(+ 18, meghonel) we can put the blame on the hormones.

À peine revenu d’une séance de course, ton téléphone sonne. Un sourire vient à tes lèvres lorsque tu vois un message de Meghan s’afficher. Malgré tout ce que tu avais pu penser, la jolie blonde était régulièrement dans tes pensées. Elle venait même foutre en l’air, malgré elle, tes bons moments. Jamais elle n’avait tenu une place aussi importante, et ça bien que vous soyez sortis ensemble plusieurs mois. C’était différent, la situation vous rapprochant davantage. Te dirigeant à la douche, tu apprends qu’elle a une fuite d’eau. Surpris qu’elle fasse appel à toi pour ce genre de situation, tu penses que ça lui reviendrait peut-être trop cher de faire appel à un professionnel. Heureusement pour elle, ton père t’a appris de nombreuses choses en matière de bricolage.
Fier d’être le héros du jour, tu n’as pas tardé à aller chez elle. Espérant toutefois de ne pas croiser Jordan et de lui expliquer la raison de ta venue. Ça aurait engendré sa colère, et franchement, tu n’avais pas envie de te prendre la tête. Tu connais déjà bien les lieux, ayant aidé pour l’emménagement, et ayant déclaré vouloir t’occuper de la chambre du bébé. Certes, tu n’es pas un architecte, mais tu veux offrir ce qu’il y a de mieux pour la petite. La caisse à outils en main, tu montes jusqu’à chez elle, et entre après un rapide coup de sonnette. « Meghan ? C’est Leo, j’ai fait au plus vite. » Tu prends soin de bien refermer la porte derrière-toi. T’espères pouvoir être capable de réparer sa fuite et de ne pas passer pour un bouffon bien trop sûr de lui avec son matériel de bob le bricoleur. « Salut, comment tu vas ? » Dis-tu en apercevant la blonde. Tu viens la serrer dans tes bras, et portes rapidement ton attention sur son ventre. « Et comment ça va là-dedans ? Ça gigote ? »

Sa lèvre mordillée, elle relit encore une fois le message qu’elle a écrit et modifié. Rien de compliqué pourtant. Juste une excuse pour faire venir Leo chez elle. Est-elle complètement folle pour seulement y penser ? Sans doute. Elle aura peut-être l’air ridicule, mais ça la travaille depuis trop longtemps pour qu’elle renonce maintenant. Son pouce appuie finalement sur le bouton vert et elle voit le message s’envoyer, être affiché comme lu par Leo et la réponse arriver. Il sera là dans une vingtaine de minutes. Meghan sourit et s’appuie contre le dossier du canapé, sentant déjà son ventre s’agiter à cette nouvelle. Peut-être qu’elle est folle, mais elle en a envie. Et n’est-il pas important de laisser libre cours à ses envies ? Si elle les a, c’est qu’elle en a besoin aussi. Elle n’a couché avec personne depuis qu’elle a appris qu’elle était enceinte, même un peu avant. Et elle ne s’imagine pas aller rencontrer un parfait inconnu, ou demander à n’importe qui d’autre. Leo et elle se sont rapprochés depuis qu’elle est enceinte, peut-être même encore plus que quand ils étaient ensemble. Du moins, elle le ressent différemment. Elle a envie de lui faire confiance pour ça aussi. Maintenant, il lui reste dix-neuf minutes à se demander s’il acceptera. Devrait-elle préparer quelque chose de spécial ? Enfiler des sous-vêtements ? A sa taille, elle en a surtout des confortables et ceux qu’elle porte ne sont pas si mal. Mettre de la musique ? Des bougies pour l’ambiance ? Ce serait ridicule. Au moins, Eris n’est pas là pour l’empêcher de faire ça. Elle a profité d’être seul à l’appartement pour oser se lancer. Elle finit par se lever pour ranger un minimum sa chambre. La plupart des choses qu’elle ne sait pas où mettre sont dans le berceau qui vient à peine d’être monté. Elle a plus d’espace que dans son ancienne chambre et pourtant, c’est toujours autant le bazar. Elle dégage au moins le lit, range ses vêtements qui traînent et quelques affaires. Avec son ventre, tout semble prendre plus de temps et elle est surprise par la sonnette. La porte étant ouverte, elle n’est pas étonnée de voir Leo dans l’appartement quand elle sort de sa chambre. Elle sourit en le voyant, puis son regard se pose sur la boîte à outils qu’il tient à la main. Il vient pour réparer une fuite lui. Fuite qui n’existe absolument pas. Elle respire l’odeur de son cou quand il l’enlace, trop rapidement à son goût. Elle a envie de plus. Il lui manque. Quand il lui parle de son ventre, elle revient sur Terre. « Oh ça va… Enfin elle ne bouge pas, je crois qu’elle dort. Si elle pouvait plutôt dormir quand moi je dors, ça m’arrangerait. » La nuit, c’est souvent compliqué. Heureusement, comme elle travaille à mi-temps maintenant, elle peut dormir à d’autres moments de la journée. Elle a l’impression d’être toujours fatiguée, ou d’avoir tout le temps des envies contradictoires. « Tu veux boire quelque chose ? » Elle, elle en aurait bien besoin. Elle aurait sans doute dû réfléchir à comment aborder la chose. Mais elle va se lancer, il faut juste trouver un peu de courage.

Tes yeux fixent longuement ce ventre arrondi. T’aimerais à nouveau pouvoir le toucher, sentir sous tes doigts la princesse se mettre à gigoter dans tous les sens. C’est une fierté que tu ne caches plus puisque le monde entier est au courant de ce qui s’est passé entre Meghan et toi. Bien que la vérité ne soit pas entière. Tes presque déçu qu’elle dorme, tu n’as plus de prétexte pour pouvoir poser ta patte d’ourse sur le ventre de la blonde. « Profites-en pour te poser alors, c’est le bon moment. Et tu m’excuseras pour le bruit que je risque de faire, des injures … C’est pour une bonne cause. » Tu fais référence aux travaux que tu réaliseras dans quelques minutes. Mais tu n’es pas pressé, bien au contraire. Tu n’es pas contre un verre. Tu n’oses pas demander si elle a une bière, tu te contenteras d’un verre d’eau. Tu n’es pas compliqué. Tu pourras rester quelques minutes de plus, et ne pas seulement passer pour jouer au bricoleur du dimanche. T’aimes être en la compagnie de Meghan, retrouver de la complicité perdue, retrouver quelque chose que tu as semblablement connu il y a des années déjà. Tu ne sais pas encore ce qu’il y a entre elle et toi, mais tu n’es pas contre ce rapprochement qui naît. « Je veux bien de l’eau, merci. Mais poses-toi, je vais m’en occuper. Et toi, tu veux quoi ? » Comme si tu étais chez toi, tu te diriges vers la cuisine et pose ta caisse sur la table. « Ça va, vous vous êtes bien installées. » Tu reviens vers elle avec deux verres, et lui tend ce qu’elle a demandé. Elle est différente dans son comportement. Elle dit aller bien, mais il y a ce tu ne sais quoi qui la rend différente. Mais tu penses que c’est la fuite qui doit la perturber. Elle a déjà bien assez à faire pour se préoccuper d’une fuite d’eau. « Montre-moi cette fuite, je suppose que ça provient de ta salle de bain. Non ? » Tirant de l’eau au robinet de la cuisine, tu n’as constaté aucun problème là-bas, alors tu supposes que cela ne provient pas de là.

Voir Leo s’inquiéter pour elle, pour le bébé, elle ne s’en lasse pas. Elle découvre un Leo qu’elle ne connaissait pas, qu’elle aurait aimé découvrir avant de prendre la décision de rompre avec lui. Parfois, elle se dit que tout aurait pu être différent. Et parfois, il lui manque vraiment. Lui en entier, ou surtout le sexe. En ce moment, tout est confus. En tout cas, elle sait qu’elle a envie d’être touchée, embrassée. Son corps le lui réclame depuis plusieurs semaines. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle passe plusieurs mois sans sexe, mais là, ça semble insurmontable. « Ne t’inquiète pas pour ça. » Enfin elle espère que ça ne sera pas des injures qu’il criera, mais ça, elle le garde pour elle. Il pense être là pour réparer une fuite, et il est même venu avec une boîte à outils. Elles en ont une ici aussi, mais comme elle n’arrête pas de bouger pour les différents petits travaux, Meghan n’est pas sûre de son emplacement exact. Quelle idée elle a eu de déménager alors que son ventre n’a jamais été aussi gros. Mais plus elle attendait, et plus son ventre grossissait. Elle a presque l’impression qu’il est en train de grossir à l’instant où ils se parlent. A nouveau, Leo se montre prévenant. Elle a beau être l’hôtesse, c’est lui qui veut aller leur chercher à boire. « Je veux bien un jus de mangues. Il doit y en avoir au frigo. » Elle sourit en regardant Leo s’éloigner, puis s’assoit sur le canapé en l’attendant. « Oui, c’est un peu mieux rangé que la dernière fois que tu es venu. Tout commence à prendre forme. » Et elle se plait ici. Vraiment, elles ont trouvé l’appartement parfait pour elles deux. Il ne tarde pas à revenir et lui donne un verre. Mais il ne s’assoit pas, et reparle de cette fuite imaginaire. Elle aurait juste dû lui demander de venir, sans raison particulière. Maintenant, elle va devoir admettre avoir menti. Son petit doigt tape contre le verre, alors qu’elle le regarde dans les yeux. Elle pourrait dire que le problème est résolu, mais elle n’a pas envie de mentir. « Il n’y a pas de fuite. » Annonce-t-elle de but en blanc, lisant la surprise sur le visage de son ex petit ami. « J’avais juste envie de te voir. Et j’avoue que te voir débarquer en mode bricoleur, j’ai bien aimé. » Elle sourit, espérant qu’il ne va pas repartir aussitôt. Ça serait dommage. « Tu ne veux pas t’asseoir avec moi ? » Elle l’implore presque du regard, avant de réaliser qu’elle doit être ridicule et donc de reporter son attention sur son verre, dont elle boit une gorgée.

Son verre de mangue entre ses mains, la blonde vient à le tapoter du bout du doigt lorsque tu évoques la raison de ta présence : la fuite d’eau. Elle semble hésiter, comme si elle devait t’annoncer quelque chose. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien t’annoncer de plus gros qu’une grossesse ? Plus rien ne pouvait te m’être mal à l’aise, surtout que tu t’es très bien fait à l’idée de devenir papa. Si tu l’es véritablement. Et elle t’annonce qu’il n’y a pas de fuite. Tu ne comprends pas. Ton nez se plisse tandis que tes yeux se plissent. Pourquoi avoir inventé une excuse pareille ? Tu aurais tout aussi bien pu venir la voir, sans qu’elle ne trouve une excuse. « Mais … euh … » C’est confus à l’intérieur, mais t’apprécies son honnêteté soudaine. Le fait qu’elle désire te voir. C’est mignon, elle a trouvé l’excuse la plus bidon pour que tu viennes jusqu’à elle. Et toi comme un gentil homme, tu débarques armer jusqu’au cou. Tu souris de manière amusée. T’es satisfait de sa réponse, d’autant plus qu’elle vient de te faire un compliment du tonnerre. « Et tu t’es dit qu’il te fallait une excuse pour me voir ? » Ton petit sourire taquin refait surface. « Ou, tu souhaitais à tout prix me voir avec tout mon artillerie. » T’es complètement flatté. Déjà que tu aimes les compliments mais si celui provient directement de Meghan, tu l’acceptes doublement plus facilement. Tu cours. La jolie blonde vient à te demander de venir la rejoindre sur le canapé, prenant place à ses côtés tout en buvant ton verre d’une traite. Impossible de passer à côté son changement. C’est étrange, comme si elle était gênée. Gênée de quoi ? D’autant plus avec toi. « T’es sûre que tu vas bien ? »

Elle ne parvient pas à être sûre et certaine qu’il s’agit d’une bonne idée, mais elle n’en a pas d’autre. Elle ne s’imagine demander à personne d’autre qu’à Leonel. Avec tous ses changements, Meghan peine parfois à reconnaître et à comprendre son propre corps. Tout cela est forcément perturbant, et les envies soudaines qui viennent avec ne l’aident pas. Alors elle n’avait pas réfléchi. Il a raison, elle n’avait pas besoin d’inventer une excuse pour qu’il vienne la voir. Ces derniers temps, ils passent souvent du temps ensemble, sans avoir besoin d’excuse à cela. Ils ne sont plus ensemble et pourtant, Meghan se dit parfois qu’ils sont plus proches qu’ils ne l’ont jamais été. « C’est peut-être ça. Ça te va bien le look bricoleur. » Et elle l’a vu souvent bricoler ces temps-ci, parce qu’il l’a aidée à monter quelques meubles. Y compris le berceau qui est dans un coin de sa chambre maintenant. Elle l’invite à s’assoir à côté d’elle, tout en se demandant comment elle peut aborder le sujet. Elle avait bien essayé d’y réfléchir, en vain. Leo doit se rendre compte qu’elle n’est pas dans son assiette, parce qu’il lui demande à nouveau si elle va bien. Elle hoche la tête un peu trop rapidement, puis tourne ses jambes pour être plus proche de lui. « En fait… il y a bien quelque chose. » C’est étrange, elle est presque plus gênée que le jour où elle lui a appris qu’elle était enceinte. Elle a peur qu’il la trouve ridicule. « Rien d’aussi urgent qu’une fuite d’eau mais… j’aurais besoin de ton aide. » Et sa main libre vient se poser sur la cuisse de Leo. Assez haut pour qu’il n’ait pas de doute sur ses intentions, alors qu’elle ne le quitte pas du regard. Elle anticipe réellement sa réaction.

Tu ne peux t’empêcher de te sentir flatter par ses paroles. Même avec un matériel qui normalement n’est pas vraiment sexy, tu arrives à décocher un compliment de sa part. C’est plaisant, tu pourrais même te reconvertir en bricoleur vu tout ce que tu réalises en ce moment. Mais pas sûr que tu puisses aussi bien gagner ta vie avec cette carrière. Et puis, tu perdrais l’immense admiration de Martin, chose que tu ne souhaites absolument pas impacter. T’aimes trop être son héros, celui qu’il admire et qu’il complimente à longueur de journée au prêt de ses camarades de classe. C’est un peu lourd par moments. Surtout, quand il demande à multiples reprises que tu signes des cartes à ses copains. Tu l’as même surpris en train d’essayer d’en vendre. Tu salues son sens des affaires, d’autant plus à son âge, mais tu n’aimes guère qu’il profite de ta notoriété pour entuber les autres. Tu n’as pas pour habitude de te faire payer pour un autographe, tu le fais de bon cœur.
Tu sentais qu’il y avait quelque chose qui se tramait avec Meghan, mais n’arrivais pas pour autant à savoir ce qui clochait. Ça ne devait pas être grand-chose, rien de bien grave. Elle avoue enfin, presque gênée. T’attends sagement qu’elle déballe ce qu’elle a sur le cœur. Tu penses que c’est quelque chose de positif. Elle semble bien trop apaisée et joyeuse pour t’annoncer une affreuse nouvelle. Quand elle dit avoir besoin de ton aide, tu secoues la tête, prêt à entendre ce qu’elle désire. Lorsque sa main vient se poser sur le haut de ta cuisse, non loin de ton super pouvoir masculin, t’es yeux s’ouvrent en grands, regardant sa main, puis reportant ton regard sur elle. Tu ne t’attends certainement pas à ça. Surpris, tu ne lui enlèves pas pour autant sa main. « Tu veux euh … t’as … » Tu balbuties tes paroles, toujours sous l’effet de la surprise. « Mais ... et le bébé ? » Bon clairement, t’es pas assez con pour lui dire non, mais tu n’as pas envie de faire de mal au bébé, et surtout tu repenses à ses fois où tu as voulu coucher avec Alisa et où tu as été impuissant. Tu ne veux pas te ridiculiser, mais putain qu’est-ce que tu rêves de pouvoir à nouveau coucher sans rencontrer de problème. « Non pas que je n’aime pas assouvir les besoins des autres, ah pas du tout, mais … t’es certaine de toi ? Je veux dire ... Te méprends pas, j'en ai envie, très, ouais, beaucoup ... » Tu parles, tu parles, voilà comment tu réagis quand tu es sous l’effet du stress. Voilà plusieurs semaines que tu penses à elle, de manière différente, loin d'une vision amicale. Tu repenses à votre liaison passée, la voyant d'un meilleur jour, parfois désirant plus qu'un simple lien de grossesse qui vous unit.

Impossible de ne pas être gênée. Elle sait ce qu’elle veut lui demander, elle sait qu’il pourrait tout à fait refuser. Ça ne l’étonnerait même pas. Et c’est peut-être ça qui l’effraie le plus. Qu’il n’en ait pas du tout envie et qu’il la trouve ridicule. Pourtant, elle trouve le courage. Sans prononcer des mots qu’elle aurait du mal à mettre dans l’ordre, elle pose sa main sur la cuisse de Leo, observant sa réaction. Elle lit la surprise dans son regard, qui passe de sa main à ses yeux à nouveau. A croire qu’elle est douée pour le surprendre ces temps-ci. Mais elle est elle-même surprise de proposer cela, d’en avoir tellement envie qu’elle n’a plus envie de réfléchir à ce que ça implique. Lorsqu’il parle enfin, ses premiers mots sont hésitants, destinés à son inquiétude pour le bébé. C’est justement cet enfant qui grandit dans son ventre qui créé toutes ces envies étranges. Qui la rend littéralement folle parfois. Régulièrement. Elle s’est demandé à plusieurs reprises si c’était de Leo qu’elle avait envie ou juste d’être touchée, d’assouvir ce besoin dans son bas ventre autrement que par elle-même. Sans doute qu’il y a un peu des deux. Elle sait qu’elle peut faire confiance à Leonel, tout comme elle sait à quoi s’attendre. Il faut juste qu’il accepte. « Le bébé ira bien. » Aux dernières nouvelles, on ne recommande pas l’abstinence pour les femmes enceintes. Heureusement. Ce qu’il dit ensuite, passant d’une idée à une autre, montrant clairement sa gêne, ne la rassure pas tellement. Oui, elle est sûre. Mais lui, l’est-il ? « Je suis sûre de moi. Les hormones vont finir par me rendre folle et… » Elle n’a pas envie d’entrer dans les détails mais elle en crève d’envie. Elle ignorait qu’on pouvait être dans un tel état. Cependant, elle retire sa main, pose son verre sur la table basse et regarde devant elle. Elle se sent ridicule. « Enfin je comprendrais que… Je suis loin d’être attirante en ce moment. » Et voilà qu’elle a envie de pleurer. Elle ne sait vraiment plus que penser, et les hormones ne l’aident pas à réfléchir clairement.

Toi et l’anatomie humaine ça fait six. Bon tu connais le sexe de la femme et le tien, c’est déjà une base. Mais quand il y a un bébé qui grandi à l’intérieur d’une femme, là c’est le drame. T’ignores complètement comment ça se passe. Tu ne voudrais pas être maltraitant avant même que l’enfant ne voit le jour. Ça débuterait très mal pour toi. Et les paroles de Meghan viennent te rassurer : tout ira bien. En sécurité, le bébé ne risque rien. C’est rassurant. Mais dans ta panique de mal faire les choses, d’une fois de plus être impuissant, tu inverses la tangente et rends la blonde complètement nerveuse. Elle perd de son assurance surprenante, quoi que pas désagréable. Et tu t’en veux de la faire douter d’elle, de remettre en cause sa beauté. Tu t’en veux véritablement. « Ah non, non, non. » Tu te lèves du canapé, et pose les genoux à terre pour lui faire face. Tu n’as jamais été un beau parleur, et d’autant moins sous la nervosité. Jamais tu ne l’as trouvé aussi splendide. A tes yeux, ce n’est pas des conneries quand on dit que la grossesse rend les femmes belles. Meghan a toujours d’une incroyable beauté, on ne peut le nier, mais enceinte, elle l’est davantage. Une main vient prendre son menton entre des doigts, guidant son regard vers le tien, tandis que ton autre main vient prendre les siennes. « Je te défends de dire des âneries pareilles. T’es magnifique, et mes mots ne pourraient dire ce que mes yeux voient. Ne dis pas le contraire, s’il te plaît. » Là, tu n’as plus qu’à rattraper le tir pour éviter de faire pleurer une femme. Tu serais bien trop impuissant face à ses larmes, désemparé. Sans même réfléchir, tu te lèves, toujours une main tenant son menton, tu viens l’embrasser. C’est rapide et léger, mais sincère. « Excuse-moi Meghan, je suis maladroit, excuse-moi. » À nouveau, tu viens déposer un baiser sur ses lèvres. Plus tendrement que la première fois, plus longuement. Tu t’y attardes, savourant ses lèvres délicates que tu n’as pas touché depuis tant de mois. C’est une découverte, si l’on peut dire. La pression de vos lèvres est légère, juste comme il faut. Ce n’est pas un baiser qui souhaite rattraper une erreur. C’est une sincérité. Tu es sous le charme, son charme, et rien de mieux comme preuve. Bien que c’est toujours réconfortant d’être embrassé.

Dans tout ça, elle n’avait même pas réfléchi réellement au fait qu’il puisse ne pas être attiré par elle. Après tout, avec son gros ventre, elle ne se sent pas sexy, loin de là. Difficile de le faire. Et il n’y a pas que son ventre qui grossit. Ses cuisses aussi, ses doigts étrangement. Sa poitrine mais ça, ça serait plutôt un point positif. Incapable de regarder Leonel dans les yeux, elle fixe un point invisible devant elle, avant de reprendre son verre. Elle voudrait lui dire de partir, pour éviter de se sentir encore plus humiliée, mais elle n’a pas le temps de le faire que son ex se met à genoux devant elle. Elle évite son regard, jusqu’à ce qu’il prenne son menton dans sa main. Elle frémit un peu en sentant la main de Leo prendre la sienne. A nouveau, elle se retrouve partagée entre plusieurs émotions. Et avec les hormones, toutes ses sensations sont décuplées. Une véritable horreur. Ce qu’il lui dit ensuite réchauffe son cœur. Ses mots lui tirent un sourire. Yeux dans les yeux, Meghan sait qu’il ne lui ment pas. Et même si elle ne se sent pas ainsi, elle veut bien le croire. « Je… » Que répondre à ça ? Heureusement, elle n’a pas à y réfléchir puisque Leo se relève et, se penchant vers elle, vient poser ses lèvres sur les siennes. Un baiser simple, doux, mais trop rapide. Suivi par des excuses. Elle sourit avant qu’il ne revienne l’embrasser, plus longuement cette fois. Elle répond à son baiser, comme capturée par ce simple contact. Ça lui avait manqué. Et ça lui fait tellement de bien de sentir ça à nouveau. Sa main se glisse dans le cou du joueur de baseball et ses yeux se ferment. C’est bon, tellement doux. Exactement ce dont elle avait besoin. Elle se laisse porter par ce doux baiser, tant et si bien qu’elle ne réalise que le verre qu’elle tenait dans sa main se renverse qu’une fois que le liquide orange sur sa robe. La voilà toute mouillée. Elle se détache rapidement de Leo pour limiter les dégâts et le verre à moitié vide est posé sur la table. « Et merde ! » Elle soupire. Il faudrait qu’elle aille chercher un torchon, mais la cuisine lui parait bien loin. Et elle n’en a pas envie. Elle tend la main vers Léo, et pose l’autre sur le canapé pour se relever difficilement. Encore une fois, pas vraiment sexy. « Tu m’aides à la retirer ? » Demande-t-elle en lui tournant le dos, pour lui indiquer la fermeture éclair. Elle est tout à fait capable de la retirer toute seule, mais elle préfère battre un peu des cils. Après tout, elle avait déjà prévu de retirer sa robe, cet incident ne fait qu’accélérer un peu les choses.