- i'll watch you leave here limping. (+18)

La dernière fois que j’ai été aussi énervé … Je n’en ai pas la moindre idée ! Peut-être pendant une énième dispute avec Alexya et le plus drôle dans tout ça c’est que ce soir elle est en partie la raison pour laquelle je suis autant sur les nerfs. Enfin, j’ignore si on peut dire que c’est vraiment drôle. Non, je dirais que c’est plutôt pitoyable et que j’ai dû me faire violence pour ne pas débarquer chez elle histoire de lui remettre les idées en place. Mais tout ce que j’ai pu faire c’est retirer la chaîne que j’avais autour du cou et à laquelle pend l’ancienne bague de fiançailles d’Oliana et la ranger dans un tiroir. Mais qu’est-ce qui lui a pris de croire que je garde ça là pour la redemander en mariage ? La seule personne à qui je passerai cette putain de bague c’est Ollie et ça … ce n’est pas près d’arriver. Même Alexya n’y avait pas eu le droit à la bague de ma mère – la seule chose que j’ai gardé d’elle d’ailleurs. Ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille à l’époque mais j’étais trop con. Alors c’est vrai qu’il nous est arrivé de coucher ensemble mais de là à penser qu’on allait se remettre ensemble et se marier … Et puis quoi encore ? Sur le point d’exploser, j’abandonne mon téléphone sur ma table de chevet et quitte la colocation sans parler à qui que ce soit. Je crois qu’on me demande où je vais aussi vite mais je ne fais pas attention. Je ne saurais même pas dire qui s’est adressé à moi. J’ai besoin de boire … et de baiser mais surtout de boire. Si elle pense que je suis un tel enfoiré peut-être que je devrais lui donner raison, jouer au con qu’elle pense que je suis. Merde, je devrais m’en foutre de ce qu’elle pense et malgré ça, ça me ronge. Ça m’énerve tellement ! A quoi je m’attends à chaque fois ? Avec ces trois années d’oubliées bien sûr qu’elle me prend encore pour le don juan que j’étais. Que je tente de redevenir même si je suis bien moins joueur que ce que j’étais. Parce qu’au fond de moi je sais que je ne serais jamais satisfait si je ne l’ai pas elle ce qui signifie passer le restant de mes jours tendu et mal baisé. C’est les poings serrés que je pousse la porte de l’Union Pool et me dirige directement vers le bar. Soir de semaine, c’est assez tranquille et tant mieux. Devoir me frayer un chemin et supporter des cons ça ne l’aurait pas fait … ou peut-être que si histoire de coller mon poing dans la gueule de quelqu’un. « Un whisky s’il vous plait ! » Je lâche une fois installé au boire. Je n’ai même pas un regard vers la barmaid. Elle me prend pour un connard, je vais m’y mettre elle verra ce que c’est réellement. Et putain, pourquoi est-ce que je me laisse autant toucher par ça ? Je suis supposé la sortir de ma vie et non pas la laisser m’atteindre lorsqu’elle me balance de conneries pareilles par messages.

J'étais bien confortablement installée sur mon canapé, prête à regarder les deux derniers épisodes de la nouvelle saison de Stranger Things lorsque j'ai reçu un message texte de l'une de mes collègues me suppliant presque de prendre sa place au bar parce qu'elle doit s'occuper de son fils qui est malade et elle n'a personne d'autre pour le surveiller. En pyjama, mon sac de popcorn prêt à être mis dans le four micro-onde, je pousse un grand soupire et évidemment, j'accepte sans hésiter de l'aider. J'ai bossé tous les soirs la semaine dernière et je pensais pouvoir avoir enfin ma soirée libre, mais il faut croire que c'est le mauvais côté d'avoir des collègues qui ont une vie bien plus pertinente que la mienne. Avec les cours de gymnastique que je donne et les notes que je me fais déjà pour la rentrée scolaire, je suis épuisée, mais je ne laisse personne le voir, beaucoup trop sûre de moi pour le laisser parraître. Comme je suis déjà pratiquement en retard pour le début du quart de travail de ma collègue, je me lève de mon canapé pour aller enfiler une tenue bien moins confortable et selon moi, beaucoup trop provocatrice, mais le nouveau patron est un véritable con et préfère nous voir habiller de la sorte. Je soupire en me regardant dans le miroir et sans perdre de temps, je prends le métro jusqu'au Union Pool. Une fois dans le bar, je suis soulagée de voir qu'il n'y a pas trop de monde, surtout vu l'heure qu'il est et me dirige directement vers le bar après avoir déposé mon sac à main à l'arrière. Je n'ai pas véritablement envie d'être là, mais comme je veux aussi faire beaucoup d'argent et que je suis la seule barmaid, je suis encore plus gentille qu'à mon habitude avec les clients. Je prépare plusieurs verres, accepte quelques shooters de mes clients habituels et me promène de la sorte un moment aux tables avant de venir reprendre ma place derrière le bar. Servant une bière à deux femmes un peu plus loin, mon regard s'arrête aussitôt en voyant ce beau grand brun entrer dans le bar et venir s'installer sur un tabouret à quelques centimètres de moi. Remerciant les deux jeunes femmes, un grand sourire aux lèvres, je m'arrête devant lui et sans même me regarder il passe sa commande. « Un whisky s’il vous plait ! » Dit-il simplement. Au moins, la politesse est à moitié présente, mais je reste tout de même calme, prends une grande inspiration et prépare son verre. Après tout, c'est loin d'être le pire client que j'ai eu. « Je te l'offre. Un whisky pour commencer, forcément y a un truc qui ne va pas. » Et je ne veux pas savoir quoi puisque ça ne me concerne pas du tout, mais le premier verre offert, c'est toujours un bon début pour avoir un bon pourboire à la fin de la soirée. Normalement, un joli sourire c'est suffisant, mais comme il ne me regarde pas, je tente un autre moyen. Et puis bon, il n'a vraiment pas l'air de bien aller.

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J’en connais une qui va entendre parler du pays demain ! Bon sang mais qu’est-ce qui lui est passé par la tête ? Pourquoi avoir inventé des conneries pareilles et les avoir servis sans honte à Oliana ? Je veux dire, si nous étions encore ensemble j’aurais pu comprendre qu’elle la voit comme une menace mais elle sait … Elle sait qu’il n’y a pas moyen que nous nous remettions ensemble avec son père qui surveille et que je ne me remettrai pas plus avec elle. Pas besoin d’avoir peur d’elle et de la traiter comme de la merde. Alors oui, avec Alexya nous avons couché ensemble. C’est un bon coup, je ne peux pas mentir sur ce point, mais ça s’arrête là. Je pensais avoir été clair sur ce point, il faut croire que non. Seulement j’ignore si c’est la véritable raison de ma colère ou s’il n’y a pas autre chose. Autre chose comme le fait qu’elle n’a pas voulu me croire lorsque je lui ai affirmé qu’il ne se passera rien avec Alexya et qu’elle a continué de me prendre pour cet enfoiré que j’étais avant qu’elle n’entre dans ma vie. D’accord, je le redeviens mais puisque je suis privé de la seule personne capable de me garder dans le droit chemin je pense avoir le droit de faire ce que je veux. Je suis tellement énervé que la première chose à laquelle je pense c’est de boire. J’ai promis à Amelia de faire attention sur ce point et je vais le faire, ça ne veut pas dire que je dois me priver d’un bon alcool fort pour autant. « Je te l'offre. Un whisky pour commencer, forcément y a un truc qui ne va pas. » Est-ce sa jolie voix ou le fait que le verre me soit offert qui me fait enfin lever la tête ? Je ne saurais dire mais dans les deux cas tant mieux. J’aurais loupé une vision merveilleuse ce soir. Malgré sa mâchoire un peu carrée, elle a le visage d’une poupée … la peau plus halée cela dit. Des beaux cheveux bruns et un corps magnifique de ce que je peux voir. Peut-être un peu trop mis en avant pour attirer le client mais je suppose qu’elle n’a pas son mot à dire sur la tenue de travail. « Merci. » Dis-je avec ce petit sourire charmeur qui revient naturellement lorsque je suis en présence d’une jolie femme. « Désolé pour l’irrespect … Hailey. » Je regarde brièvement le prénom inscrit sur son badge et relève les yeux vers elle. Ce n’est sans doute pas une mauvaise chose que je sois venu précisément ici même si je ne fais que penser avec ma queue … « Mauvaise journée … ça m’a l’air assez calme ce soir. » Phrase bateau pour entamer la conversation, tenter de faire pardonner mon comportement de connard et peut-être aussi tâter le terrain … être le connard que je suis redevenu quoi.

Bpdysuit noir et jupe trop courte par-dessus, je soupire souhaitant être encore dans le comfort de mon appartement en pyjama, les cheveux attachés en train de manger du popcorn. Au lieu de ça, je suis au Union Pool, beaucoup moins confortable à servir les quelques clients présents ce soir. Heureusement, j'ai l'impression que je vais pouvoir fermer le bar plus tôt puisque je suis seule et qu'il n'y a pas beaucoup de gens présent. J'ai déjà fait beaucoup de pourboire grâce à mon sourire charmeur qui est beaucoup plus présent ce soir. J'ai dû sortir de chez moi alors que je devais être en congé aujourd'hui, vaut mieux faire beaucoup d'argent au moins, question de ne pas avoir accepté pour rien. Quelques shooters déjà dans le corps, je pense déjà au trajet en métro que je vais devoir faire ce soir et soupire. Même si ma voiture avait été en état d'être conduite, je n'aurais pas pu la prendre, ne souhaitant pas non plus causer un accident. Heureusement, je n'ai pas un si long trajet à faire et en regardant l'heure, je suis contente que la soirée soit passé un peu plus rapidement que je le pensais. En le voyant entrer dans le bar, j'ai tout de suite pensé que ma soirée se déroulerait déjà mieux. Beau grand brun qui ne semble pas vraiment dans son état, mais qui reste tout de même très agréable à regarder, je ne peux pas être plus ravie et me donne même comme défi de le charmer d'un simple sourire. Cependant, ma tâche s'avère un peu plus difficile lorsqu'il s'installe au bar sans même me regarder et me balance sa commande toujours sans lever les yeux vers moi. Voyant bien dans son comportement qu'il ne semble pas aller très bien, je décide de lui offrir son premier verre ce qui, visiblement, attire son attention. « Merci. » Son regard finalement posé sur moi avec ce sourire à en faire tomber plus qu'une, mes lèvres s'étirent légèrement, mais sans plus pour le moment alors que je me retourne quelques instants, prépare son whisky et revient vers lui, déposant le verre sur le bar. « Désolé pour l’irrespect … Hailey. » Ses yeux se posent sur mon badge quelques secondes et à cet instant, mon sourire charmeur revient, fière d'avoir réussi à lui faire réaliser qu'il n'a pas été hyper poli sans même dire un seul mot à ce sujet. C'est d'ailleurs certainement mieux ainsi, mon patron me reprochant déjà suffisamment d'être parfois trop directe avec les clients. « T'inquiètes pas, j'ai des clients bien pires que toi.. » Surtout moins beaux que lui d'ailleurs. J'hausse les épaules, mordant l'intérieur de ma joue tentant de retenir ce que j'ai envie de dire même si je sais que cela ne serait pas si mal reçu comme compliment. « Et ton nom à toi? J'ai pas la même chance d'avoir un badge sous mes yeux pour le connaître. » Le sourire toujours accroché sur mes lèvres, je suis satisfaite d'avoir réussi à lui avoir fait levé les yeux vers moi en lui offrant son verre quelques secondes plus tôt. « Mauvaise journée … ça m’a l’air assez calme ce soir. » C'est bien le cas de le dire. En même temps, c'est plutôt rare les personnes qui viennent boire le lundi soir. C'est souvent une soirée très calme, c'est pour cette raison que normalement, je n'aime pas travailler le lundi. Ce soir, je ne regrette plus d'être venue pourtant. « En souhaitant que ta soirée se passe mieux dans ce cas... Et oui, c'est toujours plutôt calme le lundi, mais cela nous permet de prendre plus notre temps avec les clients. » Ou dans mon cas, avec lui visiblement.

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Quand j’ai parlé d’aller me faire foutre par message, je ne pensais pas le faire. Alors oui, elle m’a agacé au plus haut point mais en partant de la colocation je pensais surtout à aller boire un verre. Une bonne marche et un bar trouvé, j’ai été bien heureux de ne croiser aucun paparazzi qui aurait fini avec mon poing dans la gueule étant donné mon état. Le calme du bar en cette soirée de début de semaine me fait du bien, je crois que je n’aurais pas supporté les conversations toutes plus fortes les unes que les autres et les bousculades même en étant tranquillement installé au bar. Loin d’être le type le plus respectueux envers la barmaid, il faut dire que je pense avant tout à avaler cul sec mon verre de whisky pour faire passer ma mauvaise humeur et non pas à discuter avec qui que ce soit. Toutefois, dans sa voix et dans sa réponse, je sens cette pointe d’ironie qui me fait lever les yeux vers elle. Un joli brin de femme qui doit faire tourner pas mal de tête et attirer l’attention d’un bon nombre de clients dont je fais désormais partie. Sourire charmeur au coin des lèvres, alors que je goûte mon verre sans détourner mon attention, je ne peux pas m’empêcher de penser que finalement je n’aurais rien contre m’envoyer en l’air. Qu’est-ce que j’ai à perdre de toute manière ? On me prend déjà pour un connard, ma réputation n’est plus à faire, autant que je l’entretienne ! « T'inquiètes pas, j'ai des clients bien pires que toi... » Ça je n’en doute pas un instant. Il suffit d’avoir un verre de trop dans le nez, d’être malheureux, pour qu’une fille comme Hailey devienne une cible. Elle a tout pour elle de ce que je vois et sa tenue de travail n’hésite pas à mettre en valeur ses courbes féminines. « Et ton nom à toi ? J'ai pas la même chance d'avoir un badge sous mes yeux pour le connaître. » Je me redresse sur mon tabouret haut, tapote le bout de mes doigts sur mon verre encore plein. « On voit les personnes qui ne lisent pas les journaux mais c’est rafraîchissant. » Dis-je dans un petit rire avant de boire une nouvelle gorgée de mon whisky qui me brûle la gorge. « Cameron, c’est mon prénom. » Ce qu’elle aurait pu savoir si elle avait reconnu qui je suis. Cela dit ça me fait du bien que ça ne soit pas le cas, ça m’évite d’avoir à supporter un groupe de plus, le genre de celles qui s’attendent à plus qu’une nuit en ma compagnie et qui me harcèlent par la suite. Non, elle, elle semble s’en moquer et c’est ce qui me donne encore plus envie de faire la conversation et garder mon côté charmeur. « En souhaitant que ta soirée se passe mieux dans ce cas... Et oui, c'est toujours plutôt calme le lundi, mais cela nous permet de prendre plus notre temps avec les clients. » Humectant mes lèvres, je me penche en avant, continuant de regarder la narquoisement. « Elle commence déjà à aller mieux. Et y a beaucoup de clients qui ont le droit à une belle attention ou il faut quelque chose en particulier ? » Après tout si je peux avoir quelques pistes pour faire jouer les choses en ma faveur je ne vais pas me priver.

« On voit les personnes qui ne lisent pas les journaux mais c’est rafraîchissant. Cameron, c’est mon prénom. » Mon sourire toujours bien présent sur mon visage, je m'avance un peu, m'appuyant sur le bar pour le regarder dans les yeux. Non je ne le connais pas. Je ne suis pas une personne qui s'intéresse vraiment aux journaux ou aux magazines. Du moins, pas au monde des célébrités même si ma soeur Roxanna fait souvent la une de ce genre de choses avec le sport qu'elle pratique. Je sais que si j'avais poursuivi ma carrière en gymnastique, je ferais probablement la une des magazines de sport moi aussi, mais reste que ça ne m'intéresse pas. Alors s'il est connu, pour moi il ne l'ai pas vraiment. Évidemment, ça ne change pas que je le trouve complètement charmant et clairement, il sait comment s'y prendre avec les femmes en plus. « Donc je suis supposé savoir qui tu es c'est bien ça? » Dis-je en ne quittant pas ses yeux du regard, me concentrant uniquement sur lui puisque de toute façon, il n'y a plus beaucoup de clients dans le bar et ils sont tous déjà servi. « Je préfère te connaître comme ça que par les journaux. » Je hausse les épaules puisque je ne sais pas si je vais véritablement apprendre à le connaître de cette façon. Peut-être qu'il est seulement intéressé à boire son verre tranquillement et que je suis en train de déranger son plan aussi. « Elle commence déjà à aller mieux. Et y a beaucoup de clients qui ont le droit à une belle attention ou il faut quelque chose en particulier ? » Bien heureuse de savoir que sa soirée se passe déjà mieux, je me mets à battre des cils légèrement question de pousser un peu plus dans mon petit jeu. Après tout, il semble faire la même chose que moi de toute façon alors pourquoi pas en profiter un peu? « Hm.. non seulement quelques clients. Surtout ceux avec un sourire bien charmant. » Bon, je sais que sa question allait dans cette direction et c'est vrai qu'il a un magnifique sourire, mais ça, il le sait probablement déjà, pourtant, je juge utile de lui mentionner, question qu'il soit au courant que je n'ai pas l'habitude de faire cela vraiment avec tous mes clients. Oui je charme quelques fois à l'aide d'un sourire pour obtenir un pourboire un peu plus généreux, mais là, je ne sais pas, il a le regard de quelqu'un qui a besoin de se changer les idées et moi aussi. Soudainement, je suis surtout contente de ne pas être devant ma télévision en ce moment comme je devais l'être.

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« Donc je suis supposé savoir qui tu es c'est bien ça ? » C’est avec un petit air amusé que je réponds. Aucun mot, seulement ce regard que je lui adresse et le coin de mes lèvres qui se soulève très légèrement. Qu’elle ne le sache pas m’arrange. Ce soir je voudrais être un type comme un autre. Je voudrais oublier qui je suis le temps d’une soirée, oublier mes emmerdes, oublier l’hystérie de certaines personnes, le risque de finir dans un magasine people parce qu’aperçu en train de discuter avec une femme – tout à fait canon d’ailleurs. Je voudrais être un gars dans un bar qui discute avec la barmaid qui lui fait du charme. Inutile de lui dire que, oui, elle devrait savoir qui je suis. Elle ne peut ne pas s’y intéresser et je ne suis pas imbu de ma personne au point de m’offusquer qu’elle ignore mon identité. « Je préfère te connaître comme ça que par les journaux. » Elle me répond comme s’il n’y avait rien de plus normal que de vouloir connaître des détails sur l’un de ses clients. J’imagine que ça amène certains à payer plus ou à revenir. « Vraiment ? Je pourrais être un tueur en série pourtant, rien ne te garantit que je suis un bon gars. » Sauf qu’un tueur en série ne prendrait pas le risque de s’afficher à la vue de tous ces témoins. Je n’ai pas dit être très réfléchi ce soir. Je suis rentré ici en colère, celle-ci n’est pas encore partie, donc je ne réfléchi pas à fond. Je sais qu’elle ne va pas y croire de toute manière et tant mieux parce qu’au regard charmeur qu’elle me lance je trouverais regrettable de passer à côté d’une occasion. Je peux peut-être calmer le jeu sur l’alcool comme promis à l’une de mes sœurs et profiter d’une des autres façons que j’ai de me consoler. Même si je ne voudrais pas brûler les étapes et me prendre un vent monumental. « Hm... non seulement quelques clients. Surtout ceux avec un sourire bien charmant. » En entendant ça évidemment que je me mets à sourire encore plus. « Charmant ? Ça me va. » Comme si j’allais affirmer l’inverse ! « J’espère au moins que ce compliment n’est pas seulement pour le pourboire ? Ça serait dommage. » Je lui en aurais donné un dans tous les cas. Ce métier est ingrat, si je peux aider en donnant quelques dollars alors que je n’en manque pas, je ne vais pas me priver. Cela dit maintenant qu’elle est entrée dans ce jeu, je vais vouloir plus que le simple réconfort de mon verre de Whisky. « Qu’est-ce qu’une jolie fille comme toi peut bien faire à bosser derrière ce bar, Hailey ? Des études à payer peut-être ? » Je demande, curieux.

Si je dois le connaître par les médias, ce n'est vraiment pas le cas et je n'ai pas vraiment plus envie de savoir pour quelle raison je devrais savoir qui Cameron est. Il me semble être une bonne personne en apparence même s'il n'a pas été très poli avec moi pour son entrée de jeu. Normalement, lorsque j'ai un bon pressentiment à propos de quelqu'un, il s'avère toujours être vrai et c'est le cas avec lui. Je ne le connais peut-être pas très longtemps, mais je suis une personne qui adore rencontrer des gens et je me méfie très rarement des inconnus alors que je devrais pourtant le faire. N'ayant pas eu une très bonne expérience avec un homme en particulier d'ailleurs. Je tente pourtant d'oublier cette période de ma vie même si ce n'est pas toujours une tâche facile. Il m'arrive souvent d'avoir des flashback du temps où j'étais avec Alexander. De l'état mental et physique dans lequel j'étais, du rêve qu'il a complètement bousillé pour moi. Je chasse rapidement cette pensée de ma tête souhaitant véritablement me concentrer sur Cameron plutôt que de mes problèmes débiles. « Vraiment ? Je pourrais être un tueur en série pourtant, rien ne te garantit que je suis un bon gars. » C'est vrai et encore une fois, il vaudrait mieux pour moi que je me méfie un peu plus à l'avenir, mais même s'il y a plusieurs personnes à qui je ne fais pas tellement confiance dans la vie, j'ai aussi tendance à l'accorder trop facilement à des gens qui semblent être gentil alors que les apparences sont parfois trompeuses. « J'aime vivre dangereusement faut croire. » Mordillant l'intérieur de ma joue, je m'approche un peu plus de lui sans pour autant être trop dans sa bulle. Mes bras appuyés sur le comptoir, je souris en voyant qu'il boit très tranquillement le verre que j'ai posé devant lui il y a quelques minutes et qu'il semblait être bien déterminé à finir rapidement. Ce n'est pourtant pas le cas maintenant. « Charmant ? Ça me va. J’espère au moins que ce compliment n’est pas seulement pour le pourboire ? Ça serait dommage. », « Je n'ai pas l'habitude de complimenter mes clients pour du pourboire, normalement un petit sourire et ça suffit. Et je n'offre jamais de verre non plus. » Je n'ai jamais besoin de le faire en fait. Mon habillement beaucoup trop provocateur est généralement bien suffisant pour que les hommes se rincent l'oeil, ce qui est à mon avantage pour les pourboires même si leur façon de penser me dégoûte complètement. « Qu’est-ce qu’une jolie fille comme toi peut bien faire à bosser derrière ce bar, Hailey ? Des études à payer peut-être ? » Suis-je si prévisible que cela? J'imagine que mon visage trahi certainement l'âge que j'ai et que clairement, il sait que je suis sois encore aux études ou pour mon cas, que je viens de terminer et que le boulot d'assistant professeure ne me donnera pas beaucoup d'argent. J'ai beaucoup de choses à payer en plus de vouloir ne serait-ce qu'un peu profiter de ma vie même si je suis très souvent occupé. « Un prêt étudiant, une possible nouvelle voiture et surtout un appartement où j'habite seule je dirais aussi. » C'est stupide, mais de l'entendre dire mon nom et s'intéresser un peu à moi, ça me fait du bien. Comme si j'avais besoin de discuter avec quelqu'un qui semble vraiment intéresser par ce que je dis pour une fois. Au contraire de mes clients habituels et de mes rendez-vous sur Tinder ou autres applications de ce genre. « Mais je retiens surtout que tu me trouves jolie en fait. » Que je réponds, fière d'avoir entendu les informations pertinentes de cette phrase.

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Il va m’être particulièrement difficile de regretter d’être venu ici si elle continue de me charmer comme elle le fait. Cela dit ça me permet d’oublier la raison de ma présence dans ce bar, la colère qui m’a bouffé de l’intérieur au point que j’en ai explosé mon téléphone contre le mur. Paix à son âme mais ce n’est pas comme si je manquais d’argent. J’en ai des dollars à claquer et demain j’irais m’acheter le téléphone dernier cri. Pour le moment je préfère me focaliser sur la jolie barmaid qui elle aussi s’intéresse à moi tout en ignorant qui je suis. Je pourrais parier que si j’aborde n’importe quelle fille présente ce soir elle saura mais pourquoi faire alors que j’ai une si charmante personne face à moi ? Ça serait du gâchis que d’aller voir ailleurs. « J'aime vivre dangereusement faut croire. » Sa réponse me fait sourire et me convient parfaitement. Elle aurait très bien être refroidie, penser que c’était une réplique pour l’éloigner malgré mon sourire enjôleur, ça n’a pas été le cas. Il faut croire que cette fille tient réellement à s’amuser … ou qu’elle n’a peur de rien. Ça me plait énormément. « Je n'ai pas l'habitude de complimenter mes clients pour du pourboire, normalement un petit sourire et ça suffit. Et je n'offre jamais de verre non plus. » J’acquiesce en jouant un peu avec le liquide dans mon verre. « Eh bien je m’estime sacrément chanceux ce soir. » Ce qui n’était pas du tout le cas il y a moins d’une heure et je sais que je vais continuer de ressasser ça tant que je n’aurais pas trouvé de quoi me changer les idées. Si j’ai d’abord pensé à me mettre une mine, oublier grâce à l’alcool, je suis en train de me demander si je n’ai pas une meilleure option sur le point de se présenter à moi. « Un prêt étudiant, une possible nouvelle voiture et surtout un appartement où j'habite seule je dirais aussi. », « Ceci explique cela. » Je ne vais pas prétendre comprendre même si mes parents adoptifs n’ont jamais été aussi riches que Crésus ou riches tout court. Mais la galère des fins de mois – ou de semaines – je ne la connais plus depuis des années. Si ma voiture tombe en panne, je la fais réparer dans la journée et si pour mon plus grand malheur je dois la remplacer, un chèque suffit. Cela dit je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde. Je comprends qu’elle fasse ça pour subvenir à ses besoins. « Mais je retiens surtout que tu me trouves jolie en fait. » Partant dans un rire, je termine mon verre assez vite. « Le con qui dira l’inverse voudra seulement te vexer. Enfin j’imagine que tu dois entendre pire, le patron semble miser pas mal sur vos tenues. Un peu trop sexy si tu veux mon avis mais si jamais t’as besoin qu’on te ramène pour plus de sécurité, n’hésite pas … Je te dois bien ça après ce verre gratuit. »

Je devrais peut-être apprendre à plus me méfier, surtout après ce que j'ai vécu pendant trois ans dans ma relation avec Alexander, mais Cameron, je n'ai pas l'impression qu'il a de mauvaises intentions. Il a seulement l'air d'un homme qui ne va vraiment pas bien en ce moment et qui vient boire un verre pour se détendre. Je n'ai pas l'habitude d'avoir des clients séduisants comme cela un lundi soir. Normalement, ce sont des vieux hommes avec une vieille mentalité qui passent sans cesse des commentaires pervers, déplacés et sexistes et qui commandent toujours la même chose. J'aime bien mieux travailler le vendredi ou samedi soir. Il y a d'abord toujours plus de monde, mais c'est surtout plus des gens de mon âge ou un peu plus vieux et c'est surtout bien amusant de servir ces gens et d'avoir une conversation avec eux. J'aime mon boulot, mais comme tous les endroits, il y a toujours quelque chose qui nous dérange et moi c'est les soirs tranquilles que j'aime moins. Sauf peut-être ce soir. Cameron devant moi, je ne peux m'empêcher d'user de mon charme en discutant avec lui. Un joli sourire sur mon visage, appuyée légèrement sur le bar, je vois bien que mes réponses lui plaisent ce qui me fait tout autant sourire. Je ne dis surtout pas cela pour lui faire plaisir. C'est vrai que je n'offre pas souvent des verres aux inconnus comme ça juste parce que ça me plaît. Cameron, il souhaite certainement obtenir quelque chose à la suite de cette soirée et à vrai dire, ça ne me dérange pas tellement puisque je suis peut-être d'accord avec cette fin de soirée. « Eh bien je m’estime sacrément chanceux ce soir. » Je ne serais pas prête à dire qu'il est chanceux, mais s'il le pense réellement, tant mieux. Malgré les apparences, avant que le nouveau patron n'arrive, le Union Pool c'est un endroit où j'ai toujours aimé travailler. C'est encore le cas, mais disons que je reste surtout ici pour payer tout ce que je dois payer. Les pourboires sont normalement très généreux et c'est probablement le boulot qui me rapporte le plus. Les cours de gymnastique c'est surtout pour continuer à toucher un peu à ce sport que j'ai tant aimé et le boulot d'assistante prof pas encore commencé, je n'ai pas d'autres choix que de bosser encore au bar. Même si je dois porter une tenue sexy, même si je dois supporter tous les commentaires désobligeants à mon égard et même si je rentre tard à tous les soirs. « Le con qui dira l’inverse voudra seulement te vexer. Enfin j’imagine que tu dois entendre pire, le patron semble miser pas mal sur vos tenues. Un peu trop sexy si tu veux mon avis mais si jamais t’as besoin qu’on te ramène pour plus de sécurité, n’hésite pas … Je te dois bien ça après ce verre gratuit. » Je pince mes lèvres en continuant de le regarder. Encore une fois, il insiste sur le fait que je sois jolie en mentionnant qu'il n'y a qu'un con qui pourrait prétendre le contraire, mais c'est surtout sa proposition qui me fait sourire. « Oui les tenues sont un peu trop sexy, mais il n'y a aucun homme qui ne s'est plaint depuis et le patron est certain qu'on fait plus d'argent comme cela. » Je souffle puis les deux jeunes femmes près de Cameron me font signe de venir, ce que je fais, m'éloignant quelques secondes de lui pour aller régler leur commande. Reprenant finalement ma place devant lui après qu'elles aient quittés le bar, je plonge mon regard dans le sien. « C'est vrai que je n'aime pas particulièrement retourner seule chez moi... alors j'accepte ta proposition en prenant le risque que tu sois un psychopathe. » Je ris avant de prendre le verre qui est devant lui et le ranger derrière le bar. « Tu veux autre chose à boire, le temps que je commence à ranger? » Il faudra attendre encore un peu avant de partir, mais il n'y a plus beaucoup de gens dans le bar, je me permets donc de fermer plus tôt ce soir dès qu'il n'y aura plus personne.

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