(poppy & warner) + bad at love

Finies les banalités. Poppy n’a plus vraiment envie de parler du boulot de Warner pour le coup, même si elle a essayé de l’aider autant que possible. Elle ne peut pas s’immiscer et insister d’avantage de toute façon ça ne sert plus à grand-chose. Puis il y autre chose qui la chagrine pour le coup : apparement, il l’a vue avec Wyatt. Il l’a vue, et ça l’a visiblement mis de mauvaise humeur, chose qu’elle a du mal à comprendre. Il devrait être content pour elle, non ? C’est ce que sont censés faire les amis, et d’autant plus que Wyatt est l’un de ses amis. Comme quoi, le monde est vraiment petit. Ca lui fait quand même quelque chose de savoir ça, mais ça ne change rien. Il n’a pas le droit de mal prendre la chose, pas après tout ce qu’il s’est passé entre eux, pas après tout ce qu’ils se sont dit. Il a beau essayer de changer de sujet, de détourner la conversation, rien n’y fait. Elle n’est pas dupe, et elle sent bien qu’il y autre chose. Et pour le coup, elle ne supporte pas qu’il lui mente, parce qu’elle ne voit pas d’autre explication à son comportement étrange. Il lui ment, et elle ne sait absolument pas pourquoi. Jusqu’au moment où, surprise, il lui explique ce qu’il lui arrive réellement. Elle tombe des nues, il n’y a pas d’autres mots. Déjà, elle a tiqué quand il lui a dit qu’elle allait être fâchée. Clairement, c’est le cas. Il lui a menti, juste ce qu’il lui a reproché maintes et maintes fois. Elle garde le silence un instant, pour le moment calme. Elle n’a pas l’habitude de s’énerver, elle est plutôt du genre compatissante, compréhensive, tout ça… Mais là, elle a un peu de mal à comprendre. « Et dire que je m’en voulais de pas t’en avoir reparlé… » Elle se sent stupide pour le coup, et tout ça c’est entièrement de sa faute à lui. Elle déteste être prise pour une conne. Au moins, il a l’air de vraiment s’en vouloir, dommage que ça ne change absolument rien. «  Au moins t’as la décence de reconnaitre que t’as eu tort. » C’est toujours ça de gagné. « Je peux juste savoir si tu comptais m’en parler un jour ? » Si elle n’avait pas insisté, peut-être qu’elle ne l’aurait jamais su.

 Elle tombe des nues. Elle n’en croit tellement pas ses oreilles, qu’elle ne sait même pas comment réagir. Elle pourrait se mettre en colère, elle en aurait totalement le droit. Après tous les reproches qu’il lui a fait, encore et encore, elle n’en revient pas qu’il ait pu lui mentir. Il s’est bien foutu d’elle, et elle ne comprend même pas pourquoi il a fait ça. D’accord, il n’était pas bien l’autre matin, mais ce n’est pas une raison valable pour elle. Pas alors qu’elle s’en est voulue de ne rien lui dire non plus, pas alors qu’il lui a fait la leçon, et qu’il n’a même pas été capable de l’appliquer lui-même. Elle qui lui faisait confiance, elle est déçue. Elle a fait beaucoup d’efforts pour leur relation, et elle n’aurait pas pensé que la première erreur vienne de lui. Warner, parfait et irréprochable à ses yeux. Ca le rend peut-être plus humain, ça va peut-être lui permettre de relativiser un peu, de le faire redescendre de ce piédestal sur lequel elle l’a mis sans le vouloir. Ils ne sont pas quittes, loin de là, mais au moins, elle peut s’en vouloir un peu moins. Lui s’en veut beaucoup, et il peut. Elle n’arrive même pas à se mettre en colère, de toute façon, elle ne sait pas faire Poppy. Alors elle reste calme, mais c’est peut-être pire. Elle ne sait même pas quoi lui dire pour être honnête, elle a presque envie de partir et de le planter là. Mais elle veut au moins écouter ce qu’il a à lui dire, même si elle n’est pas convaincue par ses explications. « Et tu t’es pas dis que si j’apprenais la vérité je serais fâchée aussi ? » C’est pas très logique comme raisonnement, mais sous l’effet de la panique, hein. « Je peux même pas te dire qu’on est quittes, parce que ça n’arrangerait rien. » Ce serait juste faire l’autruche, et leurs mensonges n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Elle fronce les sourcils, pensive. Puis elle en vient, à une conclusion pas franchement agréable. « Tu sais, si tu veux pas de moi, tu peux être honnête et le dire, plutôt que me mentir. Je suis une grande fille, je peux le supporter. » Surtout qu’elle a déjà commencé à aller de l’avant, donc. Il n’y a plus aucun problème.

Au moins, il ne s’est pas voilé la face au point de se dire que ça allait passer et qu’elle ne lui dirait rien. Elle a beau être très gentille, il y a quand même des choses qu’elle ne peut pas laisser passer. En l’occurrence, il l’a prise pour une conne et elle se dit qu’elle a bien fait d’insister pour savoir ce qui clochait avec lui aujourd’hui. Autant dire qu’elle n’est pas déçue du voyage. Limite, si elle ne lui avait rien demandé, il ne lui en aurait jamais parlé. « Pourquoi pas : je t’ai menti, je me souviens de ce qu’il s’est passé, désolé de t’avoir menti. » Bon, il a fini par le faire, en le poussant un peu, mais elle aurait préféré qu’il lui dise directement. Ou qu’il ne lui mente pas, en fait, ça aurait été bien plus agréable. Enfin, le mal est fait. Maintenant, il reste tout un problème à régler. Elle n’a pas envie d’en rester, de dire qu’ils sont quittes ou autre, parce que ça ne résoudrait absolument rien. « On sera jamais quittes, mais c’est pas parce que je t’ai menti sur quelque chose de plus gros que tu as le droit de me mentir sur autre chose, tu le sais hein ? » C’est surtout là qu’elle a voulu en venir. En aucun cas elle n’a voulu minimiser ce qu’elle lui a fait, ce n’est même pas comparable, mais ça ne l’excuse en rien. S’il veut qu’elle se montre honnête, il faut qu’il le soit lui aussi. S’il ne veut pas d’elle, elle peut l’accepter. Elle s’est plus ou moins déjà faite à l’idée, elle commence déjà à avancer de son côté. Ses explications sont loin d’être convaincantes, et elle soupire à son tour. « C’est quoi le problème alors ? » Elle n’arrive décidément pas à le suivre. « Tu t’es pas dit que c’était injuste envers moi ce que tu as fait ? Je veux bien que tu n’aies pas été dans ton état normal, mais tu devais bien savoir que ça me ferait du mal de m’en rendre compte que tu as fait ça juste parce que tu n’avais pas le courage d’affronter une conversation un tant soit peu sérieuse. Je suis une blague pour toi, c’est ça ? » Elle ne sait pas comment elle fait pour rester calme, mais elle ne s’emporte pas encore, le ton n’est pas monté. « Je sais même pas quoi te dire en fait, je suis déçue. »

Oui, il aurait pu dire ça comme ça. Comme les choses l’étaient, elle l’aurait accepté plus facilement que son mensonge. Là, s’est juste foutu d’elle. Ce n’est même pas ça qui est le plus difficile à accepter, c’est de savoir qu’elle s’en est voulu pour ne rien lui avoir dit alors qu’il était déjà au courant. Et pire encore, qu’il ait menti alors que c’est ce qu’il n’a cessé de lui reprocher, et qu’il lui reproche toujours au fond. C’est peut-être une façon pour lui de se venger aussi. De la faire souffrir autant qu’elle l’a fait souffrir lui. Elle a été très claire l’autre soir, malgré qu’elle soit perdue intérieurement : une amitié avec lui, ça ne l’intéressait pas. Elle voulait plus, parce que malgré ces sept années, elle n’a pas réussi à l’oublier même si c’est elle qui est partie. Elle ne pouvait pas être seulement son amie, mais elle ne pouvait non plus le sortir de sa vie. Un vrai casse-tête. Elle peut comprendre qu’il ait paniqué, mais elle aurait préféré qu’il se montre honnête. Elle aurait compris et accepté qu’il ne soit pas prêt, qu’il ne lui fasse plus assez confiance, qu’il ait peur qu’elle lui brise le coeur à nouveau. Mais un mensonge ? Il a beau s’excuser, s’expliquer, elle n’est pas d’humeur à se montrer gentille et compréhensive pour le moment. Pourtant, il s’agit de Warner. Warner le saint, Warner l’homme parfait, Warner qui ne peut rien faire de travers. Elle s’est bien laissée aveugler visiblement. « Je pense que j’ai besoin d’un peu de temps pour digérer tout ça. » Et essayer de trouver une solution surtout. Là, elle a l’esprit embrumé par la colère, elle n’est pas capable de réfléchir pour le moment. Alors le mieux c’est qu’ils en restent là pour le moment et qu’elle essaye de trouver une solution plus tard. Quand elle lui en voudra moins et que ce sera plus clair. « J’entends tout ce que tu me dis hein. J’ai juste du mal à me dire que c’était pas juste une manière pour toi de te venger. » Son baiser, son mensonge, le fait qu’il lui ait laissé croire certaines choses. C’est pour ça qu’elle a besoin de temps pour penser à tout ça. Heureusement qu’elle a Wyatt. Elle va se concentrer sur lui à présent, peut-être qu’elle réussira à avancer comme ça.