(meghonel) and the world collapses like a castle of cards

Tu sais que votre conversation touche à sa fin. Tu n’as pas réellement envie de parler. Contrairement à tes habitudes, tu es silencieux. Tout comme elle. Ce n’est pas une gêne qui plane au-dessus de vous. On ressent une douleur, de la tristesse. Dans un silence presque plus pesant que la terre, tu t’assoies sur le fauteuil. Incapable de réfléchir, tu te perds dans tes pensées, vides pourtant. T’aimerais pouvoir lui dire plus qu’un : je ne sais pas. T’as pas envie qu’elle pense que tu te fiches de ce qui va se passer, heureux d’être débarrassé d’un avenir dont tu n’avais pas voulu à l’origine. Comme si une fois de plus, tu te foutais d’elle. Sans même lui demander son avis, elle répond de manière assez lointaine la même réponse que toi. Et tu n’arrives pas à la regarder. Tu joues avec tes mains, faisant craquer tes doigts. Pourquoi, vous n’arrivez pas à vous parler clairement ? Dire ce que vous avez sur le corps ? Depuis que vous vous êtes retrouvés au début de l’année, tout semble difficile à se dire. Pourtant, vous avez cette tendance à parler facilement. Parfois plus qu’il ne faut. Mais lorsqu’il s’agit de parler de vos sentiments, tout semble difficile. C’est comme jouer votre vie. À nouveau, elle brise le silence, déclarant qu’elle ferait mieux de dormir. De manière assez habile, elle t’invite à partir. Elle semble lire dans tes pensées, toi qui a juste envie penser à autre chose, aller frapper dans des balles. « T’as raison, je vais te laisser te reposer. » Tu récupères tes chaussures et les remets à tes pieds. Cette journée devait s’avérer être radieuse, et voilà qu’elle couverte d’un nuage gris. Lentement, tu te lèves, mains dans les poches, regarder Meghan ne sachant pas comment tu dois agir en partant. Furtivement, t’embrasses le sommet de son crâne, et jettes un dernier regard à la petite qui dort encore. « Repose-toi bien. » dis-tu en sortant, et refermant doucement la porte derrière-toi, prêt à aller te réfugier au stade.