I’ve got an elastic heart / LOAR

Je suis rentré tard ce soir et c'est devenu une habitude ces deux dernières semaines. Je remets toujours à plus tard le moment de rentrer, parce que je n'ai pas envie de les croiser. Je n'ai pas envie de voir Loar et Victoire ensemble. Je n'ai pas envie de me dire que tout est vraiment foiré. Je ne supporte juste pas de savoir qu'ils ont couché ensemble et je n'arrive pas à leur parler, ni à l'un ni
à l'autre. Je voulais dire à Lo les sentiments que j'avais pour elle, mais le fait de les voir ensemble m'a fortement retenu. Je ne pouvais pas lui dire, pas si lui aussi ressent quelque chose pour elle. Je ne sais pas exactement qu'elle est la nature de leur relation, mais je sais que ça ne me plaît pas. Je les ai évité tous les deux depuis ce jour-là. Je prétexte des excuses pour ne pas devoir rester à la maison, mais aussi pour ne pas aller au répétitions du groupe et j'imagine que Thomas à du aussi se rendre compte que quelque chose n'allait pas. Je peux être très chiant que je fais la gueule. Je n'arrive pas à parler. On ne m'a jamais vraiment dit comment il fallait faire pour régler les problèmes et je n'ai jamais su le faire, je sais encore moins parler de mes sentiments. Je rentre tard et un peu défoncé, ce qui n'est pas dans mes habitudes. Je n'ai pas touché à la drogue depuis une dizaine d'années, depuis que je suis sorti de cure de désintoxication, mais j'avais envie de me changer les idées ce soir j'y ai goutté un tout petit peu. Ça m'a fait bizarre au début et je n'en ai pas pris beaucoup, un petit trait qui ne m'a pas été agréable du tout. Je me suis senti tout de suite mal alors je n'ai pas continué, mais je sens encore les effets sur moi.

Je rentre et ouvre la porte en manquant de me casser la figure quand. Je tiens encore debout mais je titube un peu beaucoup. Ils doivent dormir tous les deux et j'imagine qu'ils sont encore dans le même lit. Je grogne des mots indéchiffrable, marquant mon mécontentement et je fini par aller dans le salon et finalement Loar est là, seul sans Victoire.

"Tiens l'emmerdeur trois mille volt est là, oops, j'ai encore interrompu quelque chose, c'est dommage."

On peut sentir toute l'ironie dans ma voix et on il remarquera surement tout de suite que je ne suis pas dans mon état normal parce que j'ai les yeux bien dilaté, même si je suis généralement franc, je ne lui parle rarement sur son ton et la drogue m'a toujours rendu mauvais. C'est bien pour ça que j'avais arrêté. J'ai encore conscience de ce que je dis, mais je sais que je ne vais pas être très gentil avec lui. Ce n'est peut-être pas plus mal finalement, on va peut-être pouvoir régler nos comptes.

Loar était resté à la maison toute la journée, sans sortir. D'une, parce qu'il faisait particulièrement chaud et qu'il n'appréciait pas plus la chaleur que cela, mais aussi parce que dans le groupe, l'ambiance s'était nettement dégradée depuis que Sam l'avait surpris avec Victoire dans son lit. Loar voulait croire que ça allait s'arranger, et la tension était telle qu'il ne la supportait plus. Pire encore, il n'avait toujours pas revu Pearl depuis et il commençait à se sentir incroyablement nerveux quant à l'avenir des choses.
A la maison, rien n'était plus pareil. C'était à peine si Victoire lui adressait la parole, quant à Sam, il restait muet. Le silence était de mise et Loar avait du mal à le supporter. Il n'y avait plus les bavardages ni les rires qu'il y avait avant et ça le pesait énormément.
Où avait-il fauté? Au fond, il le savait mais il n'arrivait pas à se culpabiliser. Avait il vraiment fait quelque chose de mal? Non. Il en était persuadé. Il n'avait trompé personne et n'avait fait trompé personne en couchant avec Victoire. Alors pourquoi Samael se taisait plutôt que de dire les choses directement? Qu'est ce qu'il pouvait être con ce type!

Loar était en pleine partie de jeu vidéo lorsque finalement, le colocataire débarqua. Loar mis sa partie de jeu en pause, se leva et alla rejoindre Sam qui était dans un piteux état. Lorsque ce dernier le vit, il ne tarda pas à sortir une réplique cinglante.

"Tiens l'emmerdeur trois mille volt est là, oops, j'ai encore interrompu quelque chose, c'est dommage."

Loar fronça les sourcils. Mais qu'est ce qu'il voulait celui là encore? Il poussa Sam vers l'arrière jusqu'à ce qu'il touche le mur et se positionna juste en face, emprisonnant Samael par ses deux bras pour ne pas qu'il s'échappe. Ils allaient passer un mauvais moment mais il fallait le faire. Ce n'était plus vivable.

"C'est quoi ton problème Sam? Hein? Qu'est ce que tu me veux?"

Il le fusilla du regard, la voix grondante. Lui aussi était en colère, il lui reprochait d'avoir foutu la merde entre eux trois.

"C'est parce que j'ai couché avec Vic', c'est ça? Fais pas genre, je vois bien que ça t'as énervé. Depuis quand t'es amoureux d'elle?"

Au moins, il allait droit au fond des choses. Pas question de se défiler, tout ce qu'il y avait à dire sera dit, et il n'allait pas en démordre.

Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais. Je peux m'attendre à tout avec Loar et je sais qu'il a tout autant le sang chaud que moi quand il est énervé, forcément ça va mal finir, forcément on allait se sauter dessus à un moment ou à un autre, mais j'aurais préféré que ça n'arrive pas. j'aurais préféré savoir me contrôler. J'aurais préféré qu'il ne soit jamais rien passé et que je ne sois pas aussi rancunier et frustré. Je fais subir la mauvaise ambiance à tout le monde. J'en ai conscience, du moins un peu ...

"C'est toi mon problème pauvre con!"

Je lui hurle dessus, parce que ça fait du bien de crier et parce qu'au fond je le retiens depuis longtemps, même si je ne pense pas vraiment ce que je dis. C'est mon ami, comment pourrait-il être un problème? Au moins c'est sorti et on pourra mettre les choses au clairs, mais j'aurais voulu que ça soit différent, que je ne sois pas dans cet état, parce que je sais que je vais dire des choses que je regretterais après.

Et évidement il a vu clair. Il se doutait que je suis amoureux d'elle alors pourquoi est-ce qu'il a couché avec elle? Il me tient les bras et je tente bien de me dégager. J'ai de la force aussi et il le sait.

"Lâche-moi tout de suite!"

Je lui cris dessus, toute ma colère sort maintenant, la colère que je retiens depuis que je les ai vu tous les deux et le fait qu'il me le rappelle me fait toujours aussi mal.

"Pourquoi tu l'a fait!? Il y a des tas d'autres nanas que tu peux avoir! Tu fais chier. Tu es un salaud!"

Je n'ai pas vraiment répondu à sa question, mais évidement que je fais la tronche pour ça. Evidemment que je suis amoureux d'elle et que ça me fait mal de les avoir vu ensemble, mais je suis incapable de lui avouer, je suis incapable de dire que je l'aime, parce que j'ai la trouille, parce que je ne sais pas comment faire et parce qu'on ne m'a jamais vraiment aimé.

Eh voilà, nouvelle confrontation avec Samael. Personne n'aimait cela, mais il fallait bien y passer. Loar refusait de le voir toujours silencieux et en colère, sans qu'il ne s'exprime. Il fallait que ça sorte une bonne fois pour toute, quitte à se faire engueuler, peut être même frapper selon la colère du jeune homme. Loar n'aimait pas passer par là, mais ce sera préférable et au moins, ce sera réglé une bonne fois pour toute. Il avait déjà vu Samael en colère, mais pas à ce point et Loar savait bien qu'il en était la cause d'une manière comme d'une autre. Il aurait souhaité simplement en avoir discuté plus tôt et dans un contexte plus calme où ils pourraient exposer leur point de vue en toute tranquillité.

"C'est toi mon problème pauvre con!" vociféra Samael lorsque Loar lui demanda quel était son problème. Loar appuyer Samael contre le mur et prit une expression menaçante. Il avait lui même du mal à garder son calme mais pour le moment, il tenait bon.
"J'avais compris pauvre idiot, en quoi je suis un problème, tu m'explique?"
Il hurlait à son tour afin d'aller encore plus fort que Samael. Il sentait la colère partout dans son corps mais il n'était pas encore au point de craquer.
"Lâche-moi tout de suite!" ordonna Samael alors que Loar le tenait pour être certain qu'il ne s'échappe pas. Mais Loar n'obéit pas, évidement. Il avait encore beaucoup à parler.
"Pas tant que tu ne te sera pas calmé"
Il attendit un moment avant de desserer l'appui qu'il avait sur Samael. A quoi bon de toute façon? C'était presque peine perdue!

"Pourquoi tu l'as fait!? Il y a des tas d'autres nanas que tu peux avoir! Tu fais chier. Tu es un salaud!"

Ainsi, Samael confirma son hypothèse la plus probable : oui, c'était bien d'avoir couché avec Victoire qui le rendait furieux comme cela. Mais Loar ne comptait pas se plier ou se faire pardonner. Il n'avait rien fait de mal.

"Moi? Un salaud? Et en quel honneur? Je ne savais PAS que tu avais des vues sur elle, tu comprends ça? Oui on a couché ensemble, on en avait eu BESOIN tous les deux! Mais évidement, tu pourras pas le comprendre ça, t'es trop aveuglé par ta petite colère de pacotille pour réfléchir convenablement!"

Cette fois ci, il avait haussé véritablement le ton de sa voix, faisant entendre sa propre colère. Il était prêt à en démordre.

En quoi il est un problème? Je crois qu'il l'est en tout en ce moment, en tout cas de mon point de vue. Je n'ai pas assez de recul pour analyser bien les choses et c'est encore trop frais pour que je sois objectif. J'ai juste envie de m'en prendre à lui pour des tas de raisons. Je lui lance un regard noir quand il me dit qu'il ne me lâchera pas avant que je sois calmé et je lui réponds :

"Va te faire foutre, tu es bon qu'à ça de toute manière."

Je suis peut-être un peu beaucoup méchant et je m'en rendrais compte plus tard, mais je bouillonne tellement de l'intérieur que finalement il a bien raison de me tenir même si j'essaie toujours de me dégager de lui. Je n'ai jamais aimé qu'on m'attrape de cette manière et des bagarres j'en ai fait alors je sais que je peux lui en coller une quand même et ce n'est pas l'envie qui m'en manque bien au contraire.

"Besoin, parce que tu crois que je n'ai pas besoin qu'on m'aime? Tu crois que tu es le seul? Tout tourne toujours autour de ta petite personne! Tu es encore plus égocentrique que moi! Et j'en ai marre, tu comprends ça? Tu te ne rends même pas compte de tout ce que tu as et tu es jamais content! Et pour une fois que j'aime réellement quelqu'un il fallait que tu te la tape alors oui tu es un salaud égocentrique!Et je n'ai pas vraiment eu le temps de temps parler. Je comptais le faire."

Je n'ai pas eu l'occasion de lui dire. Je voulais lui en parler c'est un peu comme mon meilleur ami, mais je n'ai pas eu le temps. Il a sauté sur la première occasion pour couché avec elle, alors que je pensais que ça serait avec moi qu'elle finirait par le faire et je ne vois pas pourquoi il a autant besoin de coucher avec elle.

"Je ne vois pas en quoi tu avais besoin de le faire, tu aurais pu en choisir une autre."

Je ne suis pas tellement apaisé, j'ai encore beaucoup de rage en moi et c'est sans doute l'effet de la drogue qui me fait réagir aussi violemment. C'est même sur.

Loar s'attendait à se recevoir des méchancetés de la part de Samael, mais il ne s'attendait pas à ce que ça le mette en colère lui aussi. Les deux hommes étaient tous les deux très remués par la situation, surtout Samael, mais Loar était content que la colère explose une bonne fois pour toute. Evidement, ça n'était pas une mince affaire et c'était un mauvais moment à passer mais au moins c'était passé. Lorsque Samael l'invita à aller se faire foutre en prétextant qu'il n'était bon qu'à ça, Loar eut envie de lui coller son poing dans la figure, mais il ne le fit pas parce que ça aurait été trop prévoyant. Il sentit la colère lui monter au nez, mais il réfléchit rapidement et décida de ne pas céder à cela. Au contraire, il décida de rentrer dans le jeu de Samael, afin de faire baisser sa propre pression.

"Ouais, peut être bien eh alors, où est le mal?"

Mais ça n'était pas terminé. Loar était rentré droit dans le vif du sujet en parlant de Victoire et Samael était tellement en colère que Loar eut du mal à comprendre tout ce qu'il dit. Pourtant, il écouta chaque mot qu'il prononça tout en essayant de leur donner un sens.

"Besoin, parce que tu crois que je n'ai pas besoin qu'on m'aime? Tu crois que tu es le seul? Tout tourne toujours autour de ta petite personne! Tu es encore plus égocentrique que moi! Et j'en ai marre, tu comprends ça? Tu te ne rends même pas compte de tout ce que tu as et tu es jamais content! Et pour une fois que j'aime réellement quelqu'un il fallait que tu te la tape alors oui tu es un salaud égocentrique!Et je n'ai pas vraiment eu le temps de temps parler. Je comptais le faire."
Il était stupéfait. Stupéfait que Samael pensait ça de lui. Stupéfait de constater que ce dernier pensait que c'était la belle vie pour lui et que rien ne pouvait aller mal pour lui.
"Mais sérieux Sam, t'as cru que quoi? Que j'étais sans sentiment? Que je vais toujours bien? Comment tu peux penser une chose pareille? Désolé de t'apprendre ça, mais y'a des moments où ça va pas pour moi aussi. Et cette fois, Victoire était là, et pas une autre."

Il le fusilla du regard, des éclairs en sortant presque. Il était néanmoins calme et sur de lui.

"De toute manière t'es pas prêt à écouter quoique ce soit de ma part. Je vais attendre que tu te sois calmé et on pourra peut être discuter après. Quant à Victoire, tu devrais lui parler un peu, tu comprendrais que c'est pas moi qu'elle aime."

Il relâcha Samael une bonne fois pour toute et recula de trois pas.

"Il faudrait que tu apprennes à parler avant de te faire des idées mon gars. Au moins maintenant les choses sont claires, ou presque."

Il alla ouvrir le frigo pour sortir une bouteille d'eau afin de se désaltérer. Il avait pris un sacré coup de chaud avec toute cette colère mais au moins, c'était sorti.

Et alors ?

"Alors ne viens pas dire que tu n'es pas un salaud"

Je peux parler, je fais exactement la même chose que lui et je le sais très bien au fond. Je le sais mais je n'ai pas envie de le reconnaître, ni de lui accorder raison. Je n'ai pas envie et j'ai envie au contraire de le provoquer et de chercher la petite bête. Je crois qu'il ne m'a jamais vu comme ça, jamais entendu être aussi méchant. J'ai toujours franc, mais pas autant méchant. Il ne connaît pas cette part là de moi.

"Ouai bien sur. Elle était là, tu en profité. Tu avais besoin de quoi au juste? De baise? Tu n'en a pas assez! Tu es toujours en manque! Tu ne pouvais pas attendre un peu?Non!!"

Non il n'a pas attendu. Il n'a pas attendu que quelqu'un d'autre se présente. Il aurait pu aller trouver n'importe qu'elle autre fille.

"Et tu crois que je vais bien moi? Tu crois que c'est facile de vivre dans ton ombre? Le chanteur à qui tout réussis ..."

Je ricane. Je ne sais même pas pourquoi. Je ne me rends pas compte réellement de l'impact que tout ce que je dis. pourra avoir. Je me rends compte cependant que je suis peut-être un peu jaloux que tout tourne autour de lui et je ne devrais pas l'être. Je devrais savoir gérer le fait qu'on est un groupe et qu'il y a toujours des préférences. Il me relâche avant de me dire que les choses sont clairs et d'aller vers la cuisine prendre de l'eau.

"Ouai c'est ça les choses clairs ..."

Je ne vois pas tellement ce qui est clair. Je suis toujours fâché. Je suis toujours à cran et j'ai bien envie de me reprendre une petite dose et je ne réfléchis pas à ce que je fais. Je m'installe sur la chaise haute du petit ilot de cuisine et sort mon petit sachet avec la poudre blanche encore à l'intérieur. Je me fiche pas mal de ne pas être seul. Je n'ai pas assez d'esprit de toute manière pour que tout soit clair. Je vide un peu le contenu du sachet sur la table et me prépare une ligne comme si j'avais toujours eu l'habitude de le faire et me fichant bien qu'il soit là. Ca me fera peut-être oublier tout ce merdier.

Ce petit règlement de compte allait bien au delà de ce qu'il s'était passé avec Victoire. Loar ne se rendait pas compte qu'il y avait plein de sentiment qui était enfoui en Samael, de ce qu'il pouvait penser vis à vis de lui. Il était peut être égocentrique au fond, même s'il jugeait que tout pouvait se dire pour ne pas qu'il y ait d'histoire comme ce qui était en train de se passer. C'était dommage, mais c'était comme ça.

"Alors ne viens pas dire que tu n'es pas un salaud" vociféra Samael.
Loar échappa un rire.
"Je suis un salaud parce que j'aime me faire foutre? Tu m'expliques où est le rapport au juste? Et puis, tu peux parler toi, t'es pas blanc non plus à ce niveau là. Tu te rappelle ce qu'il s'est passé dans les loges? Tu me rappelle l'effet que je t'aie fait ou bien t'as soudainement perdu la mémoire? Si moi je suis un salaud alors toi aussi!"

Il inspira profondément histoire de se calmer. Il avait du mal à gérer sa colère mais elle était encore contrôlable. Quant à Samael eh bien... c'était une autre paire de manche. Il était tellement en colère que Loar se demandait jusqu'où ça irait cette histoire là. Ils ne s'étaient pas frappés, c'était déjà une bonne chose.

"Et tu crois que je vais bien moi? Tu crois que c'est facile de vivre dans ton ombre? Le chanteur à qui tout réussis ..."
Nouvelle stupéfaction de la part de Loar. Il commença à ouvrir la bouche pour protester mais il la referma. Que dire à cela? Il préféra ainsi se taire et ne pas s'exprimer. Il ne trouvait pas les mots à dire. Il ne s'était absolument pas attendu à cette crise de jalousie et ne trouva rien à redire.
Il était allé se servir de l'eau quant il retrouva Sam avec de la poudre blanche, en train de se faire une ligne. Loar resta médusé face au spectacle qui se produisait devant lui. Il reposa l'eau dans le frigo et s'approcha de Samael.

"Attends là mais je rêve! Tu me fais chier pour mes pauvres joints et toi tu t'alignes au calme un rail de coke? Tu serais pas en train de te foutre de ma gueule là?" s'emporta-t-il en donnant un coup de main sur la poudre pour l'éparpiller partout.
"Si tu crois que c'est comme ça que tu vas séduire Victoire, tu te met le doigt dans l'oeil. Je crois pas qu'elle voudrait te voir comme ça."
Loar fronça les sourcils, conscient que ce qu'il avait fait pouvait le remettre en colère, mais il était hors de question qu'il le laisse comme ça.

Je lève les yeux au ciel et je sers les dents. J’ai envie de lui en coller une et mon poing se sert. Je ne le cogne pourtant pas encore. J’attends encore un peu, mais ça ne m’apaise pas loin de là. Evidement qu’il me reparle de la nuit qu’on a passé ensemble.

« Tu n’étais pas contre non plus. Ce n’est pas de moi qu’il s’agit là, arrête de toujours vouloir être le centre de l’attention. »

Il me lâche et s’en va dans la cuisine. J’en profite pour aller m’assoir et pour me préparer une rai de coke et je savais très bien qu’il allait réagir. Je le savais parce que je le fais chier avec sa weed, mais ce soir les rôles sont inversés. Je le regarde et je le lève les yeux au ciel avant de lui faire un doigt d’honneur et de lui dire :

« Ferme-là un peu, tu vois que c’est agaçant quand on ne t’écoute pas. Et de toute manière ne t’en fait pas pour moI. Si je te fais tant chier avec ça c’est que y a une raison. Mais peu importe, tu ne m’écoute jamais, alors je ne vais pas t’écouter non plus. »

Je fais ma tête de nœud et je suis fier de moi. Je ne devrais pas parce ça ne résoudra rien. Je ne m’attendais pas cependant à ce qu’il la disperse et ça a le don de me rendre dingue. Je ne réfléchis pas et je lui bondis dessus. Je lui met mon point dans la figure. Il l’aura bien cherché.

« Qu’est-ce que tu en sais de ce qu’elle penserait ? De toute manière c’est trop tard … »

C’est trop tard pour beaucoup de chose. Trop tard parce que j’en ai déjà pris, trop tard pour Victoire, trop tard pour me rattraper.

Parfois, même souvent, Loar avait du mal à suivre Samael. Là c'était le cas. Il était tellement furieux que Loar se demandait s'il n'était pas simplement aveuglé au point de dire n'importe quoi. Il connaissait un minimum le spécimen, il savait donc à qui il avait à faire. Alors il l'avait relâché, surtout après la chose qu'il lui avait dite.

"Tu n’étais pas contre non plus. Ce n’est pas de moi qu’il s’agit là, arrête de toujours vouloir être le centre de l’attention."

Loar échappa un rire. Il était vrai qu'il aimait être le centre de l'attention, il pouvait lui accorder. Mais le rapport avec ce qu'il venait de dire, il ne le voyait pas. Il lui adressa un regard interloqué, battant plusieurs fois des paupières pour essayer de remettre de l'ordre dans ce qu'il s'était dit.

"Bin non là j'parle de toi, j'me prend donc pas pour le centre de l'attention."

Dans la cuisine, alors que Loar vit Samael se préparer un rail de coke, forcément, Loar réagit. Cela se pouvait autrement. Il lui faisait tellement chier avec ses pauvre joints qu'il n'allait pas passer à côté de l'occasion de lui dire à quel point il merdait. En soi, ça ne le dérangeait pas plus que ça, Loar n'était pas son père ni personne d'autre pour lui dire quoi faire ou non. Au mieux, il pouvait lui déconseiller en disant qu'il se foutait en l'air encore plus que lui-même parce qu'il était quand même son ami mine de rien, mais il ne pouvait pas lui interdire de se droguer. Seulement, il avait réagit par vengeance, pour lui montrer ce que ça faisait. Et visiblement, Samael avait eu la même idée.

"Ferme-là un peu, tu vois que c’est agaçant quand on ne t’écoute pas. Et de toute manière ne t’en fait pas pour moI. Si je te fais tant chier avec ça c’est que y a une raison. Mais peu importe, tu ne m’écoute jamais, alors je ne vais pas t’écouter non plus. "
- Eh bien alors ne m'écoute pas, mais viens pas pleurer une fois que t'auras tout foutu en l'air simplement parce que tu fais ta petite victime, rétorqua Loar d'un ton sec et direct.
Evidemment, le fait d'avoir éparpillé la poudre de Samael le fit aussitôt réagir. Il lui sauta dessus pour lui donner un grand coup de poing dans le nez et Loar sentit craquer. Du sang se mit à couler partout, sur son t shirt, la table, le sol et Loar tâta à l'aveugle afin de trouver du sopalin ou un mouchoir pour arrêter l'hémorragie. En attendant, Samael lui demanda ce que Victoire pouvait penser et Loar répondit d'une voix étouffée.
- Parce que je la connais un minimum, voilà pourquoi. Mais fais comme tu veux, je ne suis pas là pour te dire quoi faire. Tu verras par toi même si tu ne me crois pas.
Il se dirigea vers les placards qu'il ouvrit alors que le sang continuait de couler.
"Un mouchoir, quelque chose, n'importe quoi..."
La douleur le piquait, et plus il appuyait avec ses doigts, plus ça lui faisait mal. Allait-il devoir aller à l'hôpital? Après tout, il avait le nez cassé...