Mon plan improvisé semblait fonctionner. Je lui avais à peine effleuré l’oisillon qu’il s’agrippait à moi comme une sangsue. Les règles ça n’avait jamais été mon fort. Les déroger ça, ça me bottait. S’il croyait pouvoir me contrôler, il se mettait le doigt dans l’œil bien profond. Neal me demanda de lui servir un verre avant de commencer. Eh bien la seule chose que je pouvais lui offrir c’était un fond de limonade car, comme je l’avais dit plus tôt, j’étais à sec. A en voir ses yeux brumeux, il devait essayer de gagner du temps et ça me plaisait. C’était plutôt agréable de savoir que quelqu’un puisse me vouloir à ce point. Je me retournai pour aller lui chercher ce qu’il m’avait demandé et entendu en bruit de fond la roulette en métal de son briquet. Je ne pu m’empêcher de sourire en coin. La jeunesse me fascinait. Elle voulait devenir adulte très vite pour pouvoir être maître de leur vie mais dès que le moment était venu de prendre la bonne décision, ils se plantaient toujours. Neal c’était planté en acceptant ma seconde invitation. Je sentais que cette histoire se finirait dans les larmes d’une manière ou d’une autre, et j’étais prêt à parier que je sortirai indemne de tout ça. Ou peut-être pas… Je pouvais me tromper. Il était peut-être plus fort que je ne le croyais. Le verre à la main, je revins vers lui et le découvris déjà à moitié nu sur le rebord de mon lit. Il n’y avait pas à dire, il ne voulait pas perdre de temps. Téo – Je préfère ce prénom – s’approcha et se colla à moi en saisissant le contenant que je lui tendais. Il le bu d’une traite avant de le poser sur la table à sa droite. Et là, il se jeta à l’eau. Il attrapa l’une de mes mains afin de jouer avec mes doigts. Il tortillait les siens entre les miens avant de les approcher de ses lèvres. Je savais ce qu’il allait se passer et ça me plaisait déjà. Il était prêt et déjà soumis d’une certaine manière. Je savourai chacun de ses gestes, chacune de ses sucions en observant ses lèvres s’ouvrir et se refermer sur mon indexe. Je ricanai légèrement en m’imaginant déjà ce que j’allais lui faire à ce mauvais garçon. J’en profitai pour glisser ma main sur l’une de ses fesses pour la caresser et le rapprocher davantage de mon corps. Il finit par se stopper, s’approcha de mes lèvres et dévia au dernier moment pour me chuchoter à l’oreille que j’avais tous les droits sur lui ce soir. Ça je le savais déjà, son corps tout entier me donnait son autorisation depuis le début. Je souris à son baiser dans mon cou. Il s’éloigna de moi, ma main se sépara de son arrière train pour glisser sur son poignet, ensuite ses doigts pour attraper la cigarette qu’il avait allumé il y a peu. Elle était presque consumée, mais je tirai sur ce qu’il restait en le regardant aller s’exposer.
Ses chaussures, son pantalon tout rejoignit le sol hormis son slip. Dommage, la seule chose qui m’intéressait vraiment était caché sous le bout de tissu. Il s’installa, je fis quelques pas sur moi-même le temps de terminer sa cigarette et finis par m’approcher. J’écrasai le mégot dans le cendrier sur la table de chevet tout en posant mes genoux sur le matelas. J’enlevai mes chaussures en m’aidant de mes pieds et le rejoignis. Je me mis à califourchon sur lui, l’attrapai par la taille et le fis glisser pour que sa tête rejoigne l’oreiller. Mes lèvres s’approchèrent à leur tour de l’une de ses oreilles.
- Tu peux m’imposer des règles tant que tu veux mais saches que tu seras le premier à les déroger, Neal. Tu reviendras et en demandera toujours plus. Et je te donnerai ce que tu souhaites encore et encore jusqu’à ce que tu te lasses.
J’accompagnai mes paroles avec des baisers mais surtout ma main glissa vers son entrejambe. Je sentis l’élastique de son sous vêtement et le tirai vers ses cuisses pour libérer la bête qui s’y cachait. J’effleurai des doigts son sexe avant de le masturber. Doucement, sans trop de pressions juste pour qu’il se gorge de plaisir. De son cou, mes baisers migrèrent vers sa joue, son menton, ses lèvres. Je m’emparai d’elles avec fougue et désir. Mon autre main vint lui encadrer la mâchoire pour la soumettre entièrement à ma prise. Les choses se mettaient en place, se dessinaient enfin. Mon excitation grandissait à chaque fois que je sentais son membre se durcir entre mes doigts. J’avais envie de lui et je n’aurai pas la patience d’attendre cette fois. En espérant qu’il y en ait d’autre bien évidemment. Je fini par le lâcher pour me séparer de ma veste et mon haut. Je débouclai ma ceinture et mis pieds à terre pour faire glisser mon pantalon. Je n’avais pas de slip, pas ce soir. Si j’étais dans cette ruelle c’était pour pouvoir me déshabiller vite. J’attrapai ses jambes pour le faire glisser au rebord du lit. Mes mains agrippèrent ses cuisses pour le ramener jusqu’à moi. Pour le ramener à mon sexe tendu pour lui. Je me collai à lui tout en donnant des petits coups entre ses fesses avec mon membre. J’avais très envie de le prendre. Pourquoi j’attendrais de toute façon ? De ma main, je l’aidai à trouver le chemin de son anus pour enfin le pénétrer. Ce fut comme je m’y attendais, délicieux. Une main sur sa cuisse, l’autre sur sa hanche, j’avais la prise parfaite pour commencer mes vas et viens rapides. Je ne voulais pas être patient, je voulais l’entendre gémir, crier, voir ses expressions se pétrifier. Je voulais qu’il me supplie de continuer. Du plaisir je comptais lui en donner mais aussi en recevoir. Rien que sa respiration saccadée me mettait dans tous mes états. Je me penchai vers lui pour déposer mes mains sur le matelas, le laissant serrer ses jambes autour de mes hanches. Je voulais aller au plus profond de lui, mes coups de reins se firent plus court, violent, accompagnés par mes gémissements étouffés. Je gardais tout de même un rythme décent pour ne pas lui faire mal. Ce n’était pas le but. Le rendre fou, cochon, ça c’était ce que je désirais. Et je pensai que j’allais l’atteindre à un moment ou un autre… Je l’espérais.
