sous haute tension (julian #01)

La technique de Philip dans l’usage des instruments de musique est considérable. Il a pu au fil des années appréhender l’utilisation de toutes les familles pour pouvoir être en mesure d’en tirer le meilleur parti lorsqu’il les insère dans une composition. Le but n’est pas d’exceller dans leur utilisation. Philip aurait besoin de plusieurs vies pour pouvoir être digne de pouvoir se comparer aux meilleurs de chaque domaine, mais ce n’est pas son ambition. Son instrument de prédilection est celui qui l’a conduit sur le devant de la scène. L’affection qu’il porte au piano est incommensurable. Il lui est inimaginable de ne pas user de cet instrument dans l’ensemble de ses compositions. Le pire enfer serait pour lui de ne plus jamais être en mesure d’user de ses doigts sur les touches blanches et noires qu’il aime par-dessus tout user pour se satisfaire de la mélodie qui s’en échappent. Aujourd’hui, le cours de composition était individuel. A tour de rôle au cours de la journée, les étudiants ont pu profiter d’une heure pour échanger avec l’enseignant pour travailler des morceaux en lien avec l’exercice demandé. Philip s’en est tiré avec tous les honneurs. Le morceau composé semble répondre à l’ensemble de l’indication technique demandée. Comme toujours, il oscille entre musique aux sonorités douces et rythmées. Sa voix susurrée au-dessus de la mélodie dans des paroles remplies de sens apporte un mystère au morceau, qui obtient immédiatement l’intérêt admiratif de son enseignant, ce qui le gratifie énormément. Le sourire aux lèvres, il quitte le cours, déterminé à finaliser les derniers détails de ce morceau qu’il a hâte de faire écouter à Julian, juste pour le voir enrager. Sa journée se poursuit simplement, oscillant avec un autre cours particulier avant de retrouver les cours usuels. Philip porte toute son attention au rockeur durant toute la journée. Il semble de mauvais poil, comme s’il y avait quelque chose qui l’irritait, ce qui lui laisse entrevoir que son cours particulier ne s’est pas aussi bien passé que lui. Sa curiosité piquée à vif, il profite d’une pause pour venir le retrouver devant son casier, que tout élève dispose pour ranger ses affaires. « Alors, comment s’est passé ton cours particulier ? Pas trop de remarques sur la technique employée ? » Il le provoque évidemment, bien trop amusé de voir ces traits se durcir et son regard s’enflammer face aux sous-entendus évoqués. Julian n’y ait jamais insensible. Bien au contraire, il prend toujours la mouche et ses prunelles se teintent d’une rage qui l’excite. Oui, il aime cette fougue, hargne qui se dégage de cet homme. Et une fois de plus, il vise juste, sent ce regard noir se perdre dans le sien. Philip se lèche la lèvre inconsciemment, car intéressé par cet homme. « Moi, c’était parfait. Je crois que je n’ai pas à m’inquiéter sur le résultat final. Encore une fois, je serai le premier. » Sa vanité explose au visage du guitariste. Il le met au défi, comme toujours, parce qu’il adore être en compétition avec lui. Il aime avoir ce pouvoir-là dans la psychologie de cet homme inaccessible. Dire qu’ils auraient pu peut être devenir pote si Julian n’était pas si tête de mule, mais il faut croire qu’il aime bien ce côté de sa personnalité.

Quand il sort de son cours particulier, il est simple irrité. Il avait presenté une composition solide, electrique et explosive, une ligne de basse entêtante allié à une guitare affutée et à la legereté d'un violon lumineux. Sa voix grave dépeignait l'ecrassement d'une relation amoureuse. Il avait passé beaucoup d'heure sur celle-ci et était fier du résultat original et risqué. Il savait que ce n'était pas le genre de composition auxquels avait l'habitude son école, mais il refusait de changer son écriture et presenter un morceau impersonnel pour se conformer aux attente. Une qualité qu'on lui attribuait toujours, sa créativité n'était plus à prouver, ni même la maitrise de ses compositions mais... Il y avait toujours un mais qui s'introduisait à la fin de l'écoute par ses professeurs. Bien souvent des conseils technique sur quelques notes, quelques accord ou l'harmonisation, parfois comme ce jours-ci il y avait quelque chose de bien plus inherent à la pièce. Pourquoi ne ralentissait il pas le tempo, pourquoi ne pas changer la ligne de base par quelque chose de plus accessible et doux, pourquoi ne pas rendre la mélodie plus simple et impersonnelle? Il avait des réponses à ses questions, bien sûr mais sa professeur désirait toujours rendre son écriture plus conventionnelle, plus commerciale à ses yeux. Il était blasé, d'avantage quand la professeur pensa opportun de citer et complimenter la composition de Phillip pendant sa session. Jamais il ne prendrait exemple sur son camarade.
Son humeur ne s'améliore pas comme la journée s'écoule suite à cette rencontre et l'apparition de Philip devant son casier ne fait que renforcer celle-ci. "Qu'est ce que tu fout la toi?" Dit il avec nonchalance en ouvrant son casier. Le pianiste le questionna sur son cours particulier, le provocant en touchant le point qui a mis le gamin de mauvais poil. Il deteste sa facilité à lire son esprit et à venir s'en servir contre lui. Ses trait se ferme un peu plus "En quoi ca te regarde? Occupe toi de ton cul pour une fois tu veux!" crache t'il en venant le fussiller du regard. Mais évidement ca ne fait pas fuir Philip qui a plutôt l'air de s'amuser de la situation et ca lui fout les nerfs. Son camarade se vante de la perfection de sa composition et de la place qu'il va recevoir à son avis. "Tant mieux pour toi! J'en ai rien à foutre que ton morceau ait été le meilleur travaux d'eleve de cette année ou quoi que ce soit ... " C'était faux, ca alimentait sa jalousie et son esprit de competition, il y avait dix ans qu'il tentait de le surpasser. Julian excellait en composition mais il était toujours deuxième, derriere lui.

Ce petit rituel ne semble pas avoir de fin. Il ne peut pas s’empêcher d’aller à sa rencontre, titiller la fierté du guitariste. Cela lui créé une satisfaction non négligeable qui fait qu’il se laisse tenter par l’aventure à chaque fois tant les issues sont diverses et variées. « C’est comme ça que tu accueilles les gens, qui viennent prendre de tes nouvelles ? » Il questionne, faussement outré par la réaction du guitariste. Ses prunelles pétillent de cette malice qui lui colle à la peau et qui agace profondément le brun. En avoir conscience ne vient nullement atténuer cette attitude mutine qui lui colle à la peau. Il est si facile de taper sur les nerfs de Julian, alors qu’il peut être particulièrement détaché et insensible aux comportements d’autres. Cela est valorisant pour le pianiste, qui apprécie avoir ce rôle qu’est le sien dans la vie de Julian. Frères ennemis, ennemis plutôt que frères, car Julian est trop borné à le considérer comme un rival plus qu’un allié. Pourtant, Philip est profondément persuadé, qu’ensemble, ils pourraient créer des choses incroyables, mais il ne lui fera pas le plaisir de l’admettre, tout simplement parce que cet idiot est déterminé à le voir sous l’angle qu’est le sien actuellement. Sa hargne à son encontre ne manque pas à se montrer. Sa voix est cinglante, son regard se fait tueur pour tenter de l’amadouer. « Parce qu’on est en compétition ? » Il provoque, ce sourire arrogant qui lui donne un air de petit con, ce qu’il est résolument. Il ne se laisse pas désorienté par cette rage cinglante. « Je préfère m’occuper du tien. » Il lâche en venant lui jeter un coup d’œil appréciateur avant d’éclater de rire. Il sent qu’il joue avec les nerfs de son vis-à-vis, mais cela l’excite terriblement. Il aime ce qu’il peut voir de ce corps qui s’offre à sa vue. Il se pince la lèvre. « Quoi que tu n’es pas trop mon genre. » Il déclare en haussant un sourcil en venant se reculer légèrement afin d’éviter un revers de cette colère. Pourtant, cela ne l’empêche pas de le provoquer de plus belle, incapable de se retenir, ressentant ce besoin malsain de titiller les nerfs du brun afin de s’assurer qu’il n’est pas indifférent à sa présence, à la place qu’il occupe dans son environnement. C’est un besoin presque malsain, mais qu’il ne canalise pas. « On sait très bien que c’est faux. » Il lâche dans un ton plus sérieux. Son regard se fait plus pénétrant. « On sait bien que c’est ce qui te rend dingue ! » Il joue au petit con, parce qu’il n’y a que par la confrontation qu’il obtient certaines informations. « Tu devrais abandonner. Cela fait dix ans que tu essayes en vain. » Il lâche, assez brutalement, maladroitement sans aucun doute. « Mais il faut croire que t’es juste incapable d’admettre cette réalité. » Son sourire est en coin, son regard sonde avec attention le sien. Il analyse chaque réaction, l’accule jusqu’à le voir exploser de rage. Tous les deux savent très bien ce qu’il risque d’en résulter. Les mots acerbes vont finir par se transformer en violence physique, que lui seul est en mesure de provoquer et il le sait. Cela ne l’empêche pas pour autant de foncer tête baissée dans le tas, parce que lui-même a besoin de cette fougue pour trouver l’inspiration, de cette excitation qui lui grignote le creux des reins. C’est comme ça.

"Pas les gens! seulement toi!" Ce type le rendait dingue, il jouait si facilement avec ses nerfs. Philip, il avait se pouvoir de retourner son estomac à la moindre remarque, parfois par un regard tant il le trouvait prétentieux et imbu de lui même. Julian le detestait, c'était viscérale et ce n'était pas près de changer. Bien sur il le trouvait doué, un pianiste et compositeur au grand talent, mais au lieu de le reconnaitre, il s'efforcait de l'egaler. Il desirait du plus profond de ses tripes le surpasser et lui prouver qu'il était meilleur que lui. Il était l'eternel second depuis qu'il était rentrer à la Juliard dans la classe de Philip, et sa competitivité avait pris le dessus sur tout autre sens ou raison.

Il ferme son casier dans un bruit ferme quand le regard répugnant de Philip se pose sur son corps. Sa remarque n'est pas la bienvenue."Putain mais c'est un coup dans les couilles que tu vas prendre!" menace t'il en venant se tourner vers lui pour lui faire face pour echapper au malaise et au dégout qui l'etreint. Il se retrouve face à la fierté de son ennemi d'avoir pu l'atteindre si facilement. Et il s'en réprimande intérieurement d'être aussi sensible à ses paroles. Dans la bouche d'ami, il en aurait sans doute rit, mais impossible avec son rival. Et c'était autant le fait qu'il le mate comme l'affirmation qu'il n'était pas son genre qui l'enrageait.Sans doute car dans tous les cas, Philip semble se foutre de lui. "Mais tant mieux!" replique t'il avec dédain.

Philip s'amuse, Julian ne le voit que trop bien, son air enchanté de venir afficher sa reussite à sa figure, se vantant avec exhubérance. Il sait que ca fait jouir le pianiste de plaisir de pouvoir se payer sa gueule.Il lui conseille d'abandonner car il essaye en vain depuis dix ans. Une vérité qu'il n'est absolument pas pret d'admettre. Il prefererait crever que de venir reconnaitre la défaite face à cet homme. Ses poing se referme sur eux et ses yeux plissé le fusille. " Dans tes rêve que je vais abandonner! Je peux te battre quand je veux Lip!" assure t'il avec determination, mais sans doute sans fondement. Une illusion auquel croit Julian, et seulement Julian sans doute. "J'ai hâte de voir ta sale tronche se décomposer! Prepare toi à pleurer!" annonce t'il fierement. Oh non il ne baisserait pas les bras. "Quelques arrangements sur mon morceau et je vais l'ecraser comme un cafard ton putain de travail!"

« Je vais finir par me vexer. » Il déclare simplement dans un ton qui se veut faussement outré. Il n’a aucune idée d’où vient l’animosité du guitariste à son égard. Philip suppose qu’il a du faire quelque chose à son attention qui a fait que Julian a tout de suite eu de la colère à son égard, mais à part une fierté mal placée, Philip n’en voit pas la cause initiale. Bien entendu, il a également sa part de responsabilité, parce qu’il s’est mis en compétition avec le jeune homme, dès son entrée dans sa vie, mais pour lui, c’était plus une compétition bonne enfant, plus qu’une rivalité acerbe. Il a juste pris la décision d’entrer dans son jeu, parce que sa fierté est également conséquente et qu’il ne pouvait concevoir qu’il devait faire des pieds et des mains pour calmer la hargne de Leeroy. Deux têtes de mules, devenus les pires ennemis dans cette école de musique mondialement reconnue. Si Philip ne ressent plus d’animosité à son égard, il n’en reste pas moins qu’il ne peut pas s’empêcher de le provoquer, parce qu’il a ce pouvoir sur lui qu’il ne remarque pas particulièrement. Le provoquer est devenu un jeu, tout comme de le faire sortir de ses gongs, car si Philip parvient à rester insensible aux commentaires du guitariste, le contraire n’est pas vérifié et il en a la preuve formelle sous les yeux. Le naturel calme de Julian explose dès qu’il va à sa rencontre. Son attitude de bad boy ressort plus aisément et il sent qu’il est réellement en train de parvenir à le mettre hors de lui. C’est pour cela qu’il bat en retraite, de quelques pas pour éviter tout coup qui pourrait parvenir à lui. Il rit, ce petit air de con incrusté dans son regard et ses traits. Il se pince la lèvre, affichant clairement l’amusement qui l’habite. Il plonge dans les provocations. Il garde cette attitude sereine, qui contraste inexorablement avec l’agacement conséquent du guitariste. Philip l’accule jusqu’à le faire exploser, car cette fougue a une signification même s’il l’ignore. La haine a quelque chose de similaire à l’amour. Avec les années, il a compris que la haine est le résultat d’espoirs déchus, anéantis ou pas satisfaits. L’indifférence serait la pénitence la plus abjecte. La haine, le mépris donne une saveur bien différente à leur relation. « Vraiment ? Cela veut dire que tu n’es pas sérieux depuis dix ans ? Tu me déçois. » Sa provocation est dure. Son regard pétillant se fait plus sombre à son tour. La tension est palpable, plus conséquente dans l’échine de Julian que la sienne. La remarque du rockeur lui soutire un sourire amusé. « Essaye. La seule chose que tu parviendrais en me battant, c’est à faire que je me défonce encore plus. Je commence à m’ennuyer de battre tout le monde à chaque fois. Sauf que quand tu me battras Julian. Si tu y arrives. Ce que je produirai par la suite, sera totalement hors de portée pour toi. » Il se rapproche de lui, le regard et les traits plus sérieux que jamais. La proximité entre leurs deux corps est conséquente. Elle aurait pu provoquer son envie tenace de l’embrasser, mais il n’en fait rien, bien trop concentré sur cette joute verbale qui se joue. « Et tu le sais. » Il déclare sans lâcher son regard du sien avant de se reculer. « Mais fais-toi plaisir. Prouve le moi, Julian. Je n’attends que ça. » Et en bon petit con qu’il est, il s’éloigne, sans lui dire au revoir, sans daigner répondre à ses dernières remarques. La compétition entre eux est grande ouverte de nouveau.

Le besoin de le surpasser, de prouver qu'il était au moins tout aussi doué que lui le rongeait depuis des années. Il ne pouvait pas lacher cette ambition car elle le faisait avancer et en verité c'est tout ce qui le retenait dans cette école, si ce n'était pour surpasser Philip, il aurait quitte cet endroit depuis longtemps pour se concentrer sur son groupe, les concerts, les tournées, cette vie qu'il rêvait d'atteindre. Mais il ne pouvait pas le faire car la reussite de Philip lui rappelait à chaque fois qu'il avait encore quelque chose à améliorer, à apprendre. Par fierté, il ne pouvait admettre rester le second derrière ce mec, ni admettre que ce serait une possibilité. Il jurait qu'il allait le battre, et qu'il pourrait le faire quand il voulait. La rancoeur et la jalousie qu'il tenait envers lui était vraiment tenace. Il le faisait enrager à chacune de ses phrases. "Va te faire voir Lip!" grogne t'il comme le jeune homme disait qu'il n'était pas serieux depuis dix ans. Tout deux avait evidemment conscience que ce n'était pas le cas, la vanité qui s'étalait irritait Julian. Pourtant, il n'était pas le seul à trouver de l'inspiration dans leur compétition. Chacun des deux jouer le jeu sinon celui ci se serait terminer de lui même. " Tu parles! Je sais que ca t'excites d'être en compétition contre moi. Tu t'en foutrait si je n'avais pas le talent pour te surpasser ! T'aurais pas le besoin de venir me faire chier à étaler tes reussite à ma face!" dit il à toute vitesse. Son coeur s'était accélré lui aussi, était-ce la rage ou la proximité? Il ne le quittait pas des yeux mais l'envie de le repousser le tenaille. Julian ne reconnaitrais jamais la defaite, car autant qu'il pouvait le trouver talentueux, autant qu'il pouvait galerer à l'egaler, il était persuader d'égaler le genie de Philip. "Tu as peur de moi car tu n'es pas si exceptionnel que tu veux faire croire! Reconnais le" lui declare t'il avec dedain. Mais le jeune pianiste se tourne déjà, s'eloigne et parce qu'il ne supporte pas ne pas avoir le dernier mot, il lance derrière lui. " Oh oui ! je vais me faire un plaisir de t'ecraser! Tu vas voir""