it's a new day, it's a new life / camila

C’est un peu comme se rendre à entretien sauf que pour une fois j’ai nettement plus de chance d’être pris. Mon expérience joue en ma faveur et même si je compte bien passer par le même chemin que n’importe quel flic, je sais que la place sera pour moi si je le demandais. La seule chose dont je suis certain c’est qu’il me faut cette place. Je ne sais pas ce que je pourrais faire de ma vie hormis être dans les forces de l’ordre. Je refuse de remettre un pied dans l’armée après la raison de mon départ il y a quelques années et je ne peux pas non plus prendre le risque d’accepter un poste qui me mettra trop en danger. Pas avec Cassie, Peter et Emma qui m’attendent à la maison – enfin Emma, pas encore. Je sais aussi que le simple fait d’être un policier, de porter arme et badge, suffira à faire de moi une cible qu’importe l’unité dans laquelle je me trouve, mais celle de Camila me semble bien plus convenir si on veut une vie de famille que la criminelle, les renseignements ou encore celle que je dirigeais. C’est avec le cœur gros que j’ai décidé de prendre tous mes derniers jours de congés payés et que j’ai donné ma lettre de démission effective après la fin de ces derniers. Cette unité, je l’aimais. Elle peut faire de grandes choses et a en son sein d’excellents atouts. Je sais qu’ils vont continuer de faire un malheur et si ça m’a fait un peu de mal, c’est la meilleure décision prise jusqu’à présent. Faisant exactement le même chemin que d’habitude, je rejoins le poste de police de Brooklyn, salue quelques collègues et monte à l’étage où se trouvent les bureaux de l’unité spéciale pour les victimes. Je salue à nouveau des collègues et vais directement vers le bureau de Camila. Deux coups donnés contre la porte fermée et j’attends qu’elle m’invite à entrer pour passer la tête. « Salut. » Large sourire aux lèvres, j’ouvre un peu plus la porte, entre et referme derrière moi. « Je ne te dérange pas ? » Je lance un rapide coup d’œil à mon montre puis relève la tête vers elle. « Je me suis dit que j’allais passer avant midi pour pas trop te gêner et parce que Cassie m’attend à la maison. » Surtout parce que Cassie m’attend et que je profite de ces quelques jours pour passer plus de temps à la fois avec ma petite amie qu’avec mon fils. Sans parler de tout ce que je dois faire et prévoir pour obtenir la garde d’Emma. Sans me séparer de mon petit sourire – qui fait toujours son effet – je m’installe devant Cami. « Je me suis un peu renseigné avant de venir et je voulais te dire que si le poste est toujours libre, je compte passer l’examen de sergent malgré tout. Je pourrais obtenir le titre directement mais je me suis dit que même pour tes gars, ça serait plus correct de suivre les règles. »

Cela fait plus d'une semaine que je suis sur le même cas et j'avoue que je commence à perdre un peu espoir de trouver le coupable de tous ces viols qui se sont produits en si peu de temps. Je sais qu'ils sont tous reliés, je sais que s'il ne s'agît pas d'un seul homme comme je crois, ils travaillent forcément ensemble. Je n'arrive pourtant pas à le prouver, mais au fond de moi, je le ressens, je sais que j'ai raison. Suffit seulement de trouver des preuves et un ou plusieurs coupables. Des jours que je reste plus longtemps au boulot pour être seule et penser à toutes les possibilités qui s'offrent à moi, mais je n'y arrive pas, je ne sais plus quoi penser, je ne sais plus quoi faire, j'ai l'impression que je vais devoir baisser les bras, mais me connaissant, je ne vais pas le faire. Je refuse de laisser une affaire non classée, surtout lorsque je sais que la plupart de ces femmes sont mortes à cause de ce connard et de ce qu'il leur a fait. Heureusement, je vais pouvoir me changer un peu les idées puisque Wyatt devrait passer dans la journée pour me parler de son possible changement d'unité. Je sais qu'il a démissionné de son ancienne, il me la confirmer par message texte, mais les gens commencent aussi à se parler entre eux ici et comme nos unités respectives se trouvent dans le même bâtiment, disons que les nouvelles circulent plutôt rapidement ici. Je sais maintenant qu'il fait surtout cela pour sa famille, pour travailler dans une unité un peu moins dangereuses et bien que notre boulot ne sera jamais véritablement sécuritaire, il a peut-être un peu moins de risques de ne pas revenir à la maison en entrant dans mon unité. Évidemment, il sait comme moi qu'il y a des risques dans toutes les unités, mais je préfère ne pas penser à ça, pour moi, mais surtout pour lui qui a une petite amie qu'il aime à la folie et un fils. Des gens qui ont besoin de lui, ce que je n'ai pas vraiment. Personne ne dépend de moi et c'est sans doute pour cette raison que j'ai un peu moins peur de ce qui pourrait m'arriver. Quelques coups se font entendre et je mentionne à la personne qu'elle peut entrer avant de voir le grand brun apparaître derrière la porte. « Salut. Je ne te dérange pas ? » Comme je l'attendais, il est évident qu'il ne me dérange pas. De toute façon, si c'est pour le convaincre de joindre mon unité, je peux bien prendre du temps pour lui. Avec le temps il est aussi devenu mon ami de toute façon. Et j'ai toujours du temps pour mes amis. « Tu ne me déranges jamais. Tu veux un café, de l'eau? » Un sourire s'affiche sur mon visage alors que je me lève pour me faire un café attendant sa réponse, je reste debout près de la machine et du petit frigo que j'ai installé dans mon bureau pour les nombreuses nuits où je reste dans mon petit monde à me creuser la tête. « Je me suis dit que j'allais passer avant midi pour pas trop te gêner et parce que Cassie m'attend à la maison. » Je regarde l'heure sur ma montre alors qu'il me mentionne qu'il n'est pas encore midi. J'ai l'impression d'être ici depuis des heures pourtant. Sans doute parce que je n'ai pas dormi de la nuit hier. « Entre viens t'asseoir. Comment tu vas? » Dis-je en lui montrant la chaise devant mon bureau et qu'il prend place devant moi. Il doit avoir une tonne de choses en tête en ce moment, je sais que ses vacances doivent lui faire le plus grand bien, surtout qu'il peut profiter de passer du temps avec Cassie et leur fils. « Je me suis un peu renseigné avant de venir et je voulais te dire que si le poste est toujours libre, je compte passer l'examen de sergent malgré tout. Je pourrais obtenir le titre directement mais je me suis dit que même pour tes gars, ça serait plus correct de suivre les règles. » Je reconnais Wyatt dans tout ça et j'apprécie qu'il ait envie de faire les choses correctement s'il intègre mon unité. Je ne pense pas que mes gars auraient dit quoique ce soit, mais c'est tout de même mieux de tout faire dans les règles pour éviter les problèmes et les conflits. « La place est toujours libre et elle serait parfaite pour toi. Si c'est vraiment ce que tu veux, je te l'ai dit, je serais ravie de travailler encore avec toi. » Un sourire sincère aux lèvres, je m'approche de mon bureau, restant debout. Je sais que Wyatt travaille très bien, il serait un sergent incroyable et c'est pour cette raison que j'ai vraiment envie qu'il intègre l'unité spéciale pour les victimes. « Et j'apprécie, même si je doute qu'un de mes gars ait un problème avec ça. »

CODAGE PAR AMATIS | @WYATT FARRELL

Pourquoi est-ce que je ne suis pas surpris de remarquer qu’elle a sans doute passé une nuit complète ici, à travailler sur une affaire ? Peut-être parce que je la connais presque par cœur, surtout dès qu’il s’agit de travail. Les soirs où nous sommes restés jusqu’à tard, mangeant parfois ensemble pour avoir un peu de compagnie avant de retourner bosser, je ne les compte plus. Parce que notre métier c’est une partie de nous, ce qui nous définit quelque part. Je la sais sérieuse et passionnée, autant que je peux l’être. C’est pour ça que je serais bien incapable d’abandonner tout pour me reconvertir. J’ai brièvement envisagé l’idée de finir agent de sécurité ou garde du corps, surtout pour la paye, mais ce n’est pas qui je suis. Rester lié aux forces de l’ordre et rendre un minimum de justice dans ce bas monde, ça compte bien trop pour moi pour que j’abandonne. Sans parler que l’idée de bosser avec Camila m’emballe beaucoup. « Tu ne me déranges jamais. Tu veux un café, de l'eau ? Entre viens t'asseoir. Comment tu vas ? » Qu’elle se dirige directement vers la machine à café est une preuve de plus qu’elle n’a pas tellement dormi cette nuit. « Un café, s’il te plait. » Dis-je en prenant place sur l’un des fauteuils face à son bureau, ma cheville posée sur mon genou. « Ça va, un peu compliqué en ce moment. J’imagine que tu as eu vent du fait que j’ai appris être père d’une gamine de 4 ans ? Le juge Taylor est un connard quand on a affaire à lui au cours de nos enquêtes mais il l’est bien moins qu’il en a l’air. » A comprendre par-là que je n’ai pas eu d’autres choix que de comprendre qu’il pensera toujours au bien-être des gamins qu’il doit placer. « Mais ça va, Emma est adorable et … disons qu’on va gérer avec Cassie. » Je secoue vivement la tête. C’est un peu chaotique en ce moment mais nous faisons de notre mieux pour que tout se passe rapidement et au mieux pour Emma. « Et toi ? » Je finis par lui demander même si j’imagine que son affaire occupe un peu trop ses pensées. « La place est toujours libre et elle serait parfaite pour toi. Si c'est vraiment ce que tu veux, je te l'ai dit, je serais ravie de travailler encore avec toi. Et j'apprécie, même si je doute qu'un de mes gars ait un problème avec ça. » Je garde le sourire pas le moins du monde étonné par sa réponse. « Je m’en doutais un peu et oui, ça m’emballe. Tu sais que j’ai toujours aimé travailler avec toi et j’ai besoin de ce poste en fait. Je me vois pas quitter la police et c’est ce qu’il me faut pour être certain de rentrer à la maison … malgré les risques. » Parce qu’il en aura toujours en portant un badge et une arme. « Je sais aussi qu’il n’y aura aucun problème mais c’est mieux et ça évitera que sur une affaire ça soit utilisée contre l’unité. » Le parti adversaire peut tellement chercher la petite bête que je n’ai pas envie d’être la raison pour laquelle une affaire sera perdue. « Si tu me parlais un peu de ce qui t’as gardé ici si longtemps que tu ne sais même pas l’heure qu’il est ? » Si Camila imaginait que je n’avais pas remarqué la surprise lorsque j’ai annoncé qu’il n’était pas midi, c’est mal me connaître.

« Un café, s'il te plait. » Déjà debout devant la machine à café, je prends une deuxième tasse et verse du café dedans avant de revenir devant Wyatt et de lui donner. J'ai bien besoin de ça pour me donner un peu d'énergie après avoir passé des jours à travailler hyper fort, jour et nuit sur cette enquête qui est sur le point de me rendre complètement folle. Je suis tellement têtue que je ne veux pas lâcher prise, je sais que je vais peut-être devoir le faire, mais je refuse. Je ne veux pas que cette enquête termine dans les dossiers non-résolus. Ces femmes méritent une justice et elles vont l'avoir, je vais arrêter ce ou ces cons qui leur ont fait vivre l'enfer. Quitte à ne plus dormir la nuit et à passer tout mon temps ici. Mon bureau est devenu avec le temps, ma deuxième maison. Tellement que j'ai l'impression d'y être plus souvent que mon véritable appart. Seulement, je sais que je dois retourner chez moi parfois, que je ne peux pas me permettre de toujours être ici sans quoi, je deviendrais peut-être un peu trop folle aussi. « Ça va, un peu compliqué en ce moment. J'imagine que tu as eu vent du fait que j'ai appris être père d'une gamine de 4 ans ? Le juge Taylor est un connard quand on a affaire à lui au cours de nos enquêtes mais il l'est bien moins qu'il en a l'air. Mais ça va, Emma est adorable et … disons qu'on va gérer avec Cassie. » Wyatt et moi on bosse au même endroit depuis longtemps et les rumeurs vont très vite ici. Évidemment que j'ai entendu un peu parler de ce qui se passe dans sa vie en ce moment, mais j'attendais qu'il me confirme lui-même toute cette situation qui semblait un peu flou dans ma tête. Cette situation semble plutôt complexe et je sais qu'apprendre avoir une fille de quatre ans n'a pas dû être facile pour Wyatt, mais il va gérer, il réussi toujours à le faire. « C'est lui qui s'occupe de ton dossier alors? Tant mieux si c'est pas un connard là-dessus. Mais bon, je suis certaine que tout va bien se passer et qu'elle va être bien avec vous une fois que tu auras la garde. » Je souris en restant positive puisque je suis certaine que tout ira bien. C'est certain que ce sera un temps d'adaptation, mais Cassie et lui finiront par s'habituer à cette nouvelle vie. « Et toi ? » J'hésite à répondre sincèrement à sa question parce que je n'ai pas envie de penser encore à cette situation qui me ronge de l'intérieur, mais je ne peux pas mentir à Wyatt. « Des problèmes avec un mec, mais j'essaie de ne pas trop y penser en profitant peut-être un peu trop de mon célibat. Enfin, plus que normalement.  » Je ris doucement. Wyatt me connait un peu, il sait que j'ai toujours préféré le célibat à autre chose, et ces temps-ci, j'essaie de me convaincre que c'est encore le cas. « Je m’en doutais un peu et oui, ça m’emballe. Tu sais que j’ai toujours aimé travailler avec toi et j’ai besoin de ce poste en fait. Je me vois pas quitter la police et c’est ce qu’il me faut pour être certain de rentrer à la maison … malgré les risques. Je sais aussi qu’il n’y aura aucun problème mais c’est mieux et ça évitera que sur une affaire ça soit utilisée contre l’unité. » Je prends une gorgée de café, mon regard posé sur lui. Il a raison, il ne peut pas quitter la police, c'est ce qu'il aime faire après tout et il est bon en plus dans son boulot alors pourquoi arrêté? J'ai travaillé avec lui pendant un moment aussi et j'adorais être dans son équipe, mais il voulait autre chose et il était heureux de l'obtenir alors j'étais heureuse pour lui. Surtout que depuis, je suis devenue lieutenant de cette unité et j'adore ce que je fais. Cette unité c'est ma vie. Alors si en plus, Wyatt vient bosser à nouveau avec moi, je ne peux honnêtement pas demander mieux comme équipe. « C'est certain qu'il y a toujours des risques, mais c'est tout de même un peu moins dangereux que ton autre unité. Et bon, même si tu fais dans les règles, le poste est presque déjà à toi quand même. » Je souris sincèrement puisque je le sais. Même s'il veut tout faire dans les règles il est évident que personne ne lui refusera ce poste. « Si tu me parlais un peu de ce qui t’as gardé ici si longtemps que tu ne sais même pas l’heure qu’il est ? » Je ne suis même pas surprise qu'il me pose cette question. Il ne travaille même plus officiellement pour le moment et il veut tout de même tenter de m'aider. C'est bien Wyatt ça. « Une série de viol qui a commencé au début du mois de mai, mais il y a de plus en plus de victimes et c'est souvent dans les même quartiers et je suis certaine que tout est relié, mais je n'arrive à rien. Toutes les preuves que l'équipe trouve ne sont pas suffisamment solides. »

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« C'est lui qui s'occupe de ton dossier alors ? Tant mieux si c'est pas un connard là-dessus. Mais bon, je suis certaine que tout va bien se passer et qu'elle va être bien avec vous une fois que tu auras la garde. » Je commence par opiner puis je soupire pour prouver que moi aussi je suis soulagé de savoir que le juge ne joue pas au connard avec moi. Il aurait pu. Etant donné notre passé sur certaines affaires, une petite vengeance personnelle n’aurait pas été surprenante mais il n’est pas de ceux-là ce qui l’a nettement remonté dans mon estime. Ça et le fait qu’il pense au bien-être de gamin dont la mienne. « C’est ce qu’il faut espérer. J’ai surtout peur de la période où on va devoir apprendre à jongler entre elle et Peter. Mes nuits risquent de se raccourcir. » Déjà qu’elles ne sont pas forcément très longues avec Peter et le travail, je ne peux qu’apprécier mes jours de congés qui tombent quand Emma va nous rejoindre. En étant plus souvent à la maison avec Cassie, on ne pourra qu’apprendre à gérer tous les deux. On prendra tous nos marques et les choses devront se faire d’elles-mêmes. Je le souhaite sincèrement en tout cas. Enfin c’est un sujet qui tourne en boucle en ce moment et autant me focaliser sur Camila et sa mine fatiguée. La question retournée vers elle, je plisse les yeux en la voyant réfléchir à sa réponse. « Des problèmes avec un mec, mais j'essaie de ne pas trop y penser en profitant peut-être un peu trop de mon célibat. Enfin, plus que normalement. » Sa réponse ne me surprend pas tellement, hormis la partie concernant ses problèmes avec un homme. Je suppose que si elle avait envie de m’en parler plus en détails elle le ferait, vu que ce n’est pas le cas je n’insiste pas. « Comme quoi certaines choses ne changent pas et puis t’as raison. » De profiter de sa vie de célibataire je veux dire même si la mienne ne me manque pas. De toute manière j’étais un tel connard que je suis bien content d’avoir trouvé la femme qui m’a changé. Une femme avec laquelle je suis plus qu’heureux. « C'est certain qu'il y a toujours des risques, mais c'est tout de même un peu moins dangereux que ton autre unité. Et bon, même si tu fais dans les règles, le poste est presque déjà à toi quand même. » M’assure-t-elle quant à ma potentielle future position dans son unité. Ce n’est pas la première fois qu’on en parle. Je sais depuis quelques mois que la place va se libérer et j’ai déjà entendu ses tentatives de me faire venir ce qui, à l’époque, me faisait rire. Aujourd’hui bien moins parce que je suis véritablement intéressé. « Je sais que tu veux que je la prenne cette place mais l’examen d’abord et ensuite je viendrais m’installer à cet étage avec plaisir. » Enfin ça sera après mes vacances bien sûr, le temps que dans ma vie personnelle rentre dans l’ordre. « Une série de viol qui a commencé au début du mois de mai, mais il y a de plus en plus de victimes et c'est souvent dans les mêmes quartiers et je suis certaine que tout est relié, mais je n'arrive à rien. Toutes les preuves que l'équipe trouve ne sont pas suffisamment solides. » Souvent je me demande comment des personnes peuvent commettre des actes aussi horribles et puis je me souviens que nous évoluons dans un monde où nous sommes encore un peu des animaux. « Dans les mêmes quartiers et aucun témoin ? T’as pensé au fait que peut-être que quelqu’un fait pression sur eux pour que vous tourniez en rond et classiez l’affaire ? » Elle sait faire son travail, je le sais pour avoir déjà bosser avec elle, mais je sais aussi que ce monde regorge de personnes vicieuses et prêtes à tout alors faire peur à de potentiels témoins ça ne me surprendrait même pas.

« C'est ce qu'il faut espérer. J'ai surtout peur de la période où on va devoir apprendre à jongler entre elle et Peter. Mes nuits risquent de se raccourcir. » Je n'ai pas eu d'enfant et je ne sais pas si je vais avoir la chance de connaître ça un jour, mais comme plusieurs de mes amis en ont, je sais qu'il est bien plus difficile d'avoir des nuits de sommeil normales. Enfin, surtout qu'avec un enfant qui s'ajoute à l'équation, Wyatt risque d'en avoir encore plus sur les épaules et de peut-être stresser d'avantage. Je sais pourtant qu'il y arrivera même si cette situation me ferait sans doute peur à moi aussi. De toute façon, la petite Emma reste sa fille alors même si c'est une nouvelle plutôt surprenante, il doit prendre ses responsabilités même si jusqu'à tout récemment, il ne savait même pas qu'elle existait. « Je suis certaine que vous allez arriver à tout gérer. Puis, profite de la fin de tes vacances pour focuser là-dessus, mais vous allez vivre et gérer tout ça à deux, ce sera bien mieux que de vivre tout ça seul. » Parce que sa situation aurait pu être pire. Au moins il a Cassie pour l'aider dans tout cela et à l'avoir entendu si souvent parler d'elle en bien, je sais que c'est une femme extraordinaire qui fera de son mieux pour le soutenir là-dedans. Après tout, ça ne doit pas être si facile pour elle non plus d'apprendre que son petit ami a une fille de quatre ans dont il ne connaissait même pas l'existence. « Comme quoi certaines choses ne changent pas et puis t'as raison. » Je souris à ces paroles puisqu'à une certaine époque, Wyatt était comme moi, même certainement pire et que de le voir heureux avec une femme qu'il aime sincèrement, ça me rassure presque sur le fait que l'amour existe peut-être réellement. Seulement, je ne pense pas que c'est une chose qui est fait pour moi. Mes parents étaient heureux ensemble et ils sont morts, mon frère a toujours été horrible envers ses copines et moi je me suis fait tromper plus d'une fois par les hommes que j'aimais alors peut-être que les Finazzi sont destinés à rester seul, qui sait? « De toute façon, même si je décidais de me poser, j'ai l'impression qu'il y aura toujours un truc pour m'empêcher d'être complètement heureuse. » Et c'est ce qui est un peu en train de se produire en ce moment. Des sentiments que je n'arrive même pas à comprendre, mais qui, de toute façon, ne sont pas réciproques à ce que je peux comprendre. Je soupire doucement avant de boire à nouveau dans ma tasse. « Je sais que tu veux que je la prenne cette place mais l'examen d'abord et ensuite je viendrais m'installer à cet étage avec plaisir. » Ça fait un moment que je veux travailler à nouveau avec Wyatt et je ne pensais pas que ce jour arriverait puisqu'il aimait tellement son ancienne unité que dans ma tête, c'était impossible qu'il la lâche un jour. « Oui oui, passe ton examen, mais tu vas venir t'installer ici, c'est certain. » Un sourire aux lèvres, bien contente qu'il décide de venir travailler avec moi après ses vacances, je sais qu'avec lui dans l'équipe tout ira encore mieux que maintenant. « Dans les mêmes quartiers et aucun témoin ? T'as pensé au fait que peut-être que quelqu'un fait pression sur eux pour que vous tourniez en rond et classiez l'affaire ? » Déposant ma tasse sur mon bureau, je regarde Wyatt et sa phrase me fait réfléchir un moment. C'est vrai que dans ce monde de fou, on peut s'attendre à absolument tout. « Non je n'y avais pas vraiment songé.. mais c'est sans doute pour ça que je n'arrive pas à avancer. »

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« Je suis certaine que vous allez arriver à tout gérer. Puis, profite de la fin de tes vacances pour focuser là-dessus, mais vous allez vivre et gérer tout ça à deux, ce sera bien mieux que de vivre tout ça seul. » C’est ce que j’espère. Au moins j’ai fini par comprendre que je ne suis plus obligé de tout gérer tout seul et que nous sommes deux maintenant. Je n’aime encore pas l’idée que Cassie soit touchée par mon passé, qu’elle risque de découvrir certaines parts d’ombre chez moi mais je ne peux pas non plus accepter de la perdre. A deux reprises c’est ce qui a failli se passer et à deux reprises j’ai terminé au fond du trou. Maintenant qu’elle est dans ma vie je suis tout bonnement incapable de m’en séparer. Elle est celle que j’attendais, la femme à même de me faire comprendre que je vaux le coup, que j’ai le droit à ce bonheur dont je pensais être privé à jamais. A l’époque ça m’allait totalement. J’étais persuadé que ma vie comme elle était me suffisait. Pas d’attaches, certainement pas avec un métier comme le mien. C’était le mieux pour tout le monde, du moins c’est ce que je pensais. Je n’aimais pas les hommes dans la vie de la brune mais ça semblait être normal jusqu’à ce que je prenne conscience de ce qui se cachait sous mon déni. Alors oui, maintenant nous sommes deux à affronter les tempêtes et ça me va. « On verra bien. » J’agite la tête doucement. « Mais on va tout faire pour de toute manière. » Dans tous les cas j’ai des proches autour de moi prêts à m’aider et c’est plus que ce que je demande. Passant à autre chose, me concentrant un peu plus sur Camila, ce qu’elle me dit suffit à me faire comprendre qu’en revanche elle n’a toujours pas trouvé chaussure à son pied ce qui m’échappe. Comment une femme aussi altruiste et canon qu’elle peut ne pas avoir trouvé le bon ? Ou la bonne ? Elle est très concentrée sur son travail, ce que je comprends mieux que personne, mais tout de même. « De toute façon, même si je décidais de me poser, j'ai l'impression qu'il y aura toujours un truc pour m'empêcher d'être complètement heureuse. » Mes yeux se plissent. Je l’analyse un peu en silence et soupire. « Ouais c’est quelque chose que j’ai connu mais désespère pas trop. Ça arrive généralement au moment où on s’y attend le moins. » Ça va faire pratiquement un an que Cassie et moi avons cédé à cette attirance que nous refoulions. Un an depuis la première fois où j’ai posé mes lèvres sur les siennes et que tout s’est mis en place. Avant ça je n’aurais pas imaginé un seul instant me poser et pourtant ! Ce n’est pas la raison de ma présence ici mais Cami est avant tout une amie avant d’être une collègue et future supérieure. Je m’intéresserai toujours à ce qui se passe ou non dans sa vie. « Oui oui, passe ton examen, mais tu vas venir t'installer ici, c'est certain. » Ricanant doucement, son assurance me touche. J’en suis parfaitement capable et mon expérience jouera en ma faveur, ça n’empêche pas que ça me touche. « Non je n'y avais pas vraiment songé ... mais c'est sans doute pour ça que je n'arrive pas à avancer. » On aime trop croire que le monde n’est pas si pourrie que ça mais il l’est. C’est triste mais c’est comme ça. « Les pots-de-vin sont de plus en plus courant, ça m’a freiné dans pas mal d’affaires dernièrement mais j’avais l’avantage d’avoir un passe-droit du gouverneur. » Je pense que c’est ce qui va le plus me manquer en plus de mes anciens collègues mais je ferais avec. « Vous devriez peut-être creuser de ce côté ? Je peux voir avec certains contacts s’ils peuvent aider aussi, te donner des noms ou m’en occuper durant mon temps libre ? » Même si j’adore passer plus de temps avec ma famille, j’admets ne pas être fait pour rester enfermé à la maison. Si je peux faire quelque chose pour l’aider qui me permettra de faire quelque chose de mon côté, je ne peux que proposer.

« On verra bien. Mais on va tout faire pour de toute manière. » Je ne peux m'empêcher de sourire à cette phrase puisque ça me fait du bien de voir tout le monde autour de moi être heureux. Surtout ceux qui ont toujours eu beaucoup de difficultés à l'être comme Wyatt. C'est certain, avec les années on a fini par se rapprocher pas seulement en tant que collègues, mais aussi en tant qu'ami. Ils nous arrivaient à quelques reprises avant d'aller prendre un verre ou un café ensemble après le boulot. Maintenant c'est un peu moins fréquent parce qu'il était très occupé avec son ancienne unité et je l'étais avec la mienne. En plus, il a sa petite famille et a certainement autre chose à faire de plus important en sortant du boulot que de passer du temps avec moi. Je sais qu'il serait probablement en désaccord avec ce que je dis, mais c'est la vérité et je me vois très mal le déranger dans cette petite vie qu'il a maintenant et qu'il semble tellement aimé. C'est pour cette raison que de l'avoir avec moi dans l'unité, je ne pourrais honnêtement pas demander mieux. Premièrement parce qu'il est très doué dans ce qu'il fait, deuxièmement, parce qu'il est mon ami et que ça me permettra de retrouver un peu ce lien que nous n'avons pas réellement entretenu depuis. « Ouais c’est quelque chose que j’ai connu mais désespère pas trop. Ça arrive généralement au moment où on s’y attend le moins. » Venant de lui, je sais que ça veut dire énormément. Il a lui-même longtemps été dans le même mode de vie que moi jusqu'à Cassie et je sais qu'il ne s'attendait certainement pas à ce revirement de situation. Maintenant, malgré les difficultés qu'ils ont eues, ils semblent tous les deux très heureux et très amoureux ce qui me donne un brin d'espoir même si j'ai l'impression que, depuis la mort de mes parents, tout me pousse à rester malheureuse alors que j'aimerais pourtant pouvoir enfin sourire à la vie et voir tout ça du bon côté des choses. Bon, ça me donne tout de même un peu d'espoir de voir que Wyatt a trouvé le bonheur lui, alors peut-être que je finirai par le trouver moi aussi, même si j'ai l'impression d'être en train de couler et qu'il n'y a personne pour me sauver de ça. « Oui.. j'imagine que tu as raison, mais j'ai toujours eu de la difficulté à croire que l'amour c'est vraiment fait pour moi. » Et pourtant, je sais que j'aurais pu être heureuse. Que même si j'ai la trouille d'être encore une fois amoureuse, ça me fait tout autant mal d'être seulement l'amie de Connor et rien de plus. Comme à mon habitude, je préfère penser au boulot lorsque tout devient un peu plus noir dans ma tête et parler de mon enquête du moment avec Wyatt, il n'y a rien de mieux pour me changer les idées. « Les pots-de-vin sont de plus en plus courant, ça m’a freiné dans pas mal d’affaires dernièrement mais j’avais l’avantage d’avoir un passe-droit du gouverneur. Vous devriez peut-être creuser de ce côté ? Je peux voir avec certains contacts s’ils peuvent aider aussi, te donner des noms ou m’en occuper durant mon temps libre ? » Évidemment qu'il veut m'aider, il a toujours été comme moi là-dessus : incapable de s'arrêter même en vacances ou en congé. C'est plus fort que nous, le boulot nous appellent même lorsque nous n'y sommes pas. Parce qu'aider les gens et régler des enquêtes le plus rapidement possible pour obtenir justice, c'est important et c'est sans doute ce qui est le plus satisfaisant dans mon métier, surtout dans cette unité. « Si tu as des contacts qui peuvent nous aider, tu sais que je ne vais jamais dire non à de l'aide supplémentaire. Ces femmes méritent d'obtenir une certaine justice dans tout cela même si le mal est fait.. » Je soupire puisque ça me fait toujours un pincement au coeur de ne pas avoir pu intervenir plus tôt, mais au final, comment aurais-je pu savoir que tout cela arrivait avant que le crime soit signalé? « Si tu as du temps libre seulement. Je veux que tu profites de tes vacances aussi pour revenir en forme avec nous. » Dis-je accompagné d'un rire.

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Revenir au poste c’est comme rentrer à la maison. Du moins dans ma seconde maison, la première ayant été abandonnée il y a un peu plus d’une heure. Je suis comme un poisson dans l’eau ici. Être flic c’est fait pour moi alors même que mon adolescence aurait prédit l’inverse. De mauvaises fréquentations, le besoin d’être sans arrêt contre l’autorité, rien qui n’aurait laisser supposer que le chieur que j’étais aller s’engager dans l’armée. En réalité, j’avais surtout besoin qu’on me remette à ma place ce qui ne fonctionnait pas tellement avec mes parents. S’il n’y avait pas eu ce que j’appelle l’incident en Afghanistan il y a fort à parier que je serais encore major ou peut-être même colonel maintenant mais la vie en a décidé autrement. Finalement, ce n’est pas plus mal. J’aime être flic dans la ville qui m’a vu grandir et même si je tiens à lever le pied, je ne pourrais pas dire adieu à ma carrière comme ça. Pas même pour travailler dans la sécurité. Venir ici alors même que je suis en vacances, ça me donne naturellement le sourire et me met de bonne humeur. Tout autant que de voir Camila et de pouvoir discuter avec elle, ce que nous n’avons pas pu faire autant que par le passé, trop occupés chacun de notre côté pour ça. On se rattrape comme nous le pouvons, lorsque l’occasion se présente. Exactement comme c’est le cas aujourd’hui. « Oui ... j'imagine que tu as raison, mais j'ai toujours eu de la difficulté à croire que l'amour c'est vraiment fait pour moi. » J’agite la tête positivement. En effet, c’est quelque chose que j’ai rapidement cerné la concernant. « Je sais … mais je suis certain que tu te trompes. Quand tu en auras la preuve compte sur moi pour te dire que je te l’avais dit. » Puisque je n’en manque jamais une, Cami peut être certaine que je le lui dirai sans faute lorsqu’elle sera posée et complètement amoureuse. Peu importe le temps que ça mettra, je le ferais avec grand plaisir. Néanmoins, je respecte son désir de parler d’autre chose et saute sur l’occasion d’aider son unité à avancer sur l’affaire qu’elle traite actuellement. Du moins, si je le peux. « Si tu as des contacts qui peuvent nous aider, tu sais que je ne vais jamais dire non à de l'aide supplémentaire. Ces femmes méritent d'obtenir une certaine justice dans tout cela même si le mal est fait ... Si tu as du temps libre seulement. Je veux que tu profites de tes vacances aussi pour revenir en forme avec nous. » Je l’ai cerné, certes, mais elle en a fait tout autant avec moi ce qui fait que mes lèvres s’étirent plus encore alors que j’hausse innocemment mes épaules. « Evidemment. » Débuté-je. « Uniquement si j’ai du temps libre ce qui est le cas. On est deux à la maison et même si Cassie monte sa boîte, je peux m’absenter une heure ou deux pour récolter des infos. »

« Je sais … mais je suis certain que tu te trompes. Quand tu en auras la preuve compte sur moi pour te dire que je te l’avais dit. » Je ris sachant qu'il le fera assurément puisque Wyatt ne manque jamais l'occasion de dire qu'il avait raison et quelque part, je sais que je suis exactement comme cela alors ça me fait bien rire de savoir qu'il fait la même chose. Je ne sais pas s'il a vraiment raison par contre. Je doute vraiment avoir droit à mon conte de fées, mais peut-être que je me trompe. À l'époque, je pensais vraiment pouvoir être heureuse comme mes parents l'ont été pendant des années. Je croyais en l'amour parce que je croyais en leur amour, mais maintenant qu'ils ne sont plus de ce monde pour me donner un soupçon d'espoir, j'ai encore énormément de difficultés à penser qu'un jour ça m'arrivera. « On verra bien si ça arrive un jour. » Je hausse simplement les épaules pour lui faire comprendre que je doute, mais j'apprécie tout de même qu'il y croit plus que moi. Tout le monde me dit que c'est impossible que je termine ma vie seule, mais je ne pense pas qu'ils ont raison. Je bloque constamment toutes les choses heureuses qui m'arrivent sans le vouloir ou bien quelqu'un se charge de le faire pour moi. Il y a huit j'ai pris la décision que c'était terminé pour moi et pourtant j'aurais dû arrêter de croire que le bonheur était possible après le décès de mes parents. Je préfère me concentrer sur ce que je fais de mieux; les relations sans lendemain ou les amitiés améliorés et mon boulot, c'est tout ce qui compte. Et c'est plus facile de rester sur cette décision lorsque Connor n'est pas dans les parages. « Evidemment. Uniquement si j’ai du temps libre ce qui est le cas. On est deux à la maison et même si Cassie monte sa boîte, je peux m’absenter une heure ou deux pour récolter des infos. » Je sais que je ne peux pas le contredire, que de toute façon il sait plus ce qui se passe chez lui alors forcément, il sait aussi qu'il lui arrive du temps libre. Après tout, il n'est pas non plus emprisonné chez lui, il est seulement en vacances et connaissant Wyatt, il ne restera pas à rien faire chez lui lorsqu'il a des temps libres, surtout si Cassie est occupée aussi et que Peter dort. Sa priorité est bien évidemment sa famille, mais rien ne l'empêche de travailler à distance et si cela lui permet de me rendre service par la même occasion, je ne vais certainement pas refuser qu'il le fasse. « Alors tu vas demander à tes contacts de s'informer? Voir si les gens du quartier et les témoins reçoivent vraiment des menaces? Parce que là j'avoue que je bloque, je fais tout pour trouver un coupable, mais je ne veux pas que ce dossier se classe sans avoir arrêté le connard qui a fait ça. » Peut-être que je prends tout un peu trop personnel, mais c'est sans doute ce qui fait de moi un bon lieutenant, même si j'ai tendance à en faire beaucoup trop, à me mettre rapidement en colère lors des interrogations et à m'investir trop pour trouver cette justice que ces gens ont besoin.

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