don't you worry child (maxyne)

La voiture se faufile sur l’autoroute pour rejoindre le seul endroit où le soleil domine dans sa splendeur. L’air est idéal aujourd’hui pour aller à la plage, et Maxyne l’a bien senti. Une journée parfaite pour se dorer un peu au soleil, se ressourcer avec l’air marin, et l’ambiance paisible des vagues au loin. Si j’avais émis que c’était une mauvaise idée en sortant de mon lit, la tête clairement dans le cul, parce que j’avais trop peu dormi, tourmenter par mes vieux démons, maintenant, je trouvais que c’était une excellente chose. Quelque chose qui allait me faire changer les idées, me faire changer d’air. Rester à l’appartement en tournant en rond ce n’était plus possible. Aller à l’hôtel pour ne pas savoir ce que j’y faisais, ce n’était plus possible. Ma bouche mords dans l’énorme bagel au fromage qu’on est passé prendre en guise de petit déjeuner en regardant le paysage défilé devant moi, l’horizon approchant comme jamais. « Comment va la petite ? » Osais-je demandé enfin pour briser le silence que la radio avait doucement installé entre nous. Je dois avouer qu’avec toutes mes préoccupations, j’ai du mal à me soucier des autres. Pourtant je sais que j’aime Iza plus que tout au monde, mais même elle, j’ai oublié un tiers de sa vie. Je ne me souviens plus des premiers pas, de ses premiers mots, ou encore de sa première rentrée. Et ça me fou le blues à chaque fois que j’ose en parler, comme tout ce que ces trois dernières années me cachent. Cependant, je pense qu’il faut aussi que je fasse l’effort de m’y intéresser, parce que ça reste ma sœur, ma nièce, ma famille. La seule chose qui perdura dans ma vie si mouvementée. La seule chose qui pourrait me faire sortir la tête de l’eau. La seule chose qui m’empêche de faire une connerie depuis plusieurs semaines. Et à cette pensée, je déglutine et tente de masquer ma détresse. Par contradiction de mon estomac noué, je me force à manger une nouvelle bouchée de mon bagel, au moment où la mer s’affiche à nous.  « Il a l’air de faire déjà si chaud » Une simple affirmation, parce que j’ai toujours aimé le soleil sur ma peau, la chaleur et la plage.

J'essaie comme je peux d'être présente pour ma famille comme je l'ai toujours fait auparavant. En pleine saison de mariages, c'est souvent difficile pour moi d'être libre, mais je fais toujours un effort pour venir les voir lorsque j'ai une journée pour moi. Ollie reste souvent dans son appartement et je déteste savoir qu'elle vit tout ce qui la tracasse seule. Elle ne mérite tellement pas tout ce qui lui arrive et ça me déchire le coeur de savoir qu'elle ne va pas bien et que Cameron est dans un état tout autant pitoyable. C'est l'envie de la voir et surtout de lui changer les idées qui m'ont poussés à venir la réveiller ce matin bien qu'elle ne semblait pas totalement d'accord avec l'heure que j'ai choisi pour le faire. Bagel à la main, l'autre sur le volant, je regarde droit devant moi, me concentrant sur la route du mieux que je peux. Il fait tellement beau aujourd'hui, la journée parfaite pour être à la plage et je suis certaine qu'Ollie est d'accord avec moi. Elle semble déjà apprécier les rayons du soleil venir caresser sa peau. La musique qui joue dans la voiture, je chantonne à voix basse, terminant mon bagel qui me rappelle tant de bons souvenirs avec ma petite soeur. « Comment va la petite ? » Un sourire se dessine automatiquement sur mes lèvres lorsque je pense à Izzie qui est avec mes parents aujourd'hui. Elle s'ennuie surtout d'Ollie en ce moment, mais je sais que ma soeur a tellement de choses à penser que je n'ose pas lui imposer la présence de ma fille même si je sais à quel point elle l'adore, tout autant qu'Izabella adore sa tante. Un coup d'oeil sur la brune qui semble bien satisfaite par son bagel, mes yeux se retournent rapidement vers la route. « Elle va très bien. D'ailleurs, si tu veux, tu viendras nous voir à l'appart bientôt. Elle a surement très hâte de te montrer ses jouets. » Oui parce que ma fille a cette manie d'emmener tous nos invités dans sa chambre pour leur montrer ses jouets, mais je trouve que c'est adorable. Du haut de ses trois ans, presque quatre, elle a certainement plus d'énergie que moi dans son tout petit corps. La mer devant mes yeux, je trouve cette vue magnifique. Une fois plus près de la plage, je me stationne avant de me retourner vers ma soeur qui semble bien heureuse d'être ici. « Il a l’air de faire déjà si chaud » Un nouveau sourire pour affirmer ce qu'elle dit, je sors de la voiture pour sortir mon sac de plage. « C'est vraiment la journée parfaite pour être ici. » Et je suis plus qu'heureuse de partager ce moment avec elle.

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« Elle va très bien. D’ailleurs, si tu veux, tu viendras nous voir à l’appart bientôt. » J’acquiesce avec le cœur serré, malgré moi. Izzie est le parfait exemple de ce que j’ai perdu. L’Izzie que je connais est encore un bébé. L’Izzie qui est devant moi parle et se tiens debout. Hélas, lorsque je constate tout ce que j’ai perdu ça me brise tellement le cœur, que j’en deviens malade. Malade d’angoisses, de regrets, de panique. « Elle a surement très hâte de te montrer ses jouets » Mais je sais que je dois faire des efforts pour revenir parmi eux, parmi cette vie qui m’a été volé. Sinon…sinon la fin de mon tunnel sera plutôt ténébreux que lumière. J’acquiesce une seconde fois avant de confirmer : « Avec plaisir »  Ma voix trahie sans doute mon hésitation, mais je sais que Max ne m’en tiendra pas rigueur. J’essaye, c’est le plus important. Le simple fait que je réagisse comme ça pour voir ma nièce montre à quel point je ne suis plus moi-même. Cette Oliana qui était toujours prête à tout, qui acceptait tout sans attendre, qui était la première à faire des nouvelles choses…elle a disparue. Je prends une grande inspiration lorsque la chaleur de l’extérieur me frappe. Je tente de me concentrer sur le moment présent, et non sur toutes ses merdes qui gravitent autour de moi. « C’est vraiment la journée parfaite pour être ici » Mon sourire s’affiche un peu plus franc et marqué cette fois : « C’était une bonne idée ! »  Parce que j’adore cette endroit, et je sais que c’est exactement ce dont j’ai besoin. Un baume au cœur. Sacs en main, voiture fermée, on s’approche de la plage et à proximité du sable, enlève aussitôt mes chaussures  « Oh…il est déjà brûlant » Mais ce n’est pas grave. Marchant vers l’océan, on trouve un spot pas trop un peu vide, loin des quelques personnes déjà présentes. Enfin assise sur la serviette, en maillot, je sors la crème solaire pour nous tartiner en guise de protection. Satisfaite, je m’allonge enfin et finit par lui demander :  « Au fait… j’ai jamais osé te demander depuis… » Mon accident, mais elle s’en doute certainement. « Qu’est ce qui s’est passé avec Warren ? » Je me souviens qu’elle devait se marier, et que c’était l’une des raisons pour laquelle je devais rentrer de Finlande, mais qu’il l’avait trompé juste un peu avant, réduisant leurs fiançailles à néant. Ce que je ne sais pas, c’est le après. Comment elle a vécu tout ça. J’ai l’impression d’être une sœur horrible. Fais chier.

« Avec plaisir » Je sais que tout est tellement difficile pour Ollie en ce moment. Elle ne sait plus qui elle est, elle a perdu des souvenirs tellement important de sa vie et ça me déchire le coeur de la voir ainsi. Je donnerais n'importe quoi pour lui enlever sa douleur, pour qu'elle retourne dans les bras de Cameron et qu'elle retrouve sa vie d'avant. Que l'accident n'existe pas et qu'elle soit présente, avec nous, comme elle l'a toujours été. Elle n'est plus là. Du moins, plus la Ollie que je connaissais et je fais tout ce que je peux pour tenter de la retrouver, mais ne pas pouvoir rien lui dire me bloque et me fait surtout beaucoup de mal. Pas autant qu'elle en a évidemment, mais je sais que si un jour elle apprend que nous lui avons menti pendant tout ce temps, j'ai bien peur qu'elle n'ai plus aucune envie de nous parler, qu'elle se sente surtout trahi et je ne veux pas que cela arrive. Mais bon, ce n'est vraiment pas le moment de penser à ça. Je devrais plutôt profiter de cette journée pour tenter de rattraper le temps perdu comme je le peux, de passer une journée avec ma soeur comme nous avions l'habitude de faire à l'époque, rien que elle et moi contre le monde entier. « C'était une bonne idée ! Oh…il est déjà brûlant » Bien fière qu'elle admette que la plage était une bonne idée, mon sourire s'élargit au même moment où je pose à mon tour mes pieds sur le sable et constate qu'elle a raison. Le sol est brûlant sous mes petits pieds sensibles. J'avance tout de même doucement vers un endroit un peu plus tranquille. « Je sens que l'eau va être très rafraîchissante surtout. » Parce que peu importe la température de l'eau, le soleil est tellement chaud que je ne vais pas tarder à aller faire un tour dans l'eau froide. Je m'installe aux côtés d'Ollie, retire ma petite robe que j'ai enfilé ce matin par-dessus mon maillot de bain puis range le tout dans mon sac de plage pour m'asseoir. Lunettes soleil sur le nez, je regarde ma soeur. « Au fait… j’ai jamais osé te demander depuis… » Son accident. Le simple mot lui fait mal à prononcer et de toute façon, je n'aime pas entendre parler de cet accident. Celui qui a presque coûté la vie de ma soeur et de mon frère par la même occasion et qui en plus, a laissé de grosses séquelles à Ollie. « Qu’est ce qui s’est passé avec Warren ? » Mon estomac se noue aussitôt qu'elle prononce son prénom. J'ai beau faire comme si tout va bien, Warren m'a tout de même brisé le coeur et ce, à peine deux mois avant mon mariage. Je sais qu'Ollie me demande cette question puisqu'elle n'a plus aucun souvenir de ce qui s'est produit et elle mérite de savoir. Elle doit savoir à quoi ma vie ressemble depuis que Warren est devenu mon ex fiancé. « Hm.. bien.. il m'a trompé. J'imagine qu'il a eu trop de remords alors il me l'a annoncé à quelques semaines du mariage.. Et depuis, j'essaie d'éviter de le croiser, mais je ne peux pas l'empêcher de voir Izabella.. C'est souvent quelqu'un de sa famille qui vient la chercher. Je lui laisse quelques fois le temps d'un après-midi parce que je veux que ma fille ait un père, mais j'ai encore de la difficulté à être devant lui. » Je ne sais pas si c'est normal d'ailleurs. Après tout, cela fait déjà un moment que notre relation est terminée et j'ai appris à passer par-dessus malgré le mal que j'ai ressenti. Pourtant, le voir me fait encore un pincement au coeur, certainement parce qu'il occupera toujours une place importante dans ma vie. Warren est tout de même le père de ma fille.

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« Je sens que l’eau va être très rafraîchissante surtout » « Et c’est tant mieux ! » La fraîcheur de l’eau ne m’a jamais dérangée. J’ai toujours été une grande nageuse, même si j’ai vite compris que l’effort physique n’était pas mon ami, m’obligeant à ne pas rentrer dans l’équipe de natation quand j’étais petite. Mais s’il y’a bien un moment où j’aime nager, c’est dans la mer, parce que les vagues me portent, et m’aide à ne pas trop me dépenser. Continuant de me tartiner de crème solaire, j’ose lui demander ce qui lui est arrivé avec Warren. Ne pas me souvenir me déplait vraiment, mais j’essaye de profiter de chaque instant pour pouvoir me renseigner sur la vie de mes frangines, dès que la première occasion se présente. Comme pour tenter de retrouver les souvenirs que j’ai oubliés… Je la sonde une seconde et je sais que cette question lui fait plus de mal qu’elle n’aurait dû. Si elle est passée à autre chose, elle a sans doute encore  de la haine, de la rancœur voire même de la douleur au fond d’elle. « Hmm…bien, il m’a trompé ». Ça, je m’en souviens, mais c’est la suite qui me semble flou. « J’imagine qu’il a eu trop de remords alors il me l’a annoncé à quelques semaines du mariage. Et depuis, j’essaye d’éviter de le croiser, mais je ne peux pas l’empêcher de voir Izabella...C’est souvent quelqu’un de sa famille qui vient la chercher. Je lui laisse quelques fois le temps d’un après-midi parce que je veux que ma fille ait un père, mais j’ai encore de la difficulté à être devant lui » Je repose ma crème dans le sac, et m’allonge un peu, en regardant le ciel bleu qui m’éblouie. Je ne sais pas trop quoi dire, parce que je sais que j’ai sans doute été là pour elle, même si je ne m’en souviens pas. Je sais que j’ai trouvé les mots pour la réconforter, même si je ne sais pas lesquels. Je sais que j’ai tout fait pour lui faire changer d’idées, même si je n’en ai aucune idée. J’essaye simplement de creuser, pour mieux comprendre la situation : « C’est bien qu’il n’ait pas lâché Iza » Je soupire. Au fond, ça reste son père, même s’il a tout fait foirer avec Max. Il a le droit et le devoir d’être là pour elle, de la voir grandir, de l’épauler, comme le ferait un père ordinaire. « Tu l’aimes encore ? » Ma question paraît sans doute déplacer, mais venant de moi, ça ne l’est pas. J’essaye de cerner pourquoi elle autant de difficulté à le voir, malgré toutes ses années. Même si elle est passée à autre chose, même si elle a sans doute eu d’autres mecs depuis, même si il lui a brisé le cœur…le temps aurait dû penser ses blessures. Et peut-être que ma question est peut-être pas si anodine, parce qu’au fond de moi, j’ai peur qu’il n’est pas fait l’effet sur Maxyne. Et quelque part, il n’arrivera jamais à faire de l’effet sur moi. Me laissant dans cette situation merdique à jamais.

« Et c’est tant mieux ! » Oui parce qu'avec la chaleur qui est tombée sur New-York ces derniers temps, la fraîcheur de l'eau est exactement ce qu'il me faut pour profiter surtout de notre journée entre soeurs. Ollie et moi nous avons toujours adorés nager et ça fait beaucoup trop longtemps que nous n'avons pas fait cette activité ensemble. Avec l'accident, il faut dire que ça a un peu compromis nos vies, surtout la sienne en fait. Je sais qu'elle a déjà suffisamment de difficultés à maintenir son mode de vie et surtout à vivre avec une énorme perte de mémoire. J'aimerais tellement pouvoir l'aider, pouvoir lui dire tout ce qui est arrivé, tout ce qu'elle ne se souviens plus et ça me tue chaque fois que je la vois, chaque fois qu'elle me pose une question sur son passé parce qu'elle se souvient de certains éléments de son ancienne vie. J'ai pourtant promis à mon père de ne rien lui dire, pour son bien. Je sais pourtant que le jour où elle se souviendra de tout, elle ne voudra plus nous parler c'est certain. Qu'elle me pose des questions sur Warren, ça ne me dérange pas. Je suis habituée d'en parler avec mes parents qui m'harcèlent constamment à ce sujet. Puis je sais qu'Ollie elle me le demande pour comprendre ce qu'elle ne se souvient plus. Elle a été présente pour moi tout comme Cam et Mia l'était aussi à l'époque. Je crois qu'elle a simplement de savoir qu'après tout ce temps je vais bien malgré tout cela. « C’est bien qu’il n’ait pas lâché Iza. Tu l’aimes encore ? » Je souffle un coup en entendant sa question. Je sais qu'il n'y a aucune mauvaises intentions sous cette interrogation, seulement, j'ai l'impression que je n'y ai jamais vraiment repensé. Oui, ça me fait mal de le voir, mais je n'arrive pas à savoir si c'est à cause de ce geste qu'il a commis ou si c'est parce que je l'aime encore. Peut-être un peu des deux, même si je ne suis pas certaine d'éprouver encore de réels sentiments à son égard. « Ouais.. je n'ai pas envie qu'Iza se retrouve sans père non plus. Puis il l'aime beaucoup. » Je fais une pause posant mon regard sur ma soeur qui me regarde avec curiosité. « Je.. je pense qu'une partie de moi va toujours tenir à lui. J'ai l'impression que c'est surtout par la façon que les choses se sont terminées et il va toujours être important parce qu'il est le père de ma fille, mais je ne pense pas que c'est de l'amour. » Pas après cette trahison. Je ne pense même pas pouvoir lui faire entièrement confiance à nouveau.

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J’essaye. J’essaye vraiment de reconstituer les parties manquantes de ma vie. De me souvenir ne serait-ce qu’un petit peu mes moments passées, grâce à des photos, des romans, des chansons. Tout ce qui pourrait évoquer quelque chose. Mais c’est un trou noir. J’essaye parfois – comme là – de combiner ça à la vie de mes proches, savoir ce qui s’est passé, ce qu’ils ont fait, qui pourrait me rattacher à une période de leur vie. J’espère. Je crois. Mais je finis toujours déçu. Ça ne m’empêche pas de recommencer la fois d’après, avec le peu d’espoir qu’il me reste. « Ouai..je n’ai pas envie qu’Iza se retrouve sans père non plus. Puis, il l’aime beaucoup. » J’acquiesce, doucement. J’ai toujours estimé Warren comme un bon gars. Le type avec un côté sombre mais qui fera toujours le bon choix, un type qui redonnait l’espoir à Maxyne et qui la rendait heureuse. J’ai été consternée en apprenant qu’il avait pu la tromper, mais avec son côté dépressif clairement identifié, ça pouvait s’expliquer. Aujourd’hui, je comprends comment le cerveau peut se retourner contre nous, comme cette putain de dépression peut vous manipuler pour vous ordonner de faire une connerie monumentale. Je le comprends. Même si ça n’excuse pas son acte. « Je…je pense qu’une partie de moi va toujours tenir à lui. J’ai l’impression que c’est surtout par la façon que les choses se sont terminées et il va toujours être important parce qu’il est le père de ma fille, mais je pense pas que c’est de l’amour. » J’acquiesce à nouveau, songeant que malgré les années, la rancœur et la tristesse s’entends encore dans sa voix. Peut-être même de la mélancolie, face à ce qu’elle a perdue. Et je me dis que je suis littéralement foutue. Alors, pour éviter de gâcher cette journée avec ces sombres pensées, j’ajoute simplement : « C’est dommage, il te rendait heureuse. » Peut-être qu’un autre type l’a rendu heureuse entre temps, mais comment savoir ? Mes mains viennent jouer avec le sable en pensant que moi aussi, j’aimerai pouvoir vivre ce bonheur à deux. Oh, j’ai eu plusieurs relations, mais aucune qui m’a vraiment rendue heureuse. Du moins, je crois. Aucune qui était à la hauteur de ce que j’espérais. A la question ‘Etais-je déjà tombée amoureuse ?’ J’aurais tendance à répondre que oui, mais en réalité, je n’en suis pas certaine. J’ai vraiment une vie de merde. « Et Iza, elle le vit comment ? » demandais-je par curiosité. De nourrisson à petite fille, j’ai encore du mal à me dire qu’elle est maintenant grande et me parle comme une véritable gamine. C’est dans ce genre de gros détails que mon amnésie me fait paniquer – parce que ces souvenirs sont censés définir ma vie actuelle, celle que je suis devenue.

Je sais très bien qu'Oliana me parle de Warren pour tenter de comprendre ce qu'elle a manqué ou plutôt, ce qui lui manque comme souvenir. Elle ne se souvient plus et ça me brise le coeur de la voir comme ça à chaque fois. De voir qu'elle cherche à retrouver des éléments de sa vie et des nôtres parce qu'elle ne s'en souviens pas alors qu'elle était là. Elle était présente pour moi comme elle l'a toujours été dans les moments difficiles et moi j'ose lui mentir à toutes le fois que je la vois - ou presque. - J'ai l'impression d'être vraiment la pire soeur sur cette Terre et en plus, elle ne s'en rend même pas compte. Je fais vraiment tout ce qui est en mon pouvoir pour être toujours présente pour elle. Pour passer la voir lorsqu'elle a envie de parler, de pleurer et évidemment, dans ces moments-là même si je suis physiquement présente pour elle, j'ai toujours l'impression de la trahir d'une quelconque façon parce que je ne lui dit jamais complètement la vérité. Et j'aimerais lui dire qu'elle avait une belle vie, qu'elle était heureuse avant l'accident. Qu'elle et Cameron étaient amoureux, mais je ne peux pas faire ça, je ne peux pas prendre le risque que toutes ces informations soient fatales pour elle. Mon père nous as fait promettre de ne rien dire et bêtement, je l'ai écouté alors que j'aurais dû simplement rester du côté d'Ollie. Je sais qu'elle ne comprendra pas pourquoi nous avons menti pour elle, et ça me fait presque peur. J'ai envie qu'elle soit au courant de tout, mais je sais aussi que cette journée, elle arrêtera très probablement de nous parler. Je chasse rapidement cette pensée de ma tête, me concentrant surtout sur cette conversation qui tourne autour de Warren. Je sais qu'elle veut seulement savoir ce que je ressens et ça me fait plaisir de lui en parler, de savoir qu'elle veut vraiment être au courant de ma position face à lui. « C’est dommage, il te rendait heureuse. » Je souffle un bon coup en l'entendant. Oui, j'étais heureuse. Heureuse d'être avec la personne qui, je pensais, était l'homme de ma vie. Pourtant, tout s'est terminé du jour au lendemain et j'en ai souffert longtemps. J'ai dû être forte pour Izabella, parce qu'elle méritait que je sois présente pour elle et elle méritait aussi un père. Même si j'ai encore de la difficulté à le voir, je le fais pour elle, parce qu'elle a besoin de ses deux parents et qu'elles nous aiment tous les deux. « Oui.. mais je vais certainement trouver quelqu'un d'autre un jour. » Restant tout de même persuadée que l'amour est encore possible pour moi, je regarde ma soeur et quelque part, je lui souhaite la même chose. Qu'elle réalise même que c'est Cameron qu'elle aime, mais j'en demande peut-être trop. Je veux seulement que tout le monde soit heureux. « Et Iza, elle le vit comment ? » Ma fille est peut-être encore jeune, mais il y a bien des choses que j'ai parfois l'impression qu'elle comprend même mieux que moi. Très mature pour son âge, elle arrive très bien à comprendre pourquoi elle ne voit plus son papa avec sa maman. « Bien. Je crois qu'elle aimerait voir Warren plus souvent, mais c'est compliqué. Elle semble quand même être heureuse, elle a toujours un sourire au visage et je crois qu'elle arrive à comprendre un peu même si elle est encore jeune. » Elle a aussi un entourage incroyable qui ont toujours été là pour moi, mais aussi pour elle. Glissant mes lunettes de soleil sur ma tête, je regarde Ollie, un sourire aux lèvres, véritablement contente d'être ici avec elle, d'avoir réussi à la trainer ici même si c'était trop tôt pour elle.

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« Oui…mais je vais certainement trouver quelqu’un d’autre un jour » J’acquiesce en souriant doucement. « J’en suis persuadée » Parce que Maxyne est un amour, et qu’elle mérite d’être heureuse. Elle a tout pour plaire, de belles formes, une beauté naturelle, un caractère tendre et protecteur, un petit humour charmant, et un rire délicieux. J’ose croire qu’elle trouvera quelqu’un qui l’a mérite vraiment – et qui arrêtera de lui briser le cœur. L’homme qui lui donnera sa vie et son avenir. Loin de ma propre situation mais ça ne me dérange pas, parce qu’à l’heure actuelle, je suis trop mal dans ma tête pour être avec quelqu’un. Il suffit de voir l’échec avec Rainer pour constater qu’il faut d’abord que je pense à moi avant. « Bien. Je crois qu’elle aimerait voir Warren plus souvent, mais c’est compliqué » C’est normal pour une gamine, un père c’est important. Ça doit pas être facile de vivre avec des parents séparés, mais quand je vois Cameron, mieux vaut les avoir séparés que décédés. « Elle semble quand même heureuse, elle a toujours un sourire au visage et je crois qu’elle arrive à comprendre un peu même si elle est encore jeune » « Elle finira par comprendre la situation, dans tous les cas, tu gères ça bien. Je veux dire, d’être assez forte pour tolérer Warren dans la vie d’Izzie » e souris tendrement envers ma sœur et regarde l’océan en caressant doucement mes jambes chaudes. « On va se baigner ? » demandais-je pour arrêter toute partie mélancolique. Rendre Maxyne triste n’est aucunement mon intention, mais ça m’aide à me retrouver. Visiblement, aucun flash, aucun souvenir ne m’est revenu, alors désespérée et agacée, je préfère me concentrer sur le moment présent. « La dernière à l’eau est une poule mouillée ! » Je me relève aussitôt et court en direction de l’eau. Je l’entends rire et me traiter de tricheuse alors que je fonce, et m’enfonce dans l’eau. « Aaaaaah ! » Elle est froide, malgré la chaleur. Sans doute parce que nos corps sont ultra chaud. Je m’enfonce entièrement dans l’eau, tête la première et en ressort pour venir me retourner et découvrir Max derrière moi. « Elle est froide ! » continuais-je à dire dans un rire franc « Mais ça fait tellement du bien ! »

« J'en suis persuadée » Cette confiance qu'elle a dans la voix, je sens qu'elle veut vraiment me rassurer, qu'elle sait que je vais trouver quelqu'un qui méritera que je lui accorde toute cette confiance que j'ai perdue envers les hommes. J'admets avoir beaucoup de difficultés à y croire pour le moment, mais de voir qu'elle semble si convaincue que je retrouve à nouveau le bonheur un jour me fait bien plaisir. Surtout qu'avec son accident, Oliana n'est pas la personne la plus positive au monde en ce moment, ce que j'arrive très bien à comprendre. Perdre une partie de sa vie, de ses souvenirs, de tous ces moments qu'elle a vécu, mais dont elle ne se souvient plus, c'est horrible et je ne peux même pas m'imaginer une seule seconde vivre ce qu'elle vit en ce moment. Ça me fait tellement mal de la voir comme ça, de ne pas pouvoir l'aider. Elle mérite elle aussi d'être heureuse, mais je sais que ça, elle n'en croit pas un seul mot. « Tu finiras par trouver ton bonheur à toi aussi Ollie. Peu importe sous quel forme, il faut seulement te laisser un peu de temps. » Et je déteste parler de ça, mais pour la rassurer, je veux bien tout tenter, ce que j'ai déjà fait un bon nombre de fois d'ailleurs. C'est normal qu'elle est incapable d'accepter qu'elle peut être heureuse, elle n'a pas l'impression qu'elle le sera un jour ni même qu'elle a le droit au bonheur aussi. « Elle finira par comprendre la situation, dans tous les cas, tu gères ça bien. Je veux dire, d’être assez forte pour tolérer Warren dans la vie d’Izzie », « C'est pas toujours facile... mais je fais ce qui est le mieux pour ma fille même si ce n'est pas nécessairement ce qui est le mieux pour moi. » Que j'ajoute simplement parce que le voir me chamboule toujours le coeur et que je préfère le voir le moins souvent possible pour cette raison. « On va se baigner ? La dernière à l’eau est une poule mouillée ! » Même pas le temps de réagir ni de répondre qu'elle est déjà debout et qu'elle court vers l'eau comme une véritable gamine. Elle semble heureuse, elle a vraiment l'air d'apprécier cette journée et ça me rend heureuse moi aussi. « Tricheuuuuuuuse Ollie Winston! » Que je dis plus fort pour qu'elle puisse m'entendre. Je ris en me levant à mon tour pour venir la rejoindre à la course, mais comme elle a pris de l'avance, elle arrive évidemment dans l'eau la première. « Aaaaaah ! Elle est froide ! Mais ça fait tellement du bien ! » Je ris à nouveau avant de m'approcher d'elle et l'attraper contre moi comme pour la punir d'avoir triché, mais je ne suis pas tellement menaçante, encore moins avec ma soeur. « On est bien dans l'eau surtout! » Oui elle est froide en entrant sur le coup, mis c'est facile de s'y habituer. « Alors.. tu commences à te remettre un peu dans ton boulot? » Je sais qu'elle a beaucoup de difficultés à s'adapter à nouveau à tout cela, mais je préfère avoir sa réponse à elle.

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