J'ai l'impression de toujours être en train de faire des courses ces temps-ci, que ce soit au supermarché, à la pharmacie ou même au centre-commercial, je crois que c'est presque devenu un passe-temps. Pas que j'ai envie de le faire, mais je crois qu'il s'agît simplement d'une nécessité en fait. C'est peut-être ça au final la vie d'adulte, être toujours en train de courir après un bien matériel qui est pourtant nécessaire pour nous. Bref, je devais me rendre au supermarché pour acheter quelques ingrédients qui me manquaientpour me faire à manger. Malgré le temps de merde, je décide de sortir tout de même de chez moi et d'emprunter les petites rues avec ma voiture tout en roulant très tranquillement. Aussitôt arrivée dans l'établissement, j'entre et tente de faire mes courses le plus rapidement possible afin de retourner chez moi avant que les routes soit pire qu'elles le sont en ce moment. Dans une allée du supermarché en train d'hésiter entre deux produits, j'entends un bruit incroyable et sans même avoir le temps de comprendre de quoi il s'agît, je me retrouve au sol, prise au piège sous un morceau de je-ne-sais quoi. Putain c'est le toit qui vient de tomber? Je ressens instinctivement une douleur sur une de mes jambes, la droite plus précisément et du mieux que je peux, je tente de me libérer de ce gros morceau qui se trouve sur moi présentement, mais positionné comme je le suis, je suis incapable d'y arriver. J'entends des gens et quelques cris. J'aimerais pouvoir aider les gens plutôt que d'être au sol en ce moment. C'est dans ma nature de vouloir toujours aider, surtout lorsque je sais pertinemment qu'ils ont probablement plus besoin d'aide que moi. Enfin. Dis la fille qui a la jambe prise sous une structure encore inconnue. « Merde! » M'écriais-je sans aucun but précis. Je suis bien consciente que les autres gens qui se retrouvent dans le supermarché sont situées dans des rangées un peu plus éloigné de la mienne et qu'ils ne peuvent certainement rien faire pour m'aider en ce moment, tout comme je ne peux rien faire pour eux non plus.
J’ai l’habitude d’avoir mal. Enfin, j’avais l’habitude. De blessure par balle, des membres cassés, déboités, des entailles profondes qui nécessitaient des points de sutures…Toute ma vie j’avais eu ma dose de douleur. Parfois plus horribles que certaines. Mais ce morceau de métal dans la jambe m’arrachait une décharge électrique dans toute ma jambe. Je ne pouvais clairement pas bouger, et je supposais que lorsqu’on allait m’aider à sortir de là, j’allais forcément encore plus douillé. Ma voix faible était le seul pouvoir que j’avais pour que quelqu’un me vienne en aide. « S’il vous plait, à l’aide ! » Je réitérais ma détresse, voyant que personne ne se décidait. M’avaient-ils entendu au moins ? J’entendais des voix, mais avec le bruit assourdissant que faisait le vent qui s’engouffrait, j’avais un doute. Les minutes semblèrent très longues avant que la voix d’un jeune homme ne me parvint : « Je vais vous aider » J’acquiesce, il me voit à peine. Ils étaient accompagnés d’un petit garçon et d’une femme, tous deux semblaient avoir mon âge. A mesure qu’ils soulevèrent le bloc d’étagère, j’eus l’impression que ma jambe s’arrachait avec, ce qui m’arracha un cri perçant. C’est la jeune femme qui me tira pour me dégager définitivement de dessous le bloc de métal. « Est-ce que ça va ? Vous pouvez bouger ou pas ? » Je secoue la tête, à bout de souffle. Ma jambe me martyre et au vue de la traînée de sang que j’ai laissé, ça n’augure rien de bon. « Je suis pompier » finis-je par dire en grimaçant pour relever mon buste. « Vous pouvez me trouver une serviette ou quelque chose similaire ? Il faut que j’fasse pression. » Sinon j’allais perdre mon sang en quelques grosses minutes, la vue du sang effrayant le gamin. Les deux adultes se regardèrent et acquiescèrent avant de regarder autour d’eux. C’est la jeune femme qui s’éloigna plus pour trouver ce dont j’avais besoin. « Votre ceinture » dis-je au jeune homme qui n’hésita pas à me la passer. Lorsqu’elle revint avec ce dont j’avais besoin, je la remercie : « merci, ça fera l’affaire » Je grimaçai tout en essayant d’enrouler ma jambe dans ce torchon de cuisine. « Vous pouvez me le tenir ? » Les mains du jeune homme arrivèrent aussitôt pour m’aider à ce qu’il ne bouge pas. La minute d’après, je le cédais avec sa ceinture. Ça fera l’affaire le temps d’aller rejoindre l’hôpital.
Non ça ne va pas. Ça ne va vraiment pas ! Un putain de toit vient de leur tomber dessus et sa jambe lui fait mal. Sans compter que ça saigne. Ça saigne vraiment beaucoup et elle ne veut pas imaginer ce que ça va donner quand ce truc lui sera retiré du mollet. Cette simple pensée lui retourne l’estomac et malgré le froid qui s’abat dans le supermarché, elle a chaud. Son cœur se met à battre bien trop vite et sa respiration devient difficile. En plus de ça, elle tremble. Elle a déjà été blessée, elle sait que son corps essaye de tout couper pour l’aider, sauf qu’il en est hors de question. Ce n’est pas le moment de s’évanouir. « J’ai connu mieux. » Finit-elle par grommeler avant de voir l’écharpe de Maze contre son arcade. « Ça n’a pas l’air joli non plus ce que tu as. » La prochaine fois, elles se feront livrer c’est tout. En attendant, avec l’aide de la jeune femme, elles parviennent à s’éloigner des étagères qui grincent dangereusement, rejoignent un groupe non loin avec une personne aussi mal au point. « Vous avez une idée d’un endroit où on pourrait se mettre à l’abri ? Loin du froid et des étagères de préférence. » Elle se retient de dire qu’elle voudrait un endroit où ils ne vont pas soit mourir de froid, soit mourir écrasés lorsque son regard se pose sur un gamin qui ne doit pas être plus vieux que sa fille. Inutile de l’effrayer plus qu’il ne l’est déjà. « Il y a peut-être d’autres personnes à aider mais je vais surtout être un boulet. » Dit-elle en désignant sa jambe. « T’es sûre que ça va ta tête ? Je peux essayer de tenir toute seule. » Ça va faire mal, mais le sang qu’elle voit sur le visage de Maze l’inquiète plus que l’éclat de verre dans sa jambe.
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A NY depuis : toujours, NY est sa terre natale, celle qu'il ne quitterait pour rien au monde.
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Orientation sexuelle : son coeur balance pour les femmes aux multiples défauts.
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Leonel Shacklebolt a posté ce message Jeu 7 Fév 2019 - 10:16#
Malgré l’adrénaline, la moindre parcelle de ton corps ressent le froid qui s’engouffre depuis le toit effondré du supermarché. Le vent martelant la moindre structure provoque un bruit épouvantable rappelant sans cesse dans quel genre de situation vous vous trouvez actuellement. Accompagné de @Lisa Jennings et de Martin, vous soulevez le métal, qui permet à @Kate Nightingale de pouvoir se libérer de ce piège. C’est uniquement à ce moment que tu compris l’importance de la situation. « Martin, tu veux bien te mettre dans mon dos, et sers moi fort. » Tu ne veux pas qu’il en voie davantage. La jeune femme présente une plaie ouverte, et elle perd assez de sang pour te faire blêmir. Tu as toujours détesté ça. Mais elle semble s’y connaître, elle dit être pompier. Ça te rassure, au moins tu sais qu’il y a quelqu’un qui sait régir dans des situations pareilles. Et lorsqu’elle te demande ta ceinture, tu ne réfléchis pas une seule minute, tu la desserres, l’enlèves et la lui donnes. « Tenez. » L’autre jeune femme revient, un torchon à la main. Kate te demande alors de venir l’aider, d’appuyer sur le torchon afin qu’elle puisse le compresser à l’aide de la ceinture. Toujours ton frère cramponné à toi, tu te penches et détournes le regard. Une sensation d’envie de vomir s’empare de toi, mais tu tiens bon. Non, t’essayes d’être fort et de montrer que tu gères la situation. Une fois la ceinture mise en place, tu ne perds pas une seule seconde pour enlever tes mains, et essuies le sang que tu as sur les mains sur ton jean. Tu t’empares de Martin, le prends à nouveau dans tes bras. « Je vais vous aider à vous lever, attrapez mon épaule. » Lisa en fait de même, et t’aide à soulever la blessée. Pendant ce temps, deux autres jeunes femmes viennent vous rejoindre. @Mazikeen Mallari et @Calista Vryzakis ne sont pas en si bon point non plus. Finalement, les Shacklebolt s’en sortent plutôt bien. « Les bureaux ? C’est peut-être sûr comme endroit. Et avec un peu de chance, il doit y avoir un chauffage. » Tu te dis que c’est une bonne idée, un endroit bien protégé. Martin doit se trouver là-bas, il est hors de question qu’il soit davantage exposé au danger. « Martin, grime sur mes épaules, s’il te plaît. Et mets-toi en boule. » L’enfant passe ses bras autour de ton coup et se hisse à l’aide de ton bras sur l’épaule la plus proche et enjambe ta tête pour se poser à cheval. Il te sert fort. Ton front se retrouve littéralement compressé. « Vous voulez que je vous aide ? » C’est dans des moments comme celui-ci que tu regrettes une musculature de bœuf.
« Tu restes ici, tu ne sors pas Duncan. Je reviens. » Pompier dans l’âme, presque depuis ma naissance, j’ai cette tendance à prendre au sérieux la moindre alerte qui tombe, comme celle que l’on vient d’avoir. Seulement, une demande de mon fils me pousse à quitter mon appartement, pour me rendre au supermarché. J’ai conscience que c’est risqué, que ce n’est pas une bonne chose, mais pour lui, pour l’amour que je lui porte, c’est quelque chose que je fais, puis après un regard sur dehors, j’ai encore un peu de temps devant moi, de mon simple avis. C’est pour cette raison que je me retrouve dans les allées du supermarché, les mains qui commencent à se remplir des produits qu’il me faut, me faisant avoir comme à chaque fois. Pas le moindre panier avec moi, pas le moindre sac. Pourquoi faire ? Je prend trois fois rien. C’est ce que je me dis à chaque fois. Être rapide, pour me retrouver chez moi auprès de mon fils. C’est ce que je veux faire, mais je ne peux m’empêcher de stopper mon pas, lorsque mon regard se poser sur une personne qui est entrée dans ma vie et avec qui notre dernière entrevue c’est terminée de façon .. Etrange. Je suis mitigé entre l’envie de partir, elle ne m’a pas vu, j’en ai conscience et l’envie d’aller lui parler, mais pour lui dire quoi ? Je n’ai pas le temps d’y réfléchir, un bruit sourd, un regard au dessus de moi, puis à nouveau en direction de Camila. Je n’ai pas le temps d’agir, je suis comme bloqué sur place, revivant une situatio du passé, un passé très proche. C’est un éternel recommencement. Je n’ai même pas le temps de me le dire, qu’une partie du supermarché vient s'effondrer, que les fondations du toit viennent céder. « Camila ! » Il m’a fallu quelques secondes, celles pour comprendre que je me retrouve au sol, que l’alerte ne m’a pas laissé le temps de venir ici et de rentrer. Comme beaucoup, je suis sonné par ce qu’il vient de se passer, mais rapidement, les images se mélanges. Entre celles qui viennent d’avoir lieu sous mes yeux, celle de l’intervention responsable du décès de ma femme. Les deux cas sont beaucoup trop similaire, je suis en train de tout mélanger. Je ne fais pas attention à la douleur, je ne prend pas cas de cette blessure, venu m’ouvrir l’arcade qui est en train de saigner. Je m’avance, pour venir la rejoindre, pour poser mes mains sur ce bloc qui est en train de coincer sa jambe. « Camila .. » Dis-je remplis d’inquiétude, de peur et de stress. « Camila, regarde moi .. » Une demande, qui ressemble beaucoup à un supplice, ayant cette impression écrasante et étouffante de revivre en boucle cet éternel drame. Tout est en train de se mélanger dans ma tête, j’ai conscience que c’est le lieutenant que j’ai sous les yeux, que c’est à elle que je suis en train de parler, mais mes souvenirs se mélangent, ils me permettent de revoir ma femme, inconsciente, une fois que cette explosion a eu lieu, une fois qu’elle a perdu la vie. Mon coeur bat fort, il bat très très fort, j’ai peur, je suis terrifié, ce qui me permet de prendre sur moi, c’est mon expérience, si je peux vraiment dire que je prend sur moi.
Une partie du toit s'est effondré sur la moitié du supermarché, causant certainement d'autres blessés que moi et tout ce à quoi je peux penser en ce moment, c'est surtout au fait que normalement je devrais être celle qui aide les gens au lieu de me retrouver sous un bloc qui se trouve directement sur ma jambe. Je pense au fait que je n'aurai définitivement pas dû sortir de chez moi dans cette température et que ce gros incident au supermarché en est une preuve incroyable. Je regarde autour de moi, je ne vois personne, mais j'entends des voix. Je voudrais tellement me lever et m'assurer que tout le monde va bien, mais je suis incapable de bouger et de toute manière, je ne veux pas le faire par peur d'empirer mon cas. Ma jambe me fait terriblement mal, mais j'ai énormément d'endurance, je ne me soucie donc pas vraiment de cela pour le moment. Voilà que j'entends mon prénom et je n'arrive pas à voir d'où cela peut-il provenir. J'ai l'impression de voir un peu embrouillé, comme si ma vision avait pris un coup elle aussi. Je cligne quelques fois mes yeux avant de finalement l'apercevoir lui devant moi. Connor Coleman, ce pompier avec lequel, j'admets avoir une relation plutôt compliqué depuis notre dernière rencontre à mon appartement. « Connor... » Sa voix grave et masculine qui prononce mon prénom, qui me supplie presque de le regarder, et comment résister à des beaux yeux bleu océan comme les siens. J'ouvre mes yeux un peu plus et c'est beaucoup plus clair. L'inquiétude dans ses yeux, me fait légèrement froncer les sourcils, surtout qu'au même moment je vois cette coupure à l'arcade et le sang qui en sort. Visiblement, cette blessure est le dernier de ses soucis puisqu'il est devant moi et qu'il veut m'aider. Voyant la détresse dans ses yeux, je comprends que cette situation est bien loin de lui plaire et comme lui, je ne m'inquiète plus de moi, mais plutôt de lui en venant attraper son bras le regardant droit dans les yeux comme pour le rassurer. « ... hey, je vais bien.. toi en revanche.. » Dis-je en venant déposer délicatement ma main là où se trouve le sang afin de pouvoir lui montrer. Je ne sais pas pourquoi il semble vivre une petite détresse intérieur, mais je suis là pour le rassurer. J'arrive à attraper mon sac à main avec difficulté et prend un mouchoir qui s'y trouve afin de pouvoir au moins, éponger le sang sur sa blessure. « Décidement, le destin fait bien les choses dernièrement.. » Je parle évidemment du fait qu'il soit présent dans le même supermarché que moi au moment où le toit s'est effondré. D'autant plus que, quelques minutes auparavant je pensais bien être toute seule dans cette section du supermarché. Un sourire se dessine délicatement sur mon visage alors que je regarde le beau brun. Il faut dire que je ne suis pas déçue de le trouver là, devant moi.
Je ne peux expliquer ce qui est en train de ce passer dans ma tête, tout est en train de se mélanger, j’ai bien conscience que c’est Camila que je viens de rejoindre, non sans avoir eu besoin, de me frayer un chemin jusqu’à elle. Tant de similitude avec ce qui est en train de se passer, que je ne contrôle pas mes émotions, que je suis guidé par mon coeur qui est en train de se serrer et de craindre de vivre une nouvelle fois la même épreuve. C’est vrai, Camila n’est pas Hannah, je ne suis pas marié au lieutenant, nous ne sommes même pas en couple et nous nous connaissons à peine, mais je ne peux ignorer cet écart que l’on s’est offert l’autre soir. Celui que je me reproche suffisamment depuis, que ce soit dans ma façon de m’être laissé aller, une faiblesse d’elle, comme de moi et la situation nous a échappé, mais également de la façon dont j’ai réagi en réalisant que c’était Camila Finazzi que j’avais dans mes bras, non pas Hannah Bradford Coleman. Tant de similitude avec ce mois d’avril en trop peu de temps, ma main sur l’épaule de Camila, je sens mon coeur loupa un battement, peut-être même une deuxième, en la voyant bouger, en croisant son regard, en entendant sa voix parvenir à mes oreilles. Un soulagement qui est de taille, qui modifie la ressemblance de la situation, quand bien même je laisse mon regard quitter le sien, observer l’ampleur des dégâts, de ce bloc qui est en train de coincer sa jambe. C’est un réflexe de pompier qui est en train de m’habiter, puisque je suis immédiatement en train de chercher de quelle façon, retirer ce poid qui la coince, sans le moindre matériel, parce que je ne suis pas en service. C’est en sentant sa main sur mon bras, que je reviens à la réalité, que je suis en train de réaliser ce qu’il vient de se produire, que mon coeur, comme mon esprit se décide à lâcher mes émotions. Je sens les doigts du lieutenant sur mon arcade, mais la douleur ne vient pas, malgré ma blessure, mon corps en opposition total avec ce qui est en train de se passer, me replongeant beaucoup trop dans ma souffrance, dans mon plus grand regret et ma plus grande peur. « Je vais bien .. Je vais bien .. » C’est un peu comme si j’essai de me convaincre moi-même, oui physiquement je vais bien, mais moralement, tout est en train de se mélanger, de réaliser un cocktail que je suis loin d’aimer à l’avance. « Est-ce que tu sens ta jambe ? » J’ai bien entendu ce qu’elle vient de me dire, je crois comprendre qu’elle parle de ma présence dans ce supermarché en même temps qu’elle, mais mon coeur, comme mon cerveau sont restés sur ces souvenirs bien trop douloureux, d’un destin qui est venu me retirer ma femme, me faisant revivre ces images de manière beaucoup trop violente avec cette tempête, maintenant encore. « On va sortir ta jambe de là-dessous, je te laisserais pas ici. » Dis-je, dans une conversation qui ne semble pas avoir de sens, du moins, dans ma tête elle en a, mais pour le lieutenant, je ne suis pas sûr qu’il y en est beaucoup. Ma main toujours sur son bras, mon regard est venu retrouver le sien, laissant mon coeur une nouvelle fois se serrer, l’entendre me parler, la voir réagir, poser mes yeux dans les siens, beaucoup trop de chose que j’aurais aimé vivre avec Hannah lors de cette intervention. Je ne contrôle pas mon corps, non, je ne contrôle pas mes émotions et ces quelques larmes qui commencent à apparaître sur mon visage, brouillant la vision de mes iris bleu. « On va sortir ta jambe de là .. » Une fois encore, je viens me répéter, comme déconnecté de la réalité, comme en train de lutter contre moi-même afin de reprendre le dessus, sans même m’en rendre compte, dans un automatisme, pour vaincre la prise de contrôle de mes émotion, de ma sensibilité.
Connor ne semble vraiment pas bien aller et j'ignore si c'est sa blessure qui le fait agir ainsi ou si c'est simplement la situation qui le rend mal. J'ai tenté de le rassurer. Je ne veux pas qu'il s'inquiète pour moi, je suis une grande fille, oui j'ai mal, mais je vais définitivement survivre et je sais qu'il est là pour m'aider. Du moins, c'est bien ce que je pensais avant de voir la panique dans ses yeux. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi il est ainsi. Je suis persuadée qu'il ne peut pas faire cela lorsqu'il s'occupe d'incendies et de victimes. J'espère sincèrement que ce n'est pas le fait d'être avec moi qui le rends mal à l'aise. Je sais que notre relation n'est pas parfaite et que nous avons eu un petit écart lors de notre dernière rencontre, mais je ne veux pas non plus qu'il se sente mal en ma présence. J'ignore vraiment ce qui se passe dans sa tête, s'il a presque couru pour venir m'aider c'est que forcément, il ne me déteste pas autant qu'il me détestait lors de notre première rencontre et heureusement. Je ne sais pas quoi faire pour le calmer, je veux simplement qu'il respire profondément, qu'il se concentre sur lui avant de tenter de vouloir m'aider puisque étrangement, c'est moi qui se retrouve la jambe coincée sous un bloc et c'est lui qui a presque de la difficulté à respirer. Connor me confirme qu'il va bien, mais je doute fortement qu'il me dise la vérité. Il tente de ne pas perdre la face et de montrer que tout va bien, mais son comportement me projette totalement le contraire. Ma main toujours sur sa blessure, je tente d'éponger le plus de sang que je peux en m'approchant comme je peut de lui puisque je ne veux pas bouger et risquer de me faire encore plus mal à la jambe. « Elle n'est pas dans la meilleure position qui soit, mais oui, je la sens un peu. » Dis-je tentant de détendre l'atmosphère un peu. Je ne dis pas totalement la vérité puisque, à vrai dire, je ne sens pas réellement ma jambe, je suis incapable de la bouger. Et même si j'avais la possibilité de le faire, je sais que je dois tenter de la laisser immobile pour ne pas aggraver la situation. Mon regard le quitte pas. Je regarde ses gestes, il semble perdu, il ne sait plus quoi faire. Tout ce qu'il souhaite c'est de pouvoir m'aider comme il peut, mais il n'a rien pour soulever ce bloc. Il n'a pas en sa possession les outils qu'il utilise normalement et honnêtement, je ne sais pas comment il va s'y prendre pour me libérer de cette chose. Je m'approche à peine de lui et pose mes mains sur son visage en le regardant droit dans les yeux alors qu'il cherche toujours une solution et qu'il évite mon regard. « Connor... Connor regarde-moi. » Un ton plutôt ferme, mais qui se veut être rassurant. Je veux qu'il prenne le temps de respirer avant de tenter de tous les moyens possibles de sortir ma jambe de là. Le toit pourrait très bien continuer à tomber et je ne veux pas être encore la victime d'un de ses morceaux, mais je sais qu'il n'arrivera à rien s'il ne se calme pas un peu et je m'inquiète pour lui. Sa main sur mon bras, je sens cette nervosité en lui et n'arrive toujours pas à comprendre. Serait-ce parce qu'il a peur de me perdre comme il a perdu Hannah? Je ne pense pas. Je ne suis tout de même pas si importante dans sa vie. Bon, il est évident qu'il ne souhaite aucun mal à personne, mais tout de même. Son regard fuyant vient finalement se plonger dans mes yeux et je vois les siens se remplir d'eau. Une larme coule sur sa joue. Ma main déjà présente sur son visage, je viens l'essuyer et m'approche un peu plus. « Connor, respire tout va bien aller, je te promets.. Je vais bien, ne t'en fais pas pour moi. » Bon, je ne vais pas si bien que cela, mais c'est tout moi ça. M'inquièter pour les autres alors que bien souvent, je ne me porte pas bien moi-même...
La vue du sang, Lisa y était habituée – quand on avait passé une grande part des années de sa vie à se former dans un hôpital, à vouloir sauver des vies et aider des gens, c'était difficile d'oublier cette vocation. Revenue à New York, elle avait même hésité, évidemment à se retrouver un job similaire ; mais tout ce qu'elle avait enduré à Seattle, les derniers mois qu'elle avait passés là-bas, aussi pénibles d'un point de vue professionnel que personnel, l'avaient convaincue de faire table-rase. Aujourd'hui, elle s'en sortait bien, non ? Elle gagnait plus d'argent que si elle était restée infirmière – et quelque-part, ces savoirs qu'elle avait ingurgités pendant ses études et ses années de pratique, c'était comme le vélo. Ça n's'oubliait pas comme ça. Certes, elle n'avait jamais été médecin à cent pour cent, elle n'avait jamais été chirurgienne prenant toutes les décisions avec un aplomb incroyable. Elle avait simplement été infirmière – mais déjà en n'étant rien que ça, aux urgences, on en voyait passer, des cas. On voyait aussi son lot de décès, d'échecs cuisants, de cas qui pourraient très bien faire monter la panique en un rien de temps. Définitivement, le plus dur à apprendre quand on voulait sauver des vies, c'était à garder son sang-froid en toutes circonstances.
Alors qu'ils extirpaient la blonde de son tas de décombres, qu'elle lâcha un cri perçant- les pensées de Lisa allèrent principalement vers le gamin qui accompagnait l'homme qu'elle avait trouvé en premier. Martin de ce qu'elle avait entendu : le pauvre allait en faire des cauchemars, et si ç'avait été un de ses fils à la place de cet enfant, elle aurait même fait en sorte qu'il voit un professionnel bien rapidement. Et devant la flaque de sang, tous ses instincts se réveillèrent : heureusement pour tout le monde, la jeune femme ne perdait pas son sang à flots, par giclées qui alarmantes qui pourraient indiquer que sa vie s'écoulait bien rapidement sur le carrelage crasseux d'un supermarché à moitié dévasté. Non- probablement une hémorragie veineuse que conclut la brune dans un coin de sa tête, une pensée que l'autre femme eut aussi, sans doute, puisqu'elle annonça qu'elle était pompier. Elle aussi, avait dû en voir des choses. Pas la peine de discutailler – le réflexe de la blonde fut le bon, et Lisa partit à la recherche d'un linge pour l'aider. Et dans sa tête déjà, s’alignèrent chacun des pas à accomplir dans un cas comme dans l'autre. Évidemment, l'idéal serait de trouver un moyen de contacter les secours et de l'emmener à l'hôpital- mais alors que le vent battait frénétiquement dans les cheveux de la brune, l'évidence était qu'ils étaient probablement déjà dispersés aux quatre coins de la ville, et qu'en plus, il était impossible de savoir s'ils étaient vraiment accessibles pour des secours. « Je suis désolée mais on va devoir vous déplacer quand même. On n'peut pas rester ici, au cas où ça s'effondrerait encore. » qu'elle annonça à la blonde alors qu'elle plaçait son propre garrot, et que Lisa, elle, par réflexe, l'aida à bien le placer, à bien le serrer, à vérifier si la pression était suffisante. S'ils avaient de la chance, l'hémorragie s'arrêterait bien assez tôt. Si non. La femme avait l'air pale au naturel, mais déjà alors que les secondes s'écoulaient, Lisa remarquait son visage blafard, symptomatique de sa perte de sang. C'était une mauvaise idée de la relever, sans conteste – mais avaient-ils vraiment le choix ? Dans leur mouvement, Lisa reconnut une voix familière, levant les yeux pour reconnaître Calista- elle lui offrit un vague sourire ; définitivement, elles se retrouvaient toujours dans des situations de crise en ce moment. « La première chose à faire est de trouver un endroit pour les blessés. Après on pourra toujours chercher les autres... » qu'elle annonça, prenant une directive pour le coup, son regard passant de la plaie de Calista, au sang sur le visage de la brune qui l'accompagnait. Un endroit chaud, avec assez de place pour que la blonde se couche à nouveau, histoire de limiter au maximum le saignement. « Est-c'que quelqu'un sait où sont les bureaux ou n'importe quoi d'autre de ce genre ? » force était d'admettre que la Jennings, elle, quand elle venait ici, c'était généralement en chronométrant précisément son temps, et elle ne faisait pas attention à tout ce qui dépassait les étalages de produits. Ça déjà, et en plus, ils avaient tous été plutôt déboussolés par les récents événements.
nightgaunt
