You are my uncle, I can tell you about it ❆ Xavier

You are my uncle, I can tell you about it

@Xavier Becker and Emil Becker

Rien de mieux qu’un dimanche de repos pour programmer ce moment entre oncle et neveu, aucun de mes deux frères ou de ma petite soeur, sont des parents, ce n’est dont pas dans le rôle de l’oncle que je me rend à ce point de rendez-vous, mais bien celui du neveu. Après toutes ses années, ce n’est un secret pour personne de savoir qu’entre mon père et moi, on ne partage pas de bon rapport, que rien ne va plus entre nous et les doutes que j’ai à son sujet, ne viennent pas aider à ce que nos liens viennent s’améliorer. Assis une table du Barcade, j’ai déjà à la main une première bière, j’apprécie le goût de cette première gorgée, avec mon regard qui se porte sur mon portable posé sur la table. Il vient de sonner, il vient de vibrer, m’annonçant l’arrivée d’un message, pour cette conversation que je peux avoir avec cette infirmière. Je ne m’empêche pas de sourire, cette situation je la trouve amusant, autant que j’apprécie les bienfaits de mon célibat, de me laisser aller aux petits plaisirs de la vie et du sexe, puisque c’est bien ce dont je vis depuis une dizaine de mois et ce n’est pas ce léger changement d’amitié que j’ai avec Calista qui vient contredire cette nouvelle vie que je m’offre. Mes doigts sont en train de flirter avec le tactile de l’appareil, tout comme je me retrouve en train de flirter avec cette infirmière, celle qui est venue me soigner lors de cette blessure d’intervention.  « Hein ? .. » J’ai bien pu entendre cette voix, celle qui est venue s’adresser à moi, ce n’est pas la première fois que je peux l’entendre, mais tellement pris sur ce que je suis en train de faire, je ne reconnais pas immédiatement que c’est mon oncle qui est venu s’adresser à moi. « Oncle Xav’ ! » D’un geste habituel, je me retrouve à verrouiller mon téléphone, laissant l’écran s’éteindre tout juste après mon geste, me redressant sur ma chaise, avant de me relever et de venir prendre Xavier dans mes bras. Le voir est toujours un plaisir pour moi, j’ai toujours su avoir une complicité avec lui, le voir comme un père, celui que je n’ai jamais su trouver avec le mien, son frère. « Comment tu vas ? Tu ne m’en veux pas, le temps que tu arrives j’ai déjà commandé une bière. » Forcément, je sais à l’avance qu’il ne va pas m’en vouloir, que ce n’est pas lui qui va venir me tenir rigueur d’une bière commencé avant son arrivée.

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@Xavier Becker and Emil Becker

Passer du temps avec Xavier est toujours un plaisir, je ne peux jamais lui refuser de se retrouver, contrairement à son frère, mon père, que je ne suis pas capable d’encadrer, que j’éviter dès que j’en ai l’occasion et encore, la plus part du temps c’est son absence qui prime sur le reste. Xavier est le frère de mon père et pourtant c’est bien lui que je considère le plus comme étant mon paternel, il ne reste que mon oncle, j’en ai bien conscience, mais cette figure masculine dont j’ai tant eu besoin, c’est lui qui est venu me l’apporter. A son arrivée, c’est le moment que je choisis pour mettre entre parenthèse mon portable, celui que je laisse sur la table en face de moi, parce que j’ai bien l’intention de lire si d’ici peu si une réponse me revient le temps que je suis avec mon oncle. « Je vais bien, comme tu vois, les affaires marchent plutôt bien. » Sourire aux lèvres, je n’ai pas clairement montré mon portable à mon oncle, mais le regard que j’ai apporté à l’appareil, ne fait que lui donner des indications sur ce dont je suis en train de parler. Il est au courant, comme tout le monde maintenant que je ne suis plus un homme en couple, prêt à se marier, depuis onze mois, je suis un homme libre, qui n’a pas de mal à profiter des petites joies de la vie, principalement des courbes féminines auxquels je ne peux pas résister. Bière dans ma main, je me laisse le plaisir d’en boire une gorgée, alors que je peux voir celle de mon oncle être apporté à notre table par le serveur, c’est de cette façon que l’ordre des choses est correctement rétablis. « Hope ne m’en veut pas trop d’accaparer mon oncle pour cette journée ? » Je connais déjà la réponse à l’avance, elle n’est pas ma marraine pour rien, je m’entend bien avec elle, ce n’est pas pour rien que je possède un double des clés de chez mon oncle et ma tante, même si on peut compter sur les doigts d’une main, le nombre de fois où je les ai utilisé. « J’avais envie d’une petite journée entre homme. » Pour ne pas dire entre père et fils, puisqu’il est ce qu’il se rapproche le plus d’un père pour moi. « Puis ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu .. ‘Fin en dehors du district. » Sergent au sein de la police depuis plusieurs années, j’ai souvent l’occasion de croiser le chemin de mon oncle, mais dans un monde professionnel, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas retrouvé sans nos grades, sans nos armes de services.

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@Xavier Becker and Emil Becker

Bière à la main, je n’ai pas de mal à l’apporter à mes lèvres, de m’offrir le plaisir d’en boire une gorgée qui n’est pas la première pour moi aujourd’hui, il suffit de voir le niveau présent dans mon verre pour le comprendre. Je sais bien que Xavier ne vit pas dans le même monde que le mien, lorsqu’il s’agit des femmes, plus précisément des sentiments, il est avec sa femme depuis tellement d’année, il suffit de le voir poser son regard sur elle pour comprendre qu’il l’aime. Je suis bien différent, je l’ai été par le passé, je me suis calmé quand Thais est entrée dans ma vie, qu’elle a partagé pendant plusieurs années et puis, elle en est sortie, de manière assez tragique, pour faire naître un mensonge auquel tout le monde croit encore aujourd’hui. Je suis un homme à femme et je ne m’en cache pas, c’est un statut qui me colle à la peau et qui va continuer avec le temps, je n’ai aucune intention de me calmer, de m’attacher à nouveau, trop de souffrance pour bien peu de bonheur. « C’est bien ça. Les femmes et toujours les femmes. Elles finiront par me rendre chèvre. » Des mots que j’accompagne d’un sourire, ce sourire qui me fait bien souvent défaut depuis ces onze derniers mois, pour une main qui relâche le verre pour venir se poser sur ma jambe, après l’avoir très légèrement frotté. Rien ne peut me faire plus plaisir que de passer cette journée avec mon oncle, de repos qui plus est, tout est parfait en ce dimanche pour que ce soit une bonne journée, encore un peu plus en apprenant que sa femme est avec des copines, qu’elle ne va pas m’en vouloir d'accaparer mon oncle pendant les heures à venir. « On a pas besoin de regarder l’heure alors. » Et c’est bien ce que je compte faire, ne pas compter le temps qui passe, profiter de la présence de mon oncle, de ces moments que l’on a ensemble, que je sais avoir avec lui, contraire à mon propre père qui ne semble guère vouloir prêter attention sur ma propre vie. La question qu’il vient de me poser s’approche de près au district, ce point commun que l’on a dans nos vies professionnels, policiers tous les deux. En soit, tout ce passe bien du côté de l’unité des renseignements, je n’ai pas à me plaindre, j’y ai trouvé ma place et je m’y sens bien, mais quelque chose cloche, d’un point de vue privé et je ne peux masquer cette légère moue qui se présente sur mon visage. « Oui, au district tout ce passe bien. » Mais, parce que c’est une phrase qui ne peut que se terminer par un mais. « Je sais que tout le monde me croit fou de le penser, mais je n’arrive pas à m’enlever de la tête que mon père mène une double vie, j’ai besoin d’en avoir le coeur net. Maman fait la vie de sa famille avant la sienne, elle fait tout pour qu’on soit heureux et si c’est pour qu’elle soit prise pour une conne, je préfère le savoir. Je n’ai pas envie qu’il s’en sorte aussi facilement, en faisant du mal à tout le monde et ne pas avoir à payer les conséquences de ses actes. » Je travail pour la justice et même si c’est à un degré différent, je veux que la vérité sorte, je ne veux plus de mensonge, ce n’est pas quelque chose que je pense depuis peu, j’ai des doutes depuis bien trop longtemps, je veux savoir et je sais que je vais savoir.

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@Xavier Becker and Emil Becker

Les années passent, je ne suis plus cet enfant que Xavier a connu et qu’il a vu grandir au fil du temps. Aujourd’hui je suis un adulte, qui a suivi son chemin, qui est de la police aujourd’hui, il est mon oncle, mais à mes yeux, il est comme un père, celui que le mien ne sait pas être. On se ressemble sur beaucoup de point, mais pas lorsqu’il s’agit des femmes, il a eu la chance de rencontrer Hope, que leur amour soit plus fort que tout, cette chance je ne l’ai pas eu et je ne sais pas si je veux l’avoir. Je viens d’annoncer que la gente féminine allait finir par avoir ma peau, mais cette hypothèse me plait, tout simplement parce que je ne suis pas fait pour une seule femme, je ne suis pas mon oncle, je ne peux pas et je ne sais pas rendre heureuse une femme en étant en couple. « Qu’elle prenne son temps la malheureuse, elle ne sait pas dans quoi elle va se lancer. » Ce n’est un secret pour personne, c’est une conclusion dont j’en ai fait une vérité, je ne suis vu comme un homme infidèle, celui qui a gâché plusieurs années de couple avec Thais, ça me détruit de l’intérieur autant que ça me convient, préférant le rôle du salaud à celui qui fait pitier. La tromperie, c’est bien le thème qui reste en commun entre moi et mon père, celui dont je suis en train de parler, j’ai besoin de le dire à quelqu’un, de faire part de mes projets et c’est sur Xavier que ça tombe. Il est policier, mieux, il est sergent dans l’unité spéciale pour les victimes, il a de l’expérience, il me connaît, il est la meilleure personne à qui je peux en parler. « Pour te dire la vérité, je ne le pense pas. Je suis sur de moi. » La seule chose qu’il me manque, ce sont des preuves, celles qui vont me servir à appuyer mes propos auprès d’Andrian, de Melvil ou encore de Roxane, surtout après de ma petite soeur, elle qui idolâtre notre père, comme bons nombres d’américains idolâtres ces basketteur de la NBA, moi le premier. « Maman avait 17 ans quand Andrian est né. Elle a passé toute sa vie à faire en sorte qu’on manque de rien, qu’on soit heureux. Et ça, même si ça veut dire qu’elle doit mettre sa propre vie en arrière plan. Ca fait 33 ans qu’elle fait tout pour être une épouse parfaite et une mère irréprochable. » C’est mon point du vue, pas forcément celui de tout le monde. « Tout ça pour avoir un mari absent aussi souvent qu’il lui est possible, en mettant toujours ça sur le dos de son travail. Roxane peut le vénérer autant qu’elle veut, jamais il n’a su s’impliquer dans la vie de sa famille, il n’en a rien a foutre de nous, de ma mère. Je porte son nom et j’ai peut-être son sang qui coule dans mes veines, mais ce n’est pas mon père. » Mes paroles sont dures, en même temps que je me laisse aller à une toute nouvelle gorgée, qui conclut cette prise de parole, je sais que ce n’est pas la dernière, que ce n’est que le début, mais j’ai besoin d’avoir l’avis de mon oncle, de savoir ce qu’il en pense. Je peux lui parler à coeur ouvert, avec lui, je sais que je peux lui dire que Zachary Becker, je ne le vois pas comme mon père, qu’il n’en est pas un pour moi. Je sais qu’à lui je peux le lui dire, parce que je sais que je ne lui fais pas de mal, je sais que ce sont des propos que je ne peux pas avoir avec ma mère.

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@Xavier Becker and Emil Becker

Je ne suis plus en train de faire tourner mon verre entre mes doigts, je ne laisse plus le liquide de la bière former un très léger tourbillon, puisque je l’apporte à mes lèvres, que je m’offre le plaisir de boire une gorgée, sans doute incité par mon oncle qui vient de siffler le sien, en une seule fois. J’ai ce besoin d’en parler à quelqu’un, moi, Emil Becker, j’ai besoin de parler. Je ne parle pas de moi à proprement parlé, c’est mon côté protecteur qui ressort, envers ma mère, mais également ma rancoeur envers mon père. J’ai conscience que ce n’est pas la meilleure personne à qui je peux en parler, je connais l’amour qu’il y a entre mon père et mon oncle, mais c’est vers lui que je me tourne, parce qu’il est le seul à qui je peux en parler en toute confiance. Est-ce que je suis sûr de moi ? Ca serait mentir que de lui dire oui, sans le moindre doute, bien sûr que je doute, parce que si j’ai raison, je sais que je vais anéantir ma mère qui a donné sa vie pour son mariage et pour sa famille, que je fais blesser ma petite soeur, qui ne cherche qu’une chose, suivre les traces de notre père, de son modèle. Ma main n’est plus contre le verre, mais contre ma joue, laissant mes doigts sentir ma barbe naissante que je frotte légèrement. « Regarde dans quoi on vit tonton. Regarde notre famille, tu crois vraiment qu’on peut appeler ça une famille ? » Tout n’est que mensonge et je ne le supporte pas, je ne le supporte plus, la vérité doit éclater et c’est pour cette raison que je suis en train de lui parler de mes intentions sur son frère. « Ca risque peut-être d’éclater la famille et les faux semblants sur lesquels on s’est accroché toutes ces années. Mais il est temps d’arrêter tous ces secrets. Tu réalises tout le mal qui est fait dans ce mensonge ? Je refuses que ça continue, je refuse que notre famille et notre nom, continue d’être associé à ce lâche qui n’a pas les corones d’assumer de ce qu’il fait de sa vie. » Ma main est de retournée sur le verre, toujours posé sur la table en face de moi, pour mon regard qui ne lâche pas mon oncle et la détermination que je peux avoir. « Je ne sais pas si je suis sûr de moi, mais je sais qu’il n’a pas le droit de continuer son petit jeu en toute impunité. Maman ne mérite pas qu’on l’utilise comme il le fait. Je ne supporterais pas qu’on me mente, comme on lui mente. » Je ne me suis jamais posé la question, c’est ma haine contre mon père qui parle, mon esprit protecteur envers ma mère qui s’exprime, je ne veux pas qu’elle souffre, mais je ne veux plus qu’elle soit prise pour une conne, je veux qu’elle sache, qu’elle se libère de cette vie, dans laquelle elle est prisonnière, sans même le savoir.