Nice to meet you ☽ Gabriel

Le tournage semblait s’éterniser et la journée tirait en longueur. Kiara patientait tranquillement sur sa chaise, révisant inlassablement son texte, qui contrairement à son habitude, ne semblait pas vouloir s’imprégner. Il y’avait quelques semaines seulement que la brunette avait été engagé pour une série commandé pour netflix, et la pression qui jusqu’ici l’enfreignait, la quittait peu à peu, au fur et à mesure des jours. Elle trouvait ses marques de fil en aiguille et s’était même fait quelques amis côté régie. En revanche l’ambiance avec ses collègues de travail était tout autre. Les plus âgés formaient un groupe uni et ne semblait vouloir passer que du temps entre eux. Et celui qui partageait le plus clair de son temps avec elle, du a la relation entre leur personnage, semblait lui vouer une haine profonde. La belle préférant éviter toute tension passait le plus clair de son temps dans sa caravane à échanger par messages avec sa meilleure amie. Cela en devenait pesant, elle qui s’était imaginé que cette opportunité serait la chance d’une vie. Si les audiences étaient là ce serait surement le cas, mais à quel prix. Elle qui s’était imaginé des fou rires, des tournages chaleureux se retrouvait à fuir ses comparses qui la mettaient plus que mal à l’aise. « Kiara, on t’attends pour le tournage de la voiture. » C’est Max, le réalisateur de l’épisode qui l’interpellât, la sortant de sa léthargie. Elle effaçât un bâillement du revers de la main, se dirigeant vers le véhicule ou son partenaire lui était déjà installé. « La princesse se fait attendre… » Lâchât-il acerbe. Elle avait l’habitude de ses piques constant et une fois de plus ne relevât pas, préférant demander à Max les directives qu’il attendait. Celui-ci foudroyât du regard l’autre star du programme, lui signifiant que son attitude envers l’actrice était peu correcte. Même s’il le faisait avec la meilleure intention, Kiara savait que ce serait encore sujet à se prendre des réflexions par la suite. Déjà que la moitié du cast la soupçonnait d’être arrivé là par promotion canapé, cela n’allait pas arranger les ragots à son sujet. « Bon on commence ? » Coupât-elle abruptement, espérant recentrer l’attention sur ceux pourquoi ils étaient tous là. Sans plus attendre les caméramans se mirent en place et s’ensuivit un nombre incalculable de prises, d’une part pour prendre tous les angles de Kiara, puis par la suite de son partenaire. Il était près de 22 heures et la brunette commençait fâcheusement à piquer du nez. Elle luttait tant bien que mal pour ne pas s’endormir, mais le sommeil l’entrainait lentement, la plongeant dans une torpeur dont elle n’arrivait plus à sortir. Hum, hum. Ses pupilles s’écarquillèrent d’un coup alors que son collègue raclait sa gorge lui signifiant qu’elle s’était endormie. Cela n’avait que peu d’importance, ses scènes a elle étant tournées, cela ne se verrait pas à l’image, mais c’était fort désagréable pour celui qui lui donnait la réplique. Alors qu’elle balbutiait de plates excuses, le réalisateur la délivrât signifiant à tout le monde que la journée était finie. Sans plus l’écouter le jeune acteur quittât la scène la plantant ainsi. Elle ne s’en formalisât pas, habitué à le voir jouer les divas. Elle quittât lestement les vêtements de Gabriella son personnage pour retrouver sa tenue de ville. Ne prenant pas le temps d’enlever le fatras de maquillage qu’elle portait, elle glissât son chat dans sa cage et se mit en route pour le centre-ville afin de trouver un taxi pour la ramener chez elle. Elle pensait que l’air frais la vivifierait mais à part lui geler les os, elle n’obtint pas l’effet escompté. Alors qu’elle s’apprêtait à traverser, levant la main en direction d’un taxi qui arrivait en sens inverse, elle ne remarquât pas la voiture qui arrivait au même moment, la percutant de plein fouet. Le véhicule ne circulait pas à une allure rapide, et le choc fut plus psychologique que physique. Son premier réflexe fut de regarder à droite et à gauche a la recherche de la cage de Melchior. « Mon chat, vous avez vu mon chat ? » Ne serait –elle pas parfaite pour interpréter le rôle de la mère Michelle Fort heureusement elle l’aperçut quelques mètres plus loin, choqué mais pas blessé. C’est alors qu’elle vit une main se tendre dans sa direction pour la relever. Sans poser de question elle s’en saisit et c’est là qu’une douleur fulgurante l’assaillit dans tout le bras. Elle portât instinctivement sa main dans la direction de son épaule, grimaçant de douleur. Elle se tournât alors enfin vers l’inconnu qui lui avait foncé droit dessus. « Votre voiture va bien ? » La question était plus que stupide, mais la fatigue et le choc s’entremêlait. « Je suis vraiment désolé je ne vous ai pas vu arriver. » S’excusât-elle auprès du chauffeur, semblant retrouver petit a petit ses esprits. Le jeune homme devait la prendre pour une folle à coup sûr ! Ce n’est pourtant pas sa tête qui avait touché le sol mais bien son épaule.

@Gabriel Rhett-Duncan

Serait ’on vendredi 13 en avance et personne ne l’aurait prévenu ? C’était la seule explication plausible face à autant de malchance en une seule journée. Beaucoup parlent de voir leur vie défilé lors de ce genre d’accident, a se remémorer chaque instant précieux que l’on a pu vivre. Ce ne fut absolument pas le cas pour Kiara. Même si jusqu’alors elle s’estimait chanceuse de tout ce que la vie avait pu lui apporter, la belle en voulait encore plus. La seule préoccupation qui lui vint en tête, autre que la perte de son matou, fut de se dire qu’elle n’accéderait jamais à la notoriété à laquelle elle aspirait. Les portes s’ouvraient enfin à elle, et la voilà percuté de plein fouet, privé de la vie doré qu’on lui prédisait. Ou pas… Alors que l’australienne s’imaginait déjà se voir flotter a côté de son corps inanimé et rejoindre un spa pleins de garçons aux musculatures irréprochable (c’est l’idée qu’elle se faisait du paradis.) Ses yeux s’ouvrirent pour ne voir que le béton sur lequel elle avait durement atterri. Tous ses sens étaient en alerte, elle pouvait sentir les pulsions de son cœur résonnait en elle. Pour autant elle ne se préoccupait pas d’elle, elle était secondaire. Elle était en vie et ne se posait pas de questions à savoir si des parties de son corps avaient été touchés. Elle se préoccupait bien plus du sort de son chat qui contenu dans une cage avait surement souffert aussi du choc. Fort heureusement elle constatât qu’une patente avait recueilli l’animal terré dans son habitacle, qui avait été salvateur et l’avait surement empêché de passer sous les roues de la voiture. La jeune femme vint à elle pour la prévenir qu’elle l’emmenait chez le vétérinaire le plus proche et qu’il fallait qu’elle s’occupe d’elle à présent. Rassuré de voir qu’il existait encore de bon samaritain, son attention se focalisât à présent sur le conducteur du véhicule qui semblait aussi penaud que perdu. Et l’attitude de Kiara laissait visiblement le jeune homme encore plus confus, alors que celle-ci se préoccupait de la voiture de ce dernier. « Ma quoi ? … Ma voiture ? » Une partie d’elle avait dû oublier qu’elle n’était  pas super woman et les voitures ne se pliaient pas à son contact. Néanmoins Kiara opinât du chef maintenant son inquiétude envers le véhicule qui l’avait renversé. Elle voyait la foule autour d’eux s’amassait et le malaise en elle grandir. Cela devait sembler totalement absurde a un œil extérieur qu’elle cherche à devenir actrice, et se sente oppressé au milieu d’une foule d’inconnus. Pourtant c’était le cas et cet attroupement de masse commençait à créer un affolement en elle, surtout lorsqu’elle entendit des échos de son nom et des flashes venir capturer ce moment. Max serait surement ravi de cette publicité impromptue mais ce n’était définitivement pas des photos d’elle qu’elle voulait retrouver dans la presse. Elle tentât tant bien que mal de se cacher derrière son coude qu’elle peinait à lever à hauteur de son visage. « Elle va bien oui, mais vous ! Votre bras ? Je suis tellement désolé, je ne vous ai pas vu arriver. J’espère que vous n’avez rien de cassé... » A l’évocation de son bras, son regard se détournât en direction de celui-ci. L’adrénaline qui jusqu’ici l’avait maintenue quittait peu à peu chaque membres de son corps et des douleurs venaient l’étreindre de part et autres. Une grimace de douleur se dessinât sur son visage tandis qu’une douleur aiguë la foudroyât au niveau de l’épaule. Mais hors de question de se donner en spectacle. Elle se mordit ardemment l’intérieur de la joue pour ne pas succomber. « Ce n’est pas grave je ne vous ai pas vu non plus. » S’excusât-elle de même, bien que ce dernier était sûrement plus visible qu’elle. Il allait surement penser avoir à faire à une folle. « Mon bras va bien. » Minimisât la belle ne voulant pas le culpabiliser plus qu’il ne semblait déjà l’être. Elle était l’unique fautive et ne voulait pas créer d’ennui a ce total inconnu qui semblait plutôt bienveillant envers elle. « Certains auraient pris la fuite. » Soulignât ’elle tandis que le jeune homme se faisait prendre en photo contre son gré. Elle voulait lui éviter d’être à la une des tirages de presse people pour son erreur d’inattention à elle. « Comment vont vos jambes ? Vous pensez que vous pouvez vous relever ? Attendez » A dire vrai jusqu’ici elle ne s’était pas inquiété de cette partie de son corps, bien trop focalisé sur tout ce qu’il venait de se passer. Une inspection du regard lui laissât constater qu’à ce niveau tout semblait aller. Quelques déchirures et égratignures sur son jean et ses jambes déclenchaient des picotements désagréables, mais rien d’insurmontable. Elle tentât de se relever pour montrer à son interlocuteur qu’il n’avait pas à en faire autant mais elle retombât lourdement au sol. Secoué par ce qu’il venait de se produire ses dernières ne la portaient plus agité de tremblements. Elle devait se rendre à l’évidence et cesser de lutter contre son corps et les avertissements qu’il lui envoyait. Alors qu’elle pensait que son comparse d’accident s’enfuyait avec sa voiture elle le vit revenir avec une chemise à lui qu’il commençât à nouer autour de son bras avec délicatesse. « Non ce n’est pas nécessaire … » Commentât ’elle platement avant de constater que cette dernière se teintait rapidement de rouge, dû à ses nombreuses balafres. Elle se souvint de son prof de math qui leur conseillait de ne pas se balancer sur les chaises car en cas de chute les femmes de ménage lutteraient pour ravoir les tâches de sang au sol. Dans d’autre circonstance cela lui aurait apporté un peu de gaieté et l’aurait fait rire, mais dans le cas présent cela ne la culpabilisait que plus. « Je vous paierais le teinturier. » Encore fallait-il qu’il accepte de la revoir à la suite de cette journée. « Je suis vraiment désolé de gâcher votre journée à cause de mon inattention. » Elle regardât autour d’elle avant d’ajouter platement. « Et de la mauvaise pub que je viens de vous créer… vous risquez de vous retrouver en couverture demain. » Loin d’elle l’idée de se vanter mais elle savait que la presse people se délecterait des images capturées par les passants. Elle doutait qu’il l’est reconnu et tant mieux, mais il devait la croire encore plus atteinte s’il ne comprenait pas de quoi elle parlait. Après voir fini son bandage de fortune, l jeune homme dont elle ne connaissait toujours pas le nom, continuait à se montrer aussi serviable et chevaleresque que depuis le début de leur infortunée rencontre. « Agrippez-vous à moi, je vais vous aider. Je vous emmène aux urgences. » La jeune femme ne rechignât pas à venir passer un bras autour de son cou pour que celui-ci l’aide à se soulever. Elle n’était pas sure de réussir à repartir seule ses jambes encore agité de soubresaut. « Ce ne sera pas nécessaire, à moins que docteur Ross ne soit en train d’officier, je ne vais pas vous faire perdre votre temps. » Elle tentât une pointe d’humour afin de détendre l’atmosphère bien trop lourde à son goût. Elle doutait néanmoins de trouver Georges Clooney à l’hôpital pour l’accueillir et la soigner. Mais il en avait déjà fait beaucoup pour elle, et elle pourrait certainement trouver un taxi pour la prendre en charge. « Je ne vais pas vous déranger plus, je crois que j’ai déjà assez gâché votre journée… » Et celle de beaucoup d’autres visiblement car la circulation se faisait difficilement, créant des engueulades de droite gauche rajoutant au malaise de la brunette. « Au cas ou on ne se reverrait pas je m'appelle Kiara, et j'aurais été ravie de vous rencontrer dans d'autres circonstances. » Il semblait gentil et serviable et elle sentait un bon fond en lui, lui laissant supposer qu'elle se serait surement bien entendu avec lui.

@Gabriel Rhett-Duncan désolé de mon énorme retard