your body on top of mine. (thea)

Thea. Un doux prénom. Il aime bien, Swan. Il juge que ça lui va bien même si évidemment, ce n’est pas la première chose qui lui plait chez la demoiselle. Au final, même si il aurait pu passer la soirée – et plus si affinités – avec elle sans connaître son prénom, ce n’est pas plus mal de savoir comment l’appeler. Trouver un programme alléchant et vite. La brunette lui a fait comprendre qu’atteindre son objectif ne serait pas si évident. Certes au début de l’échange, elle lui donnait l’impression d’être du tout cuit mais au final, l’impression s’est avérée fausse ce qui n’est pas plus mal. Il a tendance à aimer la difficulté, Swan. Facile est synonyme d’ennui et de lassitude pour lui. Puis, elle est toujours là malgré le fait qu’il soit sûr qu’elle ait compris ses intentions. C’est un bon signe à ses yeux, ça l’autorise à continuer d’y croire. Le flirt sera seulement plus long. Tant que tu m’emmènes pas n’importe où, ça me va. Il sourit doucement Swan, à la fois face à son attitude faussement détachée et à l’entente de sa réponse.
Son service est officiellement terminé. Le gamin passe rapidement par les vestiaires où il récupère son sac à dos dans lequel il ne manque pas de cacher son butin illégal de la soirée puis sans plus attendre, il rejoint Thea. Elle est toujours là. Il faut croire qu’il ne lui a pas donné envie de s’éclipser, lui. Arrivés sur le parking des employés, il la laisse s’installer sur le siège passager de sa Jeep Wrangler tandis qu’il balance son sac et sa cravate dans le coffre. Il démarre. Je peux te poser une question ? Alors qu’il s’apprête à quitter le parking, il s’arrête afin de tourner la tête vers elle. Du regard, il l’encourage. De toute façon, elle lui semble être le genre de personnes à se passer de permissions. Chose qu’elle lui confirme en posant sa fameuse question. Ca t’arrive souvent de sauver les filles désespérées de rencards foireux ? Swan réfléchit un instant, répondre trop précipitamment à cette question pourrait le désavantager. Il n’est pas fou le gamin, il réfléchit, peut-être même trop parfois mais cette fois, il décide d’être tout simplement franc. T’es la première. Et le voilà qui s’élance dans les rues sombres de New-York, Manhattan plus précisément sans destination précise. Ça t’arrive souvent de monter en voiture avec des inconnus ? Volontairement, il utilise la même formule de phrase qu’elle. Heureusement, il n’est pas encore l’un de ces psychopathes qu’on peut voir dans Criminal Minds.

Swan aperçoit un léger sourire sur les belles lèvres de la brunette. Apparemment, le fait d’être la première à qui il s’intéresse suffisamment pour lui venir en aide lui plait bien. Au fond, ça ne l’étonne pas le garçon. Tout le monde aime se sentir privilégié, même ceux qui prétendent le contraire. Cette fois-ci, l’étudiant n’a même pas eu à mentir pour lui donner cette impression. Il n’a aucun problème à modifier la vérité pour arriver à ses fins. Non. A croire que ce soir est propice aux grandes premières pour les deux. Du moins, si Thea ne ment pas mais à vrai dire, il s’en moque totalement si c’est le cas. Elle est là, assise sur le siège passager de sa voiture et à ses yeux, c’est ce qui compte. Essaye de pas me le faire regretter. Le gamin a un sourire amusé. Il profite d’être arrêté à un feu rouge pour tourner la tête vers elle. Le regard bourré de malice, il répond. Ce n’est pas le but. Swan cache de moins en moins son jeu. Il sait que Thea a compris ses intentions alors pourquoi continuer à la jouer innocemment ? Les deux sont conscients de la situation. Ils peuvent sans mal assumer l’attirance qu’ils ont l’un envers l’autre ainsi que les quelques idées qu’ils ont derrière la tête. En tout cas, Swan n’a pas honte. Il assume pleinement ses intentions.
Tu sais où tu m’emmènes, finalement ? En effet, une idée a germé dans son esprit pendant le peu de trajet qu’ils ont parcouru. Il n’est pas totalement sûr de lui, l’idée est assez atypique mais il aime vivre dangereusement, Swan. Prendre des risques, ça peut payer et il espère que ça sera le cas ce soir. Je pense, oui. Ça ne sera pas long. Il ne compte pas l’emmener à l’autre bout de la ville. Il fait avec ce qu’il a aux alentours. Après tout, il connait suffisamment bien New York pour tirer les avantages de chaque quartier. Une poignée de minutes plus tard, il trouve une place sur un petit parking. Il coupe le contact, descend et une fois que Thea en a fait de même, il verrouille sa Jeep. Il faut faire le reste à pieds. D’un signe de tête, il lui demande de la suivre, ce qu’elle fait. Après une courte marche, les voilà sur une petite place, entourés de quelques artistes de rues. Celui-là, là-bas, fait de très belles caricatures. Est-ce que ça rendrait bien dans ton salon ? Il baisse le regard vers Thea, un air légèrement amusé sur le visage.

Nuit noire sur New-York et Swan sillonne les rues à bord de sa Jeep, une belle femme à ses côtés. Ça pourrait être pire, non ? Même si il est loin d’être arrivé à ses fins, il sait qu’il est sur la bonne voie. En tout cas, Thea ne montre aucun signe prouvant le contraire. Pourquoi serait-elle montée dans sa voiture s’il ne l’intéressait pas un minimum ? Après un diner aussi ennuyeux que celui qu’elle a vécu, il faudrait être sacrément dérangé pour s’infliger une compagnie non désirée. C’est l’avis de Swan et un instant, il se demande si elle ne serait pas un peu dérangée justement. Et si c’était le cas, est-ce que ça l’embêterait ? La réponse tourne vers le négatif. Ce n’est pas comme si il a pour habitude de revoir ses conquêtes une fois la transaction achevée.
Swan la voit, cette lueur de surprise dans le regard de la brune et aussitôt, il en est fier. Il a compris que pour l’avoir, il faudrait prendre des risques. Prendre des risques et surtout, la prendre au dépourvu. Thea est une très belle femme, un canon même. C’est la première chose qu’il a pensé en la voyant débarquée au Bilboquet plus tôt dans la soirée. A cause de ça, elle a dû en connaître des plans drague bateau, Swan sait mieux s’y prendre. Certes, il n’a que vingt-et-un ans le gamin mais il ne manque pas d’expérience.
Ca dépend, mais je veux bien essayer pour voir. Swan hoche doucement la tête, approuvant en silence. Il aime celles qui osent et elle a l’air d’être de ce genre-là. Il la laisse s’avancer vers l’artiste puis vers le petit banc prévu pour les modèles. Finalement, il décide de la rejoindre alors qu’elle questionne l’artiste. Je dois prendre la pose ? Je peux bouger ? Ça le fait doucement sourire, Swan, toutes ces questions. Contentez-vous d’être naturel, que leur dit l’artiste. L’étudiant hoche la tête puis tournent les yeux vers Thea. Elle a quelque chose de différent dans le regard, quelque chose qu’il n’a pas vu encore ou qu’elle ne lui a pas laissé voir, certainement. L’espace d’un court instant, elle lui parait moins sûre d’elle et étonnement, il aime ça, Swan. Sans la quitter des yeux, il demande à voix basse. Tu sais ce qui rendrait ce truc encore plus réussi ? Une idée derrière la tête, il ne lui laisse pas le temps de répondre. Il veut continuer de la surprendre, Swan. Ça, qu’il murmure à présent avant de poser ses lèvres sur les siennes, comme ça, sans prévenir. Ça et plus encore, il voudrait le faire toute la nuit.

L’embrasser, ce n’est qu’un début. La première chose d’une longue liste de ce qu’il voudrait faire avec elle. Heureusement, la nuit est longue. Cette fille lui a tapé dans l’œil dès les premières secondes. Un physique comme le sien, ça ne se croise pas tous les jours et qu’est-ce qu’il a été chanceux que cet abruti ne saisisse pas sa chance. Il doit aussi admettre qu’il est chanceux qu’elle soit venue manger au restaurant ce soir même. Il n’y bosse que deux fois dans la semaine. Le reste, c’est à lui seul qui le doit. C’est lui qui a osé l’aborder et lui qui a réussi à la faire monter dans sa voiture. Alors, Swan n’est pas mécontent de voir que cela commence à porter ses fruits. Non pas qu’il n’apprécie pas le jeu, le flirt et tout ce qui va avec mais à un moment, il faut bien que cela paye. A quoi bon séduire et être séduit si c’est pour finalement rester sur sa fin ? Ça n’amènerait que frustration. Ce soir, Swan ne compte ni être frustré ni frustrer Thea. En tout cas, ce n’est pas avec ce premier baiser échangé que cela commencera. Comme il l’avait deviné, les lèvres de la belle brune sont douces. D’ailleurs, il l’est autant dans ses gestes. En voyant qu’elle ne le repousse pas, au contraire même, il pose une maison sur la nuque de la demoiselle, prolongeant le baiser avec plus d’intensité. Tout de fois, il reste raisonnable – pour l’instant – n’oubliant pas où ils se trouvent. Leurs lèvres se séparent, il la voit sourire et bien évidemment, il aime ça. Il lui fait de l’effet, ce baiser lui a fait de l’effet alors une nouvelle fois, Swan est ravi. Son regard se pose à nouveau sur ses lèvres lorsqu’elle se mord l’une d’entre elles. Dieu, il rêve d’en faire autant ! Dommage qu’il y ait autant de monde autour d’eux. Je pense pas qu’on puisse faire plus naturel. Swan sourit à son tour, amusé par la réplique de la demoiselle. Elle ne perd pas son naturel justement et il aime ça. Pour le moment, il n’a encore rien trouvé de désagréable chez elle. Et c’est sans doute pas un truc que j’afficherai dans mon salon. Swan se penche vers son oreille pour lui murmurer. Gardes ça pour la chambre. Son regard est bourré de malice et d’envie, soyons honnête. Encore une fois, cette remarque est pleine de sous-entendus. Il n’y a pas que cette caricature à garder pour sa chambre à coucher, c’est même la dernière chose à laquelle elle devrait penser ce soir. Je ne sais pas d’où t’es venue cette idée, mais tu as été plutôt inspiré. Alors qu’il se tourne vers l’artiste, celui-ci visiblement très concentré sur son art, Swan affiche un fier sourire. Il y a plein de choses que tu ne sais pas. Mystérieux, Swan l’est incontestablement. Lui-même ne sait pas si ne serait-ce qu’une personne de son entourage est en mesure d’affirmer tout connaître de lui. Peut-être son meilleur ami. Peut-être. Et au fond, il est persuadé que c’est ce qui fait que Thea est encore là. Elle veut en savoir plus.
C’est fini. L’artiste les tire de leur discussion. Swan se lève et lorsque Thea en fait autant, il pose une main sur son dos. Ensemble, ils découvrent le dessin réalisé par l’homme et l’étudiant doit bien avouer que c’est une réussite. L’image lui soutire même un sourire amusé. Connaissant les prix, il glisse la somme demandée et un petit plus dans la main de l’artiste au moment où il la lui sert. Un truc qu’il a appris au Bilboquet, avec ses clients. Ni vu ni connu. Il lance un regard à Thea, attendant qu'elle le suivre à nouveau, vers l'inconnu.

Ca va pas être facile d’en savoir plus, je me trompe ? Swan ravale un sourire amusé. Thea n’est pas le genre de filles qu’il fréquente actuellement. Elle est plus mature et l’expérience lui donne certainement quelque chose que les autres n’ont pas : un sens de la déduction plus avancé. Clairement, elle n’est pas bête. Swan l’a compris à la minute où elle a refusé qu’il la raccompagne chez elle. Elle non plus ne veut pas se dévoiler trop vite or lui donner son adresse dès les premiers instants aurait signifié lui en apprendre trop, trop vite, trop facilement. Au fond, Swan la remercie. Il aime les femmes qui savent se montrer dure à avoir, ça ne fait qu’augmenter son désir envers elles. Ce soir, Swan la désire, incontestablement. Comme simple réponse à la question de la brunette, il secoue doucement la tête de gauche à droite. L’étudiant ne se donne pas un genre avec son air mystérieux. Evidemment, il sait que cela aide auprès des filles mais c’est avant tout quelque chose de naturel chez lui, il est réservé. Il ne se dévoile pas à n’importe qui et peu de personnes ne sont pas « n’importe qui » à ses yeux.
Des yeux qui ont bien du mal à se détourner de Thea ne serait-ce que pour quelques secondes. Cette femme est réellement à son goût. Il a un type, l’ukrainien comme beaucoup de personnes et la brune remplie tous les critères physiques qu’il aime chez une femme : brune, grande, élancée, de belles formes. Et ses yeux. Elle doit en intimider plus d’un avec ces yeux-là. Lui n’est pas intimidé et heureusement, sinon il aurait perdu ses moyens, chose qu’il ne faut pas lorsqu’on essaye de faire craquer une femme. Parce que c’est une femme, pas une gamine de son âge. Il sent que c’est en bonne voie alors il ne compte pas s’arrêter là. Tu m’emmènes où maintenant ? C’est une perche tendue. L’étudiant ne saurait l’expliquer mais à présent, Thea lui semble moins réticente, plus ouverte. Alors, il s’approche d’elle, pose à nouveau une main sur son dos, plus bas cette fois. Il la regarde droit dans les yeux un instant puis il l’embrasse une seconde fois. Il est moins tendre, Swan, plus entreprenant. Il a envie d’elle, chaque seconde un peu plus. Faisant quelques pas en avant, il la coince contre la voiture. A bout de souffle, il met fin au baiser. Son regard toujours planté dans le sien, il murmure. Chez toi. Et c’est peut-être un murmure mais c’est plein d’assurance qu’il lui annonce leur prochaine destination. Cette fois, ce n’est pas une demande. Il va la ramener chez elle et y passer la nuit, parce qu’il le veut mais surtout parce qu’elle le veut. Il le sent, Swan. Il l’attire autant qu’elle l’attire.