parole d'un biscuit chinois (NICON)

« Bouge pas. Si tu continues comme ça, tu vas finir complètement déformé. » Inspirée ces derniers temps, tu te lances dans des portraits. Ce qui a tendance a énervé ton entourage qui sert de cobaye. Alors tu profites de la présence d’Aaron pour en faire un portrait. Il se prête au jeu, même s’il bouge légèrement. Y a rien de fun à rester des minutes dans une position. «Allez, j’ai bientôt terminé. » Tu lui as promis une jolie surprise s’il voulait bien se prêter au jeu. Tu n’as rien dit de plus, laissant le suspens dans sa totalité. Voilà un moment que tu le dessines à l’aide d’un fusain. Et comme souvent, tu es fière de ce que tu as fait. Tu as essayé de mettre en valeur ce que tu voyais en lui, et non seulement son physique. Car pour toi, ça va bien au-delà de ça. C’est ton âme d’artiste qui parle. Tu te lèves de ton tabouret et viens retrouver le jeune homme sur ton lit. « T’aurai pu être plus beau, mais vu que tu faisais que de bouger, je n’ai pas pu faire autrement. » C’est ironique. Comme, si tu allais dessiner les mouvements de son corps. Tu lui montres le résultats final, prête à accueillir la critique. Mais généralement, tu ne te trompes pas. Et si ça ne lui plaisait pas, tu accepterais à cœur lourd sa critique, et reverrais les bases. Car tu ne peux rester sur quelque chose d’imparfait. Comme ces toiles que tu vends une pépite d’or pour les réaliser à l’exactitude de l’original. Depuis ton retour de vacances, vous vous êtes revus à de nombreuses fois. Votre écart d’âge ne semble plus être un souci pour lui. Au contraire, vous n’en parlez plus, et passez du bon temps ensemble. C’est rare que vous ne vous voyez pas dans le but de juste vous voir. Ça commence et ça se termine souvent avec du corps à corps, sans aucun vêtement. C’est le seul que tu vois régulièrement. La totalité de tes tinders, tu leur portes de l’intérêt une seule fois, puis tu passes à autre chose. Ça reste l’histoire d’une nuit. Mais avec lui, tu changes tes règles. On a tous son préféré, et tu n’as pas de mal à cacher qu’il est ton numéro un. Sinon, pourquoi rester ensemble même en dehors de la coucherie ? Vous partagez de nombreuses passions en commun, comme la musique. Et t’aimes l’entendre jouer.

Assise, tu l’écoutes avoir pleinement confiance en lui. Et comment douter de ses atouts, alors que toi-même, tu ne peux cracher sur ce physique qui t’es donné de voir. Et si, ça avait été toi, tu aurais eu la même réponse que lui. Confiante de la tête aux pieds. « T’es pas sensé dire ça à voix haute, normalement. » Sourire en coin, t’apprécies pourtant très nettement son assurance, cette arrogance dont il peut faire preuve par moment. Et si t’aimes tout particulièrement sa présence c’est parce qu’en rien il ne te rappelle pas ton passé. Il reste qui il est, et ne te demande pas de te limiter. Vous pouvez être qui vous êtes sans que l’autre ne vienne à le juger. C’est du bon temps. Assise sous le lit, les pieds sous les fesses, tu gardes son portrait contre toi. Il maronne, désire faire le constat par lui-même. Les minutes ont été assez longues comme ça. Peut-être bien trop à son goût, tu lui tends ton cahier à dessin et lui dévoile enfin le résultat. Il te félicite, et tu n’es pas ignorante de ton talent. Rappelons que l’on fait régulièrement appel à toi pour réaliser des toiles contrefaites. « Je sais, et quand on a le mannequin qui va avec… » Tu laisses ta phrase en suspens, avec un regard malicieux. « Bien sûr. » Tu récupères ton cahier, et détaches la feuille pour la lui donner. Ce n’est pas le premier à le demander. Portrait ou non. Ta propre décoration se compose de tes œuvres. Si ce n’est pas assez arrogant comme ça. « Évite de trop de regarder, y en a qui sont morts comme ça. » dis-tu pour le taquiner. Cahier posé, tu te glisses plus près de lui, et viens te mettre à califourchon sur ses jambes. Tu lui as promis une surprise s’il tenait bon jusqu’à la fin de la réalisation. Chose dite, chose promise. Seul lui ignore quelle peut être cette surprise. Le soleil se couche sous une enveloppe obscure, et laisse la lune prendre place. Inutile de connaître l’heure pour savoir qu’il est temps de manger. A l’intérieur ça gronde famine, et il n’y a pas plus vorace que toi dans cet appartement. Aaron doit très probablement s’attendre à une surprise haute en couleur, dans le genre scrabble avec extension. Sauf qu’il est hors de question de faire le moindre sport sans avoir quelque chose dans le bide. « T’es prêt pour la surprise ? » Sourire espiègle, tu comptes bien jouer une fois de plus avec ses nerfs. Sinon, il n’y a rien de bien marrant.

Tu lèves légèrement les yeux au ciel. Il marque un point, mentir ce n’est pas beau. Et entre vous, il n’y a jamais eu de mensonge. Des omissions, ça s’est fort probable, mais en aucun tu ne viendrais à lui mentir. Pour ça, faudrait avoir honte de quelque chose, et bien que tu apprécies énormément Aaron, tu te fous de ce qu’il peut penser à ton égard. Ça ne changera pas ta vie. Après tout, c’est qu’un plan cul, non ? Et en même temps, vous fonctionnez de manière assez similaire. Raison pour laquelle, tu lui portes nettement plus d’importance qu’aux autres. C’est assez contradictoire. « Si y avait que ça.. » Assurée, tu oses même faire des blagues salaces. Voilà des semaines que vous vous connaissez. Vous vous êtes vus à de multiples reprises et malgré ta fuite de New York durant tout l’été, vous avez continué à vous parler. T’as beau te dire que ce sont ces vacances qui t’ont permis de tirer un trait sur Kaïn, c’est surtout cette relation. Il te fait penser à autre chose, et te donne tout ce que tu avais pu manquer lorsque tu étais avec ton ex. Certes, il n’y a pas cette douceur que seul le brun a pu avoir à ton égard, mais tu n’es pas encore au stade d’en vouloir. Ces petits jeux, ces regards sont les uniques choses qui te plaisent, qui te permettent de te sentir libre. Et avec Aaron, tu ressens quelque chose sous les draps. Ce n’est pas encore le feu d’artifice, mais tu sais pertinemment que le problème vient de toi. Tu l’attends trop, cet orgasme qui fera trembler tout New York. Et c’est pas les mecs qui vont t’aider avec ça, mais tu l’ignores. Tu rappelles alors à Aaron qu’une surprise l’attends. Automatiquement, lui, il pense à de la lingerie. Quelque chose qui puisse pimenter votre future partie de Scrabble. Tu ris doucement, et de ton index, tu appuies son front pour le reverser, l’allonger sur le lit. « Je n’y avais pas pensé, mais y a moyen que ça se réalise. Non, c’est moins glamour, mais plus croustillant. » Clairement, il doit se demander ce que tu as encore préparé. Téléphone posé au sol, tu te penches et le ramasses. Rien qu’en songeant à ce que tu vas pouvoir te mettre dans le ventre, ce dernier se met à faire un bruit épouvantable. Il crie famine avant même que tu puisses évoquer le fait d’avoir extrêmement faim. Grimace niaise, tu ne peux faire tarder les choses plus longtemps. « On va manger chinois ! Taaadiiiiin ! » Avant même qu’il puisse dire quoi que ce soit, tu ajoutes. « Et c’est moi qui paye. » La douche doit être terriblement froide pour lui qui s’attendait à de la sublime lingerie. Glaciale.

Comme si ce n’était pas prévisible, Aaron rentre en un claquement de doigts dans ton jeu. Il s’y prête sans que tu ne le lui demandes. Il rajoute un peu plus de malice. Peu habituée à autant de jeu, tu profites de ce caractère qui s’accorde parfaitement au tien. Tu le regardes de manière espiègle, sourire ravageur prêt à dire : ne me défis pas. Alors, tu te contentes de le regarder, tandis que ton cerveau se divise en deux. Une partie voudrait lui sauter dessus et lui faire sa fête. L’autre pense à la suite. Et l’autre, c'est celui qui communique régulièrement avec ton estomac. Étrangement, il a plus le dessus, mais comme tu ne peux t’en empêcher, tu viens nicher ta tête à son cou, et embrasses doucement la peau de sa nuque. Remonte jusqu’à son oreille pour y susurrer quelques mots. « Tu devras attendre pour le découvrir. » Tu lui rappelles que tu lui as prévu une surprise. Lui s’attend à quelque chose d’extraordinaire. Et comme il te connaît et qu’il a les idées souvent portées sur le lien qui vous unit réellement, il pense immédiatement à quelque chose de complètement excitant. Quelque chose qui puisse pimenter un peu plus ce qu’il y a entre vous. Tu lui donnes quelques indices, mais sans trop en dire non plus. À nouveau, il pense que ça va se porter sur le sexe. Tu le sais à son regard. Il en dit très long sur ce qu’il a derrière la tête. Alors tu te mets à rire. « Oui, ça se mange. » Il se fait des films dans sa tête, et ne se doute pas de la douche qu’il va se prendre à ton annonce. Sa libido va toute suite redescendre. Une première pour vous. A l’annonce, il semble quelque peu dégoûté de la surprise. Déçu que ce soit un simple repas. Offert qui plus est. Ce qui est rare avec toi. Généralement, tu profites du compte en banque des autres. Ils sont plus fortunés que toi. Pas difficile vu l’emprein que tu rembourses encore. Et tu galères bien trop avec tes trois jobs pour claquer de l’argent comme ça. Tu secoues la tête, confirmant bel et bien que c’était ça ta surprise. Coucher ensemble, c’est loin d’être une surprise. Vous le faites constamment. C’est une habitude. Comme mettre des chaussures pour aller dehors. Ça tombe de source. Mais tu ne peu sourire, amusée. C’est plaisant d’entendre qu’il s’attendait à mieux. Sans vraiment le dire, il vient de te faire un compliment. « Ah donc on peut se passer du désert ? » Tu te lèves comme déçue de sa réponse, et ranges un vêtement dans un tiroir de fringues. Tu sais qu’il va s’imaginer qu’il s’agit d’une tenue légère, une tenue sexy. Tu veux juste une réaction de sa part. « Ok, tant pis. » Mine boudeuse, tu sais que quoi qu’il arrive vous finirez peau nue l’une contre l’autre.

À sa réflexion, tu lèves un sourcil et souris en coin. « Ah ouais ? Je demande à voir. » dis-tu pour le provoquer, une fois de plus. Ce jeu s’éternise de manière interminable, au plus grand de tes plaisirs, tandis que tu le regardes avec cette mine attristée. Et rapidement, il change de visage, reprenant celui plein de malice. Il suffit de parler de surprise et la beauté reprend ses vieilles habitudes. Celles que tu apprécies tant, et apprécies parfaitement. Difficile de ne pas remarquer ce petit caractère, si similaire au tien. Plus joueur qu’un enfant âgé de six ans. C’est à savoir qui est celui qui est le plus joueur d’entre vous. Alors, tu en rajoutes, ranges un vêtement, histoire de le faire maronner davantage. Et sans se faire plus attendre, le jeune Macleod se lève du lit pour te rejoindre. « Ok, ok, ok … » Sous ses lèvres qui pressent la peau de ta nuque, impossible de faire une phrase. Il retourne ton propre jeu conte toi, comme un samouraï. Il vient murmurer à ton oreille, provoquant un pincement à tes lèvres sous son souffle. Il est fort, penses-tu. Sourire en coin, tu le regardes retourner prendre ses aises sur ton lit, tandis que tu t’appuies, le dos, contre le meuble. « Des cookies ? » Tu ne comprends pas où il veut en venir. « Je ne suis pas certaine que ça fasse parti de la culture asiatique vois-tu. Non, je pensais à des bo-bun, du porc au caramel. Quelque chose qui n’a rien en commun avec des cookies. » Tu vis bouffe asiatique, et connais aussi bien les plats qu’une Asiatique née sur ses terres lointaines. A pas de loup, tu viens rejoindre Aaron sur le lit, et t’allonges à côté de lui, tout en prenant ton téléphone. Tu farfouilles rapidement. « Tiens, regardes, prends ce qui te fais plaisir. Évite juste le bœuf à l’oignon, ça pourrait gâcher le dessert. » Tu lui tant ton téléphone, et récupères ton cahier à dessin, juste le temps qu’il choisisse un plat, et viens y un dessiner un rapide croquis à l’intérieur.