Hugo • don't put your blame on me

Ta mère t’a offert de prendre Azélie avec elle pour la nuit, prétextant que tu as l’air fatiguée et que tu dois te reposer. Elle a même ajouté que tu en fais déjà beaucoup pour la petite et que tu devrais en profiter pour sortir un petit peu, voir des gens. Il faut croire que ta mère trouver que tu as vieilli trop rapidement et que tu n’as pas eu le temps de faire ta jeunesse. Elle a bien raison, mais la vie a décidé pour toi que tu aurais des responsabilités très tôt. Trop tôt. Tu le sais très bien que mamy sera toujours prête à accueillir sa petite-fille chez elle pour n’importe quelle raison et pour ça, tu ne pourras jamais autant l’en remercier. Mais, ne pas avoir ta fille avec toi, tu te demandes quoi faire. T’as appelé quelques amies et l’une d’elles était tellement excitée que tu aies un moment de libre qu’elle a sauté sur l'occasion pour t’inviter à sortir entre femmes ce soir. Ça fait une éternité que tu n’as pas mis les pieds dans une boîte de nuit et ce n’est pas le but non plus de te rendre saoule. Mais Caroline semblait si enjouée que tu n’as pas pu faire autrement que d’accepter. Vêtue d’une petite robe blanche, tes cheveux légèrement ondulés reposent sur tes épaules, tu viens d’entrer dans le bar en question, à la recherche de ta copine. Elle t’a dit qu’elle allait t’attendre au bar, mais pour l’instant, tu ne la vois pas. Alors tu t’y avance afin de pouvoir te commander un verre et t’assieds sur un banc libre. Tes voisins de gauche sont en train de se rouler une pelle impossible, un peu plus et tu crois qu’ils sont en train de se bouffer les amygdales tandis que ton voisin de droite te tourne le dos. Sans doute en train de chercher sa prochaine proie, comme tous les connards des temps modernes. Le barman vient finalement te voir et tu lui demandes un abricot Brandy et lorsqu’il te fait signe et prépare ton verre, c’est le drame. Dans le miroir face à vous, tu vois ton ex, si tu peux l’appeler ainsi, puisque si ça se trouve il ne t’a jamais aimé, Hugo. « Excusez-moi je peux avoir un verre d’eau également? » Le barman te donne ta commande et avec la plus grande délicatesse, c’est-à-dire pas du tout, tu verses l’eau sur la tête d’Hugo et t’adresses par la suite, à la demoiselle qu’il est certainement en train de draguer. « Faites attention mademoiselle, ce gentleman assis juste là, va vous faire croire que vous êtes la plus belle, que vous comptez pour lui et qu’il vous aime, mais vous dépouillez de tous vos biens et partir comme un voleur. » Tu as bien envie de lui cracher à la gueule, mais tu as trop de classe pour ça. Par contre, tu attrapes ton verre et quittes le bar, vers une petite table non sans lui avoir dit qu’il est un enculé.

Cela fait un moment que j'ai plus touché le gros lot en mode requin. Je suis dans ma période shark, je suis en chasse auprès des demoiselles fortunées qui pourront me remplir les poches. J'ai envie d'aller en vacances, partir quelques semaines d'ici. Je suis un électron libre, impossible pour moi de vivre toujours à la même place. J'ai besoin de bouger, de changement et de rencontrer de nouvelles personnes. Ce qui est facile pour moi car je n'ai pas la capacité de m'attache aux gens ou d'éprouver quoi que ce soit. Ce qui veut dire que je laisse entrer qui veut dans ma vie et je les chasse quand bon me semble. Cela fait de moi un mec détestable à qui on aurait envie de donner des gifles rien qu'avec mon sourire. Une tête à claques voilà, et un beau parleur. Mais que voulez-vous ? J'ai trouvé au moins une chose qui me rend heureux, qui peut me faire ressentir de la satisfaction : jouer avec les femmes et les déposséder de tout. Je ne sais pas pourquoi je ne fais ça qu'avec les filles. Je dois sans doute aller voir un psy mais je m'en balec. inconsciemment, peut-être que j'ai trouvé le moyen de me venger des femmes en rapport avec la trahison de ma mère envers mon père. C'est comme si je vengeais mon paternel. Anyway, je suis comme ça et personne ne pourra me changer. Même pas elle. Dans ce bar, je suis littéralement en train de draguer une fille au physique de Blair Waldorf dans Gossip Girl. Elle a le rire insupportable, des mimiques agaçantes mais surtout, des bijoux à grande valeur, un sac à main coco chanel dont je connais le prix de mémoire et une belle voiture décapotable avec laquelle elle s'est garée en face du bar pour me rejoindre. Je sors les beaux mots pour la charmer, m'apprête à poser ma main sur la sienne lorsque je me retrouve aspergé d'eau. Froide en plus. Manquait plus que les glaçons pour me donner un choc hypothermique. « wow putain ! » si c'est une serveuse, je peux vous dire que je vais la faire virer sur le champ. Bouffonne, maladroite. Mais non, lorsque je me lève pour faire face à mon agresseur, je me retrouve nez à nez avec... attendez ça me revient... Anisa je pense. Ouais, des victimes, j'en ai eu la blinde. Je la dévisage de haut en bas quand elle parle à mon nouveau jouet princesse en face de moi. Je me mets à rire, un rire forcé. « quoi ? okay je connais pas cette tarée, je suis désolé. je... j'sais pas d'où elle sort, surement de l'asile psychiatrique au coin de la rue. » je lance un regard moqueur à Anisa avant d'attraper fermement son bras pour l'éloigner de ma proie. « d'ailleurs, je vais aller contacter le personnel. » excuse bidon mais c'est pour éviter que la rousse fasse un scandale. C'est pas prévu dans mes plans ça. Je savais que revenir à New York serait une mauvaise idée. Je finis par lâcher son bras, martyrisé par ma forte poigne et je la dévisage. « tu te rends compte que c'est grave comme accusation ? » ouais, je préfère jouer la carte de l'innocence. Et pour qu'elle morde à l'hameçon, je n'hésiterai pas à de nouveau jouer de mes charmes avec elle pour la faire taire.

Si on t’avait dit, il y a quelques heures de faire attention puisque tu allais revoir quelqu’un de ton passé, un fantôme de ton passé pour être plus précise. Quelqu’un qui t’a fait atrocement souffrir dans tous les sens du terme, tu lui aurais rigolé à la figure. Pour toi, il était mort et enterré, disparu dans la nature. Jamais tu ne comptais le revoir autre que dans les yeux de ta fille. Cependant, revoir Hugo ce soir c’est pire qu’une gifle au visage. En fait, c’est presque l’équivalent de se faire arracher toutes les dents de la bouche, sans anesthésie. Et ça, c’est pire qu’un accouchement. Et le faire de le savoir à quelques mètres de toi en train de courtiser cette demoiselle afin de la dépouiller de tous ses biens personnels, tu mets hors de toi. Ce n’est pas une grande surprise de te voir l’asperger d’eau et prévenir son nouveau jouet du vrai visage de Monsieur. Le pire dans tout ça c’est qu’il te fait passer pour une pauvre petite idiote. Bon après, tu ne peux pas lui en vouloir pour ce coup, puisque toi aussi tu voudrais te sauver la face, si les rôles étaient inversés, mais tout de même. « Oh eh tu me lâches, sinon je crie au viol. Un truc de plus à ton actif ! » Aboies-tu du tact au tact lorsqu’il agrippe ton bras. Tu lui aurais bien craché au visage, mais tu as un peu trop de classe pour faire une telle puérilité de ce genre. Et il ne mérite pas autant d’attention de ta part. Il te fait un peu mal, mais tu ne démords pas pour autant. Il t’a déjà fait bien pire et à cause de ses manigances sans queue ni tête, tu n’es plus capable de t’attacher à quiconque. Il t’a détruite de l’intérieur et pourtant, tu étais de celles qui croyaient au prince charmant sur son cheval blanc. Tel un ouragan, il a tout détruit sur son passage, jusqu’à ton amour-propre. Dès qu’il te laisse tranquille, tu frottes énergiquement ton bras, te faisant violence pour ne pas laisser monter les larmes à tes yeux. « T’es qu’un lâche Saltzmann. T'as de la chance qu'on t'a toujours pas enfermé. » dis-tu secouant la tête, dépitée par ce qu’il vient de dire. « On est seuls, tu peux au moins avouer que t’es un putain de cinglé qui s’amuse avec les femmes. » Il ferait moins le mâlin si tu lui disais que t’es en mesure de prouver qu’il est un foutu hypocrite, qu’il t’a laissé un très joli cadeau, il y a trois ans. Un polichinelle dans le tiroir.

Un truc de plus à mon actif. J'éclate de rire. C'est vrai, j'avais presque oublié qu'elle avait été une de mes premières proies. J'ai gagné le gros lot avec elle et j'aime autant vous dire que c'est grâce à cette histoire que j'ai pris conscience du pouvoir que j'avais sur les femmes et du malheur que je pouvais créer autour de moi. Le bonheur des autres fait le malheur des autres. Je m'en fous, je suis un mec égoïste, détestable, et ça ne changera pas. Je préfère être haï par une ribambelle de gonzesses plutôt qu'être idolâtré et étouffé par des nanas en chaleur. C'est tout. Quand je vois des potes qui me parlent d'amour, moi je les regarde avec des gros yeux en grimaçant, ils me parlent chinois et je ne comprends rien. Anisa est très énervée, sa colère me frappe en plein visage, chose à laquelle je n'avais pas eu droit par le passé vu que j'avais fuis avant qu'elle ne se rende compte de toute la supercherie. Je suis un arnacoeur. Lorsque la rousse me dit que je suis chanceux de ne pas être derrière les barreaux, j'explose de rire une nouvelle fois. « m'envoyer en taule carrément ? tu ferais ça comment ? t'as des preuves ? » je ne crois pas. Me donner de l'argent mensuellement c'était de son plein gré. Je me suis juste enfui lorsque ma cagnotte était assez pleine. Pour les bijoux et tout le tralala, je suis tellement discret qu'elle n'a pas été capable de me prendre la main dans le sac. Je me gratte la barbe, tout en la fixant, je m'avance vers elle, je pose ma main contre le mur comme pour la coincer, histoire qu'elle se sente d'une certaine façon en insécurité, pour éviter de faire une connerie qui me déplairait. « tu t'es bien amusée avec moi aussi hein. je me souviens encore de tes petites fossettes qui apparaissent quand tu jouis. » je suis un con, un putain de con qui est doué pour jouer avec les nerfs des gens. « si tu veux qu'on remette ça, faudra attendre, je suis pas mal demandé en ce moment. » nouveau sourire de tête à claques et je retire ma main du mur en l'observant d'un regard narquois.

Il ferait tellement moins le malin s’il savait ce qu’il t’a fait subir. Sauf que tu ne peux pas lui dire, d'un parce qu’il fera de ta vie un enfer pour ne pas t’être fait avorter lorsque tu en avais l’occasion et de deux, jamais il ne voudra assumer sa paternité. Après tout, tu n’as pas non plus envie de l’avoir dans ta vie de nouveau. Disons qu’il t’as beaucoup trop fait souffrir et ce, dans tous les sens du terme. De plus, tu n’as aucune confiance en lui pour qu’il s’approche ne serait-ce à moins de dix mètres de ta fille. Mais en effet, tu n’as pas de preuve, tu ne pourras jamais le faire enfermer. La seule façon, ce serait de gagner sa confiance, de le laisser recommencer sa besogne et faire comme si de rien était en prenant bien des clichés de lui en train de commettre ses délits. Toutefois, ce n’est que lorsqu’il te bloque contre le mur que tu commences à avoir légèrement peur. Tu ne le connais pas ce mec, tout compte fait et malgré qu’il a toujours été gentil avec toi, tu ne sais pas ce qu’il est capable de faire. Tu déglutis bien malgré toi et l’écoute parler. « Pour tirer ton coup, c’est certain que tu n'es pas mauvais… Mais non sans façon, aucune envie d’attraper tes morpions et encore moins revivre ce que tu m’as fait... T'en as assez fait, tu t'es bien amusé et t'as eu le bon rôle, me laissant toute la merde pendant plusieurs mois.  » Tu venais de dire ça d’une voix assez anxieuse, il t’a déstabilisée et tu es passé près de lui révéler avoir attendu un enfant, son enfant. Heureusement qu’il pourrait simplement croire que tu parles de son départ, de son abandon, il y a quelques années. Il est si proche de toi que tu te demandes comment un être aussi magnifique soit-il, soit aussi détestable. Le pire dans tout ça, c’est qu’il te fait beaucoup trop penser à ta fille. Ses yeux perçants, ses grands cils… Tout le portrait de son… Géniteur, donneur de sperme. Oui voilà le bon mot. Soufflant de soulagement, lorsqu’il te laisse enfin respirer, tu finis par lui cracher à la figure : « Maintenant t’as qu’à aller dépouillé ta poupée Barbie avant qu’elle s’impatiente et qu’elle croit que t’as changé de proie. » Tu désignes la meuf de toute à l’heure du menton, alors qu’elle regarde sa montre nerveusement.