Coupure de courant à l'aéroport

J'adorais cette époque de l'année. Noël ne cessait de me rappeler le premier que j'avais passé dans ma famille, après mon adoption. Que de bon souvenir. L'année dernière, je l'avais passé à New-York seulement avec ma jumelle. J'étais toujours ravie de partager du temps avec elle. Mais ce n'était pas la même chose avec mes mamans. Alors j'étais vraiment ravie, car cette année mes mamans seraient de la partie. Tout comme les triplées qui elles étaient déjà arrivées. C'était donc avec les trois affreuses que je me retrouvais dans le hall des arrivées. On était en avance et j'espérais franchement que ce ne soit pas trop long. Je ne survivrais pas longtemps avec les trois petites. Au moins Méline était endormie contre moi, c'était déjà une de calme mais ce n'était pas le cas de Léonore et encore moins de Anaé qui courait partout. Alors que j'allais ordonner à ma petite sœur de me rejoindre, la lumière disparue. Je me crispait aussitôt, je détestais me trouver dans le noir. Méline dut se sentir comprimée car elle se réveilla. Les deux autres chipies revinrent vers moi, visiblement peu rassurées. Je tentais de me convaincre que la lumière allait vite revenir. Mais cette dernière ne semblait pas vraiment décidée. Gardant Méline dans mes bras, je me levais, décidée à trouver quelqu'un pouvant me dire qu'est ce qu'il se passait. C'est ainsi que je percutais quelqu'un, ou que quelqu'un me percutais, dans tout ce bazar comment savoir? L'homme, car c'était un homme, s'excusa. Alors que j'allais lui dire que ce n'était rien. L'enfant dans ses bras se mit à pleurer. Méline tendit alors sa main vers l'enfant « Faut pas pleurer »  A mon tour je prenais la parole « Je suis désolée, je peux vous aidez? »

La tentative de ma petite sœur pour calmer l'enfant se solde par un bel échec, mais c'est prévisible. Ma proposition d'aide ne porte pas plus ses fruits « Malheureusement non je ne travaille pas ici » En fait ce n'est peut être pas plus mal, tout ceux qui travaillent ici doivent être en train de se faire harceler de question. Je cherche mon portable pour avoir un peu de lumière. ne le trouvant pas dans mes poches, je commence à paniquer, pensant l'avoir perdu. Mais je me souviens alors que c'est Léonore qui a mon portable, voilà pourquoi sa soeur lui courait après dans l'espoir d'avoir l'appareil et de pouvoir jouer. L'homme me dit qu'il voulait trouver quelqu'un capable de lui donner des renseignements. « Je pense que tout le personnel doit être déjà pris d'assaut ... ils vont surement donner des informations quand ils en auront » Bon comme toute l'électricité semble envolée je ne sait pas trop comment ils vont les donner, mais on verras. D'un coup j'entends une petite voix qui appelle mon prénom. J'essaye de trouver d'où vient la voix qui appartient soit à Anaé soit à Léonore, je ne pourrais pas le dire. Je comprends que les petites sont effrayées mais je n'arrive pas à les voir. Alors je demande « Je suis désolé de vous embêter mais vous auriez pas un portable? Que je puisse éclairer et trouver mes autres petites sœur ?  »

 Les fêtes de Noël approchent… Tous ceux qui me connaissent savent pertinemment bien que je n’apprécie pas du tout cette période. Il faut dire qu’en trente-quatre années sur cette, il s’en est passée des choses durant ces périodes qui sont censées être magiques. Apparemment cela ne vaut que pour les jolies jeunes femmes que l’on croise dans les téléfilms très romantiques durant cette période. Certes je n’ai pas que des souvenirs négatifs pour la période de Noël mais le dernier en date est toujours difficile à gérer : une séparation. Cela fait trois ans maintenant que je vis seule avec Emy. Il m’est impossible de ne pas me rappeler l’absence de son père mais je fais de mon mieux pour qu’elle ne ressente rien et qu’elle puisse vivre un noël comme toutes les petites filles de son âge. Je repose mon regard sur son beau visage émerveillée devant un sapin gigantesque et je ne peux que sourire. Nous nous trouvions à l’aéroport et quelques personnes avaient tentés de donner un peu de couleur à cet endroit. Pourtant, en regardant autour de moi, je n’avais pas l’impression que qui que ce soit y prêtait attention. Entre les gens pressés et ceux inattentifs, il ne reste que des enfants pour profiter de ces décorations. Je jette un œil sur ma montre et je suis ravie de voir que mes parents ne devraient plus tarder à arriver. Le panneau d’affichage ne semble pas mentionné de retard pour l’arrivée de leur avion. Je tenais Emy par la main quand tout d’un coup la lumière se coupa. Mon regard balaya la pièce et je ne vis plus un seul rayon de lumière. Moi qui aie peur du noir, il n’en faut pas plus pour me stresser. Le noir persiste et j’ignore si c’est dû mon stress mais les minutes qui suivent semblent durer longtemps. Que se passe-t-il ? Il n’en fallait pas plus pour que tout le monde se mette à bouger dans tous les sens. En quelques secondes la main d’Emy échappa à la mienne et dans le noir je ne la voyais plus. « Emy ? » Je tourne tout autour de moi et je ne vois rien à part des ombres qui se bousculent dans tous les sens. « Emy ? Où es-tu ma chérie ? » Impossible de ne pas déceler de l’angoisse dans ma voix. J’avais envie d’hurler mais je doute que quelqu’un m’entende ou prête attention à ma détresse.

Franchement je compatis envers cet inconnu, avec sa fille qui pleure ça ne doit pas être simple. J'aimerais vraiment le laisser tranquille mais j'ai besoin d'un  petit coup de main. Je dois retrouver les deux petites vagabondes. Je ne suis pas certaine que mes mères seraient ravies si je leur annonçait que j'avais égaré deux des terreurs. Alors je lui demande son téléphone espérant que la fonction lampe de poche suffise à retrouver les deux petites. Heureusement pour moi je ne suis pas tombé sur un mec qui flippe de tout et il allume la lampe avant de me tendre le téléphone « Merci beaucoup » Je commence à parcourir la salle en espérant apercevoir les petites alors qu'il me pose une questions « Et bien en tout nous sommes huit enfants et là j'ai les dernières... y'en a trois. Maman à insisté pour un petit dernier, mais surprise elle a eu des triplés... trois petits monstres selon moi. Mes mères arrivent avec une autre de mes soeurs. » Je soupire « Enfin si elles arrivent avec ce bordel » Je commence à désespérer quand enfin je vois Léonore et Anaé. Je vais les récupérer, pour une fois je n'ai aucune protestation. Je reviens près de l'homme et lui rend son portable « Merci encore » Je récupère le mien de portable et regarde si par le plus grand des hasard j'aurais un message de mes mamans dont l'avion devrait déjà être posé.  

Je hochais la tête quand il me dit que c'était une grande famille. Puis je me rendis compte de la stupidité de ce geste, vu le noir ambiant il n'avait pas du percevoir mon geste. Alors je répondait oralement « Oui, une sacrée famille, j'ai beaucoup de chance qu'elles nous aient adoptés ma jumelle et moi » Sans elles, je ne sais pas ce qu'on serait devenue Mathilda et moi. On aurait même put être séparé et ça c'était ma plus grande peur étant enfant. Perdre la personne la plus importante de ma vie. C'était encore une de mes grandes peur, ce qui compliquait tout dans ma vie, mais surtout il faut bien l'avouer, mes relations amoureuse. « C'est vrai qu'avec les triplés ça été dur pour elles... mais elles ont pas hésité à demander de l'aide, je pense que sans ça elles auraient pas tenus » Et même malgré ça, quand les triplés étaient toutes petites elles se disputaient souvent et j'ai craint qu'elles se séparent plus d'une fois. Mais elles avaient survécut à cette épreuve. Et les filles allaient très bien, trop bien même. « Non c'est sur que dans ces conditions l'avion ne pourras pas se poser... mais je sais pas ce qu'il pourras faire, je vois mal le leur faire demi tour et rentrer en Nouvelle Zélande » Il n'aurait pas assez de carburant « Les avions pourraient se poser dans une autre ville... » Mais ce serait galère. En attendant d'en savoir plus je récupérais les deux fugueuses et rendait son portable à l'homme. Ce dernier se présenta, James et sa fille Lehta. « Enchantée, moi c'est Aria. Et dans mes bras Méline, a ma droite Léonore et pour finir Anaé » Il me suffisait maintenant d'un seul coup d'oeil pour différencier les petites, étant face à de vrai triplé certaine personne se faisait piéger. Je regarde la petite fille qui continue de pleurer dans les bras de son père « Je te comprend petite Letha, moi aussi j'ai très peur du noir » Encore plus dans ce genre de situation, au milieu d'une foule d'inconnus. Mais pour mes sœurs je surmontais tout ça. Je regardais son père « Vous voulez un coup de main pour la calmer? Que je vous trouve un doudou dans votre sac ou je ne sais pas ce qu'elle aime... » Il m'avait rendu service, je pouvais bien lui rendre la pareille.