08 octobre -« C’est donc là que vit ton père. » Ce n’est pas une question mais une affirmation alors que j’observe seulement l’ascenseur dans lequel nous nous trouvons et qui pue la richesse. Du moins la richesse trop étalée. Il faut dire que c’est un sacré bâtiment dans lequel Tommy a garé la voiture, sans doute l’un des plus riches de Manhattan. Je ne veux même pas imaginer ce que va être l’appartement de peur d’être mal à l’aise face à tout ce luxe. Ma main qui n’a pas lâché celle de Tommy la serre un peu plus alors que je vais me mettre devant lui avec un sourire rassurant. « Ça va bien se passer et si c’est pas le cas … J’ai pas mis cette robe pour rien. » Plutôt simple et sobre, avec un décolleté comme il faut, ce sont surtout les boutons facilement détachables à l’avant qui m’ont convaincu. D’une manière ou d’une autre je sais qu’il s’appliquera à l’ouvrir ce qui a facilité mon choix. « C’est toi et moi contre lui. » Je souffle près de ses lèvres que j’ai à peine le temps d'effleurer que déjà la sonnerie de l’ascenseur nous annonce notre arrivée au bon étage. J’ai du mal à croire que, pour une fois, je suis celle qui angoisse le moins mais j’ai promis d’être là pour lui … y compris face à son père.
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Voir mon père m’a toujours tendu. Ma relation avec lui est digne des montagnes russes. On peut s’engueuler et ne plus supporter mais arrive un moment où l’un comme l’autre on est obligé de prendre sa fierté de côté parce qu’on a besoin de l’autre. Peut-être parce que c’est le seul parent qu’il me reste et que j’ai toujours eu besoin de sa fierté. Fierté qui n’est jamais arrivé, mais même à 31 ans, je continue d’espérer au fond. Cela dit, manger chez lui n’a jamais été une mince affaire, surtout lorsqu’il ose me présenter sa nouvelle nana du moment. Il est encore pire que moi là-dessus, parce qu’il enchaîne les relations depuis son divorce avec ma mère. Et comme d’habitude, cette nouvelle copine a la moitié de son âge, sortant sans doute à peine d’étude. Forcément, lorsque je gare la voiture dans le sous-sol d’un bâtiment les plus chers de Manhattan, je suis nerveux. « C’est là que vit ton père. » Nous somme à peine dans l’ascenseur et ce bâtiment déborde de luxe à en vomir. J’aime ça, mais à petite dose. C’est typique de mon paternel, vouloir montrer ce qu’il possède : « Et t’as pas encore vu la villa de Floride. » Main dans la main, la présence de Tessa tente de m’apaiser, mais elle doit bien sentir ma réticence à tout ce cirque : « Ça va bien se passer et si ce n’est pas le cas…J’ai pas mis cette robe pour rien. » Je l’aime pour ça. Parce que même si cette robe lui va à ravir, c’est surtout parce qu’elle doit être facile à enlever si j’en ressens le besoin. Ma main libre remonte sur son épaule jusqu’à sa joue alors que j’ajoute : « T’es magnifique… » Une vérité que j’ai toujours du mal à assimiler, comme cette femme peut encore m’éblouir après tant d’année. « C’est toi et moi contre lui. » Je reste absorbé par ses lèvres qui frôlent les miennes mais n’ai pas le temps de répondre que l’ascenseur sonne notre arrivée. Les portes s’ouvrent sur un immense loft, avec une vue imprenable sur New York. « Aaaaah, le voilà ! » La voix de mon père m’horripile déjà alors qu’il n’est toujours pas rentrer dans mon champ de vision. Il parle au singulier, comme si Tessa n’existait pas. Le connaissant, il doit forcément encore penser qu’elle n’est qu’un rite de passage. C’est drôle, parce que moi, même si je sais combien ses petites amies le seront, je reste toujours respectueux envers elles. Il arrive enfin, accompagnée d’une brune, remarquablement séduisante, je dois l’avouer. Mon père n’a pas de types de femmes, il prend tout. Mais étrangement, celle-ci me diffuse quelque chose de différent. Je resserre la main de Tessa alors qu’il me tape l’épaule en guise de signe d’affection. Ouai, il changera jamais. « Bonsoir fiston ! » Il sourit de toutes ses dents en ramenant sa copine près de lui : « Emelyne, mon petit cœur, je te présente Tommy, ma fierté. » Oh, il semble dégouliner d’amour. Quel hypocrite ! Pour quelqu’un qui n’a jamais ressenti d’amour hormis pour lui-même. Je tends la main vers Emelyne, que j’étudie une seconde. La vingtaine ? Peut-être un peu plus ? Sans doute l’âge de Tessa. Ça me dégoute. « Enchanté, Emelyne » « J’ai beaucoup entendu parler de toi. » J’en doute, sérieusement en connaissant le personnage. « Je te présente Tessa, ma petite amie. » Je souris en déposant un baiser sur la tempe de Tessa avant de revenir vers mon paternel qui n’a pas daigné lui parler depuis le début de cette conversation. « Pas besoin que je fasse les présentations pour vous deux hein ? » Ils se sont déjà croisés à maintes reprises, même si les circonstances étaient différentes : mon mariage avec Lisa, la naissance de Tyler, les anniversaires de Tyler…
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Avec Tommy, j’ai appris à m’habituer à la richesse non seulement grâce à ce qu’il me paye depuis quelques années mais aussi à force de vivre ensemble. Je ne dis pas apprécier baigner dans le luxe et le montrer, ça ne me ressemble absolument pas, mais je m’y fais. Sauf lorsque c’est de l’étalage comme chez son père. « Et t’as pas encore vu la villa en Floride. » Quelque chose me dit qu’elle est sans doute plus impressionnante que celle de Michael à Los Angeles et j’en grimace un peu pour ensuite me focaliser sur mon petit ami. Je sens sa tension plus que je le ne vois et même s’il ne se détend pas entièrement, son regard sur moi me prouve qu’il apprécie mon geste. « T’es magnifique … » Petit sourire en coin, je frissonne et regrette que l’ascenseur soit arrivé aussi rapidement. « Aaaaah, le voilà ! » C’est parti … Je ne lâche pas sa main, le suis à l’intérieur du loft immense et impressionnant jusqu'à ce que son père arrive avec sa nouvelle copine au bras. Copine qui me dit vaguement quelque chose. « Bonsoir fiston ! Emelyne, mon petit cœur, je te présente Tommy, ma fierté. » Sa fierté … Je le connais assez pour savoir que c’est uniquement pour faire bonne figure devant celle qui pourrait être sa fille. « Enchanté, Emelyne », « J’ai beaucoup entendu parler de toi. », « Je te présente Tessa, ma petite amie. » Je souris à Emelyne et serre doucement la main qu’elle me présente. Au moins une qui ne va pas m’ignorer toute la soirée. « Pas besoin que je fasse les présentations pour vous deux hein ? » Enfin Lukas pose ses yeux sur moi, comme s’il venait juste de réaliser que je suis là. « Theresa. » Me dit-il en me saluant d’un geste de la tête. Il sait que je déteste mon prénom et s’est toujours fait un malin plaisir à ne jamais m'appeler Tessa. « Oh ça y est, je sais où je l’ai vu mon lapin. » Lèvres pincées, je retiens mon sourire et serre un peu plus la main de Tommy probablement sur le point de faire un syncope. « J’ai voulu intégrer l’équipe de cheerleading l’an dernier, t’étais bien dedans ? Attends t’es pas capitaine d’ailleurs ? », « Hm oui mais je dépends plus de l’université. » Donc ... elle est même plus jeune que moi. Je sais que la différence d’âge entre Tommy et moi ressort par moment mais là … j’ai presque envie de vomir.
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« Theresa » Il m’agace tellement à vouloir être droit dans ses baskets alors qu’il n’a rien à juger. Surtout pas avec cette nana de moitié son âge à ses côtés. Non, je supporte pas l’idée qu’il puisse mal traité Tessa, surtout en l’appelant par son prénom qui l’horripile. Je n’ai pas le temps de répliquer qu’il pourrait faire un effort devant celle qui m’accompagne, mais Emelyne nous interpelle tous : « Oh ca y’est je sais où je l’ai vu mon lapin. » Mon lapin ? Il a toujours détesté les petits surnoms mielleux des couples. Parce que selon lui, ce sont des gamineries. Sentant la main de Tessa me broyé mes doigts, je décide de la ramener près de moi, de lâcher momentanément sa main et d’attraper l’autre, alors que sa main glisse dans mon dos et s’accroche à ma chemise. « J’ai voulu intégrer l’équipe de cheerleading l’an dernier, t’étais bien dedans ? Attends t’étais pas capitaine d’ailleurs ? »« Hm..Oui, mais je dépends plus de l’université. » On comprend tous le sous-entendu : elle est plus jeune que Tessa. Et alors qu’Emelyne commence à se sentir gêné d’avoir révélé cette information, elle ajoute : « On passe à l’apéro ? » Peut-être que dans un autre contexte, c’est une chouette fille. Peut-être même qu’elle est plus intelligente qu’elle n’y parait, mais aux bras de mon père, c’est presque pitoyable. Elle tourne des talons pour nous emboiter le pas, et j’ajoute pour mon père : « Je ne pensais pas que t’allais les chercher au berceau maintenant. » Il me soutient son regard, autoritaire et impitoyable avant d’afficher un mauvais rictus en haussant les épaules. Il les aime plus jeune, ça je l’ai toujours su. Ma mère était plus jeune elle aussi, mais de là à prendre une gamine, c’est révoltant. Il s’avance vers la table, nous obligeant à en faire de même. Un peu en retrait, je souffle à l’oreille de Tessa : « Ca va ? » Elle acquiesce sans rien dire parce que la voix de mon père s’élève : « Champagne ? » Il demande alors qu’il sort déjà la bouteille pour l’ouvrir. Je sens que la soirée sera longue…
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Calée contre Tommy, je tente de faire taire mon aversion aussi bien que possible. Ma relation avec son père n’a jamais été au beau fixe, avant même qu’il y ait quoi que ce soit entre son fils et moi. Probablement sentait-il que je n’aimais pas la façon dont il traite son garçon … Ce qui est encore le cas. J’essaye aussi de ne rien laisser transparaître lorsque je comprends que sa copine est plus jeune que moi. Décidément, je n’arriverai jamais à comprendre cet homme. « On passe à l’apéro ? » Distraction acceptée avec plaisir, nous nous mettons en marche vers la pièce à vivre qui pue autant le luxe que tout le reste. Rien n’est simple ici et je me sens … de trop. « Je ne pensais pas que t’allais les chercher au berceau maintenant. » Ma main dans le dos de Tommy le frotte pour tenter de le calmer même si je sais que ça ne sert à rien. Son père lui lance un regard si mauvais et menaçant que je sais que la soirée va être difficile. « Ça va ? » J’agite la tête, lui offre un petit sourire, mais je n’ai pas l’occasion de répondre que son père s’écrit : « Champagne ? » Ai-je le droit de refuser ? Moi qui ne tiens pas spécialement l’alcool, j’aurais préféré éviter de boire mais je n’en dis rien, au pire je me contenterai de tremper mes lèvres. « C’est plutôt impressionnant comme loft … » Dis-je en regardant autour de moi après avoir récupéré mon verre. Tenter de le brosser dans le sens du poil calmera peut-être les choses, mais au sourire de Lukas je sais que non. « Ce n’est pas ce que je possède de plus impressionnant, mais c’est vrai que tu es habituée à plus … modeste dirons-nous. C’est sans doute trop pour toi. » D'accord … Je baisse les yeux vers mon verre dont les bulles semblent subitement avoir un grand intérêt. Me rappeler que, contraire à lui et son fils, je ne viens pas d’un milieu aisé - loin de là - c’est vraiment petit mais je ne dis rien pour ne pas empirer les choses.
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Je sais que cette soirée peut vite dégénérer. Parce que mon père n’a jamais eu sa langue dans sa poche. S’il a un truc à dire, il le dira. Et on ne peut pas dire qu’il porte dans son cœur Tessa. A vrai dire, c’est tout le contraire : Parce qu’elle n’a jamais été du même milieu. Maintenant, je suppose qu’il la voit comme une profiteuse, qui m’a conquis simplement pour mon fric et ma popularité. Oh, je sais que c’est ce qu’il pense, mais c’est loin d’être le cas. Il juge sans savoir alors qu’il serait plus à même qu’il se regarde dans une glace. « C’est plutôt impressionnant comme loft » Tessa commente, sans doute dans le but de faire la conversation, alors qu’on récupère tous notre verre de champagne. « Ce n’est pas ce que je possède de plus impressionnant, mais c’est vrai que tu as habituée à plus…modeste dirons-nous. C’est sans doute trop pour toi. » Ma main dans ma poche se forme en un poids prêt à taper sur la table s’il continue à manquer de respect à Tessa. Je le regarde alors que tout souriant, il se sert enfin son verre. « C’est vrai que l’argent t’as tout apporté, papa, hein. » Il en a perdu son mariage, sa vie de famille, son fils. Oh, il peut-être avoir une villa énorme et montrer toute la richesse qu’il a, il est loin d’être l’homme le plus riche du monde. Non, il ne connait pas les véritables valeurs. Celle qui n’ont justement pas de prix. J’ajoute en venant caresser la joue de Tessa : « Elle a plus de valeurs que tu n’en auras. Alors si tu veux bien éviter des commentaires hautains ce serait plaisant. Sinon, on connait la sortie. » Mon regard détourné de Tessa pour faire comprendre à mon paternel, que je ne plaisante pas, finit par le faire capituler : « Très bien, très bien. Je devrais mieux accueillir mes invités, c’est vrai. » Il nous invite à tous s’asseoir autour de la table, tandis qu’Emelyne me dévisage. « Comment vous vous êtes rencontrés ? » demande-t-elle finalement, les yeux pétillants d’en savoir plus sur notre couple. « Elle a toujours été dans ma vie… » Ma main vient chercher celle de Tessa sur la table avant d’ajouter sans donner de détails : « On a simplement mis un peu de temps à voir qu’on était fait l’un pour l’autre. » Mon père se met à rire, parce qu’il sait que le grand amour n’existe pas. Non, il est trop terre à terre pour connaître ça. « C’était la meilleure amie de son ex-femme, si tu veux tout savoir » révèle-t-il sourire aux lèvres. Oh, je déteste lorsqu’il se croit tout permis.
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« C’est vrai que l’argent t’as tout apporté, papa, hein. » J’aurais mieux fait de me taire. En fait, je devrais faire ça pour le restant de la soirée, ça m’évitera de déclencher une catastrophe. Je sais Tommy prêt à tout pour me défendre, également se prendre la tête avec son père, or je voudrais éviter autant que possible. Nous ne sommes pas spécialement heureux d’être là, autant limiter la casse. « Elle a plus de valeurs que tu n’en auras. Alors si tu veux bien éviter des commentaires hautains ce serait plaisant. Sinon, on connait la sortie. » Sa main sur sa joue, son regard et ses paroles sont assez pour me donner envie de l’embrasser à pleine bouche même devant des spectateurs. Dieu que j’aime quand il parle comme ça ou lorsqu’il prend ma défense. « Très bien, très bien. Je devrais mieux accueillir mes invités, c’est vrai. » Déclare son père avant que nous ne prenions place à table. « Comment vous vous êtes rencontrés ? », « Elle a toujours été dans ma vie … » Ma main sous la sienne la serre doucement alors que je souris, complètement attendrie. « On a simplement mis un peu de temps à voir qu’on était fait l’un pour l’autre. », « C’était la meilleure amie de son ex-femme, si tu veux tout savoir » Le rire de son père ainsi que son commentaire me font l’effet d’une douche froide. Pendant quelques secondes on pourrait entendre une mouche voler. « Ex-femme que vous semblez porter en haute estime alors qu’elle a trompé Tommy. » Je m’ordonne de me taire mais mes lèvres bougent malgré tout. « Vous vous permettez de me juger sans connaître la moindre chose me concernant mais pour ce qui est de juger Lisa, qui a fait du mal à votre fils, là il n’y a plus personne. » Je déclare sans le quitter des yeux quelques secondes pour ensuite reporter mon attention sur le bébé qui lui sert de petite amie. « J’étais en famille d’accueil chez les parents de Lisa. On était proches jusqu’à ce qu’elle se révèle être une manipulatrice infidèle. Donc oui, mon amitié pour Tommy a été plus importante que le reste et, non, je ne regrette pas mon choix. Je le ferais jamais. » Pour ce qui est de me taire et d’éviter une crise, c’est manqué.
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On ne choisit pas sa famille, c’est ce que je me suis longtemps dit. Ma mère a foutu le camp à la première occasion. Mon père, lui, préfère dominer le monde avec sa richesse et son caractère de merde. Il aime être le centre de l’attention, à en délaisser voir rabaisser ses proches. C’est plus fort que lui. « Ex-femme que vous semblez porter en haut estime alors qu’elle a trompé Tommy. » J’ai longtemps soupçonné qu’il trompait ma mère. Il ne me l’a jamais confirmé et je ne saurai jamais vraiment pourquoi ma mère a décidé de partir loin de nous, pour suivre son rêve à Los Angeles. Mais il a parfois l’attitude d’un type en chien, qui trompe à la première occasion. En même temps, en voyant des divorces à longueurs de journées, ça vous met des idées dans la tête. « Vous vous permettez de me juger sans connaître la moindre chose me concernant mais pour ce qui est de juger Lisa, qui a fait du mal à votre fils, il n’y a plus personne. » Pour lui, Lisa était un bon parti, même s’il a longtemps désapprouvé notre union. Mais selon lui, il fallait assumer nos erreurs. Mon erreur : Tyler. Une chose que lui, n’a jamais vraiment assumée. « J’étais en famille d’accueil chez les parents de Lisa (…) et non, je ne regrette pas mon choix. Je ne le ferais jamais. » Je regarde Tessa qui tient tête à mon père, plus que je n’arriverais jamais à le faire, parce qu’il reste mon père. Alors que je sens le regard de mon père sur moi. « Je n’ai jamais porté Lisa dans mon estime. J’ai simplement soutenu les choix de mon fils. » Je me permets de douter, alors que mon regard dévie vers lui. Mais avant même que je n’ai le temps de répondre, il ajoute : « Passons à table. » Il se lève pour aller tout chercher, et suis presque surpris que sa cuisinière ne soit pas présente ce soir. Cela dit, c’est une bonne chose, je n’ai pas envie de déclarer la troisième guerre mondiale entre Tessa et mon père. Alors, étrangement, lorsqu’on commence tous à manger, on parle plus des sujets qui fâchent. On parle football, de ma saison, principalement. D’Emelyne et de ses études en droit – le contraire m’aurait étonné tiens. Je sens des petites animosités, mais je ne les relèves pas, jusqu'au milieu du plat : « Et quand est-ce que je verrai mon seul petit-fils hein, fiston ? » Qu’il insinue que c’est de ma faute s’il le voit jamais m’énerve déjà, mais qu’il appuie bien sur le seul, comme s’il savait que Tessa ne serait pas apte à me donner des enfants me met simplement hors de moi : « Peut-être quand tu t’intéresseras à lui. Mais vu mon expérience, ça n’arrivera jamais. »
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Invité a posté ce message Jeu 10 Oct 2019 - 13:08#
« Je n’ai jamais porté Lisa dans mon estime. J’ai simplement soutenu les choix de mon fils. » J’imagine que mon regard en dit long sur ce que je pense. Je ne crois pas un mot sortant de sa bouche. Il reste un salaud qui se plaît à traîner son fils unique dans la boue, je suis simplement trop polie pour dire clairement ce que je pense. « Passons à table. » Je n’ajoute rien de plus. A vrai dire je n’ouvre plus la bouche de tout le repas, laissant les trois parler sans intervenir. J’ai dit une partie de ce que j’avais à dire et il me faut mordre ma langue pour ne pas laisser échapper des paroles désobligeantes qui donneraient à ce repas des allures de guerre froide - si ce n’est pas déjà le cas. « Et quand est-ce que je verrai mon seul petit-fils hein, fiston ? » La façon qu’il a d’appuyer sur le terme “seul” me fait comprendre qu’il sait et je ne doute pas que son abominable ex belle-fille est la source de cette information. Lisa ferait n’importe quoi pour blesser. « Peut-être quand tu t’intéresseras à lui. Mais vu mon expérience, ça n’arrivera jamais. » Son sourire me donne tellement la nausée que je racle ma gorge et commence à pousser ma chaise. « Excusez-moi j’ai besoin de me rafraîchir un peu.. » Je n’attends aucune réponse et me lève. Le loft m’est totalement inconnu ce qui je m’empêche pas d’ouvrir les portes jusqu’à trouver la salle de bain. De nouveau je me racle la gorge et parviens à ravaler mes larmes bien que mon reflet me renvoie une image triste. Utiliser ma stérilité contre moi … Décidément ça devient une mode. J’en regrette amèrement d’être venue ici ce soir.
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Invité a posté ce message Sam 12 Oct 2019 - 19:16#
Je me demande sincèrement si amener Tessa à ce dîner ait été une si bonne idée. Je sais qu’elle avait envie d’être là pour moi, et dieu seul sait combien j’ai besoin d’elle pour supporter ce repas, mais aux caprices, réflexions et regards que mon paternel lui lance, je suis persuadé qu’on aurait dû s’abstenir. Trop tôt. Ou peut-être jamais bon. Je sais qu’il ne l’acceptera sans doute jamais comme moi j’ai envie qu’il l’accepte, parce que sa notion d’aimer et de se marier sera toujours différente de la mienne. Alors lorsqu’il commence à appuyer qu’il possède un seul petit-fils, je me demande s’il possède plus d’infos. C’est impossible qu’il sache pour la stérilité de Tessa. Et je le pense tout de même assez intelligent pour respecter cette difficulté. « Excusez-moi, j’ai besoin de me rafraîchir un peu » « Tess.. » Je n’ai pas le temps de réagir qu’elle s’est déjà levée et partie dans les couloirs pour trouver je suppose la salle de bain, ou du moins un endroit au calme. « C’est quoi ton problème ?! » Je demande à mon père qui boit son verre de vin tranquillement. « Depuis qu’on est là, t’es horrible avec elle. Tu l’as toujours jugé sans la connaître » Je me lève, laissant ma serviette sur la table alors qu’il réplique : « Parce qu’elles en ont toutes après ton argent, Tommy. C’est pour ton bien que je… »« Mon bien ? » Je m’énerve rapidement en le désignant : « T’as jamais pensé à mon bien. T’as toujours pensé qu’à toi et à tes conquêtes qui pourraient être ta fille, merde ! T’es trop imbus de ta personne pour voir que Tessa n’en aura jamais après mon argent. A vrai dire, elle a plus été là dans ma vie que tu ne l’as jamais été » Je tourne des talons sans attendre sa réponse, et commence à me diriger vers les chambres. Tout ce que j’entends, c’est Emelyne qui tente de calmer mon père, alors que j’ouvre quelques portes sans trouver Tessa. C’est dans la salle de bain que je la retrouve, regardant son reflet dans son miroir. « J’suis désolé, j’aurai pas du t’amener ici » dis-je en la prenant dans mes bras.
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