Thanks for my daughter + Aria

Rien de mieux qu’une croisière sur un paquebot de rêve pour passer quelques jours de vacances en compagnie de ma fille Nala. C’était alors que je n’avais pas du tout songé à ce que nous pourrions faire pendant les vacances que j’avais trouvé une offre super intéressante pour aller à cette croisière. Alors non ce n’était pas donné mais je gagnais suffisamment bien ma vie pour nous offrir ce voyage sans me mettre sur la paille et de devoir manger des pâtes à tous les repas. Lorsque j’avais annoncé à Nala que nous partions en croisière pour dix jours, elle avait été ravie, et j’étais toute aussi ravie de lui faire à ce point plaisir. Même si j’avais eu peur qu’elle puisse être malade sur le bateau, j’avais prévu tout ce qu’il fallait et après quelques heures sur le bateau, en voyant que tout allait bien, j’étais rassurée, nous allions pouvoir passer un agréable séjour.

Nous étions tranquillement en train de nous promener sur le bateau avec Nala quand je demandais une indication à une femme, faisant partie du personnel du bateau. Jamais je n’aurai cru qu’en l’espace de quelques secondes Nala puisse échapper à ma vigilance. Je ne lui tenais plus la main et certainement intéressée par je ne savais trop quoi, elle était partie, et moi j’étais là, impuissante et en panique. « Nala ? » Je sentais cette pression envahir mon corps, cette peur qui me tétanisait mais à la fois tendais à me faire courir dans tous les sens. Où étais ma petite fille ?! Je paniquais, je criais son nom, tout le monde me regardait. Je devais passer pour une mauvaise mère qui n’avait pas su surveiller sa fille. Je me fichais bien de ce que les gens pouvaient penser, ce que je souhaitais c’était retrouver ma fille. Alors, je partais à sa recherche et tout en continuant à hurler son nom, je dérangeais les gens en leur montrant une photo de ma fille et en leur demandant s’ils l’avaient vu passer. Quand les gens prenaient la peine de me répondre ou au moins de faire attention à moi, ils me répondaient que non, ils ne l’avaient pas vu. Alors certes c’était grand un bateau de croisière mais pour autant elle ne pouvait pas être loin… Du moins je l’espérais. Ce qui me faisait peur, c’était l’idée qu’elle ait pu tomber à l’eau…

Toujours en pleine crise de panique parce que je ne savais pas où était ma fille, j’entendis mon prénom. Ou plutôt mon surnom. Mais bizarrement, cette voix qui avait prononcé mon nom ne me laissait pas indifférente, je la connaissais, et pas qu’un peu. Et puis, je ne tolérais pas de tout le monde que l’on m’appelle Hanna. Mon prénom c’était Hannaël et à moins que l’on soit proche, je n’acceptais pas ce diminutif que je trouvais un peu…intime. A cet appel, je me retournais pour faire face à cette femme qui avait prononcé mon nom. Je lui faisais face, à elle, celle à qui je ne cessais de penser depuis cette nuit-là… Aria. Elle me tendit Nala que je prenais dans mes bras et la serrais fort contre moi. Je sentis la pression redescendre, je soupirais, soulagée. Ma fille allait bien. « Nala mon cœur, où étais-tu passée ?! » Je déposais un baiser sur son front avant de tourner la tête vers Aria. Je n’avais même pas eu le temps de la remercier qu’elle avait déjà essayé de fuir mais si elle était encore là c’était parce que Nala l’avait retenu en l’attrapant par la main. « Tu allais partir… Sans même me laisser te remercier de m’avoir ramené Nala… Merci… Aria… » Je peinais à parler car je savais pertinemment qu’elle ne voulait pas me parler et qu’elle restait là à contre cœur parce que Nala lui avait suggéré en prenant sa main. Je me sentais terriblement mal et je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Depuis cette nuit que nous avions passée ensemble, elle hantait mes pensées, je ne savais pas penser à autre chose ni à quelqu’un d’autre. Et après cette nuit, plus rien. Elle a disparue, a arrêté de garder Nala, me fuit, et je ne comprends pas pourquoi. Nous n’avons plus parlé et je n’ai jamais pu lui demander ce qu’il y avait. Elle filtrait mes appels, ne répondait pas à mes messages… J’avais la sensation d’être dans un rêve, un mauvais rêve et j’espérais pouvoir en sortir. Aria avait sourit à Nala, elle était sublime. Ma fille avait au moins le truc de la faire sourire, ce qui n’était pas mon cas. « Ecoute Aria, je crois qu’il faut qu’on se parle… Coincées là, sur un bateau de croisière, totalement entourée par l’océan… Tu ne crois pas que c’est le moment ? » J’avais peur de sa réponse et de sa réaction. J’espérais qu’elle accepte et que je puisse enfin comprendre mais je n’étais pas convaincue qu’elle le fasse mais je n’avais rien de plus à perdre à essayer.

« C'est normal, je n'allais pas la laisser seule perdue sur ce bateau. » J’esquissais un petit sourire timide à ce qu’elle me dit, et cela me touchait profondément en réalité et je me retenais de ne pas verser une larme. Ces quelques dernières minutes avaient mis mes nerfs à rude épreuve puisque j’avais eu la peur de ne pas revoir ma fille, qu’elle soit tombée à l’eau. C’était le pire scénario qui puisse arriver puisque étant sur un bateau, je l’aurais forcément retrouvé autrement… Finalement je haussais un peu les épaules. « Tu aurais pu ne pas me la ramener, parce que tu m’évites clairement Aria… Mais je sais que tu n’es pas comme ça, et si je ne me trompe pas, tu apprécies Nala, tout autant qu’elle t’apprécie et il est évident que tu ne l’aurais pas laissé en galère, même si tu as quelque chose contre moi, et je ne sais pas quoi… » Je ne savais pas bien comment j’avais réussi à dire tout ça sans m’arrêter. Je m’en voulais un peu, j’avais été un peu rentre dedans et ce n’était pas surement comme cela que je pourrais arranger les choses avec Aria. Je baissais la tête un instant. « Excuse-moi, ce sont les nerfs qui lâchent… » C’était en parti vrai, mais d’un autre côté je lui en voulais un peu de s’être enfuie après cette nuit que nous avions passé ensemble et de ne plus avoir donnée de nouvelle, d’avoir cessé de garder Nala… J’avais l’horrible sensation d’avoir fait quelque chose de mal, mais je ne savais pas quoi, je ne comprenais pas, j’étais prête à tout entendre, juste je voulais comprendre… Je ne savais pas expliquer ça, mais j’avais Aria dans la peau, je pensais à elle jour et nuit, et cela me bouffait de ne plus la voir. « Très bien, on vas discuter mais pas ici... elle peut nous voir on vas dans ta cabine ? » Je hochais la tête avant de finalement me rendre compte qu’elle avait dit « elle peut nous voir ». Mon cœur se serra à ce moment. De qui parlait-elle ? Avait-elle quelqu’un dans sa vie, cette nuit avec moi était une erreur ? Elle ne lui avait pas dit, avait peur de rechuter et donc avait choisi de ne plus me voir pour ne pas risquer de céder à la tentation ? Je me faisais une tonne de film dans mon esprit. Je devais avouer que d’imaginer Aria dans les bras d’une autre me préoccupait. Si j’étais jalouse ? Il me semblait bien que oui. J’essayais de ne pas tirer de conclusions trop vite, je ne savais rien pour le moment. « D’accord, allons parler dans ma cabine… » Aria venait de poser Nala au sol et cette dernière nous pris chacune une main, et nous nous dirigions vers notre cabine de bateau. Au bout de plusieurs minutes, où le silence fut vraiment pesant, nous arrivions devant la porte, que j’ouvrais. Je lâchais alors la main de Nala et indiquais à Aria qu’elle pouvait entrer. « Je t’en prie…entre. » Je sentais ma voix quelque peu tremblante, j’espérais qu’elle ne le remarquerais pas. Une fois dans la cabine, je demandais à Nala de jouer un peu seule, de faire des coloriages ou que sais-je. Je lui expliquais que nous devions avoir une discussion d’adulte avec Aria à laquelle elle ne pouvait assister. Ma petite princesse s’exécutait sans rechigner même si je la sentais déçue de ne pas pouvoir profiter immédiatement d’Aria pour jouer. Elle s’était installée sur la petite console qu’il y avait dans la cabine. Quant à moi, j’allais m’asseoir sur le lit, tapotant ma main à côté de moi pour indiquer à Aria de venir s’asseoir près de moi. J’inspirais un grand coup, j’avais peur de ce qu’Aria pourrait me dire. Peut-être allais-je regretter d’avoir voulu savoir, comprendre. « Explique-moi Aria… Pourquoi est-ce que tu t’es enfuie comme ça ? » Je parlais doucement afin que Nala ne puisse pas nous entendre. La cabine était petite alors le simple fait de parler normalement et Nala pourrait tout entendre. J’avais la gorge serrée. Je me mordillais la lèvre inférieure, le stress.

« Tu sais je ne mélange pas ta fille à tout ça. » Je soupirais doucement, je m'en voulais un peu d'avoir pu ne serait-ce que penser qu'Aria aurait pu ne pas me ramener ma fille parce que nous ne nous parlions plus depuis cette nuit que nous avions passé ensemble. « Je le sais... Excuse moi. » Après un petit silence j'ajoutais : « Tu es une bonne personne Aria... » Je me sentais gênée de lui dire cela, sûrement car je ne savais pas comment elle allait le prendre, et probablement que tenir ce genre de propos n'était pas approprier en ce moment-même.

Un peu plus tard, alors que Nala est allée s'occuper un peu seule le temps que nous puissions discuter Aria et moi, j'ai un pincement au cœur à ce que me dit Aria après s'être assise. « On a déconné ... On aurais pas du faire ça » Je déglutis avec du mal. J'avoue que je ne comprends pas pourquoi. Il me semblait qu'elle en avait autant que moi. Je ne croyais pas l'avoir forcé et je ne croyais pas, durant ce moment, qu'elle ne voulait pas que ça arrive. J'attendais la suite de son discours car visiblement ce n'était pas fini. « C'était bien, vraiment mais tu es mon professeur... on pourrait avoir de sacré ennuis » Je restais silencieuse pendant qu'elle parlait. Je haussais les épaules à sa remarque sur le fait que je fasse partie de son corps enseignant. Je sentais que ce n'était pas ça qui semblait le plus gênant. « Personnellement, je me fiche bien de ce qu'il peut m'arriver... C'est vrai que l'on pourrait avoir des ennuis mais on peut aussi faire attention et personne ne serait au courant... Je ne regrette pas ce qu'il s'est passé entre nous Aria, loin de là... J'y pense tout le temps ! » C'est dont finalement qu'elle m'annonçait que la réelle raison pour laquelle je n'avais plus de nouvelles, qu'elle avait cessé de garder Nala, ce n'était pas qu'elle regrettait, ni vraiment le fait que nous puissions avoir des ennuis à l'université, mais c'était sa soeur. « Oh je vois... Je suis désolée si cette marque que j'ai laissé dans ton coup l'a gêné... C'était dans le feu de l'action, j'avoue que je n'ai pas forcément contrôlé... Je ne recommencerais plus. » Je lui en voulais un peu de m'avoir laissé en plan, sans explication, à cause de sa soeur. « Permets moi de te poser une question Aria... » Je restais muette un moment, je ne savais pas si je devais vraiment lui poser cette question... « Est-ce que tu vas faire ta vie, notamment amoureuse, en fonction de ta soeur ? » J'avais peur de sa réaction, mais aussi de sa réponse. Je m'en voudrais si cela empirait les choses entre nous, alors que je ne voulais qu'une chose, que tout s'arrange. Aria, je l'avais dans la peau, et dans la tête, tout le temps...

« Je savais que je te rendais folle. » Je ne peux m'empêcher de sourire également à sa remarque. Non je n'avais pas dit clairement qu'elle me rendait folle, mais elle l'avait compris par ce que je lui avais dit. Ce que je ressentais pour Aria, je ne l'avais jamais ressenti avant. Pourquoi ? Car j'avais toujours dû me cacher derrière cette personne hétérosexuelle que je n'étais pas. Mon attirance, elle était pour les femmes, et en ce moment elle était pour Aria. Je me sentais vivre avec elle, et cette nuit que nous avions passé ensemble m'avait véritablement ouvert les yeux et me confortait dans mon idées que les hommes, ce n'était pas pour moi. Pour autant, sans la gente masculine, je n'aurai jamais eu Nala. Je n'avais pas de soeur jumelle, bien que j'aurai dû en avoir une, mais cette dernière est morte à la naissance, alors je ne pouvais pas vraiment comprendre cette relation fusionnelle que peuvent avoir deux êtres issus du même embryon. N'ayant jamais connu ma soeur jumelle, je n'avais jamais ressenti aucun manque par rapport à cela, du coup j'avais du mal à appréhender la chose. « Elle est ce que j'ai de plus précieux, la personne qui as toujours été avec moi et qui compte le plus dans mon monde. » Sa remarque me fit un pincement au coeur. D'un côté, je comprenais totalement. De mon côté, Nala était ce que j'avais de plus précieux, et rien ni personne ne pourrait la remplacer. Toutefois, je ne pouvais m'empêcher de ressentir de la tristesse. J'étais folle d'Aria, je l'avais dans la peau, mais à cause de sa soeur jumelle, je ne pourrais probablement jamais l'avoir pour moi, pour la simple et bonne raison que sa soeur passerait toujours avant. Je restais silencieuse, je ne savais pas vraiment quoi dire, alors heureusement elle brisait le silence pour moi. « Je l'aime tellement, je ne peux pas vivre sans elle, alors je ne veux pas qu'elle me repousse... même si pour ça je dois taire mes sentiments » Je hochais doucement la tête. « Si elle t'aime autant que tu l'aimes, elle ne devrait pas t'empêcher de vivre ta vie Aria... Je ne te demanderai jamais de ne plus la voir ou autre... Juste, j'aimerai qu'elle accepte un peu de partager... » J'inspirais un grand coup. Un immense frisson parcoure mon corps quand sa main vient se poser sur ma cuisse. Je ne peux m'empêcher de venir poser ma main sur la sienne. J'ai une folle envie de l'embrasser, mais je ne suis pas sûre qu ce soit une bonne idée... Alors, plutôt que de céder à cette pulsion, je préfère lâcher : « Je t'aime... Aria... tellement... »