Invité a posté ce message Dim 7 Juil 2019 - 22:07#
Une soirée pour découvrir...
Neuf heure du soir. Ma journée de travail est terminée depuis quelques minutes, chose dont je n’ai pas l’habitude. Mes soirées, j’en profite rarement, préférant travailler jusque tard pour ne m’endormir qu’aux premières lueurs du jour. Ce soir est donc exceptionnel… pas mon humeur, toujours égale, par ailleurs. J’allume la cigarette que j’ai tiré à mon collègue avec lequel j’ai échangé mon horaire, me demandant comment occuper mes prochaines heures. Je n’ai pas vraiment envie de rentrer chez moi, où la seule chose que j’aurai à faire c’est m’affaler devant la télé.
Je souffle ma fumée, regardant au travers un groupe de personnes passer, comme si elles n’étaient qu’une illusion. Une illusion bien loin de moi, que je saurais ignorer, que je saurais faire disparaitre. Mais non, ils sont bien là, ces gens, et leur enthousiasme me rend malade. Les couples se tiennent la main. Les femmes portent de jolies robes et sont apprêtées. Je ne les comprends pas. Pourquoi sourient-ils tous ainsi ? Pourquoi sont-ils heureux, ce soir ? Pourquoi rient-ils si fort à m’en percer les tympans ? Ils me donnent la nausée, envie de fuir, envie de me jeter sous les roues de la première voiture qui passe. Arrêtez de me jeter votre bonheur au visage !!
Je m’engouffre dans une rue voisine au premier croisement, pour ne plus les entendre, pour recouvrir le contrôle de mon humeur terne. Je vais me laisser tomber sur un banc en soupirant profondément. Je sors alors mon muffin de mon sac. Un muffin au chocolat qui m’a mis l’eau à la bouche toute la journée et que j’ai chipé en partant de l’épicerie. Ce n’est pas la première fois, et mon patron est assez intelligent pour savoir que c’est moi… pourtant il ne m’en a jamais rien dit. J’ignore pourquoi. Je crois que je m’en fiche. S’il me vire, j’irai crever dans un caniveau, tant pis. Après deux bouchées de mon muffin, j’ai une illumination en repensant à mon collègue. Je me souviens qu’il a parlé d’un endroit il y a quelques jours. Une salle d’arcade. Et ça, ça m’intéresse, je dois l’avouer. J’attrape mon portable pour chercher l’adresse, vire une notification Instagram en passant. Je devrais penser à supprimer les applications préinstaller peut-être…
Une vingtaine de minutes plus tard, je me retrouve au Barcade. Des regards se posent furtivement sur moi pour me lâcher aussi vite. Est-ce mon âge ? Ou mes origines clairement asiatiques qui attirent le regard ? Si c’est mon âge, je le saurai vite. Je me dirige vers une machine sur le côté pour me faire de la monnaie et pouvoir m’amuser sur les nombreuses bornes qu’offre l’endroit. Les lumières et les sons des jeux vidéo m’attisent quelque peu, me rappelant des journées passées avec celle qui m’a tout fait découvrir. Je me mords la lèvre et me faufile entre les autres clients, je regarde les jeux proposés et finalement je m’arrête : Street Fighter. Voilà mon jeu, je vais pouvoir m’amuser un peu. Voyons si je me souviens de la manipulation du Hadoken.
Invité a posté ce message Dim 14 Juil 2019 - 2:00#
Les jeux vidéos étaient une des plus grande passion de Nina depuis sa plus tendre enfance, et pour cause, ses deux parents étaient développeurs de jeux, elle avait donc naturellement baignée dedans depuis toujours. Elle avait joué à tant de jeu sur tous les supports possibles, elle avait même pu en tester certains lors de leurs conceptions, certains qu’elle seule avait pu toucher car finalement abandonnés. Aujourd’hui, jouer aux jeux vidéos étaient l’une de ses activités professionnelles, profitant de sa notoriété dans le monde du cosplay pour se lancer dans le streaming, parfois de la création de ses costumes mais surtout de ses parties de jeux vidéos avec une préférence pour les jeux de combat.
Il était donc évidant que l’un des lieux favori de la jeune fille soit le Barcade, cela lui rappelait les salles de jeux d’arcade qu’elle avait fréquenté longuement lorsqu’elle était allée au Japon. Elle aimait beaucoup les jeux récents mais il y a toujours ce petit truc en plus lorsque l’on met sa pièce dans une borne pour lancer une partie des vieux jeux du genre. Les jeux d’époque était difficile, spécifiquement étudié pour que le joueur soit contraint de perdre afin qu’il remette de l’argent dans la machine pour continuer de jouer.
Nina était arrivé sur les lieux aux alentours de dix-huit heures et c’était lancé dans un marathon des plus impressionnant : boucler tous les Metal Slug présent dans la salle en une seule pièce chacun. Un défi qui pouvait sembler impossible et comme à chaque fois qu’on lui disait que quelque chose était impossible, elle faisait des paris, les autres personnes présentes acceptèrent donc de parier et la cagnotte s’éleva à deux cent dollars. La jolie étudiante s’installa donc devant la première borne, fit craquer ses doigts avant d’insérer sa pièce dans la fente de la machine et lança le jeu. Les mouvements de doigts étaient fluides et l’œil vif, les tableaux s’enchaînaient et Nina évitaient chaque balle, tuait chaque ennemi à une vitesse telle qu’on aurait pu croire qu’elle savait à l’avance ce qu’il allait se passer et c’était effectivement le cas. Nina avait appris tous les jeux par cœur, à la frame près et s’adonnait juste à un speed run de toute beauté ce qui allégea les porte-monnaies de ceux qui avaient parier mais le spectacle en valait le coup.
Avec ses deux cent dollars gagné, elle en profita pour offrir une petite tournée avant d’aller s’intéresser à d’autres jeux sur lesquels elle était tout aussi forte même si le résultat dépendait également du niveau de l’autre joueur, elle s’était retrouvée près des bornes de jeux de combat. Elle alla s’installer près des bornes de Street Fighter, il y avait toute les versions possibles, même le cinquième opus et c’est à celui ci qu’elle s’installa. Elle choisit le personnage de Kolin, c’était une de ses favorite avec Karin, elle ne jouait que les filles et se fichait bien de savoir leur position dans la tier list, elle jouait seulement les personnages qu’elle trouvait jolis. Ses parties étaient toujours un spectacles des plus appréciés dans le bar et il y eut rapidement un attroupement derrière elle pour la regarder jouer pendant que sa se bousculait pour jouer contre elle. Les habitués furent étonnés de quelque chose et ne tardèrent pas de se faire la remarque entre eux :
« Elle fait pas payer les parties pour l’affronter aujourd’hui ? C’est bizarre. »
« T’as pas vu ce qu’elle a fait juste avant ? Elle a bouclé toutes les bornes de Metal Slug en une seule pièce et avec les paris elle s’est fait 200 dollars, ça lui suffit sûrement pour la soirée. »
« Ouai, et au moins je pourrais rejouer contre elle sans me ruiner, j’ai déjà perdu 500 dollars juste pour l’affronter. »
« 500 ! Mais les défi sont à 5 dollars et t’as pas à repayer de la soirée pour tenter ta chance, soit t’es fou soit t’as de l’espoir de vouloir la vaincre après tant de partie. »
Nina les entendait mais ne disait rien, se contentant de mettre leur raclée habituelle à ceux qui venaient pour jouer contre elle, cela l’amusait beaucoup et visiblement les autres aussi trouvait cela amusant puisqu’ils en redemandaient.
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Invité a posté ce message Mar 16 Juil 2019 - 17:08#
Une soirée pour découvrir...
Tout en jouant, je me perds dans mes pensées. Ça ne remonte pas à si loin que ça en réalité, c’était l’année dernière. Et pourtant il s’en est passé des choses depuis qu’elle est partie, et tout ce qu’il me reste ce sont des souvenirs. Impossible pour moi de la retrouver un jour… ne serait-ce que parce que je suis morte. Ou en tout cas, j’ai disparu. Je ne sais pas comment cette histoire a été suivi au Japon, mais je sais qu’ici, la disparition d’une lycéenne japonaise a fait du bruit ces derniers mois. Et puis c’est retombé, comme un soufflé. Mes parents ont certainement abandonné les recherches très vite, une situation qui nous convient à tous les trois. Leur rage d’avoir perdu une source de revenus ainsi que leur chance de se faire rembourser mon opération est sans doute passé dès qu’ils se sont rendus compte qu’ils seraient, pour toujours, des parents dont l’enfant a disparu. Des parents victimes, des personnes bien à plaindre. Et moi, libre.
Des bruits me sortent de mes pensées alors que je me fais battre par le CPU. Je râle entre mes dents avant de tourner la tête pour voir d’où vient ce chahut. Il y a un attroupement à quelques bornes de moi, les derniers spectateurs sont à cinq mètres. Ils trépignent, par moment il y a des vagues d’exclamations qui les secouent. Je me lève, et en m’approchant de cette foule, pour rapidement m’en éloigner car elle m’indispose profondément, j’entends des paroles. Je les entends parler de la joueuse, apparemment, et de l’argent qu’il lui arrive de se faire en jouant. Je hausse les sourcils, surprise du montant des paris. Les adultes sont des idiots, même aux Etats-Unis… je ne sais pas si c’est rassurant ou non. Et ça me donne de moins envie de grandir.
Nouvelle vague, et je me recule pour éviter de me prendre un coup de coude. Je râle, un peu plus fort que tout à l’heure, mais en japonais. L’homme à côté de moi me jette un regard avant de se désintéresser de moi tout aussi vite. Décidément, les attroupements me mettent toujours aussi mal à l’aise. L’envie de disperser celui-ci me prendre soudainement, je me mets alors à me faufiler jusqu’à la borne où la joueuse est en train de ridiculiser son adversaire. Je serre ma main sur les pièces qu’elle contient, quand une main se pose sur mon épaule.
« Tu devrais pas faire ça, demoiselle. T’as aucune chance ! »
Je lève un regard blasé vers l’homme qui veut visiblement me retenir, et il me lâche instantanément, cette fois c’est lui qui est mal à l’aise. Je retiens un sourire, j’aime mettre les gens mal à l’aise. Quand l’adversaire se lève, sous les huées des spectateurs, je me faufile à sa place, passant devant les autres en attente. Je pose mes pièces en regardant la jeune femme, une magnifique jeune femme par ailleurs.
« Si je gagne… fais partir eux, ils me gênent ! »
Mon anglais n’est pas parfait, j’en ai conscience, mais peu importe. Moi, tout ce que je veux, c’est pouvoir jouer tranquillement, sans avoir plein d’adultes autour qui s’agitent au moindre Diamond Dust.
Quand l’écran des personnages se présente devant moi, je choisis Ibuki. Cela fait longtemps que je n’ai pas joué à cet opus, mais… les personnages mobiles sont ma spécialité.
