never leaving you / cameron

5 octobre Parfois, je me considère vraiment chanceuse d'avoir Izabella dans ma vie. Une longue semaine sans la voir pendant que j'étais à Los Angeles suite à l'accident de Cameron et elle m'a manqué. Mon humeur n'a pas véritablement changé depuis, sauf lorsque je me concentre sur ma fille, le matin où le soir. Je n'ai pas vraiment parlé à mon frère depuis qu'il s'est réveillé et ça me brise le coeur. Heureusement, cette semaine, j'ai su me tenir pas mal occupée. Samedi passé, j'ai vu Warren - nous en avions tous les deux grandement besoin et Izzie était heureuse -  j'ai passé aussi du temps avec Vic, parlé à Wyatt et profiter de la bonne humeur de ma fille pour garder le sourire. Hier soir j'ai même finalement vu Oliana et ça m'a fait le plus grand bien. J'essaie vraiment de garder le sourire, d'être forte devant tout le monde, mais l'absence de mon frère dans ma vie reflète beaucoup trop sur mes faits et gestes. Il me repousse constamment depuis qu'Ollie est partie, encore pire depuis son accident et je ne comprends pas pourquoi. J'ai surtout l'impression d'être la seule à qui il ne donne pas de nouvelles, la seule qu'il n'a pas envie de voir et ça me brise encore plus le coeur. Après de nombreux textos sans réponse et beaucoup trop de jours à le laisser tranquille alors que j'aurais dû passer le voir, je décide de me rendre à l'hôpital sans prévenir. Pas vraiment certaine que ce soit l'endroit idéal pour Izzie - même si je suis certaine qu'elle serait contente de voir Cameron - je prends la décision de la laisser chez les parents de Warren et j'irais la chercher plus tard. Numéro de chambre déjà en tête, je prends l'ascenseur et rapidement, je marche sans le long couloir qui m'emmène à mon frère. Je ne prends même pas le temps de cogner et entre dans la chambre, voyant qu'il est près de la fenêtre avec son fauteuil. Encore chamboulée de le voir dans cet état, je suis pourtant encore énervée et ça ne m'arrive pas souvent de l'être. « Avant que tu dises quoique ce soit, il est hors de question que je quitte cette chambre cette fois-ci. Tu me détestes peut-être, t'as pas envie de me voir moi pour je-ne-sais quelle raison, mais je reste ici. Je t'ai laissé tranquille alors que j'aurais pas dû, je t'ai envoyé une tonne de textos et t'as pas répondu. J'en ai marre Cam, je veux me battre à tes côtés pas avec toi merde! » Je reprends mon souffle puis m'avance vers lui. Il se retourne face à moi, probablement confus par tout ce que j'ai tenté de lui dire à une vitesse incroyable, mais je sais qu'il a tout compris. « T'es peut-être pas mon frère biologique, mais t'es une partie de ma vie, tu vas toujours l'être et je refuse que t'affrontes tout ça sans moi! » Je suis énervée, émue, brisée de le voir dans cet état. Il a besoin de moi, j'ai besoin de lui et ce, même s'il refuse de l'admettre.

CODAGE PAR AMATIS | @CAMERON DUKE-WINSTON

« Vous pourrez sortir mardi en fin d’après-midi. Il faudra revenir pour caler vos différents rendez-vous et … » J’ai arrêté d’écouter au moment où la date de ma délivrance est tombée. Mardi je pourrais sortir d’ici, cesser de croiser chaque infirmière qui dégouline de pitié, arrêter d’entendre mon médecin me demander comment je vais alors que, clairement, je suis une loque. Je remonte la pente comme je peux mais c’est difficile. Ce n’est pas simple de s’accrocher à l’espoir que je vais avoir le droit au 50% de chance de remarcher ou même que ça prendra du temps si j’ai cette chance. Evidemment que je veux ça tout de suite, ce qui est impossible. Alors être coincé à l’hôpital, ça me rend fou. J’ai besoin de mon intimité, d’être chez moi plutôt que de supporter tout ça auprès de gens qui ne savent pas de quelle façon me gérer. J’ignore si je vais être capable de supporter le regard de mes proches, mais il va me falloir essayer. Pour le moment je continue de repousser mes soeurs, leurs parents et d’autres personnes. Pas que je sois en colère contre eux mais je ne supporte pas l’image d’homme brisé que je renvoie, c’est tout. « Avant que tu dises quoique ce soit, il est hors de question que je quitte cette chambre cette fois-ci. (...) J'en ai marre Cam, je veux me battre à tes côtés pas avec toi merde ! » Une avalanche de mots et de colère me tombe dessus. Faisant tourner mon fauteuil pour regarder Maxyne et non plus la vue depuis ma fenêtre, j’ouvre la bouche sans pouvoir en placer une. Elle enchaîne si vite que j’ai même du mal à assimiler tout ce qu’elle dit. « T'es peut-être pas mon frère biologique, mais t'es une partie de ma vie, tu vas toujours l'être et je refuse que tu affrontes tout ça sans moi ! » J’attends un petit peu d’être certain qu’elle soit calmé et croise les bras contre la poitrine. « T’as conscience d’avoir l’air d’une folle furieuse là ? » Je demande avec sérieux. « Sérieusement, Max … Tu t’es pas dit que si j’ai pas répondu, si je repousse tout le monde malgré votre entêtement à tous, c’est que ça ne vient pas de vous mais de moi ? » Ces propos me touche mais a-t-elle pensé au fait que si je me suis autant fermé c’est par fierté ? Je les ai habitué à être fort, sûr de moi, là … Je suis tout le contraire et je n’ai peut-être pas envie que mes soeurs me voient ainsi, c’est pas si difficile à comprendre quand même.

Je n'ai pas l'habitude de ne pas pouvoir apporter mon aide aux gens qui sont précieux dans ma vie. Je l'ai toujours fait et je me suis même toujours plutôt bien débrouillée. Ces derniers temps j'ai l'impression d'être une moins que rien et de me faire repousser par les personnes que j'aime. D'abord Ollie qui avait toutes les raisons du monde de le faire, Cameron qui avait déjà commencé à ignorer mes messages avant l'accident et avant ça il y a eu Warren, mais ça, je ne préfère même pas y penser. Tout semble se régler peu à peu. J'ai vu Ollie hier soir et tout s'est bien déroulé. Ma soeur m'avait tellement manqué et j'avais besoin de la retrouver. Ce qui est d'ailleurs en train d'arriver aussi avec Warren. Pas que nous allons retrouver notre relation d'avant, mais une complicité est revenue entre nous depuis quelques temps et passer du temps avec lui me procurait le plus grand bien pendant que nous tentions tous les deux de vivre avec l'accident de Cameron. J'ignore ce que tout cela peu bien signifier, mais honnêtement, pour le moment, je profite du temps que je peux passer avec lui même si j'ai l'impression que cette blessure est toujours bien trop présente dans mon coeur. Aujourd'hui, je dois tenter de régler cette distance qu'il y a entre Cameron et moi parce que je ne peux pas la supporter et que nous avons toujours été plus que proches tous les deux, je ne suis pas prête à perdre ça, surtout pas alors que mon frère a terriblement besoin de moi. Mon discours de panique totale maintenant fait, je reprends mon souffle alors qu'il se retourne finalement vers moi, fronçant les sourcils, visiblement sans trop comprendre. « T’as conscience d’avoir l’air d’une folle furieuse là ? » À mon tour de froncer les sourcils ne comprenant pas trop pourquoi il est aussi franc, voire même blessant. « Toujours aussi sympathique à ce que je vois. Folle furieuse sérieusement? » Mon ton est un peu plus calme parce que je ne souhaite pas alimenter encore plus ses propos et lui donner raison. Je déteste les confrontations, j'ai toujours détesté cela et je suis certaine que c'est exactement pour cette raison que tout est sorti de la mauvaise manière, beaucoup trop rapidement et contenant surtout beaucoup trop de mots. « Sérieusement, Max … Tu t’es pas dit que si j’ai pas répondu, si je repousse tout le monde malgré votre entêtement à tous, c’est que ça ne vient pas de vous mais de moi ? » Je soupire en l'entendant parce que ça me fait mal qu'il pense que c'est de sa faute et je n'ai surtout pas envie qu'il nous repousse. « Et toi, t'as pas pensé que si on te tient tête comme ça c'est parce qu'on peut pas concevoir le fait que t'affronte tout ça seul? Cam, je te connais et je sais que tu fais comme si t'as pas besoin de nous, mais peu importe ce que tu fais ou ce que tu me dis de blessant, je ne compte plus aller nulle part. J'ai besoin de toi et aussi têtu que tu peux l'être... je sais que c'est réciproque.. »

CODAGE PAR AMATIS | @CAMERON DUKE-WINSTON

Avant, lorsque la solitude ne m’aidait pas à mettre de l’ordre dans mes pensées, c’était faire des tours de circuit qui m'aidait. En fait … ça a toujours été ça. Derrière le volant, uniquement concentré sur la course, sur la route, je peux faire abstraction de tout ce qui me dérange et revenir sur le droit chemin. C’est la meilleure façon de m’aider à ne pas craquer, à canaliser le trop-plein de sensations que je cumule sans arrêt. Cette échappatoire, elle m’a été arrachée le jour de l’accident. Conduire n’est plus concevable pour le moment et, si je dois être tout à fait honnête, je ne suis pas certain de rester calme une fois au volant. Je vais en avoir envie, c’est une certitude puisque conduire fait partie de moi, mais je serais trop fier pour admettre que ça me fait peur. Comme pour le cheval, il faut aussitôt remonter en selle pour ne pas être traumatisé, seulement je n’ai pas cette possibilité. Il ne me reste plus que le fait d’être seul pour laisser libre court à mes pensées en espérant qu’elles se démêleront. Ça aussi je ne semble pas y avoir le droit. Il y a sans arrêt une personne pour venir me déranger et qui me pousse dans mes retranchements. Exactement ce que je sais que Maxyne va faire en débarquant dans la chambre. « Toujours aussi sympathique à ce que je vois. Folle furieuse sérieusement ? » Sans trop me préoccuper de l’impact de mes paroles, je me contente de hausser les épaules sans bouger de là où je me trouve, nous imposant une certaine distance. « C’est pas moi qui débarque à l’improviste pour déblatérer un tas de mots à une vitesse record. » Je ne suis pas certain qu’elle voulait que je continu sur ma lancée. Je suis blasé, frustré aussi, je ne vois pas pourquoi je devrais m’en cacher ou même faire des efforts. De toute manière je n’en ai pas envie, que ce soit avec elle ou n’importe qui - hormis Oliana. « Et toi, t'as pas pensé que si on te tient tête comme ça c'est parce qu'on peut pas concevoir le fait que t'affronte tout ça seul ? Cam, je te connais et je sais que tu fais comme si t'as pas besoin de nous, mais peu importe ce que tu fais ou ce que tu me dit de blessant, je ne compte plus aller nulle part. J'ai besoin de toi et aussi têtu que tu peux l'être ... je sais que c'est réciproque … » Sans rien dire, je fixe ma sœur. Les yeux légèrement plissés, je n’ai pas besoin de vraiment l’analyser pour savoir qu’elle est sincère. Maxyne est franche et altruiste, deux belles qualités dont je ne veux pas pour le moment. « J’ai peut-être envie de l’être, tout seul. Mais puisque je n’ai plus le droit de décider, je suppose que ce que je veux ne compte pas. » Je grogne en regardant brièvement par la fenêtre. « Je sais que j’ai besoin de vous. Je sais aussi que je n’ai pas envie de vous voir avoir pitié de moi, de vous inquiétez pour moi ou même d’être désolés. Vous êtes tous là en train de me materner, de me dire ce dont j’ai besoin, ce qu’il faut faire pour aller mieux, mais pas un moment vous vous êtes demandés si j’avais pas surtout besoin d’être un peu seul pour digérer l’information. Vous ne m’avez pas laissé une putain de minute, vous comme tout le personnel de l’hôpital. Je voulais qu’on me foute la paix, qu’on me laisse encaisser et pas un de vous n’a été capable de me laisser ça. » Je m’emporte mais, putain, ils n’ont pas pensé réellement à moi depuis mon réveil.

Impossible de ne pas prendre personnel son comportement. Il est comme ça depuis qu’il s’est réveillé suite à l’accident et honnêtement, ses mots me font toujours aussi mal. Comment rester insensible à ça de toute façon? Cameron a de la haine dans les yeux et elle se dirige directement vers moi. Il est encore le grand frère que j’aime temps et qui veut me protéger, mais en ce moment, visiblement, je ne suis pas sa personne préférée et je sais que c’est à cause de l’accident. Aucune nouvelle de lui depuis Los Angeles. Ça m’a fait mal, j’y ai pensé toute la semaine et c’est sans doute pour cette raison aussi que j’ai eu besoin de faire le vide et que voir Warren m’a fait beaucoup de bien, mais ce sentiment d’avoir perdu mon frère est encore bien là et je doute que tout se règle prochainement. « C’est pas moi qui débarque à l’improviste pour déblatérer un tas de mots à une vitesse record. » Je soupire en l’entendant et encore une fois, tente d’ignorer ce commentaire même si ses insultes me vont droit au cœur. Clairement il s’en fiche pas mal, mais il est hors de question qu’il m’ordonne de partir. « Non c’est vrai que toi tu préfères rester silencieux et souffrir dans ton coin. » Je croise les bras et reste près de la porte puisque je vois bien que de toute façon, il n’a clairement pas envie que je m’approche de lui. J’ai bien fait de ne pas apporter Izzie avec moi finalement. Quoique bon, je doute qu’il aurait été autant de mauvaise humeur avec ma fille qu’avec moi seule. « J’ai peut-être envie de l’être, tout seul. Mais puisque je n’ai plus le droit de décider, je suppose que ce que je veux ne compte pas. » Je reste silencieuse voyant bien qu’il n’a pas terminé et qu’il est clairement en colère, ce que je peux comprendre, mais je reste ici quand même, ça ne changera rien à ma décision. « Je sais que j’ai besoin de vous. Je sais aussi que je n’ai pas envie de vous voir avoir pitié de moi, de vous inquiétez pour moi ou même d’être désolés. (…) Je voulais qu’on me foute la paix, qu’on me laisse encaisser et pas un de vous n’a été capable de me laisser ça. » Je prends une grande respiration, tente de ne pas me laisser atteindre par ses mots, mais c’est peine perdu. Je ne veux simplement pas lui montrer cette faiblesse. Hors de question même. « Tu m’as demandé de dégagé, de retourner à New-York et c’est ce que j’ai fais. Je t’ai laissé tranquille une putain de semaine sans venir te voir et je comprends que t’as besoin d’encaisser, mais je suis pas là pour te prendre en pitié, je suis là pour être avec mon frère merde! Ça fait une semaine que je me sens horrible de pas être là pour toi Cam et tu me reproches de pas t’avoir laissé tranquille? Sérieux? »

CODAGE PAR AMATIS | @CAMERON DUKE-WINSTON

Je suis blessant, je le sais, mais c’est mon mécanisme de défense. Après la mort des membres de ma famille biologique, je me suis fermé dans un mutisme pendant des mois après quoi je suis devenu insupportable. J’avais mal et je ne parvenais pas à faire taire cette douleur, ni à comprendre ce que j’avais pu faire pour être ainsi puni. Lorsqu’on est enfant et que des malheurs nous tombent dessus, on est persuadé que tout est de notre faute. Je n’ai pas fait exception à la règle. Malheureusement, en grandissant j’ai pris l’habitude de me fermer comme une huître dès que j’étais blessé ou mal. Après l’accident, il m’a fallu plusieurs semaines pour parvenir à me calmer et malgré ça il était hors de question de parler de mes sentiments. Ce n’est pas bien différent maintenant sauf que ma rage, je la projette sur les personnes dont j’ai le plus besoin. Maxyne en fait les frais, j’en suis désolé, toutefois je n’arrive pas à me canaliser. J’ai trop mal et je suis trop perdu pour accepter de faire le moindre effort, y compris envers elle. « Non c’est vrai que toi tu préfères rester silencieux et souffrir dans ton coin. » Je ne dis rien. C’est la vérité, à quoi bon débattre là-dessus ? Maxyne me connait par coeur, elle a appris à me décrypter. Même si ça ne me plait pas toujours, elle a raison et je ne dis rien. Du moins pas avant de laisser parler mon agacement et ma colère. Elle se dirige vers elle et pourtant elle n’est pas celle à qui j’en veux le plus. Aucun d’eux. Je m’en veux à moi-même. « Tu m’as demandé de dégager, de retourner à New York et c’est ce que j’ai fais. (...) Ça fait une semaine que je me sens horrible de pas être là pour toi Cam et tu me reproches de pas t’avoir laissé tranquille ? Sérieux ? » Je ne cille pas en l’entendant s’énerver. Je reste aussi neutre que possible pour ne pas laisser voir à quel point je me sens encore plus mal maintenant. Il se passe presque une minute entière avant que je n’ouvre la bouche : « Tu crois vraiment qu’une semaine ça suffit ? » Demandai-je en riant nerveusement. « Regarde-moi, Max ! Il va me falloir toute une vie pour encaisser que je ne peux plus marcher, que je ne peux plus conduire et que tout ce qui faisait de moi ce que j’étais, je n’y ai plus le droit ! » Malgré moi, ma voix augmente d’un ton puis encore d’un. « Je hais ce que je suis devenu. Je déteste le fait d’être que la moitié d’un homme et de ne pas avoir laissé la voiture me terminer, ça aurait évité bien de choses à pas mal de monde. Je suis qu’une loque et ça … » Dis-je en me désignant. « Ça j’en ai honte, j’ai pas envie que vous me voyez comme ça. »

Ses paroles et agissements me font mal, mais je sais qu’il ne s’agît pas de moi en ce moment. Cameron il souffre et il a perdu beaucoup suite à cet accident. Je sais que c’est sans doute beaucoup plus difficile pour lui que pour moi et que mes inquiétudes face à ma relation avec mon frère n’ont pas vraiment lieu d’être. J’ai l’impression que tout ce que je dis ou je fais ne sert complètement à rien. Tout ce que je désire, c’est qu’il me laisse au moins la chance de faire quelque chose pour lui, d’être présente même s’il ne veut rien me dire. Je m’énerve très rarement et lorsque je le fais c’est seulement parce que j’ai trop encaissé et que je ne peux plus le faire. Au cours des dernières semaines, j’ai fait exactement ce que Cameron fait tout le temps, j’ai gardé tout ce qui me tracasse pour moi et voilà que plus j’accumule, plus tout ce que je ressens sort de la mauvaise façon. « Tu crois vraiment qu’une semaine ça suffit ? Regarde-moi, Max ! Il va me falloir toute une vie pour encaisser que je ne peux plus marcher, que je ne peux plus conduire et que tout ce qui faisait de moi ce que j’étais, je n’y ai plus le droit ! » J’ai l’impression que je vais craquer. C’est tellement injuste pour lui tout ce qui arrive et je ne peux rien faire pour lui remonter le moral. J’ai toujours été positive, mais là je lâche prise. Je tente de camoufler les larmes qui ont envie de couler. J’ai le cœur brisé pour mon frère. Il ne mérite pas ça, il mérite d’être heureux bon sang! « Je hais ce que je suis devenu. Je déteste le fait d’être que la moitié d’un homme et de ne pas avoir laissé la voiture me terminer, ça aurait évité bien de choses à pas mal de monde. Je suis qu’une loque et ça … Ça j’en ai honte, j’ai pas envie que vous me voyez comme ça. » Il lève le ton et je prends tout mon courage pour ne pas laisser mes émotions l’emporter sur moi. Choquée par ses paroles, c’est presque comme recevoir un coup de poignard dans le cœur. « Non Cameron je sais qu’une semaine c’est pas suffisant, mais est-ce que toi tu m’aurais laissé tranquille si j’avais été dans cette situation? Je peux pas rester loin de toi et je t’interdis de dire que t’aurais dû mourir dans cet accident… Je sais que tu as l’impression de plus être toi et d’avoir tout perdu, mais on est encore là nous… tu peux pas baisser les bras, pense à Ollie, à Izzie, à nous. Tu dois te battre pour toutes ces personnes et pour toi Cam. » Et là je craque. Je me retourne pour reprendre un peu mes esprits et surtout pour cacher cette tristesse à mon frère.

CODAGE PAR AMATIS | @CAMERON DUKE-WINSTON