JUNOX – it's the maybes that will kill you.

Plongé dans la pénombre, t'attends sagement qu'la propriétaire de l'appartement, dans lequel tu t'trouves, daigne enfin pointer l'bout d'son nez. T'as mis des plombes à la retracer, à dégoter l'endroit où elle crèche et, ce soir, tu pourras enfin éliminer celle qui t'gêne depuis un bon moment, déjà. Elle qui s'est retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Triste sort pour une simple curiosité mal placé, mais t'as pas d'autre option qui s'offre à toi. L'patron a été très clair dans ses exigences; retrouve la et tue la. T'as accomplis cinquante pour cent d'sa requête, il reste plus qu'à la faire disparaître d'la surface d'la terre. Point qui t'agace puisque, toi, t'as jamais été aussi loin. T'as jamais tué personne, tu fais qu'passer derrière l'massacre, nettoyer, effacer les preuves, c'est dans c'domaine que t'es doué. Mais il a fallu qu'elle t'surprenne en flagrant délit, alors qu'tu t'débarrassais d'un cadavre et qu'elle devienne ton ennemi public numéro un. T'aurais dû être plus prudent, mais c'est qu'elle sait s'montrer discrète, cette connasse. Maintenant, tu dois t'salir les mains et vivre avec cette image qui t'hantera jusqu'à la fin d'tes jours. Tu lui en veux pour ça, d'ailleurs... d'te faire devenir un monstre et, ce, contre ton gré. Clic. Bruit d'serrure que l'on tente d'déverrouiller. T'es aux aguets, ton palpitant qui s'emballe dans ta cage thoracique. Clic. La porte s'ouvre, bref halo d'lumière provenant du corridor s'immisce dans la pièce avant de s'retrouver, à nouveau, peint d'une noirceur presque opaque. Tu t'tiens debout, juste derrière elle à présent, ton cœur qui menace d'exploser sous ton épiderme. T'es persuadé qu'elle peut l'entendre tellement il bat fort, contrastant avec c'lourd silence qui reprend ses droits. Tu sens qu'elle fait volte-face, c'est maintenant ou jamais... mais tu t'figes, ton corps qui veut plus t'obéir. Tes opales qui s'illuminent au même moment où elle appuie sur l'interrupteur, faisant ainsi disparaître l'obscurité qui camouflait ta présence. Vos regards qui s'croisent avant qu'tu t'élances vers elle, instinctivement. Ton avant-bras qu'tu plaques violemment contre ses clavicules pour la propulser vers l'arrière. La paume d'ta main libre qui rencontre sa bouche alors qu'son corps percute le mur. Carcasse qu'tu presses contre la tienne pour l'empêcher d's'éclipser, d'glisser entre tes doigts. Elle semble inoffensive, comme ça, sous ton emprise alors qu'tu relâches ta prise une demi seconde pour verrouiller la porte derrière vos corps emmêlés. Tes iris qui trouvent les siens, qu'tu détailles avec une minutie qui t'ressemble pas avant d'secouer la tête et d'poser ton menton contre son épaule. Shh, shh, shh. Susurre qui s'échappe d'entre tes lèvres et qui frôle le lobe d'son oreille. Menton qu'tu redresses, affichant un sourire carnassier, celui qui dévoile tes crocs lacérés, prêt à s'planter dans sa chair sans une once de scrupule si elle ose faire l'moindre mouvement, aussi banal qu'battre des cils. Ton index qu'tu poses contre la pulpes de tes lippes pour lui ordonner d'se taire. Ferme ta gueule sinon j'te tue, pigé ? L'truc c'est qu'tu l'feras qu'elle ouvre la bouche ou pas... n'est-ce pas, Knox ? La mâchoire serrée, tu l'empoignes par l'chignon pour la guider jusqu'au canapé où tu la pousses, absence d'douceur. Calibre 22 que t'extirpes d'derrière ton dos, canon qu'tu pointes entre ses deux yeux alors qu'ton index effleure la détente, prêt à tirer.

@June Callahan

Tes pieds meurtris par la longue journée que t’avais eu, remplacement de dernière minute au cinéma. Pourquoi aurais-tu refusée, tu n’as aucun empêchement à ton horaire. Été bien installée, aucun court à l’université et tu n’as donc plus de vie. Minuit passé, tu approches ta maison endormis depuis longtemps. En fait, cette maison est littéralement trop grande pour toi, mais étant léguée par ta défunte mère adoptive, tu ne peux te résoudre à la vendre. Tu franchis le pas de ta porte, allumant l’interrupteur de l’entré. Tu viens pour déposer tes clés quand tu figes, accrochant tes billes à ceux d’un inconnu. Kronos décide de jouer avec les battements de ton cœur qui s’amplifient, tu n’as pas le temps d’ouvrir la bouche que sa main glacée vient les scellés. Tu es complétement immobile contre le mur, son corps t’empêchant de faire quoi que ce soit. Tu ne tentes même pas de te débattre, tu n’en serais pas capable de toute façon. Les cris de ta mère, les sons mourant de ton père te revienne en mémoire, 15 ans plus tard, c’est ton tour. La vie est faite ainsi, rien ne te garde sur terre t’toute façons. Ses yeux qui viennent s’ancrer dans les tiens, tu l’as déjà vue ce type. Mais où putain, où? OUI! Cette ruelle, ce mec qui s’débarrassait d’un cadavre. Tu t’rappelles la lumière du lampadaire sur son visage sérieux. Il t’a retrouvée, prêt à te faire taire à jamais pour c’que tes yeux ont vu. Tu n’parles pas, tu l’regardes terrifier alors qu’il te traîne sur ton sofa par les cheveux. T’atterris sur celui-ci durement et tes iris se perdent sur le flingue qu’il pointe sur ta tête. T’sais pas quoi dire, tu devrais hurler, pleurer, le supplier, mais t’fais rien. T’es stoïques et au lieu de continuer à regarder le canon d’un noir charbon, tu le fixes lui. Liquide lacrymale qui vient brouiller ta vue, tu n’as pas peur de mourir. T’as peur d’avoir mal, cette putain d’douleur que tu as depuis toujours, qui te suit comme une ombre accrochée à ton âme. T’as peur parce que tu n’manqueras à personne carrément ! Ton instinct de survit ne daigne même pas c’pointer. T’en as pas la force, désemparée et tout simplement incapable de te battre pour vivre. Cette vie qui s’acharne sur ta personne depuis qu’t’es née et qui décide que c’est terminé. Des larmes perles sur tes joues, t’sais que même si t’es calme, il le fera. Pourquoi serait-il là autrement? « Si j’avais eu à parler, j’l’aurais d’jà fait… » que tu dis, ta voix enrouiller par l’eau de ta tristesse, soumis à ta mort prochaine. Tu n’tentais pas d’le convaincre, mais d’lui faire comprendre qu’t’en avais rien à foutre d’c’qu’il avait fait. « J’veux juste pas souffrir ok? » Tes cordes vocales se coincent, ce qui te sert de voix se casse « Ne m’rate pas s’te plaît. » Tu inspires fortement, tu t’lèves, t’approchant du canon qui se presse contre ton cœur. Tu serres les dents, accrochant tes globes oculaires aux siens. Ton visage mouillé par les larmes, tu t’imprègnes des dernières images que tu verras. Le brun d’ses billes tourmentés, la crispation sur son visage durcit et puis son âme, loin derrière.

Arme braquée dans sa direction, la pulpe d'ton index qui caresse la gâchette, t'as jamais fait ça avant ce soir. Tu t'y prends mal, t'es pas tellement confortable avec un pistolet dans les mains et ça t'énerve d'te dire qu'elle l'a peut-être remarqué. Mais voilà qu'ses larmes témoignent du contraire, ces dernières qui coulent le long d'ses joues rosées pour s'écraser à ses pieds. Si j’avais eu à parler, j’l’aurais d’jà fait… Tes lèvres s'pincent à son commentaire. T'lui avais pourtant dit d'se fermer la gueule ! Menace qu'est rentré dans l'oreille d'une sourde, il faut croire. Tes opales quittent la mire de l'arme, ton menton qui s'incline légèrement vers la droite pour la fusiller du regard. Peut-être qu'tes iris noircies par l'adrénaline lui foutra davantage la frousse qu'le canon du calibre 22. J’veux juste pas souffrir ok ? Supplication qui semble honnête, t’avais pas l’intention d’la démembrer. Enfin, oui, mais après lui avoir mis une balle entre les deux yeux. C’est pas pour rien que t’as choisis un pistolet au lieu d’un couteau ou de n’importe quelle autre arme; c’est rapide et efficace. Un peu comme s’endormir d’un coup, après une longue journée d’travail. Excepté qu’aura pas d’café a ingurgité l’lendemain matin. Ne m’rate pas s’te plaît. Un chausson avec ça ? Putain, mais t'es pas coiffeur, là ! Tu fais pas dans la dentelle et ça commence à t'saouler. Plus les secondes passent, plus l'canon dévie d'sa trajectoire et, cette conne, elle s'lève pour presser sa poitrine contre l'pistolet. Les dents serrées, elle affronte ton regard comme une putain d'écervelée, vos iris qui s'décrochent pas, qui font qu'davantage s'ancrer dans la profondeur d'vos âmes meurtris. Et tu paniques, Knox. La mâchoire qui s'crispe sous l'œillade écrasante d'ta victime alors qu'tu grognes en la repoussant brusquement à l'aide du canon. Arme qu'tu glisses derrière ton crâne pour gratter ta nuque tout en lui tournant l'dos. Tu flanches, mec... lamentablement. MERDE ! Juron qui s’perd dans l’silence d’la baraque. Soupir qui s’éclipse d’entre tes lèvres comme pour reprendre tes esprits. Ta carcasse qui lui fait face à nouveau, elle a maintenant tes traits d’imprégné dans sa cervelle jusqu’à la fin d’tes jours. Tu peux pas la laisser partir… non, tu peux pas. Et tu peux pas la tuer non plus. Pourquoi y a fallu qu'tu sois là, hein ? Putain, t'as pas idée dans quelle merde tu m'as mis. Comme si elle pouvait savoir que, ce soir-là, elle croiserait un mec avec un cadavre sous les bras. C'est d'ta faute, Knox. Tout est d'ta faute. T'aurais dû être plus prudent, inspecter davantage les lieux avant d'commencer à bosser. T'étais distrait, tu sais pas. Tout c'que tu sais, c'est qu't'as merdé et pas qu'un peu. Et tu vas encore tout foutre en l'air parce que t'arrives pas à la descendre. Parce que tu seras jamais capable d'nettoyer ta propre scène de crime. Si j'te tue pas, c'est moi qu'ils vont tuer. Tu comprends c'que j'te dis ? Impasse. La question maintenant est; serais-tu prêt à crever pour une inconnue ? À défaut d’être capable d’lui arracher sa vie pour sauver la tienne…

@June Callahan

Ton sternum est violemment repoussé par l’arme, maintenant son dos te fait face. Son juron te fait sursauter, tu n’sais pas pourquoi il n’a pas tiré. Tu lui as donnée tous les outils pour le faire et nada, il s’est dégonflé. L’inconnu revient en position initial, te faisant face à nouveau. Pourquoi t’étais là, t’en sais foutrement rien. Tu ères souvent dans ce coin pourris d’la ville pour ressentir une quelconque émotion. L’voilà qui t’accuse de l’avoir foutu dans la merde et ces paroles ont l’effet escompté « Pardon… » et puis quoi encore? Tu t’excuses de quoi? D’être en vie, d’avoir vue, d’avoir été là, d’l’avoir vue LUI. Tu t’excuses pour tout et pour rien au fond, pauvre conne va! « Tu t’poses la question à toi ou bien tu attends que j’te serve la réponse? » Ta tonalité est neutre, chuchotement de mots qui franchit tes lippes, les yeux perdus sur lui. Il pourrait t’foutre une balle dans la cervelle immédiatement, pourtant il n’en fait rien. Tu t’rassois sur ton canapé, inspire et lui pointe la place libre d’un air résigné. Douceur innée, tu ne peux en vouloir aux gens. Malgré tout, une question brûle tes lèvres, les mots se heurtent et s’enfargent sur ta langue. La salive à quitter sa résidence, te laissant une gorge sèche et le nez boucher. « Pourquoi? Tu l’as bien fait à c’type, alors pourquoi t’as pas appuyé? » Tu ne lui laisse pas le temps de te répondre que tu enchaînes,   « T’peux pas dire, j’t’ai pas donné la chance. J’me suis pas débattu et encore là, j’me sauve pas. T’attend quoi? » Tu ne le défi pas, tu constates les fais seulement. Sa carcasse te fait peur, pourtant au moment où tu croyais mourir, son âme t’a rassuré. Au fond de ses yeux dur, une p’tite lueur reste, elle persiste à brûler. Peut-être la même qui persiste à brûler dans les tiens? La lune se faufile au-travers des rideaux, brillant au-dessus de deux êtres déchus d’humanités. Deux anges abandonnés par Dieu lui-même, les gardant prisonniers de leur propre douleur interne. Ton corps tremble sous le choc, mais l’adrénaline est là, c’que tu cherches pour te sentir vivante. T’vas peut-être crever ce soir et pourtant, tu te sens vivre, c’est pour ça que t’étais dans c’quartier c’soir-là. Tu n’sais pas c’qu’il attend, c’qu’il veut, c’qu’il va faire. Kronos est revenu pour se jouer de vous deux. Laissant en suspens vos vie détruites par les éclats de la vie, plus rien ne sera pareil à présent. Tu t’relèves pour faire disparaître la lune, laissant que l’éclairage du plafond. Le destin se moque carrément de vous, ayant relier vos esprits sur le chemin de la faucheuse, qui attend l’un de vous au bout de celui-ci. Un des deux paieras de sa vie, alors tu fais demi-tour pour le regarder « La question c’est plutôt, lequel de nous deux en a rien à foutre de crever pour l’erreur de l’autre? » Parce que c’était ça, était-il prêt à payer de sa vie pour ton erreur? Celle de t’être retrouver sur son chemin c’soir-là? Et toi June, étais-tu prête à crever parce que c’type avait maladroitement fais son boulot? Aucun issus possible, l’un de vous deux auras la mort de l’autre sur la conscience. On pourrait croire que Jigsaw est derrière ce jeu sordide de vie ou de mort, de mèche avec l’ange noir, tenant la main à Kronos. Tout trois vous jaugent affamés d’une victoire et vos âmes qui chutent dans l’espace-temps, laissant du sang sur vos ailes coupés vous empêchant d’voler pour vous sauvez.