Invité a posté ce message Ven 26 Oct 2018 - 23:13#
RAPH & NANA
I want something just like this
Tu te réveillais une énième fois dans les même draps que ta colocataire, n’éprouvant plus la moindre surprise à voir son visage se dévoiler lorsque tu ouvres difficilement les paupières. Ton téléphone sonnait sous ton oreiller bien trop fort pour l’heure aussi précoce qu’inhabituelle à laquelle tu te levais. Machinalement, d’un clic, tu freines le bruit strident, t’étirant doucement. Tes yeux s’attardent sur ses traits que tu connaissais pourtant maintenant par coeur. « Salut. » Tu grommelles tout en chuchotant, incapable d’utiliser toute ta voix passablement mise à mal durant la soirée. Comme chaque fois qu’elle empruntait la moitié de ton matelas, vous étiez tous les deux vêtus de vos vêtements de la veille, trop éméchés pour avoir la force de vous dévêtir, ce qui rendait le réveil beaucoup moins gênant qu’il ne pourrait l'être. Tout était parti d’il y a quelques semaines, où tu as trouvé l’idée d’échanger vos lits pour une nuit fabuleuse. Rapidement, le concept s’était emmêlé et dès que l’alcool prenait le pas, et c’est tout naturellement que vous vous couchiez dans le même lit. « J’ai pas assez dormi. » Tu assures, vérifiant l’horaire sur ton portable, les yeux encore mi-clos. Quatre heures du matin. La paume de ta main vient frotter ton oeil, lâchant un bâillement significatif. « On aurait pas du boire hier soir. » Vous n’étiez même pas sortis, mais la simple présence d’une concentration de bière dans le frigo avait fait que c’est à deux dans le salon que vous aviez passé la soirée à picoler. Ce sentiment de culpabilité le lendemain, tu ne le connaissais que trop bien depuis que tu vivais ici. De nouveau, tu poses ton regard sur son visage endormi, le rire débordant de tes lèvres. « Je ne m’habituerai jamais à te voir avec cette tête. » Tu lances sans vraiment penser cette phrase, mais l’idée de la taquiner était bien trop envoûtante. Tu te débarrasses des draps qui t’encombrent pour te lever, rejoignant ta salle de bain pour prendre une douche express et changer tes fringues pour enfiler quelque chose de plus confortable. Il était rare que tu quittes tes chemises, d’autant plus te voir affublé d’un sweat. Mais l’air frais et le voyage qui vous attendait t’avaient grandement encourager à oublier tes efforts vestimentaires. Les cheveux en vracs, tes pas se sont dirigés vers la machine à café, ayant pour habitude de l’avaler brulant, contraint par le peu de temps libre et le retard que tu cumulais souvent.
C’est en apercevant Anya avec sa valise que tu reposes ta tasse dans l’évier, incapable de laisser trainer de la vaisselle, tu en profites pour la laver rapidement avant de rejoindre ta colocataire. « En voiture Simone. » Expression particulièrement française -et particulièrement beauf-, Anya s’était néanmoins habituée à ce genre de phrase vide de sens en anglais. Tu connaissais parfaitement le chemin qui te menait à l’aéroport, ayant cumulé de nombreuses années à suivre ce trajet. Malgré la fatigue, comme chaque fois, tu n’avais pu résister à fredonner quelques chansons passant à la radio, remuant la tête au rythme des notes. « Au fait, je t’ai jamais demandé. Tu as déjà pris l’avion? » Tu finis par l’interroger une fois la voiture garée sur le parking servant aux locations de places de stationnement. Tu ouvres le coffre, déposant les deux valises au sol, avant de reprendre ta route vers les portes d’embarquement, le visage aussi fermé que chaque fois que tu prenais les transports en communs, à l’image même du parfait parisien.
❝ I want something just like this ❞ Raphaël & Anya
C’est dans un sursaut particulièrement désagréable que je sortais de mon sommeil. Les yeux entrouverts, le regard trouble, je m’étirais puis me ravisais en sentant mon bras cogner dans quelque chose, ou quelqu’un.. ? J’ouvrais réellement les yeux cette fois-ci et ne pouvais m’empêcher d’esquisser un sourire en découvrant Raphaël, allongé à mes côtés. Ce n’était pas la première fois que nous nous retrouvions dans le même lit après une soirée agitée et ce n’était très certainement pas la dernière non plus d’ailleurs. Je soulevais rapidement et furtivement la couette pour constater avec soulagement que je portais toujours mes vêtements de la veille puis je posais de nouveau mon regard sur mon colocataire qui m’avoua qu’il n’avait pas assez dormi. Sans blague ? On avait vraiment merdé la veille, on s’était promis de ne pas sortir, pour être en forme pour le voyage puis finalement, comme deux idiots, on avait picolé à l’appartement, toute la soirée. Comme bonnes résolutions, j’avais connu mieux… « Moi non plus… J’ai mal au crâne… » Répondis-je en me redressant doucement, posant d’un même mouvement la paume de ma main sur mon front. Raph me sortit une réplique des plus logiques vu les circonstances à laquelle je m’empressais de répondre, tout en levant les yeux au plafond. « Ça c’est entièrement ta faute. » C’était faux, bien entendu, moi-même je ne croyais pas en mes paroles mais ma mauvaise foi avait refait surface, une nouvelle fois. Et puis, il fallait l’avouer, c’était tellement agréable d’accuser injustement mon colocataire. D’ailleurs, en parlant de ce dernier, il fit preuve de la douceur qui le caractérisais pour me balancer une gentille réplique sur la tête que j’avais ce matin-là, tout ça avant même de sortir du lit. Sympa… « Tu veux qu’on parle de la tienne ? » Rétorquais-je tout en posant un regard noir sur lui. Je me levais finalement du lit, prenant sur moi pour ne pas me laisser tenter par une dernière petite sieste puis je me dirigeais vers la cuisine pour avaler rapidement un pseudo petit déjeuner. Lorsque Raphaël sortit de la salle de bain, je me dirigeais à mon tour dans cette dernière pour me préparer rapidement avant le départ.
Ni une ni deux, nous nous étions engouffrés dans la voiture pour prendre la route de l’aéroport. Un peu mieux réveillée et ignorant à présent ma migraine, je sentais peu à peu l’excitation m’envahir à l’idée de voyager aussi loin. Je n’avais jamais eu la possibilité de voyager et autant dire que la proposition de Raphaël m’avait particulièrement ravie. « Non, jamais, t’es prêt à me tenir la main si jamais je suis morte de trouille ? » Lui lançais-je en lui adressant un petit sourire taquin. Je ne doutais pas que je risquais d’être impressionnée mais au point d’avoir peur, je n’y croyais pas moi-même. Non, moi j’étais plutôt du genre téméraire, la trouille, je la laissais à mon cher colocataire, il était assez peureux pour nous deux… et même pour notre immeuble entier d’ailleurs. Nous finissions par nous garer à l’aéroport alors que le visage de Raphaël se fermait passablement. De mon côté, mon sourire ne me quittait pas. « Je n’aurais jamais cru partir en vacances avec toi un jour… » Ajoutais-je, avec un peu trop d’enthousiasme face à l’air blasé de mon colocataire. « On dirait presque un petit couple. » Je cherchais à le faire réagir, à le faire râler un coup en le taquinant, une nouvelle fois, quitte à le tenter de m’oublier malencontreusement à l’aéroport. Face à son regard, toutefois, je me ravisais non sans lever les yeux au ciel. « C’est bon, je rigole… » Puis je choisissais de changer de sujet de discussion, histoire d’en rajouter une couche supplémentaire. C’était lui qui m’avait proposé de l’accompagner certes, mais j’avais déjà quelques idées en tête et autant dire que je ne le lâcherais pas l’affaire. « Il faudra qu’on aille acheter des déguisements pour Halloween en arrivant. » Autant le mettre au courant dès le départ et lui laisser le temps du trajet pour digérer la nouvelle. Les négociations allaient probablement être très compliquées mais j’avais déjà préparé quelques arguments convaincants dont je n'étais pas peu fière.
RAPH &
Pando
