Invité a posté ce message Sam 13 Avr 2019 - 14:08#
it's where my demons hide
No matter what we breed We still are made of greed This is my kingdom come
« Monsieur est de mauvais poil ? » J’arque un sourcil envers Louna qui me regarde amusée. Elle a le don de chercher quotidiennement, c’est sans doute sa manière à elle de me montrer son attachement envers moi. C’est vrai que ma situation avec elle ce n’est pas facile ; je ne sais toujours pas combien de temps elle aura besoin de moi, mais à vrai dire je m’en fiche. J’ai juré, je m’exécute. « Je suis toujours de mauvais poil » dis-je en appuyant sur la cafetière. Cela l’amuse visiblement vu qu’elle sourit avant d’enfourner des céréales dans sa bouche. Je discute un peu avec elle, en buvant mon café et finit par claquer la porte de mon appartement : direction Manathan. J’arrive un peu en retard aujourd’hui, je me suis endormi très tard à cause d’un dossier. J’aurai aimé pouvoir arriver comme d’habitude et éviter le regard intense d’Ana à mon arriver mais ce n’est pas le cas. Elle est là, et depuis qu’on a couché ensemble, dans mon bureau…sur mon bureau à vrai dire, j’ai les idées pas claires dès qu’elle est dans les parages. J’ai beau tenté de m’acharner sur le boulot pour l’éviter, je sais très bien qu’à un moment donné, on va devoir parler. Cela dit, après une ou deux heures de taff, je soupire avant d’envoyer un message à Amaliya lui proposant d’aller déjeuner ensemble ce midi. Chose qu’elle accepte assez rapidement. Je prends ma veste, mon portefeuille, et ajoute à l’intention d’Ana : « Je sors déjeuner. Je suis pas joignable jusqu’à mon retour » J’ai beau me vouloir professionnel, je ne sais pas comment l’être avec elle. Pas après tout ce que j’ai pu lui faire ici. Je n’attends pas sa réponse et file en direction du centre-ville là où j’ai donné rendez-vous à ma meilleure amie. Arrivé en premier, je prends la table et consulte mes mails en l’attendant. Elle ne devrait pas tarder à arriver de toute manière.
Je viens de recevoir un sms de mon meilleur ami, Davon, qui m’invite à déjeuner dehors. J’accepte avec grand plaisir, d’autant que pour une fois, je suis libre. Ça n’arrive que très rarement, mon métier ne me permet pas d’aller et venir comme je le souhaite. Je dois souvent intervenir en dernière minute, le crime n’attend pas. Néanmoins, j’arrive tout de même à avoir une vie privée, sauf que j’ai plus de mal à m’adapter à des horaires normaux. Mais ce midi, je profite que l’on ne soit que sur une affaire mineure pour me rendre au centre-ville au Chelsea Market. J’aime me balader là-bas, j’aime l’ambiance qui s’y dégage, ce côté vieux marché sous des bâtiments âgés, il y règne une ambiance particulière et bon enfant. Je sors du commissariat où nos quartiers sont établis et je me dirige vers le métro, je ne conduis pas, je n’en ai pas besoin, pas à New York. Je préfère de loin prendre le métro qui me conduit facilement d’un point A à un point Z. Evidemment, j’ai mon permis de conduire, il m’en fallait un pour passer mes examens à Quantico mais j’évite de conduire. En mission, je ne demande jamais à prendre le volant, loin de là. Bref, en quelques minutes, je suis devant l’établissement où m’attends mon meilleur ami. Il est déjà là, je vois sa frimousse à travers la vitre et mon sourire s’agrandit. J’aime sa compagnie, il me comprend et connaît tous mes secrets. Il sait par quoi je suis passée puisqu’on se connaît depuis qu’on est tous petits, je le connais par cœur aussi. Je le considère comme un frère et il me le rend mieux que Dan, mon frère de sang. Je me dirige directement vers la table et lui fait la bise avant de prendre place en face de lui et de le saluer :
« Coucou Dave, je suis contente de te voir ! Comment tu vas ? »
Je lui demande tout de go de ses nouvelles, nous nous voyons souvent mais nous avons toujours des choses à nous dire. Et puis, la simple présence de mon ami m’apaise et je me sens bien à ses côtés. Alors, même si je n’avais rien à lui dire, je serai heureuse de le voir simplement pour ce qu’il m’apporte.
No matter what we breed We still are made of greed This is my kingdom come
Les mails défilent sous mes yeux, sans vraiment que je les vois. Ma concentration est rude en ce moment, et je sais pertinemment pourquoi. Je soupire une seconde, regarde autour de moi dans l’espoir de la voir arriver mais ne voyant pas ses jolies boucles blondes, reporte mon attention sur mon téléphone. Mais je ferme l’application mail et ouvre celle du newyork times, pour me tenir au courant. Je lisais un article sur l’économie du pays lorsqu’elle finit par arriver, me sortant de ma lecture : « coucou Dave » Je relève la tête et lui sourit au moment où elle dépose un baiser sur ma joue, et de s’installer en face de moi. « Je suis contente de te voir ! Comment tu vas ? » J’hausses les épaules, en faisant une légère grimace : « J’ai connu mieux. Et toi ? » Je demande, mais je sais très bien qu’elle voudra en savoir plus. De toute manière, c’est ce pourquoi je la vois aujourd’hui. J’ai surtout besoin d’en parler, que quelqu’un me dise d’arrêter de foutre cette merde pas possible. Je reporte vite mon attention face au menu que la serveuse vient de nous apporter. Je n’ai pas très faim, mais je suppose que je dois faire un effort. Ce sera sans doute des pâtes, mon côté italien ressortant assez souvent. Je repose le menu fermé, attends qu’Amaliya se décide et lorsque la serveuse revient, on est opérationnel. « Je suis désolé de t’avoir prévenu à la dernière minute. J’ai besoin de me sortir de mon quotidien » Le regard de ma meilleure amie se fronce une seconde, et je capitule. « J’ai merdé, Amy » Je secoue la tête en me haïssant presque. Je ne regrette pas cette nuit, je ne sais juste pas comment me comporter maintenant. Visiblement, Amaliya n’y comprenant rien - forcément vu le peu d’information que je lui donne – je finis par annoncer : « J’ai couché avec ma secrétaire » Cliché ? Oui carrément.
