Some help please (Victoire)

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Reed était à la bibliothèque, entrain de finir un essai sur les nanotechnologies, quand son portable se mit à sonner. Des dizaines de têtes se tournèrent dans sa direction et, tout en s'excusant, il regarda le message qu'il venait de recevoir. L'assistante du professeur Gueler, au Met, avait besoin d'un coup de main pour son ordi. Toujours prêt à aider, surtout quand cela concernait rendre service à un ami tel que M. Gueler, Reed envoya sa réponse sans tarder. "J'arrive dans 30 minutes." Aussitôt dit aussitôt fait, il rangea ses affaires en vitesse puis quitta la bibliothèque en s'excusant à nouveau du bruit.

Un petit trajet de métro plus tard, Reed poussa la porte du Starbucks au coin de la rue où se trouvait le Met. Il fit quelques pas à l'intérieur du café, sac à dos dans les bras et son regard balayant la salle. Il ne savait pas à quoi la personne qu'il devait rencontrer ressemblait à par que c'était une femme. Un des barista lui lança un regard curieux auquel le jeune homme répondit d'un sourire et un mouvement de main pour faire comprendre qu'il attendait quelqu'un. Il sortit son téléphone et composa un message d'une main. "Je viens d'arriver, le mec à l'entrée avec un sweat-shirt et sac à dos rouge." Il envoya le message puis attendit patiemment que la femme vienne le trouver, pas tout à fait à son aise debout comme ça devant l'entrée.

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Cela faisait déjà quelques jours que l’ordinateur portable de Victoire faisait des siennes. Elle avait l’habitude de travailler chez elle après ses journées bien remplies au Musée. Mais cette soirée là, l’outil informatique était devenu plus capricieux. Alors qu’elle rédigeait un compte rendu sur la venue des gisants des Ducs de Bourgogne au Musée, l’écran était devenu bleu, puis noir et de nouveau bleu. La patience de la jeune française était mise à rude épreuve. Elle le menaça de le remplacer par une copie chinoise mais la machine répondu par un bruit étrange et par réflexe elle tapa plusieurs fois sur l’écran…. L’ordinateur finit par rendre l’âme.

Sur sa chaise de bureau, les mains jointes, Victoire s’écria dans la pièce : Noooooooooooooooooooooooooooooooon… mais pourquoi tu me fais ça ?!

Après plusieurs tentatives, l’ordinateur ne régissait toujours pas. Loin de la s’être avouée vaincue, Victoire jugea bon d’aller se coucher. Elle regèlerait le problème le lendemain avec l’ingénieur informatique du Musée. Il était hors de question d’être mise à l’échec par une machine.

C’est avec le portable sous le bras qu’elle entra dans le musée. Après avoir salué tous ses collègues, elle entra dans le bureau et salua son patron, le professeur Gueler. Toujours agacée par l’évènement de la veille, elle décrocha son téléphone fixe et jugea bon de composer le code numéro pour joindre le service informatique. Après deux tonalités, on lui expliqua à travers le combiné, que les deux ingénieurs étaient en formation et ne reviendraient que dans deux jours. Exaspérée, elle posa le front sur le bureau et jura en français. Le regard rivé dans ses livres, le professeur Gueler ne pu s’empêcher de rire face à cette situation comique. En réalité, le professeur avait souvent l’habitude de sourire ou d’étouffer des petits rires en présence de son assistante. Il qualifiait ses faits et gestes de très européens. Ne parlons pas de la première fois où ils se sont entretenus, l’accent made in France de Victoire eu raison du professeur, qui n’avait pas pu s’empêcher de rire lorsqu’elle parlait. Situation très embarrassante, quand on y repense.

- Un problème ? s’exclama-t-il en posant son regard sur elle

Tout en relevant la tête, elle sourit à son patron avant de lui expliquer la situation. Mon ordinateur m’a lâché hier soir. Et j’ai tout le dossier sur le gisant et comme je n’ai pas enregistré sur la clef, mais uniquement sur le disque dur. Je comptais sur le service info pour m’aider mais comme aucun des deux ne sont là… Soit je trouve une solution pour tout récupérer, soit je suis bonne pour une seconde nuit blanche.

- Tu as regardé sur ton Cloud ? enchaîna le professeur

A ces mots, qui semblaient être du chinois, Victoire ne pu s’empêcher d’écarquiller les yeux. Mais de quoi parle-t-il ?

- Le quoi ?

De nouveau Gueler explosa de rire, mais cette fois sans retenu. Vexée, elle ne savait pas si ces rires étaient dus à son expression complètement écervelée ou à son ignorance. Peut-être les deux…

- Donc tu n’en as pas ?! continua l’homme.

Victoire resta interdite face aux rires moqueurs et légèrement embarrassants de son patron. J’ai peut-être une solution pour toi. Je connais un gamin qui va peut être pouvoir t’aider. A ces mots, le professeur envoya un message avec son portable, et une réponse ne se fit pas attendre. Bien, je vous ai donné rendez-vous au starbuck à côté. Il ne devrait pas tarder. Il t’enverra un message quand il sera sur place.

- Quand ? là ? Tout de suite ? Questionna Victoire, surprise de la rapidité et surtout de la légèreté dont pouvait faire preuve le professeur Gueler. Ce dernier acquiesça et retourna à ses livres. Mais soit revenue avant 14 heures, il y a le président de l’ASFAC qui vient demain et j’ai besoin qu’on y revoit tout le dossier des peintures.

Victoire se redressa et ne manqua pas de remercier son patron. Ah eh Victoire... Demande lui de t'expliquer pour le Cloud. Enchaînât-t-il avec un sourire en coin.

Le portable sous le bras, elle empoigna son sac à main et traversa tout hall du musée pour se retrouver à l’extérieur. Le printemps était bien là. Quelques brises accompagnées d’un soleil énergisant. Elle se dirigea vers le starbuck, commanda une boisson et s’installa à une table face à l’entrée, afin d’être visible pour le jeune homme. Un quart d’heure plus tard, alors qu’elle buvait son chocolat tout en jouant à son téléphone, elle aperçu le fameux message qui s’affichait sur l’écran : « Je viens d'arriver, le mec à l'entrée avec un sweat-shirt et sac à dos rouge ». Elle scruta l’entrée et vit effectivement un homme d’une vingtaine d’année. D'apparence plutôt charmante, mais avec style que Victoire qualifie de très… américain.

Toujours assise, et d’un geste de la main qui signifiait juste « coucou », elle indiqua sa présence. Elle pria très fort pour que ce garçon, que le professeur avait presque qualifié de génie, l’aide à récupérer non seulement ce fameux dossier mais aussi toute sa vie stockée dans ce vieux portable qu’elle avait depuis… ses 15 ans.

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Toujours debout devant la porte, Reed vit une jeune femme blonde agiter la main comme pour le saluer et sans grand doute, il leva un pouce en l'air accompagne d'un sourire avant de slalomer entre les tables pour la rejoindre. Il etait un peu nerveux, comme chaque fois qu'il rencontrait quelqu'un de nouveau mais la femme avait l'air tout a fait sympathique et si elle connaissait le professeur alors elle devait etre tout aussi aimable que lui. Il s'arreta derriere la chaise en face d'elle et tendit une main legerement moite. "Bonjour! Je m'appelle Reed. Ravi de vous rencontrer." Il lachait avec un sourire qu'il voulut le plus amical possible. Il se savait loin d'etre intimidant mais sa mere et sa tante lui avaient toujours dis de faire attention aux emotions des femmes; ne jamais s'imposer, etre a l'ecoute et tout le tralala.

"Je peux m'asseoir?" Il n'attendit pas la reponse pour poser son sac aux pieds de la chaise libre dans laquelle il s'installa ensuite. Il vit sur la table un vieil ordinateur portable et supposa donc que c'etait ce qu'il avait a reparer. C'etait un vieux modele mais Reed avait commence sur de tels modeles quand il experimentait. Ce genre de bijoux n'avait donc pas de secret pour lui et il etait confiant dans sa capacite a pouvoir reparer le-dit engin.

"Autant plonger directement dans le vif du sujet non? Qu'est ce qu'il s'est passe? Un virus? Ou peut-etre une surchauffe? Ces vieilles machines ont tendance a devenir de vrais fours avec l'age." Il emit un petit rire alors qu'il se penchait pour fouiller dans son sac et en extraire une trousse kaki pleine d'outils ainsi qu'un pad d'ou pendait un cable USB. "Je peux jeter un coup d'oeil? Je vais deja faire un diagnostique avant de demonter quoi que ce soit." Nouveau rire et il posa tout son barda sur la table.

L'ordinateur fut tourner vers lui et il brancha son pad a l'engin avant de passer plusieurs minutes a tapoter, sa langue coincee entre ses levres et sourcils fronces, le visage de la concentration elle meme. Apres un long moment de silence, il leva les yeux et sourit a nouveau. "J'ai trouve. Ca va me prendre une bonne demi-heure pour tout remettre en marche. Y'a des fichiers importants qu'il faut que j'epargne a tout prix? Je dis pas que je vais tout effacer mais des fois, par accident, des donnees se perdent. Si y'a vraiment des docs importants la dedans, je vais bosser encore plus miticuleusement pour ne rien perdre. Par contre je promets rien. Et pardon je parle soit trop soit pas assez!" Grand sourire puis visage de la concentration alors qu'il replongeait son attention sur son pad.

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Toujours assise, Victoire observa la main tendue qu’elle saisit dans l’instant tout en se présentant.

Je suis Victoire. Ravie de te rencontrer et surtout merci beaucoup de venir comme ça à l’improviste. Enchaina-t-elle avec un joli sourire.

La poignée de main fut brève mais chaleureuse. On lui avait souvent dépeint un portait très « spécial » des Newyorkais. En France, on disait d’eux qu’ils étaient impolis ou encore snobs. Ce n’était pas du tout ce qu’elle voyait chez ce jeune homme. En le scrutant bien, il n’avait rien d’impoli ou bien de snob, en revanche, il était bel et bien impatient. Il s’empressa de s’assoir et enchaîna plusieurs questions à propos de la raison de sa venue.

Autant plonger directement dans le vif du sujet non? Qu'est ce qu'il s'est passe? Un virus? Ou peut-etre une surchauffe? Ces vieilles machines ont tendance a devenir de vrais fours avec l'age.

En tant normal, cette phrase aurait fait sourire Victoire, mais il était clair qu'il s'agissait de son ordinateur et elle stressait vraiment à l'idée de tout perdre. En attendant les réponses, Reed sortit une clef USB de son sac tout en s’occupant du dit problème.

En fait, il ne s’allume qu’une fois sur deux. Et quand il le fait, l’écran qui s’affiche devient bleu. Dit-elle en s’appliquant sur son accent. Elle pria pour qu’il la comprenne.

Tout en commençant à trafiquer la machine, il enchaina en lui demandant si des fichiers étaient à récupérer, ce qu’il fallait garder etc. En somme, il allait clairement rebooter l’ordinateur. Victoire prit quelques secondes pour réfléchir… des fichiers à récupérer ? Tout était important dans son ordinateur. Ca allait des photos accumulées avec le temps, à son premier mémoire en passant par ses différents cours, et sans oublier le fameux compte rendu qui était important pour le musée.

Est-ce que c’est grave ? Et surtout est-ce qu’il est possible de tout garder ? Continua-t-elle en hésitant. En réalité je ne sais pas jeter… tout est important pour moi. Elle enchaina avec un sourire gêné. Déformation professionnelle.

Elle le scruta en attendant sa réponse et surtout pria pour que cette dernière soit positive. Il avait un je ne sais quoi plutôt mignon et tellement « américain » qui lui donnait un air exotique. Très différent de ces expressions parisiennes dont elle en avait l’habitude. Elle commençait sincèrement à apprécier son installation à New York. Certes les problèmes s’enchainaient depuis son arrivée, mais rien d’insurmontable en comparant ce qui l'avaient poussés à quitter la France... enfin surtout Paris.

De nature curieuse, elle commença à se demander ce qui avait bien pu pousser le jeune homme à suivre la voie de la technologie, tandis qu’elle avait choisi celle des sciences humaines. Deux chemins complètement différents, deux langages totalement opposés. Quand on y repense, la jeune française et la technologie ça faisait trois, voire quatre. Elle possédait les nouveaux smartphones comme tout le monde mais ses utilisations se limitaient aux quelques applications d’achats, de musiques ou encore de réseaux sociaux tels que instagram ou encore snapchat. Quant aux ordinateurs, et bien rien que l’âge de celui-ci vous en dit long sur la capacité à Victoire à voir dans un ordinateur autre chose que le remplaçant d’une machine à écrire ou celui d’un album photo.

Le bruit de la machine à café près du comptoir la ramena à la réalité et elle entendit bien payer un café au jeune homme. C’était la moindre des choses lorsqu’on sait qu’il a accepté de laisser ce qu’il était en train de faire pour aller réparer l’ordinateur d’une parfaite inconnue. Et on dit des Newyorkais qu’ils ne sont pas sympathiques.

Tu souhaites boire quelque chose ? Un café ? Un thé ? Ou peut-être manger une tarte ?

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