Invité a posté ce message Lun 15 Avr 2019 - 16:23#
Je m’appelle Oliana et je suis votre fille. Cette phrase se répète encore et encore dans ma tête, comme une litanie. Je m’appelle Oliana et je suis votre fille. Je revois son visage doux, mélange entre l’enfance et son côté femme qui ressort doucement. Ce regard clair, ses similitudes entre elle et moi. Entre elle et … Billie. Ça m’a frappé comme une évidence. Je n’ai pu avoir d’enfant avec aucune autre femme – Ryleigh étant hors compétition. La prudence est mon maître mot et même lorsque mes conquêtes s’enchainaient un peu plus, entre ma rupture avec Bille et ma rencontre avec Ryleigh, je sais que je n’ai jamais pris le risque de mettre une femme enceinte. Les deux seules qui ont porté mon enfant, je sais qui elles sont. Et la première … je ne l’ai pas revu depuis des années. Je mentirais si je disais ne jamais avoir pensé à elle depuis Hawaii. Il y a des relations comme la nôtre, qu’on n’oublie pas. Son premier amour, une relation qu’on s’imaginait être éternel. Pas un seul instant je n’aurais pensé que cet enfant que nous n’avons pas pu élever à l’époque apparaitrait sur le pas de ma porte un jour, convaincue d’être mon enfant et faisant preuve d’un tel courage que je ne m’en remets toujours pas. Très honnêtement, je n’ai pas appris grand-chose. Simplement qu’elle a perdu ses parents adoptifs et qu’elle voulait retrouver ses parents biologiques. Billie et moi. Ensuite, j’ai dû partir, couper court à la conversation pour rentrer chez moi plus tard et y penser à nouveau. J’aurais pu appeler Alexys pour lui en parler, avoir ses conseils, seulement je suis encore trop abasourdi. Je m’appelle Oliana et je suis votre fille. Qu’est-ce que je suis supposé faire ? L’accueillir dans ma vie alors que cette dernière est quelque peu chaotique, que j’essaye tout juste d’y remettre de l’ordre ? La repousser parce que ça vaut mieux pour elle ? Je n’en ai pas la moindre idée. La seule chose dont je sois certain c’est qu’il y a une personne avec qui je dois en parler : Billie. Trouver son adresse, ça n’a pas été difficile. Son nom est aussi connu que le mien et il m’a suffi de contacter mon agent pour savoir où elle habite. Une jolie maison dans le nord de Williamsburg devant laquelle je me tiens, appuyé contre ma voiture avec laquelle je suis venu. Les mains dans les poches de ma veste, je fronce les sourcils, tente de rassembler mon courage avant de me décoller de mon véhicule et de traverser la rue qui me sépare des petites marches menant au perron de l’habitation. De quelle manière vais-je être accueilli ? Excellente question. Des années que nous ne nous sommes pas revus même si nous vivons dans la même ville. J’entends sa voix quelques matins à la radio mais son beau visage, je ne l’ai pas revu en vrai depuis notre rupture. Inspirant un bon coup, j’appuie sur le bouton poussoir de la sonnerie, angoisse quelques instants avant qu’elle n’ouvre et que je me mette à parler sans m’en rendre compte. « Il faut qu’on parle. » Voilà les seules paroles brillantes que je suis capable de lui dire alors que mon regard admire son visage toujours aussi séduisant et qui me propulse des années en arrière. Je m’appelle Oliana et je suis votre fille.
Invité a posté ce message Mer 17 Avr 2019 - 22:43#
TELL THE WORLD SHE'S COMING HOMe
Let the rain wash away All the pain of yesterday
C’est exténuée que je lâche mon sac à main sur le canapé et que j’enlève les hauts talons que je porte depuis ce matin. J’ai enchainé toute la journée, entre antenne, interview off, couverture d’évènements. J’ai beau ne pas être passionné par la radio, c’est devenu quand même quelque chose que j’aime faire. Ça permet d’oublier tous les tracas de ma vie actuelle, si bien que pendant toute la journée, mes pensées ne sont aucunement partie envers Oliana. Cette fille – ma fille – que j’avais mis au monde quelques années auparavant et qui était venu toquer à ma porte pour me retrouver. Si j’avais pu la nommer, j’aurai sans doute choisi un nom Hawaïen qui me plaisait tant à l’époque. A contrario, c’est un prénom Irlandais qu’elle a reçu par ses vrais parents. Ceux qui l’ont élevé…ou qui auraient dû l’élever. L’aurais-je abandonné si j’avais su qu’ils allaient mourir des années plus tard et qu’elle se retrouverait dans le système des enfants orphelins ? Aurais-je eu la force de me rebeller contre mon père, protecteur et contrôleur de ma vie à l’époque ? Oh, je ne sais pas. Je ne sais plus. J’attrape un verre, y verse du vin et vint m’asseoir sur le canapé alors que la maison est silencieuse. Seul Ikaika, mon bébé labrador, arrive en courant après m’avoir entendu et s’aventure sur le canapé où il me lèche déjà le visage. « Doucement, Ikaika » dis-je en m’arrachant un sourire. Je tente de la faire redescendre et elle ne m’écoute que lorsque je lui fournis assez de caresses. Pour une angoissé comme moi, on m’avait conseillé de prendre un chat, mais étant plus chien que chat, j’avais décidé d’adopté cette petite boule de poil. Heureusement que Dani avait été d’accord. Je vivais avec elle depuis maintenant plus de 5 ans – ma situation devait être temporaire, mais je n’ai jamais réussi à partir : parce que son chez-elle est immense et que Dani est devenu une amie trop proche pour moi. Cela dit, je ne lui ai pas encore raconté qui avait frappé à la porte l’autre jour. Sans doute par peur, ou parce que je ne réalise pas encore. La sonnerie retentie me faisait presque sursauter. Décidemment, cette sonnerie, je ne l’aime pas en ce moment. Je pose mon verre sur la table basse avant de me lever Ikaika dans mes pattes. Lorsque je regarde par l’œillette, mon cœur s’accélère. Je savais que ce moment arriverait, mais je ne m’étais pas encore faite à l’idée. Visiblement, Oliana avait fait exactement pareil : elle avait sonné à sa porte. Main toujours sur la porte, je prends plusieurs grandes inspirations avant d’ouvrir. La prestance que Logan Winston n’a pas changée. Il pourrait avoir pris des rides, avoir des cheveux gris, il sera toujours aussi séduisant. Mais malheureusement pour moi, Logan est toujours dans ses belles années. « Il faut qu’on parle » Sa voix est distante, trop rude. Mon regard le détaille de haut en bas avant de me faire revenir à la réalité et de me pousser de l’entrée. « Entre. » On sait tous les deux de quoi on a besoin de parler, mais j’ai peur de l’issue de cette conversation. Parce que si à l’époque je n’étais pas prête d’être mère, je ne le suis toujours pas.
Invité a posté ce message Jeu 18 Avr 2019 - 19:01#
De quelle manière doit-on réagir à quelque chose d’aussi surprenant ? Jamais je n’aurais imaginé ouvrir ma porte un jour et voir sur le pas de celle-ci une fille prétendant être la mienne. Des années que je n’ai pas pensé à tout ça, des années que j’ai enfoui ce secret au plus profond de mon être pour y penser le moins possible. Il y a cette part de culpabilité que je ne voulais plus ressentir, faire taire cette petite voix qui me répétait que j’aurais pu en faire plus. J’étais jeune mais assez mature pour gérer la situation autrement. Je ne l’ai pas fait et même si je n’ai pas eu le choix, que je n’ai pas eu mon mot à dire, je m’en suis longtemps voulu jusqu’à passer à autre chose. J’ai refait ma vie même si, par moment, je me suis laissé imaginer ce qu’aurait pu être celle-ci si j’avais élevé mon enfant. Malgré ça, je pensais ça derrière moi et maintenant … eh bien je ne sais plus. Je ne sais pas quoi penser, je n’arrive pas à faire taire le sentiment que je suis responsable de la douleur par laquelle elle est passée en perdant ses parents adoptifs. Par-dessus tout, il faut que j’en parle, que je m’assure qu’elle va bien. Parce que c’est à elle que j’ai pensé dès que mon regard s’est posé sur Oliana. J’ai immédiatement pensé à Billie. Si elle est allée la voir en premier, je ne doute pas qu’elle a dû être chamboulée et c’est à deux que nous devons gérer cette situation, à deux que nous devons réfléchir à la suite des évènements. Oliana n’est pas venue simplement pour nous dire que nous sommes ses parents, elle veut trouver cette famille dont elle a été privée, sans doute comprendre pourquoi elle l’a été et j’ignore comment je vais gérer tout ça. La seule décision que je suis capable de prendre et de débarquer chez Billie sans crier gare, l’estomac noué par l’angoisse de la revoir en chair et en os après des années. Et lorsque la porte s’ouvre sur elle, je mords l’intérieur de ma joue. Toujours aussi belle, toujours aussi attirante. Merde, j’ai beau tout vouloir faire pour récupérer mon ex-femme, je ne peux pas nier que là, tout de suite, j’éprouve une sacrée attirance pour une autre. Mais ce n’est pas la raison de ma présence et je me reconcentre là-dessus. « Entre. » Me dit-elle en se décalant pour me laisser entrer. Je m’exécute, observe la maison dans laquelle elle vit et qui est plus que charmante. Plus grande que mon appartement, mais sans doute aussi cher que celui-ci. J’avance encore un peu puis me tourne vers elle. « Je suis désolé de débarquer à l’improviste mais j’ai eu la visite surprise d’une fille de dix-neuf ans, Oliana … » J’évite d’ajouter qu’il s’agit de notre fille. Billie le sait mais, surtout, le dire à voix haute rendrait tout ça trop réel et je ne suis pas certain d’être prêt pour ça.
Invité a posté ce message Ven 19 Avr 2019 - 15:56#
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Let the rain wash away All the pain of yesterday
Le revoir me fou une claque. J’ai évité depuis toutes ses années le moindre de ses films – sans doute par habitude que pour me blessure au fil du temps. Mais son visage placardé parfois partout, entre les journaux, les promos de ses films ou entendre parler des inconnus sur son dernier rôle, c’est mon quotidien. Je n’y fais plus attention, parce que c’est une sombre partie de ma vie que j’aimerais oublier : c’est peut-être d’ailleurs pour ça que je fais tout mon possible pour ne pas le croiser. Il me rappelle mes mauvaises décisions, mes blessures et ma pire honte. Une période où j’étais faible et perdue, où mes angoisses prenaient souvent le dessus et où je me laissais guider par mes parents parce que l’inconnue me faisait flipper. Aujourd’hui, j’ai surmonté tout ça ; je suis plus forte, plus femme. Mais me replonger dans ses souvenirs ne me plait guère. Forcément, l’avoir devant moi de son 1m91 me fait froid dans le dos. Je sais simplement pourquoi il est là – et la raison ne m’enchante guère. Je sais aussi que je ne peux pas y échapper. Comme quoi le karma nous revient forcément en pleine gueule. Lorsque je l’invite à entrer, je tente de prendre une grande inspiration en refermant la porte sans qu’il ne me voie. « Je suis désolé de débarquer à l’improviste… » Visiblement, c’est de famille. A cette pensée, mon estomac se resserre. Calme-toi, Billie. « …j’ai eu la visite surprise d’une fille de dix-neuf ans, Oliana… » Elle l’a donc fait. Elle est donc partie le voir lui aussi, après m’avoir expliqué son histoire. Je ne sais pas ce qu’elle recherche, précisément. Elle dit vouloir simplement nous connaître, retrouver une famille, mais je ne suis pas certaine que c’est ce qu’elle trouvera. Pour preuve, Logan et moi ne nous sommes pas vus depuis 18 ans. Chacun a sa vie, ses nouvelles attaches. Loin de la famille qu’Oliana veut trouver. « Je sais » dis-je simplement le contournant pour venir m’aventurer dans le canapé. Je m’installe sur le canapé où je m’assois, oubliant toutes mes bonnes manières. C’est ce que Logan a le don de faire sur moi : me faire perdre tous mes moyens. Pourquoi diable a-t-il encore cette emprise hein ? Ikaika s’aventure près de Logan, renifle ses pieds et aboie pour le faire comprendre qu’il est là lui aussi. Je ne sais pas quoi dire, quoi lui dire. A vrai dire, toute cette situation me dépasse complètement.
Invité a posté ce message Lun 22 Avr 2019 - 20:57#
De tout ce qui s’est passé dans ma vie, pas un instant je ne me suis attendu à ça, à ce que cet enfant que je n’ai pas eu le droit d’élever il y a dix-neuf ans débarque dans ma vie et m’annonce être ma fille. Je ne m’attendais pas non plus à devoir renouer avec Billie parce que … eh bien peut-être parce que c’est encore un peu douloureux, même après tout ce temps. Ma vie, je l’ai refaite. J’ai continué d’avancer, je me suis posé puis marié, j’ai eu un petit garçon et malgré ça, il y a toujours eu cette part de moi coincée à Hawaii, avec elle. Des souvenirs auxquels je ne veux pas trop repenser parce que ça ne sert à rien hormis me faire du mal. Là … je n’ai plus réellement le choix. Face à moi, je reprends toute la douleur de l’abandon en pleine face, la peine d’amour du gamin que j’étais à l’époque et qui s’imaginait déjà faire sa vie avec celle qu’il voyait comme étant la femme parfaite. Le rêveur que je ne suis clairement plus. Tout d’abord aussi silencieux qu’elle peut l’être, elle me laisse finalement pénétrer dans sa maison que je détaille comme je l’ai fait avec elle puis elle passe devant moi et se laisse tomber sur le canapé. « Je sais » Les yeux plissés, je reste debout comme un idiot un instant puis prends le droit de m’installer sur un fauteuil non loin du canapé sur lequel Bille se trouve. « C’est tout ce que tu trouves à me dire ? » Demandé-je d’un ton calme et sans véritable reproche. Je soupire et passe nerveusement une main sur mon visage. « Si elle n’était pas venue sonner à ma porte, t’es en train de me dire que tu n’aurais pas fait en sorte de me prévenir que ma … notre fille est en ville ? » Continué-je sans savoir si je suis agacé ou simplement complètement perdu. Est-ce qu’elle essaye de me faire comprendre que j’aurais pu ignorer encore des années qu’Oliana est à New York, risquer de la croiser dans la rue sans même savoir que c’est ma fille ? « Qu’est-ce que tu lui as dit ? » Repris-je d’un ton toujours aussi calme. De toute manière, je ne suis pas venu ici pour me disputer avec Billie, je suis là parce que … en réalité je ne sais pas trop. Probablement pour parler de la situation avec la seule autre personne concernée et à même de comprendre que je suis totalement pris de court.
Invité a posté ce message Mer 24 Avr 2019 - 21:02#
TELL THE WORLD SHE'S COMING HOMe
Let the rain wash away All the pain of yesterday
J’avais imaginé le revoir après la visite surprise d’Oliana. J’avais imaginé être forte – trop d’années sont passées depuis notre rupture forcée. Pourtant face à moi, j’ai l’impression de redevenir cette Billie, de 16 ans, qui est sous le charme de ce beau blond. Putain, tout refait surface : mes sentiments, mes regrets…beaucoup de regrets, mes peurs, ma haine envers lui. Il y a beaucoup trop de chose que j’aurai dû lui dire, que j’aurai pu faire, qu’il aurait pu dire, faire aussi. Mais ça n’a jamais été dit ou fait. J’avais pensé que le temps avait effacé ça doucement, mais je me trompais lourdement. Faut croire qu’on oublie jamais l’homme qu’on a vraiment aimé et qui nous a été arraché. Mais maintenant, j’ai Rainer. Hors de question de l’abandonner, lui. « C’est tout ce que tu trouves à me dire ? Si elle n’était pas venue sonner à ma porte, t’es en train de me dire que tu n’aurais pas fait en sorte de me prévenir que ma…notre fille est en ville ? » Le voilà. Le Logan qui monte sur ses grands chevaux et qui ne s’est pas battu une seule fois pour moi. Il semble calme, mais ses propos sont des attaques directes. Il ne s’en rend même pas compte. « Dis pas de bêtises, veux-tu. » Je me remets à caresser Ikaika qui vient de s’installer sur mes genoux. « Elle m’avait dit qu’elle le ferait, elle l’a fait. » A croire qu’elle tient de son père ; aussi déterminée et têtue que lui. « Qu’est-ce que tu lui as dit ? » J’hausse les épaules, je ne sais pas trop où ces retrouvailles vont nous mener. Je dois avouer que j’ai été un peu odieuse au début avec elle, lui claquant la porte au nez, mais quand elle m’avait retrouvé sur le parking de ma radio…c’est une belle claque que j’ai eu le droit. Dans le sens figuré. « Elle a plus parlé que je n’ai parlé. J’étais…sur le cul. » Avouais-je finalement en évitant de croiser son regard. Où est passé cette Billie forte qui s’est forgé après son arrivé à San Diego justement ? Il lui suffit juste de débarquer, là comme ça, pour que je me perde à nouveau. Mais putain, c’est quoi son pouvoir à lui au juste ? « Tu lui as dit quoi toi ? » Il sera sans doute plus bavard que moi – il l’a toujours été. Mais ça, je le dois à mon éducation et à mon père qui me répétais sans cesse de la jouer stratégique et de ne jamais exprimer ce que je ressentais vraiment. Juste pour pouvoir garder le contrôle de la situation. Un contrôle que je n’arrive pas à regagner depuis qu’Oliana a débarqué dans ma vie. Et pourtant…je déteste ça !
