lorsque l'imprévu bouleverse le cours des choses (julian 02)

Mia lui a demandé de composer un nouvel arrangement pour une chorégraphie qu’elle doit concevoir dans son cours de danse classique. Une habitude prise entre les deux meilleurs amis depuis qu’ils se sont rencontrés et que le feeling est passé entre eux. Ayant pris note de l’ambiance désirée pour le morceau, Philip a réalisé quelques arrangements pour lui permettre de mettre en lumière la perfection des compositions avec l’élégance de ses mouvements. Il se trouve très impatient de pouvoir lui faire écouter et surtout savoir lequel elle va décider d’utiliser. Après avoir corrigé quelques éléments des morceaux, il attrape tout naturellement son sac de cours pour quitter la prestigieuse école afin de rejoindre l’appartement de son amie. Il ne réfléchit pas vraiment, n’envoie même pas de SMS pour s’assurer qu’elle est là. Il n’est pas consciencieux quand son enthousiasme est à ce niveau. L’impatience de lui faire découvrir ses créations est trop intense. Alors, il se fraye un chemin parmi la masse d’étudiants. Il en salut brièvement quelques-uns avant de retrouver la ville et s’engager dans les rues jusqu’à l’immeuble de son amie. Il n’a pas besoin de sonner puisqu’il connait le code par cœur. Cet appartement est un peu comme sa seconde maison, quand bien même Julian y réside, mais le rockeur est si asocial que lorsqu’il est là, il est aux abonnés absents. D’ailleurs, il n’envisage pas à cet instant à lui faire face. Leur dernière entrevue a été plutôt électrique, comme toujours. Il a pu le provoquer suffisamment pour lui donner envie de se défoncer. C’est sans doute un comportement immature de sa part et il veut bien l’admette, mais il lui est difficile de faire autrement. C’est plus fort que lui, il a besoin de se faire remarquer par son rival et de remarquer qu’il a beau dire tout ce qu’il veut, il n’est pas insensible à son existence. Mia l’a quelque peu réprimandé à ce sujet durant leur dernière soirée alors s’il le croise, il tâchera d’être sympa et de ne pas jouer les provocateurs. Il pénètre dans l’immeuble et s’engouffre dans le couloir jusqu’à l’ascenseur. Il accélère le pas, lâche. « Attendez ! » Afin que la personne présente dans l’ascenseur le retienne. Fort heureusement, il est assez rapide pour retenir la porte coulissante et s’immiscer dans la machine. « C’était moins une ! » Il lâche dans un ton amusé alors que son souffle est court. Il relève son regard et retrouve la silhouette tendue de Julian. « Eh bien, quelle surprise ! » Il déclare dans un sourire amusé par cette rencontre fortuite. Il se pince les lèvres, se rappelant de la promesse faite. « Je viens voir Mia. J’ai quelque chose à lui donner. » Il indique, histoire de faire la conversation. « Tu as pu bien avancer sur ta composition ? » Il demande sans aucune malice dans le regard ou la voix, mais vraiment intéressé. Au fond, il est toujours curieux de découvrir les compositions réalisées par le brun, mais c’est rare qu’il l’admette. En réalité, il ne l’a jamais fait.

Julian rentre chez lui après une repetition avec son groupe, ils n'étaient pas tous de la juliard, mais comme eleve il pouvait reservé  une salle de répétition  ce qui leur offrait un lieu plus confortable que le garage de son batteur. Il leur avait presenter un nouveau morceau que ses musiciens avait accueillis avec enthousiasme. Le groupe travailla avec ferveur et complicité durant deux heures avant de devoir laisser la salle. Ils sortirent boire une bière ensemble, Julian resta etrangement raisonnable et les quitta pour  travailler sur sa composition pour l'université. Il n'aimait pas l'avouer mais les provocations de Philip l'animait et il se defonçait, travailler d'arrache pied depuis leur dernière conversation pour que cette nouvelle pièce soit parfaire. Il avait la hargne de le battre enfin et il croyait au potenciel de cette oeuvre qu'il créeait. Ainsi, Julian favorisa ses devoirs, qui n'en était pas pour le musicien chevronné et passionné qu'il était, à une soirée de fête avec son groupe. Ceci était de plus en plus rare.
Il appel l'ascenseur et y rentre sans faire attention au fait qu'il est suivi, il est sur le point d'appuyer sur le bouton de son étage quand une voix arrete son mouvement comme par reflexe. Il reconnait celle-ci immediatement et si ce n'était par automatisme, il se serait sans doute precipité pour faire monter a machine avant qu'il n'y rentre mais trop tard. Philip rentre dans l'ascenseur et Julian se repli sur un coté comme pour mettre le plus d'espace entre eux dans l'espace confiné. Il ne repond pas à ses politesse amusé et le regarde plutot d'un air tend et dubitatif. "J'habite ici!" rappelle t'il à son rival qui semble s'étonner de sa présence. C'est vrai qu'il évite de le croiser quand le pianiste vient squatter son salon pour passer du temps avec sa soeur. Parce que de tous les Newyorkais, c'est de sa jumelle qu'il était le meilleur ami. "Super,tu montes au quatrième je suppose?" demande t'il avec nonchalence. Ce n'etait pas vraiment une question, c'était l'étage ou il vivait en cohabitation avec Mia et il se doutait que Philip allait la voir elle. Ce qu'il lui confirma rapidement mais Julian ne montra nul curiosité sur ce qu'il lui apportait. Il appuya sur le bouton pour faire demarrer l'ascenseur . "Ouais, il me reste juste quelques arrangements à faire pour que ce bijou te fasse palir mercredi."Julian etait du genre perfectionniste quand on parlait de musique alors il fairait des modification et des corrections jusque tard dans la nuit de mardi à mercredi.

Il se contente de sourire de manière amusée lorsque Julian lui rappelle qu’il habite dans cet immeuble. Il ne l’avait pas oublié. Il a laissé son naturel s’exprimer et lâcher une boutade à l’égard du guitariste, mais il a l’habitude que le brun ne soit pas sensible à son humour. Il rit à sa remarque cynique, un son léger s’échappe de ses cordes vocales alors qu’il lui informe qu’effectivement il a quelque chose à donner à Mia. Cela semble le laisser indifférent, mais il ne s’en formalise pas. Il ne cherche pas à le taquiner, juste pour s’assurer son attention. Il se montre politiquement correct, même très aimable, ce qu’il est en accoutumé sauf avec le brun, mais c’est plus à cause de la fierté de ce dernier, qu’une de ses réelles volontés initiales. Du moins indirectement, car cette rivalité, il l’alimente comme le dit si bien son vis-à-vis, et ce, quotidiennement, parce qu’il le reconnait comme un garçon de talent. Philip ne lui a jamais caché, bien que Julian semble apprécier le fait de l’ignorer pour donner sens à toute cette hargne qu’il ressent à l’encontre du pianiste. « Bon à savoir. Je compte sur toi. Je ne veux pas être déçu. » Il lâche avec sincérité, mais avec une certaine supériorité. Il se place inévitablement à un rang au-dessus du sien. Du moins, dans ses paroles, car s’il considère que la technique du guitariste pourrait être amélioré, ce qu’il l’aiderait à faire si ce n’était pas un mec borné et fier, mais il ne se croit pas si supérieur que Philip le prétend. C’est plutôt une posture qu’il prend comme une façade, et ce, depuis qu’il est gosse. « Mais ne t’attends pas à ce que je te fasse de cadeaux. » Il déclare simplement alors que l’ascenseur commence à grimper dans les étages. Pourtant, il ne faut que quelques secondes pour que leur ascension soit stoppée. Ses sourcils se froncent. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Il questionne par réflexe avant de jeter un rapide coup d’œil à son rival. « Je crois qu’il est bloqué. Ton enfer avec moi ne fait que commencer. » Il rit, content de sa plaisanterie, car de son côté, il est plutôt serein, mais cela n’a pas l’air d’être pareil pour Julian.

La présence de Philip n'était pas vraiment surprenant bien qu'inconveniente. Il ne le voyait que déjà trop et il le poursuivait jusque chez lui pour voir sa soeur, envahissait l'intimité de son habitation. Il s'était parfois demandé si c'était un des stratagème du pianiste de se rapprocher de sa soeur adorée pour l'ennuyer un peu plus, mais il supposait que le sorts pouvait être ironique. Lui même était ami avec Olivia, l'ainée de Philip, sans doute parce qu'elle ne lui avait jamais fait ressentir la moindre once de supériorité. Dans l'ascenseur, il y avait une sorte de courtoisie forcée entre les deux, une oeuvre de Mia sans nulle doute. Elle avait bien du pouvoir sur les deux garçon, de les faire se supporter quelques minutes, il monterait à son appartement et irait s'enfermer dans sa chambre. Fin de l'histoire croyait il !
"Ou serais le plaisir de te battre si tu m'en faisais?" replique t'il car il voulait battre le meilleur Philip.
L'ascenseur se stoppa anormalement tôt sans ouvrir ses portes. "Rhooo Non! Merde, c'est pas possible!" dit il avec exaspération en se tournant vers les boutons de l'ascenseur comme s'il pouvait y trouver une réponse. Il appuya sur le bouton pour faire ouvrir les portes mais celles ci restèrent fermer.  Il s'acharna alors sur le bouton d'appel d'urgence comme si cela pouvait faire réagir la machine plus vite. Il stressait, comment pouvait il se coincer alors qu'il s'y trouvait avec son rival. C'était bien sa veine. "En enfer ? je croyais y être arrivé quand je t'ai connu! " repond il sans humour.  Il souffla, ennuyé et anxieux par la situation , il se colla contre la paroi de l'ascenseur loin de Philip, autant qu'il pouvait l'être dans cet espace restreint. "Et pourquoi c'est toujours toi qui viens chez nous? J'ai l'impression que tu vis chez moi! "

« Cela n’arrivera jamais. Mes paroles de la dernière fois tiennent toujours. » Il évite d’avoir cet air présomptueux, en respect de la promesse faite à sa meilleure amie, mais ses paroles sont lourdes en conséquences. Il l’estime en tant qu’artiste et bien plus, mais il serait mal avisé de l’afficher, car il a conscience que Julian pourrait l’user pour renverser la situation. A croire qu’ils sont destinés à se confronter perpétuellement et si cela amuse Philip, parfois, cette tension est trop violente, trop fougueuse pour qu’elle soit saine. Mais comment arrêter un wagon lancé à plein régime où la pédale de frein aurait lâché ? C’est pratiquement impossible. Il peut juste serrer les dents et prier pour que chaque virage entrepris, ne cause pas la fin du voyage. Son arrogance est à peine visible. Il ne fait qu’émettre une affirmation. Si jamais, il venait à le battre, il ferait tout ce qui est en ses capacités pour le dominer de nouveau et atteindre un niveau inégalable. Jamais, il ne lâchera prise. Cet échange est chamboulé par un fait qui s’accapare toute leur attention. L’ascenseur semble rencontrer un problème. Si lui reste plutôt calme par la situation, ce n’est pas le cas de Julian. Serait-il claustrophobe ? Il a du mal à l’imaginer, car sinon il ne manquerait pas de prendre les escaliers que de s’enfermer dans une cage de 8m². Julian agit vivement, son exaspération éclate et ses mots se déchainent. Philip reste en retrait. Il ne préfère pas approcher le guitariste lorsqu’il est dans un tel état. Il faut mieux éviter, c’est du moins ce qu’il pense. Il essaye de lancer une boutade, mais elle est sans effet. Au contraire, le guitariste retourne sa hargne contre lui. Philip reste silencieux alors qu’une voix s’élève dans la cabine. Il s’agit du service de maintenance de la machine. Il s’avance pour prendre le contrôle, concevant que le rockeur va plus les desservir que les aider. « Bonjour. Nous sommes dans la machine n°87500, située dans l’immeuble n°52 de Rutledge Street. L’ascenseur est tombé en panne en pleine ascension. Serait-il possible de dépêcher quelqu’un sur place rapidement. Il commence à faire chaud. » Il déclare dans une voix calme en face de l’interphone. « Très bien, je vais faire le nécessaire. Avez-vous à boire sur vous ? » La voix le questionne. « Oui, une grande bouteille d’eau. On devrait pouvoir tenir un peu, mais faites vite, s’il vous plait. » Il reste poli, les mains appuyées sur la paroi autour de l’interphone. « Je vous tiens au courant. » Continue la voix. « Merci. » Il conclut à son tour alors qu’il vient se remettre à sa place. Le silence se fait de nouveau connaitre dans la cabine. Pourtant les paroles de Julian ressassent dans son esprit, l’agace. « Je suis le meilleur ami de Mia. Votre appartement est plus proche de le Juillard que le mien. Alors forcément que je viens souvent la voir, c’est plus pratique. » Il s’efforce de répondre en venant hausser les épaules. « Franchement, je te comprends pas. » Il déclare dans une voix sérieuse, sans malice. « Je vois pas ce que j’ai pu te faire pour que tu sois si hargneux contre moi. Tu n’as pas l’impression de faire une fixette sur moi, par hasard ? » Il provoque en venant plonger ses iris sombres dans les siennes. Philip n’apprécie pas qu’on lui dise qu’il fait de sa vie, un enfer. C’est très dévalorisant et il ne se pense sincèrement pas mériter ça.

Rester coincé dans l’ascenseur avec Philip le stresse, d'autant plus que son corps est tendu par le manque et la présence de ce type. Il agit avec nervosité, la laisse transparente comme habiter de claustrophobie. Il n'a pas de phobie des endroit clos, mais l'idée de passer un temps indéterminé avec son rival dans une toute petite cage l'effraie. Sa nervosité est palpable mais il tente de la contrôler, garder bonne figure face à celui qu'il déteste et ne pas se décomposer. Il ne veut pas laisser paraître cette faiblesse qui l'habite, ce besoin qui fourmille dans l'ensemble de son corps. Il répond aux plaisanteries du pianiste avec hargne et irritation, il n'est pas d'humeur à l'écouter se payer sa gueule. Il s'adresse à lui sans cacher sa haine mais le laisse prendre la situation en main quand la voix d'une jeune femme s'eleve dans l'ascenceur.
Une fois les secours prevenu et la distance entre eux établi, ils auraient pu rester silencieux jusqu'à ce qu'on vienne les sortir de là mais Julian laisse une certaine curiosité prendre le dessus parce que se concentrer sur Philip lui faisait au moins oublier son besoin de cocaine.
L'avoir chez lui quasiment tout les jours le dérange un peu, ne peut il avoir un moment de repit dejà qu'il doit le supporter à l'école. Heureusement, il ne le poursuit pas encore dans ses concerts et soirée. C'est l'exasperation et l'incompréhension qui sort de la voix de Philip. Julian le fixe avec incrédulité. "Je ne sais pas , peut être le fait que tu sois constamment en train de te foutre de ma gueule depuis qu'on a 13 ans. Peut être le fait que tu t'assures bien de me rappeler constamment que je suis de la merde à tes yeux parce que tu es le meilleur et que le fait que tout le monde te considère comme un génie en et la preuve. Mais pas moi, je sais que t'es pas un génie, je sais que tu bosses mais t'es faillible aussi et t'aimes pas ça quelqu'un qui te regarde pas avec des étoiles dans les yeux. Ca te fais chier que je sois pas un petit mouton qui papillonne devant toi!" explique t'il avec dédain. " Julian detestait ce type, sa façon de s'adresser à lui, il avait toujours cette sensation à chaque parole qu'il venait avec arrogance se foutre de lui, lui rappeler qu'il était meilleur que lui. Ne pas reussir à le battre l'avait aigri, s'il avait raison, mais non, il ne pouvait lui laisser avoir raison même si ca prenait 15 ans.

Si en temps normal, il essaye de passer outre la hargne de son rival, il doit admettre que cette rivalité acerbe l’agace profondément. Il sait qu’il en est indirectement responsable. Il faut bien admettre qu’il aime particulièrement titiller les nerfs du guitariste, mais ce n’est jamais avec de mauvaises intentions. Il cherche juste à attiser mutuellement leur esprit de compétition, mais il faut bien admettre que le côté trop austère engagé par le brun l’irrite bien plus qu’il ne souhaiterait l’avouer. Si en temps normal, il s’en accommode, en cet instant, cette hargne l’agace, car il l’estime injuste à son égard. Alors, il cherche à obtenir des informations sur un ressenti profond à son égard qu’il ne comprend pas réellement et dont les raisons lui échappent. Piqué à vif, Julian se défend, avec cette posture incrédule figé sur ses traits comme s’ils se foutaient de sa gueule en ignorant les raisons de tant de hargne. Philip écoute ses griefs avec une certaine surprise qu’il ne masque pas. Ses sourcils se haussent face à la teneur de ses propos. Il y a une part de vraie dans ce que dit le guitariste. Il ne peut pas le nier, mais en même temps, il serait bien cruel de lui reprocher de se sentir exceptionnel, alors que toutes les grandes figures de la musique classique s’accordent à le qualifier de la sorte. Il ne pense pas avoir démérité ce statut qu’est le sien. Il a mis toutes ses forces pour atteindre la place qu’est la sienne. Il ne compte pas en rougir ou même se dévaloriser juste pour ne pas paraitre arrogant. Cela serait tellement hypocrite. Et Philip ne fait pas parti de ce genre de personne. « Tu confonds beaucoup de choses. » Il déclare avec froideur en venant plonger son regard dans celui du brun. « Ne confonds pas mes provocations bonne enfant avec du mépris. Je ne t’ai jamais considéré comme de la merde. » Il informe en venant croiser les bras autour de son torse. « Si je te considérais comme de la merde, je n’aurai pas fait de toi mon rival. » Il ajoute en haussant les épaules. « Ce n’est pas comme ça que je te vois, mais tu es trop borné pour vouloir l’entendre, il faut croire. » Il inspire profondément, las de ce comportement. « J’aime juste te provoquer, c’est tout. Il n’y a rien de méchant dans mon comportement. Tu n’as pas besoin de reconnaître mon talent. Je sais que j’en ai. C’est un fait. Rien de plus et rien de moins. » Il ajoute tout en venant plonger ses iris sombres dans les siennes. « J’ai sacrifié toute mon enfance et mon adolescence pour avoir cette place. C’est une fierté et un honneur pour moi d’y être, d’être reconnu pour tout le travail accompli. Si t’étais à ma place, tu ferais pareil, alors ne me reproche pas ça. C’est complètement idiot et indigne de toi. Par contre, il y a un point sur lequel tu mens, tout comme moi, tu respectes mon talent, car sinon tu ne passerais pas ton temps à te confronter à moi. Si je te rendais indifférent comme tu le dis si fort, tu ne serais pas là à perdre ton calme. » Il ajoute sans perdre de fermeté dans sa voix. « Je me trompe ou tu es trop borné pour l’admettre ? » Il le met au pied du mur sans s’en rendre compte, sa franchise s’exprime avec tant de force qu’il se surprend lui-même à avoir ses propos, mais il ne pouvait pas en être autrement, loin du regard des autres. Pour la première fois, ils sont seuls, avec pour seul spectateur l’autre et cela change significativement les choses.

L'arrogance de Philip l'agace, il sait qu'il a du talent mais cette attitude qu'il a toujours à son egard l'irrite au plus haut point. Julian est sensible a chacune de ses remarques, sans doute les mêmes qui dans d'autres bouche n'eveillerais pas meme un sourcil, voir meme s'accompagne d'autoderision. Mais Philip ne gagnait que son dedain, peut être parce qu'il le subissait depuis trop longtemps, plus certainement parce qu'il projetait dans son regard son insecurite et un certain complexe d'inferiorité sans en avoir conscience. "Provocation bon enfant ?" repete t'il avec incredulité."Au bout de dix ans comment ne puis je pas prendre ca pour du mepris? Mais la réciproque est toute aussi valable, je te méprise." Julian ne voulais pas entendre ou croire autre chose et les paroles de son camarade rentre d'une oreille et ressorte de l'autre comme le vent. Ses yeux le fixe avec noirceur et il souffle avec dedain. Il ne croyais pas Philip, s'etant depuis longtemps convaincu de l'image qu'il lui donnait, ou peut être qu'accepter ses arguments le rendrait plus vulnérable. "Tu m'as pris pour rival car je suis le second de la classe, t'as besoin de me ridiculiser pour combler ton ego. T'en as jamais rien eu a foutre de ma musique." Non il n’écoutait pas son camarade de galere, il n'etait pas prèt a considerer qu'il puisse actuellement etre sincère aussi convaincant qu'il pouvait paraître aux autres. "Tant mieux car ca n'arrivera pas." Quand bien meme Julian le trouvait exceptionnellement talentueux, Philip lui prouva bien vite qu'il n'avait besoin de personne pour le lui dire. Il s'envoyait des rose. "Et tu crois quoi? Que tu es le seul a avoir donné ta vie à la musique ? A passer toutes tes heures libres sur ton instrument pour t'améliorer? T'as eu le putain de privilège de pouvoir te dedier entierement au piano depuis que tu as quatre ans Lip! Tu veux que je te fasses des courbettes !" Il lui crachait ces paroles avec ardeur, sans flancher son regard." Garde ta fierte pour toi et tes fans! Je crois que tu devrais encore apprendre l'humilité" soupire t'il au pianiste quitte a etre de mauvaise fois. Est ce qu'il admirais son travail? Oui, mais la personalite de Philip lui etait insupportable. Il refusait de lui donner raison. "Tu te trompes!" souffle til simplement a son interlocuteur. "Il n'y a aucun aspect de ta personne que je respecte ! Tu me soules."

« Parce que ça n’en est pas. Si je voulais vraiment te mépriser, mon comportement aurait été bien différent. Fais-moi confiance. » Il déclare avec une fermeté profonde. Julian est en train de jouer avec ses nerfs. Si en temps normal, il aurait trouvé cela de bonne guerre avec n’importe qui, sa sensibilité est accrue face au guitariste, bien plus qu’il ne désire se l’admettre. Alors, il ravale ses paroles lors qu’il fait comprendre qu’il le ridiculise. Ce n’est pas l’impression qu’il a de leur confrontation perpétuelle, mais soit, il veut bien lui concéder qu’il doit voir les choses sous un angle différent, mais lorsqu’il lui fait comprendre qu’en réalité, il pense sérieusement qu’il n’en a rien à foutre de sa musique, cela l’irrite profondément. D’ailleurs, son regard se noircit. Aucune lueur malicieuse ne transperce son regard naturellement rieur. Il laisse sa franchise s’exprimer, se confronter au caractère borné de Julian. Ce type est tellement empli de fierté, d’amertume à son égard qu’il est incapable d’affronter la réalité des choses. « Non, juste que tu admettes les efforts que j’ai fait pour être à ma place et arrêter de te comporter comme un bel enfoiré en prétendant qu’on m’a tout donné ! » Il lâche avec force comme pour le remettre à sa place. Il serre les poings dans le creux de ses mains. « Très bien, je pense que tu en as assez dit. » Il conclut dans une voix profondément amer. Il ne dit mot, quelques minutes, le temps de retrouver son calme. « Tu es vraiment le mec le plus pathétique que je connaisse. Tu crois me connaitre, mais tu ne sais absolument rien de moi. Et au fond, tant mieux, je crois finalement que je ne perds pas grand-chose de mon côté. » Toute l’amitié cachée qu’il ressentait à son égard s’effrite comme neige au soleil. Il se sent con d’avoir pu penser qu’ils auraient pu s’allier sur le long terme. La hargne trop vive du guitariste, tout ce qu’il a évoqué avec tant de brutalité, lui fait prendre conscience de son erreur. Il fouille rapidement dans sa besace, attrape une autre clé usb, qui n’est d’autre qu’un ancien modèle de MP3 qui fonctionne encore, mais bien différente de celle destinée à sa meilleure amie. Il lui envoie avec froideur. « Tiens, cadeau. T’en feras ce que tu veux. » Sa voix est acerbe alors qu’il retire son téléphone de son sac et ses écouteurs. Il les met dans ses oreilles, sans un regard pour lui et vient s’enfermer dans son monde en lançant la musique. Il laisse son mépris s’afficher clairement à cet instant, sans fioritures. Il veut son mépris ? Il l’aura désormais. Quel idiot il est pour avoir passé du temps pour améliorer les détails d’imprécision de ces morceaux. Il pensait lui transmettre tout ça à un moment où Julian aurait consenti à être moins borné, mais comme ce n’est clairement pas prêt d’arriver, autant lui faire éclater son talent en pleine gueule et le laisser en faire ce qu’il veut. Il ne veut plus en entendre parler. Il se concentrera sur les choses essentielles désormais.

Chaque rencontre avec lui tournait au vinaigre, ils se tiraient dans les pâtes sans arrêt. C'était comme un jeu entre eux mais le sarcasme et le mépris de Julian rendait ces petite joutes de plus en plus insuportable pour le rockeur. Ce type le frustrait, il se sentait tellement sensible auprès de lui qu'il ne desirait que le repousser, l'éloigner pour ne pas se laisser happer, comme effrayé de se laisser toucher par cet homme. Il aimait pouvoir le hair, c'était bien plus simple que d'affronter ses pensées intimes. Il le provoque et repond avec hargne, sans penser à la portée de ses paroles. Le manque lui ote toute retenue. Julian se fiche de blesser Philip, ce type ne met jamais bien longtemps à revenir le narguer quoiqu'il en soit. Julian aussi bien sur joue le jeu, aujourd'hui plus que jamais, il l'enterre de sa haine en vociférant les mensonges dont il tente de se persuader lui même. Il admirait ce mec mais il ne l'admettrait pas, ni son talent, ni son travail. Il ne voyait pas pourquoi il cherchait cette approbation d'ailleurs. Ses paroles se font plus mauvaise que jamais en affirmant ne pas avoir de respect sur lui ce qui met fin à leur discussion il est vrai. Philip pense qu'il en a trop dit, et au fond, Julian est d'accord avec lui. Il se tait mais ne s'excuse pas même si ses paroles n'étaient que d'odieux mensonges. Il croisa les bras et fixa le sol en silence jusqu'à ce que son meilleur ennemi reprenne la parole. " Super, il t'en a fallu du temps pour t'en rendre compte. " dit il en haussant les épaule, incapable de ravaler sa fierté , preferant passe pour un con que d'admettre que ce garçon pouvait le toucher comme personne quand il touchait son piano. Il attrapa la clé que lui lança Philip en demandant froidement. "Qu'est ce que c'est?" Il regarda la clé, il n'y avait qu'une chose qu'il pouvait lui passer sur clé qui ferait sens, de la musique. Il la garda dans sa main sans rien dire, en mettant ses ecouteur sur ses oreilles, immitant le jeune homme et mettant fin à leur échange. S'enfermer dans son monde lui allait très bien, ne pas lui parler lui allait très bien. Il voulait juste sortir rapidement d'ici, regardait avec nervositéà l'ecran d'appel d'urgence dans l'espoir que la jeune femme revienne vers eux. Il plongea ses mains dans ses poches, ses doigts rencontrant un sachet de cocaine pret à être consommer mais impossible ici. Il tente de se calmer, il sentait le manque et la colère filer dans ses veines, une espèce de pincement aussi qu'il s'infligeait lui même.

"Putain pourquoi ca prends autant de temps? C'est normal ca!" s'exclame t'il après plus d'une quinzaine de minutes en commencant à tourner en rond dans l'ascenceur. La voix s'eleva finalement, promit qu'un technicien était en chemin pour les sortir de là. "Enfin! C'est pas trop tôt ! Ca fait une eternité qu'on est là dedans! " adresse t'il à la femme avec exasperation, sans doute plus brutalement qu'il ne l'aurait voulu. En general, il ne s'en prenait qu'à Philip, mais il retourna sa frustration contre la jeune femme du service de maintenance. "Veuillez rester calme, Monsieur,un technicien est en route, nous faisons le necessaire pour vous aider. Il n'y a pas de raison de paniquer!"rassure la jeune femme professionnelement."Putain, On voit que c'est pas vous qui êtes dans ce putain d'ascenseur qui peut pas monter deux personnes."