(poppy & warner) + she doesn't look me in the eyes anymore

Warner comprenait en quelques sortes les raisons qui pouvaient pousser Poppy à ne pas vouloir retourner en Angleterre. Mais il ne pouvait pas soupçonné avant qu’elle ne se sentait pas à sa place uniquement dans sa famille. Comment aurait-il pu deviner que c’était carrément en Angleterre qu’elle n’était pas bien ? Apparemment, ce n’était pas spécialement le pays mais tout ce qui lui associé, donc tous les mauvais souvenirs il imaginait. Et puis, elle ajouta qu’il n’y avait plus rien qui la retenait là-bas. Il ne pouvait rien redire contre ça. “D’accord, je comprends.” répondit-il en hochant la tête. En revanche, quand elle lui disait qu’il n’y avait rien de mal à être américain, il pouvait rire. Il le fit d’ailleurs. “T’es marrante toi, tu sais.” lui fit-il savoir. “J’admets que certains sont fréquentables mais la plupart…” Il grimaça pour montrer ce qu’il voulait dire. “Fais attention à ne pas devenir trop américaine d’ailleurs sinon, plus aucune amitié ne sera envisageable entre nous.” Il plaisantait évidemment. Car en vrai, il n’avait rien contre les américains, certains de ses meilleurs amis étaient originaires d’ici et il ne leur en tenait pas rigueur.

Après quelques péripéties et un gâteau cramé, le moment de passer à table arriva. En apportant le plat de pâtes, le jeune homme s’excusa de ne pas avoir prévu d’entrée. Il n’avait pas appris à en faire et il n’aurait pas eu le temps de toute manière. Poppy trouvait qu’il avait fait largement même sans ça. Warner jeta un coup d’oeil à la casserole. “Ce n’était pas nécessaire de mettre tout le paquet pour deux personnes ?” demanda-t-il alors un peu penaud. Dans l’emballage plastique, il lui avait quand même semblé qu’il y avait très peu de pâtes. Mais ca avait l’air plus important dans la casserole. L’anglais se proposa ensuite en tant que goûteur mais apparemment, il n’était pas obligé. “T’es sûre ? Je ne voudrais pas que tu craignes pour ta vie.” Finalement, Poppy déclara qu’elle mourrait de faim et demanda quand même s’il voulait dire quelque chose avant de manger. “Faut que je fasse un discours ou un truc comme ça ? Parce que j’espère juste que ça va pas nous tuer.” C’était de belles paroles. Après ça, il prit la cuillère à pâtes pour servir très largement la jeune femme et attendit anxieusement sa réaction quand elle goûterait.

Warner a l’air de trouver tout ce qu’elle dit marrant. Tant mieux si ça le fait rire, mais elle, elle ne voit pas ce qu’il y a de si drôle. Elle comprend vite de quoi il parle, et ça lui fait lever les yeux au ciel.« On est ami hein ? Ou en tout cas, on essaye de l’être. Du coup est ce que je peux te dire que tu me désespères un peu ? » Elle ne comprend pas qu’il puisse être aussi fermé. Tous les américains ne sont pas à jeter ou à éviter, certains en valent la peine. Poppy en connaît plusieurs, et sans eux, sa vie ne serait pas la même. C’est grâce à eux si elle se sent si bien aujourd’hui, alors elle a beau être née et avoir été élevée en Angleterre, elle se sent plus américaine qu’autre chose. « Si tu ne m’acceptes pas comme je suis, quel est l’intérêt ? » Elle sait qu’il plaisante, mais elle trouve important de le préciser quand même. S’ils veulent que ça fonctionne, ils doivent être honnête l’un envers l’autre, et envers eux-mêmes aussi. Et rester qui ils sont sans changer juste pour faire plaisir à l’autre, ça en fait partie.
Par exemple, Poppy n’hésitera pas à dire la vérité à Warner si vraiment son repas est immangeable. Ou à se moquer de lui quand il réalise qu’il n’aurait pas dû mettre tout le paquet. Elle éclate même de rire devant son air paumé, il serait presque adorable. « Non, mais c’est pas grave, tu pourras en faire profiter ta colocataire comme ça. Mais tu vois, tu t’es lancé un peu trop vite, t’étais peut-être pas prêt à faire à manger tout seul. » Elle plaisante, bien sûr. Elle a juste envie de le voir paniquer un peu plus. Mais en vrai, elle est sûre que ce qu’il a fait est très bon. Elle n’a même pas peur de se lancer. « Ne dis pas de bêtises. » Il la sert et elle n’attend pas pour prendre sa première bouchée. Tout se passe bien, c’est très bon, bien assaisonné, mais comme elle est d’humeur joueuse, elle commence à tousser, puis fait mine de s’étouffer. Au bout de quelques secondes comme ça, elle s’arrête net, et tombe tête la première sur la table.

Warner avait oublié que Poppy pouvait être très comique. La preuve, là elle venait de dire quelque chose de très comique en lui faisant savoir que ce n’était pas si mal d’être américain. C’était quand même bien mieux d’être anglais et elle ne réussirait probablement jamais à la convaincre du contraire. Apparemment, la jeune femme ne semblait pas apprécier que Warner la trouve drôle parce qu’elle lui fit savoir qu’elle le désespérait. Le jeune homme prit un air innocent. “Je ne vois pas pourquoi.” Peut-être était-ce lié au fait qu’il venait de lui dire qu’il devrait cesser toute amitié avec elle si jamais elle devenait trop américaine. A ca, elle répondit d’ailleurs qu’elle ne voyait pas l’intérêt si il ne l’acceptait pas comme elle était. Warner leva les yeux au ciel. “Si je ne t’acceptais pas comme ça, tu ne serais même pas là.” Il avait dit ça d’un ton léger mais c’était l’entière vérité.. En plus, il l’avait toujours accepté comme elle était, peut-être un peu moins au moment où il l’avait retrouvé mais c’était juste le temps qu’il lui avait fallu pour s’adapter.

Mais elle était là et Warner était content que ce soit le cas. Il était même contente qu’elle soit la première à goûter son premier repas. Après, elle ne serait probablement pas la seule. Il avait mit beaucoup de pâtes, tout le paquet en fait et il n’aurait peut-être pas dû en fait. Ca lui avait paru peu sur le coup mais maintenant ça lui paraissait beaucoup. Cela eut l’air de beaucoup amusé Poppy. “Si j’étais prêt. Et puis, il fallait bien que je me lance un jour pour honorer ma promesse tout de même !” Parce que s’il s’était écouté, il n’aurait probablement jamais sauté le pas pour inviter Poppy et ils en seraient toujours à échanger un texto de temps en temps. “Y’en a juste trop ce n’est pas grave.” Ca ne voulait pas dire qu’il avait raté, en tout cas, il essayait de dire ça pour se rassurer. Mais il n’était quand même pas serein c’est pour ça qu’il regarda Poppy anxieux après l’avoir servi. Quand elle goûta son plat, Poppy ne tarda pas à se mettre à tousser et sa tête tomba sur la table. “Ahahah très drôle.” déclara Warner, pas entièrement dupe de son jeu d’actrice. Une part de lui restait quand même inquiète. “Enfin tu plaisantes là hein, Poppy ? J’espère que tu plaisantes.” Parce que si elle ne plaisantait pas, il n’avait clairement pas la réaction appropriée.

Elle ne préfère ne pas rajouter une couche au débat qui les oppose depuis quelques minutes : américains contre anglais. De la part de deux anglais, il ne devrait même pas y avoir lieu à discuter, mais Poppy ne se sent plus si anglaise que ça. Du coup, elle n’arrive pas à être d’accord avec Warner. Elle qui pensait ne rien avoir à lui dire en venant ici, au moins, la conversation est animée et elle n’a pas vu le temps passer jusqu’ici. De toute façon, le repas est prêt. Ils vont devoir cesser les hostilités s’ils veulent en profiter, parce qu’après tout, c’est bien pour ça que Poppy est venue ce soir. Elle en a l’eau à la bouche, elle ne sait pas si ça a bon goût, mais elle sait au moins que le plat sent bon. Elle a hâte de goûter, elle espère juste ne pas le regretter dans quelques secondes. Sans surprise, tout est très bon. Mais ça, elle ne va pas lui faire savoir tout de suite. Non, elle a envie de jouer un peu avec ses nerfs. Elle a bien le droit, non ? Il n’a pas arrêté de dire qu’il avait peur de la tuer alors… Elle commence par tousser. Un peu, puis de plus en plus vite et de plus en plus fort. Puis elle fait mine de s’étouffer. Elle mime à Warner de venir l’aider mais il ne semble pas comprendre qu’elle est en train de s’étouffer. Visiblement, il croit que c’est une blague, et à juste titre, mais il n’est pas censé le savoir tout de suite. Non, elle veut jouer encore avec lui, du coup elle tombe tête la première sur la table, comme si elle était morte. Elle attend plusieurs secondes. La tentation de voir la tête que fait Warner est forte, mais elle tient bon histoire de le torturer un peu plus. Elle décide finalement de rouvrir les yeux et de se relever, le sourire aux lèvres au bout d’une minute. Là, elle ne tient plus, elle éclate de rire. Elle a un réel fou-rire, et tout ça grâce à Warner. « Mon dieu, si tu voyais ta tête. » réussit-elle à dire entre deux éclats de rire. Elle réussit à se calmer au bout de quelques secondes supplémentaires, puis reprend ses couverts dans le but de continuer à manger. « Désolée, c’était beaucoup trop tentant. Mais tes pâtes et ta sauces sont très bonnes. » Pour illustrer ses propos, elle en prend une grande fourchette. Elle boit ensuite un peu, histoire de se remettre un peu plus facilement de ses émotions, parce que vraiment, elle a encore envie de rire. « Tu trouves que je suis bonne actrice ? »

Le moment tant attendu était arrivé. Ou pas, Warner ne pouvait pas dire qu'il avait attendu avec beaucoup d'impatience le moment de goûter son plat, et il ne pensait pas que ce soit le cas non plus pour Poppy. Mais soit, le moment de manger était arrivé. Warner avait servi Poppy et l'avait regardé, anxieux du verdict. Le moins qu'il pouvait dire c'était qu'il ne s'attendait pas à la voir tousser et s'étouffer. Il pensait qu'au pire, elle tomberait malad, il imaginait donc qu'elle plaisantait. En tout cas, il espérait qu'elle plaisantait parce que si ce n'était pas le cas, il aurait déjà du être en train de la sauver plutôt que de la regarder s'étouffer les bras ballants.

Il lui demanda si elle plaisantait, attendant qu'elle réagisse mais elle resta vraiment longtemps sans bouger. Si bien que le jeune homme commença vraiment à s'inquiéter et se demanda s'il ne fallait pas qu'il appelle les secours ou quelques chose comme ça. C'est ce moment-là que la jeune femme bougea à nouveau et se mit à rire en voyant sa tête. Warner soupira, à moitié de soulagement, à moitié d'agacement. "T'es vraiment trop nulle, tu le sais ça ?" Elle avait fini par vraiment l'inquiéter. En tout cas, elle se trouvait hilarante car elle n'arrêtait pas de rire, elle avait un vrai fou rire même. Elle réussit quand même à reprendre la parole et l'air de rien, commenta ses pâtes en lui faisant savoir qu'elles étaient réussi. "Je t'avais dit que ça serait bon." dit-il en haussant les épaules avant de commencer à manger aussi. En réalité, il n'avait jamais dit et il l'avait encore moins pensé mais ça n'était qu'un détail. En goûtant, il constata à son tour que c'était assez bon. Quand la jeune femme lui demanda si elle était une bonne actrice, Warner secoua aussitôt la tête. "Non absolument pas, je n'y ai pas cru une seule seconde." Il était très crédible. "Heureusement que tu te destines à la chanson et non pas au cinéma ou au théâtre."

Elle n’a pas pu s’en empêcher, faire une blague à Warner était beaucoup trop tentant pour qu’elle mange sagement. Il lui a tellement tendu la perche, et elle a voulu lui donner une petite leçon à force de douter de lui comme ça alors qu’il était parfaitement capable. Elle est super fière d’elle, pour le coup, elle trouve qu’elle a très bien joué la comédie. Limite, elle devrait penser à changer de voie professionnelle, peut-être qu’elle aurait plus de chance de percer dans le milieu du cinéma que celui de la musique. Enfin visiblement, Warner, ça le fait pas beaucoup rire. A croire qu’il ait vraiment eu peur qu’il lui soit arrivé quelque chose… Ca pourrait la toucher, mais elle trouve ça beaucoup trop gros pour ne pas le trouver naïf. A part lui, personne n’aurait pu croire qu’elle était vraiment en train de mourir. Pour le coup, elle a du mal à s’arrêter de rire, mais elle se dit qu’elle va finir par vraiment le vexer. « Ca va, c’était un peu drôle quand même. » Il dit ça juste parce qu’il n’a pas pu voir sa tête, mais pour le coup, c’est vraiment très drôle. Mais bon,il peut se remettre à respirer, elle va parfaitement bien et ce qu’il a cuisiné est très bon. Aussi doué en cuisine qu’elle en tant qu’actrice, elle en est persuadée. « Tu dis juste ça parce que tu es vexé. Mais t’y as cru, je l’ai vu. Je trouve adorable que tu te sois inquiété pour moi. » Ou alors il a juste eu peur de devoir finir ses jours en prison pour ‘empoisonnement accidentel’. Elle continue de manger, et son assiette se vide plutôt rapidement. Elle fait passer le tout avec du vin, et elle doit dire qu’elle est plutôt contente de sa soirée jusqu’ici. « En tout cas merci Warner, je passe une soirée très agréable. Je dois t’avouer que j’avais un peu peur avant de venir. » Autant être honnête, puis le moment s’y prête bien.

Warner ne comprenait pas pourquoi il avait trouvé Poppy drôle toute à l’heure. Car ce n’était plus du tout le cas maintenant. Il n’appréciait pas la mauvaise blague de son amie. Il s’était inquiété, il avait cru qu’elle était morte. A cause de lui en plus. Visiblement, Poppy, elle, se trouvait très drôle. Elle avait bien ri déjà et maintenant elle disait qu’elle était un peu drôle. Warner secoua la tête. “C’était drôle, au tout début.” Quand il n’y croyait pas en fait. “Un peu moins, après.” Lorsque la jeune femme avait cru bon de faire durer la plaisanterie. Les meilleurs blagues étaient les plus courtes après tout. En tout cas, il était content que la jeune femme veuille faire carrière dans la musique et non pas dans la comédie car elle n’avait aucun talent. Et non, il ne disait pas seulement ça parce qu’il était vexé. “Un tout petit peu. Et c’est bien que t’aie trouvé ça adorable mais si ta vie avait été vraiment en danger, tu serais sûrement morte à l’heure qu’il est.” Parce qu’on ne peut pas dire qu’il ait été très réactif. Absolument pas en fait. Ils continuèrent de manger et Warner trouvait qu’il faisait un cuisinier décent et il ne disait pas ça pour s’envoyer des fleurs. Il ferait bien d’essayer de renouveler l’expérience de temps en temps. Les assiettes étaient presque finies quand Poppy lui fit savoir qu’elle passait une bonne soirée et que ça l’avait un peu inquiété avant de venir. “Je vais te faire un aveu, ça m’inquiétait aussi.” lui fit-il savoir. Mais il imaginait qu’elle s’en doutait déjà. “J’aurais même pu être prêt à faire le repas avant mais j’étais un peu anxieux à l’idée de t’inviter à manger ici.” Il n’était peut-être pas obligé de se montrer si honnête que ça non plus. “Mais je suis content que tu sois là ce soir, même si t’as un humour terrible.”

Elle voit bien qu’elle l’a vexé, et elle s’en veut pas mal du coup. Certes, elle aurait apprécié un petit rire, mais bon, elle voit bien qu’il a eu vraiment peur. Puis ça a dû le vexer mine de rien, qu’elle fasse comme s’il avait mal cuisiné. Il l’a bien cherché aussi, selon elle… Mais c’est noté, ne pas plaisanter avec Warner sur de tels sujets pour ne pas froisser son égo. Parce qu’au fond, elle ne sait pas exactement pourquoi il le prend si mal que ça : parce qu’elle a touché un point sensible en se moquant de lui, ou parce qu’il a eu peur de la perdre ? Ce n’est pas clair, et de toute façon elle n’a pas le temps de s’en inquiéter. « Mais je ne suis pas morte, c’est le principal non ? Puis quand tu aurais réalisé que quelque chose clochait, tu aurais fini par faire quelque chose, au moins appeler les secours. » répond-elle en levant les yeux au ciel. Elle espère quand même qu’il aurait fini par appeler les secours, ou lui faire un massage cardiaque ou du bouche à bouche au bout d’un moment… Une fois le choc passé… « Mais c’est noté, je ne ferai plus de blagues à l’avenir. » Elle préfère faire le clown quand son public est réceptif. Là, c’est un peu décevant quand même. Mais bon, elle se remet sagement à manger. Elle tient quand même à lui faire savoir qu’elle apprécie la soirée qu’elle passe, malgré le fait qu’il soit aussi rabat-joie. Suivant sa promesse d’être honnête, elle va même jusqu’à lui dire qu’elle avait un peu appréhendé venir ici, de peur que ce soit trop bizarre ou gênant. Là, elle sent quand même que c’est plus naturel. On ne perd pas les bonnes habitudes de toute façon, et elle s’est toujours sentie bien avec lui. « Je pense que c’est normal, c’est quand même un territoire inconnu l’amitié, pour nous... » Ils ont été amis certes, mais ils ont surtout été un couple. Ils sont sortis ensemble assez vite, et c’est plus l’amour que l’amitié qui les unissait, même si l’un ne va pas sans l’autre. « Je suis contente d’être là, je me dis que du coup, on va pas trop mal s’en sortir en tant qu’amis. » C’est quelque chose qui l’inquiétait beaucoup avant, mais plus tellement. Elle a de l’espoir du coup, elle se dit qu’elle ne sera pas obligée de sortir Warner de sa vie.

Warner ne prenait pas si bien la plaisanterie. Il avait eut peur, rien de plus. Mais elle allait bien, c’était le principal. Heureusement d’ailleurs parce que, comme il le fit remarquer, si elle avait était en danger, il n’aurait pas servi à grand-chose. Il était en train de la regarder sans rien faire après tout. Mais elle avait l’air de croire qu’il aurait finalement fait quelque chose et elle avait probablement raison. “Oui bien sûr, j’allais justement m’apprêter à appeler.” C’était la vérité. Donc heureusement qu’elle avait choisi ce moment-là pour revenir à la vie sinon il aurait l’air bien bête au téléphone. “Et si, bien sûr, tu peu continuer de faire des blagues. Je te l’ai dit toute à l’heure, t’es très marrante.” Sauf cette fois. mais c’était l’exception qui confirmait la règle. Ou peu importe.

Tandis qu’ils continuaient de manger, Poppy lui fit savoir qu’elle passait une bonne soirée même si ça l’avait inquiété. Warner avoua que c’était son cas à lui aussi. Il avait vraiment craint cette soirée et il ne voyait pas pourquoi. Finalement, les choses se passaient assez bien entre eux sans qu’ils aient besoin de trop forcer. Mais Poppy avait raison, c’était normal qu’ils aient craint cette soirée, ils n’étaient pas pas habitués à être amis. “Je pense qu’on va bien s’en sortir oui. On est même très doués là-dedans.” Il était presque aussi doué qu’en cuisine. Il jeta un coup d’oeil au plat. “Du coup tu reveux des pâtes ? Ou on passe directement à la planche qui nous sert de gâteau ?” Parce qu’il était sûr qu’il était aussi dur qu’une planche ce gâteau.

Elle a eu peur quand même, qu’il ne prévienne jamais les secours. Si elle avait vraiment été en train de s’étouffer, elle serait surement manque à l’heure actuelle vu son manque de réaction. Elle veut bien que le choc aurait pu le paralyser, mais au bout d’un moment il faut agir, surtout quand il s’agit d’une question de vie ou de mort. Mais bon, le principal c’est que tout le monde aille bien et que le repas soit bon. Elle doit juste faire attention à ne plus faire de blague à l’avenir, parce que Warner n’est absolument pas réceptif malheureusement. « C’est bizarre, mais même toi tu n’en as pas l’air convaincu. » Ou en tout cas, c’est l’impression qu’il donne. En tout cas, elle, ça l’a vacciné et on ne l’y prendra plus. Elle préfère lui faire des compliments, ça passe mieux et c’est plus agréable. Aussi agréable que la soirée qu’elle est en train de passer finalement même si ce n’était absolument pas gagné. Le problème avec eux deux, c’est qu’ils ne savent pas comment être amis. Ils ne l’ont jamais réellement été, alors certes, une relation amicale c’est un peu comme une relation amoureuse. En gros de gros, très gros. Sans le baisers, les gestes romantiques, les grandes déclarations d’amour et tout le reste… Quoi qu’il puisse arriver que par mégarde, des amis en viennent à coucher ensemble. Mais les similitudes s’arrêtent là. Puis il y a aussi le fait que Warner ait été/soit toujours en colère contre elle, au moins un peu. Mais bon, elle est assez fière d’elle et de leurs efforts. « Merci de faire tous ces efforts en tout cas, je ne voulais pas avoir à te sortir de ma vie. » Sept ans sans lui, ça lui a largement suffit. Elle n’avait pas réalisé avant de le retrouver à quel point il lui avait manqué, ou à quel point elle avait besoin de lui. Mais il a été son seul soutien pendant très longtemps, un véritable pilier, la personne la plus importante dans sa vie à une certaine période. Ce n’est peut-être plus le cas aujourd’hui, parce qu’elle a appris à vivre sans lui et elle n’a pas le droit de prétendre à retrouver une telle place dans la sienne mais… Il reste important. Ils seront toujours liés quoiqu’il arrive. « On peut passer au dessert si tu veux,j’ai bien envie de sucré. Et je suis sûre que ce n’est pas si horrible que ça. » Ca n’avait pas l’air si catastrophique que ça tout à l’heure, quand elle y a jeté un oeil.