avant que l'écrevisse danse le tango (MILA)

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« Parce que je ne fais pas dans la charité ? … Attends, j’affirme même. » Si tu étais charitable, tu ne demanderais pas un chèque imposant à chaque rendez-vous. Il y a certes plus cher que toi, mais y a moins également. Tu pourrais faire de tes rendez-vous un moment totalement gratuit, et pourtant tu y songes que très rarement. Voir pas du tout. Généralement, les gens qui viennent te voir savent dans quoi ils s’engagent et en ont les moyens. Alors l’argent n’est pas un problème, une question qui vient régulièrement sur la table. « Si on devait attendra une invitation de ta part, on pourra attendre éternellement. Faut savoir prendre les devants par moments. » Comme si tu avais besoin d’une invitation pour aller chez tes amis. Absolument pas. Tu prends les devants, toujours de manière spontanée. Si Mila avait une vie de famille, peut-être que tu changerais tes habitudes. Mais elle est loin d’être mariée, et ne semble pas être enceinte. Tu peux donc te permettre de débarquer à tout moment chez elle. Et si elle était occupée, tu repartirais sans soucis. Tu t’imposes mais pas trop non plus. La brune t’a gentiment ouvert la porte. Preuve qu’elle veut bien te recevoir. « T’aurai pu me claquer la porte au nez. Du moment où tu me laisses entrer, je suis ton invité. » Du culot ? Absolument. C’est ton deuxième prénom. August Culot Svendsen. « Non, ça va aller. Je ne le fais pas chez moi, alors aucune chance que je le fasse chez les autres. » Elle a qu’à s’offrir les soins d’une femme de ménage. Ça aide bien quand tu n’es pas souvent chez toi, ou que tu détestes faire le ménage.
Bière en main, tu reviens t’installer aux côtés de Mila, et lui demande combien de temps elle part en voyage. T’aurais bien voulu en faire autant, mais avec ton aventure qui débute en septembre, pas moyen de fermer plus longtemps ton bureau. « C’est déjà bien un mois. Tu vas pouvoir voir plein de choses entre temps. » Pas sûr que tu aurais pu rester sur un bateau pendant tout ce temps, même s’il y a des jours sur terre pour faire des visites. « T’as tout à fait compris. » dis-tu avant de boire une bonne gorgée.

Date d'emménagement : 22/02/2019

Mila regrettait d’avoir été ouvrir sa porte parce qu’elle trouvait qu’August n’était pas très sympathique. Et pourtant, elle n’était pas soupe au lait. Le fait était simplement que le jeune homme se croyait sorti de la cuisse de Jupiter et ça, c’était affreusement agaçant. “J’invite les personnes qui en valent la peine.” lui fit-elle savoir d’un ton nonchalant avant d’hausser les épaules. Il ne fallait pas être un génie pour voir là où elle voulait en venir. Mais comme il était un peu lent à la détente, il allait probablement falloir qu’elle explicite un peu plus. “C’est pour ça que je ne t’invite pas toi.” Et non, elle n’appelait pas ouvrir la porte à quelqu’un l’invité surtout qu’August n’aurait eu aucun mal à lui empêcher de lui claquer la porte au nez. Loin de là. “Désolée mais chez moi ça ne compte pas comme une invitation. Simplement un signe que je tolère ta présence.” Et c’était déjà pas mal quand même. Elle lui proposa quand même de faire le ménage chez elle mais bien sûr il refusa parce qu’il semblait bien décidé à ne rien faire d’autres que l’embêter. Ca ne faisait certainement pas rire les mouettes ça. Il s’enquit ensuite de la durée pendant laquelle Mila allait être partie et celle-ci lui répondit qu’elle ne faisait qu’un mois ce qui, effectivement, était déjà pas mal. “Oui, c’est plutôt pas mal. Mais ça va passer trop vite.” Mais bon, elle n’allait pas se lamenter alors que ça n’avait même pas encore commencé. “Et ne t’inquiètes pas, je t’enverrais des mails tous les jours si tu le souhaites. Je peux même t'appeler.” Elle était gentille quand même. Elle pensait à lui pour ne pas qu’il dépérisse en son absence.

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« Si tu le dis. » Tu soulèves une épaule, te foutant bien de savoir comment Mila perçoit ta présence. Si tu étais si insupportable, elle t’aurait déjà congédié depuis longtemps. Et jusqu’à preuve du contraire, tu es toujours là, chez elle, sans qu’elle ne vienne te demander, même t’ordonner de partir. T’es juste lourd. Le genre de personne qui pèse plus qu’un camion de marchandise. T’en es parfaitement conscient, et évite d’en rajouter plus. Tu connais les limites, et il semblerait que tu sois à la frontière de celle-ci. Tu préfères lui parler de son voyage. Ce qui à l’origine est la raison de ta venue. Tu avais appris qu’elle devait partir pour une croisière, un petit tour du monde en l’espace d’un mois. « C’est sûr, mais on est bien content de rentrer chez soi au final. » On apprécie partir, s’échapper de notre quotidien pour découvrir de nouveaux horizons. Mais jamais trop longtemps. Ce n’est pas notre chez nous, là où toutes nos affaires se trouvent, nos amis… L’envie de revenir varie selon les destinations et ce qu’on fait tout au long du voyage. Certains sont plus épuisant que d’autres. Toi-même, tu ne connais pas de vacances tranquilles. Il faut toujours que tu bouges, et ne profites pas des grasses matinées. « Je m’attendais plus à une bouteille jetée dans l’océan. Mais je devrai pouvoir me passer de tout ça. Je suis certain que tu oublieras bien vite ces belles paroles une fois que tu seras à bord du navire. » Toi-même, tu en ferais autant. Tu t’en cognes des autres, t’es là pour profiter, pas te soucier de ceux qui n’ont pas l’occasion de partir. Chacun ses tracas, t’as déjà bien assez de choses à penser. Alors, tu ne lui en voudras pas une seule seconde si elle ne donne pas signe de vie durant tout ce temps. Tu auras bien à travers internet, que tu penses.

Dim 5 Jan 2020 - 17:09

Mila voulait qu’August comprenne à quel point sa présence était indésirable ici et à quel point il était tout sauf un invité. Elle n’était pas convaincue qu’il ait bien compris mais il avait arrêté de la contredire donc elle se voyait mal continuer d’argumenter dans ce sens-là. De toute façon, il avait fini par changer de sujet et la jeune femme évoqua la croisière qu’elle allait faire. Elle ne partait qu’un mois ce qui était déjà pas mal en fait. Elle ne pouvait pas partir plus parce qu’elle avait des choses à faire ici et elle n’avait de toute manière pas le coeur à être loin d’ici au mois d’août. “Parle pour toi.” répondit-elle en faisant la moue même si elle aussi serait bien contente de rentrer chez elle. Elle le savait d’avance. Histoire de dormir un peu parce qu’elle ne comptait pas perdre trop de temps à le faire pendant la croisière. Il y avait bien trop d’occupations pour perdre trop de temps à ce genre des choses. De petites siestes de temps en temps devraient faire l’affaire. Pour rassurer August, elle lui promit quand même de lui envoyer des mails tous les jours comme ça, il n’aurait même pas vraiment à se passer de sa présence. C’était le mieux. “Le problème de la bouteille c’est que je reviendrais probablement avant qu’elle te parvienne. Alors le manque sera très présent quand même.” C’est pour ça que les mails seraient probablement mieux. “Et bien tu sais quoi, je le ferais. Rien que pour te prouver que je ne vais pas oublier ça.” Ca allait être compliqué et allait sûrement devoir se mettre des alarmes tous les jours pour s’en rappeler mais c’était décidé, elle le ferait.

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