le blouseur se fait blouser. (leonan)

Sac à dos ouvert en grand sur son lit, Morgan fouillait le fond de son placard pour y trouver des vêtements, des sous-vêtements et des chaussettes pour les enfourner rapidement dans le dit sac. A force d'aller et retour dans cette même petite pièce, qui lui a fait office de chambre durant la plus grande partie de sa vie, il finit par trouver tout ce qu'il cherche -ou presque-. Il était principalement à la recherche d'une chemise assez habillé, au cas où il en aurait besoin mais, il a finit par se souvenir qu'il l'avait prêté à Leonel quelques années auparavant, lorsqu'il en avait eu besoin lors d'une sortie et depuis il l'a toujours. Pas que ça le dérange en soit, c'est son frère, il s'en fiche. Mais les choses seraient tellement plus facile si Morgan n'avait pas décidé de faire l'ignorant depuis ces derniers mois et fuir tout ce qui rattache à sa vie d'avant, même aux gens. Et même son frère, la seule personne au monde avec qui Morgan ne s'est jamais embrouillé -à part comme deux frères d'à peine un an d'écart le ferait-, avec qui il a toujours tout partagé... Morgan le sait, c'est lui qui a tout merdé, à éviter son frère, la seule personne qui aurait pu le sortir du trou qu'il a creusé tout seul. Mais Morgan à l'heure d'aujourd'hui, il a beaucoup trop honte de lui pour l'affronter et assumer les erreurs qu'il a commis. Lesquelles ? C'est simple. Après la mort de leurs parents, Morgan a volontairement quitté l'appartement qu'il partageait avec sa petite-amie pour revenir vivre à la maison familiale avec Leo et Martin, promettant qu'il allait prendre soin d'eux, comme le ferait un grand-frère. Sauf que voilà, finalement, les jours ont passés et tout a dégringolé. Lui qui se croyait suffisamment fort pour affronter le deuil et le porter pour d'autres, il s'est littéralement planté. Incapable d'accepter la mort de ses parents, Morgan s'est mit à fuir la maison et ses responsabilités. Et par la même occasion à fuir Leonel parce qu'il refuse de lui faire face. Il a honte de les avoir abandonnés, de ne pas avoir su être ce grand-frère pourtant qu'il disait être, de ne pas avoir su tout porter sur ses épaules. Ouais, alors depuis il se cache chez son meilleur ami, préférant se terrer seul dans son coin plutôt que de se prendre dans la figure les quelques vérités qui font mal à entendre.

Soupirant, l'aîné des Shacklebolt referme son sac qu'il jette sur son épaule et quitte rapidement sa chambre d'adolescent, descendant à grandes enjambées les escaliers de la maison familiale qui, auparavant, baignait clairement dans la joie et les rires. Il a profité de venir à cette heure-ci, sachant que ni Leonel ni Martin ne sont là, même si les voir lui aurait sûrement fait du bien, mais encore une fois c'est plus facile de venir quand il n'y a personne. Pas de questions, pas de problèmes. Alors qu'il fait un détour par la cuisine, il entends la porte d'entrée s'ouvrir et une petite voix de garçon se faire entendre dans la maison. " MORGAN ! " criait Martin, venant se jeter dans les jambes de son deuxième grand-frère. Sans réfléchir, Morgan sourit et vient embrasser le front de son petit-frère. Ce petit n'avait rien demandé et pourtant, il subissait les conneries du frère aîné, encore une raison pour Morgan de crever de honte. Puis Leonel passe la porte à son tour, le sac de Martin sur son épaule, qui paraît très petit par rapport à la taille de Leonel d'ailleurs. Morgan se sent stupide, tout ce qu'il voulait éviter, il l'a en face de lui. " J'allais partir. " lance rapidement Morgan, pour faire comprendre à Leonel qu'il n'a pas l'intention de rester, alors qu'il entends entre ses jambes un petit " oh non, déjà ? " venant de Martin.

Aujourd’hui est un jour de repos, l’occasion d’aller chercher toi-même Martin à l’école. Sous une casquette et des lunettes de soleil, tu as quitté ta voiture pour marcher les mètres qui te restaient pour atteindre l’école élémentaire de l’enfant. Ces derniers temps, rares étaient les moments où tu as pu de toi-même aller le récupérer. Le dernier de la famille était devenu assez exigeant et ne souhaitais plus que ses grands-parents viennent le chercher ou encore le déposer le matin. Il les adore, mais ce n’est pas toi. Il estime que leur maison n’est pas aussi bien que la vôtre, qu’une drôle d’odeur y rôde. Sacré garnement. Attendant en arrière, tu observer Martin se diriger vers la sortie en courant avec mon meilleur-ami. Ils sont en train de jouer à un jeu de rôles, ce qui te fait rire. Tu l’entends parmi tout ce vacarme et tente d’attirer son attention par tous les moyens. Tu l’appelles sans avoir de réponse de sa part. Tu te décides par finalement le siffler. C’est grotesque, mais efficace puisqu’il compte ton regard comme le restant de la foule. Tu lui fais signe de venir et il accourt en criant ton prénom. La partie de cache-cache avec le restant du public part complètement en vrille. Il est temps de partir avant de devoir faire face à des demandes incessantes.
Arrivés chez vous, tu constates que la porte d’entrée n’est pas barrée à clé. Tu sais que Tessa est absente. Ça ne peut donc être-elle. Il ne reste donc plus que ta sœur et frère. Mais tu vois mal ton frère débarquer après une si longue absence. Martin est le premier à entrer et cours en criant sur Morgan présent dans le salon. T’hésites entre te réjouir et lui faire la morale, mais il tomba parfaitement à pic. Ton sac est déjà prêt à quelques mètres de toi. Tu te vois mal jeter Martin et te barrer ni vu, ni connu. Non, t’en es incapable. « Tiens, un revenant ! » Et comme tu t’y attendais Morgan dit qu’il allait partir. Martin se sent offusqué de se départ précipiter. Tu vas le soutenir, aller dans son sens. « Je ne crois pas, non. Tu vas rester-là et on va parler. » Tu refermes la porte derrière-toi. « Martin, tu veux bien monter dans ta chambre quelques instant. Morgan viendra t’y rejoindre. Promis. » Malgré quelques petits refus au début, il accepte finalement en montant les marches assez faché.