C’est sur Manhattan que je suis censé passer ma journée, dans les locaux de l’entreprise famillial où j’endosse mon rôle de directeur. Voici de trop longues heures que je me trouve dans ma bureau, avec l’impression que cette réunion n’allait jamais prendre fin, durer encore et encore sans jamais s’arrêter. Les aléas d’un poste pour lequel je me suis battu, pour lequel j’ai passé mes études à l’université de Yale. « Messieurs ! » Dis-je en m’approchant de la porte de mon bureau, ma main en direction du premier de mes interlocuteur, pour lui serrer la main et passer au second. « Madame ! » C’était le moment des au revoir, jusqu’à la semaine prochaine. « Passez une bonne soirée ! » Mes doigts sont sur la poignet de la porte de mon bureau, affichant mon plus beau sourire, en même temps que je peux laisser mon regard suivre les mouvements de mes collaborateurs qui sont en train de quitter les lieux. Me voici seul dans cet endroit clôt, avec mes mains que je viens glisser dans les poches de mon pantalon, m’approchant de cette fenêtre qui donne sur les quartier huppés de Manhattan, ce qui sont merveilleusement mis en valeur lorsque l’on parle de New-York et de son rêve américain.
Chaque journée qui passe est presque toujours organisé de la même façon, un quotidien que j’ai mis en place lors de ces deux dernières années, que je suis sur le point de changer aujourd’hui même. Depuis cet accident, pas un jour ne passe sans que je ne me rende à l’hôpital, afin de passer du temps avec ma femme, de lui parler dans l’espoir qu’elle m’entende et qu’elle se réveille de son coma, sans grande réussite. Un long moment maintenant que j’ai quitté Manhattan pour rejoindre East Williamsburg, avec ma voiture garée devant cette agence immobilière dont j’en ai la gérance. Je ne suis pas censé y passer aujourd’hui, mais l’envie fut trop grande pour résister et suivre mon planning à la lettre. « Alexys, j’espère que tu n’as pas de plans pour la soirée, parce que ce soir c’est toi et moi ! » Prononçais-je en prenant soin de refermer l’agence à clé derrière moi, telle que je l’ai trouvé en arrivant, me laissant croire que seule Alexys se trouve présente en ces lieux. C’est donc pour passer du temps avec mon assistante que pour la première fois, je vais passer une journée sans mettre un pied à l’hôpital. Suis-je fou ? « J’ai reçu le nouveau cru de Nocking Point et j’ai pensé à toi, pour goûter cette petite merveil .. » Coupant ma prise de parole immédiatement en entrant dans le bureau de mon assistante, après que mon regard est eu l’occasion de se poser sur une personne inconnue, un adolescent se trouve assis sur la chaise où j’ai pensé y trouver Alexys. « Qui es-tu ? » Dis-je sans prendre de gant, en déposant cette caisse de six bouteilles de vin, que je porte depuis que j’ai quitté ma voiture, sur le bureau de mon assistante. « Comment tu as fait pour entrer ? » Mon regard ne quitte pas ce garçon qui est dans cette agence, ayant un grand besoin de réponse, je sais qu’Alexys est la maman d’un adolescent, mais immédiatement je ne fais pas le rapprochement, bien trop surpris d’une telle présence ici-même. « Alexys ? Alexys, tu es ici ? » C’est le moment que je choisi pour détourner mon regard de ce garçon afin de chercher la réponse à la question que je viens de poser, non pas à lui, mais à mon assistante, que je continue de croire présente dans cette agence. Si j’ignore qui est l’adolescent présent dans sa chaise, s’il se trouve dans son bureau, elle doit être en mesure de mettre fin à mon incompréhension, de m’expliquer ce qu’il se passe ici.
Planning matinal toujours bien chargé à l'habitude, mais encore plus ce matin avec Nate qui recommence l'école après les vacances des fêtes. Évidemment, je crois qu'il s'est encore endormi très tard puisqu'il refuse de se lever de son lit ce matin et il sait que c'est quelque chose qui m'agresse particulièrement de me battre avec lui pour qu'il se lève, déjeune et embarque dans la voiture direction l'école. Comme quoi il y a des avantages et des désavantages à être mère monoparentale. Mon garçon m'écoute généralement souvent, mais les matins sont les plus difficiles. Il adore l'école et pourtant il ne veut jamais se lever pour y aller. C'est à ne rien comprendre toute cette histoire. « Nathan Winston, bouge-toi, tu vas être en retard en cours. » Étrangement, j'ai une impression de déjà vu puisque moi aussi j'étais exactement comme cela à son âge. C'est pour cette raison que je ne suis pas si difficile que cela avec lui, sauf qu'il faut bien que je le sois parfois, sinon il n'y aurait aucune discipline. « Je dois aller travailler moi, allez Nate. » Normalement, cette phrase le fait bouger et comme je le pensais, il se lève et commence à se préparer. Je sors de sa chambre et souris, c'est toujours une petite victoire de réussir à le faire bouger de son lit. Je me félicite intérieurement puis prépare rapidement un déjeuner qu'il peut apporter avec lui en route vers l'école en plus de sortir son lunch du frigo. Une dizaine de minutes plus tard, il descend les escaliers et me rejoins dans la cuisine. Je sais qu'il fait ça pour ne pas me causer de trouble au boulot et pas pour me faire plaisir, mais je suis tout de même contente qu'il soit prêt à partir. « La mère de Jake peut venir me chercher ce soir à l'école, mais il n'y a personne à la maison ce soir.. » Je regarde mon fils et lui tend son lunch en réfléchissant. Il est vrai que je n'aime pas particulièrement qu'il soit seul à la maison. Ce n'est pas parce que je ne lui fais pas confiance, il a tout de même douze ans. C'est simplement parce que je n'aime pas cela. C'est peut-être mon petit coeur de maman. Je m'avance vers la porte d'entrée et la verrouille une fois que Nate est sortie de la maison. « Mon patron n'est pas là aujourd'hui, viens me rejoindre et je demanderai à Nash de venir te chercher après sa journée. » Dis-je incertaine de ma solution. Mon frère termine sa journée avant la mienne et donc il pourra rester avec Nate à la maison le temps que j'arrive. Je sais que Nathan déteste avoir quelqu'un avec lui à la maison, il a l'impression que je lui impose une nounou, mais ce n'est pas cela. C'est simplement que ça me rassure de savoir qu'il n'est pas seul. Je vais être seule au bureau aujourd'hui, il n'y a rien de mal à garder Nate avec moi une petite heure. J'embarque dans la voiture, démarre puis une quinzaine de minutes plus tard je suis devant l'école. Nate me prend dans ses bras puis sors de la voiture. « Bonne journée. » Un gros sourire s'affiche sur mes lèvres avant qu'il ne referme la porte sans dire quoique ce soit. Bon, il faudra que je m'habitue au fait qu'il grandi j'imagine.
Longue journée au travail aujourd'hui. J'ai une tonne de choses à régler, des documents à envoyer par fax, des dossiers à compléter pour Matteo et à déposer sur son bureau, bref, je dois faire comme d'habitude mon travail d'assistante et j'aime ça, surtout lorsque ma journée est bien chargée, cela me tient occupée. Je sais que Nate devrait arriver bientôt et mon frère devrait venir le chercher peut-être une heure après son arrivée au bureau. Je reçois un message de mon fils et je vais le faire entrer. Il me reste des papiers à organiser. J'ai bien avertie Nate que je devais continuer à travailler et qu'il rentrera bientôt à la maison de toute façon. Il prend donc place à mon bureau et sors ses travaux d'école. « Je dois juste aller déposer des papiers sur le bureau de mon patron, reste ici, ça ne devrait pas être trop long. » Je sors de mon bureau et prends tous les papiers et les documents que je dois donner à Matteo pour son arrivée au bureau demain matin. Je vais être là, mais j'aime mieux que tout soit prêt à lorsqu'il entre pour travailler. Je ne suis pas partie longtemps, enfin suffisamment pour que Matteo arrive apparemment et se demande qui est ce jeune adolescent dans mon bureau alors qu'il n'y a personne dans les locaux de l'agence en ce moment. Je savais que je n'aurai pas dû dire à Nate de venir me rejoindre ici. De quoi ai-je l'air maintenant, d'emmener mon fils au travail? Nate regarde l'homme qui se trouve devant lui et se demande bien de qui il s'agît. Il se sent plutôt mal parce qu'il ne veut surement pas me causer des ennuis en se trouvant là, assis sur ma chaise. Il regarde Matteo et ne sais pas trop quoi lui répondre. « Euh.. je.. » En marchant dans le couloir qui rejoint mon bureau à celui de Matteo, j'entends mon nom. Merde, c'est la voix de Matt ça. Qu'est-ce qu'il fait ici? Sans même que Nathan ait eu le temps de répondre, j'avance dans le bureau en me pinçant les lèvres. « Je suis ici Matt.. c'est mon fils Nate.. Désolé, mon frère vient le chercher bientôt, je n'avais pas d'autres solutions.. » Je regarde Matteo puis Nathan, ne sachant pas trop où me placer dans cette situation.
Rien de ce qui est en train de se passer dans cette agence est ce dont à quoi je me suis attendu en passant les portes. La preuve avec ce carton de vin que je viens de déposer sur le bureau de mon assistante. Je me suis attendu à la retrouver en train de travailler, d’avoir le nez plongé dans ce penthouse qu’un client est venu mettre en vente dans mon agence, un magnifique logement que l’on trouve sur Manhattan, et ses quartiers huppés. Au lieu de ça, je me retrouve dans le bureau d’Alexys, avec un adolescent assis à sa place, qui ne semble pas en mesure de répondre à mes questions, de me dire qui il est, pourquoi il se trouve ici et comment il a fait pour entrer dans une agence close. Je ne peux avoir de réponse de la part de ce garçon, c’est la raison qui me pousse à appeler Alexys, de chercher à savoir si elle est ici pour avoir des réponses à mes questions. Immédiatement la tête blonde arrivant dans le bureau sait attirer mon regard qui se poser sur elle en une fraction de seconde. Sa voix parvient à mes oreilles et les explications avec, puisque je peux découvrir que cet adolescent dont j’ai ignoré la raison de sa présence ici, ce trouve être le fils de mon assistante. Sa situation, je la connais depuis le premier jour de notre entretien, maman célibataire d’un garçon, c’est la raison qui m’a poussé plus d’une fois de lui rendre service, quand je le peux. Mes iris ne me trahissent pas et ne laisse passer aucune émotion, aucune de mes pensées, elles sont en direction de mon assistante, me laissant me murer dans un silence, en même temps que je détourne mon visage et mes yeux sur l’adolescent présent sur la chaise du bureau. Il est temps de parler, sous peine de laisser penser à mon mécontentement. « Nate ? » Prononçais-je en une question d’un simple prénom, en accordant mon attention à la mère de l’adolescent. « C’est bien ça ? » Je n’ai que peu de chance de me tromper, j’en suis sûr, raison pour laquelle je remet mon regard en mouvement pour regarder ce garçon à nouveau. « Matteo Castelli, je suis le patron de ta mère. » Les habitudes professionnelles ressortent avec une grande facilité, pour tendre ma main à Nathan, afin de venir serrer la sienne, peu sûr qu’il en soit habitué avec le collège. « Les statistiques, hein ? » Je n’ai pu m’empêcher de jeter un oeil aux devoirs qu’il est en train de faire, aux diagrammes qui sont présents sur ses feuilles de cours. « Qu’est-ce que j’ai pu détester cette partie ! » C’est pourtant bien quelque chose d’important aujourd’hui, quelque chose que j’utilise souvent dans le cadre de mon travail, que j’ai fini par apprivoiser avec les années, pour en devenir incollable avec le temps, au point de les reconnaître en un regard du coin de l’oeil. Je laisse mes doigts se poser sur le bras de mon assistante, accordant mes iris le droit de se poser sur elle, en m’approchant de son visage. « Tu as bien fait. » Murmurais-je, avec l’idée et l’envie de venir la rassurer, l’effet de surprise est désormais derrière moi, toutes les questions que j’ai pu me poser, j’en ai eu les réponses, à quoi bon continuer d’en poser. « Par contre, tu sembles un peu jeune pour avoir le droit à un verre de vin. Je suis sûr que ta mère est d’accord avec moi pour que tu prennes une petite pause. » En suis-je réellement sur ? Rien n’est moins dit. « Dans la salle de pause, il y a une machine à café, prends mon badge et prends toi un chocolat. » A défaut d’avoir mieux à lui proposer, peu habitué à avoir des personnes mineurs dans ces locaux, c’est la seule chose que je puisse lui offrir, en même temps que je me libère de la détention de mon badge pour qu’il puisse le récupérer. « Quant à toi. » Dis-je en me tournant vers mon assistante. « Jusqu’à preuve du contraire, tu es en âge légal de boire et c’est très bien, parce que j’ai un programme pour toi ce soir. » Des propos accompagnés de mes mains venant ouvrir le carton apporté avec moi, afin de prendre entre mes doigts l’une des bouteilles de ce nouveau cru dont je suis si fier présentement. « La toute nouvelle cuvée de Nocking Point, rien que pour toi et moi ce soir. » Toute conscience réaliste me dirait que cette idée n’a rien de quelque chose de bien, mais tout de suite je suis bien loin de cette réalité, je préfère me concentrer sur le présent, en oublier ce quotidien que je suis en train de chambouler, en faisant cette proposition à Alexys.
Une petite heure. Nate devait rester une petite heure au bureau et tout devait bien se dérouler. Je devais être seule une partie de la journée et travailler sur les nouveaux immeubles et maisons à vendre. Imprimer quelques dossiers et les poser sur le bureau de mon patron. Personne n'aurait dû être au courant de cette petite permission que je me suis accordée à moi-même. D'un autre côté, je n'avais pas vraiment le choix de le faire. Je n'avais aucune autre solution et je l'admets, j'aurai très bien pu laisser Nathan seul à la maison une petite heure au lieu de l'emmener au bureau, mais je n'aime pas ça. Il va falloir que je change cette manie de mère trop protectrice si je ne veux pas me retrouver sans boulot à devoir élever mon fils, seule et sans un sous. Je ne pense pas que Matt serait le genre de patron à me renvoyer pour une petite erreur, mais en même temps, je ne le connais pas depuis si longtemps que cela alors qu'est-ce que j'en sais? À peine cinq minutes dans le bureau de mon patron et je retrouve Matteo dans mon bureau devant mon fils qui ne semble pas savoir quoi dire ou quoi faire. Il reste assis, figé et regarde Matt avec de gros yeux ouverts. Nate est plutôt timide comme garçon, mais en plus, je sais pertinemment qu'en ce moment il veut surtout me tenir loin des ennuis. C'est surement pour cette raison qu'il ne dit rien et qu'il reste silencieux. Heureusement, j'ai pu expliquer toute la situation à Matteo avant que cela ne dégénère. Je ne sais pas ce qui aurait pu arriver si je n'avais pas posé les pieds dans mon bureau à ce moment-là. Il est certain que Matt était dans l'incompréhension totale et je peux comprendre. Ce bureau c'est à lui et même si je travaille pour lui, je ne peux absolument pas faire ce que j'ai fait. Un adolescent dans un bureau d'agence immobilière, ce n'est pas la place pour. Nous ne sommes quand même pas une garderie ici. Matteo s'approche de Nathan pour lui parler. Je sais très bien qu'il me dit souvent qu'il comprend ma situation et qu'il m'aide lorsqu'il peut, mais je pensais réellement avoir des problèmes suite à cet événement. Le voilà qui discute avec Nate ce qui me fait sourire puisque mise à part mon frère, il n'a aucune présence masculine sur qui compter. Son père la abandonné deux fois, comme il la fait avec moi et je sais que Nate a beaucoup de questions à son sujet, mais je préfère ne pas en parler. Ça lui fera trop de mal et à moi aussi d'ailleurs. Il n'a certainement pas besoin de Wes dans sa vie. C'est un peu pour cela que j'essaie sans trop le vouloir de combler les deux rôles, mais je sais très bien que je ne vais jamais pouvoir obtenir ce lien spécial qu'un père et son fils ont ensemble. Nate tend la main à mon patron sans trop savoir quoi faire. Il me regarde, il ne semble pas comprendre vraiment le comportement de Matteo, mais moi je sais qu'il est toujours comme ça. Un homme avec un grand coeur. « Oui. Enfin c'est Nathan, mais tout le monde m'appelle Nate. » Il finit par adresser un petit sourire à Matteo et pose ensuite ses yeux sur ses devoirs de statistiques. Je sais très bien que mon fils ne se plaindra jamais de ses devoirs. Il adore les statistiques d'ailleurs et il est très bon à l'école. Ce n'est pas compliqué, c'est réellement ma plus grande fierté dans la vie et c'est surement pour cette raison que je suis autant protectrice envers lui. Je ne veux pas qu'il souffre comme moi j'ai souffert après le départ de son père et je veux être forte pour lui. « J'aime bien les statistiques, il n'y a pas beaucoup de choses qui me dérangent à l'école. » Preuve que je connais bien mon fils. Je m'avance vers mon bureau et déplace les quelques papiers qui y traînaient puis je regarde Matteo sans trop me rendre compte que mes yeux sont dirigés vers lui, vers son sourire et ses yeux. Je me laisse déconcentrer lorsque Matt s'approche de moi pour me regarder directement dans les yeux et me murmurer que j'ai bien fait ce qui me rassure automatiquement. J'étais certaine de devoir me justifier et, me connaissant, je vais certainement le faire tout de même puisque ce n'était pas à moi de prendre la décision d'emmener mon fils à l'agence. Sa main sur mon bras, je ne peux pas le lâcher du regard. Puis je souris pour lui faire comprendre que ça va et que je ne m'inquiétais presque pas. Une proposition à Nate de faire une pause et d'aller se prendre un chocolat chaud fait changer mes yeux de direction. Nate aussi me regarde pour être certaine que tout est parfait pour moi, mais aussi parce que j'ai l'impression qu'il n'arrive pas à comprendre pourquoi mon patron me propose de passer le reste de la soirée avec lui à boire du vin. Si je suis très protectrice de Nate, il l'est tout autant avec moi. La dernière chose qu'il souhaite c'est que mon coeur se brise à nouveau et je l'adore pour cela, mais c'est aussi une décision qui me regarde. Puis de toute façon, Matt est mon patron et je sais que ça lui ferait vraiment plaisir que je goûte à ce vin. Il semble si fier du résultat. Après un petit pouce en l'air pour lui signifier qu'il peut prendre la badge, Nate sort de mon bureau et se rend à la salle de pause. « Oui aux dernières nouvelles j'ai bien l'âge de boire. » Un rire s'échappe de mes lèvres alors que mes yeux sont à nouveau dirigés tout droit vers ceux de Matteo pour lui faire un petit clin d'oeil bien innocent par la même occasion. Il a un regard envoûtant je dois l'admettre, certainement dû au bleu clair de ses yeux. Il me montre ensuite fièrement la bouteille de la nouvelle cuvée de Nocking Point que je regarde avec attention. « Wow la bouteille est magnifique. Évidemment que j'ai envie d'y goûter. » Partager ce moment avec Matteo me fera un plaisir immense. D'autant plus qu'il était bien temps que je m'accorde une petite pause moi aussi, à force d'avoir les deux yeux dans mes dossiers et mes papiers. « Désolé encore Matt pour mon fils.. je ne savais vraiment pas quoi faire.. » C'est plus fort que moi, je devais m'excuser à nouveau maintenant que Nate se trouvait dans une autre pièce. Je me dis que c'est peut-être pour cette raison qu'il ne voulait rien me dire tout à l'heure. Je viens poser ma main sur la sienne comme pour lui faire comprendre que ce n'était vraiment pas dans mes intentions de laisser Nate seul dans mon bureau.
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Invité a posté ce message Dim 20 Jan 2019 - 14:24#
Je ne peux expliquer ce qui est en train de se passer. N’importe qui aurait amené son enfant dans cette agence, comme au sein de l’entreprise familiale, jamais je n’aurais apprécié, ni même cautionné. Avec Alexys, je suis en train de le faire, sans vraiment savoir pourquoi. Sans doute parce que je suis au courant de son histoire. C’est ce à quoi je me raccroche, ce à quoi je tente de me convaincre, parce que cette hypothèse est moins catastrophique que celle qui franchit mes pensées. J’ai peur de cette possibilité, mais je ne peux faire autrement, c’est plus fort que moi, telle une bouffée d’oxygène que je n’ai pas eu depuis bientôt vingt-quatre mois, elle me permet de respirer à nouveau. Ce n’est pas pour rien, que c’est avec elle que j’ai choisi de passer cette soirée, ce n’est pas pour rien que c’est avec elle que j’ai eu l’envie de goûter ce nouveau cru d’une gamme de vin dans j’en suis le directeur. Mes yeux se sont sagement posées sur ceux de mon assistante, laissant un sourire se dessiner sur mon visage au moment de ce clin d’oeil qu’elle est venue m’offrir, tout comme mon coeur est venu s’accorder un battement manqué. C’est un signe Matteo. Oui s’en est un, mais encore une fois je ne veux pas le voir, je préfère ne pas m’y attarder. « Perfect, une fois que ton fils sera parti, je nous ouvre ces petites merveilles. Tu vas voir, tu vas être conquise. » Dis-je en étant sûr de mes mots, jamais je n’ai été déçu des choix que j’ai pu faire, pas depuis que je m’occupe de cette gamme que j’ai appelé Nocking Point et que je dirige dans l’entreprise familiale. Est-ce le fait d’avoir mentionné son fils, qu’Alexys revient sur la présence de celui-ci dans cette agence ? C’est une possibilité. C’est pourtant sa main sur la mienne qui attire bien plus mon attention que ses propos. Sur ce sentiment agréable que je suis en train de ressentir. En ai-je vraiment le droit ? Je ne sais pas, mais je ne fais rien pour rompre ce contact, bien trop agréable pour ça. « C’est bien ton fils, pas de doute possible. » Prononçais-je un sourire sur mon visage, prenant soin de ne pas bouger, de garder mon regard en direction de mon assistante. Aucun doute, dans le sens, où j’ai pu la retrouver en lui, lorsqu’il a évoqué adorer les statistiques, apprécier l’école avec une sincérité incroyable. Sous mon regard attentif, je dépose la bouteille sur le bureau d’Alexys, avant d’apporter mon attention à nouveau sur elle. « Une chose Alexys. » Je ne dirais rien de plus, qu’une seule. Son bureau derrière moi, je me laisse m’appuyer dessus, sentir le contact du bois contre mes fesses, en même temps que je me laisse aller, sans vraiment m’en rendre compte, laissant mes doigts venir serrer les siens. « Préviens moi la prochaine fois. Ca m’évitera de passer à deux doigts d’appeler les flics. » C’est bien ce que j’aurais pu faire, Nathan n’a pas semblé en mesure de trouver des réponses à me donner, quand je me suis retrouvé seul avec lui dans le bureau d’Alexys. Si sa mère n’avait pas fait son arrivée à ce moment précis, c’est mon téléphone à la main et en contact avec la police qu’elle m’aurait retrouvé, pour prévenir de l’intrusion d’un adolescent dans mon agence. « Je suis content qu’il soit là, mais j’vais pas te cacher, que de savoir que ton frère va venir le récupérer, j’en suis encore plus content. » D’ici peu à-t-elle dit ? « Comme ça, tu as ta soirée pour moi et c’est une idée qui me plait, depuis que j’ai ces bouteilles en ma possession. » C’est un chemin dangereux que je suis en train d’emprunter, sans vraiment en avoir conscience, je suis en train de sauter tête baissée dans ce qui est une très mauvaises idée, mais je ne réfléchis pas, je ne suis pas en mesure de le faire, je me sens bien et je veux en profiter, je veux apprécier, tout simplement.
J'ai fait une erreur. C'est ce que je ne cesse de me répéter depuis que je suis revenue dans mon bureau et que j'y ai découvert Matteo devant mon fils. À quoi ai-je pu penser de dire à mon fils de venir me rejoindre? Comment ai-je pu me dire que c'était une bonne idée et que personne ne s'en rendrait compte? Impossible de parvenir à trouver une réponse logique et pourtant, j'ai l'habitude d'adopter des comportements logiques et qui ne me mettent pas dans l'embarras. Je sais que Matteo n'est pas en colère et je sais qu'il ne va certainement pas me mettre à la porte pour cela, mais j'admets aussi que c'était une erreur de ma part et qu'elle aurait bien pu être éviter. N'importe quel patron m'aurait mentionné cette erreur, mais le patron que j'ai, il est bien plus qu'un simple patron et j'ignore si c'est parce qu'il connait mon histoire qu'il me laisse cette petite permission ce soir ou s'il est simplement gentil de nature. Je suis tout simplement très reconnaissante d'être tombé sur lui. « J'ai très hâte d'y goûter, tu sais à quel point j'aime tous les vins de Nocking Point. » Je ne raconte pas de mensonges pour bien paraître, Matt le sait très bien, les vins de Nocking Point je les adorent et ce n'est pas parce que je travaille pour lui que je dis cela. Mes yeux sont toujours posés dans le clair des siens. Son regard appaise mon esprit. Ses yeux brillent. Il est tellement fier de ce qu'il a accompli et il semble encore plus heureux de pouvoir partager sa fierté avec moi. Il travaille tellement fort à faire vivre son agence immobilière, mais aussi Nocking Point qu'il a créer lui-même. Je le vois toujours bosser fort, il ne prend jamais de journée de repos et cela me fascine. Je l'écoute attentivement lorsqu'il parle à nouveau de mon fils. Je sais que je devrais arrêter de m'excuser, mais je n'ai pas pu m'empêcher de le faire. Il me connaît bien de toute façon et il sait très bien que si je prends la peine de parler de cet événement d'il y a quelques minutes, c'est que je me sens vraiment coupable de quelque chose que je ne peux malheureusement plus contrôler. Un petit rire qui s'échappe de mes lèvres lorsqu'il mentionne qu'il n'y a aucun doute à avoir quant au fait que Nate soit bel et bien mon fils. Bien des gens m'ont mentionnés qu'il me ressemblait non seulement physiquement, mais bien mentalement. « Non c'est certain que je ne peux pas nier qu'il est mon fils. » Mes yeux ne quittent à nouveau pas ses yeux. Il me sourit et j'ai l'impression qu'en un seul sourire il vient mettre un baume sur mon coeur qui a autrefois, bien trop souffert. Je sens ses doigts venir se serrer dans les miens alors que sans m'en rendre vraiment compte je caresse doucement son pouce à l'aide du mien. C'est comme une attraction évidente qu'il y a entre lui et moi et pourtant, tout me pousse à croire que c'est encore moi qui me fait un scénario et qui à m'imaginer des choses qui n'existeront peut-être jamais. Je baisse le regard en l'écoutant toujours, regardant un instant nos deux mains qui sont liées et qui me rassure alors qu'il vient me dire qu'il veut simplement que je le prévienne la prochaine fois, si prochaine fois il y a évidemment. « Promis.. ça n'arrivera plus et s'il y a quoique ce soit, je te préviens avant d'agir. » C'était bien normal de le faire, je ne sais pas pourquoi j'ai voulu agir autrement avant. Il avait tous les droits du monde de savoir qui s'introduit dans son agence, après tout, elle lui appartient. Il est vrai que si j'étais arrivée un tout petit peu plus tard, Matt aurait pu avoir déjà appelé les flics et cette soirée n'aurait pas du tout eu la même tournure qu'elle semble prendre pour le moment. Toujours ce petit sourire d'enfant sur mon visage, je sens mon coeur battre à un rythme un peu plus rapidement lorsqu'il mentionne qu'il est content de savoir que Nate sera bientôt entre les mains de mon frère. Je sais qu'il ne dit pas cela par méchanceté, mais bien plus parce qu'il sait qu'avoir des soirées pour moi, ça n'arrive pas très souvent. Je me convainc que c'est uniquement pour cette raison qu'il est content de m'avoir juste à lui pour goûter à ce nouveau vin, mais au plus profond de mon coeur, une petite partie de moi ose s'imaginer que c'est peut-être aussi parce qu'il souhaite réellement se retrouver en tête-à-tête avec moi. Que ce nouveau vin n'est qu'une excuse pour passer une soirée en ma compagnie et qu'il a envie d'être seul avec moi pour une autre raison que pour parler d'immobilier. « Je ne vais pas te cacher que je suis plus qu'heureuse d'avoir une soirée pour moi.. » Ma main toujours sur la sienne, mes yeux s'illuminent à cette simple idée de passer une soirée en magnifique compagnie. « Ma soirée t'appartiens au moment où Nathan part.. » Un énorme sourire sur mon visage, je viens me pincer la lèvre inférieure en le regardant toujours bien droit dans les yeux. La distance entre nous deux est très minime et j'en oublie presque que je suis présentement au bureau, avec mon patron et que mon fils est dans une pièce non loin de nous, enfin, j'oublie jusqu'à entendre la petite voix timide de mon fils qui ne semble pas vouloir interrompre ce qui se passe présentement. « Maman.. euh.. oncle Nash vient de me dire qu'il est devant le bâtiment.. » Mon regard qui était bien plongé dans celui de Matteo s'interrompt pour venir poser les yeux sur mon fils, souriant dans toute ma maladresse tentant de rendre un peu plus à l'aise Nate qui a toujours été timide face aux gens qu'il ne connaît pas. « Très bien.. n'oublie pas de terminer tes devoirs et au lit pas trop tard, Nash le sait de toute façon. » De mon autre main, je viens me gratter la tête, me disant que Nash va certainement passer le reste de sa soirée avec mon fils et ça ne lui dérange pas. Nate et lui s'entendent très bien et il a un peu moins l'impression de se faire surveiller lorsque c'est son oncle qui est là. Je suis bien contente que mon frère ne souhaite pas entrer dans le bâtiment. Mon fils s'approche pour venir chercher ses statistiques sur mon bureau alors que je laisse glisser ma main qui était sur celle de Matt sur ce même bureau gardant tout de même deux doigts accrochés aux siens. Nate m'embrasse sur la joue puis me regarde un peu dans l'incompréhension avant de regarder Matteo. « Content de vous avoir rencontré et merci d'avoir embauché ma mère.. » Puis il se retourne vers moi, ce qui me fait sourire. « Bonne soirée. » Dit-il en nous souriant à tous les deux. Je le regarde ensuite quitter, bien fière de lui tout en le saluant avec ma main qui est toujours libre. Une fois la porte fermée, je me retourne vers Matt, un peu gênée de la situation qui me fait tout de même bien rire. « Je te jure que je ne l'ai pas payé pour qu'il te remercie. » Dis-je accompagné d'un rire sincère avant de m'approcher un peu de lui pour venir prendre une des bouteilles dans ma main pour la regarder attentivement. « Ma soirée est officiellement vôtre monsieur Castelli. »
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Invité a posté ce message Dim 10 Fév 2019 - 15:09#
Entendre Alexys confirmer mes dire, l’entendre accepter de passer cette soirée avec moi dès le départ de son fils, c’est quelque chose qui me sourire encore un peu plus, alors que mon regard est toujours en sa direction. Je ne peux m’empêcher, je ne me rend même pas compte de mes doigts resserrant ceux de mon assistante, de mon pouce qui se laisser aller à caresser sa main. À moitié assis contre son bureau, avec Alexys proche de moi, très proche de moi, c’est comme me retrouver dans une bulle, loin de tout et de ma vie en particulier. Je ne sais pas comment elle arrive un tel tour de magie, mais en sa présence, j’en oublie les plaies qui font saigner mon coeur, ce drame de ma vie, qui fait qu’aujourd’hui, je ne supporte plus de porter mon alliance, que chaque jour je me retrouve au chevet de ma femme, bien qu’aujourd’hui soit une exception. C’est bien ce que je suis en train de dire, elle arrive à m’éloigner des tracas de la vie, de mes blessures et de mes souffrances, j’arrive à me laisser aller avec mon assistante, sans même réfléchir, d’un naturel incroyable, comme si on se connait depuis de longues années, alors que la vérité est différente. Je ne contrôle mes iris, qui apprécie ce moment plongée dans un silence qui vient de commencer et qui est agréable, laissant naître quelque chose d’étrange et tellement attirant à la fois. Mon regard plongé dans le sien depuis tout à l’heure, je ne contrôle pas mes yeux qui se retrouvent à s’égarer dans leurs contemplations, pour descendre jusqu’à ses lèvres. Mon dieu ! C’est une pensée qui se mélange dans ma tête, entre cette ambiance naissante entre nous, entre le retour du fils d’Alexys, qui est toujours présent dans cette agence, que j’ai réussi, honteusement, à oublier quelques secondes. Il vient de nous rejoindre, mais rien ne change, sa mère reste proche de moi, me laissant croire à l’image d’un couple, je peux sentir mon assistante presque contre moi, sa main ayant toujours contact avec la sienne, grâce à deux de nos doigts qui restent liés. « Content de t’avoir rencontré aussi Nates. » Dis-je sur un ton amusé par ce qu’il vient de me dire, par cette remarque sortie de sa bouche, dans l’idée et l’envie de me remercier d’avoir permis à sa mère de faire partie de l’effectif de cette agence, celle dans laquelle on se trouve. Une part de gêne se trouve sur le visage de mon assistante, pour ma part, je ne peux empêcher de rire de la situation, oubliant ce faux pas qui aurait pu avoir lieu avant l’interruption de Nathan. « C’est c’que j’avais envie d’entendre .. » Prononçais-je en ne chuchotant pas, mais en ayant baisser ma voix en intensité, pour un regard qui est à nouveau plongé dans celui de mon assistante. Mauvaise idée, Matteo ! « J’espère que tu aimes l’italien, parce que j’connais un p’tit restau bien sympa, qui n’est pas loin d’ici et qui s’occupe de la livraison. » Aussitôt dit, aussitôt fait, c’est le proverbe tellement connu. Je tiens mon portable d’une main, laissant mes doigts glisser sur l’écran, à la recherche du numéro du restaurant en question. Une poignée de minutes, seulement, pour que je vienne mettre fin à cet appel, laissant mon portable posé sur le bureau de mon assistante. « On va pas rester ici .. » Dis-je en ayant déjà une idée derrière la tête. « Viens avec moi. » C’est le moment que je choisi pour rompre ce contact, pour laisser cette sensation de vide et de froid, contre ma peau, dès le moment où les doigts d’Alexys ne sont plus au contact des miens. Le carton de bouteille avec moi, je viens quitter le bureau de mon assistante, pour me rendre dans cette salle de réunion, bien plus agréable, bien plus confortable qu’un simple bureau, dans lequel elle travaille plusieurs heures par jour. « On s’ra mieux ici. Tiens, il y a des verres, dans le dernier placard, tu peux nous en prendre deux ? » Ce sont mes clés que je suis en train de passer à Alexys, une en particulier, qui est l’une de mes idées, parfois un peu folle, mais que je ne regrette en aucun cas. Quelques petits secrets que je m'octrois, comme la présence de verre, dans le dernier placard, fermé à clé en permanence et dont un seul jeu existe, celui que je suis en train de lui donner. « J’nous ouvre la première bouteille ! » Prévoyant, avant de quitter les locaux de l’entreprise familiale, j’ai pensé à remplir le carton d’un ouvre bouteille, qui me permet de venir ouvrir la première de la toute nouvelle cuvée, qui va bientôt voir le jour, au nom de Castelli Entreprise, sous la marque de Nocking Point. Un premier verre, puis un second, je peux poser le vin sur la table, entourant mes doigts du verre, prenant soin de passer le premier à Alexys. « A cette soirée qui nous appartient ! » C’est bien la raison que je nous trouve, comme raison d’apprécier ce vin que j’ai amené avec moi, faisant référence aux propos de mon assistante, même si cette soirée est la nôtre, pas seulement la mienne.
Je ne pensais jamais en arrivant ce matin à l'agence que je me retrouverais encore ici ce soir, m'apprêtant à partager le nouveau vin de la cuvée de Nocking Point en tête-à-tête avec mon patron. C'est une belle surprise pour moi, mais comme je n'ai pas souvent la chance d'avoir des soirées pour moi seule, je vais profiter de cette occasion et profiter de chaque moment. D'autant plus que j'ai de l'excellente compagnie et que c'est une demande de Matteo lui-même. Ce moment que je partage avec lui, cette attirance évidente entre nous, c'est bien réel. Tellement que j'en oublie presque mon fils et je profite de ce moment. De ce silence, de nos regards qui s'intensifient alors qu'il a ses iris plongés dans les miens, que nos doigts sont liés ensemble, que nos visages sont si près l'un de l'autre. Je me sens bien et c'est quelque chose que je n'ai pas ressenti depuis bien longtemps déjà. Depuis que le père de mon fils m'a laissé tomber pour une deuxième fois et je me laisse aller comme si je n'avais jamais ressenti une telle chose auparavant. Comme si tout ce qui se passait entre nous, toute cette chimie évidente qu'il y a entre Matteo et moi était une toute nouvelle expérience. Nos gestes sont doux et tellement naturels. Même mon fils présent dans cette pièce ne peut pas nous arrêter, laissant deux de mes doigts toujours accrochés aux siens. Je laisse voir un peu cette gêne qui m'habite lorsque mon fils remercie mon patron de m'avoir pris sous son aile si l'on peut le dire ainsi. Nate sait très bien que je suis heureuse depuis que j'ai ce poste, il sait que j'aime travailler pour Matteo et que je mets tout mon coeur dans ce boulot. Sa politesse envers Matt me fait sourire, mais me gêne face à Matt comme si j'avais payé mon fils pour dire une telle chose alors que ce n'est pas le cas. Je m'amuse d'ailleurs à faire cette blague à mon patron une fois que mon fils quitte pour aller rejoindre mon frère à l'extérieur du bâtiment. Je suis presque contente qu'il ne soit pas entré puisque je ne sais pas si cette complicité serait rester devant mon grand frère parfois un peu trop protecteur envers ma personne. Bref. Mes pensées reviennent à Matt que je regarde toujours avec grande attention et qui me mentionne vouloir commander de l'italien, ce qui me plaît. « J'adore l'italien, puis je te fais confiance si tu dis que c'est sympa. » Je mentionne que j'aime l'italien, mais en fait, j'adore tout simplement la nourriture alors je suis persuadée que je vais adore ce qu'il me propose. Il commande immédiatement en obtenant mon accord. J'attends qu'il termine avant qu'il ne me mentionne ne pas vouloir faire cela dans l'un de nos bureaux, ce que je comprends parfaitement alors que l'agence est immense. Il y a certainement une meilleure place ailleurs. En lui accordant toute ma confiance, je le suis sans même me poser la moindre question. Je me doute qu'il compte m'apporter dans l'une de nos salles de réunion, ce qu'il fait. Nos mains se séparent ce qui laisse une sensation de manque en moi, comme si j'avais envie de plus. De reprendre ce contact que nous avions perdu alors que nous marchons tous les deux vers cette salle de réunion où il me tend ses clés me demandant de nous prendre deux verres dans une des armoires. « Tiens.. tu as d'autres cachettes de la sorte dans le bureau? » Dis-je alors qu'un sourire se dessine sur mes lèvres. Je rompt le contact de mes yeux plongés dans les siens alors que je vais prendre les deux verres qu'il me demande de prendre, revenant vers lui en lui redonnant ses clés, glissant mes doigts tranquillement sur les siens, frissonnant presque alors que ma peau est à nouveau en contact avec la sienne. Ses clés toujours dans mes mains, je garde ma main sur la sienne, déposant finalement ce qu'il m'a donné tout à l'heure et qui me permet d'accéder à toutes les portes de cette agence. Mon regard se pose à nouveau sur le sien alors que je prends finalement place sur une chaise à ses côtés. Matteo ouvre la première bouteille que je regarde presque avec envie tellement j'ai hâte de goûter à cette nouvelle cuvée de Nocking Point. Honnêtement, je suis presque certaine d'aimer ce nouveau vin puisque je suis une fan de la gamme de Matteo. Il a beaucoup de talent dans ce qu'il fait, ça c'est certain. Le premier verre est pour moi. Je ne peux m'empêcher de sourire en le regardant droit dans les yeux. « À nous pourquoi pas.. » Dis-je, me pinçant légèrement la lèvre alors que j'approche ma coupe de vin de la sienne afin de les cogner ensemble pour ce toast proposé. Je sens que cette soirée sera très intéressante.
CODAGE PAR AMATIS
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Invité a posté ce message Mar 12 Fév 2019 - 11:35#
« Parce que tu crois vraiment qu’il n’y en a que dans ce bureau ? » Prononçais-je en tournant mon regard en direction de mon assistante, avec un sourire amusé sur mon visage, appréciant ce moment, bien longtemps que je ne me suis pas senti aussi libre, aussi léger, comme si le poid de mon passé, comme de mon présent est venu me lâcher pour aujourd’hui, pour ce soir. Sortant de l’ordinaire, j’ai toujours eu un coup de coeur, comme beaucoup d’enfant, sur les super-héros, mais contrairement à beaucoup, le mien concerne simplement des arcs et des flèches comme pouvoir. Un passionné de Green Arrow, autant que je suis un passionné de vin, j’ai fini par assembler ces deux petits plaisirs, les cachettes du premier, pour toujours avoir sous la main de quoi apprécier le bon goût du vin. Je suis arrêté dans mes gestes, je ne vais pas au bout de l’ouverture de cette bouteille, pas à partir du moment où mes doigts sont à nouveau en contact avec ceux de mon assistante, que nos mains sont séparés par mes clés. Je ne sais pas comment elle arrive à faire, mais à chaque fois, ça ne loupe pas. Valentin ne cesse de croire qu’il se passe quelque chose entre Alexys et moi, je passe le reste du temps à nier fermement, mais au fond de moi, je me laisse apprécier, parce que je ne peux pas faire autrement, je ne contrôle pas, c’est plus fort que moi. La bouteille, Matteo ! C’est ce que je suis en train de me dire au moment où le contact entre nos doigts est rompu, me remettant à ma tâche, celle de remplir les deux verres que mon assistante vient de nous récupérer. « A nous .. » Prononçais-je en laissant mon verre tinter contre celui d’Alexys, mon regard qui n’a pas de mal à trouver le sien.
« Merde .. » Prononçais-je, en me redressant de la chaise sur laquelle je suis assis. J’ai été tellement concentré à regarder Alexys, à l’écouter me parler de son fils, que je n’ai pas fait attention à mes gestes. L’envie d’apprécier la saveur et l’arôme de ce nouveau vin, sans regarder ce que je fais, mon regard ne quittant pas celui de mon assistante, que j’arrive à louper le verre, mal juger la distance et venir le renverser sur le bureau. Aucun dégât. Pas de casse. Simplement le vin qui s’échappe sur le bois du bureau, en faible quantité. Je profite des serviettes, donner par le restaurant italien, que l’on a déjà eu l’occasion de manger, pour venir en prendre quelques unes dans ma main, me relever de la chaise où je suis assis depuis tout à l’heure, pour venir essuyer ma petite catastrophe. « Ca va, tu n’as rien ? » Demandais-je à Alexys, pas en terme de blessure, mais en terme d’accident de tâche, être sur que ce geste maladroit n’est pas venu couler, éclabousser jusqu’à ses vêtements. « J’suis désolé .. » Mais complètement amusé et le son de ma voix ne fait que le confirmer, en réalisant qu’elle n’a pas été épargné par ce petit incident. « Attends .. » Prononçais-je en prenant une nouvelle serviette, me retrouvant face à Alexys, sourire toujours présent sur mon visage, retrouvant une proximité troublante, préférant me concentrer, maladroitement sur les dégâts que je viens de provoquer. Je dépose la servite contre le tissus de mon assistante, contre son corps, que je sens sous mes doigts, plus précisément, sur son ventre, que je suis en train de caresser, avec le but de laisser un minimum de trace de ce verre tombé. Je me laisse prendre au jeu, je me laisse prendre à cette alchimie, presque sûr que ce que je suis en train de faire, ne va faire aucune différence, rien améliorer, mais je continue de le faire, je continue d’apprécier ce contact, si je ne manquais pas de lucidité, je pourrais me demander, si c’est la tâche de vin que je tente de retirer ou si c’est bel et bien le corps de mon assistante que j’ai envie de caresser, de sentir sous mes doigts. « Ca pas l’air de .. » Je ne vais au bout de ma phrase, facile de comprendre, que je constate que ça ne part pas, mais en allant au bout, ça serait arrêter ce que je suis en train de faire, cesser ce qui s’apparente plus à une caresse, qu’autre chose, sous l’attention de mon regard, qui suit chacun de mes gestes.
À l'entendre parler c'est comme s'il avait des armoires secrètes partout dans cette agence. D'un regard amusé, je pose mon regard sur lui alors que je reviens avec les verres qu'il m'a demandé d'aller chercher pour lui. Je serai bien curieuse de savoir où se cachent les autres même si je suis parfaitement consciente que l'agence lui appartient et que ce sont ses petits secrets à lui qu'il ne voudra peut-être pas partager avec son assistante. « Faut me le dire si tu as d'autres verres cachés un peu partout dans cette agence. » Dis-je en riant puis en retrouvant cette proximité que nous avions tout à l'heure lorsque mon fils était encore présent dans ce bâtiment. Il ouvre cette première bouteille, qui, je le sens, est seulement le début d'une magnifique soirée devant nous. Mes yeux directement plongés dans les siens alors qu'il trinque à nous à son tour, je ne peux m'empêcher de sourire également.
Cette soirée un plus avancée, nous avons déjà savouré ce merveilleux repas italien qui a été livré un peu plus tôt par ce resto italien dont Matteo m'avait vanté les mérites. Il avait raison, tout était parfait et j'ai véritablement bien mangé. De longues conversations sur mon fils ont suivis et j'ai senti que ce que je disais semblait vraiment intéressé Matteo. Ne lâchant jamais mon regard, il m'écoutait avec attention, me posant des questions par la même occasion. Tout était parfait jusqu'à présent. Enfin, avant que Matteo ne renverse le peu de vin qui restait dans sa coupe sur le bureau. Gaffe qu'il s'empresse de réparer à l'aide d'une serviette, s'assurant que rien n'avait réussi à tâcher mes vêtements. Tellement concentrée sur Matteo, je n'avais même pas envisagé cette éventualité et je me rends bien à l'évidence que cette maladresse de la part de mon patron s'est rendu jusqu'à ma robe. « Ça va, je n'ai presque rien.. » Je regarde ma robe et les dégâts ne sont pas si grave que je le pensais. Matteo se confond tout de même en excuse, ce que je trouve tout de même mignon, je dois l'admettre. Je sais pourtant que lorsque je vais arriver à la maison, j'ai un remède miracle que ma mère m'a donné et qui fait disparaître absolument toutes les tâches, même les plus tenaces. Être maman, c'est aussi cela, surtout d'un petit garçon qui a pratiqué tous les sports du monde plus jeune ce qui apportait son lot de tâches sur les vêtements. Je vois bien ses yeux tenter de trouver une solution pour retirer ce liquide qui se trouve sur moi présentement, mais je sais très bien que peu importe ce qu'il fera, rien ne fonctionnera. Pourtant, je ne lui en veux pas, je sais très bien qu'une fois à la maison, je vais réussir à tout faire partir et ce sera comme s'il n'y avait rien eu. Le voyant se lever avec une nouvelle serviette à la main et venir à proximité de moi, à proximité de cette tâche, mais aussi de mon corps, de mon ventre me laisse perplexe. Sa main en contact avec mon corps, bien qu'il y ait un tissu entre nous, me fait frissonner, je ne peux pas m'y empêcher. Cette chimie qu'il y a entre nous est indéniable et je ne fais que le regarder, sentant pourtant mon rythme cardiaque accélérer bien qu'il ne s'agît d'un contact banal pour plusieurs. Le fait d'être aussi près de Matteo, de sentir sa main contre moi et surtout de comprendre qu'il frotte pour aucune bonne raison sur ce bout de tissus alors qu'il voit visiblement que sa tentative ne mène à rien me laisse croire qu'il ne veut tout simplement pas rompre ce contact que nous avons une nouvelle fois, cette proximité que nous sommes incapables de vaincre entre nous deux et que nous cherchons constamment à atteindre depuis que je sais que nous allons passer cette soirée-là ensemble, que tous les deux dans les bureaux de l'agence immobilière. Je le laisse toujours faire. Mon idée est bien claire dans ma tête depuis le début, je sais que j'ai ce qu'il faut à la maison pour régler ce problème et pourtant, je n'ai rien dit. Peut-être par envie de le voir se casser la tête à trouver une solution pour moi puis par la suite, pour ne pas briser ce moment présent. Incapable même de terminer sa phrase, il se contente de continuer en ralentissant pourtant ses gestes. Peut-être par douceur ou parce qu'il prévoit arrêter bientôt. « .. de partir. » Dis-je complétant cette phrase que Matt n'a pas osé terminer. Alors qu'il est accroupi près de moi, j'approche doucement mon visage du sien en le regardant droit dans les yeux, sans pour autant agir. Je veux simplement profiter de ce moment, de ce qui me fait sentir bien, un sentiment que je n'ai pas ressenti depuis bien longtemps avec un homme. Je sens mon coeur battre toujours aussi fort dans ma poitrine et je souris à Matteo venant délicatement glisser mes doigts sur son avant-bras. « Ce n'est que du rosé en plus, bien moins pire que du rouge.. » Ses mots sont simplement dit pour l'encourager, pour l'empêcher de se sentir coupable pour cette petite maladresse, qui, je l'admets, me fait bien rire. Pourtant, ce qui m'intéresse le plus en ce moment c'est ce regard qui est sur le point de faire exploser mon coeur. Ce sourire à faire tomber toutes les têtes, ses yeux bleus océans qui traversent droit mon regard alors que mon visage s'approche toujours, m'interdisant tout de même ce geste que j'aimerais commettre. J'éloigne donc un peu mon visage du sien. « En plus, il est excellent ce vin, tu as encore fait un travail remarquable.. » Mes doigts viennent caresser son avant-bras alors que je regarde toujours cette proximité entre nous. Je me mordille légèrement la lèvre, venant glisser une mèche de mes cheveux blonds derrière mon oreille.
nightgaunt
Planning matinal toujours bien chargé à l'habitude, mais encore plus ce matin avec Nate qui recommence l'école après les vacances des fêtes. Évidemment, je crois qu'il s'est encore endormi très tard puisqu'il refuse de se lever de son lit ce matin et il sait que c'est quelque chose qui m'agresse particulièrement de me battre avec lui pour qu'il se lève, déjeune et embarque dans la voiture direction l'école. Comme quoi il y a des avantages et des désavantages à être mère monoparentale. Mon garçon m'écoute généralement souvent, mais les matins sont les plus difficiles. Il adore l'école et pourtant il ne veut jamais se lever pour y aller. C'est à ne rien comprendre toute cette histoire. « Nathan Winston, bouge-toi, tu vas être en retard en cours. » Étrangement, j'ai une impression de déjà vu puisque moi aussi j'étais exactement comme cela à son âge. C'est pour cette raison que je ne suis pas si difficile que cela avec lui, sauf qu'il faut bien que je le sois parfois, sinon il n'y aurait aucune discipline. « Je dois aller travailler moi, allez Nate. » Normalement, cette phrase le fait bouger et comme je le pensais, il se lève et commence à se préparer. Je sors de sa chambre et souris, c'est toujours une petite victoire de réussir à le faire bouger de son lit. Je me félicite intérieurement puis prépare rapidement un déjeuner qu'il peut apporter avec lui en route vers l'école en plus de sortir son lunch du frigo. Une dizaine de minutes plus tard, il descend les escaliers et me rejoins dans la cuisine. Je sais qu'il fait ça pour ne pas me causer de trouble au boulot et pas pour me faire plaisir, mais je suis tout de même contente qu'il soit prêt à partir. « La mère de Jake peut venir me chercher ce soir à l'école, mais il n'y a personne à la maison ce soir.. » Je regarde mon fils et lui tend son lunch en réfléchissant. Il est vrai que je n'aime pas particulièrement qu'il soit seul à la maison. Ce n'est pas parce que je ne lui fais pas confiance, il a tout de même douze ans. C'est simplement parce que je n'aime pas cela. C'est peut-être mon petit coeur de maman. Je m'avance vers la porte d'entrée et la verrouille une fois que Nate est sortie de la maison. « Mon patron n'est pas là aujourd'hui, viens me rejoindre et je demanderai à Nash de venir te chercher après sa journée. » Dis-je incertaine de ma solution. Mon frère termine sa journée avant la mienne et donc il pourra rester avec Nate à la maison le temps que j'arrive. Je sais que Nathan déteste avoir quelqu'un avec lui à la maison, il a l'impression que je lui impose une nounou, mais ce n'est pas cela. C'est simplement que ça me rassure de savoir qu'il n'est pas seul. Je vais être seule au bureau aujourd'hui, il n'y a rien de mal à garder Nate avec moi une petite heure. J'embarque dans la voiture, démarre puis une quinzaine de minutes plus tard je suis devant l'école. Nate me prend dans ses bras puis sors de la voiture. « Bonne journée. » Un gros sourire s'affiche sur mes lèvres avant qu'il ne referme la porte sans dire quoique ce soit. Bon, il faudra que je m'habitue au fait qu'il grandi j'imagine.
