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| Invité a posté ce message Lun 11 Mar 2019 - 22:08 # |
| Mon regard posé sur ma montre, je soupire et tape du pied avant de relever la tête vers l’escalier. A croire que le fixer d’un air mauvais va pousser ma fille à se presser un peu plus. Sauf que Mary-Jane n’apparaît toujours pas sur les marches et que le temps passe un peu trop vite à mon goût. Alors je soupire une fois encore, me racle la gorge pour me préparer à hausser le ton : « MJ, bon sang on va être en retard ! » Je l’entends m’assurer qu’elle arrive et dieu seul sait ce qu’elle fait dans sa chambre. Je pourrais monter pour aller la chercher par la peau des fesses, ça ne ferait que nous faire perdre encore plus de temps. Enfin elle apparaît et au regard sombre que je pose sur elle, elle sait qu’elle va se faire remonter les bretelles. Mais pas tout de suite. Non, je vais la laisser mariner dans son jus pour qu’elle s’inquiète bien comme il le faut pour ensuite lui faire comprendre le fond de ma pensée. Rien de méchant contrairement à ce qu’elle va s’imaginer, mais de cette manière je sais que la prochaine fois elle ne jouera pas autant avec le feu. Son sac de sport dans ma main, je la suis qui se dirige vers l’ascenseur en silence. Elle ne dit rien non plus une fois dans la voiture, préfère éviter que je n’explose maintenant. Je la connais du haut de ses six ans, presque sept ans. Elle ne veut pas courir le risque de pleurer avant d’arriver à son entraînement et cette fierté, je sais qu’elle l’a hérité de moi. C’est donc dans un silence presque religieux, brisé par la radio, que nous arrivons à destination. Elle saute hors de la voiture et moi je fais un tour par le coffre pour en sortir son sac, pose une main derrière sa tête une fois à sa hauteur et ensemble nous gagnons le terrain où se trouvent déjà tous ses camarades. « Bon … » Débuté-je en m’accroupissant devant ma fille. « Je serais là avant la fin de ton entraînement. Si jamais ce n’est pas le cas, tu peux m’appeler sur mon portable, mais tu restes ici, compris ? » MJ acquiesce et je dépose un baiser sur sa tête. Peu importe que je sois mécontent du temps qu’elle a mis à descendre, je ne pars jamais sans avoir embrassé mes enfants. Jamais. Elle sourit timidement, prend son sac et s’éclipse en vitesse vers les vestiaires. Je me détourne uniquement lorsqu’elle disparaît de mon champ de vision, me retourne brusquement et me cogne à un visage bien connu. « Freya ! » M’exclamé-je en posant mes mains sur ses épaules pour lui éviter de tomber – ou peut-être simplement par envie de la toucher. « Rien de cassé ? » Comme si avec cette simple bousculade j’aurais pu la briser. Mentalement, je m’insulte d’être aussi idiot mais ne peut m’empêcher de lui adresser un sourire non sans admirer son beau visage. |
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