Flèche haut
Flèche basEnfin, tu es là... | Madeline

ANNIVERSAIRES DE MARS
01 : meghan macleod03 : céleste kingstom & lilas martin12 : elvis sokolowicz23 : abbigail nielsen & declan j. archer
LES DIFFÉRENTES ANIMATIONS
défis : à venir
thème avatar : à venir
maj des fiches de liens : à venir
listing des
fiches de liens / persos
fiches de liens dans le besoin
-rps libres
-
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 Enfin, tu es là... | Madeline

Invité
Anonymous
Invité

Enfin, tu es là... | Madeline Empty






Invité a posté ce message Mar 2 Oct 2018 - 21:58 #


Enfin, tu es là...
Voilà quelques jours que j’ai reçu cette enveloppe. Une enveloppe que j’attendais depuis un moment déjà, venant du détective que j’ai chargé de retrouver les Delano. Quand je l’ai vue, le cachet du bureau de cet homme sur le coin gauche, j’ai paniqué. Partagée entre l’excitation et toutes les craintes qui se sont accumulées depuis que ma sœur m’a aidé à connaître la vérité sur les agissements de ma mère, l’adoption de ma fille, j’ai posé l’enveloppe sur le comptoir de la cuisine et j’ai filé sous la douche pour me calmer. Je devais être calme en découvrant ces informations, avec un peu de chance l’adresse où ils vivent et où je pourrais me rendre.
Je me suis accordé un instant de faiblesse, et je me suis effondrée sous l’eau. Je n’avais jamais été si proche de la revoir. Mon bébé. Elle qui m’a donné tant de force depuis des années, par l’espoir d’un jour pouvoir la reprendre dans mes bras. Ma fille. Madeline…

Dès le lendemain, parce que j’étais trop impatiente pour attendre davantage, je suis allée à leur domicile. J’ai garé la voiture sur la rue, à quelques rues du portail, pour me composer un visage le plus serein possible sur le trajet jusqu’au perron. Alors j’ai sonné, j’ai regardé autour de moi en me disant que c’était le genre d’environnement que j’avais espéré pour elle. Une femme a ouvert. Même si elle avait 16 ans de plus que la dernière fois que je l’ai vue, je la reconnus aussitôt et, avec soulagement, je compris que mes recherches étaient enfin terminées. J’ai souris, fébrile, et ai voulu parlé mais l’expression de son visage m’en a empêché.

« Ah non, pas toi… Après tout ce temps ? »

Bien sûr, j’ai eu raison d’avoir peur de la réaction des Delano en me voyant à leur porte. Me voir réapparaitre après tout ce temps, comme si j’avais délibérément fait la morte. Je me souviens de son sourire et de sa reconnaissance lorsqu’elle m'a pris ma fille, j’espérais qu’elle me laisserait m’expliquer. Mais non. Elle ne m’a pas laissé faire.

« Tu penses que tu as le droit d'être là ?
- Pardon, je…
- Non, tais-toi. Va-t’en. »

Sa colère était palpable, mais elle se retenait de crier. Elle ne voulait pas qu’on l’entende.

« Est-ce qu’elle est là ? »

Elle a posé sa main sur le chambranle de la porte, sans doute pour m’empêcher de passer. Quoi, elle avait peur que j’entre de force pour voir ma fille ? Je ne suis pas une espèce de folle hystérique qui va débarquer et tout foutre en l’air chez elle, sérieusement, je suis adulte ! Quoique… après tout, elle a peut-être peur que ce soit sa vie, que je foute en l’air, en revenant comme ça.

« Elle ne veut pas te voir, et nous non plus. Jamais. »

Avant que je puisse répondre, elle m’a claqué la porte au nez et j’ai entendu un verrou se fermer. Les larmes me sont montées aux yeux et j’ai tourné les talons pour retourner à ma voiture. Je pensais que le pire qui puisse arriver soit que ce soit une fausse adresse, mais non… me faire rejeter comme ça, c’était bien pire. Je m’y attendais, un peu. Mais je ne m’attendais pas à ce que ça fasse si mal. Madeline ne veut pas me voir ? Je ne peux même pas lui en vouloir.

Dans l’enveloppe que j’ai reçue, il y a l’adresse d’un bar où Madeline travaille. Je ne devrais sans doute pas forcer les choses, mais je suis pratiquement certaine que sa mère adoptive ne lui dira pas que je suis venue, que je suis à New York. Et j’ai besoin de la voir, j’ai besoin qu’elle sache que je suis ici… et puis rester loin d’elle, ne pas essayer, ça finirait par me tuer. Je le sais. J’ai trop perdu en même temps qu’elle. Tout. Tout ce que j’étais à l’époque, tous les espoirs et les projets que j’avais pour nous deux. Elle aurait dû grandir avec moi, si ma mère n’était pas aussi manipulatrice, elle aurait grandi avec moi.

C’est pour ça, pour cette colère trop longtemps étouffée et qui pourrait me pousser à étrangler ma mère de mes propres mains, pour les larmes que j’ai versées, pour tout l’amour que je n’ai jamais pu donner, que je pousse la porte du bar. Je ne crois pas y être déjà allé, ce n’est pas le genre d’endroit que je fréquente. Et du coup je me demande ce qu’une enfant de 16 ans peut bien faire ici. À 22h.
Je m’installe à une table et retire ma veste en cuir pour la poser sur la banquette en cuir. Heureusement, j’ai passé l’âge d’avoir besoin d’être accompagnée pour aller boire un verre dehors… même si j’ai un peu peur de me faire aborder. Mais ça va, je sais encore me débarrasser des indésirables.

Je regarde autour de moi, le plus naturellement possible, pour essayer d’apercevoir les serveuses. Le détective n’a pas pris de photo, je n’en ai pas demandé, j’aurais sans doute dû. Mais je me dis que je devrais sans doute la reconnaître lorsqu’elle sera en face de moi.
Code par Melody  |  Gif : nottrulyperfect.tumblr.com
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

Enfin, tu es là... | Madeline Empty






Invité a posté ce message Mer 3 Oct 2018 - 13:17 #

Il y a des soirs ou tout va bien, des nuits douces, ou la brise souffle un air frais sur le visage et caresse les cheveux pour emporter les rêves qui y sont piégés. Il y a des nuits ou le monde est un paradis, il y a des mondes qui ne sont fait que de lumière et de douceur. Madeline ne le sait pas. Elle a terminé ses cours à l’université, à pris le métro après avoir prévenu ses parents qu’elle allait rentrer plus tard, puis elle a rejoins le Bronx. Le quartier possède des masques, des parts de couleurs et d’autre de ténèbres, une illusion, un mensonge, une vérité à demi révélé. Le Bronx lui ressemble en fin de compte. Il se cherche depuis des lustres. Malcom X avenue jouxte le Martin Luther King Boulevard, les grandes rues aux tags artistiques côtoient les ruelles ou sont peint les symboles de gangs et ou on revend de la drogue comme dans un super marché. Les vieux s’assoient sur les marches des perrons et écoute le hip-hop que diffuse la racaille installée sous les même perrons. Le quartier observe indifféremment les anges se battre contre la pauvreté et l’indifférence, et les démons infliger la douleur et verser le sang sur le bitume.  Un double visage qui reste aveugle aux appelle de sa communauté, aveugle à cette jeune fille qui s’engouffre dans une rue piétonne et passe une porte de service pour rejoindre un bar sans fenêtre.

Une fois dans les vestiaire elle se débarrasse de son sarouel et de son sweat à capuche gris, dépose son sac à dos dans un casier de métal et enfile son uniforme, une robe courte d’un rose flashy, un collant couleur chair brillant et une paire de baskets blanches immaculées, enfin un petit tablier dont la poche centrale contient son carnet et un stylo usé. Dans un miroir sale elle attache ses longs cheveux noirs, comme ceux de sa vrai mère, et y glisse deux pinces à cheveux roses, enfin elle se maquille, fard à paupière, eye liner, rouge à lèvre… Quand elle a terminé ses seize ans sont rangés dans son casier avec ses affaires d’étudiante, elle parait en avoir vingt et un. Satisfaite elle vérifie une fois de plus ses cheveux avant de prendre la porte qui donne sur la salle principale.

Elle traverse la pièce aux lumières tamisés. Le mobilier est de bois sombre et de cuir noir ou rouge. Le comptoir est centrale et coupe la salle en deux. Derrière le patron sert des verres et drague des clientes. La musique oblige les gens à hausser le ton pour se faire entendre et la fumée ambiante sent la cigarette, le shit et la bière. Comme elle passe entre deux tables un habitué la salut avec une vanne qu’elle fait semblant de comprendre, elle lui offre un sourire en retour puis rejoins le bar. Elle se hisse sur le comptoir, sur la pointe des pieds pour faire la bise au patron et ajoute un signe de main au gars qui l’aide. En gueulant pour lui donner ses consignes sans être couvert par la musique le patron lui indique la zone ou elle va travailler ce soir. Elle fait un signe de tête pour lui indiquer qu’elle a compris et rejoins le coin. Elle fais deux bises à la serveuse qui va lui céder la place, la dépanne d’une cigarette avant de ranger le paquet avec le carnet et le stylo et lui souhaite une bonne soirée. Madeline regarde autour d’elle pour voir ou s’en est. Là-bas un groupe de mecs s’apprêtent à se lancer dans une soirée qui va terminer sur une sacré gueule de bois le lendemain, pour la plus part, là une femme seule attend qu’on s’occupe d’elle et au fond deux types se sont surement lancé le défi de sortir la fille qui les accompagnent. Autant aller vers la femme seule, ce sera la plus impatiente, les autres sont occupés. Elle s’approche de la table en sortant son carnet et son stylo.

-« Bonsoir m’dame, qu’est ce que vous désirez ? »

Elle ne réalise pas tout de suite! L’idée étrange qu’elle a déjà vue cette femme quelque part s'impose lentement. Son stylo reste en suspend sur la feuille blanche du carnet de commande. Cette sensation la dérange, comme une démangeaison, un truc qui la titille. Elle ne devrait pas mais relève les yeux et la dévisage. Puis sa lui revient. Elle n’en est pas totalement sur mais elle pense que c’est cette femme qu’elle a vue l’autre soir depuis la fenêtre de sa chambre. Elle n’a pas entendu la conversation avec sa mère mais après ça, papa et elle ont pas mal discutés, ils étaient tendus, et aucun des deux n’a souhaité répondre à ses questions. Elle avait laissé tomber en prenant leurs explications comme argent comptant. De toute façon elle avait bien d’autre soucis en tête. Madeline avait plissé les yeux, elle en est sur maintenant, c’est cette femme là qu’elle a vue sur le perron de sa maison.

-« Qu’est ce que vous voulez ? » demande-t-elle sur un ton un peu différent, question ambiguë qui laisse le choix à l’inconnue de demander un verre ou de s’expliquer sur sa présence ici.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

Enfin, tu es là... | Madeline Empty






Invité a posté ce message Mer 3 Oct 2018 - 14:25 #


Enfin, tu es là...
Je ne saurais dire si je me sens plus mal à l’aise ou à l’aise dans cet endroit. Je dois dire que ça ressemble pas mal aux bars que je fréquentais quand je suis arrivée à Ottawa. Des endroits pas prise de tête, où je n’avais pas besoin de jouer la comédie. Des endroits où je n’étais pas entourée de bourges comme les endroits que je fréquentais à Toronto, des bourges comme ma mère. J’ai toujours détesté ces ambiances guindées de toute façon, je ne suis sans doute pas née dans la bonne famille… la seule chose que je regrette de cette vie, c’est mon frère et ma sœur.

Je glisse la main dans mon sac à main à la recherche de mon portable pour avoir un œil sur l’heure. Je suis censée travailler demain matin, mais je crois que j’ai déjà décidé de me faire porter pâle. Mes collègues se sont aperçu que je suis différente depuis quelques jours, dans la lune, au téléphone, plus souvent que d’habitude. J’ai appelé ma sœur pour la prévenir du résultat des recherches. Je ne lui ai en revanche pas dit que j’avais essayé de la voir, et que j’allais essayer de recommencer. Je connais ma petite sœur, elle aurait fait un scandale en apprenant comment je me suis fait accueillir. Elle me protège beaucoup depuis qu’elle connait la vérité. Ce qui me gêne un peu, mais elle est têtue et je ne l’empêcherai pas de le faire. Je ne pourrais rien l’empêcher de faire, quiconque d’ailleurs essaierait se heurterait à un mur. Elle est comme ça.

La fumée autour de moi commence à me donner envie de me sortir une cigarette. Non, je n’en ai pas sur moi, j’ai arrêté de fumer en sortant de prison. C’était vraiment facile d’en trouver, maintenant que j’y pense. Quand c’est un des rares plaisirs auxquels on peut avoir accès, on fait ce qu’on peut pour en avoir, et on ne crache pas dessus quand on nous en propose. Je n’ai plus eu envie de fumer après être sortie, plus jusqu’à il y a quelques jours. J’ai hésité à en acheter, à plusieurs reprises, j’ai résisté. Maintenant ça me démange.

Je sors de mes pensées et de mes envies en voyant une jeune fille s’approcher. Quel uniforme ! Un peu criard quand même. Sérieusement, quel patron irait affubler ses serveuses d’une couleur pareille !? Je regarde son visage quand elle s’arrête près de ma table.

« Bonsoir m’dame, qu’est-ce que vous désirez ? »

Sa voix est douce, enfantine presque. Elle est maquillée comme une adulte, mais son visage aussi est enfantin. C’est elle, je suis sûre que c’est elle. Mon regard s’accroche alors une seconde sur une étiquette attachée à sa robe. « Madeline ». Mon cœur cesse de battre un instant. Je ne me suis pas trompée.
Elle lui ressemble, à son père. C’est déjà ce que je m’étais dit en la voyant pour la première fois, à sa naissance. Je le voyais plus lui que moi, dans son visage.

J’essaie de me reprendre, elle attend ma réponse. Mais je me rends compte qu’elle m’observe comme je le fais, qu’elle réfléchit. Et puis elle plisse les yeux. Répétant sa demande, mais différemment. Je hausse les sourcils, pas certaine de ce qu’elle veut que je lui réponde. Plus certaine qu’elle me demande ce que je veux boire. Est-ce qu’elle m’a reconnue ? Je me le demande. Je ne pense pas qu’elle ait une photo de moi, et si c’était le cas, ce serait sans doute une vieille photo.

J’esquisse un sourire, décidant d’être franche. Tant pis si elle fuit, tant pis si elle crie, tant pis si elle me repousse. Cela fait trop longtemps, je veux qu’elle sache. Même si c’est égoïste.

« Je m’appelle Mackenzie Quinn. Je suis ta mam- ta mère biologique. »

Sa maman. J’aurais voulu lui dire que je suis sa maman, mais je ne le suis pas et je ne le serais peut-être même jamais.

« J’avais envie de te rencontrer, c’est pour ça que je suis venue. »

Je parle doucement. Je n’ai pas très envie que quiconque entende notre conversation s’il y en a une. Je veux un moment à nous.
Code par Melody  |  Gif : nottrulyperfect.tumblr.com
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

Enfin, tu es là... | Madeline Empty






Invité a posté ce message Mer 3 Oct 2018 - 16:18 #

Elle se souvient du coup de pied qu’elle a reçu dans le ventre lors de son arrestation l’autre soir. Ce n’est pas aussi douloureux, mais la sensation est la même. Elle baisse les yeux sur son calepin. Pendant une seconde elle se demande si elle doit y noter quelque chose, ou pas. Son esprit à été expulsé, son âme se fracture, ses émotions s’évanouissent et elle-même ressent un vertige. Au départ elle avait pensé que c’était une flic, peut-être une putain de lesbienne, une amie de l’autre policière. Un truc dans le genre. Le monde s’écroule autour d’elle, la fumée envahie tout, la musique, les cris, le brouhaha constant s’éteint et Madeline à l’impression qu’on la plonge dans un océan profond, sombre et glacial.

Elle se souvient de cette soirée ou cette femme est venue. Elle n’était pas restée longtemps. Elle avait levé les yeux vers les fenêtres du haut. Madeline était sur qu’elle ne l’avait pas vue, pourtant leurs regards c’étaient croisés. D’en bas elle devait être moins qu’une silhouette, un rideau, un fantôme, un reflet. Elle l’avait trouvé belle, et c’était demandé pourquoi cet air familier, cet tristesse dans le regard, comme un espoir brisé, un songe perdu ou un vide intense que rien ne pourrait combler. Cela avait été une pensée bien vite refoulée, oubliée, elle c’était évaporée comme un rêve qui disparait au matin. Quand elle était descendu pour le repas du soir et qu’elle avait posé la question au sujet de la visite son père avait grogné et sa mère avait esquivé, puis ils avaient reparlé de ses problèmes a elle. Les entailles qu’elle se faisait sur l’avant bras droit avec une lame de cutter, le paquet de clopes qu’elle planquait dans son armoire, même la fugue de l’année dernière avait été posée sur le tapis. La dispute avait éclatée. Sa mère était montée le soir et c’était assise sur le bord de son lit. Elle avait parlé longuement pour expliqué le soucis qu’ils se faisaient à son sujet. Elle lui avait demandé de s’exprimer plus, de leur parler, de leur expliquer ce qui n’allait pas chez elle. Elle avait terminé en lui disant qu’elle l’aimait, quoi qu’il arrive elle était sa maman, sa vrai maman, sa seule maman. Et sur le moment Madeline avait trouvé ça étrange, mais apaisant, doux et bizarrement agréable. Mais maintenant, avec cette inconnue qui venait de lui balancer ce « truc » dans la tronche, Madeline se demandait ce qui avait été vrai et ce qui n’avait été que de la manipulation. Les gens sont égoïstes, ils ne pensent qu’à eux, et pour assouvir leurs besoins ils sont prêt à détruire tous ce qui se trouve sur leur chemin. Maddie était sur le chemin de ses parents, et apparemment sur celui de cette femme.

Elle a les jambes en coton, elle sent qu’elle va tomber. Elle n’arrive pas à bouger. Madeline relève les yeux et, comme il faut bien qu’elle reprenne pied dans la réalité elle sourit tout en rangeant son calepin et son stylo dans la poche de son tablier.

-« C’est impossible », dit-elle avec une voix qu’elle aurait voulu plus assurée, qui tremble un peu, « Ma mère est morte !  Elle c’est suicidé après ma naissance. Vous devez faire erreur madame.»

Elle se remémore la photo, la seule image qu’elle a de sa vrai mère. Maddie ment, elle sait que sa mère est peut-être vivante. Elle sait qu’elle aurait pu venir la voir mais qu’elle ne l’a jamais fait. Elle c’est inventé ce mensonge qu’elle a récité quand on lui posait la question, que ce soit des copains, des profs ou des amis de ses parents adoptifs. Même ses parents ont acceptés ce mensonge, surpris la première fois ils y ont rapidement adhérer et c’est devenu la version officielle. Le mensonge à été si souvent répété qu’il est presque devenue une vérité dans l’esprit de Madeline. Elle le sort sans y réfléchir avec une aisance née de l’habitude.

-« Vous… »

Elle ne finit pas sa phrase. Ibra, le gars qui aide son patron derrière le comptoir vient de gueuler son prénom. Une commande est prête. Elle se tourne vers lui. Un échappatoire !

-« Je suis désolée Madame, j’espère que vous trouverez la fille que vous cherchez. » Dit-elle en prenant la fuite vers le comptoir. Là-bas elle récupère un plateau rond surmonté d’une demi douzaine de verres de bière. Le garçon lui indique une table non loin. Elle allait l’emmener, mais il la retient par le bras et indique sa joue de son doigt. Il sourit. Il est charmant même s’il a bien vingt cinq ans passé. Elle se hisse sur la pointe des pieds, dépose une bise sur sa joue, et la lui essuis  avec le pouce pour enlever les traces de rouge à lèvre. Il discute encore quelques secondes. Maddie semble refuser quelque chose, finalement accepter, presque à contre-cœur, la conversation ce poursuit et elle indique la table de Mack avec son stylo tout en donnant des explications inaudible depuis la table de la jeune femme qui prétend être sa mère.

Le garçon la regarde partir avec son plateau, puis sort de derrière le comptoir. Il s’approche de Mack. Maddie est en train de servir les verres à un groupe de types. L’un d’eux tente visiblement de flirter et Madeline répond aux avances avec une politesse relative.

-« Je suis le copain de Mad ! » Explique le garçon qui a rejoins la table de Mack.  Il est âgé et, à bien y regarder de plus prêt, pas si joli que ça. Il a un regard de charmeur, les dents un peu jaune à cause de la clope, des tatouages tous les long des deux bras dont la plus part ont dut être à moindre frais. Une petite cicatrice lui creuse une fossette dans la joue gauche. Une barbe de quelques jours lui marque des ombres sur le visage. Mack peut certainement repéré un taulard, et si lui n’en est pas un c’est qu’il a fait de la maison de redressement plus jeune.

Il pose les mains sur la table, et la tension est palpable, menaçante.

-« Tu lui fou la paix et tu te casse d’ici, t’a compris ? » grogne-t-il en avançant son visage assez prêt de Mack pour qu’elle puisse sentir son haleine alcoolisée.

-« Barre-toi ou je te sors moi-même ! »

Madeline à finit de servir. Elle a jeté un regard vers la table, peinée, perturbée. Après avoir déposer son plateau sur le comptoir elle a appelé le patron qui a acquiescé à une question qu’elle lui à posé. Alors elle a sortie un paquet de cigarette et elle est sortie par la porte principale.

La cigarette fait du bien. L’air frais et un peu humide, le calme relatif de la rue piétonne d’où on entend le balai incessant des voitures d’un peu plus loin fais du bien. Une sirène de police résonne, comme d’habitude… Madeline fait quelques pas, inspire une grande bouffée sur sa clope et recrache la fumée vers le ciel. Peut-être que c’était bien ça, peut-être que cette femme c’était bel et bien trompée. Elle ne devrait pas en faire tout un plat. Alors pourquoi elle a envie de pleurer comme ça ?

Madeline tente de se remémorer la photo du jour de sa naissance. Elle voudrait se souvenir de détails de sa maman, pas pour la reconnaitre chez l’autre, mais au contraire pour se prouver que c’est une erreur. Ma mère est rousse ! pense-t-elle d’un coup. Et elle, elle a les cheveux noirs. Et ça fait comme un soulagement, un poids qui se détache de ses épaules. Elle va finir sa clope, rire un coup d’avoir été aussi stupide et reprendre son taff. Ibra lui a parlé d’un coup qu’il voudrait qu’elle fasse pour lui. Elle a d’abords refusé. Après l’arrestation de l’autre nuit elle n’a pas envie de recommencer les conneries tous de suite, mais il a insisté en lui disant que c’était sans risque. Juste un paquet à prendre et à ramener, et elle aurait une petite surprise si elle le faisait pour lui. Alors elle a accepté, à contre-cœur, mais qu’est ce qu’elle ne ferait pas pour lui ? Elle tire sur sa cigarette et la porte s’ouvre derrière elle. La femme, peut-être, si c’est elle Madeline va pouvoir lui expliquer qu’elle c’est trompée, sa vrai maman était rousse…
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

Enfin, tu es là... | Madeline Empty






Invité a posté ce message Mer 3 Oct 2018 - 20:36 #


Enfin, tu es là...
Je n’ai pas de mal à me rendre compte que ce que je viens de lui l’a choquée. J’aurais pu agir différemment, mais quelles étaient mes options ? Tourner autour du pot ou seulement sous-entendre que je suis sa mère ? Non, le résultat aurait été le même et elle aurait pu croire que je cherchais une échappatoire. Faire semblant, essayer de me rapprocher d’elle, de devenir sa « copine » par un chemin détourné pour finalement lui avouer la vérité ? Si elle ne me déteste pas déjà, avec ce genre de subterfuge ce serait fait. Et puis, je ne suis pas comme ça. Je dis les choses, enfin j’essaie.

Elle parle enfin, après avoir rangé le calepin et le stylo qu’elle tenait fébrilement dans ses mains. Elle me dit que ce n’est pas possible, que sa mère s’est suicidée et que je me trompe. Mon cœur se fend un peu plus qu’il ne l’était déjà depuis ma visite chez ses parents. Elle pense sans doute que je vais la croire. Que je suis venue la voir un peu par hasard. Mais ce n’est pas le cas, je ne me serais pas contentée de bribes d’informations, je n’aurais pas pris le risque d’effrayer une jeune fille ou de passer pour une espèce de folle.
Elle se fait interrompre par quelqu’un qui l’appelle, se retourne puis me souhaite de retrouver ma fille, et part. Fuit. Je la regarde quelques instants, s’approcher d’un homme plus vieux et je baisse les yeux.

Encore une fois, je m’attendais à cette réaction. Elle est cependant moins virulente que ce que j’avais imaginé, cela fait mal quand même. Mais je m’empêche de pleurer, je ne dois pas abandonner, et je dois lui montrer que je ne suis pas une loque, une perdue. J’ai été brisée mais il faut qu’elle voie que je suis plus forte que ça. Interdiction de m’effondrer avant d’arriver chez moi.

Quelques instants plus tard, l’homme qu’elle a rejoint vient vers moi. Déterminé, un air de pitbull sur le visage. Il se présente comme le copain de « Mad ». Mad ? Sympa ce surnom… Il s’approche brusquement de moi et m’ordonne de la laisser tranquille et de partir avant de me menacer de le faire lui-même. Je soutiens son regard et me mords la lèvre, pour me retenir de rire. Je suppose qu’il essaye de me faire peur. Mais j’ai rencontré bon nombre de femmes qui lui feraient faire des cauchemars juste en les regardant, des femmes à qui j’ai tenu tête.
Du coin de l’œil, je vois Madeline sortir du bar. Alors je me lève, lentement, en prenant mon sac et le temps de remettre ma veste.

« Quel bad boy, » soufflai-je à l’intention du chien de garde. « Tu sais, ce genre de jeu marche sans doute avec des jeunes filles, mais les adultes ne se laissent pas impressionner si facilement. »

Je l’entends grogner tandis que je m’éloigne vers la porte du bar. Quels sont les adultes qui entourent Madeline pour qu’elle pense qu’envoyer un homme les menacer suffit à les décourager ? Mais je la trouve sur le trottoir, en train de fumer une cigarette. Nous sommes toutes seules, je reste à quelques pas d’elle, sachant qu’elle est consciente de ma présence.

« Ta mère m’a dit que tu ne voulais pas me voir. Je voulais simplement mettre certaines choses au clair. Mais si c‘est vraiment ce que tu veux, je n’insisterai pas. »

La situation est délicate, compliquée, à sa place je penserais sûrement que ma mère ne voulait pas de moi, qu’elle n’a pas eu le courage d’avorter ou qu’elle s’est rendue compte trop tard qu’elle était enceinte… et qu’elle a fait une adoption ouverte uniquement pour garder une bonne image. Je penserais que c’est quelqu’un de détestable, simplement.
Ce serait égoïste de vouloir changer cela sans tenir compte de ses sentiments. Je ne veux pas la blesser, ni l’effrayer. Je veux juste connaître ma fille.

« Tu pourrais me passer une cigarette, s’il te plait ? Je crois que j’ai besoin de fumer. »

Je la regarde, un léger sourire sur le visage. Elle est si jolie, la regarder, être si près d’elle, cela gonfle mon cœur d’un bonheur que je n’ai pas réussi à imaginer.
Code par Melody  |  Gif : nottrulyperfect.tumblr.com
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

Enfin, tu es là... | Madeline Empty






Invité a posté ce message Mer 3 Oct 2018 - 21:53 #

La folle était sortie. Quand elle avait vue Ibra l’aborder elle avait juste espéré que ça ce passe bien. Ibra était du genre nerveux et il pouvait s’emporter facilement. Il lui avait déjà fait peur, et c’était pire quand il picolait. Pourtant elle savait qu’il était gentil, en tout cas avec elle, enfin pas au point de la laisser faire n’importe quoi non plus, mais si elle était gentille il lui rendait bien. Elle n’avait aucune idée de ses projets mais elle savait qu’il était sur un gros coup. Il lui avait dit que si ça marchait comme il l’espérait il la sortirait d’ici. Il comptait partir en Californie. Il l’emmènerait sans rien dire à ses parents adoptifs, à personne d’ailleurs, ils se casseraient d’ici, laisseraient derrière eux cette vie de merde et se construiraient un petit paradis rien qu’à eux, et Madeline n’avait qu’une envie, y croire, de toutes ses forces.

- « Tu pourrais me passer une cigarette, s’il te plait ? Je crois que j’ai besoin de fumer. » La femme a une voix douce, et vue d’ici sa tristesse avait une telle aura que Maddie en ressentait une forme d’empathie. Elle avait de la peine pour elle. Après tout elle peut la comprendre, elle-même à perdu sa mère. Enfin, perdu, cette salope l’a abandonnée à la naissance et c’est tiré vivre sa vie ailleurs. En revanche elle peut comprendre à quel point ça peut faire mal de ne pas connaitre la personne qu’on aime, comme une part de son âme qu’on aurait arraché, amputé et caché dans un cercueil enterré à un endroit secret. C’est le genre de douleur qui peut rendre folle. Si Ibra l’appelle Mad c’est pour ça, en partie. Ce diminutif de son prénom lui ai venus un soir ou il explorait son corps et lui avait pris le bras droit. Il avait découvert les fines cicatrices blanches et lui avait demandé comment elle c’était fait ça. Après lui avoir expliqué qu’elle s’infligeait ça elle-même, sans comprendre pourquoi malgré ses explications, il lui avait dit qu’elle était timbrée, folle, Mad, et le surnom était resté.

Madeline  avait fouillé dans la poche de son tablier et en avait tiré un paquet de Pall Mall, elle avait sorti une tige et l’avait tendu à la femme avec un briquet. Elle lui avait laissé le temps de l’allumer en tirant sur la sienne. La fumée s’enroulait dans l’air en se mêlant aux couleurs des néons et aux volutes de vapeur d’une bouche d’égout, non loin. Le Bronx, le territoire des tortues ninja et des allumés de toutes sortes. Ce quartier avait ça de magique, c’est qu’on y trouvait tout et n’importe quoi, chaque nuit emportait son lot de secrets et de révélations. Cette nuit là était de celle qui touche les anges et les gamines, mais aussi les mamans.

-« Je regrette, m’dame, mais je suis certaine que vous faites une erreur. J’ai une photo de ma maman et… » Madeline hésite un instant, elle repense à la douleur intense qu’elle a ressentie quelque minutes auparavant et se dit que cela va surement être asséné à cette « Mack » avec la même brutalité. Encore que les dinguo peuvent s’accrocher à leurs délires plus fort qu’on le croit, à ce moment là Ibra sera certainement le dernier recours. Elle espérait juste que la soirée n’allait pas être marqué par une psycho allongée dans une flaque de sang au milieu du trottoire.

-« Ma mére était rousse ! Je veux dire, j’en suis sur, elle n’a pas votre couleur de cheveux ! Vous ne pouvez pas être ma mère. En plus, croyez moi, vous ne voudriez pas. Ma mère est… était… » ce repren-t-elle pour coller à son mensonge de suicide. « Elle était une vrais garce ! Elle a fait de la taule, et quand elle m’a eue la première idée qu’elle a eue c’est de ce foutre en l’air. »

Madeline marque une pause, tire sur sa cigarette et jette le mégot dans le caniveau. Le filtre ce fait emporté par le courant en tourbillonnant, comme les espoirs qu’on jette dans le fleuve du Styx et qui disparaissent en même temps que la mémoire de celui qui bois à son eau.

-« Si je peux vous donner un conseil, moi c’est comme ça que j’ai fait avec ma mère biologique, oubliez là, vivez votre vie, on sait ce qu’on perd, mais on sait jamais ce qu’on va trouver. Perso, ma mère n’aurait pas fait ce que vous faites pour votre fille, et c’est tant mieux. Elle a qu’a bruler en enfer, je veux jamais la connaitre. Peut-être que pour vous c’est pareil, peut-être que vous devez juste vivre votre vie sans vous accrocher à des rêves à la con. Si ma mère avait fait la moitié des efforts que vous avez fait… Mais de toute façon elle est clamsé cette… M’enfin, bref… tenez… » dit-elle en lui tendant le paquet, touchée par son courage et la tristesse qu’on pouvait lire dans son regard. « J’ai un autre paquet dans mon casier, vous pouvez garder celui-là. Et si vous me lâchez, je dirais à Ibra que c’est arrangé et que vous pouvez boire un verre. »

Madeline s’approche d’elle, le paquet de cigarettes tendu.

-« Votre fille à de la chance, mais peut-être que c’est mieux comme ça. » lui conseille-t-elle finalement dans un murmure.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

Enfin, tu es là... | Madeline Empty






Invité a posté ce message Mer 3 Oct 2018 - 22:33 #


Enfin, tu es là...
Elle réagit à peine à mes paroles, mais je la vois porter sa main à la poche de son tablier pour me tendre une cigarette, et un briquet. Je les prends en la remerciant et allume la cigarette. La première bouffée m’irrite la gorge et je tousse un peu. Très glorieux, Mack. Tu sais même plus fumer !

Et Madeline se remet à parler. Elle nie. En bloc. Avec une telle détermination que, si je n’étais pas sûre que c’est bien elle, je pourrais presque me mettre à douter. Alors j’essaie de comprendre. Oui, j’ai les cheveux complètement noirs. Est-ce qu’elle ment clairement ? Ou croit-elle ce qu’elle dit ? Croit-elle réellement que sa mère s’est suicidée après sa naissance ? Elle est tellement convaincue, et sa rancœur me parait sincère, que je ne saurais pas dire.
Elle jette sa cigarette et me conseille d’oublier ma fille, comme elle l’a fait avec sa mère. Bien sûr, c’est une gamine. Une mère ne peut pas oublier si facilement. Ou bien… en fait, peut-être que si. Je suis certaine que ma mère a tiré un trait sur sa fille aînée quand elle a fui après lui avoir enlevé son bébé. Pour moi, c’est impossible.

J’ai envie de rire quand elle me dit que si je la laisse tranquille, elle dira à « Ibra » – je suppose son chien de garde – que je suis autorisée à boire un verre. Je n’ai pas envie d’être la folle qui lui tient la jambe sur le trottoir, mais je n’ai pas non plus envie d’être la mère qui l’abandonne une seconde fois. Son copain peut bien grogner, c’est pas ça qui m’éloignera de ma fille. Elle le fera si elle le veut, mais ce n’est pas moi qui lâcherai l’affaire.
Je prends son paquet de cigarettes en la remerciant. J’aurai sans doute besoin de toutes les fumer pour réussir à me calmer en arrivant chez moi… ça ou je viderai mon minibar. En rangeant le paquet de cigarette dans mon sac, j’ouvre mon portefeuille sans le sortir et attrape une photo. La photo qui ne me quitte jamais. Notre photo. Un des nombreux doubles que j’ai. Au moins, avec ça, elle comprendra.

« Tu es gentille, et tu as de la chance d’avoir un petit-ami aussi dévoué. »

Si son père avait été aussi loyal, les choses se seraient passées différemment. Alors, même si c’est un bad boy un peu cliché et ridicule, d’une certaine manière, je suis contente qu’elle ait quelqu’un pour la protéger. Elle a l’air perdue. Et je connais ça. Je le suis moi-même depuis 16 ans.

« Tu disais que… ta mère était rousse, » commencé-je en lui tendant la photo. « Un peu comme ça ? »

La lumière de la devanture du bar devrait lui permettre de voir la photo. Je ne sais pas si elle va la reconnaitre, ou si elle va continuer à nier. Je fouille à nouveau dans mon sac et je sors une carte où mon numéro et mon adresse sont écrits. Elle a l’air prête à filer à l’intérieur du bar. Personnellement, je n’ai pas très envie d’y retourner, et encore moins d’avoir la permission de boire ici. Je voudrais juste qu’elle puisse me joindre si elle en a besoin un jour.
Je lui tends à nouveau la photo, accompagnée de la carte.

« Je suis pas vraiment une vraie brune, je l’avoue. Mais ça me faisait trop ressembler à ma mère, et ça m’était insupportable. Écoute… prends ma carte. Je comprends que tu n’aies pas envie de m’avoir dans ta vie, Madeline, mais peut-être qu’un jour… tu voudras savoir la vérité. »

Les larmes me montent aux yeux. Eh merde ! Je m’étais promis d’attendre d’être rentrée pour ça ! Mais il m’est impossible de les retenir complètement. De ma main libre, je les chasse comme si elles n’étaient rien. Ne pas pouvoir lui expliquer aujourd’hui toute l’histoire est difficile. C’est un poids qui me pèse comme si j’étais la coupable… j’étais une môme, qu’aurais-je pu faire contre ma folle de mère ? Mais il m’écrase, il m’étouffe. Rester, à ses yeux, une mère qui l’a abandonnée, cela m’étouffe.
Code par Melody  |  Gif : nottrulyperfect.tumblr.com
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

Enfin, tu es là... | Madeline Empty






Invité a posté ce message Jeu 4 Oct 2018 - 12:16 #

Madeline avait pris la photo et la carte sans y jeter un œil, trop persuadée que la folle ne pouvait que ce tromper. Elle l’avait gratifié d’un sourire forcé qui n’avait rien d’amical. En fait, Maddie avait déjà assez de soucis comme ça pour ne pas avoir à porter le poids des erreurs des autres, encore moins quand ils étaient de sombre inconnues avec un pète au casque. Elle était timbrée et ça, Madeline pouvait le comprendre. L’amour d’un être qui vous fuit détruit aussi surement que l’érosion qui ronge la roche ou le ressac des vagues qui creusent les falaises. Avant de tourner les talons elle lui avait adressé un signe de la main, un mélange d’au revoir et de « dégage » dont elle avait le secret. Madeline n’était pas une fille aimable, et cette conversation, tout comme l’acharnement de cette femme commençait à mettre sa patience à l’épreuve. Madeline vivait dans une vierge de fer au quotidien et elle n’avait aucune envie qu’une connasse dans son genre vienne y ajouter des piques de métal pour la torturer un peu plus. Le sujet de la mère cherchant sa fille ne pouvait pas être plus sensible pour Maddie. Elle avait rangé la photo et la carte dans la poche de son tablier avant de pousser la porte du bar. Retour au travail, retour à la réalité, loin des fantasmes de cette conne vraiment trop chiante. Le bar, elle le connait bien, ici s’y rassemble les âmes perdus, comme elle, ils y viennent pour se saouler, oublier, esquiver les vicissitudes de cette existence trop lourde, au moins pour une nuit. Le lendemain le monde les rattrapait, martelait dans leur crâne une vérité aux tons de gris et aux odeurs de pollution. Ici, la nuit, tout s’évaporait dans un maelström de drogues douces, d’alcool et de couleurs étranges s’entremêlant comme un couple en plein ébat.

Quand même, c’était-elle dit alors que la porte se refermait pour briser le lien entre le bar et la rue dans un simulacre de rêve artificiel, son histoire était bizarre. Maddie observait le comptoir ou Ibra était en train de flirter avec une fille, jolie, un peu vulgaire, le genre qu’il aimait bien. Madeline n’avait pas encore couché avec lui, et il lui  en voulait, elle comprenait qu’il puisse flirter avec d’autres même si ça lui faisait mal au cœur. Elle se promit de lui donner ce qu’il voulait prochainement, mais ce ne serait pas un de ces soirs ou il empestait l’alcool, ce serait sa première fois, à elle, et elle voulait que ce soit un minimum romantique. Il avait beau dire qu’elle était une gamine complétement cintrée, elle tenait à ce que sa première fois ne ressemble pas à un coït avec un homme des cavernes nageant dans un nuage éthylique. Est-ce qu’il pouvait comprendre ? Machinalement sa main jouait avec la photo qui était dans la poche de son tablier. Elle avait jeté un regard vers la poubelle à l’entrée du bar, une tour dont la tête servait de cendrier et dont le corps avalait les déchets sans se soucier de leur valeur. Elle allait en faire une boule, de cette photo, et oublier tout ça, reprendre le cours de sa vie, point final.

Elle avait sortie la photo après qu’Ibra ait échangé un regard avec elle. Il n’avait absolument pas été gêné par sa présence et avait repris sa cours avec l’autre pétasse. Elle lui pardonnait.

Elle avait finalement sorti la photo et poussé le battant de la poubelle, mais c’était ravisé. Il y avait de la curiosité, elle voulait voir, mais surtout se confirmer une dernière fois l’erreur de cette femme. Peut-être même, si elle avait suffisamment pitié, qu’elle pourrait l’appeler ou lui envoyer un sms pour lui expliquer son erreur. Elle était sur le point de froisser l’image, de la détruire et de l’envoyer dans un puit d’oublis, de plastique et de résidus de détritus mais l’avait finalement retourné avant de la lâcher. Puis elle c’était figée.

Le monde c’était mis à tourner autour d’elle. Un vertige comme si plus rien ne pouvait la soutenir, comme si elle était en train de tomber, comme si son âme se détachait de son corps dans une chute sans fin. La photo avait glissé de ses doigts avec une lenteur inaltérable et elle avait été incapable de la retenir. L’image de cette mère tenant un bébé dans ses bras et l’observant avec amour avait tourbillonné jusqu’à rejoindre le sol continuant d’observer Madeline, l’accusant de cette vie de merde, l’accusant de sa méchanceté, l’accusant d’être simplement elle-même. Puis tout c’était brouillé quand les larmes lui étaient montés aux yeux. Elle avait tourné sur elle-même comme un robot, sans vraiment savoir ce qu’elle faisait, elle avait poussé la porte tout en étant consciente que son patron la regardait et qu’Ibra l’appelait avec une pointe de colère dans la voix, mais tout ça: le monde entier n’existait plus, il venait de s’écrouler. Elle était sortie mais la femme n’était plus là.

Un regard à droite, la ruelle est vide, un regard à gauche et la plaque d'égout vomi sa vapeur chaude dans la nuit froide. Madeline n’hésite pas, elle se met à courir dans cette direction avec toutes les forces qui lui reste, sans ce soucier de l’eau qui lui éclabousse les mollets quand elle passe dans la rigole humide du trottoir. Elle traverse l’épais nuage et discerne la silhouette qui arrive presque au bout de la rue. Elle n’arrive pas à en voir plus tant ses yeux sont emplis de larmes, la réalité est devenu un kaléidoscope de couleurs et de formes presque onirique. Son cœur bat la chamade et elle a l’impression d’être dans un rêve, elle a l’impression que si elle court elle ne va jamais rattraper cette silhouette, qu’elle va la fuir éternellement, qu’elle pourrait crier mais qu’aucun son ne sortira de ses lèvres. Elle ouvre la bouche sans savoir ce qu’elle va dire et une angoisse visqueuse l’étreint. Elle court, hurle sans vraiment comprendre le mot qu’elle prononce, comme si c’était la première fois qu’elle le disait.

-« MAMAN ! »

A travers ses larmes elle n’est pas sur que ce soit bien elle, ni même qu’elle est entendu ou qu’elle se soit retournée. Elle n’est pas sur de ne pas être dans ce rêve stupide ou elle chasserait l’ombre de celle qu’elle a espéré toute sa vie.

-« MAMAN ! MAMAN ! »

Elle hurle dans la rue, elle court et ses pas claquent sur le bitume, son cœur bat mortellement fort et vite à tel point qu’elle a l’impression qu’il couvre tout, la musique qui s’échappe du bar, le son de la rue, ses appelles.

Finalement elle arrive à la rattraper, le silhouette c’était retournée. Madeline ne voyait rien des détails à travers les larmes qui inondaient son visage, mais assez pour savoir que c’était elle. Alors elle lui saute dessus et la prend dans ses bras, la serre le plus fort possible et plonge son visage dans le creux de son épaule. Elle respire son parfum et celui du cuir qu’elle porte. Le monde hurle dans son cœur, la vie s’en écoule en un fleuve enragé, comme si ce moment pouvait rattraper toute une vie sans elle. Elle s’accroche tellement fort à sa maman que ses pieds ne touche même plus le sol, elle voudrait fusionner avec elle, la garder, revenir en arrière, seize ans auparavant et lui dire de ne pas l’abandonner… l’abandonner…

Maddie relâche son étreinte et reprend contact avec le sol de la rue, la matière dure et froide de la réalité, cruelle et vraie. Et la gifle qu’elle adresse à Mack en est l’image parfaite.

-« Pétasse ! » Lui crache-t-elle au visage en essuyant ses larmes du bout des doigts tout en sachant que son maquillage devait avoir largement coulé.

-« Salope ! » Ajoute-t-elle « Tu m’a abandonnée, tu m’a laissé toute seule ! » Elle ponctue d’un coup de poing dans l’épaule, la même sur laquelle elle a pleuré quelques seconde auparavant.

-« Tu n’a rien à faire là, tu m’entends ? Je te déteste, je ne veux plus jamais te voir, t’es qu’une merde, tu m’a laissé et maintenant tu reviens pour me faire souffrir. Je te HAIS ! » crit-elle en frappant un nouveau coup de poing suivit d’un troisième à l’autre épaule.

-« CASSE-TOI ! »

A quelque mètres derrière eux la porte du bar s’ouvre. La vapeur en cache la raison, mais apparemment quelques personnes sont venus au balcon pour assister à la scène.

-« CASSE-TOI ! »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

Enfin, tu es là... | Madeline Empty






Invité a posté ce message Jeu 4 Oct 2018 - 22:16 #


Enfin, tu es là...
Le déni se voit sur son visage autant sans doute que le désespoir commence à couler sur le mien. Elle prend la carte et la photo sans y jeter le moindre regard. Je l’agace, elle me prend pour une cinglée sans doute, qui s’accroche au maigre espoir de revoir un jour son enfant. Mais je l’ai en face de moi, il n’y a plus besoin d’espoir pour la revoir… mais celui de la retrouver s’effiloche. Elle m’adresse un sourire crispé et retourne dans le bar, me laissant là. Sur le trottoir, dans cette rue froide et sombre.

Je soupire et tire quelques bouffées sur ma cigarette avant de la jeter dans le caniveau. Rester ici ne me sert à rien, elle a les cartes en main, c’est moi qui les lui ai données après tout. Je dois lui faire confiance, espérer qu’elle changera d’avis, qu’elle ne s’en débarrassera pas, et qu’un jour elle m’appelle pour me dire qu’elle veut discuter avec moi. J’ai déjà perdu tant de temps… un peu plus ou un peu moins ne devrait sans doute plus changer grand-chose, surtout si elle sait que je suis là et que je l’attends… mais cela me tue de perdre ce temps, sans savoir combien encore. Des jours ? Des semaines ? Des mois ?

Je m’éloigne vers ma voiture, prête à rentrer chez moi, et à boire un peu trop d’alcool. Pour me calmer, peut-être oublier quelques heures pour pouvoir dormir un peu. Oui, il faut que je rentre, que je me cache, que je m’effondre vraiment.
Alors que j’atteins le bout de la rue, j’entends du bruit derrière moi, et puis :

« MAMAN ! »

Maman ? Je m’arrête. Maman. Ce mot m’envoie une décharge jusque dans le cœur. Je me retourne pour voir Madeline, ma fille, mon bébé, courir vers moi. Elle m’appelle. A-t-elle finalement regardé la photo ? A-t-elle accepté que je suis vraiment sa mère ? Comme dans un rêve, je la vois arriver et elle se jette à mon cou. Elle s’agrippe à moi, je pose mes mains dans son dos pour la soutenir, mais je me retiens de la serrer contre moi. Pourquoi ? Je n’en sais rien.

Le temps se fige. La joie qui me gagne est indescriptible, à tel point que je ne sais pas vraiment comment réagir. Cela me parait si irréel, et pourtant ça l’est, et pourtant Dieu sait que je veux que ça le soit, depuis si longtemps. Mon cœur déborde, comme lorsqu’on l’a mis dans mes bras la toute première fois, lorsque j’ai été la première personne lui parler, à lui dire que je l’aimais.

Comme une corde qui se casse sur la mélodie d’une ballade, elle s’écarte de moi. Son geste, tout aussi brusque que quand elle s’est blottie contre moi. Comme si ce contact la brûlait, comme si elle avait pensé à quelque chose. Sa gifle me sort de mes interrogations, fulgurante, première atteinte avant que ses insultes et ses coups ne m’agressent.
Je reste droite, j’encaisse. Que faire d’autre ? Elle est persuadée que j’ai voulu me débarrasser d’elle, mais que pourrait-elle croire d’autre après tout ? Ses joues sont couvertes de larmes, contrairement aux miennes, étrangement. Elle me dit qu’elle me hait. Que je n’ai pas à être ici. C’est normal. Ça me blesse. Mais, encore une fois, que pourrait-elle penser d’autre ?

J’entends du bruit plus loin, mais lève à peine les yeux pour m’apercevoir que des gens nous observent. Les gens aiment le linge sale. Je préfère m’en tenir à ma fille, furibonde devant moi. Je me vois, seize ans en arrière, devant ma propre mère. Je n’ai pas osé la frapper, moi. Parce que je ne me serais pas arrêtée, pas avant qu’elle s’excuse, ou qu’elle ne puisse plus rien dire du tout.

« Tu es en colère, je le comprends. Moi aussi, je le suis. Tu n’imagines même pas à quel point la colère me ronge depuis ta naissance. »

Je parle en serrant les dents. Trop repenser à ma mère n’est jamais une bonne chose. Sa trahison a été… aussi ignoble, aussi cruelle que si elle m’avait arraché le cœur pour jouer avec sous mes yeux.

« Je ne t’ai pas abandonnée, Madeline. Je t’en prie, crois-moi. On t’a prise à moi ! Je te voulais, j’avais tout prévu… »

Dire qu’elle m’avait laissé préparer une chambre, dépenser son argent pour acheter toutes les affaires dont j’aurais eu besoin pour m’occuper de mon enfant. Mon frère et ma sœur s’étaient occupés de peindre les murs en rôle pâle, de coller une frise tout du long. Avec ma sœur, nous nous étions amusées à entasser nos peluches dans un coin pour qu'elle puisse jouer avec. Mon père avait… mon père est… un putain de gros lâche. Je sais qu’il était au courant. Et il nous a regardé avec les mêmes yeux attendris.
Finalement, les larmes s’écoulent sur mon visage.

« Je n’ai pas passé un seul jour de ma vie sans penser à toi. C’est ma mère qui a tout organisé dans mon dos, jusqu’à me faire la surprise de faire entrer tes parents adoptifs dans ma chambre d’hôpital, quelques heures après ta naissance. J’étais faible et je ne voulais pas y croire… elle m’a empêché de protester. »

J’étais si molle. La peur, la panique, le désespoir. Je n’avais que 19 ans, j’ai été submergée par une situation que je n’aurais pas dû connaître, et encore moins par la faute de ma propre génitrice.
Code par Melody  |  Gif : nottrulyperfect.tumblr.com
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

Enfin, tu es là... | Madeline Empty






Invité a posté ce message Lun 8 Oct 2018 - 20:45 #

Madeline était sur le point de céder. Elle regardait sa mère, en éprouvait toute la sincérité. Elle l’observait avec un amour tout déchiré, entaché, usé jusqu’à la mort, mais avec amour quand même. Lentement la colère laissait place à la reconnaissance. Elle avait prié chaque jour, attendu chaque nuit avec, dans son cœur, la même douleur qui s’échappait vers le ciel pour qu’enfin ses vrais parents lui soit rendu. Et voilà qu’après tout ce temps sa vraie Maman revenait après l’avoir cherché. Tombée dans un piège elle ne l’avait pas abandonnée, mais on l’avait arrachée à ses bras, arraché à son cœur, à son âme, à son amour. Toutes ces nuits, ces larmes adressées à un Dieu sourd avait finalement atteint un ange qui devait avoir pris pitié d’elle. Madeline était sur le point de pardonner, de comprendre, d’accepter et de vivre ce rêve qui lui avait échappé jusque là, comme un filet de sable qui aurait coulé entre ses doigts.

-« Maman… »

Les ombres derrières elle c’étaient approchés. Il y avait des badauds, des voyeurs qui se régalaient de ce genre de de scènes ou le tragique se confrontait au pathétique, ou leur pulsion de spectateur de téléréalité se gavait, comme un glouton obèse, de la souffrance et de la douleur d’une dispute. Il y avait aussi Ibra et deux de ses amis. Masse monstrueuse qui avait percé le nuage de vapeur pour se placer de chaque côté de la gamine. Ibra avait pris Madeline par le bras et l’avait tourné vers lui avant d’explorer son visage, comme s’il cherchait à la reconnaitre. Leurs regards c’étaient croisés, Ibra avait fait une moue de dégout et Maddie avait compris à quel point elle devait être laide en cet instant avec ses yeux gonflés et rouge, son maquillage qu’elle avait surchargé pour se donner un autre âge et qui avait coulé en larmes sur ses joues. Elle avait alors ressentie une honte terrible la gagner et avait baissé les yeux, pas seulement à cause de son apparence, mais surtout à cause de la faiblesse qu’Ibra avait mise en exergue d’un seule regard, d’une seule expression de son visage.

-« Va t’arranger ! » avait-il ordonné en la tirant vers l’arrière. « T’avais vraiment l’air conne comme ça. Et tout le monde te regarde, putain. Tu penses vraiment qu’elle aurait attendue seize ans si elle t’aimait vraiment ? »

Madeline avait relevé les yeux. Ibra était sage, Ibra savait les chose, il était le plus intelligent.

-« Une vraie mère aimante, elle t’aurait retrouvé une semaine, quinze jours après, pas seize putain d’années. Y’a qu’moi qui t’aime vraiment, Mad. Alors maintenant tu va arranger cette tronche parce que t’as l’air de rien comme ça. Bouge ! »

En parlant de la vraie mère il avait défier Mack du regard avant de revenir sur Madeline et de lui ordonner d’un geste de retrouver le bar et de s’arranger. Madeline avait était naïve, bien sur qu’il n’aurait pas fallut seize ans à sa mère si elle avait vraiment voulu la retrouver. Elle c’était quand même retournée en s’éloignant, juste pour voir son visage, le visage de SA mère. Elle n’avait pas attendu que leur regard se croise et avait préféré reposer ses yeux sur le bitume noire et humide de cette ruelle du Bronx.

Madeline c’était éloigné en écoutant Ibra expliquer à Mack qu’il ne voulait plus la revoir, que Madeline était à lui et qu’elle était juste une merde qui cherchait à profiter. Madeline avait recommencé à pleurer tout en poussant les portes du bar. Son mec avait peut-être raison, si Mack l’avait retrouvé seize ans plus tard, au lieu d’un an ou moins, c’était peut-être parce qu’aujourd’hui elle avait quelque chose à lui réclamer. Il valait peut-être mieux s’éloigner de ces gens là.

Elle s’essuyait les yeux, dans le vestiaire, en face du miroir, en se trouvant assez laide pour comprendre le dégout qu’avait affiché Ibra. Si sa mère était là par intérêt plutôt que par amour alors elle pourrait toujours en parler à la flic à qui elle avait eue affaire au commissariat le soir de son arrestation. Peut-être qu’elle serait assez compréhensive pour l’écouter, peut-être même l’aider.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Enfin, tu es là... | Madeline Empty






Contenu sponsorisé a posté ce message #

Revenir en haut Aller en bas
Enfin, tu es là... | Madeline
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Revenir en haut 
 Sujets similaires
-
» Enfin de retour! * Alix
» (Jacob) ouvre-moi enfin les yeux
» Soirée entre filles [Madeline Delano]


Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
NEW YORK AND CHILL :: corbeille : rps-
Sauter vers: