you can count on me / oliana

24 septembre Déjà deux jours que je n'arrive pas à bien dormir, inquiète de l'état de Cameron. Je n'ai pas vraiment parlé à mes parents depuis mon arrivée à Los Angeles. En fait, je n'ai pas adressé la parole à mon père depuis que la vérité sur Ollie est sortie et donc le seul temps où je suis aller voir ma mère c'est lorsque mon père est descendu pour aller à la caféteria. Je voulais seulement la rassurer et pourtant, je ne vais pas bien non plus. C'est même plutôt rare pour moi de me laisser tellement emporter dans mes émotions que je suis incapable d'être forte pour ceux qui m'entourent. Je préfère donc rester dans mon coin, vivre ma peine seule. Ma fille me manque énormément, mais je sais que ce n'est pas une place pour une gamine de quatre ans. Je ne voulais pas qu'elle soit là de toute façon parce que je n'aurais pas su quoi lui dire pour la rassurer, je n'aurais pas pu être forte pour ma fille comme je l'ai été depuis des années en ce qui concerne son père. Je suis donc très reconnaissante envers Wyatt et Cassie qui s'occupent de ma fille alors qu'ils ont déjà leurs enfants. Je sais que j'aurais pu la laisser à Warren, qu'il aurait sans doute pu s'occuper d'elle convenablement parce que c'est un excellent père, mais Cameron est comme le frère qu'il n'a jamais eu et pour avoir été avec lui pendant un moment, je le connais suffisamment bien pour savoir qu'il n'est certainement mas au meilleur de sa forme non plus et cela a été confirmé par les textos que nous avons échangés. Tout se bouscule tellement dans ma tête. J'ai l'impression que ma famille ne fait plus aucun sens et en ce moment, je me perd dans tout ce mal que je ressens. Le plus difficile c'est de voir Oliana dans son coin elle aussi. De voir cette souffrance dans ses yeux qui me fait mal au coeur. Elle est détruite non seulement par tous les mensonges que nous lui avons racontés, mais encore plus par l'état de Cameron qui, s'est réveillé hier. Pas pleinement conscient de notre présence et surtout de son accident, je l'ai laissé se reposer et même si aujourd'hui il reste silencieux, j'ai été près de son lit, lui tenir la main en parlant seule pendant un long moment avant de sortir de la chambre. J'ai peur de la suite, peur de ce que les médecins nous ont dit surtout. Et si mon frère perdait totalement l'usage de ses jambes? Juste l'idée me donne envie de vomir. Il a déjà suffisamment souffert comme ça, la vie ne peut pas le laisser un peu tranquille pour une fois? Mais c'est aussi de voir ma soeur dans un tel état qui me détruit. Quelques pas vers elle, je m'avance sans savoir si ce que je fais est une bonne chose ou pas. Maintenant devant ma soeur, je me fige et attends que son regard se pose sur moi et mes yeux rougis par les larmes qui viennent tout juste de sortir. « Ollie... » Depuis qu'elle est arrivée lundi, j'ai voulu m'approcher d'elle sans oser le faire. Elle m'en veut, elle a tout à fait raison de le faire, mais je m'ennuie de ma soeur et je sais que je dois être présente pour elle même si elle me déteste. « Il.. il est plus conscient qu'hier.. tu.. devrais aller le voir.. » Dis-je la voix tremblante. Pourquoi est-ce que ça me fait aussi mal à l'intérieur? Une douleur que je ressens pour mon frère qui est dans un très mauvais état, pour ma soeur qui a le coeur brisé, pour leur amour tellement fragile auquel je crois pourtant encore.. Je prends place à ses côtés et ose poser ma main sur la sienne même si je crains qu'elle la repoussera. Je veux seulement lui faire comprendre que je suis là, malgré tout. Même si personne n'arrivera à appaiser sa douleur, pas tant qu'elle n'aura pas vu Cameron je crois.

CODAGE PAR AMATIS | @OLIANA WINSTON

Je n’arrive pas à bouger de ce siège. Je suis comme tétanisée à l’idée de l’affronter. Mon cerveau continue de me torturer sur la raison de son accident. Quelque part au fond de moi, j’ai le sentiment d’être la fautive. D’avoir été celle qui lui ait mis des idées noires dans la tête avec notre dernière conversation par sms. Comment pouvait-il réagir autrement en apprenant que je lui en voudrais peut-être toute ma vie ? Sur le coup, je n’ai pas réalisé du comment il pouvait l’interpréter, mais pour lui, ça signait sans doute la fin d’un espoir. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je lui ais dis ça alors que mon cœur pense déjà le contraire ? Pourquoi est-ce que j’ai le cœur qui saigne autant d’être incapable d’aller le retrouver. Je n’ai pas la force de l’affronter, pas la force de rassembler mon courage pour être forte. J’en suis incapable, alors que c’est sans doute ce dont il a besoin : Quelqu’un de fort, pour l’aider à traverser cette épreuve. Tout ce que je ne suis pas. Et…ça me fait paniquer de savoir qu’il a pu lire mon message. Un message qui avait été écrit pour me vider la tête dans l’avion parce que je ne tenais plus. Un message qui aurait dû être simplement pour moi, mais qui avait été envoyé. Je l’ai vu bien après, me faisant réaliser qu’il l’avait peut-être déjà lu. Bon dieu, j’ai jamais été aussi anxieuse de savoir que mes sentiments, couchés sur le papier, était comme une bouteille à la mer. A chaque fois que j’essaye de me convaincre d’y aller, je reste finalement sur place. Je ne bouge que très peu de ma place, et ce sont les infirmières qui s’occupent de me donner à manger, parce qu’elles savent sans doute toutes qui je suis. Cette putain de réputation de fiancé, ex-fiancé de Cameron dont je ne me souviens même pas. Je suis penchée, mes coudes sur mes genoux, les mains rassemblés sur le menton, en pensant à ce que je devrais lui dire si je le rejoignais, lorsque des jambes s’annoncent à moi. Je relève doucement la tête pour y découvrir Maxyne. Je me redresse doucement, en entendant sa voix : « Ollie.. » Les yeux de ma sœur sont déjà bien rouges, sur le point de pleurer. Elle non plus, je ne l’ai pas affronté depuis mon arrivée. J’avais vu qu’elle avait hésité à maintes reprises de venir me confronter, mais sans jamais y arriver. Mais ça m’allait, parce que je savais que si je finissais par lui parler, je finirai sans doute en larme. Arrivais-je simplement à m’arrêter ? Je ne saurai le dire. « Il…Il est plus conscient qu’hier..tu devrais aller le voir » Sa voix est tremblante, douloureuse. De tous, je pense que j’ai été le plus de déçue de Maxyne quant à la décision de suivre celle de papa. Mais maintenant, j’ai surtout compris pourquoi Max avait toujours été aux petits soins avec moi : la culpabilité la rongeait trop pour me l’avouer. Je sursaute un peu lorsqu’elle pose sa main sur la mienne, une fois assise près de moi. Je regarde nos mains une seconde, sans la repousser avant de l’accepter et de resserrer mon étreinte. Je prends une profonde inspiration, mais tremble même pour respirer. « Je…J’y arrive pas. » Dis-je simplement le regard dans le vide. Elle est loin la fille grande gueule, déterminée et qui sait ce qu’elle veut. Oh, elle est loin cette adolescente qui faisait tout ce qu’elle pouvait pour avoir ce qu’elle voulait. A l’époque, je n’avais pas saisis une donnée : Cameron. Il est ma faiblesse. Forcément, lorsqu’il s’agit de lui, je suis incapable de prendre la moindre décision.

J'ai l'impression de ne pas réaliser ce qui est en train de se passer. D'être dans un cauchemar duquel je n'arrive pas à me réveiller et ça me fait peur pour la suite. Je n'ai plus la force nécessaire pour avancer pour ma famille. Ils sont tout ce que j'ai de plus précieux dans ce monde avec Izzie, mais avec tout ce qui est arrivé dernièrement, j'ai l'impression de manquer de choses positives à dire pour encourager qui que ce soit. La Max ensoleillé et dynamique n'a plus le courage de penser que tout va bien aller, ce que je me tue à dire à tout le monde. Les derniers échanges de textos avec Cameron m'ont bien prouvés que rien ne va bien aller, encore moins depuis cet accident. Les images de l'accident que j'ai vu à la télévision me donnent mal au coeur, me glace le sang même. Voir cette voiture percuter ce mur et faire des tonneaux, savoir que mon frère était à l'intérieur et n'avait le pouvoir d'absolument rien faire, c'est encore pire. Et à la seconde où je suis arrivée à Los Angeles, j'ai su que plus rien n'allait avec notre famille que je tente de sauver depuis des semaines déjà. Comme si j'avais baissé les bras en voyant mes parents, mon père surtout. Tout le monde dans son petit coin, c'est pourtant lorsque j'ai vu Ollie arriver que j'ai eu l'impression que mon coeur allait s'arrêter. Ma petite soeur, après ce long mois sans la voir... Je sais que je ne vais jamais pouvoir me pardonner de l'avoir trahie de la sorte et je ne lui en voudrais pas de ne jamais me pardonner. Je n'ai pas été la soeur qu'elle aurait souhaité avoir, j'ai participé à la bousiller complètement et juste cette pensée me donne envie de pleurer et de ne plus m'arrêter. Sans doute l'émotion qui me fait ça ou simplement la sincérité de notre relation. De ce qu'elle était pour moi avant l'accident et de ce qu'elle est restée même après même si j'avais l'impression de la détruire un peu plus chaque fois que je lui racontais un mensonge. Ce serait mentir de dire que je ne me sens pas coupable, que je ne m'en veux pas terriblement de ne rien avoir dit avant alors qu'elle aurait mérité la vérité. Peut-être que nous n'en serions pas là présentement. Ajouté au mal que m'a provoqué cette vision de Cameron dans son lit, silencieux comme jamais, comme s'il en voulait à la Terre entière et qui m'ébranle autant. Le rouge dans mes yeux face à Ollie, je regrette presque d'être venue la voir en remarquant la douleur dans ses yeux. Étonnée qu'elle serre ma main un peu plus fort, je me promets presque de ne plus jamais la lâcher rien que pour la rassurer un peu plus. Mes yeux se remplissent d'eau, mais aucune larme coule. Pas pour l'instant, je dois être forte une dernière fois pour elle. Surtout si elle décide de repartir. « Je…J’y arrive pas. » Sa voix tremble autant que la mienne et me déchire un peu plus le coeur. Je sais qu'Ollie n'en peut plus. Je ne peux sans doute pas comprendre à quel point elle a mal, mais je peux au moins lui donner le courage que je n'ai pas pour qu'elle puisse aller voir Cameron. « Je sais que ce n'est pas facile.. je.. j'aimerais avoir le pouvoir de changer quoique ce soit, mais.. il a besoin de toi plus que n'importe qui d'autre en ce moment.. » Oh ça je le sais et je le ressens du plus profond de mon coeur. Il n'a peut-être rien dit, mais je le connais et je connais surtout la puissance de ses sentiments pour Oliana.

CODAGE PAR AMATIS | @OLIANA WINSTON

Ma réaction est parfaitement contradictoire, entre ces prières incessantes dans l’avion où j’espérais qu’il soit encore en vie pour pouvoir lui dire tout ce que je ressentais, ou du moins l’essayer…Et maintenant. Tétanisée. Incapable de me lever de ma chaise hormis pour me dégourdir les jambes et aller faire pipi. Je ne sais pas ce que sera sa réaction, ni ce qu’il va me dire. J’ai peur de me prendre un mur, de l’entendre me dire des horreurs uniquement parce que je suis la seule fautive dans l’histoire. Alors, je patiente, en tentant de retrouver mon courage. C’est Maxyne qui finit par tenter une approche et étrangement lorsque sa main s’attarde sur la mienne, je n’arrive pas à la repousser. J’ai besoin de soutien, de réconfort et de paroles encourageantes. J’ai besoin de ne plus me sentir seule et désespérée. J’ai besoin de la sœur qu’elle a toujours été, même si elle m’a trahie et blessée. J’ai besoin de puiser mes forces, alors je prends ce qu’elle me demande. « Je sais que ce n’est pas facile..je..J’aimerais avoir le pouvoir de changer quoique ce soit, mais …il a besoin de toi plus que n’importe qui d’autre en ce moment. »  Je prends une profonde inspiration sans pour autant lâcher sa main et mon regard vide qui fixe un point. Si seulement j’avais le courage pour nous deux, la force et la détermination pour deux. Si seulement, j’étais moi-même, aussi forte que j’étais.  « Ca me dépasse, Max »  J’avoue finalement, en sentant une larme glisser sur ma joue, rebelle et surprenante.  « Ce que je ressens pour lui malgré tout le mal que vous avez fait »  Lui, plus que les autres. Mais quelque part, tenir la main et m’ouvrir à ma sœur est une preuve que je suis capable de pardonner et de leur donner une seconde chance. C’est surtout grâce à ces sentiments que je pourrais un jour le faire, je le sais maintenant. Parce qu’ils restent ma famille. Ils restent ce pilier dont j’ai besoin. Ils restent cet oxygène. Surtout lui. J’ose enfin un regard vers le visage fatiguée et tiraillée de Maxyne avant d’ajouter :  « J’ai eu si peur de le perdre à jamais… » Ma voix se brise, mes épaules tremblent alors que je me laisse envahir par cette vague d’émotions dévastatrices. Ce n’est pas une main dont j’ai besoin, c’est un câlin. Alors, chassant sa main rapidement, les miennes se retrouvent autour de son cou, en m’effondrant un peu plus. Elle n’hésite pas une seconde à m’envelopper de ses bras comme pour tenter elle aussi de corriger ses fautes.

C'est horrible ce sentiment d'impuissance qui m'envahi en ce moment. Tout autour de moi se brise et je ne peux rien y changer. Et ce que je dis à Ollie est vrai. J'aimerais avoir le pouvoir de faire quoique ce soit. De lui enlever le mal constant qu'elle ressent depuis son accident à elle, celui que Cam ressent depuis qu'il a perdu Ollie et maintenant celui qu'il a par rapport à ses jambes. Si j'avais le pouvoir de tout changer, je reviendrais à ces moments heureux avec Warren, je redonnerais aussi le petit bonheur de Mia, mais je ne peux pas faire ça. Notre famille est brisée, visiblement destinée à rester malheureuse. Je fais tout mon possible pour ne pas perdre espoir. Pour rester la Max positive et forte pour tous ces gens qui ont besoin de moi même si en ce moment, je ne vois pas véritablement le bon côté des choses que je vois normalement. Je serre un peu plus la main de ma soeur en voyant une première larme couler. « Ca me dépasse, Max » Je déteste la voir comme ça, voir tout le mal qu'elle porte sur ses épaules et je ne peux rien faire. J'en ai déjà trop fait en lui racontant des mensonges alors qu'elle avait seulement besoin d'entendre la vérité. Je ne sais pas si notre famille arrivera à se relever de tout ça, mais si je peux au moins la réconforter en ce moment, je vais le faire, comme je l'ai toujours fait auparavant. « Ce que je ressens pour lui malgré tout le mal que vous avez fait » Une larme accompagne celle d'Ollie. Leur amour est tellement fort. Il l'a toujours été malgré tout et ça me brise le coeur de l'entendre dire ça. C'est sans doute ce que Cameron aurait besoin d'entendre même s'il n'est pas vraiment d'humeur en ce moment. « Il .. n'a jamais cessé de t'aimer non plus, malgré tout.. Ses sentiments sont encore là.. comme les tiens.. » Prenant une grande respiration, je tente de rester forte devant ma soeur, mais j'en suis incapable. Surtout lorsqu'elle ose finalement lever les yeux vers moi. Lèvres pincées, je retiens mes larmes pour ne pas l'encourager à faire pareil même si c'est certainement ce dont elle aurait besoin. « J’ai eu si peur de le perdre à jamais… » Sa voix tremblante, elle lâche ma main et s'effondre complètement, me prenant dans ses bras. Je la rapproche de moi, la serre un peu plus fort sans pour autant lui faire trop mal. Une main dans ses cheveux que je caresse doucement comme pour la rassurer, mes larmes coulent en même temps que les siennes. Je sais que ça ne pardonne en rien à ce que j'ai pu lui faire, mais être là pour elle, c'est aussi ma façon à moi de lui dire que je la soutiens malgré tout. « Sauf qu'il est vivant Ollie.. il est encore là mais il va devoir être fort.. et même s'il refuse de l'admettre, chaque fois que quelqu'un entre dans cette chambre, il souhaite que ce soit toi.. »

CODAGE PAR AMATIS | @OLIANA WINSTON

Après des jours à tout garder pour moi, je m’effondre enfin. Il n’y a plus de barrières, plus de filtres sous ce torrent d’émotions et de tristesse qui s’emparent de moi. Il a suffi qu’elle s’approche pour que je finisse par supprimer mes barrières. Voilà pourquoi j’ai dû partir loin d’eux : j’avais besoin de me concentrer sur moi-même, me vider l’esprit, tout en sachant que je ne céderai pas à la première excuse de leur part. Mais avec l’accident de Cameron et la peur de le perdre, j’ai cette impression que tout ça ne compte absolument plus. « Il…n’a jamais cessé de t’aimer non plus, malgré tout...Ses sentiments sont encore là, comme les tiens. » Quelque part, j’y crois, parce que ça expliquerait vraiment beaucoup de chose, notamment tout ce que je ressens pour Cameron. C’est encore là malgré mon absence de souvenir. C’est encore là, c’est forcément là. Lorsque je m’effondre un peu plus dans ses bras, je ressens son étreinte et sa main qui caresse mes cheveux comme pour me rassurer. Je vide toutes les larmes de mon corps dans ses bras, sans me soucier ni du bruit que je fais, ni de si elle-même pleure. « Sauf qu’il est vivant Ollie. Il est encore là mais il va devoir être fort…et même s’il refuse de l’admettre, chaque fois que quelqu’un entre dans cette chambre, il souhaite que ce soit toi. » Le temps s’écoule un peu alors que je tente de calmer mes sanglots dans ses bras. Et lorsque je retrouve le courage de m’écarter, je pleure encore mais c’est moins violent. « C’est ma faute… » Je repousse mes larmes sur mes joues, renifle presque : « Son accident, c’est à cause de moi. Je lui ai dit des choses que je pensais pas. C’est ma faute s’il est… » Je n’arrive même pas à le dire. Je reprends de plus belle mes sanglots, tellement désolé d’être la seule fautive de cet accident. Si j’avais fermé ma gueule, il aurait été plus concentré. Il aurait pu éviter l’accident. Il aurait pu ne jamais devoir perdre ses jambes. Je suis nulle, nulle, nulle. Comment pourrais-je le voir ? Après tout le mal que j’ai pu lui faire ? Après tout ce que je continue de lui apporter négativement ?

Ça me fait terriblement mal de la voir comme ça, dans cet état. Après plus d'un mois sans nouvelle de ma sœur, sans la voir et pouvoir la prendre contre moi pour tenter de me faire pardonner, je déteste la voir comme ça et ne pas pouvoir rien faire pour la calmer et pour apaiser ce mal qu'elle ressent en elle. Cameron et Ollie ont toujours eu une relation tellement fusionnée et je sais que même si tout a été compliqué entre eux au cours des derniers mois, elle tient autant à lui surtout depuis qu'elle connait la vérité. J'imagine que cela n'a pas dû être bien facile d'assimiler toute cette information et honnêtement, j'aurais adoré être présente pour elle autant qu'elle l'a été pour moi lors de ma séparation avec Warren. Oliana elle a toujours été là et moi aussi d'ailleurs et juste de penser que j'ai pu complètement détruire cette relation entre elle et moi au moment où elle avait le plus besoin de moi me donne envie de vomir. Je sais que même si elle s'effondre dans mes bras, cela ne veut pas dire pour autant qu'elle me pardonne. Je crois simplement qu'elle ne peut plus se retenir et le fait que je lui apporte mon soutien la force presque à laisser voir son côté vulnérable qu'elle ne voulait sans doute pas montrer à personne. Pourtant, lorsque cela concerne Cameron, je comprends qu'il est impossible pour elle de se retenir. Plusieurs minutes passent et elle se laisse complètement aller. Ses larmes me brisent le coeur et me font pleurer à mon tour et tout ce que j'ai envie de faire c'est de la protéger et qu'elle reste près de moi, mais elle finit par s'éloigner dans un moment un peu plus calme. Je vois ses joues encore humides et probablement qu'elle remarque que moi aussi j'ai pleuré. Impuissante et en manque de sommeil, je n'ai pas pu faire autrement surtout pas en voyant Ollie complètement brisée. « C’est ma faute… Son accident, c’est à cause de moi. Je lui ai dit des choses que je pensais pas. C’est ma faute s’il est… » Je fronce les sourcils, incapable de concevoir une seule seconde qu'elle est responsable de son accident. Personne ne l'est, même pas Cameron. Du moins, c'est ce que je souhaite. Il a perdu le contrôle, ce n'est pas lui qui a percuté volontairement le mur. « Ollie ne dit pas ça.. Cameron il avait déjà mal et c'est vrai qu'il n'allait pas bien, mais il voulait la gagner cette course. C'est seulement.. une malchance incroyable, mais ce n'est pas de ta faute. » Dis-je d'un ton un peu plus déterminée pour lui faire bien comprendre que je refuse qu'elle prenne le blâme pour ça. « Il faut être forte pour lui et je sais que tu peux le faire. Il a besoin de toi Ollie. Et même si je sais que t'as de la difficulté à me croire présentement, t'es la personne la plus forte que je connais, tu peux te battre à ses côtés. »

CODAGE PAR AMATIS | @OLIANA WINSTON

J’ai l’impression de suffoquer en voyant toute la culpabilité du monde atterrir sur mes épaules. Il n’y a qu’une seule explication sur les raisons de cet accident : c’est moi. Ce n’est pas le fait d’être partie pour me ressourcer et me retrouver moi – c’est cette culpabilité de ne pas avoir signe de vie. Et lorsque je l’ai fait, ça a été simplement pour lui dire des horreurs. Je lui ai dit que je ne pourrais sans doute plus jamais avoir confiance en lui et que je ne pourrais peut-être pas lui pardonner, alors que c’était faux. J’ai été blessée, perdu et trahie, mais être loin d’eux, surtout de lui, m’a révélé à quel point mon esprit et mon corps est hanté par son sourire et ses yeux verts. J’ai réalisé après qu’Arthur m’ait embrassé que quelque part, Cameron est et restera dans ma tête. J’aurai mis du temps à lui pardonner oui, mais j’aurai réussi à le faire. L’accident a tout chamboulé. Il m’a fait comprendre que je ne peux pas le perdre définitivement. J’ai besoin qu’il vive quelque part, même s’il n’est pas prêt de moi. « Ollie, ne dit pas ça. Cameron il avait déjà mal et c’est vrai qu’il n’allait pas bien, mais il voulait la gagner cette course. C’est seulement…une malchance incroyable, mais ce n’est pas de ta faute » Je secoue la tête en tentant de chasser mes larmes. « Il était mal à cause de moi. De ma fuite. » Il m’avait perdu une seconde fois, une fois de trop. J’avais eu quelques échos sur son état, mais je n’aurais jamais pensé qu’il prendrait le risque de concourir s’il avait l’esprit pas clair. « Il faut être forte pour lui et je sais que tu peux le faire. Il a besoin de toi, Ollie. Et même si je sais que t’as de la difficulté à me croire présentement, t’es la personne la plus forte que je connais, tu peux te battre à ses côtés. » Oui, j’ai du mal à la croire. J’étais autrefois quelqu’un de fort, qui assumait sa maladie et qui vivait comme bon lui semble. Je n’avais jamais eu peur de prendre une décision, ni de dire ce que je pensais réellement. Mais ça me semble tellement si loin…Cet accident m’a beaucoup coûté. Mes souvenirs, Cameron, ma propre identité. Je ne suis pas certaine d’être la fille dont elle parle : « J’ai la trouille, Max. Je…Je sais pas comment il va réagir. J’ai… » Je souffle pour tenter d’évacuer le stress et le malaise montant. « Je pourrais pas essuyer un autre abandon de sa part. » Parce que c’est ce qu’il a osé faire en me cachant la vérité. Il n’a pas cru en nous. Il n’a pas cru en moi. Et aujourd’hui, s’il venait à me repousser, je suis certaine de ne pas pouvoir l’encaisser.