TC : le supermarché

Quelle idée de faire des courses par ce temps-là ? Tu regrettes cette décision. Le pire dans tout ça, c’est que tu exposes Martin au danger. Tu pensais avoir le temps de faire des courses de dernières minutes. C’était surtout pour changer les idées du petit. Faire une soirée de gros, comme vous le dites si bien. « Martin, attrapes les céréales tout en haut. » Tu prends le petit homme par la taille et soulèves dans les airs pour qu’il puisse attraper la dernière boite qu’il reste. Quitte à rester bloqué chez soi, autant bien manger. De l’intérieur de supermarché, on entend souffler le vent. Il martèle le toit, ce qui commence à affoler la foule. « On devrait se dépêcher, je pense. Allez viens, on va aller au rayon des surgelés. » À peine l’enfant posé au sol, que tu lui prends la main et pousse le petit panier rempli de produits totalement bannis par les diététiciens. La lumière du supermarché fait des siennes, et un grand bruit vient briser le silence général. Un tremblement t’alerte et un froid glacial vient vous submerger. Le toit s’est ébranlé sur une partie du magasin. Des cris, du vent, la panique submerge les citoyens. Instinctivement, tu prends Martin dans tes bras, et le colle très fortement contre toi. Accroupis, tu sens les produits des rayons dégringoler les étagères. Les boites de céréales et de biscottes viennent marteler ton dos. « Je suis là Martin, t’en fais pas ! Je suis là mon loup. » L’enfant pleure, la situation commence à devenir infernale.

Merde. Je n’avais pas d’autres choix d’aller en course à cette heure-ci. Je venais de finir mon service à la caserne, et je m’étais souvenue que je n’avais pas fait les courses depuis 2 jours. Avec la tempête qui arrivait, je n’avais pas d’autres choix que d’y aller si je voulais manger les prochaines heures. Affrontant la neige et le froid, je m’engouffrais dans le seul supermarché encore ouvert à cette heure-ci. Même si les autorités avaient demandé aux commerces de fermer et aux gens de rester chez eux, il y avait encore pas mal de monde dehors. Renégat un jour, renégat toujours. Traversant les rayons rapidement, je saisis deux-trois bricoles : du lait, des surgelés, du pain, et quelques laitages. Je n’étais pas grande cuisinière mais au moins j’aurai de quoi manger. J’étais en train de récupérer des pâtes lorsqu’un bruit énorme se fit entendre. Quelques secondes plus tard, je me retrouvais à terre, projetée au sol par l’ensemble des étagères qui me tombaient dessus. Ma tête rencontra la pierre dure et je vis des étoiles pendant plusieurs secondes. Tout ce que je pu faire, c’est gémir de douleur en sentant qu’une de mes jambes avaient été entaillé par une barre en fer. Il faisait soudainement froid, si froid que j’eus l’impression d’être dans dehors. Le toit venait-il de s’effondrer ? Prenant une grande inspiration, ensevelis sous les paquets et les étagères en métal, je finis par crier : « Aidez-moi ! » Incapable de bouger, j’allais devoir attendre que quelqu’un vienne me sortir de là.

« Qui a eu l'idée de faire une soirée pizza encore ? » Que je demande à Leah de façon rhétorique. Moi, évidemment. Il n'y a que moi pour avoir une envie de pizza, que moi pour l'entraîner dehors avant une tempête. De toute façon, ils disent qu'elle arrivera dans la soirée, on a largement le temps de faire les courses, de rentrer chez moi et de faire cette pizza. La tempête passera alors qu'on sera installés dans mon canapé, à regarder un film. Le programme est établi dans ma tête. Sauf que je n'avais pas prévu qu'à cette heure-ci, le vent soufflerait aussi violemment, de quoi nous presser dans les rayons en quête des ingrédients qu'on balance dans le panier une fois trouvés. Plus que la pâte à pizza et on pourra quitter les lieux. Les rayons parcourus, celui qu'il nous faut nous fait enfin face lorsqu'un bruit plus fort se fait entendre. Intrigué par le bruit, je lève les yeux vers le toit, constatant qu'une partie de ce dernier est sur le point de s’effondrer. Automatiquement, je saisis la main de Leah pour l'attirer vers moi et la coince entre une étagère et moi-même. Je me décolle d'elle seulement quand le calme revient, bien que perturber par les voix qui s'élèvent à présent dans les lieux. Je m'écarte légèrement et prends le visage de la demoiselle entre mes mains, faisant abstraction des autres. « Ça va, t'as rien ? » Je veux m'en assurer avant d'aller prêter mains fortes à ceux qui en ont besoin.

@Leah Burgess

« Je crois qu’on n’a pas eu une idée très brillante. » Oui, elle râle mais elle en a le droit. Coincée dans le supermarché avec Mazikeen, les deux amies ont eu la très bonne idée de quitter la sécurité de l’appartement pour aller s’acheter de quoi grignoter. Très malin de leur part avec la tempête annoncée sur New York. Et le vent, lui, ne cesse de s’intensifier. Calista, elle l’entend très nettement tandis qu’elles avancent dans les allers, panier au bras. Elle l’entend aussi bien que le bruit sonore au-dessus de leur tête. Pas le temps de comprendre ce qui se passe qu’elle voit le toit se rapprocher dangereusement d’elles. « Merde ! » Seule parole qu’elle prononce avant qu’elles ne soient projetées au sol. Ce n’est pas une tempête ça, c’est l’apocalypse. Bras devant elle pour protéger son visage des éclats de verres qui volent dans tous les sens et proviennent des produits tombés, l’adrénaline et la peur l’empêchent de sentir l’énorme morceau planté dans son mollet. Non, à la place, elle se traîne vers Mazikeen. « Maze ?! » Appelle-t-elle son amie en voulant se relever pour aller la voir. Un cri de douleur glisse entre ses lèvres lorsqu’elle s’appuie sur sa jambe et qu’elle retombe au sol, son regard se posant sur sa blessure. « Oh c’est pas beau ça … » La respiration trop rapide, elle sent les larmes lui monter aux yeux à cause de la panique et de la douleur. Mais elle inspire un bon coup, se traîne vers Maze elle aussi toujours par terre. « Faut qu’on bouge, ça risque de tomber encore plus. » Oui parce que ce n’est pas assez catastrophique comme ça. Ce serait trop simple. Le toit affaissé grince, les rayons sous lui aussi. Le froid s’engouffre par l’ouverture et tout autour d’elles, la panique se propage. Et sa jambe ! Bon dieu qu’elle lui fait un mal de chien en plus de pisser le sang.

Miss madame j'ai tout le temps froid a réussi à sortir ses fesses du chaud de son appartement. Pourquoi ? Tout simplement car Kenneth est venu me chercher, m'a conduit jusqu'au super marché pour décider spontanément qu'on allait faire une soirée pizza chez lui. « un génie. » que je réponds ironiquement en battant des cils comme une biche. Je le laisse pousser le cadi, moi, je m'occupe de prendre les ingrédients. Ce sont quand même des pizzas maisons ! Pas des surgelées. il faut qu'elles soient parfaites et heureusement, je suis plutôt douée à ça. J'ai lu 100 fois le livre "gagner le coeur d'un homme avec la nourriture". Je déconne. On longe les rayons, plus qu'à trouver la pâte à pizza lorsque tout à coup, je me retrouve plaquée contre une étagère, Kenneth qui me bloque de son poids, un bruit énorme et des cris. J'ai le souffle court, mon coeur bat vite, signe de danger et je reste tétanisée. Je garde la bouche ouverte, ne trouvant pas le moyen de m'exprimer, alors j'hausse la tête positivement, les yeux légèrement humides. Je rêve où il vient de me sauver la vie ? En tout cas, il m'a mise en sécurité. « oui je... » je renifle. Je ne veux pas relâcher son bras, j'essaye de regarder la scène mais il y a trop de poussière, de fumée, de neige. Et le froid qui me glace le sang. « kenneth, j'y vois rien... qu'est-ce qu'il se passe ? » par instinct de survie - sans doute - je viens me blottir dans ses bras en cachant mon visage dans son cou. Je ferme les yeux, je suis morte de trouille.

@Kenneth Rojas

En effet, vu la météo qui était prévue les deux amies avaient fait une grosse erreur en osant s'aventurer en ville. De là où elles sont, à l'intérieur du supermarché on peut entendre le vent s'abattre sur le bâtiment et cela ne présage rien de bon. Elles étaient coincées ici jusqu'à ce que tout ça ce calme. Son sang ne fit qu'un tour lorsqu'elle vit le toit s'effondrer sur elles, de manière instinctive elle ramena ses bras devant son visage mais, tout comme son amie, elle fut projeté au sol sans comprendre ce qui ce qui était entrain de se produire. « Maze ?! » Ses tympans bourdonnent et lorsqu'elle ouvre à nouveau les yeux Mazikeen passe aussitôt l'une de ses mains à l'endroit qui lui fait mal – son arcade saigne abondement. Et vu tout ce sang, il lui faudrait sans doute des points de suture. Elle cherche du regard Calista alors que la poussière gêne sa vue et, quand elle l'aperçoit enfin, elle lui dit : « Putain Caly, ça va? » Sa tête tourne et à ce moment là, il lui est impossible de se relever. Retirant son écharpe elle fait un point de pression sur son arcade. « Faut qu’on bouge, ça risque de tomber encore plus. » « Ouais... » Toutes deux encore au sol, Maze se relève la première et l'aide à se relever. « Ta jambe... Merde, tu vas réussir à marcher? » Cela risquait d'être difficile alors sans vraiment réfléchir, elle attrapa le bras de son amie et le passa ensuite sur ses épaules, pour la soutenir du mieux qu'elle le pouvait. « Viens, on va se trouver un endroit plus sûr. » Si c'était encore possible.

Tu es conscient qu’il faut sortir de là, aller vous mettre plus, hors des étalages et d’essayer de trouver un endroit sûr pour Martin. Dans le brouhahah de vent qui pénètre dans le bâtiment, une voix te parvient à tes oreilles, celle d’une femme @Lisa Jennings. Elle s’inquiète pour l’enfant. Tu trouves ça gentil qu’on se préoccupe des autres dans un instant pareil. « Non, ça va merci. Plus de peur que de mal. » Dis-tu en relevant la tête vers ton interlocutrice. Jusque-là, tu n’avais pas constaté le désordre général. Les cris des uns ne t’étaient pas parvenus aux oreilles. En te relevant, tu ne peux t’empêcher de garder Martin dans tes bras, de le porter et de lui maintenir sa tête tout près de toi. Tu t’en veux. Quelle idée d’aller faire des courses par un temps pareil. Tout ça pour des pizzas au fromage. « Ça va, ça va, Martin, serres moi fort comme Toby, tu veux bien me chanter cette chanson que tu as appris hier à l’école, s’il te plaît. » Tes pieds percutent des boites de céréales, écrase du pain de mie. « Et vous vous allez bien ? » Demandes-tu à la brune. Et d’accord avec elle, tu tentes d’appeler les secours depuis ton téléphone. Rien. « Le réseau doit être saturé. Faut tirer l’alarme à incendie. » Mais une faible voix se fait entendre à quelques mètres de vous. Tu regardes partout, autour de toi, essayes de voir d’où peut bien provenir cette voix. Plus loin, une jeune femme est coincée. Sa jambe est écrasée sous des étagères en métal. « Hé merde. » Avec Martin, toujours blotti dans tes bras, tu avances le plus rapidement possible, esquivant les produits étalés au sol, escaladant par-dessus des établis, et parviens à @Kate Nightingale. « Je vais vous aider. » Tu déposes ton frère au sol, il se débat, s’accrochant dur comme fer à toi. « Martin, Martin, regarde-moi, je suis là, mais cette dame à besoin d’aide. Tu veux bien qu’on l’aide ? Tu veux bien faire ça pour elle ? » D’une faible voix, il dit oui, sort ses petits muscles pour soulever le métal qui bloque la jambe de la blonde.