play with fire. (naleya)

Un échange sms avec Naleya et tout est fixé. Ce soir, je vais dans sa chambre, dans son lit plus précisément, pour une soirée film -à mon grand regret-. Je suis du genre à relever les défis et me voilà parti pour le faire à nouveau. Oui, regarder un film romantique est un défi pour quelqu’un qui, comme moi, n’aime pas ce genre-là. Sauf que je ne peux pas me dégonfler en revenant finalement sur ce que j’ai dit, surtout pas face à ma charmante colocataire. Elle ne se gênerait pas pour se foutre de ma gueule après et, ça, c’est juste impossible que ça arrive. Et puis, je ne vais pas renoncer à la possibilité de passer un peu de temps avec elle. Depuis l’épisode de l’ascenseur, elle évite de se retrouver seule avec moi et ce soir semble être ma seule opportunité avant un moment. Comme convenu, je fais un détour par le supermarché pour lui prendre des confiseries au chocolat, me prenant aussi du pop-corn et deux bouteilles de soda en cas de soif pour ne pas avoir à quitter la chambre. Au moins, pas avant la fin du film quoi. Les courses payées et le trajet jusqu’à la maison réalisé, je monte à l’étage avec mon sac de provision et me dirige dans un premier temps vers ma chambre. Étant donné que je sors d’une journée de boulot au zoo, il me faut un petit passage obligatoire par la douche et des vêtements propres pour ne plus sentir le poisson. Une dizaine de minutes plus tard, je récupère le sac sur mon lit puis passe par la porte qui donne accès à sa chambre via la salle de bain, et tombe donc sur Naleya. « Me voilà. » Que je lâche dans un premier temps, avant d’ajouter avec un air taquin : « Je me suis mis à l’aise, j’espère que ça te dérange pas. » Boxer et short étant les seuls vêtements que je porte. Je ne vais quand même pas utiliser un t-shirt pour quelques heures seulement et c’est la seule raison au fait que je sois torse nu. Ou pas. De toute façon, ce n'est pas comme si elle ne l'a jamais vu, ce torse. Ni jamais touché d'ailleurs.

@Naleya Farrell

Quand elle lui avait dit qu’elle tenait le deal ce jour-là par sms, elle n’avait pas pensé aux conséquences. Elle pensait qu’il ne prendrait pas ça au sérieux, qu’il ne voudrait pas vraiment le faire, qu’il zapperait. Mais visiblement non, il n’avait pas oublié du tout. Si au moins il avait pu réclamer cette soirée avant ce qui s’est passé dans l’ascenseur, ça l’aurait arrangée, mais non, évidemment. Alors elle se retrouve avec une soirée bloquée pour regarder un film romantique, dans sa chambre, avec Anton. Elle a du mal à se dire que ça va vraiment arriver tellement ça lui semble improbable. Elle est assise sur son lit, plongée dans ses cours, lunettes sur le nez, qu’elle ne met que quand elle est en train de travailler seule dans sa chambre, quand elle l’entend rentrer et aller se doucher. Concentrée, elle fait vite abstraction du bruit et elle est donc surprise lorsque la porte qui donne sur la salle de bain s’ouvre et qu’Anton entre dans sa chambre. « Me voilà. » Elle s’apprête à dire quelque chose mais son regard se pose sur la tenue qu’il porte. Si on peut appeler ça une tenue. « Je me suis mis à l’aise, j’espère que ça te dérange pas. » Ses yeux non, ils sont plutôt contents eux. Son cerveau par contre, il a envie de lui dire que les t-shirt ça existe. Peu importe, elle se reconcentre sur ce qu’elle était en train de faire pour finir rapidement. Et vu sa façon d’entrer, heureusement qu’elle était seulement en train de bosser sur ses cours. « Personne t’as jamais appris qu’on frappe avant d’entrer ? » Son regard ne se relève pas sur lui, elle continue de fixer son bouquin. Puis du coin de l’œil elle voit tout le bordel étalé à côté d’elle, alors elle regroupe toutes les feuilles et livres pour faire de la place et le laisser s’installer à sa guise. « J’en ai juste pour 5 minutes. » Mais elle ne peut s’empêcher de lever les yeux à nouveau pendant une seconde, sans pour autant lever la tête. « Et tu joues pas fair-play, c’est pas cool. Mais j’aurais dû m’en douter venant de toi. » Penser qu’il manquerait l’occasion d’essayer de la tenter à nouveau et qu’il ne ferait pas tout pour que ce soit elle qui perde le deal qu’ils ont passé, ce serait vraiment très mal le connaitre.

À peine entrée dans la chambre que je me fais rappeler à l’ordre, limite comme un gosse qui se fait gronder à cause d’une bêtise. Tout ça parce que je n’ai pas cogné à la porte avant d’ouvrir. Je lève les yeux, croise les bras sur mon torse et déclare, tout simplement dans un premier temps : « Si. » Parce que oui, même si elle ne semble pas l’envisager, j’ai eu des parents qui m’ont bien élevé. Disons que j’ai tendance à n’en faire qu’à ma tête maintenant, surtout lorsque ça la concerne. La provoquer est un réel plaisir. D’ailleurs, j’ajoute : « Mais si je frappe, je pourrais jamais avoir le loisir de te surprendre nue ou dans une toute autre posture alléchante. Ça serait vraiment dommage. » Ça me semble logique et je souris, bien évidemment, amusé par tout ce que je peux lui dire. Attendant sa réaction avec impatience aussi. Sûrement qu’elle va me traiter de pervers et elle n’aurait pas totalement tort au fond. J’hoche doucement la tête lorsqu’elle me dit qu’elle en a pour 5 minutes, ne trouvant pas intéressant d’ajouter quelque chose en plus. Ça ne ferait que la ralentir peut-être en prime, donc vraiment inutile de perdre encore plus de temps. Pourtant, elle, elle décide de commenter mon accoutrement et je ris. « Qu’est-ce qu’il y a ? La vue te plaît pas ? » Que je lui demande avec un air narquois sur le visage. Je sais que ça lui plaît, cette vue, je l’ai très bien compris lors du body painting et encore plus pendant le moment qu’on a passé dans l’ascenseur. Mais je veux l’entendre de sa bouche, je veux qu’elle l’assume, cette jolie demoiselle qui a tendance à prendre la poudre d’escampette par sms. Sauf que les messages, ce n’est rien comparé au face-à-face. Là, je peux observer le moindre de ses gestes, la moindre de ses réactions et, ainsi, savoir si elle dit la vérité ou non. « Sinon, pour ma défense, on a jamais dit qu’on devait se vêtir de la tête au pied. » Et c’est vrai. On a juste dit qu’on se tiendrait à carreau, chose dont je doute fortement après ce qu’on a partagé l’autre fois, mais on va jouer le jeu quand même. Juste pour faire genre. Je finis par m’installer à la place qu’elle m’a libérer un peu avant, me penchant ensuite vers elle pour venir glisser à son oreille : « Au fait, les lunettes te rendent encore plus sexy. »

Anton entre en trombe, sans se gêner et sans annoncer sa présence, comme si c’était sa propre chambre, et forcément que Naleya lui fait une remarque par rapport à ça. « Si. » Juste si ? Elle le regarde les yeux ouverts un peu plus grands, l’air de dire "Alors tu te fous de moi ou quoi ?". Puisqu’on lui a appris, pourquoi il ne met pas en application. « Mais si je frappe, je pourrais jamais avoir le loisir de te surprendre nue ou dans une toute autre posture alléchante. Ça serait vraiment dommage. » Son visage se détend aussitôt et elle se marre. Parce que c’est un truc qu’elle ne prendrait pas le risque de laisser arriver et que ça la fait rire qu’il espère ce genre de situation. « Alors ça, tu peux rêver pour que ça arrive. Je suis pas assez folle pour me mettre à poil sans fermer à clé en sachant qu’on vit à 7 et que n’importe qui pourrait entrer. Et encore moins en sachant que t’es pas très loin. » Et puis quoi encore, elle ne va quand même pas lui servir ce qu’il voudrait sur un plateau. Lui par contre, ça a l’air de beaucoup lui plaire de montrer son torse. « Qu’est-ce qu’il y a ? La vue te plaît pas ? » Elle relève les yeux, sans manquer d’en profiter au passage de cette vue. Et si, justement, ça lui plait, il est bien là tout le problème. « C’est pas la question. C’est pas fair-play, c’est tout. » Elle ne lui met pas des bâtons dans les roues pour que ce soit lui qui perde elle, alors ce n’est pas juste. « Sinon, pour ma défense, on a jamais dit qu’on devait se vêtir de la tête au pied. » Parce qu’elle n’avait pas pensé qu’il viendrait comme ça et qu’au moment où ils avaient échangé ces sms, certaines choses ne s’étaient pas passées entre eux. « Ça me semblait pas spécialement important avant… » Elle s’arrête sans finir sa phrase. Reparler de l’épisode de l’ascenseur, ce n’est pas une bonne idée, vraiment pas. « Avant. » A nouveau elle baisse les yeux sur son livre, le sentant, quelques secondes plus tard, s’installer à côté d’elle quand le matelas bouge. Puis c’est son souffle qu’elle sent tout près de son oreille. « Au fait, les lunettes te rendent encore plus sexy. » Ses lunettes, elle avait oublié qu’elle les avait sur le nez. S’il y a bien une raison pour laquelle elle ne les met que quand elle est seule dans sa chambre, et qu’elle ne se montre jamais avec, pas même avec ses colocs, c’est parce qu’elle trouve que ça ne la met pas du tout à son avantage et qu’elle ne se plait pas particulièrement avec. Alors sexy, elle ne sait pas trop où il voit ça. Se reculant légèrement pour pouvoir tourner la tête et le regarder, elle arque un sourcil. « C’est ton trip le fantasme de la secrétaire à lunettes ou de l’écolière intello ? » Ouais, elle voit que ça pour expliquer le fait que ça lui plaise de la voir comme ça.

Elle m’amuse Naleya, elle et son air outré par ma simple affirmation. Un air qui ne reste pas bien longtemps sur son beau visage puisqu’elle se met à rire en entendant ce qui me motive à entrer comme ça, dans sa chambre, sans m’annoncer. À mon tour de m’esclaffer en écoutant ses dires, déclarant par la suite : « Justement, dans mes rêves, c’est ce qui se produit très souvent. » Fait véridique, c’est l’un des scénarios qui se produit souvent dans les rêves où elle fait son apparition -et il y en a plein où elle est là-. Par contre, si moi, j’ai l’espoir de la surprendre à poil un jour, elle, elle ne semble pas heureuse de me voir torse nu. Enfin, c’est ce qu’elle tente de me faire croire. Malheureusement pour elle, depuis la dernière fois où on s’est retrouvé en tête-à-tête, je sais que je lui fais de l’effet. « T’as qu’à te mettre en petite tenue et on sera à égalité. » Petit clin d’œil pour accompagner mes paroles. Personnellement, ce n’est pas moi qui vais me plaindre si elle se met en sous-vêtement, bien au contraire. Je serai bien heureux de me rincer l’œil, même si ça serait encore plus dur de ne pas céder à l’appel d’une étreinte charnelle. Elle se met à parler, avant de s’arrêter pendant quelques secondes, ne voulant pas évoquer un peu plus ce qu’il s’est passé avant. Ça me fait doucement sourire. Ça l’a gêne de reparler de ce qu’on a partagé dans l’ascenseur ? De ce moment qui ne quitte plus ma tête depuis ? « Avant que tu prennes ton pied avec mes doigts dans un ascenseur ? » Autant appeler un chat, un chat. Si ce qui la dérange, c’est le fait d’assumer, moi, je n’en ai rien à faire. Ce qui s’est produit a été fait par consentement mutuel, je ne l’ai pas forcée à ce que je sache. M’installant sur son lit, je me penche à son oreille et la complimente, la décrivant comme une femme sexy à lunette. Au vu de son expression, elle ne semble pas vraiment en accord avec ce que je déclare. Ce n’est pas la première fois qu’elle doute de son corps et de son côté sexy et, forcément, ça m’intrigue beaucoup. « T’as un problème de confiance en toi ou quoi ? » Que je finis par lui demander parce que ça semble être le cas. Et c’est complètement débile. « T’es sexy, avec des lunettes ou non. T’as un corps parfait, Naleya. » J’ajoute en fixant son regard du mien, dans l’optique de lui prouver la sincérité de mes propos. Je ne comprends vraiment pas pourquoi elle doute d’elle. Je me rapproche encore une fois, murmurant : « Et mon trip, c’est toi sinon, même si je pense que tu le sais déjà. » Ou, du moins, elle doit s’en douter. Si ce n’est pas le cas, maintenant elle le sait. Je me remets correctement dans son lit, appuyant mon dos contre la tête de lit avant de lui demander : « Tu me proposes quoi comme film au fait ? Titanic ? Une autre connerie du même genre ? Je t’écoute. »

« Justement, dans mes rêves, c’est ce qui se produit très souvent. » Elle a encore du mal à y croire qu’elle apparait souvent dans ses rêves. Il pourrait dire ça juste pour la flatter et arriver à ses fins, ça la surprendrait pas. Dans tous les cas, elle saura jamais la vérité. « Eh bien ça restera dans tes rêves, désolée. » Un haussement d’épaule et elle passe à autre chose. Le t-shirt manquant sur son torse. « T’as qu’à te mettre en petite tenue et on sera à égalité. » Le souvenir de ce qui s’est passé la dernière fois qu’elle s’est retrouvée un peu plus dénudée devant lui reste encore bien ancré dans sa mémoire. « Non, je préfère que ça devienne pas une habitude que je me déshabille quand t’es dans ma chambre. » Les conséquences qui ont suivies ce choix sont déjà bien plus grandes que ce qu’elle aurait pu imaginer et elle a même du mal à en parler. « Avant que tu prennes ton pied avec mes doigts dans un ascenseur ? » Elle marmonne un truc incompréhensible entre ses dents, plutôt des sons de mécontentement en fait. Elle a été faible ce soir-là, elle en revient toujours pas de ce qui lui a pris. Et même malgré ça elle continue d’essayer de se convaincre que ça va s’arrêter là et qu’à partir de maintenant elle va redevenir bien sage. Elle est bornée. Mais il ne l’aide pas du tout avec les compliments qu’il lui fait. « T’as un problème de confiance en toi ou quoi ? » Ouais, elle est complexée et ouais, elle sait qu’elle a pourtant pas à se plaindre, elle est plutôt née sous une bonne étoile à ce niveau-là, mais ça change rien, ça se contrôle pas. « Non. Peut-être. Je sais pas. Tu me soûles avec tes questions. » Elle a pas de problème à parler de ça avec ses proches, parce qu’à eux ça la dérange pas de tout leur dire, elle a pas l’impression qu’ils la jugent. Mais aux autres elle aime pas ça, elle veut pas être celle qui se plaint et c’est pas une fille du genre à se confier Naleya. Alors à Anton, encore moins. « T’es sexy, avec des lunettes ou non. T’as un corps parfait, Naleya. » Ses yeux ne quittent pas les siens et ça la rend toute chose. C’est un des trucs qui l’attirent chez lui, voir qu’il est sincère quand il lui dit qu’elle lui plait, ressentir à quel point il a envie de son corps. Non pas qu’elle ressente pas ça aussi chez son petit ami, mais elle sait pas, elle saurait pas dire pourquoi, avec Anton elle a l’impression que c’est différent, qu’il y a ce quelque chose en plus sur lequel elle arrive pas à mettre de mots. « Et mon trip, c’est toi sinon, même si je pense que tu le sais déjà. » Elle a cru comprendre, mais elle doute quand même être son plus grand fantasme. « Même pas un fantasme en particulier qui ferait qu’une meuf t’excite plus que moi ? » Pourquoi est-ce qu’elle lui demande ça ? Elle en a aucune idée et maintenant elle a envie de se frapper elle-même pour avoir posé ce genre de question. Puis la raison de sa présence ici revient enfin au centre de la conversation pendant qu’il s’installe au fond du lit. « Tu me proposes quoi comme film au fait ? Titanic ? Une autre connerie du même genre ? Je t’écoute. » Elle lève les yeux. Titanic, tout de suite, le cliché. Bon ok, elle pleure devant ce film, elle avoue. Mais elle est pas idiote, elle se doute qu’il a déjà dû le voir, ou au moins un bout en tout cas, et que c’est pas avec ça qu’elle risque de le faire revenir sur ses positions. « Pas du tout, je suis une fille intelligente s’il te plait, je vais quand même pas mettre un film que tu connais surement et sur lequel t’as déjà ton avis. » Refermant son livre elle ramasse les feuilles et stylos qui traînent et se lève pour aller tout poser sur son bureau, ainsi que ses lunettes. Elle ouvre l’ordi, déjà allumé, le film prêt à démarrer. « Jeux d’enfants, un film français. » Celui-là s’il l’a déjà vu, elle va vraiment croire qu’il lui a menti sur son amour pour ce genre de films. Elle le lance et va s’installer à côté de lui. Bien dans son coin, comme c’était prévu. Son lit est loin d’un king size alors elle ne peut pas être très éloignée, mais ce sera déjà ça.

Je fais mine d’être blessé par ses propos, mais ne dis rien. C’est quand même bête si mes rêves doivent rester seulement ça, des rêves, surtout s’ils sont beaux. La dernière fois, on baisait à la belle étoile, plutôt romantique non ? Je ne doute pas qu’on le fasse un jour, mais je me tais quand même. Je vais lui laisser le loisir de croire qu’il ne se passera vraiment rien, du moins rien de plus que ce qui s’est déjà passé. D’ailleurs, elle y fait allusion et ça me fait sourire. « Pourquoi donc ? T’as bien aimé ce qu’il s’est produit la dernière fois pourtant. » Évidemment qu’elle a aimé, bien qu’elle tente de se persuader du contraire. Je le lui ferai avouer, même si ça doit me prendre du temps. Elle marmonne ensuite des choses que je n’arrive pas à capter lorsque j’évoque l’épisode de l’ascenseur et je fronce les sourcils. Je ne cherche cependant pas à comprendre, surtout pas quand elle ne sait plus quoi répondre face à mon questionnement quant à son manque de confiance en elle. Je secoue la tête de façon négative. « Franchement, c’est idiot. T’as pas de quoi être complexé, je suis sérieux. » Je vais devenir répétitif à force, mais il faut croire qu’elle a besoin de l’entendre tous les jours pour être en accord avec mon avis. Cette femme est magnifique et elle n’en a même pas conscience, c’est dingue. J’argumente un peu plus tout en la fixant du regard, voulant lui faire comprendre que je ne dis que la stricte vérité et sa question me fait doucement sourire. C’est que ça semble la travailler tout ça, elle qui veut me faire croire qu’elle s’en fiche d’être l’objet de tous mes fantasmes, elle qui prétend que ça ne lui fait rien. Je pense que c’est totalement le contraire. « Laisse-moi y réfléchir…. Non. Celle qui m’excite le plus en ce moment, c’est toi. » Ouais, c’est elle. Je me mordille la lèvre inférieure, avant de lâcher : « Je suis pas certain que tu réalises à quel point j’ai envie de toi, Naleya. » Pourtant, ce n’est pas faute de lui montrer régulièrement toute l’envie qu’elle m’inspire. Elle l'a bien sentie dans cet ascenseur, à quel point je la désire, à quel point je la veux. La conversation dévie alors sur ce qui peut expliquer ma présence dans sa chambre et je ris en l’écoutant parler. Elle n’a pas tort, mettre un navet comme Titanic n’aurait pas eu l’effet qu’elle espère. Elle me fait savoir son choix et lance le film. « Un film français… Intéressant. » Je ne suis pas vraiment un amateur du cinéma français et le nombre de films que j’ai pu voir produit dans ce pays se compte sur les doigts d’une seule main. De plus, étant donné le genre de ce film-là, aucun risque que j’ai déjà pu le regarder. Très bon choix de sa part, pour le coup. Enfin, choix d’origine. Pour ce qui est du genre, ce n’est toujours pas ma came et je doute qu’elle puisse me faire changer d’avis après un seul et unique film. Je me cale bien dans le lit, installant le sac de friandises et de boissons au milieu tandis qu’elle se positionne à l’autre bout du lit. Ça me fait doucement rire qu’elle veuille autant mettre de distance. Certes, on s’est mis au défi de ne pas se toucher pendant tout le visionnage, mais je n’aurai pas pensé qu’elle aurait besoin d’autant de distance pour ne pas céder. « Je vais pas te toucher, tu sais ? Pas maintenant en tout cas. » Je ne peux m’empêcher de lui sortir un truc du genre, parce que je le pense. Je ne la toucherais pas pendant le film, juste par pure fierté, par pure envie de tenir le défi, mais après… Après, je ne sais pas si je resterais aussi sage en étant aussi proche d’elle. C’est déjà dur d’être dans le même lit qu’elle pour juste mater un film et ne pas en profiter pour procéder à un contact charnel. Le film débute et, au bout d’un moment, je finis par comprendre le sujet qu’il aborde. Un jeu de cap ou pas cap entre les deux protagonistes de l’histoire. Jeu qui semble intéressant, vraiment, et tournant la tête vers la belle, je la questionne : « Tu l’as choisi pour nous donner des idées ? » Amusé, j’ajoute même : « Je suis partant, en tout cas. » Comme bien souvent.

« Pourquoi donc ? T’as bien aimé ce qu’il s’est produit la dernière fois pourtant. » Son cerveau réagit aussitôt et le souvenir du moment où il la pousse contre le mur pour l’embrasser passe dans sa tête. Elle se mord l’intérieur de la joue, parce qu’il a raison. Mais elle a encore du mal à l’avouer et elle ne se voit pas lui dire "oui, j’ai aimé ça". « Disons… que t’es pas mauvais dans cet exercice. » C’est un peu la même chose qu’avouer non ? A demi-mot, certes, mais de toute façon elle n’est pas prête à lui donner plus. Et puis, ça n’a rien de mal de dire que quelqu’un embrasse bien, pas de quoi se sentir coupable là au moins. Pourquoi elle se prend la tête de toute façon, après la limite qu’elle a déjà franchie, elle est plus à ça près au final. Cette limite dont elle a du mal à parler et qui finit donc par être évincée pour que la conversation se porte sur ses complexes. « Franchement, c’est idiot. T’as pas de quoi être complexé, je suis sérieux. » Elle n’a rien à répondre, et elle n'a pas envie d’en parler. Mais évidemment, elle ne trouve rien de mieux que de lui demander s’il n’a pas un fantasme. Il faudrait vraiment qu’elle réfléchisse avant de parler parfois. « Laisse-moi y réfléchir…. Non. Celle qui m’excite le plus en ce moment, c’est toi. » Il se mordille la lèvre et elle ne peut empêcher son regard de s’attarder un instant sur sa bouche. Elle le déteste vraiment, de faire ces petits gestes, de lui dire toutes ces choses. Il lui rend la tâche tellement compliquée. Elle sent sa peau qui commence à se réchauffer et elle a besoin de détourner le regard si elle ne veut pas finir par flancher. « Je suis pas certain que tu réalises à quel point j’ai envie de toi, Naleya. » Un faible grognement s’échappe de ses lèvres. Elle aimerait bien, être tellement aveugle et idiote qu’elle ne remarquerait rien, ce serait beaucoup plus simple, mais ce n’est pas le cas. Elle l’a compris le désir qu’il a pour elle, justement ça la fait frémir chaque fois qu’il lui montre. « T’as apparemment aucun scrupule à vouloir que je sois infidèle pour pouvoir coucher avec moi, alors je crois que j’ai saisi. C’est plutôt que j’ai du mal à comprendre que t’ai envie de moi plus que d’une autre. » Pure vérité, ça elle réalise pas. Qu’il ait très envie d’elle d’accord, mais qu’est-ce qu’elle a de plus pour qu’il s’entête autant, pour qu’il ne lâche pas l’affaire alors qu’il doit avoir tout un tas de bombes sexuelles prêtes à se mettre à ses pieds en un claquement de doigts. Il n’a pas besoin d’elle pour passer un bon moment. Et d’un côté, c’est dingue à quel point elle aime ça de le voir s’acharner. Elle commence même à avoir peur qu’à force, ça s’arrête, qu’il se lasse et abandonne. Ce qui est complètement contradictoire, mais c’est Bagdad dans sa tête. « Un film français… Intéressant. » Au moins, ça fait déjà un bon point. Le rejoignant dans le lit elle s’installe aussi loin que possible, ce qui semble l’amuser. « Je vais pas te toucher, tu sais ? Pas maintenant en tout cas. » Peu importe, elle préfère quand même prendre ses précautions. Une grimace apparaît sur son visage mais elle n’ajoute rien, faisant semblant de se concentrer sur le film autant qu’elle le peut et laissant les minutes passer en silence. « Tu l’as choisi pour nous donner des idées ? Je suis partant, en tout cas. » Son rire sort spontanément sans qu’elle puisse l’arrêter, il est vraiment pas croyable. « T’es chiant Anton, c’est fou, tu vois des perches partout. Même là où y en n’a pas. » Elle insiste sur les derniers mots tout en appuyant son regard dans le sien. Qu’il n’aille pas s’imaginer ça alors qu’elle n’a pas du tout pensé à ça. Elle aurait été folle d’avoir ce genre d’idée. « Et moi je suis pas partante, j’imagine pas les gages que tu donnerais. » Il en profiterait tellement que ce serait pire que de se tirer une balle dans le pied si elle jouait à ça avec lui. Plus les minutes passent plus elle prend ses aises, s’installant plus confortablement dans son lit et glissant donc un peu plus vers Anton, tout en se goinfrant de chocolat. Puis son téléphone sonne et un élan de culpabilité la traverse quand elle pose les yeux sur l’écran. Elle ne fait pourtant rien de mal là, mais elle se sent quand même mal à l’aise en voyant le nom de son petit-ami. « Je reviens. » Rapidement elle se lève et sort de la chambre pour répondre.

« T’es pas mauvaise non plus, on renouvelle l’expérience quand tu veux. » Le plus tôt possible sera bien évidemment le mieux. La discussion se portant sur ses complexes, je ne peux pas me censurer et lui fait part de ce que, moi, je pense de son corps. Le tout suivi par le taux d’excitation qu’elle provoque en moi et mes propos font leur effet. Je la vois perdre pied, allant même jusqu’à grogner, de quoi ? Frustration ? Je crois bien que oui et, moi, ça me fait sourire. Je suis satisfait de voir l’effet que je lui fais. En même temps, quel homme parfaitement saint d’esprit ne serait pas heureux d’avoir autant d’effet sur une femme ? Aucun, sauf s’il n’aime pas les femmes. Il n’y a pas d’autres explications. Elle me reparle de mon manque de scrupule sur sa possible infidélité et je lève les yeux au ciel. Je lui ai déjà dit que je n’en avais rien à faire ? Il me semble oui. Je lui ai déjà proposé de rompre pour atténuer toute culpabilité ? Oui, ça aussi. Y repenser me fait froncer les sourcils. Elle ne désire toujours pas rompre, même après avoir cédé. Pourquoi ? La raison m’intrigue quelque peu et je lui demande : « Tu l’aimes ? » J’attends une réponse sincère de sa part. J’en doute, grandement, mais je peux très bien me tromper. Après tout, mon ex m’a trompé alors qu’elle était folle amoureuse de moi. Tout arrive finalement. « Dans tous les cas, je t’ai déjà dit qu’il faut que tu le quittes. On sait très bien tous les deux comment ça va se finir entre nous, pas besoin de te voiler la face, t’en as autant envie que moi. » C’est le cas, je n’arrive pas à saisir pourquoi elle s’obstine autant à rester avec ce type. Si jamais c’est par amour, elle devrait justement rompre pour ne pas trahir cet amour, non ? « Je sais pas pourquoi toi et pas une autre. C’est comme ça, ça s’explique pas. » Un haussement d’épaules accompagne mes paroles. Clairement, non, je ne sais pas pourquoi elle m’attire autant. Au début, je pensais que c’était parce qu’elle était un fruit défendu, cette fille que je n’ai pas le droit d’avoir, mais ce n’est pas ça. Parce que je l’ai en partie eu dans cet ascenseur et je pourrais très bien attendre qu’elle vienne réclamer le reste, tranquillement. Sauf que ce n’est pas possible, je n’y arrive pas, elle est toujours là dans mon esprit. Elle me hante et j’ai besoin de l’exorciser. Je ne connais qu’une seule façon de procéder, celle que j’ai avec toutes les autres demoiselles. La jeune femme m’informe que le film est français, puis le lance. Après quelques minutes, je réalise sur quel sujet porte le film et je lui lance une taquinerie qui la fait rire. À son tour de me faire rire avec ses réflexions, puis je la regarde avec un air coquin sur le visage. « Crois-moi, les gages ne t’apporteraient que du plaisir. » Je me mords une fois de plus la lèvre inférieure. J’imagine sans mal ce que je pourrais lui donner en gage, garantissant un immense plaisir. Alors qu’on se replonge à fond dans le film -ou pas totalement pour moi, qui est bien plus concentré sur elle-, je remarque qu’elle se rapproche considérablement de moi. Et là, le drame. Son téléphone sonne. Sérieusement ? Je ne me gêne pas pour regarder l’écran de son appareil, y lisant le nom de son mec, et je soupire. Il me fera vraiment chier jusqu’au bout celui-là, infernal. Elle se lève et va prendre l’appel hors de la chambre. Elle a peur que je fasse du bruit ou quoi ? J’aurai été sage pourtant. Je me relève un peu pour pouvoir stopper le film. Elle l’a déjà vu, mais ce n’est pas pour autant qu’elle ratera des passages. Quelques minutes passent et elle finit par revenir, refermant la porte derrière elle. « Alors, il va bien ? » Que je lui demande d’un ton totalement ironique. Qu’est-ce que je peux bien avoir à foutre de son mec ? Rien, que dalle. Ce n’est qu’un petit obstacle dans ma conquête du corps de la jeune femme, entrave que je ferais bientôt passer en arrière-plan. Cependant, je dois quand même avouer que son appel m’est bénéfique puisqu’il m’a fait stopper le film, ce qui signifie plus de temps dans ce lit et, donc, plus de temps pour la faire céder. Je devrais peut-être le remercier pour son aide involontaire le jour où je me serais tapé sa meuf, tiens. « J’ai mis sur pause. » Je pioche quelques chips et les mets en bouche pour les mâcher, attendant qu’elle se remette en place. Une fois chose faites, je relance le film et me remets confortablement dans son lit. Concentré dans le film, je glisse ma main dans le paquet de chocolat, chose que fait Naleya la seconde suivante, nos mains entrant ainsi en contact. Je tourne la tête vers elle, sourire taquin au coin des lèvres, puis déclare : « Tu m’as touché. » J’ai gagné, t’as perdu. C’est implicite. Elle ne l’a pas fait exprès, mais on s’en fout, j’ai quand même gagné. C’est comme ça.

« T’es pas mauvaise non plus, on renouvelle l’expérience quand tu veux. » Mais elle ne veut pas. Elle veut plutôt à tout prix empêcher que ça arrive à nouveau. Ça évitera qu’elle se mette à avoir envie qu’il pose les mains partout sur elle. Parce que c’est le cas, malgré ce qu’elle s’évertue fermement à lui faire croire, à se faire croire à elle-même, elle a découvert qu’il suffit qu’il mette sa langue dans sa bouche pour qu’elle flanche. Même de simples mots commencent à la mettre dans tous ses états maintenant. La faiblesse dans toute sa splendeur. « Tu l’aimes ? » La question, en tout cas, elle ne l’aime pas. Son petit ami non plus, et plus le temps passe plus elle réalise que ça n’arrivera jamais, malgré ce qu’elle avait espéré. Mais dans sa tête, c’est plus compliqué que ça. « Je suis attachée à lui. » Il pensera surement qu’elle se défile à dire ça, mais elle ne peut pas juste répondre que non, parce que ce n’est pas comme si elle n’en avait rien à faire de lui. Ça fait quand même plusieurs mois qu’elle est avec lui, il y a bien des raisons à ça. « Dans tous les cas, je t’ai déjà dit qu’il faut que tu le quittes. On sait très bien tous les deux comment ça va se finir entre nous, pas besoin de te voiler la face, t’en as autant envie que moi. » Encore une fois elle a envie de grogner, mais elle a vu que ça le faisait sourire tout à l’heure, alors elle se contient, elle n’a pas envie de lui donner satisfaction. Elle ne répond pas non plus tout de suite, elle veut la réponse à la deuxième partie de sa phrase. « Je sais pas pourquoi toi et pas une autre. C’est comme ça, ça s’explique pas. » Alors qu’il hausse les épaules elle fronce les sourcils. Sa curiosité n’a pas vraiment été satisfaite, elle s’attendait à autre chose comme explication. Pourtant il a l’air sincère. Si même lui ne sait pas pourquoi, alors elle n’aura malheureusement elle non plus jamais de réponse, et elle ne sait pas si ça la déçoit ou si elle aime le fait de provoquer quelque chose d’inexplicable. Après un instant de réflexion elle se décide enfin à revenir sur sa première remarque. « J’ai pas envie de quitter quelqu’un avec qui je suis plutôt bien juste pour une partie de jambes en l’air Anton. J’y gagne quoi à part quelques minutes de plaisir ? » Et sa question est sérieuse. Avec Anton elle n’aurait rien de plus, elle le sait, une fois que ce serait fait il passerait à une autre. Elle ne voit pas l’intérêt de lâcher une relation stable contre une nuit. Une fois le film lancé, le silence s’installe quelques minutes, jusqu’à ce qu’il fasse une remarque sur le sujet et sur un possible message qu’elle lui ferait passer. « Crois-moi, les gages ne t’apporteraient que du plaisir. » Evidemment, il n’y a qu’à ce genre de gages qu’il pense tout de suite. Ça la fait rouler des yeux, bien que ça la fasse quand même aussi sourire. « Est-ce que ça t’arrives parfois de penser à autre chose qu’au sexe ? » Elle en doute, sincèrement. Leur visionnage est à nouveau interrompu lorsqu’elle reçoit un appel de son petit ami, et elle sort pour répondre. Elle ne se voit pas parler avec lui alors qu’Anton serait en train d’écouter ce qu’ils se disent juste à côté. Quelques minutes passent et elle revient dans la chambre. « Alors, il va bien ? » Elle la sent toute l’ironie qu’il y a dans sa phrase. Et de toute façon, même s’il n’avait pas employé ce ton, elle sait très bien qu’il n’en a absolument rien à foutre. Qui se soucierait de savoir comment va un mec dont il veut se faire la copine. Il aurait vraiment un problème. Alors elle ne répond même pas, aucun intérêt. « J’ai mis sur pause. » Par réflexe elle tourne la tête vers l’écran, en effet figé, avant d’aller se réinstaller dans son lit. « C’était inutile. » Pour l’avoir déjà vu beaucoup de fois, elle le connait presque par cœur ce film, elle n’aurait rien manqué s’il avait laissé défilé. Il relance et à nouveau ils se reconcentrent sur le film. Sans y faire attention, elle veut attraper à manger au moment où Anton le fait aussi et ce n’est donc pas du chocolat qu’elle rencontre, mais sa main. « Tu m’as touché. » Pendant une seconde l’incompréhension traverse son regard, puis elle comprend où il veut en venir et c’est la contrariété qui la remplace. « Quoi ? Non ça compte pas. C’est de ta faute en plus. » Evidemment que c’est de sa faute à lui, ça ne va quand même pas être elle la fautive. Et puis c’est pas comme ça que ça marche, c’était pas intentionnel, alors ça compte pas c’est tout. Mais quand elle le regarde elle comprend bien que pour lui, il a gagné, et qu’il ne changera sûrement pas d’avis. Son regard devient noir et de son poing elle tape un grand coup sur son épaule, sans y aller de main morte. Ouais, elle s’en fout de lui faire mal, c’est même ce qu’elle veut de toute façon. « C’est bon, t’as une vraie raison de dire que j’ai perdu maintenant. On n’a rien parié de toute façon, alors peu importe. » Si ça avait été le cas elle n’aurait pas abandonné aussi vite. C’est bien trop fourbe comme manière de gagner le deal et c’est vraiment petit de jouer comme ça, mais là, elle n’a même pas envie de perdre son temps à argumenter pour rien. Croisant les bras sur sa poitrine elle s’éloigne à nouveau de lui pour aller se remettre là où elle était au début, aussi loin que possible. Et elle boude. Ouais, comme une gamine de cinq ans. Mais elle est pas contente qu’il dise qu’elle a perdu, encore moins comme ça.