le début. Et pourtant, l'ironie voulait que quoiqu'ils fassent, ils soient toujours à New York, aujourd'hui. Le point de gravité de leur univers- ils n'semblaient pas pouvoir y échapper, malgré leurs rêves de mieux.
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Invité a posté ce message Dim 31 Mar 2019 - 15:48 #

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Inej, elle représentait un passé qu’il pensait révolu depuis longtemps, Jonas. Des années plus tôt, ils avaient tous les deux choisis leur voie et ça les avait menés sur des chemins bien différents. Ils avaient été jeunes, trop jeune concernant Inej, alors que lui, il avait été majeur en train de construire sa vie et quand bien même Inej avait toujours été parfaitement consentante dans leur relation, la différence d’âge aurait facilement pu représenter un premier problème dans leur histoire. Au-delà de ça, il y avait eu leurs volontés, qui avaient été trop différentes pour que ça puisse marcher entre eux. Il était parti à l’autre bout du monde, sur un champ de bataille et même si Inej, n’avait pas choisi elle, de partir de son côté pour sa carrière, il n’aurait jamais demandé à ce qu’elle l’attende bien sagement, le temps qu’il revienne, potentiellement complètement bousillé par la guerre. Tous les deux, ils avaient eu trop d’ambition pour que leur couple puisse fonctionner. Il se demandait pourtant, maintenant qu’elle était là, en face de lui, comment se seraient passer les choses entre eux, s’ils étaient restés ensemble. Il n’aurait pas Louise, mais il ne serait peut-être pas veuf non plus. Dans le fond, même s’il le pouvait, il ne referait pas l’histoire, parce que Louise, était sa raison de vivre, mais il ne pouvait pas s’empêcher d’y penser, à la vie qu’il aurait pu avoir avec Inej, comme si, bien malgré lui, il s’agissait d’un regret qu’il avait gardé en lui pendant tout ce temps. Peut-être que les choses auraient pu être moins compliquées, il n’en savait rien, il n’en saurait jamais rien. Inej elle appartenait à son passé, c’était comme ça. La revoir, c’était bizarre après tout ce temps. Il avait l’impression de se prendre un coup de vieux en pleine figure et plus que jamais, il réalisait à quel point les choses avaient pu changer, depuis qu’il avait décidé de s’engager dans l’armée.

Il y était resté pendant quelques années, mais il avait rencontré une femme là-bas et en prenant de l’âge, il avait eu envie de s’engager avec elle, plus qu’il ne l’avait fait avec Inej. Ils n’avaient été que des gamins après tout Inej et lui. Ça avait été différent avec son épouse, il avait eu envie de se poser, d’avoir des enfants. Alors, ils s’étaient mariés, ils avaient eu Louise, alors ils avaient décidé de ne plus se réagencer dans l’armée pour pouvoir se construire une vie totalement normale. Pourtant, ils y étaient retournés dans l’armée, une dernière fois, qu’ils s’étaient dis et sa femme était morte. Il était quand même bien loin de la vie qu’il avait pu s’imaginer quelques années plus tôt. Qu’en était-il pour Inej ? Est-ce qu’elle avait eu la grande carrière dont elle rêvait ? Il devait avouer qu’il n’avait pas franchement passé ces dernières années à suivre l’actualité dans le patinage artistique pour savoir où elle en était. En tout cas, il aurait préféré la croiser ailleurs que dans une salle à l’hôpital. Il savait très bien dans quel service de l’hôpital ils étaient en plus, quand bien même ce n’était pas le sien. Est-ce qu’elle s’était blessée sur la glace ? Il avait de nombreuses questions Jonas, mais il ne savait pas vraiment s’il était en droit de les poser, comme si finalement, après tout ce temps, ils étaient devenus deux inconnus l’un pour l’autre et qu’il y avait entre eux, une barrière qui n’avait pas existée à l’époque. Avec les années qui s’étaient écoulées, sans doute que c’était inévitable, il avait presque l’impression d’être gêné par cette situation. Recroiser son ex par hasard à l’hôpital, c’était toujours un peu gênant, non ? Peut-être pas après autant d’années, après tout, après tout ce temps, ils étaient passé à autre chose. Lui en tout cas, il l’avait fait puisqu’il s’était marié. « Ouais, faut dire que le jour où tu croiseras un médecin ponctuel, faudra me prévenir. » Il lui adressa un léger sourire, conscient qu’il faisait partie des médecins qui pouvaient facilement être en retard. Lui encore plus qu’un autre sans doute, puisqu’il gérait beaucoup d’urgences. Mais le docteur Alberts en avait peut-être eu une aussi. Dans un hôpital, c’était tellement courant que tout le monde était toujours en retard. On ne pouvait pas laisser un patient qui avait besoin de soins immédiats en attente, parce qu’on avait un rendez-vous, après tout. « Ouais, ça va. » C’était la réponse standard à cette question ça, mais en même temps, il n’allait pas lui dire qu’il galérait avec sa vie, parce qu’il avait une fille encore bien jeune et que sa femme était morte un an auparavant et que le temps ne changeait pas encore grand-chose à sa peine ou à celle de leur fille, elle n’était pas son psy après tout. « Ça fait quelques années que je travaille ici. J’ai passé quelques années dans l’armée et puis j’ai décidé de me poser. » De se marier, de fonder une famille, le truc basique quoi, même si c’était parti en fumée en un rien de temps, quand il avait perdu sa femme. « Toi, le patinage, ça en est où ? » C’était une façon détournée d’apprendre si c’était à cause d’une mauvaise chute sur la glace qu’elle était là, ou quelque chose de complètement différent. Une chose était sûre, il espérait que ce n’était pas trop grave. Il avait beau ne pas être spécialiste dans le domaine, il savait quand même qu’il en fallait peu, quand on était sportif de haut niveau, pour se retrouver contraint d’arrêter le sport à cause d’une mauvaise blessure. Il espérait que ce ne soit pas le cas pour Inej. Elle était encore jeune alors elle avait encore tout un moment de gloire devant elle. Elle le méritait en plus, il en était encore certain aujourd’hui, même s’ils s’étaient perdus de vue depuis longtemps tous les deux. Il avait toujours été persuadé qu’elle arriverait à atteindre ses rêves Inej.

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Invité a posté ce message Mar 23 Avr 2019 - 17:06 #



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Il était rare qu'Inej, elle revoit des vieux amis de New York, comme ça. Il y avait des gens avec qui elle n'avait pas perdu contact tout court, et ce, malgré les fluctuations, les hauts et les bas. Il y avait aussi dans sa vie, des rencontres récentes- trop récentes qu'elle dirait : cette colocation dans laquelle elle se retrouvait, presque prise au piège, coincée entre la semi-confiance de ses parents, et l'infime couche d'assurance qu'elle avait pour elle-même. La brune avait beau être une orgueilleuse dans l'âme, prête à prouver à n'importe qui qu'elle avait la peau dure et qu'elle n'se laisserait pas faire, quand il était question d'affronter ses propres doutes et ses propres démons, elle s'faisait facilement la malle. C'n'était pas l'envie d'embarquer dans un avion, vers une destination inconnue, qui lui manquait : pendant ses longues périodes d'entraînement, ç'avait été son échappatoire. Des escapades de ce genre à travers les pays du monde, sur des plages de sable fin, en haut de montagnes culminant à des milliers de mètres, ou à essayer d'faire tout ce qu'il y avait à faire dans une vie. Le contraste entre cette existence à cent kilomètres heure – mille kilomètres heure, même – et ce qu'elle vivait aujourd'hui à New York, était drastique. Probablement de quoi justifier la déprime qui lui collait à la peau. L'accident, le traumatisme, sa rupture, la fin de sa carrière : combien de choses avait-elle eu à encaisser en un rien de temps, hein ? Elle qui avait toujours vécu dans une famille de croyants, l'avait déjà demandé à ses parents- qu'est-c'que le bon dieu avait eu contre elle pour s'acharner autant sur sa gueule en l'espace de quelques mois à peine ? Pourquoi est-c'qu'une entité supérieure, perchée dans les nuages, avait jugé qu'elle ne ferait plus jamais de patinage, qu'elle ne réaliserait jamais tous ses rêves, peu importait la quantité de travail, de sueurs, de larmes, d'espoirs qu'elle avait foutu là-dedans ? La seule réponse qu'elle avait eue, ç'avait été qu'il n'y avait aucune épreuve que le Bon Dieu nous imposait qu'on ne pouvait pas surmonter. Qu'apparemment, si ce con s'acharnait autant sur elle, c'était parce qu'elle pouvait les prendre, les coups, et s'relever à chaque fois. Et alors, hein ? C'était pas une raison pour la mettre à terre, encore et encore, non ? Son histoire n'était pourtant probablement pas la plus dramatique qui soit- Jonas lui-même pourrait en témoigner, hein ? Lui qui avait été au front, dans elle ne savait quel pays de l'autre bout du monde. Lui qui travaillait dans un hôpital d'une des plus grandes et plus peuplées villes du monde et ce, depuis quelques années maintenant. Il avait dû en voir défiler, des drames. Il devait en avoir à raconter, des histoires cauchemardesques ou pitoyables qui feraient larmoyer n'importe qui. Une Inej enragée à l'idée de ne pas pouvoir consacrer le restant de ses jours à sa carrière, ça faisait pâle figure, en comparaison. Au moins, elle n'était pas morte. Combien de fois avait-elle entendu cette réponse, hein ? Ouais, au moins elle n'avait pas été tuée dans cet accident dans lequel elle n'avait eu aucune responsabilité, elle n'avait pas été écrabouillée totalement par le choc de deux voitures se rentrant dedans, un soir de fête et ce, à l'âge de vingt-six ans à peine, avec toute la vie devant elle ! Parfois, il avait semblé qu'son fiancé, ou les médecins, ou tout le monde autour d'elle s'étaient attendus à recevoir une médaille parce qu'elle avait la vie sauve. Comme si ça pouvait signifier quelque-chose, tiens.

Peut-être était-ce normal alors, qu'Inej n'ait plus beaucoup d'amis d'une certaine période de son passé : ce temps était révolu. Et elle n'était plus la brune jeune, adolescente et un peu naïve qui s'était éprise du beau voisin blond, charismatique, qui avait semblé n'avoir d'yeux que pour Mara, pendant un temps. Comme tout le monde, hein. La fille qui n'en avait rien eu à faire, de la différence d'âge les séparant- il avait eu certains égards pour elle, il l'avait remarquée et ç'avait déjà été quelque-chose, à cette époque. Il l'avait remarquée aujourd'hui encore. Dans le brouhaha d'un hôpital qui tournait tous les jours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre à cent à l'heure : Jonas aurait pu tracer son chemin sans lever les yeux vers elle, mais il l'avait fait, et maintenant, il était là. Et Inej, coincée dans cette pièce, à attendre, attendre que les secondes, les minutes défilent, elle s'retrouvait prise au piège. A appréhender l'arrivée du Dr Alberts, désormais- combien de temps avait-elle avant que Jonas ne capte tout ce qui lui était arrivé, hein ? A quel point elle était tombée de haut- et qu'il lui lance ce regard que tout le monde dans son entourage avait, à son égard. Cette œillade pleine de pitié, inquiète aussi, comme si elle allait exploser en une seconde chrono. « Hm. » elle haussa les épaules, bien contente de pouvoir avoir une conversation qui n'tournait pas autour de ces sujets qui fâchaient dans sa vie, depuis son accident. Râler, c'était un peu devenu sa seconde nature, ça la faisait presque sourire ; « Pourtant, on pourrait croire qu'être ponctuel, c'est juste une question de rigueur. Et qu'un médecin devrait en faire preuve, tous les jours. » heureusement qu'elle sourit, ricana presque, signe qu'elle n'était pas à cent pour cent sérieuse. Elle avait appris à faire avec le Dr Alberts, ses défauts et ses qualités- elle n'était pas en train d'enrager intérieurement, prête à lui cracher à la gueule pour la demi-heure d'attente qu'il lui imposait aujourd'hui. Peut-être que sans la visite impromptue de Jonas, ç'aurait été différent. Ou peut-être que c'n'était qu'une question de secondes, de minutes avant que tout ne dégénère. « Je sais aussi que le Docteur Alberts aiiime parler. » ouais, il pouvait très bien être en retard à cause d'une urgence- mais Inej avait déjà vécu ces séances où il lui posait plein de questions parfois un peu personnelles, comme s'ils étaient amis. Qui sait, sans doute la traitait-il ainsi parce qu'ils étaient amis : il était définitivement la personne qu'elle avait le plus vu ces derniers temps. Lui, et ses colocataires, qu'elle supportait en dents de scie. Elle aurait pu parler de lui pendant des heures, tiens- rien que parce qu'elle aimait les gossip, un peu. Et aussi parce qu'il n'était pas un sujet personnel, ni quelque-chose qui lui tenait à cœur. Ni un secret – impossible, maintenant que Jonas l'avait surprise dans cette pièce, à attendre. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était sauver les apparences. Un domaine dans lequel elle devrait exceller, à force : n'était-ce pas ce qu'elle avait fait aussi, à l'époque, quand ils avaient décidé de mettre un point final à leur histoire ? Elle avait eu l'air de si bien le prendre, de si bien le vivre, parce que de toute manière, ça n'avait été qu'une phase entre eux, une amourette niaise, et un peu excitante parce qu'ils n'étaient pas censés être ensemble. Rien d'autre que ça. Alors pourquoi se retrouva-t-elle à le regarder, presque choquée d'entendre qu'il s'était 'posé' ? Le mot, aussi vague était-il, ne laissait que peu de place à la confusion : se poser, ça voulait dire avoir une vie stable. Dans ce monde, une vie stable, ça voulait dire mariage, maison, deux gosses et demi. Est-ce qu'il avait tout ça, Jonas ? Il avait l'air d'aller bien. Il avait même l'air de bien gérer ces retrouvailles, de la façon la plus neutre et détachée qui soit. Les questions, la réalité, tout ça la submergea, et Inej s'en retrouva à manquer d'air ; elle eut besoin de détourner le regard, de reprendre sa contenance. « C'est sympa, ça. » il avait survécu à l'armée, et il avait décidé d'avoir une vie idéale comme beaucoup lui envieraient. Il avait une famille- et connu une romance assez significative pour qu'il veuille tout ça. Et qu'il en lâche même l'armée, tout court. En comparaison, ouais, ils n'avaient pas eu grand chose, eux deux, hein ? Pas de quoi s'torturer l'esprit, elle n'avait eu que dix-sept ans à l'époque, n'est-ce pas ? Qu'avait-elle su du grand amour ? Et depuis, elle pourrait argumenter qu'elle s'était fiancée, elle- et qu'aussi désastreuse la tournure des choses avait-elle été, ç'avait été un pas assez significatif dans sa vie sentimentale, également. Mais ouais, Inej, elle n'aurait jamais lâché le patinage par amour- et aux yeux d'son fiancé, ç'avait semblé être une mauvaise chose. Peut-être l'avait-ce été aussi à ceux de Jonas ; il avait tourné la page, également. Le patinage- alors que dix ans plus tôt, elle en avait beaucoup trop parlé, aujourd'hui, elle aurait préféré éviter le sujet. Soudainement, elle était retombée de son petit nuage de déni où elle aurait pu parler du Docteur Alberts pour la prochaine heure, comme ça, avec Jonas, comme si ça pouvait réécrire l'histoire. Là, elle se retrouva à se mordiller le coin de la lèvre, l’œil fuyant, ses doigts commençant à déchirer le papier qui recouvrait la chaise d'auscultation sur laquelle elle était assise depuis trop longtemps. « Ça va... Je... fais une pause. » et en relevant les yeux vers Jonas, en ayant assez de courage pour croiser ce regard si bleu, si familier, synonyme de réconfort, elle fut tentée de tout lâcher. De pleurer, même, parce que c'était toujours douloureux d's'avouer vaincu. Surtout par la vie. Combien de temps cela dura, ce flottement indicible ? Elle n'sut vraiment- mais Inej forçat un sourire sur son visage. « Rien de sérieux. » on pourrait la juger, lui dire qu'elle prétendait- mais ce déni était aussi le sien. Le Docteur Alberts, comme ses parents, comme Mara et beaucoup de gens autour d'elle, essayaient d'lui faire comprendre que le patinage, c'était terminé. Que même si elle remontait sur la glace par miracle, ce ne serait jamais au niveau qu'elle avait connu et qui l'avait faite briller. Ils lui disaient tous qu'elle devait l'accepter, mais c'était juste impossible. Comment est-c'qu'on arrivait à faire la paix avec le fait qu'on avait tout perdu, hein ? Jonas n'avait probablement pas de réponse pour elle- rien d'autre que les conseils d'un médecin, dont elle se passerait bien, prête à jurer qu'elle les avait tous entendus, de toute façon. Il avait tout ce qu'il voulait, lui, non ? Plus encore que ce qu'il avait semblé vouloir, même, quand ils avaient été ensemble eux deux. La part triste d'l'histoire, elle n'appartenait qu'à elle.
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Invité a posté ce message Dim 5 Mai 2019 - 18:46 #

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Le temps était passé et les choses avaient beaucoup évoluées depuis son histoire avec Inej. Il avait été jeune, intrépide, avec des envies un peu folles. Combien de fois est-ce que sa mère lui avait dit que l’armée c’était complètement fou ? Jonas, il n’avait pas vraiment écouté ce que les autres pouvaient avoir à dire là-dessus. Il avait décidé que c’était ce qu’il ferait de sa vie. Il voulait être médecin militaire et il avait plutôt bien réussi. C’était risqué et dangereux, mais ça, il n’avait jamais voulu l’entendre. Il aurait dû savoir, ils auraient dû savoir, sa femme et lui, mais ils avaient quand même décidé de repartir. Il était revenu, mais pas elle. Il s’en voulait, alors, le blond, de n’avoir pas essayé de raisonner son épouse, de la pousser à rester là, avec lui, avec leur fille. Avec ce deuxième bébé qui n’existait pas encore mais dont ils avaient commencé à parler. Elle était morte maintenant, alors il n’y aurait pas de deuxième bébé, il n’y aurait plus rien et clairement, les ambitions qu’il avait pu avoir à l’époque où il avait été en couple avec Inej, elles lui semblaient bien ridicules à présent. Il aurait mieux fait de ne jamais s’accrocher à ça. Même si, sans l’armée, il n’aurait jamais rencontré sa femme et qu’il n’aurait du coup, jamais eu Louise. Les choses pouvaient vite être compliquées s’il fallait voir les choses comme ça. De toute façon, il ne pouvait pas refaire l’histoire, alors c’était idiot de se reprocher les choix qu’il avait pu faire. Tout ce qu’il savait Jonas, c’était que s’il avait décidé de rester, s’il avait décidé de se battre pour son histoire avec Inej, sa vie aurait été bien différente. Mais tous les deux, ils ne sauront jamais ce que ça aurait pu donner, puisqu’ils avaient choisi des voies les éloignant l’un de l’autre.

La revoir, ça lui rappelait tout ça, tout ce qu’ils avaient vécu, tout ce qu’ils auraient pu vivre ensemble. Ça faisait bizarre, évidemment, mais ce n’était pas un sentiment désagréable, au contraire, il était content de la revoir. Sans doute que ça aurait été mieux de ne pas se croiser dans un hôpital. Forcément, il y avait toujours quelque chose de négatif quand on croisait quelqu’un à l’hôpital. Lui, il y travaillait, donc il n’y avait pas de problème de son côté, mais bon Inej elle, elle n’était pas venue jusque dans ce bâtiment pour le tourisme, c’était évident. Elle n’avait pas non plus l’air d’être mal en point et croiser une sportive de haut niveau dans ce service, ce n’était pas non plus exceptionnel, alors s’il se fiait à ce qu’elle avait voulu, une dizaine d’années plus tôt, sa présence ici n’était peut-être pas si grave que ça. Il l’espérait pour elle, en tout cas. « Hey ! C’est juste qu’on est souvent confrontés à des variables qu’on ne pouvait pas prévoir à l’avance. » Il lui adressa un sourire, qui prouvait bien qu’il n’était pas choqué par ses propos. Elle n’avait pas à s’en faire Inej, il n’allait pas lui en vouloir pour ça. De toute façon, lui aussi, il râlait quand il avait rendez-vous chez le médecin et que ce dernier était en retard. « J’peux pas le défendre là-dessus. » Il y avait des médecins comme ça, qui étaient vraiment très bavards, ça n’aidait pas à la ponctualité. Au moins lui, il n’avait pas de temps à perdre à discuter de la pluie et du beau temps avec ses patients. Il devait agir vite et bien et pour ça clairement, le mieux c’était de ne pas se faire parasiter par des discussions futiles. Généralement, il ne s’arrêtait pas non plus dans les salles du service de rééducation pour discuter avec les patients qui se trouvaient là. Il avait plus tendance à courir partout sans forcément faire attention aux gens qu’il pouvait croiser sur son passage. Inej était une exception. Pour elle, il avait eu envie de s’arrêter, curieux de savoir ce qu’elle devenait et attiré par le morceau de son passé qu’elle représentait. Il haussa les épaules à la remarque de la jeune femme sur sa situation. C’était sympa ouais, quand on oubliait que sa femme était morte, qu’il se retrouvait père célibataire, parce que la guerre lui avait finalement pris tout ce qu’il avait eu de plus précieux dans sa vie. « Ouais, ça fait du bien de pouvoir travailler avec du bon matériel et sans craindre la moindre offensive. » Il lâcha un léger rire, il valait mieux prendre les choses comme ça non ? De toute façon, Inej devait avoir suffisamment de problème, puisqu’elle était à l’hôpital, elle n’avait probablement pas envie de l’entendre se lamenter sur le décès de sa femme ou les difficultés qu’il pouvait rencontrer avec sa fille. « Okay. » Elle faisait une pause hein ? Il n’était pas né de la dernière pluie Jonas, il pouvait quand même recoller les morceaux d’informations ensemble, pour comprendre qu’elle devait être blessée et donc que la pause elle n’était pas volontaire. Mais ce n’était pas grand-chose qu’elle disait, alors tant mieux pour elle. « D’accord. J’espère pour toi que ça va rapidement s’arranger. » C’était le truc qu’il espérait pour chacun des patients qu’il pouvait croiser à l’hôpital, après tout. Il ne souhaitait le malheur de personne de toute façon. « Alors, ça te fait combien de coupes et de médailles ? » Peut-être qu’il aurait dû googliser son nom pour en savoir plus, enfin, peut-être que ça ferait un peu stalkeur. Il avait suivi un peu le patinage quand il avait été avec elle, un peu après aussi, parce qu’il avait été curieux, qu’il avait voulu avoir des nouvelles de la brune. Mais avec l’armée, clairement le patinage artistique était tombé aux oubliettes. Après, il s’était marié, il avait eu une fille, sans parler d’un boulot qui lui prenait beaucoup de temps, alors il n’était clairement pas à la page. Quand il regardait le sport à la télé, c’était plus souvent le baseball que le patinage et trois fois sur quatre, il s’endormait devant les matchs de toute façon, il aurait aimé pourtant, avoir le temps de zapper à la télé pour voir Inej sur la glace et se souvenir d’une autre époque, pendant laquelle les choses avaient quand même été un peu moins compliquées.


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Invité a posté ce message Sam 25 Mai 2019 - 22:05 #



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Quand elle avait décidé de quitter New York, Inej, elle avait vite fait l'tri dans sa tête : elle avait pensé à tous les gens qui tenaient un tant soit peu à elle, mais qui se remettraient inévitablement de son départ, tandis qu'elle, elle saisirait toutes les chances possibles et imaginables de vivre son rêve. L'équation n'avait pas été si cruelle que ça, rien d'autre qu'un tournant que beaucoup décidaient de prendre dans leurs existences. Pourquoi est-c'qu'elle serait restée, hein ? Pour ne profiter de sa passion qu'à moitié ? Pour ne jamais atteindre les sommets qu'elle avait visés depuis le tout depuis, depuis qu'elle était assez âgée pour souhaiter quelque-chose ? Jonas avait de toute manière eu lui aussi des ambitions qui l'auraient amené loin, très loin de New York – et peut-être que si elle était restée avec lui, ç'aurait été pour apprendre d'ici deux, trois, cinq, voire peut-être dix ans, qu'il était mort au front et qu'il n'y avait plus rien à faire pour changer ça. Personne n'l'avait jugée d'égoïste, la brune – elle l'espérait en tout cas – mais maintenant qu'elle était de retour au point de départ, elle s'demandait bien c'que les autres avaient bien pu penser de ses choix, sans le lui dire en face. Manifestement, elle n'avait pas brisé le cœur de Jonas au point d'le laisser misérable pour toujours- ç'aurait été orgueilleux de souhaiter ça, et cruel même : des choses qu'elle n'était pas, quand bien même elle avait son caractère. De toute façon, elle n'méritait pas ça, pour toutes les fois où elle l'avait elle-même oublié : et sans doute que ça ne faisait que lui prouver qu'elle avait toujours eu raison sur eux deux. Ils n'avaient été que ça, une brève passade dans le monde de l'autre, avant qu'ils ne passent à autre chose. Qui sait, peut-être que si Jonas avait été avec Mara plutôt qu'avec elle, il aurait plus tenu à cette relation, il n's'en serait pas remis aussi facilement : c'était un peu la moralité de tout l'monde, après avoir croisé Mara. Elle avait quelque-chose de mémorable, d'fort, de puissant, peut-être sa générosité si facilement ouverte aux autres, ou peut-être juste ce talent qu'elle avait toujours eu à exister aux yeux de n'importe qui. Inej à côté, elle était facile à oublier- et même quand elle avait essayé de briller par elle-même, voire de surpasser sa propre sœur, l'arrogance pour motivation, ç'avait mal tourné : Dieu sans doute, avait un message à lui faire passer. N'importe qui dirait que l'orgueil était un péché capital, que c'était normal qu'il soit puni d'une certaine façon : toutes ces bonnes gens qui prêchaient la bonne parole ne s'étaient jamais retrouvées dans ces bottes à elle. Elle n'était pas une martyre que tout l'monde pourrait plaindre- non, juste une pauvre fille qui avait essayé d'exister en tant qu'elle-même et pour elle-même : tout ça pour que tous ses rêves, tout c'qu'elle avait pour elle, s'envole en fumée un funeste jour, pendant un putain d'accident de voiture. Et elle pourrait argumenter aussi que son fiancé avait vite jeté l'éponge, qu'il n'avait sans doute pas été aussi amoureux que ça d'elle, pour l'envoyer promener comme il l'avait fait, parce qu'elle n'avait jamais été la petite-amie douce et prête à se plier en quatre pour lui faire plaisir. Elle n'avait pas voulu ralentir le rythme intensif de ses entraînements, et elle n'avait pas voulu non plus – ou n'avait pas pu surtout – tout simplement lui pardonner pour cette nuit-là, où il avait été derrière le volant et où il les avait conduits à leur perte. Elle, surtout. Miraculeusement, lui, il n'avait eu grand-chose : ç'avait été elle qui avait pris tous les dommages. Et dans son entourage, on avait presque exigé d'elle qu'elle s'en remette, parce qu'elle était 'forte' ou elle ne savait quelle autre connerie.

Quels que soient ses défauts, le Docteur Alberts n'attendait pas le monde d'elle- parfois, elle aurait envie qu'il la pousse plus, physiquement parlant, qu'il suive le rythme des attentes qu'elle n'pouvait s'empêcher d'avoir dans un coin de son crâne. Mais il ne le faisait pas- pour lui, la conclusion de tout ça avait été claire et nette depuis le début. La Madeira, elle, elle n'faisait que pas l'accepter, regarder ailleurs et nier les faits évidents. Au moins, il n'lui faisait pas chier sur la mauvaise humeur dont elle pouvait faire preuve parfois, l'impatience qui lui retournait l'estomac de frustration, quand elle s'sentait mal et quand tout allait mal. C'était toujours mieux que rien. Toujours mieux que ce qu'elle avait la plupart du temps avec les membres de sa famille, certains de ses amis, ses anciens coachs qui semblaient avoir beaucoup plus facilement accepté son sort qu'elle. C'n'était pas eux qui s'étaient pris une autre voiture à elle n'savait quelle vitesse. C'n'était pas eux qui avaient eu à subir autant d'opération et d'heures et d'heures de rééducation qu'elle. C'n'était pas eux qui avaient vu leurs espoirs réduits en miettes, comme leurs os. A l'hôpital, y'avait des gens qui enduraient pire qu'elle – sans doute était-ce pour ça que le Docteur Alberts ne la regardait pas avec cette pitié ambiante qu'elle sentait flotter dans l'air quand elle était avec ses parents. Ou même avec Mara, quand bien même elle serait prête à jurer que cette compassion que son aînée avait pour elle, n'était que superficielle et mensongère. Jonas non plus n'la regardait pas comme ça- peut-être parce qu'il s'en fichait, depuis le temps. Sûrement parce qu'il n'en savait rien, de c'qui lui était vraiment arrivé : les gens devaient venir par centaine ici, et elle n'était qu'un visage parmi tous ceux qu'il verrait aujourd'hui. Elle n'était que ça, hein ? Un visage, similaire à celui d'une quasi-inconnue : qui sait, il la présenterait sans doute à sa femme comme une 'amie de lycée' quand bien même ils n'avaient pas été au lycée ensemble. Qu'est-c'qu'elle pourrait vouloir ou attendre d'autre que ça, hein ? Leur temps ensemble, de complicité, de naïveté aveugle, était révolu. Ou peut-être qu'il n'aurait jamais existé plus longtemps que cette courte période durant laquelle ils avaient été en couple : quelque-part, ils avaient toujours eu quelque-chose de condamnés depuis le début. « Hm-hm, je doute que le Docteur Alberts ait beaucoup de variables dans ses journées, c'est pas comme si on était aux urgences, ici. » taquine, certes, mais maligne aussi, prête à mordre un p'tit peu – heureusement, depuis le temps qu'ils se côtoyaient, le Docteur Alberts était habitué à son sale caractère. Sans doute plus que Jonas lui-même, qui devait s'dire que c'était tant mieux qu'il n'ait pas une femme comme ça dans sa vie : si facilement critique. Elle l'avait été aussi contre elle-même, toujours à essayer d'être meilleure, à gratter et gratter des heures d'entraînement et de répétitions pour perfectionner ce qui ne l'était pas assez. De la rigueur, elle n'en avait jamais manqué, Inej- peut-être alors avait-elle un brin de légitimité pour râler. Pourtant, elle avait toute sa journée- elle pourrait poireauter comme ça sans avoir d'autre obligation : c'était ce qu'était devenue sa vie depuis son accident, avec aucune autre habitude réglant sa vie, que ses visites à l'hôpital. Ses parents lui faisaient comprendre que peut-être elle devrait penser à trouver un travail- une chose qui lui semblait inenvisageable, alors que toute sa vie, tout son univers, avaient été écrits en fonction de ce seul rêve. Elle n'avait jamais rien vu d'autre, alors comment y penser maintenant, à presque trente ans, hein ? Il avait trouvé mieux, Jonas, lui- y'avait forcément mieux que le front et la guerre, pour sûr. Mais elle, hein ? Où est-c'qu'elle allait, de là ? « J'suppose quand même que les rhumes des mamies et les gamins qui ont un bleu à la tête, c'est moins palpitant que tout ce qui peut se passer je n'sais où. » qu'elle en leva les yeux au ciel, un sourcil arqué, rien que par curiosité. Loin d'elle l'intention de râler sur les mamies qui allaient à l'hôpital pour un oui ou pour un non, ou les parents qui s'inquiétaient dès que leur gosse avait une bosse- mais sa vie, au Heldens, avait certainement eu plus de 'sens' quand sauver des vies s'était fait dans un contexte de guerre. Comment est-c'qu'on revenait d'une mentalité de ce genre ? Il semblait aller bien, ne pas porter de cicatrice particulière – visible là où elle pouvait voir en tout cas – et il n'semblait pas traumatisé. Paradoxalement, il avait été celui d'eux deux qui était parti au front, mais il était celui qui s'en sortait le mieux. Avec une famille, en plus. Soudainement revint l'arôme amer et cruel de ce mariage à elle, auquel elle n'avait que trop peu pensé, et qui était mort avant d'exister vraiment. Peut-être qu'elle aurait dû enchaîner elle-même, parce qu'Inej se retrouvait déjà à tourner au bord du précipice, ce voile de vérité dont elle ne voulait pas parler à haute voix, mais où tout le monde la ramenait inlassablement : ses parents qui voulaient qu'elle affronte ses problèmes, ou ces gens comme Jonas, qu'elle n'avait pas vus depuis longtemps, et voulaient 'taper la discut' avec la fille qui était partie pendant si longtemps. Elle faisait une 'pause', ouais, et elle aimerait bien pouvoir croiser quelqu'un qui se contenterait de ça. « Une certaine quantité. Je doute que ce soit vraiment intéressant à étaler... » qu'elle fuit la conversation alors, se mordillant la lèvre, sans pouvoir empêcher une dose d'amertume de glisser sur sa langue : peut-être une critique contre lui, qui finalement ne s'en était jamais trop préoccupé, de ce qu'elle devenait. Comme elle l'avait imaginé- mais le comprendre vraiment, se prendre cette réalité dans la face, c'n'était pas plaisant. « Quelque-chose me dit que ce serait comme si tu te mettais à me parler en termes médicaux que je comprends pas et que je devais prétendre être intéressée. » tenta-t-elle donc pour se rattraper, essayant un ricanement, pour mieux regarder ailleurs. Inej, elle n'pouvait plus vivre en n'pensant qu'à ça – tout le monde le lui disait, encore et encore, et encore. Mais pire encore, elle n'arrivait pas à vivre dans un monde où elle arriverait à prétendre avoir encore un brillant avenir en perspective, duquel elle pourrait parler comme si de rien n'était, avec qui que ce soit. Jonas, de toute manière, il s'en fichait de tout ça. Il se contentait d'être poli, de prétendre avoir eu un jour une quelconque attache à la fille qu'elle avait été, avec ses rêves et ses envies. Mais c'n'était pas pour rien qu'ils avaient implosé avant de vraiment exister.
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Invité a posté ce message Mar 11 Juin 2019 - 13:58 #

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Jonas il avait vu sa vie changer, quand il s’était engagé dans l’armée. Il avait été jeune, mais motivé. Peut-être que les choses auraient pu être différentes, s’il était resté, il n’en savait rien, il ne saurait jamais et de toute façon, il n’avait pas envie de refaire le monde. Il avait quand même accompli des choses dont il était fier le Heldens. Sa carrière en faisait partie, évidemment, il avait de quoi être fier, après tout, il sauvait des vies, ici à New-York, comme il en avait sauvé, là-bas sur le front. Et puis il y avait Louise surtout. Sa fille, elle était sa plus grande réussite, il n’imaginait pas sa vie sans elle et pourtant, au milieu de son chagrin, il avait trop souvent délaissé la petite. S’il pouvait refaire quelque chose dans sa vie, il ferait en sorte de sauver son épouse. Cette mission, ils auraient dû la refuser, ils avaient raccroché l’uniforme depuis longtemps, à quoi bon se relancer là-dedans hein ? Il n’y avait pas un jour qui passait sans qu’il regrette cette décision. C’était vraiment le seul truc de sa vie qu’il voudrait changer s’il en avait l’occasion. Son histoire avec Inej, elle avait été belle et il avait été heureux avec la brune, le temps que ça avait duré, mais tous les deux, ils avaient eu des projets différents, alors ça avait été plus raisonnable d’en rester là. Ils avaient été jeunes, ça avait été important pour eux de suivre leurs rêves, même si ça les forçait à sacrifier une histoire d’amour. En restant ensemble, peut-être qu’ils auraient eu plus de regrets que de bonheur. Après tout, l’amour, c’était aussi savoir quand laisser partir l’autre pour s’assurer qu’il ait une belle vie, dans laquelle il aura accompli tout ce qu’il voulait. Il espérait qu’Inej avait eu tout ça, ces dernières années. Lui en tout cas, il avait eu l’impression d’atteindre un grand nombre de ses objectifs.

Ce n’était quand même pas rassurant de croiser la jeune femme à l’hôpital. Après tout, à part dans le service maternité, l’hôpital n’était pas un endroit où il se passait des choses particulièrement agréables. Même la maternité en plus, elle avait son lot de malheur. Il ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce qu’elle faisait là Inej. Elle attendait le docteur Alberts, certes, mais ça ne lui disait pas pour autant le genre de blessures l’ayant poussée à se retrouver ici. Il n’était pas rare qu’un sportif de haut niveau se blesse. Alors c’était sans doute pour cette raison qu’elle était là Inej, mais depuis le temps qu’ils ne s’étaient pas vus tous les deux, il se voyait mal demander des détails Jonas. Ils n’étaient plus ensemble depuis longtemps, alors il ne serait pas à sa place s’il devait trop la questionner. Même d’un point de vue professionnel, on pourrait facilement lui dire que ce n’était pas ses affaires, qu’il n’avait qu’à aller s’occuper de ses propres patients. Mais Inej, elle n’était pas qu’une patiente parmi tant d’autres. Peu importait le nombre d’années qui avaient pu s’écouler depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vu, elle avait encore son importance au fond du cœur du blond. « Non, c’est sûr, c’est plus dynamique aux urgences, crois-moi. » Pourtant, il y avait quand même des patients qui attendaient longtemps là-bas, mais bon forcément il y avait des cas à prendre en charge plus rapidement que d’autres. Là, c’était plus un service de rééducation, alors forcément, c’était différent. Inej avait sûrement raison, à force de discuter dix minutes supplémentaires avec chaque patient, le docteur Alberts était juste en retard. Logiquement, il n’avait pas trop le temps pour ça lui et pourtant, il continuait de discuter avec Inej. Au pire, il était déjà là depuis un moment, il méritait bien sa pause. Tant qu’on ne l’appelait pas pour qu’il ramène ses fesses en urgence, il pouvait prendre un peu de son temps pour discuter avec la brune. Ça lui faisait plaisir de la revoir, alors pour le moment il n’avait vraiment pas envie d’aller voir ailleurs si on avait besoin de lui. « C’est différent c’est sûr. Mais bon, j’ai décidé de fonder une famille, alors il a fallu que je me pose. Maintenant, je suis un père célibataire, alors au moins les mamies enrhumées ne risquent pas de rendre ma fille orpheline. » Il haussa les épaules, un sourire discret sur les lèvres, parce qu’y avait un côté drôle à imaginer une mamie enrhumée s’en prendre méchamment à lui, mais de l’autre côté, il y avait la réalité du danger qu’il avait pu affronter sur le terrain et ça avait coûté la vie de son épouse. C’était bien plus dangereux là-bas que ça ne l’était ici. « Et puis on est en Amérique, on a aussi beaucoup de blessures par balle, ça rappelle le terrain. » Malheureusement. C’était l’une des principales causes de mortalité dans ce pays, les blessures par balle. Un truc qui lui semblait complètement débile à Jonas dans un pays en paix, mais bon, ce n’était de toute évidence, pas prêt de changer. Assez parlé de lui sans doute, alors il évoqua sa carrière à elle, les rêves qui l’avait poussée à quitter New-York pour partir de son côté. « Je suis content que t’aies réussi. » Si elle avait un certain nombre de coupe et de médailles, c’était qu’elle avait réussi à percer dans le milieu. Il n’en doutait pas, il avait toujours su qu’elle était douée. Il n’avait pas vraiment d’angle de comparaison, mais il l’avait déjà vue sur la glace quand ils avaient été ensemble et il l’avait trouvée impressionnante. Il avait toujours su qu’elle y arriverait. « Sans doute ouais. Je pourrais bien avoir des histoires fun à raconter pourtant. Le dernier gars que j’ai vu s’est coupé le doigt en coupant son saucisson et c’est même pas la meilleure. » Tant que c’était ça, c’était compréhensible, même pour quelqu’un qui n’était pas médecin, maintenant s’il fallait se lancer dans l’explication de la procédure qui avait suivie, c’était sans doute un peu plus compliqué. Ils avaient évolué dans deux univers complètement différents tous les deux, ils avaient tous les deux réussi à leur manière. Ça faisait vraiment un long moment depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus et pourtant il avait l’impression de la retrouver comme à l’époque, avec une certaine dose d’inconnu, mais il s’était déjà plus étalé sur sa vie privée en quelques minutes avec elle qu’en de heures avec des personnes qu’il croisait tous les jours. Il avait l’impression qu’il y avait certaines choses qui ne changeaient pas, Jonas.

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Invité a posté ce message Lun 17 Juin 2019 - 14:08 #



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Si elle avait pu, elle aurait pris la fuite, Inej. Comme elle le faisait avec beaucoup de choses dans sa vie en ce moment : un cercle perpétuel d'irresponsabilité. Elle fermait les yeux, ignorait, et passait à autre chose, sans cesse plus endurcie. Ou plus frustrée. Elle-même ne savait pas ; la brune, tout ce qu'elle sentait, c'était cette boule dans le ventre, coinçant sa respiration de temps à autres. Loin d'être l'expérience la plus douloureuse de sa vie : quand on s'faisait réduire en miettes par un accident de voiture, ça remettait pas mal de choses en perspective. De toute manière, qu'est-ce qu'il en aurait à faire de ses jérémiades, Jonas ? Il devait en voir tous les jours, des gens mourir. Des gens dans le coma, d'autres qui se retrouvaient dans un état plus piteux encore que le sien à lui. Quand elle était avec son psy ou face à ses parents, énervée et agacée, prête à hurler à la gueule du Destin, la jeune femme s'disait qu'y'avait forcément pire qu'elle, dehors. Qu'y'avait des gens qui vivaient dans la rue, d'autres qui avaient perdu un enfant. D'autres qui avaient juste complètement échoué de A à Z, dans tout ce qu'ils avaient entrepris. Et elle, dans cet océan d'existence, elle n'était pas la plus à plaindre : mais s'comparer aux autres n'allégeait jamais sa propre peine. Ça n'faisait que la faire culpabiliser, parfois ; réalité mordant à son esprit, comme si ça pouvait la réveiller. Comme si elle était simplement arrogante, pour se sentir de la sorte. Est-ce que le Docteur Alberts la prenait pour la reine des capricieuses, elle et son caractère de cochon, irascible et pénible, quand il avait probablement des gens dans de bien plus piètres états à rencontrer ? Elle, elle n'avait passé que quelques mois dans un fauteuil roulant, quand d'autres y étaient enchaînés pour toujours. Rien de tel que de se retrouver dans les couloirs d'un hôpital pour remettre bien des choses en perspective, hein ? Peut-être était-ce un bon signe- comme quoi elle n'avait pas complètement perdu la tête. Comme quoi elle n'était pas juste égoïste et trop arrogante pour voir les autres autour d'elle. Au rythme où allait sa vie, c'était peut-être tout c'qu'elle pouvait espérer aujourd'hui : qui sait, peut-être qu'elle se lancerait dans le social, tiens. Que quand elle arriverait à avoir assez de perspective sur c'qu'elle avait vécu, elle aurait envie d'aider les gens comme elle – ceux qui s'sentaient stagner et n'en éprouvaient que plus en plus de frustration. Faudrait qu'elle se mette à la méditation, tiens. Ou qu'elle prenne une leçon avec le Docteur Alberts- il devait en voir, des choses pathétiques et misérables dans ses journées, et pourtant, il était toujours souriant, avenant. Ça devait faire partie des formations de fac de médecine, ça, l'fait de réussir à se détacher du malheur des autres pour passer à autre chose, tout en restant le plus professionnel possible.

Sans doute que Jonas aussi, avait c'genre de mentalité, cette façon-là de fonctionner. Peut-être que si elle devait s'ouvrir à quelqu'un, faudrait que ce soit à quelqu'un comme lui – sans le bagage personnel, hein ? Admettre ses échecs, ça n'avait jamais été son fort à la brune, et même face à lui, c'était difficile. A quoi bon ? Après tout c'qu'ils avaient vécu, ce qu'elle avait sacrifié pour suivre sa voie, voilà où elle en était : de retour à New York, mentalement au fond du trou, avec ses jambes qui ne pourraient sans doute plus jamais la porter en haut des podiums comme elle avait pu en rêver. Encore une fois, la seule qui brillerait vraiment, ce serait Mara. Celle dont tout le monde se souviendrait, celle qui arrivait toujours à tout. Si le Destin ou Dieu avaient dû en décider ainsi, peut-être qu'ils auraient dû lui donner un signe avant qu'elle n's'y lance corps et âme. Qui sait c'qu'elle aurait pu faire, en d'autres circonstances. Qu'est-ce qu'elle serait devenue, si elle n'avait pas été patineuse ? Jamais la question n'avait eu de place dans sa tête. Son crâne avait été rempli par le patinage, les médailles, les compétitions, ce sport à plein régime qui avait sculpté son quotidien et ses muscles tout à la fois. Si elle avait pu choisir quelque-chose de son présent ou d'son futur, elle aurait choisi de tout ignorer du fonctionnement d'un hôpital : de n'jamais avoir eu besoin d'y foutre les pieds comme elle le faisait aujourd'hui. Si souvent. Aux mots du blond, elle ne put que lâcher un sourire contrit, compatissant et coincé à la fois. Elle savait à quoi ressemblait les urgences- d'une certaine façon. Elle n'y travaillait pas, mais elle y avait été patiente, à moitié consciente, à moitié paumée, déchirée de douleurs, persuadée qu'elle allait crever ou qu'elle finirait paralysée à jamais. Et puis, il y avait eu les soins intensifs. Tout ce temps qu'elle avait passé clouée à un lit, avec pour seuls repères, le reflet d'c'qu'elle avait perdu, et le futur qui s'annonçait bien morne. Maintenant, elle était coincée au stade de la rééducation : un long procédé comme le disait si bien le Docteur Alberts, à chaque fois qu'il essayait de la persuader d'être patiente et de n'pas lâcher. Mais Inej était plus capricieuse qu'il ne voulait bien le voir – ou le subir. Là maintenant, elle avait déjà envie de partir. De se casser à toutes jambes, l'estomac retourné par ce face à face qu'elle n'avait pas envisagé avec Jonas. Pourtant, il n'était ni agressif, ni synonyme de mauvais souvenirs. Il n'la détestait pas, il semblait. La conversation était somme toute anodine- mais derrière les apparences, pour la Madeira, c'était comme s'il la coinçait, dos contre un mur, pressée par ces questions toutes simples qu'il avait pour elle. Il devait bien l'savoir, elle n'avait jamais été la fille la plus ouverte qui soit – toujours réservée. C'était Mara la parfaite humaine, parfaite dans sa carrière, parfaite avec les autres. Encore une fois là, les mots lui manquèrent alors que Jonas se disait célibataire, qu'il balançait même le mot 'orpheline' en parlant de sa fille. Elle aurait sa mère, la petite si elle devait perdre son père, non ? La question était tentante- mais pour tout connaître des interrogations pressantes, gênantes et déplaisantes, elle n'se risqua pas à le dire. Ni même à lui balancer une réponse bateau du genre 'j'suis désolée'. Après tout, s'il était juste célibataire, était-ce vraiment un truc dont il fallait s’apitoyer ? L'amour, c'était compliqué. Ils en avaient été la preuve. Et quoiqu'il se soit passé dans ce mariage qui avait changé la vie du blond, peut-être qu'il n'avait pas envie d'en parler avec elle. « Si j'dois être honnête, j'ai toujours pensé que t'avais quelque-chose de suicidaire à vouloir aller être médecin dans c'genre d'endroit. » une belle façon de mettre les pieds dans le plat, hein ? Inej s'en retrouva à détourner le regard, malgré ce sourire qu'elle avait tenté – à la fois regrettant ses paroles, et incapable de s'excuser pour celles-ci. Elle n'avait jamais voulu être égoïste avec lui, à essayer de le convaincre de changer ses plans : peut-être que ç'aurait pu être possible, que comme ils étaient amoureux – enfin elle l'avait été – et jeunes, ils auraient pu tout changer. Peut-être que par un tour de magie quelconque, il aurait pu venir avec elle jusqu'au Canada, comme si c'était si facile. Mais à quoi bon ? Il avait eu envie de faire ça, et elle n'avait jamais eu l'droit de l'asséner de critiques, de paroles pour saper ses rêves ou ses ambitions. Dix ans et quelques plus tard, elle avait bien l'droit de l'admettre, non ? « Mais ouais, si on en croit les séries à la Grey's Anatomy, même les hôpitaux, c'est un peu comme des champs de bataille. » qu'elle roula des yeux- elle n'était pas médecin, mais quand même, elle doutait qu'y'ait des gens qui débarquent avec des bombes ou des flingues régulièrement. Qu'y'ait des hélicoptères qui se crashent juste à l'entrée de l'hôpital comme ça. Sa façon à elle de faire de l'humour – de l'regretter juste après, se mordillant la langue pour mieux se taire. « Merci. » se forçat-elle à répondre aux compliments de Jonas, s'obligeant à un sourire au coin de ses lèvres- si elle jouait le jeu assez longtemps, ils repartiraient chacun de leur côté, et elle n'aurait pas besoin d'étaler l'étendue de ses échecs devant le jeune homme. Ç'aurait quelque-chose d'embarrassant, hein ? C'était pas comme s'il était encore son petit-ami, comme quand elle avait eu seize ans, et la frustration d'une ado vis à vis de pas mal de choses. Au pire, elle espérait que ça fonctionnait bien avec l'attitude qu'elle avait toujours eue vis à vis du patinage- elle n'avait jamais été du genre à frimer, n'est-ce pas ? « Hm y'a un truc que les médecins ont pas l'air de comprendre, c'est que 90% des gens n'ont pas forcément envie d'entendre des trucs comme ça... les détails de comment on recoud un bout de doigt, ou comment on fait une transplantation ou un truc du genre. » elle rit au moins honnêtement cette fois-ci – peut-être que c'n'était pas plus mal qu'ils ne soient pas ensemble, hein ? Elle avec ses trophées, lui avec ses histoires sanglantes et glauques des urgences, de tous les patients à qui il avait recollé un doigt. Elle préférait s'contenter d'imaginer les mamies enrhumées et les enfants avec rien de plus sérieux que des bosses. Le malheur des autres, ça devait être pesant à porter, pour sûr. Assez pour que Jonas ait décidé de prendre une pause, même avec elle.
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Invité a posté ce message Jeu 20 Juin 2019 - 15:07 #

I'll build you a home when I can.
In my broken body I stay-- @inej madeira
--------------------------------------
I've become the only thing I hate, Leave this broken body today.

Revoir Inej, ce n’était pas désagréable, ce n’étaient pas comme s’ils s’étaient séparés en mauvais terme. Ils avaient discuté, ils étaient arrivés à la conclusion que c’était la meilleure chose à faire, pour eux deux. C’était un commun accord qui les avait séparés, alors il n’y avait pas eu de grandes disputes, de vaisselles cassés, d’insultes et tous ces trucs compliqués qui pouvaient parfois arriver dans certains couples. Ils avaient su qu’ils avaient des ambitions trop opposées pour pouvoir continuer leur route ensemble, alors ils étaient partis chacun de leur côté. Les années s’étaient écoulées depuis leur rupture et ils avaient largement eu le temps de passer à autre chose. Jonas de son côté, il avait rencontré quelqu’un d’autre, il était tombé amoureux, alors il avait tourné la page sur son histoire avec Inej. Ça appartenait au passé et il n’avait jamais eu la moindre rancœur envers Inej, alors la croiser aujourd’hui, ça ne lui rappelait pas une tonne de mauvais souvenir dont il préférerait se tenir éloigné. Il l’avait aimée la brune, alors évidemment qu’il avait souffert de leur rupture, mais ils avaient bien fait les choses, alors ça avait quand même rendu les choses moins compliquées, assez pour que la retrouver, des années plus tard soit, à ses yeux, une bonne chose. Il était content de la voir, d’avoir un peu de ses nouvelles, même si faire ça dans un hôpital, c’était un peu moyen. Y avait des endroits un peu plus joyeux pour des retrouvailles qu’une salle dans un hôpital, mais bon, c’était un imprévu qui avait du bon aux yeux du blond. Il y avait des personnes comme Inej, qu’on pouvait quitter pendant des années, sans jamais vraiment les oublier. C’était ce qu’il ressentait en voyant Inej, il ne l’avait jamais vraiment oubliée, même s’ils ne s’étaient jamais revus ou parlé pendant tout ce temps, même si les sentiments avaient disparu au fil des années, Inej, elle appartenait à ses bons souvenirs et il n’avait jamais eu envie de s’en défaire.

Paradoxalement, sa femme aurait pu appartenir à ses mauvais souvenirs, vu comment les choses avaient pu se terminer entre eux deux. Heureusement, ce n’était pas le cas. La fin était douloureuse, tellement douloureuse qu’il avait sombré dans l’alcool pendant un temps. Il avait été tellement désespéré qu’il aurait pu tout sacrifier, sa carrière, sa fille, juste parce que se noyer dans l’alcool avait été un choix plus facile. Ça avait duré des mois avant qu’il ne retombe sur ses pieds Jonas, si bien qu’aujourd’hui encore, il participait régulièrement à des réunions d’alcooliques anonymes et qu’il se tenait loin des bars. Il n’avait pas fallu beaucoup de temps pour que l’alcool se transforme en une addiction dont il avait eu du mal à se détacher. Malgré tout ça, sa femme elle restait un bon souvenir dans sa vie, le meilleur sans doute, bien qu’il était marqué de plus de douleur qu’il ne le voudrait Jonas. Parler du front, de sa famille, de son désir d’être là pour elle, ça avait ravivé tout ça. Il en fallait peu de toute façon pour ramener tout ça à lui. La maison lui rappelait sa femme, sa fille lui rappelait sa femme, l’hôpital aussi puisqu’ils y avaient travaillé ensemble pendant un temps. L’alliance qu’il était en train de triturer maintenant, lui rappelait aussi son épouse. Il lâcha au moins un léger rire, un peu faux sans doute, aux propos d’Inej, elle ne croyait pas si bien dire la brune. « Ouais, probablement. » Il n’avait pas été suicidaire, pas plus que Sarah ne l’avait été. Ils avaient été heureux, avec leur famille, leur envie d’avoir un deuxième enfant et pourtant, ils étaient repartis en mission. Pourquoi hein ? Il n’arrivait même plus à répondre à cette question Jonas. Il ne savait plus ce qui l’avait attiré là-dedans, parce que tout ce qu’il retenait aujourd’hui, c’était qu’il avait tout perdu à cause de son engagement dans l’armée. Certes, il avait sauvé des vies, il pourrait en être fier, il avait reçu des médailles pour ça, mais il n’avait pas sauvé celle qui comptait le plus à ses yeux, alors il s’en fichait bien des médailles et de l’honneur qui pouvait aller avec. Repartir avait été la pire erreur de sa vie. « C’est exactement comme Grey’s anatomy, on bloque les ascenseurs pour s’envoyer en l’air dedans, au pire, si y a une urgence, les autres prennent les escaliers, ça leur fera les jambes. » Il plaisantait évidemment, ce n’était pas comme ça dans la vraie vie, heureusement. Grey’s Anatomy, c’était deux tempêtes par saison, des gars armés qui déboulaient là-dedans, des incendies, des inondations et presque plus de morts chez les médecins que chez les patients en plus des histoires de cul qui ne s’arrêtaient pas. La vraie c’était quand même plus des mamies enrhumées et des parents qui emmenaient leurs enfants pour pas grand-chose à l’hôpital. Apparemment, Inej n’avait pas grand-chose à dire sur sa propre carrière, alors tout ce qu’il pouvait faire, c’était la féliciter, il n’allait pas la forcer à s’étaler là-dessus si elle n’en avait pas envie. Elle attendait un médecin dans un service de rééducation, alors peut-être que c’était lié à sa carrière, peut-être que les choses étaient compliquées à cause d’une blessure. Il n’en savait rien Jonas, mais il respectait sa vie privée. Il n’était plus son petit-ami aujourd’hui, alors elle n’était pas obligée de lui parler de ce dont elle n’avait pas envie. Il n’était pas là pour lui tirer les vers du nez de toute façon. Sa remarque sur les médecins le fit rire, c’était vrai qu’ils avaient tendance à parler de ça un peu trop facilement entre médecins et pour avoir été marié avec quelqu’un qui faisait me même boulot que lui, le blond avait sans doute pris cette habitude d’en parler comme si c’était normal et très intéressant pour tout le monde. « Et le 10% des gens restants sont aussi médecins je suppose. Je crois que c’est qu’on est un peu trop fier de ce qu’on fait. » Y avait de quoi non ? Il était quand même évident qu’un médecin parlait plus facilement de ses réussites que de ses échecs, les vies perdues, on ne s’en vantait évidemment pas. Il savait bien comment ça fonctionnait Jonas, il en avait perdu des patients et il n’en parlait pas tant que ça, mais il n’oubliait pas pour autant.


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Invité a posté ce message Jeu 18 Juil 2019 - 2:26 #



i fell in love with you long before i knew
what it meant to give everything up

@inej madeira & @jonas heldens


Depuis qu’elle était de retour à New York, Inej avait toujours fait en sorte d’éviter les visages familiers- ces personnes du passé qui en savaient trop sur elle, et qui posaient toujours des questions qui la rendaient inconfortable. Elle n’avait pas eu envie d’rendre des comptes, d’expliquer pourquoi elle était en ville, qu’elle s’était installée dans un appartement ici, alors même qu’elle avait passé tout un temps dans sa jeunesse, à exprimer à quel point elle ne cesserait jamais de voyager. Des compétitions au Canada, les jeux olympiques en Russie, des nationaux aux Etats-Unis. Europe, Asie, elle avait presque tout fait en bien peu d’années. Ç’aurait fait tourner la tête de n’importe qui, mais la brune, elle avait tenu à rester concentrée sur tout ce qui faisait ses rêves: le patinage, avant tout, figure de proue de toutes ses motivations. Parfois, la seule chose qui avait eu un sens. Peut-être même la seule chose qui lui avait évitée d’être la petite-amie d’un gars qui partirait au front régulièrement, jouer les médecins de guerre à l’autre bout de la planète. Elle n’l’aurait sans doute pas supportée; trop égoïste pour voir le côté altruiste et héroïque dans des actions de ce genre. Après tout, c’était à se demander pourquoi le monde aujourd’hui était encore en guerre: pourquoi est-c’qu’on continuait de se mêler aux histoires politiques de pays qui se trouvaient à des milliers de kilomètres de là? Elle n’avait jamais été bête, la Madeira, et elle savait que ç’avait toujours été une histoire de business, de pétrole, de ressources à aller piquer chez les autres: et Jonas, il avait participé à tout ça. Il avait risqué sa vie pour tout ça. Probablement qu’elle en aurait perdu la tête et qu’ils se seraient disputés à ce sujet à de nombreuses reprises, si elle n’avait jamais été une patineuse dans l’âme, si elle avait voulu construire quoique ce soit avec lui. Comme quoi: des années plus tard, peut-être que la seule conclusion à laquelle ils pouvaient arriver, c’était qu’ils n’avaient pas été faits l’un pour l’autre. Et cette courte période durant laquelle ils s’étaient prétendus être amoureux l’un de l’autre - connaissait-on vraiment l’amour, à aux âges qu’ils avaient eus à l’époque? - finalement, n’avait rimé à rien. C’n’était pas si étonnant qu’ils s’en soient remis. Inej s’était plongée à corps perdu dans le patinage, déterminée à ce que tout ça ait un sens: qu’elle ait de la valeur au moins là-dedans, Mara, toujours, comme valeur étalon, constamment supérieure à elle. Elles n’avaient jamais été des égales: aux yeux des autres, ou du monde du patinage. Jonas aussi, sans doute, avait-il plus souvent remarqué sa soeur ainée qu’Inej elle-même; ç’avait en tout cas, toujours été la conviction que la brune avait eue. Une des motivations majeures qu’elle avait gardées près de son coeur, au moment d’prendre sa décision, et de laisser sa romance avec le blonde là où elle avait été: encore toute petite, à peine fleurie, pas de quoi en faire un drame. Il s’était marié et avait fondé une famille- alors, elle n’l’avait certainement pas condamné à l’abandon et au chagrin éternel: elle en avait toujours eu conscience- capable au moins de voir ça. Inej, on pouvait lui reprocher beaucoup de choses, mais au moins pas d’avoir été l’amoureuse transie, déterminée à s’accrocher à quelqu’un qui ne ressentirait probablement jamais c’qu’elle avait ressenti pour lui. Quelle idiote, vraiment- quand elle-même disait haut et fort qu’elle n’avait rien connu à l’amour, quelques minutes plus tard, elle s’retrouvait à songer à quel point ç’avait été presque à sens unique, avec Jonas.

Il avait été plus vieux qu’elle, après tout; plus mature, plus détaché. Plus apte à prendre du recul quand, pour la jeune femme, ç’avait surtout été un rôle qu’elle s’était forcée à avoir. Si elle n’avait fait qu’écouter son coeur amoureux, elle se serait accrochée plus longtemps; insatiable, alors même que ça n’avait aucun sens. Et maintenant adulte, elle ne voulait pas s’pencher sur ce que le Heldens avait éprouvé, lui, de son côté; à quoi bon s’blesser aujourd’hui quand ç’avait été une réalité qu’elle avait volontiers fuie jusque-là. Comme quoi, heureusement qu’ils avaient eu leurs rêves et leurs ambitions respectifs; ç’avait réglé le coeur du problème à leur place, et en fin d’compte, ils avaient réussi à être contents de leur existence, sans trop s’abimer le palpitant. Il avait une alliance au doigt, lui- et elle avait remarqué la façon dont il la tripotait, l’intensité avec laquelle il était accroché à celle-ci. Paradoxalement, il avait aussi parlé d’à quel point il était célibataire avec un enfant; de quoi envoyer des signaux paradoxaux qu’elle ne savait pas si elle avait envie d’interpréter. Y’avait des chances qu’ils ne se revoient pas en dehors de ce tête à tête, hein? Un certain nombre de mois après son accident, alors qu’ils étaient largement passés à autre chose: techniquement, ni Inej ni lui n’avait cherché à retrouver l’autre. C’était du hasard. Et sans doute que ça ne resterait que ça. Alors quels que soient les problèmes maritaux qu’il connaissait, Jonas avait probablement bien d’autres personnes avec qui en parler plutôt qu’elle. Elle, elle était l’ex avec qui il s’était séparé en bons termes- ou peut-être juste la voisine dans la plupart de ses souvenirs; Inej, la petite soeur dans l’ombre de Mara, et pas grand-chose d’autre que ça. « Contente que t’aies échoué. » maladroite, elle plaisanta sur ça, un ricanement gêné venant flotter dans l’air; pour être déchirée par bien des doutes en ce moment, Inej, elle savait ce que ça pouvait faire, de se sentir au bord du gouffre. Alors paradoxalement, malgré la phrase qu’elle avait lâchée quelques secondes plus tôt, elle n’avait pas spécialement envie de parler de suicide, même en guise de sarcasme. En tant que petite-amie uniquement, déjà, elle ne s’était pas permis d’émettre le moindre jugement sur les ambitions du jeune homme: peut-être un peu parce qu’elle avait eu trop peur de l’perdre, si elle mouftait. Elle avait été si jeune à l’époque, alors qu’est-c’qu’elle en savait, hein? Elle en savait tout autant sur l’armée que sur ce qui pouvait se passer dans les couloirs des hôpitaux: certes, à son goût, elle fréquentait cet endroit beaucoup trop, mais il y avait sans doute des drames dont elle n’était pas témoin - tant mieux - et des histoires propres aux médecins qui travaillaient ici, qu’ils étaient forcés de laisser sur le pas de la porte pour bien faire leur boulot. C’était un peu comme monter sur la glace: quelles que soient les émotions éprouvées avant, les problèmes, les doutes- tout devait être laissé de côté pour performer au maximum, de la meilleure façon qui soit. Comme quoi, ils semblaient bien avoir eu un p’tit quelque-chose en commun, dans leurs envies qui semblaient si différentes de prime abord. « On dirait que tu regardes Grey’s Anatomy plus que moi. » c’était mieux de blaguer, au moins. Inej avait toujours été trop occupée pour se concentrer sur les séries, ou même des études au-delà du lycée: c’était pour ça qu’elle ne savait même pas quoi faire de ses dix doigts aujourd’hui, malgré l’insistance des gens comme le Docteur Alberts, à ce qu’elle tourne la page sur sa carrière sportive et trouve autre chose. Comme si c’était si facile. A elle, ça lui semblait impossible; et quand bien même elle avait été bien contente de pouvoir déverser des litres de larmes et hurler sa frustration à une série aussi débile que Grey’s Anatomy, ça n’avait pas éveillé en elle le désir de devenir médecin. Loin de là. Elle, elle voulait pouvoir quitter ces endroits comme ça, et n’jamais avoir à revenir. Elle voudrait remonter le temps, à un an et quelques plus tôt, quand ses préoccupations avaient été à l’autre bout du globe, pour des rêves trop grands, même pour New York. « Hm, je suppose qu’y’a de quoi être fier. C’est pas tout le monde qui s’endette sur des années d’études extensives, juste pour travailler plus de vingt-quatre heures d’affilée parfois. » et pourtant, elle connaissait elle aussi, les longues et épuisantes heures de travail, comme ça, sans ciller, sans faiblir. Ça lui manquait, cette adrénaline, cette énergie. Si perdue qu’elle avait été, à sourire de plus en plus facilement au contact de Jonas, que le retour à la réalité fut bien difficile; dans le couloir, elle l’entendit pourtant, la voix du Docteur Alberts- d’ici quelques secondes il allait débarquer, et c’était dans son intérêt que Jonas ne soit plus là, pour ça. Le Docteur Alberts avait aussi une forte propension à être enjoué et à étaler les histoires des autres comme ça, au grand jour. « Je suppose d’ailleurs que tu as un emploi du temps bien rempli... Je n’voudrais pas te subtiliser à des personnes qui en auraient besoin. » puisqu’il semblait qu’il avait rempli son objectif principal: l’aider, au moins, à supporter l’attente, et les presque quarante minutes de retard du Dr Alberts. En souvenir du bon vieux temps, hein?  
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