lorsque l'imprévu bouleverse le cours des choses (julian 02)

« Il faut croire. » Il lâche assez froidement, sans aucune amitié à l’égard du guitariste. Ses nerfs sont bien trop à fleur de peau pour qu’il en soit autrement. Il est résolument en colère contre le musicien et est tout disposé à jouer au jeu qu’il désire tant les voir mener : celui du plus con. Si Philip peut être le plus doux des agneaux, il peut rapidement devenir le plus sanguinaire des loups. Seulement, il ne lui fera pas le plaisir de le voir devenir de la sorte. Non, il compte désormais honorer l’étudiant de sa plus froide indifférence et c’est ce qu’il fait en venant lui transmettre le seul élément, qui aurait pu les mener à se rapprocher, à collaborer ensemble : la musique. Il lui envoie cette clé qui recèle des heures de travail passés à améliorer les morceaux de cet homme s’il avait bien voulu suivre ses recommandations. A cet instant, il veut s’en débarrasser coute que coute. On ne lui y reprendra pas et cette rivalité qu’il y avait entre eux, cessera à tout jamais. Il ne répond même pas à sa question, glisse ses écouteurs dans ses oreilles pour se détendre avec la musique. Il ne veut plus échanger avec Julian et lui fait bien comprendre par un mutisme en bonne et due forme. S’il retrouve son calme, ce n’est pas le cas en ce qui concerne Julian. Il perd patience, s’agite et explose au sein de la cabine. Philip le fixe du coin de l’œil sans prendre la peine de répondre à toutes ses sollicitations. Il ne cherche pas non plus à le calmer. Pourtant, lorsqu’il s’en prend aussi froidement et violemment à la personne qui gère la communication entre eux et le technicien, il ne peut pas s’empêcher de penser qu’il se comporte bizarrement. La suspicion se niche dans son esprit et il se met à analyser le frère de sa meilleure amie. Si en temps normal, il ne prête pas attention à la nervosité de Julian, car elle est plutôt naturelle à ses côtés, il en est autrement lorsqu’il voit le bout de ses doigts légèrement trembler et son rythme cardiaque s’accélérer. Il reste silencieux quelques secondes avant de lâcher assez mollement. « Cela ne sert à rien de t’énerver. Ils vont faire ce qu’ils peuvent. Tu devrais mettre de la musique dans tes oreilles, te caler contre la paroi et composer sur un bout de papier si ça te peut te détendre. » Il propose, sa bienveillance revenant naturellement au galop. « Désolé. Je pense qu’il est légèrement claustrophobe. Cela le rend tendu. Pouvez-vous juste accélérer le mouvement. Il fait vraiment chaud et ça devient insupportable. » La demoiselle à l’autre bout du fil comprend et affirme : « On fait le maximum. Le technicien est là dans cinq minutes. Je vous tiens au courant dès que j’ai des informations sur l’origine du problème. » Elle déclare de manière posée avant de raccrocher. Le calme se fait de nouveau dans la cabine et il se contente juste de retrouver sa place et se replonger dans son activité, quand bien même il le regarde du coin de l’œil, suspicieux. Il se demande si le guitariste va pouvoir garde son calme, mais surtout les raisons de tant d’agitation de sa part. Cela est bien curieux.

La nervosité de Julian s'affiche plus ouvertement qu'il ne le souhaite au regard de Philip. Le manque influe sur son irritation et la colère sur ses nerfs. Il touche la solution qui lui permettrait de se defaire de ce poids mais il se retient de faire une ligne sur le sol de cet ascenseur.  Dévoiler son addiction à Philip est hors de question, il est trop fier pour le laisser entrevoir cette facette de sa personnalité, cette fragilité exacerbée, cette sensibilité qu'il reprimait et fuyait dans la drogue. Il n'avait pas commencer la drogue à cause de lui, mais il était definitivement la raison qui l'avait fait poursuivre celle ci et en tomber accro. Laisser Philip la toucher du doigt l'effayait et lui donnait un peu honte il fallait avouer. Il craignait son jugement, le valorisait plus qu'il ne le reconnaissait. Il s'en prend à la jeune femme du service de maintenance sans vraiment le vouloir.Julian ne sait pas retenir son irritation d'être enfermer avec lui, de leur conversation. Philip le reprend, lui donne des conseil pour se calmer mais le guitariste sait que ca ne sera pas suffissant, il connait le seul remede quand il est dans cet état. Il lui obeit sans rien dire se cale contre la paroi sans broncher. Philip s'excuse pour lui auprès de la jeune femme qui indique que le technicien sera la dans cinq minute. Cinq minute pourrait finir par paraitre une éternité surtout qu'il ne savait pas combien de temps pourrait mettre le mécanicien à les sortir d'ici. C'était quand la dernière fois qu'il s'était pris une ligne, avant hier? "T'as de l'eau?" demande t'il avec précipitation, il prend la bouteille, ren boit une longue gorgée en s'assurant d'en laisser malgré tout. Il sent le regard de Philip sur lui, Julian sait qu'il se pose des questions sur son comportement. Il ferme les yeux pour profiter des bien fait de l'eau et la lui tend."Je suis un peu claustrophobe, quand ca dure une minute ca va mais là... j'ai la sensation qu'on va jamais sortir. C'est surtout d'être bloqué qui me rend nerveux." ment il. Deux minutes de conversation avec Mia suffirait à dementir cela, mais il refuse de laisser son camarade de galère chercher d'autre explication. "J'aurais du te prevenir." admet t'il finalement, mais il est lui même surpris que les effets du manque se déclare si vivement, il suppose que ses émotions ont un rôle la dedans. "Si tu raconte ça, je...!" menace t'il avec fierté .

Il lui tend l’eau à sa demande. Il n’est pas assez mesquin pour le priver d’hydratation, mais s’il avait voulu jouer au plus con, il aurait pu le faire. Il n’en fait rien, agissant sans aucune animosité à ce moment-là, car le comportement du guitariste est inquiétant. Sa nervosité lui semble peu commune, étrange. Il y a quelque chose qui cloche et son explication ne lui convient nullement, mais il ne dit mot. Il se contente de hausser les épaules. Il ne compte pas faire de remarques à ce sujet, cela ne le regarde pas. Seulement la menace de Julian l’irrite de nouveau et il ne peut s’empêcher de laisser exprimer avec agacement et froideur : « Navré de te le dire, mais tu n’es pas le centre de mon univers. J’ai autre chose à faire que de m’occuper de parler de tes phobies. » Il hausse les épaules. Il n’y a plus aucune chaleur dans ses paroles, les remarques acerbes ayant effrités toute sympathie à son égard. L’indifférence sera mutuelle désormais. Cela lui convient, puisque de toute évidence, il n’y a pas de raisons que cette situation change entre eux. « Essaye de prendre ton mal en patience en attendant que la situation se débloque. » Il ajoute alors qu’il vient retrouver l’autre côté de la cabine pour s’installer à même le sol et replonger dans sa musique, sans un mot. Il ferme les yeux pour se concentrer sur les arrangements sur lesquels il travaille. Ses jambes repliées contre son torse, il pianote machinalement sur le tissu de son jean, attrape un bout de papier sur lequel il griffonne pour arranger une partie du morceau. Il se plonge dans son univers, ses traits se détendent et il se sent beaucoup mieux, tant et si bien qu’il ne percute pas immédiatement qu’une voix s’élève dans la cabine. C’est la réaction de surprise du guitariste qui le sort de sa transe. « Il y en a pour dix minutes. Il y a un défaut dans le circuit électrique, mais ce sera vite résolu. Merci de votre patience. » La voix se veut claire, professionnelle. « D’accord, merci pour l’information. On patiente, mais faite vite, s’il vous plait. » Il déclare en venant ranger son morceau de papier et son téléphone dans sa poche après avoir éteint la musique. « Ça va, tu tiens le coup ? » Il questionne, les nerfs moins tendus, dans un ton qui se veut plus bienveillants. S’il l’envoie chier, qu’il aille au diable, mais il aimerait éviter que Mia lui en veuille d’avoir lâché son frère dans une période de stress pour lui. Il prend sur lui, mais pas sûr qu’il en soit de même pour le jeune homme.

Le temps lui parait long dans cet ascenseur, entre le manque et la compagnie, Julian tente de controler la situation, de ne pas eveiller trop de soupçon face à Philip. Il le menace pour qu'il ne parle pas de cet incident. Il craint que ca éveille certaine rumeur, malgré ce qu'il affiche, il ne se fiche pas completement de ce qu'on dit de lui, il aime maintenir cette image de petit con qui lui colle à la peau. Se droguer pouvait avoir une image rebelle qui lui convenait, mais l'addiction elle ne l'était pas. Pourtant, c'était tout ce à quoi il pensait en attendant dans l'ascenseur, la drogue. C'était difficile de resister quand elle se trouvait dans sa poche. Il tente tant bien que mal de penser à autre chose, se concentrer sur sa colère envers Philip est une bonne alternative. Mais celui-ci s'isole entre ses oreillettes et ferme les yeux. Le regard du guitariste détaille le pianiste, se perd sur les traits de son visage, le dessin de sa barbe, l'expression concentrée et détendue qu'il affiche comme il griffonne sur un bout de papier. Ses doigts joue avec le sachet au fond de sa poche, avec impatience. Julian finit par se laisser glisser sur le sol, tente de se concentrer sur autre chose, la musique, Philip, ses main, son telephone, il est distrait et change d'activité toute les deux secondes mais il n'y a rien à faire la dedans. Jusqu'à ce que finalement on leur indique que le problème a ete rencontré et qu'il pourrait sortir dans une dizaine de minutes. Philip répondit, sans doute préoccupé qu'il ne vienne une fois de plus s'en prendre à l'employée. Dix minutes, Julian regarde l'ecran de son portable. Son compagnon de misere lui demande si ca irait. "Tu t'inquiètes pour moi?" questionne t'il surpris et curieux sans doute, il ne l'a pas vraiment traité avec douceur jusqu'ici. Julian le fixe et se mord les lèvres. Il approuve d'un signe de tête. "Hum, Ca ira mieux dans dix minutes." affirme t'il sincèrement, sans hargne dans la voix. Au contraire, il sonne humble, juste impatient et nerveux de sortir d'ici. Il passa une main dans ses cheveux avec nervosité.

Ses nerfs à fleur de peau, il se plonge tout naturellement dans son art pour éviter de laisser cette irritation gagner en vigueur au sein de ses tripes. Philip n’aime pas se prendre la tête. Il déteste sentir ses membres se tendre de cette manière désagréable et ses parents lui ont toujours appris à ne jamais se laisser dominer par ces émotions néfastes. Il n’a pas envie de laisser sa bonne humeur naturelle s’évanouir et rien de mieux que la musique pour se détendre. Il s’isole dans sa bulle, laisse les mélodies créées envahir ses pensées. Il analyse chaque note, améliore certains arrangements sur un bout de papier. Le temps défile sans qu’il n’en prenne conscience. Il est dans son monde où plus rien ne l’atteint, pas même le regard de Julian qui scrute chacun de ses traits ou mouvements. Cette situation de transe si addictive et qui est sa drogue. Sans musique, la vie de Philip serait amputée de toute essence. C’est elle qui l’a créé, qui l’a façonné et tout son équilibre se repose sur sa pratique. Il compte bien continuer de briller, et ce, qu’importe l’amertume d’être comme Julian. Il n’a aucune idée de ce que la musique représente pour lui. Il n’aura sans doute jamais l’occasion de le découvrir. Pourtant, c’est Julian, par un mouvement brusque qui l’extirpe de cet univers empli de sonorités et lui fait prendre conscience qu’une autre voix s’élève dans l’ascenseur. Il retire ses écouteurs, range ses affaires et répond naturellement à leur interlocutrice pour anticiper les paroles du guitariste. Julian semble être dans un piteux état, au point qu’il se demande réellement si cette condition est due à une claustrophobie. Il y a quelque chose d’étrange dans son regard, mais il se garde bien de le détailler plus franchement. Le ton de sa voix s’est éclairci. Sa rancœur s’est effritée, car Philip n’est pas rancunier. Du moins, il apprend vite. La question du brun le surprend. Il se contente juste de hausser les épaules. « Normal, je suppose. Je ne suis pas insensible. Je vois bien que tu n’es pas dans ton assiette. » Il lance avec nonchalance comme si la question du guitariste n’avait pas de sens. Il s’exprime sans froideur, assez naturellement. Pour la première fois depuis quelques années, la voix de Julian semble naturelle, nullement acerbe. Il lui dit que ça ira d’ici quelques minutes. Il se contente de hocher la tête et vient fouiller dans son sac pour lui tendre sa bouteille d’eau. « Continue de boire et ferme les yeux. Le calvaire est bientôt terminé. » Il lâche dans un ton est décontracté. Il se rapproche de lui pour qu’il s’en saisisse avant de regagner sa place et juste prendre son mal en patience. Cela ne sert plus à rien de se replonger dans la musique, il ne pourra qu’être frustré d’être coupé dans sa phase créatrice. D’ailleurs, il est encore possédé par les sonorités qu’il continue de jouer de manière invisible sur ses cuisses. Il grave chacune des notes pour pouvoir les retranscrire plus tard. Difficile de lutter contre sa nature.

Montrer sa faiblesse et ce manque qui envahit son être à Philip n'est pas acceptable. Etrangement, c'est cette presence qui l'empeche de croupir sous la nervosité et de maintenir la tête haute quand son corps entier, jusqu'à la moindre de ses synapse, reclame sa dope. Julian ne lui reconnait pas ce pouvoir mais sa fierté lui permet de se controllé juste histoire de ne pas donner trop d'armes à son rival. Il refuse d'afficher ouvertement cette faiblesse, il sait qu'il le paiera des qu'il sera dans la sécurité de sa chambre, mais la poudre est là, entre ses doigts. Il doit juste tenir un peu alors il se concentre sur le defi en observant le jeune homme. Julian s'étonne de l'entendre se préoccupé pour lui, quand il fait part de cette remarque, Philip repond naturellement qu'il n'est pas insensible. Le guitariste s'attend presque à le voir pouffer de rire en s'exclamant qu'il avait gobé ses parole. Mais le rire ne vient pas, la sincerité seule s'affiche face à lui. Donc le rockeur repond en laissant quelque peu tomber cette barrière, ce dedain qu'il lui reserve toujours. Il s'ouvre très legerement, venant honnetement répondre et rassurer un peu son compagnon de galère. Julian attrape la bouteille d'eau que le jeune homme lui offre. "Merci!" murmure-t'il en ouvrant celle-ci. C'était un calvaire dans lequel il retombait souvent, il nota d'un leger signe de tête en approuvant l'idée. "Oui, il vont bientôt nous sortir de là. "C'est avec cette idée en tête qu'il ferma les yeux, il la fit tournée. Bientôt fini, bientôt fini, bientôt sorti, bientôt la dope. Il avait qu'une hate, celle de rejoindre sa chambre, celle de prendre cette dose necessaire loin du regard de Philip. Il ne rouvrait les yeux que pour boire, comme si l'eau pouvait étancher le manque. Sa main tremblait en buvant, à laisser des goute couler quand il buvait, ca le rafraichit. Il ne dit mot pendant ses longues minutes, mais il aurait sans doute était dans un était plus decomposé sans la presence de son rival musical. Avec Philip, il se controllait un peu, sa presence apaisait paradoxalement, du moins, gardait son attention sur autre chose que la cocaine. Puis finalement, ils sentent un mouvement, c'est juste un soubressaut et les portes s'ouvres laissant entrer dans l'ascenseur la lumière du hall. Julian saute sur ses pieds avec un soupire de soulagement. Enfin! Il sort de l'ascensceur, s'arrete, observe Lip un instant en ouvrant legerement la bouche mais change d'avis. Il remercie l'employé et monte les marches pour rentrer chez lui.