last night. ( blakeas #2 )

il somnolait. parce que la soirée est ennuyante, qu'il ne se passe rien du tout, et qu'il aurait préféré être au côté de lise. il aime pas laisser sa soeur à la nounou. pourtant, c'est la même femme qu'il paye, celle qui accepte gentiment d'passer son temps à réviser loin d'chez elle pour s'faire un peu d'argent d'poche. ça l'occupe, au moins. il rigole avec ses collègues, alors qu'il est installé au fond d'un vieux sofa qui traîne dans la salle de repos. il est bientôt une heure. il enchaîne les nuits, rentre quand il faut emmener la p'tite à l'école, et dort. ça occupe son esprit. ça l'enlève lui, d'sa tête. et tant pis, blake est en train de fermer les yeux. l'temps de quelques secondes. pas plus. parce que ça sonne, c'est son équipe qui est sur l'coup. il s'dépêche, blake, d'mettre ses chaussures. l'temps de comprendre le cas. accident dans une boite de nuit de la ville. il y aurait eu un début d'incendie, puis un mouvement d'foule. il en sait pas grand chose. il sait juste qu'il ressent déjà l'adrénaline d'ce qu'il attend depuis le début de la soirée ; enfin un peu d'boulot. ils arrivent rapidement. il y a du monde dehors, et blake n'attend pas les instructions, il décide simplement de suivre son instinct. des cas qui ont pas b'soin d'être soigné. jusqu'au moment où il tombe sur lui. forcement. son coeur rate quelques battements, il s'retrouve un peu con, aussi. mais il s'approche de lui. tu vas bien, andreas ? il ne sait pas son état. est certain qu'il a bu. comme les autres, après tout. tu as mal quelque part ? ses doigts enveloppent tendrement son bras, inspectant sa peau. puis son visage. t'es brûlé. qu'il constate, en déposant ses doigts sur la plaie. doucement. comme une caresse.

tu sais pas trop ce qu'il vient de se passer, pour être honnête. y'a eu de la fumée, des gens qui gueulent et t'as été séparé du groupe avec qui t'es arrivé, y'a quelques minutes ou sans doute quelques heures. tu fronces un peu les sourcils, une flamme bien trop proche de ton visage et de ton bras. putain. tu marmonnes en retirant violemment ta main. c'est sans doute pas grand chose. t'essayes toujours de savoir ce qu'il se passe ici, et tu te retrouves bien rapidement à l'extérieur. t'as pas toutes tes facultés mentales, mais t'es pas non plus raide bourré et c'est sans doute une bonne chose, dans cette situation. tu fermes les yeux, glisse une main sur ton visage, toujours un peu perturbé. y'en a au moins un dans toute la boite qui a eu la présence d'esprit d'appeler les pompiers. tu te mords l'intérieur de la joue, fronces les sourcils en te retrouvant soudainement face à blake. tu sais même pas ce qu'il fout là. tu vas bien, andreas ? tu as mal quelque part ? t'es pas franchement en état de répondre, encore un peu sous le choc de le voir face à toi, comme ça. et, putain. en uniforme. surtout en uniforme. y'a un truc en toi qui se réveille alors que t'aimerais pas que ce genre de pensées glissent dans ton esprit. t'es brûlé. tu te mords l'intérieur de la joue. [color=darkred]c'est rien, t'en fais pas.[color] tu souffles en retrouvant soudainement l'usage de la parole. tu secoues un peu la tête. je savais pas que t'étais pompier. t'ajoutes en l'observant. ça rend plutôt bien, d'ailleurs, l'uniforme. tu souffles avant de te rendre copte de tes mots, détournant la tête. t'es vraiment un boulet, quand tu bois.

c'pas l'même type là, blake. il est professionnel. il a pas l'choix de l'être. mais il comprend définitivement pas c'qu'il y a eu dans cette boite, il comprend pas comment tout a pu dégénérer. il n'sait pas vraiment le nombre de blessés, et n'va pas chercher à l'savoir. parce que là, sa priorité, c'est andreas. arrête d'faire le gosse, si j'te soigne pas, tu pourrais t'prendre une infection. et il a pas envie d'jouer avec ça. il retire l'gros sac rouge qu'il a d'puis le début. ça pèse, et pourtant, il en est tellement habitué qu'ça lui fait plus rien. surprise. ouais, ils ont pas vraiment parler d'leurs professions respectifs. et blake sourit. parce qu'il entend dans sa voix qu'andreas a un peu bu. faut pas qu'il pense à ça putain, faut qu'il reste lui-même. il veut pas l'foutre mal à l'aise, voyons. pas comme la dernière fois. ça lui a coupé l'souffle, ça lui a fait mal, là, quelque part dans son bide et il a jamais voulu trouver une explication d'cette douleur. oh, j'croyais que t'étais pas... il fini pas sa phrase, lui non plus. mais il l'avait très bien comprise, blake. loin d'être idiot. il touche à nouveau son front, c'est vraiment pas grand chose. c'était quoi, l'mot, que t'as jamais osé m'dire ? est-ce qu'il profite de la situation ? clairement oui, putain. il se sent presque honteux, mais il a b'soin d'réponses, b'soin d'savoir qu'ils sont deux à ressentir des choses bizarres. des choses qu'on peut décidément jamais vraiment expliqué.

pourquoi est-ce que tu dois te retrouver face à blake. tout le monde. ça aurait pu être n'importe qui, mais c'est face au brun que tu te retrouves. tu fronces un peu les sourcils et te mords l'intérieur de la joue face au jeune homme. tu savais même pas qu'il était pompier, au fond. tu le connais pas vraiment. tu retiens un long soupir et secoues un peu la tête de gauche à droite. arrête d'faire le gosse, si j'te soigne pas, tu pourrais t'prendre une infection. surprise. tu soupires un peu et tu secoues la tête de gauche à droite. t'es infirmier maintenant ? tu demandes en te pinçant les lèvre,s les sourcils légèrement froncés en retenant un petit soupir. tu regrettes tes mots au moment ou tu les prononces. et pourtant ouai, ça lui va plutôt pas mal, l'uniforme. putain, t'es vraiment con. tu fermes les yeux un instant. oh, j'croyais que t'étais pas... tu fronces un peu les sourcils à ses mots et tu retiens un long soupir en secouant la tête de gauche à droite. c'était quoi, l'mot, que t'as jamais osé m'dire ? tu l'observes un instant en soupirant longuement. tu glisses tes doigts contre ton visage. je suis pas gay, ok ? tu lâches en l'observant. quoi, c'est vrai, après tout ? t'aimes les femmes, aussi. t'es pas certain de ce que t'es en train de raconter. t'as p'être bu un peu plus que prévu. c'est ... compliqué ? ok. j'en sais strictement rien, j'suis putain de bourré là. tu marmonnes en venant prendre ta tête entre tes mains. tu souffles longuement et fermes les yeux un instant en ramenant tes mains dans ta nuque. et maintenant que t'y penses, ouai, ça te brûle un peu au niveau de ton front.

il secoue la tête, pouffe de rire. il est drôle, andreas. il sait juste pas si c'est la situation en elle même qui est drôle, où l'alcool qui parle à sa place qui l'rend presque ridicule. être pompier, c'est apporté aussi les premiers soins. j'suis un genre d'pompier, d'infirmier. et pourtant, pour le moment, il fait tout sauf vraiment soigner. au final, c'est pas vraiment un cas prioritaire, andreas. il a vraiment pas grand chose ; voir rien du tout qu'une petite brûlure qu'on soigne en temps normal avec d'la crème. mais il fait parler andreas. est il est heureux qu'ça fonctionne. oh, pas gay ? faut pas lui dire ça, putain. parce qu'il est capable de provoquer, capable d'jouer à un jeu inconnu. sauf qu'il s'arrête bien tropr rapidement. quand il comprend qu'il profite vraiment trop d'la situation. alors il se contente de poser sa main sur l'épaule d'andreas. hey, pardon, j'suis indiscret. tu m'plais, c'est tout. autant être honnête, non ? peut-être qu'il s'en souviendra pas, d'ça aussi. il secoue légèrement la tête, et décide vraiment d'le soigner cette fois-ci. et tu plais aussi à lise. parce que c'est la vérité. et si quelqu'un arrive à plaire à sa soeur, c'est qu'c'est vraiment pas n'importe qui.

être pompier, c'est apporté aussi les premiers soins. j'suis un genre d'pompier, d'infirmier. tu te mords l'intérieur de la joue et hoches faiblement la tête. t'es au courant de ça, pourtant. tu te pinces brièvement les lèvres. t'es un peu déboussolé par tout ça, au fond. t'as envie de lui dire que t'as même pas besoin de soins, au fond, que ça va passer tout seul et qu'un peu de crème quand tu rentreras à la maison suffira bien. ça brûle un peu, les flammes ont léchées ton visage, mais franchement, t'as vu pire. oh, pas gay ? tu fronces un peu les sourcils, t'es paumé. t'aimerais bien disparaître, rentrer chez toi, ne jamais avoir mis les pieds ici. t'es pas à l'aise, c'est un fait. hey, pardon, j'suis indiscret. tu m'plais, c'est tout. tu tournes la tête vers le brun, les sourcils toujours légèrement froncés. manquait plus que ça. même si ... même si avec ses mots de l'autre fois, c'est même pas trop étonnant ? et tu plais aussi à lise. tu te mords l'intérieur de la joue. c'est une gamine. les enfants ça aime les gens. toi et moi, on a quasiment le même âge ... quoique j'dois sans doute être plus jeune. tu marmonnes. on te souffle toujours que tu fais plus âgé, de toute manière. tu évites de trop bouger la tête quand il te soigne, même si ça tenait qu'à toi, tu serais déjà partis. c'est carrément trop bizarre comme situation. tu marmonnes en fermant les yeux un instant, soupirant longuement. t'es même pas capable de le contredire totalement. pourquoi ? pourquoi y'a un truc trop bizarre au creux de tes reins, pourquoi t'as pas envie qu'il s'éloigne vraiment. tu te mords l'intérieur de la joue.

il secoue la tête. regarde autour de lui. il a envie d'fuir. a envie d'partir loin, loin qu'avec lui. c'est totalement ridicule. c'est facile de dire les choses quand on est sobre, mais d'son côté, ça va être quoi encore une fois ? il va l'retrouver le lendemain, avec une fille dans ses bras, qu'il va prétendre aimer de tout son coeur ? juste pour pas assumer c'qu'il ressent vraiment ? au fond, ça lui fait peut-être peur. cette image, lui fait peur. il veut pas l'voir avec quelqu'un d'autre, blake. pourtant, il sait qu'il est pas amoureux, c'trop tôt, c'pas pour lui tout ça parce qu'il va s'foirer, tôt ou tard. parce que ça s'finira toujours comme ça. elle, depuis la mort de nos parents, elle aime plus vraiment... faut vraiment qu'la personne l'intrigue. et visiblement, juste avec un sourire, juste avec quelques renseignements sur elle, ça a suffit pour qu'elle soit comblée. mais il peut pas profiter d'lui. pas dans son état. alors tant pis, il avale les mots qu'il a dans sa bouche, et s'contente de le soigner. il pouffe de rire, mais n'peut qu'approuver c'qu'il lui dit. oui, la situation est bizarre. mais il pipe pas un mot, et de longues minutes passent avant qu'il n'termine par vraiment finir d'le soigner. et voilà. t'es plus en état d'mort. il blague. mais c'est même pas drôle. t'sais, andreas, j'le pense encore. tu m'plais. c'est tout. et si jamais un jour t'acceptes de l'entendre, j'serais peut-être prêt à t'attendre.

tu sais pas quoi penser de tout ça, de ce qu'il peut commencer à se passer dans ton esprit. pourquoi t'es comme ça ? c'est pourtant pas la mort d'être attiré par un autre mec. t'en sais rien, t'as même pas eu d'éducation spécialement religieuse, quand on y pense. tu te mords l'intérieur de la joue, sans doute que c'est ta personnalité. c'est tout. sans doute que c'est parce que t'as aucune idée de comment hayley peut réagir. et qu'elle est tout ce qu'il te reste. sans doute que les plaies concernant la mort de tes parents ne sont pas toutes cicatrisées. elle, depuis la mort de nos parents, elle aime plus vraiment... tu restes silencieux, tu t'en veux un peu de lui rappeler tout ça. ça a l'air récent, en plus. et tu sais combien ça fait mal. tu te pinces brièvement les lèvres, perdu dans tes pensées quelques instants alors qu'il vient te soigner. il devrait plutôt aller s'occuper de cas qui ont vraiment besoin de soins. pas de toi. tu fermes les yeux, devinant mentalement les mouvements de ses doigts contre ta peau, à quelques reprises. et ... y'a une partie de toi qui a vraiment envie de plus. et voilà. t'es plus en état d'mort. tu ris un peu en rouvrant les yeux, fixant un instant l'espace entre tes deux pieds. t'sais, andreas, j'le pense encore. tu m'plais. c'est tout. et si jamais un jour t'acceptes de l'entendre, j'serais peut-être prêt à t'attendre. tu te pinces les lèvres. j'en sais rien, blake. tu souffles faiblement. ouai, t'en sais rien. pas comme ça, pas dans cet état... tu sais pas. tu fermes les yeux et tes doigts glissent dans tes cheveux. pourquoi ça a l'air si compliqué ? t'en sais trop rien, de ça. pourquoi. c'est une bonne question, d'ailleurs. c'est pas moi. tu ajoutes. pourtant, comme ça, tu l'as toujours été, non ? t'as jamais trop changé depuis ton adolescence. t'en avais juste pas pris conscience, de cette attirance.

il en sait rien. et au fond, peut-être qu'il s'doutait d'cette réponse. peut-être qu'il a pas vraiment envie d'se battre, blake. il a des priorités. lise, est sa priorité. depuis qu'ses parents ont crevé dans l'appartement où ils habitent encore. il se souvient, blake, du moment où il a dû l'annoncer à la gosse. il se souvient, d'avoir bafouiller, d'avoir retenu les larmes pour les laisser tomber quand la lune a commencé à briller. merde, il sait même pas c'que veut dire les sentiments qu'il a, qu'il ressent. est-ce qu'il se sent vraiment capable d'attendre éternellement ? d'ouvrir d'autres priorités. au fond, putain qu'ouais. mais il est mort d'peur, et forcément, andreas l'aide pas. l'aide vraiment pas. ouais, c'pas toi. qu'il dit. il est un peu plus froid, il a le regard qui a changé. d'la tristesse. sûrement, d'la tristesse. continue ton p'tit jeu, alors, si ça tu t'amuses. il se redresse, regard autour d'lui, y'a d'autres cas, il doit continuer. il a pas l'choix. rester, c'est sentir son coeur défaillir entre ses tripes, pour finir par trop s'emballer, par trop l'blesser. j'ai d'autres cas. alors, tu prends soin d'toi. ça l'bouffe, finalement. il fuit, oui. il peut pas s'arrêter d'un coup, il peut pas s'permettre d'mettre sa vie en pause pour quelqu'un d'sûrement pas prêt à assumer. alors tant pis. tant pis putain. il s'lève sans un regard, il s'lève pour s'prouver qu'c'est pas ça qui va l'arrêter d'vivre.