(FB) Reed ♦ Mist and Fog

Ses bras étaient lourds. Sa tête était lourde. Ses jambes devaient peser au moins 20 tonnes. Tout semblait très lent pour le coup. Elle s'appuyait sur les murs, fonçait dans les gens, parlait à personne. De toute façon, elle ne connaissait personne. Elle ne voulait pas connaitre personne. Elle ne resterait pas à New-York assez longtemps de toute façon. Ses parents allaient la trouver, quelqu'un allait la trouver. Elle avait vu ce qu'ils faisaient endurés aux traites, aux rats. Ils allaient faire pareille avec elle. Quelqu'un déposa un verre dans ses mains et Eleanor le vida en deux gorgées. Les pilules qu'elle avait volées dans la pharmacie de Maria lui laissaient toujours un goût amer dans la bouche. Elle allait s'étouffer. Peut-être qu'il l'avait empoisonnée aussi. Elle finit par mettre les mains sur un deuxième verre et le fini encore plus rapidement que la première. Il faisait froid en plus. C'était l'automne qu'ils disaient, mais le froid lui transperçait tout le corps. L'humidité était incompréhensible. Elle s'ennuyait de Los Angeles, des plages, du soleil, de l'asphalte brûlant. Quelques choses lui attrapa le bras. Elle s'en défit rapidement. Un coup sur l'épaule. Elle se retourna le plus rapidement possible. Ses réflexes étaient lents. Ils le savaient, c’est comme ça qu’il allait l’avoir. Le bras encore, cette fois une firme poigne sur le poignet. Avant qu’elle puisse faire quoi que ce soit on lui agrippa la taille. Les fesses. L’habitude pris-le dessus. Son corps, ses muscles savaient quoi faire. En moins de temps qu’il fallait pour le dire, l’étranger se retrouva contre elle, son poignet pris derrière son dos, elle le fit tournée jusqu’à entendre le ‘crack’ qui lui envoya un frisson dans le dos. De sa main libre, elle sortit son poignard de ses poches et lui mit sous le cou. « Non mais tu te prend pour qui… » Un poid se leva de ses épaules, il n’était pas envoyée par quelqu’un. Il était beaucoup trop facile à contraindre. « Tu penses vraiment que t’es mon genre? »

Il se demande ce qu’il fait là, à cette soirée. Il ne connait quasiment personne, il a fini le lycée il y a plus d’un an maintenant, et s’il a encore des amis qui y étudient, il ne se rend plus aussi souvent qu’avant dans ce genre de soirées. Ca ne l’intéresse pas spécialement il faut dire, les gens sont assez jeunes pour la plupart. Il ne se prétend pas plus mature, mais ça ne l’a jamais vraiment enjoué plus que ça les soirées comme ça. Où l’alcool et la drogue coulent à flots malgré leur jeune âge. A cause de leur jeune âge serait plus approprié. Il se tâte vraiment à partir. Il a perdu son ami de vue depuis une bonne demie-heure, et il n’écoute les conversations auxquelles il participe que d’une oreille distraite. Ce n’est clairement pas comme ça qu’il veut perdre son temps. En chemin vers la sortie, son regard croise celui d’une fille, plus jeune que lui sans aucun doute, qui n’a absolument pas l’air bien. En fait, elle a l’air carrément malade. Son teint, son attitude, tout lui dit qu’il y a quelque chose qui cloche. Alors il se ravise, abandonne l’idée de rentrer chez lui, et la suit. Il veut l’aider, elle ne peut pas rester dans un tel état. Seulement, il remarque tr!s vite qu’il n’est pas le seul à avoir eu une telle idée. Un autre type a suivi la brune, et avant qu’il n’ait pu la retrouver, Reed se rend compte qu’il s’en est pris à elle. Ou a essayé, en tout cas. Quand il arrive à leur hauteur, Reed ne peut que constater que cette fille a la situation bien en mains et qu’elle n’avait absolument pas besoin de lui. « Hey. » dit-il doucement en s’approchant, sans crier. Il ne veut pas la brusquer ou risquer de l’énerver davantage. Quand il arrive plus près, il remarque qu’elle tient un poignard et qu’elle le pointe vers son agresseur. Pour le coup, il est à la fois impressionné et effrayé. « Tu veux pas ranger ça ? Je pense qu’il a compris et qu’il ne le refera plus. » Il s’adresse autant à elle qu’à l’autre pauvre type qui a bien mérité ce qu’il lui arrive. Le type hoche la tête, visiblement mal en point. « Regarde, il est à deux doigts de se pisser dessus, je pense qu’il a compris. » Il est d’accord pour dire qu’il ne peut pas s’en tirer comme ça, mais Reed ne veut pas prendre le risque que ça dégénère.