Hep ! Come into my car little boy. ( Attention +18)

Hep ! Come into my car little boy.

 

Paix à ton âme

Musique:

Encore une journée qui avait filée à toute vitesse. J’avais l’impression d’être dans l’un de ces mauvais film où l'on revivait sans cesse les même choses minables et ennuyeuses à mourir. Je me rapprochais de ma fille de jour en jour mais cela ne m'empêchais pas de me noyer dans ma bouteille de whisky tous les jours. Et j’étais là, assis dans ma chaise aux motifs fleuris dégueulasse, à me balancer en attendant que quelque chose change. Mon fils était une fois de plus à l’extérieur à faire je ne sais quelle magouille. J’espérais seulement qu’il n’allait pas nous mettre dans la merde. On n’était déjà pas dans une situation très confortable. Je soupirai et fermai un instant les yeux en espérant trouver une pensée inspirante. Je repensai à ma vie d’avant, mes voyages et à mes erreurs. Mes nombreuses erreurs... Je secouai la tête pour chasser ces idées sombres de ma tête. Il fallait que je bouge ! Rester dans ce trou à rats allait me rendre dingue et en plus je n’avais même plus de quoi me défoncer pour rendre cet environnement acceptable. Je me penchai vers l’avant, saisi la télécommande pour éteindre la TV qui rabâchait toujours les mêmes conneries et enfilai ma veste pour m’apprêter à sortir.

Où pourrais-je bien aller ? Chercher de l’alcool, voir ce qu’il y avait d’agréable à regarder dans une allée à prostituée ou me trouver un fix de dernière minute ? Mon choix se ferait en chemin. J’empoignai mes clés de voiture et fermai la porte de ma chambre derrière moi. Et c’était ainsi,  mains dans les poches, que je me dirigeai vers ma voiture cabossée. Elle en avait vécu des choses cette bagnole. Des accrochages, des accidents, des minis courses poursuites et surtout de la baise sur la banquette arrière. Ce n’était plus que de la tôle plissée et du tissu usé mais je l’aimais. Je saisi la poignée de ma portière et me laissai glisser au fond de mon siège conducteur en grognant. Ce n’était pas tout ça mais il faisait plutôt froid en ce moment… Une fois la clé enfoncée au fond de son trou, d’une rotation vers la droite, je fis vrombir le moteur encrassé. J’allumai le chauffage à fond. C’était bon, je pouvais me mettre en route.

Finalement, je savais par où j’allais commencer. L’idée d’aller voir des jeunes femmes ou des jeunes hommes aux courbes bien fermes avait eu raison de moi. Le sexe avait souvent le dernier mot, c’était mon addiction favorite. Voilà comment je me retrouvais dans une allée sombre, à rouler à du vingt à l’heure pour choisir le morceau de viande qui me faisait le plus envie. Il y avait de tout ici : des noirs, des blancs, des hispaniques, des jeunes, des matures. Je n’avais pas envie de quelqu’un de mature aujourd’hui, je voulais du sang neuf, un peu de fougue. C’était ainsi que je m'étais arrêté sur lui… Il me semblait familier mais je n’arrivais plus à me souvenir d’où j’avais pu le croiser. Il faisait trop sombre. Je décidai de m’arrêter en face de lui, abaissai ma vitre et le sifflai pour attirer son attention. Ce fut quand il se retourna et que j’aperçu son visage que je su où je l’avais vu.

C’était lui, Teodoro… Je me sentis légèrement embarrassé sur le moment. Je me faisais prendre la main dans le sac à payer pour coucher mais d’un autre côté je le surprenais à vendre son corps et ça c’était peu acceptable. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Je le croyais mort… Il y a peu je rêvais de ma dernière visite que j’avais faite à son père, de l’incroyable baiser que Teodoro m’avait offert avant mon départ et maintenant il était là devant moi. Je me sentais légèrement coupable de l’avoir sifflé car je ne lui avais plus donné signe de vie depuis. Il était trop jeune, je ne pouvais pas faire ça à son père. Je le laissai s’approcher, m’éloignai de la vitre ouverte pour le laisser s’y accouder, le fixai sans dire un mot dans un premier temps et surtout rangeai ma libido dans un coin. Il n’avait pas changé… Pourquoi aurais-ce été le cas de toute façon ? J’essayai de paraître le plus impassible possible mais c’était compliqué. Je fini par lui montrer d’un coup de tête le siège passager.

- Allez montes !

J’attendu qu’il fasse le tour du véhicule pour remonter ma vitre. Une fois qu’il fut assis, je démarrai rapidement.

- Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce qu’il te prend de faire le trottoir ? Tu es plus malin que ça…

Je tournai ma tête vers lui en soupirant un instant. Le fait qu’il puisse coucher avec n’importe quel homme m’importait peu, c’était le fait qu’il fasse la pute qui me gênait.

- Comment tu vas ? Tu n’as pas froid ?

Je remontai le col de sa veste sur sa gorge pour ne pas qu’il attrape la crève. Qu’est-ce que j’allais faire de lui maintenant ? J’étais content de le revoir mais je ne pouvais pas me permettre de lui payer des dizaines d’heures de prestation. Je n’avais clairement pas les moyens. Je reposai mes deux mains sur mon volant et espérais qu’il avait de bonnes explications.

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Paix à ton âme

Musique:

Etait-il sérieux ? Il osait me faire des leçons de politesses alors qu’il était le premier à voler des baisers à tout va. Hun ! C’était bien d’essayer de garder confiance en soi mais j’avais vu ton visage se décomposer il y a quelques minutes. Il ne fallait pas qu’il essaie de me la jouer intouchable maintenant. Mais Teodoro reste Teodoro, fidèle à lui-même. Si son caractère changeait, je savais qu’il serrait bon à enterrer et clairement, je n’avais aucune envie de m’en charger. Il me demanda si je faisais allusion à l’endroit où il travaillait ou à la ville dans laquelle il résidait maintenant. J’espérais juste qu’il n’avait pas fait la connerie d’essayer de me retrouver car je n’étais pas sûr de pouvoir lui donner ce qu’il attendrait de moi. Et qu’attendait-il d’ailleurs ? J’avais presque le double de son âge… Puis je me voyais mal vieillir avec un jeunot prêt à me changer mes couches quand je ne saurai plus me retenir de pisser. Enfin, il veut peut-être tout simplement que du sexe. Une chose est sure, si j’étais lui, je m’attarderais pas sur un gars comme moi. Alcolo, à moitié fou et parfois défoncé, je suis loin du prince charmant idéal. Mais il faisait ce qu’il voulait de sa vie, il semblait déjà bien la gâcher sans moi.
- Sur le trottoir.
Il me répondit que c’était la vie et je cru halluciner. Je lui mis une tape derrière la tête pour essayer de le ramener à la réalité.  
- Il y a des tas d’autres boulots qui rapportent et qui nécessitent pas de s’allonger ! Et puis, ouais, qu’est-ce que tu fais à New-York ? Il fait pourri ici comparé à l’Italie.

À en voir sa tête de déterré, il devait en faire des heures sup. Je dirais pas que je m’inquiétais pour lui mais je n’appréciais pas le voir aussi fané. Je préférais la vision de lui au bord de la piscine dans son petit maillot de bain à tenter d’attirer mon attention comme il le pouvait. Ouais je me rappelais de son air détaché et de son corps si expressif. De cette main qui plongeait dans l’eau pour arroser sa nuque… Et puis je me sentais coupable de pouvoir ne fuse qu’un instant désirer un ado en quête d’expérience. Mais j’en gardais un bon souvenir tout de même. Il me dit ce que j’avais envie d’entendre : il allait bien. Moi ce que je pensais c’était tout le contraire. Enfin, il était toujours d’humeur à me faire du rentre dedans donc c’était qu’il n’allait pas si mal au final.  Je tournai dans une autre ruelle, non loin des quais,  l’endroit était désert à cette heure. Je fini par m’arrêter, tirer le frein à main et me tournai vers lui.
- Si tu parles de ma bouteille de Whisky, désolé, je suis à sec.
Eh ouais dandiner son petit cul autour de la piscine n’était pas la seule chose qu’il faisait. Il me sifflait mes bouteilles en cachette. Peut-être qu’il cherchait à se faire prendre la main dans le sac ou à se faire punir mais ça je ne le saurai probablement jamais. Je repris un air sérieux et lui dis :
- Tu te fou de moi ? Il y a du chauffage tu ne peux pas mourir de froid. Tu es toujours autant un petit allumeur à ce que je vois. Ne me traite pas comme l’un de tes clients. Et puis, tu n’avais qu’à t’habiller plus chaudement. Tu es à moitié à poil alors qu’on est en hivers.

Je soupirai et passai ma main dans ma barbe en me demandant toujours ce que j’allais bien pouvoir faire de lui. Il fallait que je redémarre… Je n’avais aucune envie de devoir le gérer s’il décidait de me sauter dessus. Il pourrait même prendre cet arrêt et la localisation pour une invitation. Se serait au-dessus de mes forces, je suis en manque de tout là, je doutais que je pourrais faire passer ma culpabilité avant mes envies. Je remis le moteur en marche et posai ma main sur l’arrière de son appuie tête pour m’apprêter à faire une marche arrière.
- Je vais te ramener chez toi. Tu vas prendre un bon bain et te reposer, tu as vraiment une sale tronche. Et pas question de protester.
Je mis un petit temps avant d’appuyer sur l’accélérateur mais j’eus le courage nécessaire pour freiner cette voix dans ma tête qui me demandait d’attendre. Je n’avais pas cédé à ses avances avant pourquoi le ferais-je maintenant ?

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Paix à ton âme

Musique:

Il n’y avait pas à dire ce gamin était pleins de ressources pour pouvoir arriver à ses fins. Je savais qu’il prendrait cet arrêt dans cette allée pour une invitation, à vrai dire tous les prétextes étaient bon pour lui. Il essayait de sauter sur toutes les occasions il y a des années alors pourquoi il s’arrêterait en si bon chemin. Je savais que je faisais partie de son tableau de chasse mais avais-je réellement envie de lui faire plaisir ? Je ne voulais pas être un nom que l’on barre et puis que l’on oublie. J’avais plus de fierté. Je refusais de tomber dans son piège aussi facilement. Pourtant il savait y faire pour me caresser dans le sens du poil. Hu ! J’étais plus qu’un client à ses yeux ? J’espérais bien que j’étais plus que ça ! Je n’avais pas passé des étés à siroter des Manhattan à ses côtés, en écoutant ses délires d’adolescent, pour être ensuite considéré comme un simple homme en rut. Je tentai de rester le visage figé face à ses avances. Mais comme je l’ai dit, il savait être très persuasif.

- Bien essayé Teo mais c’est non. Ne trouve pas d’excuses, tu aimes juste que l’on ne voie que toi. Tu sais très bien que ce n’est pas un jeans moulant qui va donner envie de toi.

Je rentrais un peu dans son jeu sans vraiment m’investir car j’avais peur d’y perdre des plumes. A mon âge on savait que ce genre de gamin ne désiraient pas coucher avec vous sans la moindre compensation. Si c’était pour mon argent, il n’aurait rien à sucer car j’étais à sec sur tous les plans. Pour mon expérience ? ça pourrait-être une option mais il y a tant d’autres personnes qui pourraient le satisfaire. Pourquoi moi ? Était-ce mon style pouilleux et débrayé qui l’attirait ? J’en doutais sincèrement. Et c’était au moment où je pensais que ça ne pouvait pas être pire que ça le devint. Je sentis sa main glisser le long de ma cuisse, remontant légèrement vers mon entre jambe sans jamais la toucher. C’était de trop, ça fonctionnait. Il était en train de faire resurgir mes premiers instincts. Je posai ma main un peu brutalement sur la sienne, la planquant contre ma cuisse pour qu’il arrête. Je freinai pour me garer sur le bas-côté.

- Arrête ! Ne prends pas ma venue dans cette ruelle comme une excuse pour me faire céder ou réaliser tes envies. Ô je sais que tu peux combler beaucoup de choses et que si je te laissais faire tes jolies petites lèvres serraient déjà enroulée sur ma troisième jambe. Je ne peux pas te laisser faire… Pourquoi tu t’acharnes à vouloir coucher avec moi ?

Je soupirai bruyamment car ça m’ennuyait de le repousser d’une certaine manière. Mais une promesse était une promesse. Je marquai une pause pour essayer de formuler ça avec tact.

- J’ai promis à ton père qu’il ne se passait et qu’il ne se passera jamais rien entre nous… Il avait fini par avoir des soupçons…

Je me rappelais ce moment comme si c’était hier. Il s’était approché de moi, avait passé son bras par-dessus mes épaules et il m’avait posé cette question : « Est-ce que tu couches avec mon fils ? ». J’avais été bien évidemment très surpris de sa question car je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse le voir et là je lui avais répondu que non. J’évitai bien sûr de lui préciser que j’avais failli le rejoindre plusieurs fois dans sa chambre pour profiter de son désir pour moi. Il ne s’était pas emporté et ça c’était fini ainsi.

Je me mordillai légèrement la lèvre en regardant dans le vide avant de serrer le dos de sa main dans la mienne. Je finis par me tourner vers lui pour le regarder en face.

- Je n’ai rien de bon à t’offrir Téo… à part des ennuis supplémentaires et des motels miteux. Alors si, tu vas rentrer chez toi et moi dans mon trou à rat et on ne se reverra plus jamais.

Je gardai sa main dans la mienne tandis que je caressai son visage du revers de mon autre. C’était la seule chose que je m’autorisais de faire même si j’avais envie de bien plus. Elle passa le long de sa mâchoire, de sa joue, pour ensuite passer sur ses lèvres et finir sa course sur son menton. Il était si jeune, il m’oubliera très vite. Je ne serrai bientôt qu’un mauvais souvenir.

- Ce n’est pas ta faute… Tu es très attirant et me donne envie mais c’est impossible…

Je lâchai son visage et sa main pour reposer les miennes le plus vite possible sur le volant. C’était dur de résister.

- Ohh allez Abban, vas-y… Regardes-le, il est fou de toi et puis il faut que tu relaxes un peu. Tu n’as plus vu son père depuis des lustres si ça se trouve il est peut-être mort. Ce qui veut dire que tu peux te faire son fils sans culpabiliser. Tu ne vas pas dire non à un jeune gamin fougueux.

Ces voix… Toujours là quand je n’avais pas besoin d’elles. Je n’avais plus assez d’argent pour m’acheter mes cachets, j’ai dû les arrêter il y a quelque jours… Je savais qu’elles aillaient revenir mais j’aurais espéré que ça arrive plus tard.

- Je suis sûr que c’est la fête dans son pantalon depuis que tu lui as fait une petite caresse Héhé. Ne laisses pas passer ta chance.

Fermez-là… Je pris une grande inspiration et m’enfonçai mon pouce et mon indexe au fond dans chacun de mes yeux pour essayer de me ramener à la réalité. Malheureusement ça ne suffisait pas, elles me murmuraient des tas de choses obscènes. Je posai quelques seconde mon front contre le guidon pour tenter de me ressaisir. Il ne fallait pas que je cède…il ne le fallait pas….

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Paix à ton âme

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Comme je m’en doutais, il ne le prenait pas bien. Mon ultime rejet lui provoqua un excès de colère. Il me répéta à deux reprises qu’il s’appelait Neal et non Teodoro et bien sûr il me demanda pourquoi je l’avais invité à monter dans ma voiture si c’était pour ne rien faire. Neal… Mais quel prénom ridicule… Pourquoi vouloir changer le siens quand il était aussi harmonieux et chaleureux ? Je n’avais aucune envie de l’appeler ainsi car je n’avais rien vécu avec ce Neal… Pourquoi l’avais-je invité à monter ? Parce que je voulais passer un bon moment avec lui et surtout j’avais envie d’être son centre d’attention pendant cette soirée. Je pensais naïvement qu’on discuterait, boirait un verre, se tripoterait un peu mais surtout pas aller au bout des choses. Le souci avec Téo c’était qu’il ne savait pas se contenir – et moi non plus d’ailleurs – donc cette idée était vouée à l’échec dès le départ. Ou voulais-je peut-être profiter de lui pendant l’absence de son père ? Mais où avais-je la tête ? Blessé, oui il l’était. Je voyais ses yeux briller grâce aux lumières des réverbères. Bon sang, faites qu’il ne pleure pas… Je me sentais déjà assez coupable ainsi… J’étais qu’un naze en romantisme.

- Je… J’étais content de te revoir, je n’ai pas réfléchi… Je pensais qu’on aurait pu passer simplement du temps ensemble

Évidemment, cette réponse ne suffirait pas pour lui mais c’était la vérité… Pourtant, Il se laissa caresser… Était-ce un signe ? Était-il prêt à me pardonner ? Je l’espérais au plus profond de mon âme. Mais ce rire nerveux me prouva, qu’une nouvelle fois, je faisais fausse route. Il me détestait ô ça oui. Rien qu’à voir l’expression de son visage, il était prêt à me tuer. Et c’était exactement ce qu’il allait faire. Il gigota sur son siège, se déshabilla pour se trouver torse nu face à moi et commença à gueuler comme un possédé. J’avais mérité le « va te faire foutre, Abban » mais pour le reste je restai sans voix. Je ne reconnaissais pas l’ami qu’il me décrivait et encore moins l’ado qui me lançait des regards aguicheurs autrefois. Mais tout le monde change… Moi aussi j’étais devenu l’un de ces monstres à euthanasier d’urgence. Et moi aussi j’avais tué quelqu’un. On était peut-être pas si différent tous les deux. Il m’avoua qu’il faisait ce travail pas que par nécessité mais surtout parce qu’il avait besoin de ce contact. Je pouvais le comprendre, personne ne lui avait jamais vraiment donné de l’affection donc il essayait d’en trouver là où il le pouvait. Et moi j’étais là, le front à moitié sur le guidon, la tête tordue pour pouvoir détailler son corps abimé. Comment avait- il put s’en prendre à lui ? Et si c’était de ma faute indirectement ? Et s’il lui faisait ça pour se venger de moi ? De ce que je lui avais fait ? J’ignorais ses invitations, ses messages car la personne qu’il devenait commençait à entretenir ma propre folie. Je n’aurais pas tué que ma femme si notre amitié avait continuée. Dans tout ça, Téo était un dommage collatéral. Coupable, je me sentais davantage. Si je savais, rien ne se serait passé comme ça.

- Je suis désolé pour ce qu’il t’a fait… J’ignorais qu’il s’en prenait à toi…

J’aurais voulu le toucher mais je doutais qu’il m’aurait laissé faire. Son père était mon ami mais pourrais-je dire que c’était encore le cas ? Ma promesse n’avait plus aucune importance maintenant que je savais ce qu’il lui avait fait. Pourtant je n’essayai pas de le retenir dans un premier temps. Je soupirai, le laissai se rhabiller et claquer la portière. Mais qu’étais-je en train de faire ? Je laissais passer ma chance de pouvoir me racheter et surtout de pouvoir faire ce qu’il me plaisait. Espèce de crétin ! Remue-toi ! Je redressai ma tête et le vit allumer une cigarette dans le rétroviseur. Il s’éloigna de quelques mètres, j’enclenchai la marche arrière pour reculer à sa hauteur. Ma vitre se baissa tandis que je continuai à le suivre durant sa marche.

- Té… Neal… Remontes dans la voiture s’il te plait… Tu veux une info ? Moi aussi j’ai tué quelqu’un et je suis dans la merde jusqu’au cou. Je dois vivre caché et faire des petits boulots pas très légaux. D’un côté, je ne voulais pas te mêler à tout ça mais à ce que je vois ta situation n’est pas meilleure que la mienne. Alors… Pourquoi je me priverais de ta compagnie ? J’ignorais ce que ton père te faisait, je te le jure. Ma promesse n’a plus aucune valeur désormais… Tu veux bien qu’on recommence tout depuis le début ?

Je continuais de reculer, encore et encore jusqu’à ce qu’il décide, à un moment ou un autre, de s’arrêter pour me considérer. Je refermai ma vitre comme si de rien n’était et la rebaissai ensuite.

- Hey ! Toi là ! Joli jeans… ça te dirait de monter et qu’on se fasse un petit câlin ? J’ai plein d’amour à donner et personne avec qui le partager.

Une chance sur deux qu’il m’envoie balader mais qui ne tentait rien n’avait rien n’est-ce pas ? J’avais foiré, j’étais prêt à l’admettre. Jamais je n’agirais comme ça pour quelqu’un d’autre. Je partirais en trombe et le planterais là. J’exagérais mes propos bien évidement car ce n’était pas non plus mon genre de dire ce genre de trucs un peu beauf. J’espérais que ça le ferrais sourire au moins un peu. La porte était ouverte pour lui maintenant, plus besoin de me retenir, juste à me laisser faire. J’espérais simplement qu’il accepterait de me rejoindre, une fois de plus, dans cette voiture.

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Paix à ton âme

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Alors là… Je n’aurais jamais cru qu’il allait me prendre au sérieux. Il me connaissait pourtant, il devait savoir que jouer les dons juan ce n’était pas mon truc. Peut-être qu’il ne me connaissait pas tant que ça finalement et ça me rassurait d’un côté. J’avais un coup d’avance sur lui et, ça, ça me plaisait. Après tout, c’était toujours lui qui m’avait couru après alors je ne comprenais pas ce qui pouvait lui faire croire que je pourrais réellement avoir un attachement affectif pour lui. Enfin… J’en avais un mais ce n’était certainement pas de l’amour. De la curiosité et du fantasme voilà ce que je voyais en lui. Une douce sucrerie que je me refusais à cause d’une promesse idiote. Que pourrais-je construire d’intéressant avec un gamin de toute façon ? Si ça se trouvait on n’avait pas les mêmes goûts ou attende de la vie. Et des attendes, je n’en avais pas énormément. Il fallait être réaliste, ma liberté ne tenait qu’à un fil. Et c’était exactement cette raison qui m’avait poussé à le retenir. Il représentait de bons souvenirs et je voulais qu’ils persistent encore un peu. Mais je le laissai poser ses conditions en le fixant, le regard distrait.

- Ne t’emballe pas Roméo, c’était de la plaisanterie. Je pensais que tu me connaissais mieux que ça, ricanais-je.

Je tapotai le siège à côté de moi, il hésita mais il monta. Je me demandais ce qu’il pensait à ce moment précis. Était-il satisfait ? Excité à l’idée d’assouvir enfin un désir ? Ou victorieux peut-être ? Il avait atteint la ligne d’arrivée qu’il s’était très certainement fixé depuis des années, ça devait être une sensation agréable. Honnêtement, j’étais moi aussi très enthousiaste et impatient de braver l’interdit. De dépasser la limite que je m’étais fixée. Car se lancer dans la chasse aux jeunes, c’était forcément se casser la gueule. Neal ne perdu pas de temps, il se pencha vers moi en posant ses mains sur mes cuisses. Finalement, je n’espérais pas de lui de la patience. Je le laissai s’approcher, m’embrasser et bien plus encore sans même résister. Je voulais lui donner l’impression qu’il avait le contrôle, mais ça n’allait pas être le cas très longtemps. Je sentis sa langue me chatouiller les lèvres et la laissai entrer avec plaisir. Ça me rappelait notre premier et dernier baiser. Il avait agi presque de la même façon sauf que j’étais resté passif, mais pas cette fois. Je posai l’une de mes mains dans le bas de ses reins pour le rapprocher de mon corps afin de savoir s’il mentait ou non sur ses intentions. Je sentis son cœur tambouriner dans sa poitrine et ça me fit sourire intérieurement. Pas de sentiments, pas de sentiments, ok, mais ça ne l’empêchait pas de réagir comme un adolescent qui allait se faire dépuceler. Ça ne me dérangeait pas, je trouvais ça assez sexy. Mon autre main se posa sur sa joue brûlante pour avoir une meilleure prise et contrôler l’intensité que je souhaitais lui rendre. Et bon dieu je lui rendu au centuple ce qu’il m’avait donné. Ce n’était plus un petit garçon je pouvais le bousculer un peu. Je jouai avec sa langue encore et encore jusqu’à ce que je m’en lasse. Mes lèvres finirent par briser ce pont qui nous reliait pour migrer dans son cou. Ma main glissa de sa joue à sa nuque et de sa nuque à ses cheveux pour les agripper et les tirer en arrière. De cette manière, j’avais accès à son cou entièrement. Je pouvais en faire ce que je désirais. Je montais et descendais tout en le parsemant de doux baisers et parfois d’une morsure aussi légère qu’un pincement. Il voulait du plaisir ? J’allais lui en donner autant que de la frustration. C’était ma façon de faire et la clé pour rendre quelqu’un désireux, voire dépendant de moi. Il voulait fixer les règles ? Il allait peut-être lui-même les transgresser. Quand je sentis qu’il était bien dans l’ambiance, je m’arrêtai nette pour le regarder et lui dire :

- Allons dans mon superbe palace. Mon fils a oublié sa clé, on ne sera pas dérangé. Ma voiture n’est pas assez spacieuse pour ce que j’ai envie de te faire.

J’esquissai rapidement un sourire en coin avant de l’embrasser brièvement. Mes mains se posèrent sur le volant, je mis la voiture en route et je traçai jusqu’à mon motel. La route me sembla interminable malgré qu’il fît tout pour essayer de me distraire. J’essayai au maximum de garder les yeux sur la route pour nous éviter de finir dans un ravin, mais je m’autorisai tout de même à laisser glisser ma main sur sa jambe pour caresser son entre cuisse juste histoire de le garder au chaud.

Une fois arrivé au motel, je me garai rapidement – et très mal – pour m’empresser de sortir de la voiture surchauffée. Je fourrai ma main dans ma poche droite pour y trouver la clé de ma chambre. Je le laissai me suivre, il était assez grand. Nous arrivâmes au second étage, j’ouvris la porte, la voie était libre, je le tirai par le poignet et refermai derrière nous. Je tournai le loquet pour verrouiller ce qui était devenu ma planque. Je le plaquai contre le mur pour lui voler un baiser tout en passant ma main sur son entre jambe cette fois. Je fis des vas et viens lascif pendant quelques secondes avant de la presser légèrement entre mes doigts. Ensuite, je m’éloignai pour créer une nouvelle fois ce sentiment de frustration. Il allait me tuer ça j’en étais certain mais j’espérais que sa crise ne durerait pas longtemps car on avait des choses à faire.

- Bienvenu dans ma tanière. Par où tu veux commencer ?

Lui donner l’opportunité de choisir l’endroit était important, il fallait éviter de trop le contrarier et, surtout, ça lui donnera le sentiment de contrôler quelque chose. Même si je ne doutais pas qu’il en soit capable. S’il savait que je le désirais sûrement autant que lui j’avais peur qu’il en profite.

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