Mes yeux étaient probablement rouges et les quelques larmes que j'avais laissé couler le long de mes joues alors que je regardais par la fenêtre de ce véhicule en étaient définitivement la cause. Tout ce dont j'avais réellement besoin en ce moment c'était d'avoir quelqu'un présent pour me réconforter et au lieu de cela, j'avais Matteo qui arrivait sans même le vouloir à me transpercer le coeur un peu plus à chaque nouvelle parole qu'il osait prononcer. J'avais véritablement l'impression d'avoir un inconnu devant moi, comme si je faisais la rencontre d'un tout nouveau Matteo. Oui j'étais tout de même contente de connaître dorénavant cette partie de sa vie, mais par la même occasion, je pense que j'aurai souhaité ne jamais le savoir.. Cette soirée-là dans l'agence seule avec lui, j'avais analysé tous ces gestes qu'il avait fait, tout ce qui avait mené à ce moment tendre passionné que nous avions partagés et jamais je n'aurai pensé que l'homme avec qui j'avais partagé ce doux moment était marié à une autre femme. Cette même femme qui était dans un coma à l'hôpital au moment où je passais presque toutes mes journées et soirées avec l'homme qui lui appartenait. Une partie de moi avait envie de se sentir coupable alors que l'autre tentait de se raisonner en insistant sur le fait que je ne savais absolument rien de cette double vie que Matteo menait depuis bientôt deux ans si j'avais bien compris ce qu'il était en train de me dire. Les yeux toujours plein d'eau, je regarde Matt qui se trouve à mes côtés dans cette voiture. « Cela ne change absolument rien pour moi que je ne sois pas la seule à ne rien savoir de ta femme Matt.. » Même si toute la ville avait été au courant avant moi, je suis pratiquement certaine que ma réaction serait la même que celle que j'ai présentement. Je me surprends moi-même à être chamboulée de la sorte pour un homme que je connais depuis à peine trois mois. Et pourtant, ces derniers mois, je ne m'étais jamais autant sentie vivante et bien qu'en sa compagnie, sauf peut-être avec Nate, mais c'est mon fils. « Je pensais seulement que... » Qu'il y avait un truc spécial entre vous deux? Cette phrase que tu es incapable de compléter puisque tu te dis que de toute façon, cet homme est marié et qu'il ne laissera jamais la femme qu'il aime de tout son coeur pour son assistante. Ça n'arrive que dans les films ses histoires-là, et de toute façon, même si mon coeur a envie qu'il commette ce geste pour moi, ma tête me dit que je ne suis pas supposé penser ainsi. Je ne comprends même pas pourquoi comment j'ai pu m'attacher si rapidement à Matteo. « que c'était différent.. » Voilà que je refuse d'affronter son regard pour la fin de cette phrase. Une phrase qui aurait été très différente si j'avais laissé véritablement parler mon coeur, mais peut-être arrivera-t-il à comprendre tout de même ce que je souhaite qu'il comprenne. Je regarde mes mains, sans trop savoir quoi faire. Je déteste lorsque je suis comme cela.
Invité a posté ce message Mer 13 Fév 2019 - 17:33#
Dans l'agitation qui avait commencé à s'élever de partout dans les embouteillages qui bloquaient littéralement des rues entières désormais, Oscar avait tenté un certain nombre de fois d'appeler Nola. Sans forcément savoir quoi dire, bien trop conscient qu'il ne pourrait pas être l'Apollon volant à son secours si elle était, elle aussi coincée quelque part. Il ne lui fallut pas grand-chose, au brun, pour commencer à imaginer des scénarios catastrophe, bien loin des images potentiellement héroïques que son imagination aurait pu construire, avec un beau philtre embellissant la réalité. Parce que la réalité, c'était qu'il était coincé avec un genre de grippe en plein dans le nez, et qu'il allait probablement devoir rentrer à pieds- en plus d'avoir des frais de réparation pour sa voiture, quand il pourrait enfin l'emmener dans un garage. Pas de quoi roucouler d'orgueil et ce, même si la St Valentin approchait. Peut-être même que Nola, où qu'elle soit, allait rencontrer le Prince Charmant duquel elle serait à cent pour cent admiratrice et qui, lui, allait lui porter secours dans la tempête de neige. Quoiqu'il en soit, pour faire plus simple et apaiser ses tracas, le jeune homme espérait simplement que sa meilleure amie avait opté pour l'option de rester où elle était, plutôt que de sortir comme il l'avait fait. Quelle idée stupide, franchement.
Et alors qu'il essayait une énième fois d'envoyer un sms dont l'envoi tourna dans le vent avant d'afficher un échec agaçant, Oscar manqua de bondir dans sa voiture, jusqu'à se cogner la tête contre le plafond de l'habitacle, quand un choc fit sursauter son véhicule. Si déjà, il ne la sortait pas souvent, il allait la sortir encore moins, maintenant- une certitude, franchement, dans une ville comme New York. On venait de lui rentrer dedans, tout comme lui, il était rentré dans ce tas de neige qui l'avait désormais coincé, comme le roi des idiots. En gros, ça commençait à être la catastrophe pour lui, et ce ne serait pas aujourd'hui qu'il rencontrerait son âme sœur, dans un tête à tête charmant et chargé d'érotisme. Mais il sortit quand même de sa voiture, loin d'être un goujat – au contraire, il était même plutôt galant – loin d'avoir envie de gueuler sur la maladroite personne – jeune femme, à ce qu'il vit malgré le vent et la neige – qui lui était rentrée dedans. Certes, maintenant il allait devoir faire des réparations à l'avant et à l'arrière tout autant, mais franchement, dans ces conditions, tout le monde était dans la merde, hein ? Quand il s'approcha pour taper contre la vitre de la brune, Oscar eut une pointe d'inquiétude, à la voir le visage collé contre son volant. Est-ce que ç'avait été si grave que ça ? En toquant, alors, il espéra ne pas se faire envoyer sur les roses ou se retrouver avec une jeune femme blessée et inconsciente. « Hey ? Est-c'que ça va ? Vous n'avez rien ? » difficile de savoir si elle l'entendait, avec le brouhaha du vent qui battait dans son visage, et ne ferait sans doute qu'aggraver son virus passager. Mais ce n'était pas dans ses habitudes, à Oscar, d'ignorer les autres- certainement pas dans des circonstances pareilles.
Nationalité / origines : canadienne, aux origines écossaise
Pays d'origine :
A NY depuis : ses 18 ans
Métier / études : kinésithérapeute dans un cabinet médical
Logement : north williamsburg, in a duplex with Eris
Orientation sexuelle : bisexuelle
Statut civil : maman d'adelaide (8.08.19), en train de donner une deuxième chance à sa relation avec Leonel
Champ libre :
Meghan MacLeod a posté ce message Jeu 14 Fév 2019 - 17:21#
Ç'aurait été stupide de reporter son rendez-vous, non ? Elle veut à tout prix que tout se passe bien, même si tout ce qui entoure sa grossesse est compliqué. Mais le point sur lequel elle est sûre, c’est qu’elle veut avoir ce bébé et donc qu’il soit en bonne santé. Alors rater un rendez-vous avec sa gynécologue, elle ne l’a même pas envisagé, malgré l’annonce de la neige. La tempête ne devait arriver que ce soir, pourquoi paniquer ? Elle avait tout de même accepté la proposition d’Eris de l’accompagner, et en voiture en plus de ça. Ça lui plaît à Meghan, de ne pas avoir à faire ça toute seule. Bien sûr, quand elle imaginait les rendez-vous, elle voyait plutôt son mari lui tenir la main, mais compte tenu de la situation, elle est heureuse qu’il s’agisse de la main de sa meilleure amie. Et tout s’était bien passé, heureusement. Ce n’est que sur la route du retour que des complications sont apparues, avec quelques flocons d’abord, puis de plus en plus. Et finalement, les voitures devant elles s’étaient arrêtées, et les voilà coincées, encore loin de chez elles. « Il y a au moins six voitures qui ne bougent pas du tout devant. Et après, ça tourne donc ça peut aller encore plus loin. » Elle regarde derrière, à côté, mais elle ne peut même pas faire demi-tour. Pas sûr que ça serait mieux cela dit. « On va voir ? » Elle n’a pas vraiment envie de sortir de la voiture chauffée, mais peut-être que ça peut aider à débloquer la rue.
Invité a posté ce message Jeu 21 Fév 2019 - 20:48#
« Ça te fait du bien et ma mère est habituée à m’entendre râler » Je secoue la tête légèrement amusée. Même dans ce genre de situation, il reste égal à lui-même. Cela dit, il a toujours eu un sang-froid assez impressionnant. « Ça viendra, Cassandra. Il a sans doute besoin de temps encore. » « Sans doute… » Ca fait juste mal de savoir que parce que je suis avec Wyatt, mon père refuse catégoriquement de me parler. Ou du moins, même s’il me parle pour certaines choses, nous n’avions pas eu de conversation depuis Noël. « On devrait peut-être voir si on trouve un endroit plus sûr…et voir si quelqu’un n’a pas besoin d’aide aussi. T’as de quoi bien te couvrir ? » J’acquiesce en réajustant mon écharpe et mon manteau, gants enfilés. « Sortons d’ici » dis-je en ouvrant la portière, qui manque de m’arracher un bras tant le vent est puissant. « Ça va, ça va » dis-je à voix haute en sortant de la voiture. Porte enfin fermée après mettre battue avec, Wyatt m’attrape la main, avant qu’on s’élance dans une direction. On ne voit pas à plus de quelques mètres, mais lorsque je distingue deux personnes au loin, je préviens Wyatt : « Regarde ! » Il acquiesce, et alors qu’on avance toujours vers elle. « Mais…on dirait Meghan et Eris, non ?! » Ces colocs, que j’ai croisés plusieurs fois depuis qu’on a commencé notre relation avec Wyatt. Le monde est très petit, si c’est bien elles.
C’est un peu de sa faute s’ils sont coincés là et elle doit avouer que maintenant elle le regrette un peu. Mais malheureusement ils ne peuvent pas revenir en arrière et il faut faire avec. Alors pour essayer de se détendre et de ne pas trop se focaliser sur le stress que ça peut lui provoquer, elle tente le ton de la rigolade et Braeden fait de même. « C’est vrai que ça aurait pu être pire. Au moins j’ai le ventre content et je suis avec quelqu’un que j’aime, je peux partir en paix. » Elle plaisante elle plaisante, et c’est quand même vrai ce qu’elle dit, elle préfère finir après avoir mangé un truc qu’elle adore et avec Braeden à ses côtés plutôt qu’après un mauvais moment, mais à choisir, ne pas mourir serait bien mieux tant qu’à faire. Et elle doute que ça leur arrivera, mais elle n’est pas très rassurée quand même, la situation n’est pas sans risques et elle aimerait que ça s’arrange rapidement. Comme il dit, ils pourraient se retrouver sans batterie si ça dure trop et là ce serait vraiment la merde. Elle ne sait même pas à combien de kilomètres se trouve le premier bâtiment et marcher de longues minutes dans autant de neige et dans ce froid ne l’attire pas particulièrement. « On pourrait peut-être aller voir si c’est grave, y a des gens qui sont en train de se regrouper j’ai l’impression. » En penchant la tête vers la fenêtre pour essayer de voir sur le côté de la file, elle peut apercevoir plusieurs personnes sortir des voitures et avancer dans la même direction. Peut-être qu’ils pourraient en savoir plus. Puis ça les occuperait un peu et ils feraient des économies de batterie. Il ajoute qu’il ne l’écoutera plus jamais et ça la fait rire. « C’est ce que tu dis maintenant, mais tu résisteras pas la prochaine fois. » Elle le regarde avec sa petite tête d’ange, comme elle sait si bien le faire, le petit sourire et les yeux tout innocents. Elle a bien l’intention de continuer à réussir à le convaincre de temps en temps, par tous les moyens possibles, elle y arrivera.
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Aiden Whitemore a posté ce message Ven 1 Mar 2019 - 12:19#
Braeden n’allait plus céder aux caprices de Noor avant un moment, c’était décidé. Parce qu’un gâteau ne valait clairement pas le coup de se retrouver bloqué sur les routes en pleine tempête comme il l’était maintenant. Noor essaya bien de faire valoir que ça aurait pu être pire mais Braeden n’était pas vraiment convaincu. “Moi aussi j’aurais bien aimé être avec quelqu’un que j’aime pour partir en paix.” répondit Braeden légèrement moqueur. Ce n’était pas vrai ce qu’il disait, il aimait bien Noor quand même sinon il ne se serait pas embêté avec elle aujourd’hui. Mais vu qu’il était là à cause d’elle, il avait envie de la détester un peu dans l’immédiat quand même. Il fallut ensuite décidé de ce qu’ils allaient faire maintenant parce qu’ils ne pouvaient pas continuer comme ça de faire tourner dans le vide. Noor suggéra très justement qu’ils aillent retrouver les gens dehors qui avait l’air de se regrouper. C’était sûrement la meilleure idée mais elle n’enchantait pas Braeden, principalement parce que ça voulait dire qu’il fallait sortir et risque de mourir de froid. “Tu as raison.” admit-il quand même après avoir fait la moue. “Mourir gelé dehors me fait très envie actuellement.” En tout cas, ce conseil était sûrement le dernier qu’il prenait en compte venant de Noor, parce que c’était à cause d’elle qu’il devait à présent affronter un froid terrible. Il l’en informa d’ailleurs mais la jeune femme ne sembla pas vouloir le croire. Il était très crédible pourtant. “Ne fais pas cette tête-là, ça ne fonctionnera plus sur moi.” En tout cas pas aujourd’hui. Se résolvant finalement à devoir abandonner sa voiture, Braeden coupa le moteur en soupirant. “Allez, sortons de là.”
Je peux voir les larmes envahir les yeux d’Alexys, il me faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer et ne pas en avoir conscience, mais je préfère agir comme si ce n’était pas le cas. C’est quelque chose que je sais faire, deux années d’expérience, je suis loin d’être un amateur dans le domaine. J’ai appris à garder les choses pour moi, à ne rien montrer, à ne rien dire, pour divers raisons, principalement par culpabilité. Je suis responsable de ce qui est arrivé à ma femme, cet accident, j’en suis l’auteur et même si le rapport de l’enquête en a conclus autrement, je me sais coupable. Je ne regrette pas, mais je culpabilise à nouveau aujourd’hui, pas concernant Sera, mais concernant cette femme assise à mes côtés. Je suis un homme marié, mais ça ne m’a pas empêcher de me laisser aller, apprécier le contact de ses lèvres aux miennes, en découvrir le goût. Une once de raison à rompu ce moment, cette soirée, mais pas cette complicité, ce qui nous lie et que je me force à me cacher, à cacher à tout le monde, ce que je ne suis pas capable d’expliquer aujourd’hui. Elle est mon assistante. C’est une très bonne explication, puis à quoi bon me justifier, il ne se passe rien. C’est une erreur ? Ca peut arriver à tout le monde, deux années perdues avec ma femme, il y a de quoi rendre un homme impuissant, j’ai des raisons d’avoir pu perdre le contrôle à un moment, c’est ce que je me dis. Oui, j’essai de me convaincre et le pire, c’est que j’y arrive. « Ca l’est .. » Dis-je le regard se tournant en direction d’Alexys. Suis-je en train d’avouer ? Pas complètement. « Je suis fier de ma femme, de tout ce qu’elle a accompli et de tout ce qu’elle a fait. Ne pas parler d’elle, ce n’était pas l’oublier, juste .. » Juste un moment de silence, une poignée de seconde perdue dans le temps, mais qui me sont bénéfiques. « Je suis responsable de ce qui lui est arrivé et pendant qu’elle a été prisonnière de son corps pendant deux ans, moi j’ai été libre de chaque minute qui passaient. » Avouais-je, en même temps que je me retrouve à faire tourner mon portable entre mes doigts, laissant mon regard s’aventure dessus, pour revenir sur mon assistante, la fuir quelques secondes. « J’avais pas le droit. » Tout comme je ne le méritais pas et que je ne le mérite toujours pas. « Tout ça, tout ce que je viens de te dire, personne ne le sait ... » Pas même pas propre famille, pas même mes propres amis. « Et personne ne le saura jamais ... » Parce que je suis comme ça, que ma vie est bien différente depuis cette nuit-là et depuis cet accident. Que je ne suis plus le même homme et chaque fois que je peux voir ou sentir les cicatrices apparentes sur mon corps, je comprend que plus rien ne sera jamais comme avant, comme le Matteo que j’ai su être, mais que je ne suis plus. Pourtant, avec Alexys, il y a un truc, un quelque chose que je ne peux expliquer, mais qui fait que pour la première fois depuis deux ans, je peux m’ouvrir sur cette période de ma vie. Je laisse ma conscience bien loin de moi, répondant un peu à côté, mais c’est probablement mieux ainsi.
Je tente de me concentrer sur autre chose afin de tenter de mon mieux d'oublier ce que je viens d'entendre, mais c'est tout simplement impossible pour moi de le faire. Matteo a une femme, elle est bien réelle et il m'a tout de même embrasser même si elle existait. Je sais qu'il l'aime, je le vois en ce moment dans ses yeux alors qu'il me parle d'elle, mais je ne peux m'empêcher de continuer à croire que ce moment-là était bien réel entre nous deux, qu'il y avait de la chimie entre nous et qu'il y en a depuis notre première rencontre alors qu'il m'a engagé. Je ne peux pas croire que cette soirée ne voulait rien dire pour lui et que je ne suis qu'une simple assistante pour lui. Je sais qu'il y a quelque chose de plus fort entre nous et d'un autre côté, je ne veux pas non plus m'imposer dans son mariage. Je ne suis pas ce genre de femme. Cependant, une partie de moi me crie de continuer d'agir de la même façon avec lui et de voir ce que l'avenir nous réserve. Je ne sais pas exactement quelle est leur relation. Elle était dans le coma pendant deux ans et Matteo n'en a jamais parlé à personne. Du moins, pas aux gens qui ne le connaissait pas déjà avant cet accident. Je ne peux pas croire qu'il m'a caché cela. Je sais que l'on ne se connait pas depuis très longtemps, mais je pensais qu'il me faisait confiance. Enfin.. au même niveau que je croyais qu'il m'appréciait. « Ça l'est vraiment? » Dis-je tentant d'obtenir une réponse franche. C'est tout ce que je lui demande. Je veux uniquement avoir une réponse à ma question et ce, même si je n'ai pas osé lui demander exactement la question que je souhaitais. C'est en quelque sorte un moyen un peu plus discret de savoir vraiment ce qu'il pense. Mon regard est toujours fuyant. Je refuse de le regarder et qu'il voit cette vulnérabilité dans mes yeux. Puis, de toute façon, j'ai la forte impression qu'il ne comprend même pas pourquoi mes yeux sont rouges et pourquoi il y a quelques minutes, des larmes coulaient sur mes joues. Je regarde la route et l'écoute encore parler de sa femme. Une partie de moi souhaite qu'il continue de se confier, alors que l'autre a simplement envie d'avoir un peu de silence puisque l'entendre me parler de la femme qu'il aime véritablement me brise le coeur. « Si pour toi le fait de ne pas parler d'elle était la bonne chose à faire, ne te blâme surtout pas pour cela.. » Évidemment, mon grand coeur ne peut s'empêcher de tenter de le rassurer du mieux que je peux. Je ne peux pas changer cet aspect de moi, c'est tout simplement dans ma nature de le faire. Je lève finalement les yeux vers Matteo et viens poser ma main sur la sienne comme pour le rassurer encore plus. Pour moi ce geste n'est pas plus mal que la façon dont j'agis avec lui normalement. Je lui fais un petit sourire compatissant. « Et ne t'en fais pas, cette conversation restera entre toi et moi.. » De toute façon, je ne vois pas à qui j'irais dire tout cela. Puis je tiens beaucoup trop à Matteo pour briser sa confiance qu'il a en moi.
Je ne l’explique pas, je ne sais pas pourquoi, tout ce que j’ai gardé pendant deux ans pour moi, je suis en train d’en parler à mon assistante, si je peux réellement la définir que comme mon assistante. Je suis en train de me confier à elle, alors que je me suis renfermé depuis l’accident de ma femme, tellement d’éléments qui sont venus provoquer ce moment. A commencer par le réveil de ma femme, sortie de son coma, mais également par cette tempête, par cette panne de réseau qui m’empêche d’avoir de ses nouvelles, Sera qui se trouve seule chez nous, sans que je puisse savoir comment elle va. Trop d’émotion, trop de changement, un trop plein que j’ai besoin d'évacuer, parce que malgré le réveil de ma femme, cette culpabilité qui m’habite ne me quitte pas, elle reste bien présente, un crève coeur. Je laisse mes doigts faire tourner mon téléphone entre eux, comme un moyen de masquer une part de gêne, parce que même si ce moment ne veut rien dire, qu’il n’est qu’un égarement, si ce n’était qu’un égarement, il m’est difficile d’oublier cette soirée. Celle que l’on s’est accordé à l’agence, celle que j’ai su apprécier, en apprendre un peu plus sur Alexys, l’entendre me parler de son fils, de sa plus grande fierté, jusqu’à ma maladresse, jusqu’à ce baiser, ces gestes, ses mains, ma chemise. Sans ce blocage, tout aurait pu être bien différent, cette soirée aurait pu faire de moi tout ce que je déteste, cet homme capable de tromper sa femme avec une autre. Cette main, celle de mon assistante sur la mienne vient rompre les tours que je fais avec mon portable depuis tout à l’heure. Dieu que j’apprécie ce contact. Le pire, c’est que je n’ai pas le droit d’avoir une telle pensée, c’est pour cette raison que j’en viens à l’éloigner, essayer de l’oublier, rompant le contact entre mes yeux et nos mains, pour reposer mes iris sur Alexys. « J’peux pas vraiment dire que Tina est du même avis que toi .. » Et encore, les mots ne sont pas assez fort, pour réellement traduire la pensée de ma petite soeur. « Ni mes parents d’ailleurs. » C’est mon regret, j’aime ma famille, je ne serais rien sans eux, mais quelques parts, je leurs en veux de ne pas avoir su respecter mon souhait, ma volonté après ce drame. Toujours, tout le temps, il a fallu parler de Sera, me rappeler cette soirée, ce drame, ce que je lui ai fait. « Merci. » Je ne connais pas Alexys depuis longtemps, quelques mois et une place tellement importante, sans vraiment comprendre pourquoi, ni comment. Mon regard n’est plus sur elle, mes yeux sont posées sur mon téléphone, que je ne cherche même pas à déverrouiller, l’écran reste noir, il reste éteint, je ne cherche pas à savoir si j’ai reçu un message ou un appel manqué. Un silence, ce moment de flottement qui se trouve dans ma voiture, la main de mon assistante toujours sur la mienne. « Ca l’est vraiment .. » Des propos venus de nul part, sans aucunes explications, simplement une réponse à sa question, celle qui remonte à quelques minutes. Pourquoi maintenant ? Je ne sais pas. Je ne peux pas l’expliquer, mais j’ai besoin, j’ai envie de lui donner cette réponse, sans réellement savoir le fond de la signification, moi l’homme marié, je préfère agir tel Matteo Castelli, fermer les yeux.
Ce moment que Matteo et moi nous avons partagé il y a déjà un petit moment de cela alors que nous étions tous les deux dans les bureaux de son entreprise familiale, je n'arrive pas à le faire disparaître de mes pensées. Je pense constamment aux lèvres de Matt sur les miennes, à cette proximité que nos deux corps avaient. Aux frissons que j'avais lorsque sa peau touchait la mienne. Je suis tout simplement incapable d'oublier ce moment de passion que j'ai partagé avec lui, de faire comme s'il n'y avait absolument rien eu entre lui et moi et ce, simplement parce que je viens d'apprendre qu'il a une femme qui vient tout juste de sortir du coma et qui l'attend à tous les soirs sagement à la maison depuis quelques semaines de cela. Je refuse de croire que ce moment ne voulait rien dire pour lui, et qu'il n'y pense plus. Je refuse de penser également qu'il n'aurait pas envie de recommencer et ce même s'il a une femme. S'il ne s'était pas mise une barrière cette soirée-là, je sais que j'aurai forcément continué. Je sais que je n'aurai jamais rompu ce contact que nos lèvres avaient et que j'aurai forcément tenté d'aller plus loin avec lui. Cette chimie qui nous habitent encore tous les deux, elle n'est pas prête de disparaître et bien que je refuse d'être la maitresse de Matteo et de penser qu'il puisse être le genre d'homme qui trompe sa femme, je n'ai pas envie d'arrêter de vivre cette histoire avec lui. Cette histoire, qui je sais, est bien loin d'être terminée. C'est comme si j'en demandais plus, que mon corps en demandait plus, qu'il s'attirait par lui-même vers celui de Matteo. C'est probablement pour cette raison que ma main touche la sienne présentement. Oui pour tenter de le rassurer, mais aussi parce que je ne peux pas me l'empêcher. « Je comprends Matt, mais au final, n'oublie pas que c'est ta vie et si tes décisions ne plaisent pas aux autres, c'est ton bonheur qui compte le plus.. » Puis, si Matt ne voulait rien dire au sujet de sa femme, c'était son choix, c'est lui qui avait pris cette décision. Probablement qu'il avait déçu plus qu'une personne en prenant cette décision, mais s'il préférait vivre de la sorte, c'était un choix et une décision qui lui appartenait à lui seul. Ne voulant toujours pas perdre ce contact entre nos deux mains, je regarde toujours Matteo alors que son regard quitte le mien. Ses yeux se posent sur son écran de téléphone. Souhaitant presque qu'il n'ai aucune réponse et qu'il reste ici avec moi, qu'il me donne une réponse plus précise que celle qu'il vient de me donner. Je sais qu'il ne peut rien me promettre et ce n'est pas ce que je veux non plus. Je veux simplement savoir qu'il y avait bel et bien un truc différent entre nous. Que je ne suis pas qu'une simple assistante pour lui. Que cette soirée-là, il était entièrement avec moi. « Et en quoi ça l'est Matt? » J'en ai marre de le voir sans cesse esquiver les réponses. Je veux qu'il soit franc avec moi. Mais est-il vraiment capable de l'être?
nightgaunt
