live long and prosper (victoire)

Il était environ trois heure du matin lorsque Loar rentra, à moitié saoul, à la maison. Spock l'avait accueilli en agitant la queue comme à son habitude et Loar n'avait pas manqué de le caresser pour le calmer. Il tituba jusque dans la cuisine en espérant se trouver quelque chose à manger. La journée avait été rude et elle ne s'était pas très bien terminée. Pour commencer, il s'était fait réveillé par le bruit de la perceuse des ouvriers sur le chantier à côté, et il n'avait pas manqué de les insulter à travers son oreiller pour le bruit qu'ils avaient fait. Puis au petit déjeuner, il avait cassé un œuf en voulant se cuire des œufs au plat et la journée s'était enchaînée par plein de maladresse de sa part. Seul le concert qu'il avait donné à la fête lui avait fait plaisir, il s'était bien amusé même s'il avait du se faire remballer par une nana juste après.
Tant pis, il aura d'autres occasions de se rattraper. S'il ne baisait pas ce soir, ce sera sans doute celui d'après, après tout, il n'était pas affamé non plus. Il avait cependant beaucoup bu et à présent, son estomac réclamait à manger au plus vite. Loar commença avant tout à nourrir son chien avant de commencer à regarder ce qu'il y avait dans les placards pour lui-même.
- Pfff, soupira-t-il. Il va être temps de remplir le frigo et les armoires parce qu'il n'y avait pas grand chose à se mettre sous la dent. Son attention fut dirigée vers un paquet de céréale qui se trouvait là et il en extraya la boite avant d'ouvrir le placard contenant les bols. Au moment où il voulu se servir de l'un d'eux, l'étagère céda et fit tomber la totalité de la vaisselle qui s'éclata au sol dans une course folle, laissant Loar seul, le bras levé sur la porte de l'armoire, à essayer de comprendre ce qu'il venait de se passer.
"Putain. De. Merde!" s'énerva-t-il lorsqu'il reprit conscience, sans s'apercevoir qu'il y avait bel et bien quelqu'un qui se trouvait là. Il avait baissé les yeux vers la catastrophe qui venait d'être provoquée et quand il les releva, son regard croisa celui de Victoire, une jeune française qui était à New York depuis peu et que Samael et lui avait recueillie en tant de colocataire. Loar l'observa sans savoir quoi dire et après quelques secondes de silence, il se lança :
"Heeeey, bonsoir! Tu viens observer la merde que je viens de provoquer?" lui demanda-t-il en ayant conscience qu'il avait probablement dû la réveiller.

Jusqu'ici, Loar s'était pensé seul à la maison, sans avoir une réelle idée de ce qu'aurait pu faire les autres. Il avait fait tout ce boucan qui avait dû réveiller les voisins vu l'heure qu'il était et Loar s'attendait à ce qu'on vienne tambouriner à la porte à tout moment pour manifester un mécontentement. Il était encore ivre, mieux conscient qu'il y avait une heure mais sa tête divaguait réellement et il avait du mal à rester debout, sans tomber au sol comme un miséreux. La migraine commençait à arriver, elle sera probablement pire lorsqu'il aura dormi et qu'il se réveillera tant il avait bu.
Il ne s'était cependant pas attendu à voir débarquer sa colocataire, Victoire, qu'il pensait avoir réveillé. Il eut un léger sursaut en la voyant mais ne fit aucun pas en avant. Debout, parmi les débris de vaisselle, il pouvait sérieusement se blesser s'il ne faisait pas attention. D'ailleurs, il sentait une douleur lui picotait la main et il s'aperçut dès lors qu'il avait réussi à se couper malgré tout.

- En fait, j’étais venue voir si le chien n’avait pas fait une bêtise. Tout va bien ? demanda Victoire.
Loar leva les mains en guise de réaction afin de l'inviter à observer la catastrophe d'un peu mieux.
- Ouais, j'ai connu des jours meilleurs, mais tout va bien, répondit-il avec l'envie de rire à la gorge. "Désolé si je t'ai réveillée, j'ai pas fait attention. Et puis, pour avoir niqué la moitié de la vaisselle qu'on a. Je ne suis pas dans mon état normal mais t'as dû le remarquer."
Il se mit à éclater de rire mais se stoppa net lorsque sa colocataire lui fit observer qu'il était blessé. Loar leva la main blessée et la regarda comme si c'était la première fois qu'il s'était coupé.
"Ah oui, merde alors. On a des pansements?"
Ça lui faisait mal mais il supportait la douleur provoquée. Victoire se saisit de lui et l’entraîna ailleurs dans le but de prendre soin de lui. Il se laissa entraîner sans opposer de résistance, à moitié hilare, sous l'effet de l'alcool. Il était décidément irrécupérable comme garçon!
- Assis toi. Je vais te nettoyer ça, ordonna-t-elle doucement, et il ne se le fit pas demander une seconde fois et laissa tomber la masse de son corps sur la chaise. En attendant, Victoire imbiba un torchon d'eau et le posa sur la main blessée de Loar. Il eut aussitôt un réflexe de retirer sa main car elle piqua sous l'appui du tissus mais il la présenta à nouveau pour laisser faire Victoire. Lorsqu'elle lui demanda si ça faisait mal, il secoua la tête pour répondre que oui et se pinça fort les lèvres pour prendre sur lui. Après tout, c'était un grand garçon maintenant.
"Un peu c'est vrai, mais ça va aller. Merci de t'occuper de moi comme tu le fais et désolé pour tout ça. Oui, je reviens d'un concert et j'ai bien bu, une nana m'a même offert à boire!"
Il rit en y repensant, puis :
"Mais j'ai pas pu la baiser, dommage. Une autre fois peut être. En tout cas, elle était drôlement canon."
Il parlait comme ça lui venait sans faire attention à la moindre de ses paroles. Il n'y faisait pas tellement gaffe à l'habitude mais là, c'était encore pire.
"Et toi, tu faisais quoi? Tu dormais?" ajouta-t-il en levant les yeux vers elle.

"Je ne pense même pas que tu ais besoin d’un pansement. Ca a déjà arrêté de saigner."
Loar baissa le regard vers sa blessure et constata qu'en effet, le sang avait cessé de couler. C'était une petite égratignure, rien de mal, ça lui picotait légèrement mais sans plus. Dans quelques heures, une croûte allait apparaître et on en parlera plus. Dommage, il aurait bien mis un pansement juste histoire de dire, comme lorsqu'il était petit et que sa mère venait le soigner lorsqu'il s'était fait mal.
"Mouais, c'est pas faux. Heureusement, ça n'est pas profond" fit-il judicieusement remarquer.
Peut être qu'à la limite, un coup de désinfectant fera le nécessaire. En tout cas, Loar avait passé une sale soirée et il n'avait pas mis beaucoup de temps pour le dire à Victoire. Sa libido avait été calmée suite au refus d'une fille qu'il avait gentiment draguée et il en était frustré. Pas de là à avoir insisté, ça n'était pas le genre de Loar à faire des choses pareilles, il abandonnait lorsqu'il voyait que c'était mort. Dommage, mais ce sera pour une autre fois. Loar échappa un rire lorsque Victoire lui dit que la prochaine fois, il ramènera deux filles pour compenser.
- Si seulement! Mais qui sait, ce n'est pas impossible après tout!
Puis elle commença à lui expliquer ce qu'elle était en train de faire mais s'arrêta net lorsqu'elle comprit que Loar ne captait pas un mot de ce qu'elle était en train de dire. Elle préféra donc raccourcir en disant qu'elle travaillait pour le musée et Loarh hocha la tête.
- A cette heure ci? D'accord. J'imagine que tu n'arrivais pas à dormir ou que c'est quelque chose de très important. Désolé, j'ai peut être coupé ce que t'étais en train de faire avec mes conneries.
Après quoi, Victoire commença à faire le ménage et Loar se joignit à elle pour ne pas la laisser faire toute seule. Il y avait beaucoup à faire et ils risquaient de se blesser tous les deux.
- Et Sam’ ? Il a passé une bonne soirée ? demanda Victoire.
- Sam? Il n'était pas là. Un petit contre temps, j'en sais pas plus.
Loar avait donc dû jouer de la guitare à sa place, mais ça ne lui avait pas déplu. Victoire lui demanda aussitôt s'il avait faim et Loar ne percuta pas la raison pour laquelle elle le faisait. Il était encore un peu saoul, pire, il était fatigué.
- Non je te remercie, je vais aller me coucher. Il parait que j'ai du sommeil à rattraper. Désolé pour.. toute cette merde, s'excusa-t-il en jetant les débris qu'il avait ramassés grâce à une pelle et une balayette à la poubelle.