I Belong to You

Nous avons été coupés de notre communication physique lors des deux semaines qui viennent de défiler devant nous. J'ai abandonné le nid d'amour que nous avons construit peu à peu dans notre cheminement de vie. Ce n'était toujours pas agréable de délaisser mes enfants et l'homme de ma vie pour partir loin d'eux. Je ressentais les remords monter en moi lorsque la porte de la maison se fermait derrière moi. Je ne suis pas une mauvaise mère ni même une mauvaise épouse. Mais, ma vie d'auteur et animatrice radio me font voyager un peu partout. Cette fois-ci, j'ai dû quitter ce pays au drapeau étoiler pour voyager au royaume du thé et de la reine. Le peu de temps de liberté que mon agent littéraire me permettait d'avoir fut le soir dans ma chambre d'hôtel. Je prenais cette opportunité pour discuter avec lui en allant même échanger quelques paroles salaces. Il n'y a pas d'âge pour laisser notre langue rejoindre les mots séducteurs et obscènes. Cependant, nos paroles ne pourront jamais satisfaire mon manque. Il a ce manque. Celui de ressentir sa chaleur contre moi, son poids presser contre mon corps. Cet homme me rendait folle !

Son nom s'échappe de mes lèvres, en un souffle, tout en douceur. Comme si, par ce seul mot, je résumais tout ce que je ressens pour lui, toutes mes caresses, toutes les preuves de mon amour pour lui. Je regardais la porte de la maison en souriant. Je savais qu'il était au travail dans cette soirée tardive. ''Xavier, je suis de retour. Je serais à la maison ce soir et les enfants seront partis...'' dis-je en accotant mon front contre la porte de notre foyer. Son répondeur ne pouvait pas prendre tout mon message. Je devais prendre les phrases importantes et non trop allonger ''Nous avons la maison à nous. Essaie de me contacter si tu as la chance...tu me manques. Je t'aime à ce soir.'' dis-je en souriant seul comme une idiote. Il était peut-être mon mari depuis des années et le père de mes enfants. Je me sens toujours comme cette adolescente qui est tombée sous le charme de cet homme plus âgé. Celui qui a capturé en moi, la clé pour ouvrir mon coeur. Celle qui m'a permis de prendre mon envol vers cette route merveilleuse. J'insère alors la clé dans la serrure et fit mon entrer. Je déposais mes valises contre la chaise avant de me diriger vers la cuisine. Je dépose les sacs d'épicerie. Quelle idée de passer au supermarché avant de venir ici. Peut-être le fais de cuisiner un plan typique de l'Italie pour me faire plaisir et lui faire plaisir. J'ai eu en tête de lui faire de la saltimbocca alla romana un plat facile et rapide. Surtout que j'allais faire une entrée et un dessert. Nous n'avons pas besoin de plus.

Après quelques heures derrière le comptoir. Je terminais de mettre le dernier couteau dans le lave-vaisselle. La table est mise, l'odeur agréable envahie dans la maison nous taquinant. Je n'avais plus qu’a l'attendre qu'il arrive. Je voulais lui faire la surprise. Je sautais rapidement dans la douche, me prépara et enfila une petite robe moulante noire. Je regarde le reflet dans le miroir en hochant la tête de satisfaction. Ce bout de tissu moula parfaitement chaque courbe de mon corps. Révélant ainsi ce qui se trouvait sous les vêtements.  

Laçant un dernier regard dans le miroir, je descendis à cuisine pour sortir le dessert du four. L'odeur des pastelitos envenhit la maison de plus belle. J'étais fière. Tout est pour un repas riche. Je me suis amusée à mélanger les saveurs de l'Italie et l'Argentine. Un doux mélange de culture. Je voulais goûter. J'avais faim, mais je restais sage  ou pas. J'apportais une pâtisserie a ma bouche, mais fut interrompus par une porte qui fermait. Je dépose ce péché pour le rejoindre. En sortant de la cuisine, mon sourire apparut. Celui d'une femme aimante. ''Bonjour, Xavier.'' Dis-je d'une voix douce presque calme. Cependant, en moi mon corps m'envoyait des signaux. Je me retenais d'aller le rejoindre en courant comme dans les films...ou mes romans.

J'ai beau être un habituer, j'ai toujours du mal à être loin de ma femme. Elle ne quitte pas souvent la maison, encore moins le pays, mais ça lui arrive tout de même et les jours où je suis seul, autant dire que je déprime comme une fleur sans eau, je n'arrive même pas à trouver le sommeil correctement tant je suis habituer à l'avoir à mes côtés. Par chance, j'ai un boulot qui demande beaucoup, constamment du coup j'ai quand même la chance de pouvoir me changer les idées lorsque j'ai le cafard et que son absence est vraiment dur à supporter. Depuis quelques jours à présent nous sommes sur une affaire assez difficile qui concerne des enfants d'une école assez importante de la ville, tout ce qui touche les enfants est extrêmement dur pour moi, mais ça me donne la force d'aller jusqu'au bout et surtout de me battre de toutes mes forces. D'ailleurs, pour m'aider dans cette enquête avec mon équipe nous avons dû faire appel à l'équipe d'Emil et autant dire que ça nous donne un sacré coup de main. La journée à été longue, je quitte le travail et la ville est déjà plongé dans le noir puisque le soleil s'est couché il y a maintenant quelques minutes. Tout en me dirigeant vers ma moto je cherche mon téléphone dans ma poche, je constate malheureusement qu'il est coupé et donc plus de batterie, comme souvent puisque j'oublie très souvent de le mettre en charge. Je soupire comme toujours puis mets mon sac sur le dos, enfile mon casque et enfourche ma moto.

Sentir les vibrations de ma moto j'adore ça, j'ai même oublié ce qu'était de conduire une voiture tant je suis amoureux des motos depuis quelques années maintenant. Je suis tellement épuisé par mes journées de boulot à rallonge que je ne sais presque plus quel jour nous sommes. Lorsque j'arrive enfin chez moi, je gare ma moto dans notre garage avant de remarquer, tout en fermant mon garage, que les lumières de la maison sont allumés. Mon premier réflexe est de froncer les sourcilles en me demandant qui est-ce. L'un de mes deux enfants peut-être ? Je ne sais pas exactement qu'elle heure il est, mais il est rare que ces deux-là mangent avec moi le soir, une exception pour ce soir ou bien un miracle peut-être ? J'entre donc chez moi, déposant mon casque et mes clefs sur la petite table à l'entrée puis mon sac à terre. Tout de suite je sens l'odeur qui entre dans mes poumons et autant dire que cette odeur d'excellente cuisine ça n'est pas mes enfants ! J'ai un sourire qui arrive jusqu'aux oreilles sachant très bien qui est chez moi. « Hope ! » Mon cœur bat tellement vite que bientôt il sort de ma poitrine. C'est en relevant la tête que j'aperçois ma femme appuyer contre le mur. Je m'empresse alors de me diriger vers elle pour la prendre dans mes bras et l'embrasser comme jamais auparavant. Un baiser qui dure de longues minutes avant de me détacher d'elle. « Mon amour ! Tu m'as tellement manqué ! »