(Samilas) Je suis malade, complètement malade

Je suis malade

Samuel & Lilas

Putain de grippe à la con. Elle m’est tombée dessus comme une connasse cette satanée grippe. Je ressemblais clairement à rien et j’étais certaine que vu mon inutilité : Samuel allait me jeter comme de vieilles chaussettes. Je me sentais trop mal. J’étais au fond de mon lit, mourante devant Bridget Jones 2 et je la regardai dévaler la colline comme une gourdasse en suivant Mark Darcy comme un petit chien. Alors ok, Colin Firth n’est pas trop mal mais il est si vieux. De temps à autre, mon téléphone vibrait -hello sextoy- et je me jetai dessus pour voir qu’il s’agissait de mon merveilleux (ou pas) petit-ami. Je ne sais pas pourquoi mais je le trouvais adorable dans ses messages. Etait-ce la fièvre qui me faisait délirer ou étais-je en train de tomber sous son charme comme la petite fille stupide dans La petite maison dans la prairie ? Je n’en ai aucune idée. Quoiqu’il en soit, j’éternuai toutes les dix secondes, faisant sursauter mon chien -qui avait plus la taille d’un chiot- et le chat qui me fixait d’un œil mauvais dans son coin. Pour le côté apaisant du chat, on repassera. Je me contente de lever les yeux au ciel avant d’avoir méchamment faim. Sauf que je suis aussi qualitatif qu’Œdipe. Et je décidai donc de lancer Uber Eats et de me prendre du gras. Je ferai du sport… un jour pour éliminer tout ça. Je fais partie de ce genre de meuf que tu ne supportes pas : car je bouffe comme une vache et je ne prends pas un seul gramme. Le cauchemar de toutes les gonzesses. Mes cheveux étaient rassemblés au-dessus de ma tête et j’avais des cernes aussi gros que le cul de Nicki Minaj. Mais Samuel restait persuadé que j’étais belle.
Alors soit, il essaie d’être gentil.
Soit, il veut quelque chose.
Je pencherai plus pour la seconde solution car je l’avais entendu me qualifier d’emmerdeuse avant de partir en week-end et je mentirais si je disais que cela ne m’avait pas fait mal au cœur.
Je sers à rien aujourd’hui. Normalement, je me sentirai awesome mais rien de soulever la télécommande, cela me demande un effort surhumain. Là, c’est sûr que je ne pourrais pas remporter les championnats d’athlétisme. Déjà parce que je fume comme un pompier et en plus parce que le sport ce n’est pas mon truc. Je regarde les sportifs en faire mais je n’en fais pas. Je ne baise même plus depuis que je suis en couple avec Samuel. Le mec ne veut pas qu’on parle à sexville ensemble.
On sonne et je décide donc de me rendre jusque dans l’entrée avec le plaid sur la tête. Avant d’ouvrir, McFly sur les talons. Devant moi se tient tout sauf mon livreur. « Tu ressembles pas à un Mcdo. » Je décide cependant de passer mes bras autour de sa nuque pour le prendre dans mes bras. La fièvre me rendait gentille. Décidément, tout foutait le camp.

Je suis malade

Samuel & Lilas

J’étais bloqué dans une stupide chambre d’hôtel. Alors ouais, on parle de confort, de ceci de cela, que les hôtels c’est bien, surtout les 5 étoiles, mais c’est bullshit cette histoire. Je me fais chier comme un rat mort, et je n’ai sincèrement pas envie d’aller squatter au bureau. God please no. J’étais même à deux doigts d’appeler une nana u hasard, quand j’ai reçu un sms de Lilas, ma petite-amie, enfin par contrat. Rien que le premier sms m’annonce, que tout ça, est absolument foireux. J’ai certes, pu dire, qu’elle était casse-pied, et peut-être foutrement agaçante, mais que voulez-vous. Elle se la joue Diable s’habille en Prada, alors on sait tous que ce genre de comportement, ça veut dire qu’il faut gratter sous la coquille, ou tenter de la casser, mais j’ai laissé mon marteau à Dallas, too bad je ne suis pas Thor, et mon marteau n’arrive pas si je tends le bras. J’aurais aimé, mais je préfère les armes à feu. – Wrong topic, sorry.-


Il n’en est pas moins que la dame est malade et que j’ai un peu blessé ses sentiments, bon, en être humain exemplaire, il faut que je fasse quelque chose. Aussi, elle est plutôt douce, ce qui veut clairement dire qu’elle est super malade. On en est convenus qu’elle était super malade, et qu’elle avait besoin de chocolat. C’est certes plus la saint valentin, donc ça va être plus compliqué à trouver que la semaine dernière, mais je vais retourner New York pour lui amener. Je vous vois venir avec vos grands sabots. Ouais je l’aime bien au final, elle est cool avec ses grands airs de mania des affaires. Je l’ai au début prise pour un tyran arrogant, mais j’avoue que le fait qu’elle soit clouée au lit avec 40 de fièvre, c’est plutôt un truc dont il faut profiter, parce qu’elle est plutôt gentille. La gentillesse, moi, je prends. C’est un peu comme lancer le drapeau blanc, et ça me va. Pour une fois, elle ne m’engueulera pas. Praise the lord.


J’ai un peu l’impression d’être son assistant, à aller lui chercher ce dont elle avait envie, mais pour une fois, je le fais de bon cœur, on est toujours gentils avec des gens qui ne sont pas en forme. J’ai choppé son adresse pour le Uber, flemme d’avoir à traverser tout Manhattan à pied, quand on peut avoir quelqu’un qui nous conduit au lieu du rendez-vous pour nous. Puis je suis trop bien pour prendre le métro, faut pas déconner. Quand j’arrive en bas de l’immeuble, le portier me laisse entrer sans aucun souci, ça sert d’être connu. Rien que pour ça, j’aime ma célébrité. Je monte à son étage, et sonne à sa porte. Elle m’ouvre du haut de son mètre de jambes dénudées – à se damner qu’on se le dise. Cette nana, est un sex appeal sur pattes, même malade. Elle me sert dans ses bras, en couinant que je ne ressemble pas à un McDo. Je suis un véritable Snack pour qui le veut, mais non, merci, je ne suis pas plein de gras mauvais pour la santé. « Encore heureux. Mais je t’ai ramené ton chocolat. » Répondis-je en fermant mes bras autour d’elle. « J’espère que t’es prête à partager ta grippe, avec une telle proximité ! » Dis-je en me détachant, pour ôter ma veste, et la suivre dans le salon, une fois la porte fermée. Sur la télé en pause, il y a Bridget Jones 2, ce qui me tire un sourire. « Alors comme ça, on est plutôt comédie romantique, et chocolat. Je savais, que t’avais un petit cœur de guimauve. » Dis-je pour la taquiner, dans un air un peu narquois. Qui aime bien châtie bien il parait.

Je suis malade

Samuel & Lilas

Mais qu’est-ce que je suis en train de faire ? Une belle connerie. Car même si je suis reconnue comme étant une sociopathe -connerie-, j’ai tendance à plus m’attacher aux mecs qu’ils ne s’attachent à moi. C’est un fait avéré. Prenons l’exemple de Tomàs : nous sommes restés cinq ans ensembles et le voilà qui se marie avec ma meilleure amie. Et qui plus est, j’ai hacké son téléphone pour voir ce qu’il pensait réellement de moi. Que j’étais juste une belle plante à sauter et exhiber. Me faire passer pour une idiote pour glorifier l’ego de mon mec : plus jamais. Alors, je suis tellement désespérée que me voilà en couple avec un mec qui me voyait comme le diable, une connasse ou que sais-je ? Je ne suis pas dans sa tête. et je n’ai aucune envie. Pour la première fois de ma vie, j’ai décidé de ne pas faire de recherches sur un mec, de jeter à la poubelle les scandales qui l’ont éclaboussé ou encore de ne pas regarder dans son téléphone.

Ça m’apprendre à essayer de faire les choses bien. Alors que je viens sans doute de lui envoyer le sms de trop, je me cale dans mon canapé avec Lucifer sur les genoux et McFly dans un coin. Le chien sait que le canapé est le territoire du chat. Je soupire avant de voir Bridget s’extasier sur son mec. Mais elle se fait aimer au moins. je ne sais pas ce que c’est d’aimer et que de l’être en retour. Un objet. Mais un objet qui a la classe en moins. Je pourrais dire avoir la classe à Dallas mais je n’y ai jamais mis les pieds. Je ne me vois pas aller avec lui chez ses parents. Déjà que mentir à mon entourage me fait grandement chier. Mais c’était pour faire chier Tomàs. La stupidité est propre aux hommes. et celui là en a l’oscar. Je soupire alors qu’on frappe à la porte. « Bah putain, il en a mis du temps ce mcdalle. »

Je vire le chat avant de me mettre debout pour avoir un vertige. J’ai la maladie moche et dépressive. Un vrai bébé. Et j’ai tout fait pour décourager Samy de venir. Pas vraiment. Parce qu’il allait me voir en mode vulnérable. A chaque fois que je suis malade, je pense à Jeanne. Et à sa manière de me soigner. Je grogne avant d’aller ouvrir et de tomber sur Samuel. La vie est injuste. Lui est beau gosse et je suis un déchet. Je fonds dans ses bras, uniquement vêtue d’un tee-shirt, en sursautant lorsque je sens ses mains autour de ma taille. « Chouette. J’aime trop le chocolat. Je ferai régime. Plus tard. » Je lui souris avant de me pencher pour déposer mes lèvres sur les siennes. Beaucoup trop tendrement, soyons honnête. Putain, ce que je me déteste lorsque je suis malade. J’aurai dû couper mon téléphone et ne pas la jouer franche avec un mec qui me regarde comme si j’étais le mélange d’un sundae et d’un aliment allergène. « C’est toi qui as tenu à venir donc tu viendras pas pleurer quand je serai en train de te soigner. » Je tourne les talons avant de retourner dans le salon où le chat regarde le nouveau venu avec un œillade assassine. Un grondement monte de sa gorge avant de s’enfuir dans la chambre. « un cœur de guimauve ? » Je me tourne pour hausser un sourcil avant d’avoir un nouveau vertige. « Peut-être. Les gens s’en foutent de toute manière. On m’aime en tant que garce et non en tant qu’être humain. On remerciera ma maman pour ça. » Je lui montre mes bras nus. Après tout, je n’ai pas honte de mes cicatrices. Seules mes jambes sont épargnées. Je les allonge avant de tapoter la place à mes côtés pour essayer d’attraper la télécommande. « Désolée Samuel, j’ai la maladie dépressive. Je me transforme en ce genre de nanas que je méprise. En manque d’affection qui geigne comme des pintades prêtes à être enfournées. » Je me cale dans le canapé. « Je pense que tu vas me charrier jusqu’à notre rupture là-dessus ? Je me trompe ? » Je lui fais un petit sourire timide avant de piquer un fard.
Je suis vraiment ridicule.