(poppy & warner) + she doesn't look me in the eyes anymore

Kara avait tenu parole et elle lui avait apprit à faire quelques trucs à manger. Si elle avait été surprise par le fait que Warner change d’avis et lui demande de lui apprendre, elle n’en avait rien dit. En revanche, elle s’était montrée un peu trop satisfait du fait que Warner puisse lui faire à manger, c’était agaçant. Le premier truc qu’elle lui avait montré était comment faire un gâteau au chocolat parce que bien sûr, le gâteau au chocolat était la recette la plus essentielle du monde à maîtriser. Le tout était de faire attention à ne pas le faire tomber. Elle lui avait également montrer toutes sortes de recettes avec des pâtes parce que tout allait avec des pâtes apparemment. Warner en était encore à un niveau basique et elle ne pensait pas qu’il puisse gérer beaucoup plus compliqué dans l’immédiat. Pour ce soir, le jeune homme avait décidé de préparer des pâtes à la bolognaise. Il avait bien conscience que pour bien des gens c’était une recette facile mais pour lui, c’était encore assez compliqué. Principalement parce qu’il ne maîtrisait pas encore parfaitement l’art de la cuisson des pâtes. Bien sûr, il avait également décidé de préparer un gâteau au chocolat.

S’il préparait à manger ce soir, c’est parce qu’il avait décidé d’honorer une promesse qu’il avait faite un mois plus tôt : la promesse qu’il avait faite à Poppy de l’inviter à goûter un de ses repas. Ils ne s’étaient pas revus depuis leur expédition dans le Maine. Warner avait été pas mal occupé et puis, il avait quand même besoin d’un peu de temps pour se faire à l’idée de cette ‘amitié’. En revanche, il avait quand même pris de ses nouvelles. Ils avaient échangé leur numéro de téléphone la dernière fois et Warner lui avait envoyé quelques messages pour prendre de ses nouvelles et histoire de montrer que ce qu’ils avaient dit n’étaient pas juste des paroles en l’air. Puis, au début de la semaine, il lui avait demandé quand elle serait disponible pour un repas. Il ne fallait pas qu’elle s’attende à de la grande cuisine mais bon il imaginait qu’elle savait à quoi s’attendre de toute manière.

Il était en train de faire cuire la viande quand on sonna à la porte. Le jeune homme regarda l’heure et se rendit compte qu’il était un peu en retard dans sa préparation. Ce n’était néanmoins pas une raison de la faire attendre quand même. Il alla donc ouvrir la porte et vit que c’était effectivement Poppy. “Hé, salut ! Content que tu ais pu venir. Ce n’est pas tout à fait prêt par contre encore.”

@Poppy Moran

Elle n’en est pas revenue quand elle a reçu le message de Warner l’invitant à venir manger chez lui. En fin de compte, il va honorer sa promesse alors qu’elle avait plus ou moins commencé à perdre espoir. Ils ne se sont pas revus en un moins, depuis qu’il l’a ramenée chez elle après leur petit voyage dans le Maine. Ce séjour leur a fait beaucoup de bien à tous les deux mais elle ne savait pas s’il allait vraiment essayer de garder contact avec elle. Bien sûr, ils se sont échangé quelques messages, mais rien de très probant. Ca n’a pas franchement surpris Poppy, il lui a dit tout un tas de choses sur le moment, mais en réfléchissant, avec du recul, peut-être qu’il avait décidé de changer d’avis. Elle ne lui en a même pas voulu, ça lui a paru logique. Mais bon, il a quand même fini par lui écrire en lui annonçant fièrement qu’il avait réussi à cuisiner et qu’elle pouvait venir goûter, comme convenu.
Elle est un peu nerveuse, elle doit bien l’avouer. Elle ne sait pas trop ce que cette soirée va donner. Ils n’ont pas vraiment parlé depuis un mois, et même s’ils se sont laissés en bons termes, ils n’ont pas eu une conversation facile. Elle va essayer d’être normale, et elle espère que ça ne sera pas trop bizarre. Elle n’en doute pas une seule seconde, Warner a été plutôt clair, mais… et s’il finit par regretter ? Il est trop tard pour qu’elle fasse machine arrière de toute façon, elle est déjà devant chez lui. Elle sonne sans attendre, et Warner vient lui ouvrir presque immédiatement. « Je suis en avance ? » demande-t-elle en regardant sa montre. Puis elle le suit dans l’appartement. « Une promesse est une promesse. » Peu importe si elle finit par le regretter, elle lui a suffisamment fait faux bond dans sa vie comme ça. « Qu’est ce que tu as fait de bon alors ? Je peux voir ? » Histoire de contrôler et pourquoi pas réparer d’éventuelles erreurs.

Quand il était avec Kara, cuisiner ne lui semblait pas être si compliqué comme tâche. Principalement parce qu’il la regardait faire et que si il s’y mettait et qu’il n’y arrivait pas, elle était toujours là pour prendre le relai. Néanmoins, il découvrait là que c’était beaucoup plus compliqué quand il était seul. Il perdit donc pas mal de temps à essayer de comprendre les instructions principalement et à aller racheter de la sauce tomate parce qu’il n’en avait pas et que pour faire de la sauce bolognaise, ce n’était pas tellement pratique. Ces préparatifs n’étaient donc pas fini quand Poppy arriva. Le gâteau était dans le four et la viande sur le feu mais il restait toute la sauce et les pâtes à faire (en même temps, Kara avait bien insisté sur le fait que préparer les pâtes longtemps à l’avance n’était pas nécessaire).

Laissant sa viande, Warner alla quand même ouvrir la porte et fut contente de voir qu’il s’agissait bien de Poppy. “Non tu n’es pas en avance, c’est moi qui suis en retard.” dit-il d’un air désolé. “Mais entre je t’en prie.” ajouta-t-il en s’écartant de l’embrasure de la porte pour la laisser entrer. Il avança vers la cuisine et la jeune femme le suivit, lui demandant alors ce qu’il faisait et si elle pouvait voir. “Tu n’as pas confiance en mes talents culinaires ?” demanda-t-il avec un air un peu moqueur. “Je fais des pâtes bolognaises. Et un gâteau au chocolat. Le gâteau est au four et il me reste de finir les pâtes et la sauce.” Pour l’instant, il n’avait pas encore fait de faux pas. Enfin, il ne pensait pas en tout cas. Il avait goûté la pâte du gâteau et elle avait l’air très bonne. “Ca va ?” lui demanda-t-il alors qu’il s’attelait à la préparation de la sauce.

Elle ne sait pas trop à quoi s’attendre en se rendant chez Warner. Certes, il a visiblement tenu sa promesse. Mais ils ne sont pas revus en un mois, et même s’ils se sont parlés par message quelques fois, elle ne sait pas ce que ça va donner quand ils vont se voir. S’ils vont avoir des choses à se dire sans que ça paraisse au forcé ou si ce sera naturel… Elle a peur que ce soit gênant. Ils ont bien dit tous les deux qu’ils étaient prêts à faire des efforts pour être amis, mais dans les faits, cela reste à voir. S’il y a un quelconque malaise, ce sera toujours mieux que lorsqu’ils se prennent la tête.
Elle pense être en avance quand elle arrive et découvre que la nourriture n’est pas prête. Elle peut attendre un peu avant de manger, elle n’a pas spécialement faim dans l’immédiat, mais elle préfère quand même s’excuser si jamais elle est arrivée trop tôt. Elle est déjà un peu gênée du coup, mais Warner la rassure très vite : c’est lui qui est en retard. Pour le coup, elle est un peu soulagée. Si jamais il est si mauvais cuisinier que ça, elle va pouvoir contrôler et éventuellement rectifier le tir. Sans qu’il ne le remarque si possible, pour ne pas qu’il s’offusque. Disons qu’elle ne tient pas à être empoisonnée. Elle a dit qu’elle serait honnête avec lui à partir de maintenant alors si ce qu’il a fait ne lui plait pas, elle lui dira. Comme elle l’a dit, une promesse est une promesse. « Bien sûr que si. Surtout que tu as choisi quelque chose d’assez facile alors je ne me fais pas trop de soucis. Mais je préfère contrôler, je n’ai pas envie de finir ma soirée à l’hôpital. » Elle est honnête voilà tout, tant pis ça ne lui plait pas, au moins, il ne pourra pas lui reprocher d’avoir menti cette fois. « Mais bon pour le moment j’ai l’impression que tu maîtrises la situation. » Elle se sent un peu stupide pour le coup, elle n’a rien d’autre à faire que le regarder travailler. Tant pis, au moins elle peut répondre à ses questions. « Ca va oui, la routine quoi. » C’est un peu étrange de parler banalités avec Warner alors que jusqu’ici, ils n’ont parlé que de sujets lourds et difficiles. Elle est un peu rouillée pour être naturelle avec lui, mais elle imagine que ça va revenir. « Et toi, tout va bien ? C’était comment cet apprentissage culinaire, pas trop difficile ? Ton professeur a été clément ? »

Warner imaginait bien que Poppy ne devait pas s’attendre à de la grande cuisine en venant ici. Mais là, en plus, elle arriva alors que la cuisine n'était même pas prête. Pourtant elle était à l’heure, c’est juste Warner qui était en retard ? Heureusement, il savait que la jeune femme ne lui en voudrait pas pour ça. Le seul truc c'était probablement qu’ils allaient devoir faire d’autant plus la tête pour faire la conversation car ils n’allaient pas pouvoir faire genre qu’ils mangeaient tout de suite pour combler d'éventuels silences gênants.

Pour l’instant, les choses se passaient plutôt bien. Bon d’accord, Poppy venait d’arriver donc il ne fallait pas trop s’avancer mais ça avait au moins bien commencé. Warner taquina la jeune femme à propos du fait qu’elle n’avait pas confiance en ses talents culinaires et celle-ci lui fit savoir qu’il avait choisi quelque chose d’assez facile donc ça devait la rassurer. Elle ajouta quand même qu’elle ne voulait pas passer sa soirée a l’hôpital. “Ça n’arrivera pas, je suis un pro maintenant. Un mois d’un entraînement intensif et je suis un vrai chef.” Sauf qu’il exagérait un peu la vérité car son entraînement n’avait rien eu d’intensif et qu’il était vraiment très loin d'être un chef. Comme il lui avait donné l’impression de maîtriser, il continua de préparer en s'efforçant d’avoir l’air de maîtriser les choses et tout en lui faisant la conversation. Il lui demanda donc si elle allait bien ce à quoi elle répondit que oui. Ouais, ils n’allaient pas s’occuper très longtemps avec les questions basiques. “Ça va oui.” répondit-il en ajoutant les oignons et la sauce tomate à la viande. Il était content d’avoir eu le temps de les couper avant qu’elle n’arrive d’ailleurs parce qu’il avait pleuré comme un bébé. “Et si ça a été assez compliqué. C’est vraiment tout un art la cuisine.” Un art qu’il ne maîtrisait pas du tout qui plus est. “Et si mon professeur était sans pitié, je pense qu’elle voulait se venger.” Mais elle avait pris le temps donc il pouvait difficilement se plaindre. “Je manque à tous mes devoirs en fait, je ne t’ai même pas demandé si tu voulais boire quelque chose ?”

Elle est quand même sacrément impressionnée de voir Warner si appliqué. Il prend visiblement les choses très à coeur, elle imagine que ce n’est pas juste pour elle qu’il fait tout ça, mais quelque part, si. Il lui avait fait la promesse de lui faire goûter le premier repas qu’il ferait tout seul comme un grand. Il ne doit pas encore avoir envie de l’empoisonner, ça doit faire partie des efforts qu’il a promis de faire lui aussi. Elle lui fait confiance du coup, mais elle préfère garder un oeil sur ce qu’il fait au cas où. Elle-même n’est pas une grande cuisinière, mais elle connaît les bases et un peu plus. « Intensif, hein ? » Elle arque un sourcil, bizarrement, elle a un peu de mal à le croire. Elle l’imagine mal avoir passé tout son temps pendant un mois à apprendre un cuisine. « Et du coup, la seule chose que tu sais faire, c’est des pâtes et un gâteau au chocolat ? » Elle n’a absolument rien contre ces deux plats, elle adore ça, mais pour le coup, s’il lui a fallu un mois pour apprendre ça, elle se demande ce qu’il a foutu pour avoir mis autant de temps. Cuisiner des pâtes, c’est quasiment ce qu’on apprend en premier quand on se lance dans le domaine culinaire. C’est même quasiment inné. Mais bon, il est déjà gentil de faire ça, puis elle ne veut pas prendre le risque qu’il ajoute un ingrédient surprise à sa préparation, ingrédient dont elle sera la seule à avoir le ‘privilège’ de goûter. Heureusement, son professeur a l’air de s’y connaître, d’après ce qu’il en dit. « Se venger, c’est à dire ? » Elle est vraiment curieuse d’entendre cette histoire, même si elle imagine qu’il ne lui dira pas si facilement. « Elle n’est pas là, d’ailleurs ? » Pas qu’elle est contre un tête à tête, mais ça fait une distraction de moins. Peut-être qu’elle rentre plus tard. Elle ne sait même pas ce qui est mieux du coup, qu’ils soient seuls tous les deux ou non. « Si c’est proposé si gentiment, je ne dis pas. » Elle va bien avoir besoin d’un peu de courage pour cette soirée. « Tu me proposes quoi ? » Elle imagine qu’il n’a pas de bière, mais elle aime le vin aussi.

Poppy n’avait à douter des compétences de Warner en matière de cuisine, il était à présent un professionnel de la cuisine. C’était le résultat d’un mois d’entraînement intensif en cuisine. Mais bizarrement, la jeune femme avait l’air de douter du côté intensif de l’entraînement, tout ça parce qu’il ne lui avait rien fait de plus compliqué que des des spaghettis bolognaises et un gâteau au chocolat. “Intensif en dehors des moments où je travaillais, où je dormais ou où je faisais autre chose.” C’est à dire par si intensif que ça, mais ça, elle l’avait déjà compris en fait. “Et je ne voulais pas trop t’impressionner c’est pour ça que j’ai choisi simple.” Après, elle aurait pu avoir des complexes parce qu’il était trop fort. Ou pas. Elle n’allait pas être impressionnée du tout si ça se trouve, si il ratait ce qu’il était en train de préparer par exemple. Pourtant, avec le professeur qu’il avait eu, il ne devrait pas faire d’erreurs. Elle était terrible et ne lui faisait aucun cadeau. Même si Warner pensait que c’était possiblement pour se venger. Bien sûr, Poppy voulut savoir pourquoi. “J’ai possiblement été un peu désagréable avec elle.” Très certainement même, de manière tout à fait injuste. Disons que la jeune femme méritait peut-être certain de ses reproches mais les choses n’étaient pas sorties au bon moment, ni de la bonne manière. “Elle est sortie. Elle m’a dit qu’elle travaillait hmm.” Et quand Kara disait qu’elle travaillait, il imaginait que ça voulait dire qu’elle était partie faire les poches à des touristes mais il avait décidé de ne pas trop lui poser de questions à ce sujet. C’était mieux pour tout le monde. “Tu manques un sacré spécimen tu sais.” Pour être tout à fait honnête, il avait été un peu embêté de voir Kara partir parce qu’il avait un peu compté sur sa présence pour faire la conversation et que les choses ne soient pas trop gênantes. Mais bon, ils allaient pouvoir faire sans elle aussi. Finalement, le jeune homme se souvint qu’il n’avait pas proposé à boire et décida donc de se rattraper. Poppy voulut savoir ce qu’il avait et il ouvrit son frigo. “J’ai du vin rosé, du soda si tu veux du sans alcool, je dois avoir des alcools plus forts au salon et sinon, j’ai même de la bière. Enfin c’est pas la mienne mais Kara ne dira rien si t’en prends une.”

Ce n’est pas parce qu’elle se moque de lui qu’elle n’apprécie pas ses efforts, bien au contraire. Il lui aurait pu lui faire réchauffer une boîte de conserve, ça lui aurait tout aussi bien convenu. La grande cuisine, elle n’est pas spécialement amatrice, elle préfère les choses simples, alors ce que Warner, a prévu, c’est parfait. « Ne prend pas la mouche, je plaisantais. C’est ce que les amis font, parfois. » Ils sont amis, non ? En tout cas, Poppy, c’est ce qu’elle veut. Elle sait que ça s’annonce compliqué pour le moment, parce que ça va être bizarre, mais avec le temps ça ira mieux. A condition qu’ils continuent de se voir régulièrement par contre, pour qu’ils s’y fassent. Parce que là, elle a déjà l’impression qu’elle n’a presque plus rien à lui dire. Elle a du mal à être naturelle, elle aurait presque voulu que sa colocataire soit là ce soir, pour faire tampon, ou pour la discussion. Mais visiblement, elle l’a loupée. « Il faudra que tu me la présentes un jour. » Elle tient absolument à voir la personne qui le tyrannise visiblement. « Elle fait quoi comme boulot ? » S’ils continuent à parler d’elle, peut-être que ça fera comme si elle était là, ou qu’elle va finir par apparaître miraculeusement. Heureusement, il a très vite une idée de génie : lui proposer à boire. Oui, un peu d’alcool, ça va l’aider à se détendre. Elle l’écoute énumérer sa liste, et elle est contente d’entendre qu’il a de la bière. Mais pour une fois, elle va essayer de lui faire plaisir, et elle va sans doute se laisser tenter par un peu de vin. « Du vin ça me semble bien pour commencer. » Elle s’en veut un peu pour le coup d’être là à l’observer alors qu’il est en train de tout faire tout seul. « Tu veux que je t’aide à faire quelque chose au fait ? Sinon dis moi où sont les verres et le vin et je nous sers à boire. Tu veux boire quoi toi ? »

Il était vrai que Warner avait choisi de plats simples mais ce n’était pas parce que le jeune homme ne savait faire que ça mais parce qu’il ne voulait pas trop l’impressionner. Non, en fait c’était vraiment parce qu’il ne savait rien faire de plus, il n’était même pas sûr de maîtriser pleinement ce qu’il avait choisi de faire. Poppy crut bon de lui préciser qu’elle plaisantait parce que c’était ce que faisait les amis. Ainsi donc ils étaient amis ? Warner ne savait pas si c’était le cas mais ça lui allait d’être son ami. “J’avais compris. Parce que les amis n’ont pas besoin de préciser quand ils plaisantent.” Et elle était bien placée pour savoir que quand il prenait la mouche, il n’était pas comme ça. Ils continuèrent tant bien que mal de faire la conversation. Warner avait découvert que Kara était un formidable sujet de conversation. Elle n’était peut-être pas là mais elle se rendait utile quand même. Warner pouvait évoquer à quel point la jeune femme était un tyran et Poppy voulait même savoir ce qu’elle faisait comme boulot. A cette question, Warner haussa les épaules. "Je ne sais pas vraiment en fait, on ne parle pas vraiment de ça. Quand je l’ai rencontré, elle faisait les poches des gens pour gagner sa vie.” Et il pouvait raconter ça à Poppy parce qu’elle était son amie maintenant. “Mais j’espère qu’elle a fini par trouver autre chose.” Il n’avait néanmoins jamais pris la peine de vérifier car il appréciait Kara et sa présence ici, même s’il prétendait parfois le contraire. Finalement, le jeune homme décida de servir à boire à Poppy et lui fit la liste de ce qu’il avait. A sa grande surprise, son choix se porta sur le vin. “Allons-y pour le vin alors. Je prendrais la même chose. Les verres sont dans le placard derrière toi et le vin est sur la table normalement.” Il remua un peu son mélange de bolognaise et son regard se porta sur les épices alignés devant lui, Kara lui avait dit lesquels utiliser mais il devait avouer ne pas trop s’en souvenir dans l’immédiat. “Qu’est-ce qu’il faut que j’ajoute dedans à ton avis ?” demanda-t-il alors à la jeune femme.

Ca la fait légèrement sourire d’entendre Warner dire qu’ils sont amis. Pas parce qu’elle trouve ça ridicule, mais parce qu’elle a l’impression qu’il le répète plus pour s’en convaincre qu’autre chose. Un peu comme elle, au fond. Si elle le dit suffisamment de fois, peut-être que ça finira par devenir réel. Parce que pour le moment, elle a plutôt l’impression qu’ils ne sont pas vraiment amis, mais plutôt qu’ils essayent et qu’ils n’arrivent pas vraiment alors ils font semblant. L’avenir lui dira sans doute quelle est la vérité, mais pour le moment, elle va s’efforcer de tout faire pour qu’ils soient vraiment amis. Déjà, elle s’intéresse aux personnes qui partagent sa vie, et pas seulement parce que ça fait un bon sujet de conversation. Elle est un peu choquée de l’entendre dire quel est son “métier”. « C’est une pickpocket ? Et tu la laisses vivre chez toi ? » Elle ne devrait sans doute pas être étonnée, ce n’est un secret pour personne, Warner est beaucoup trop gentil. Il lui a même dit la dernière fois qu’il était sans doute trop stupide, elle comprend mieux pourquoi il a dit ça. « Ta gentillesse te perdra, j’espère que t’en es conscient. » Mais bon, c’est une des choses qu’elle préfère chez lui, alors elle n’a pas envie qu’il change. S’il n’était pas si gentil, ils ne seraient probablement pas en train de parler, il ne serait pas en train de lui faire à manger, et il ne l’aurait définitivement pas invitée chez lui. Rien que pour ça, elle lui en est reconnaissante, reconnaissante de lui donner une seconde chance. Suivant ses indications, Poppy sort deux verres et récupère la bouteille de vin. Elle leur sert deux verres, puis les pose sur le plan de travail. « Si tu as deux secondes pour trinquer ? » Elle lui tend un verre, puis lève le sien. « A ton premier vrai plat, et à notre amitié en devenir. » Ce n’est pas encore tout à fait ça, mais elle est persuadée qu’ils vont y arriver. En tout cas, elle tient à le préciser. Elle boit ensuite une gorgée de son verre puis se penche pour pouvoir l’aider. Elle attrape un flacon, le premier, puis lit l’étiquette. Ca semble convenir, alors elle le tend à Warner. « Définitivement ça, avec modération bien mais tu peux y aller. Ensuite ça devrait être parfait. En tout cas ça sent très bon. » Et elle ne dit pas ça seulement parce qu’elle a très faim.