(ic) it costs $0.00 to be a nice person.

A bientôt, Freya. Le brun salue sa sœur aînée, la regardant s’éloigner pour qu’elle disparaisse finalement de son champ de vision. Ils ont cette habitude-là, de partager un footing depuis de nombreuses années. Ils doivent même remercier le sport, passion qu’ils ont en commun de leur avoir permis de construire la complicité qu’ils entretiennent toujours à l’heure d’aujourd’hui. Lorsqu’il est arrivé chez les Goldstein, Kaïn était loin d’être un enfant sociable contrairement à Freya qui était déjà une adolescente ouverte, bavarde et à l’aise avec les autres. Aux premiers abords, ils n’avaient rien en commun ces deux-là alors rien ne prédisait qu’après toutes ces années, ils partageraient plus qu’un simple nom de famille. Pourtant, c’est le cas.
Main dans les poches de son sweat, casque sur les oreilles, Kaïn laisse la voix de NF le guider dans sa traversée du Sternberg Park, cherchant à atteindre la sortie la plus proche de la bouche de métro qui le déposera non plus de son domicile. Il ne court plus, le brun, préférant marcher pour observer les alentours. Ici comme dans bon nombre d’endroits new-yorkais, il y a toujours foule. Un instant, il se perd dans l’observation d’un match de basket entre des lycéens ayant pris d’assaut l’un des terrains dont est équipé le Sternberg Park et il se souvient de l’époque où il squattait les pelouses des parcs, jouant au football américain pendant des heures avec des amis, des amis d’amis et parfois même, des inconnus. Il en garde que des bons souvenirs, Kaïn et c’est sourire aux lèvres qu’il reprend la marche. Pas pour longtemps. Il assiste à une chute. Quelques mètres devant lui, une joggeuse s’effondre. Alerté, Kaïn parcourt rapidement la distance qui les sépare pour lui prêter main forte, ôtant son casque par la même occasion. Vous allez bien ? La question ne tarde pas à lui échapper, paraissant évidente et il l’accompagne d’une autre. Vous vous êtes fait mal ? Kaïn s’accroupit à ses côtés, espérant que rien de grave ne découle de cette chute.

@Ivy Clark  

Depuis que j’habitais de nouveau avec mon père, je ne gérais plus grand-chose. En règle générale, les repas étaient programmés, et sans boulot, je n’avais pas beaucoup de moyen d’échappement. Puis entre ma rupture avec Will, le déménagement, et ma recherche d’emploi, sans compter celle de logement, je n’étais pas trop allée aux répétitions de danse ces derniers temps. Autant dire que je sentais les kilos s’imposer, mes fesses prendre de l’ampleur. Un vrai petit carnage. Je ne pouvais clairement pas aller aux répétitions avec tout ça, j’étais une des meilleures toute catégorie de danse confondue. Pas question pour moi d’être reléguée au second plan.
Mon père était parti à son travail. Malgré le froid qu’avaient provoqué les derniers événements sur New York, j’enfilais tout de même un legging, un sweet, j’attachais mes cheveux en une queue haute. J’hésitais un long à prendre une veste en plus mais je me résignais au dernier moment. J’allais franchir la porte d’entrée quand je branchais mes écouteurs sur mon téléphone. Musique à fond, basket au pied, je prenais la direction de Sternberg Park. Un de mes endroits favoris quand j’allais me défouler. Je n’étais pas forcément une adepte du jogging. Mais les jours de soleil, j’adorais venir ici pour danser la musique dans les oreilles comme maintenant.
Je ne pouvais plus dire combien de tours, pour une reprise je m’en tirais plutôt bien, et je me décidais de faire encore un dernier tour avant de rentrer. Sûrement le tour de trop. La maladroite, que j’étais et à qui il n’était encore rien arrivé, tombait le long d’un chemin. J’avais senti un léger craquement dans ma cheville, et pour le coup elle me faisait mal. Je me massais la cheville en espérant que cela passe. Je relevais la tête au moment où l’on s’adressait à moi. Je ne l’avais pas vu arriver, trop préoccupé par ma cheville. « Je pense que j’ai trop forcé sur ma cheville. » répondais-je au jeune homme bien sympathique. « Je suis une maladroite de naissance, je n’avais pas couru depuis bien longtemps. Fallait s’y attendre. » Je devrais vraiment prendre toujours une trousse de secours avec moi, cela devait presque affolant. Pourvu qu’il n’y ait rien de grave, ma vie c’était la danse, mes jambes étaient précieuses à mes yeux. « Je ne sais pas si je vais savoir me relever. déclarais-je un peu triste. Je regardais le jeune homme en face moi, sans trop savoir quoi faire. « Merci d’être venu à mon secours. » lui dis-je avec une sincère reconnaissance.

Une mauvaise chute, c’est l’une des choses les plus redoutées par un sportif de haut niveau. Bien souvent, c’est tout à fait évitable mais c’est tellement facile de dire ça une fois qu’on a les images au ralenti. Dans le feu de l’action, on ne pense pas à l’éventualité d’une blessure. On ne pense qu’au jeu. La concentration est toute tournée vers la balle et l’action en cours, jusqu’à ce que la cheville tourne ou que la jambe reste plantée dans le gazon. Kaïn en a déjà vu des blessures, pourtant il n’a même pas encore mis un pied en NFL. Certaines de ces blessures ont même coûté leurs carrières à certains de ses anciens coéquipiers. Aussi jeune, voir son rêve disparaître avant même d’avoir eu une réelle chance, c’est dur. Le brun ne veut pas imaginer ce qu’il ferait si ça lui arrivait un jour. Ces choses-là, on préfère les mettre de côté en pensant que ça n’arrive qu’aux autres. Justement, c’est une parfaite inconnue qui fait une chute devant ses yeux. Alors évidemment, Kaïn lui vient en aide. Ce n’est pas dans sa nature de tourner le dos à quelqu’un qui est mal en point et ça, même si il s’agit d’une inconnue. Je pense que j’ai trop forcé sur ma cheville. Machinalement, le regard de Kaïn se pose sur la cheville blessée de la blonde. Je suis une maladroite de naissance, je n’avais pas couru depuis bien longtemps. Fallait s’y attendre. Une grimace déforme le doux visage du jeune homme, un court instant. En effet, si elle n’avait plus l’habitude de courir, elle aurait peut-être dû y aller mollo mais ça il ne juge pas nécessaire de le lui faire remarquer. Il n’est pas monsieur je-sais-tout, Kaïn. Tant mieux, il n’y a rien de plus agaçant. Elle a tourné ? Le brun connait les bonnes questions à poser dans ce genre de questions. Il en a vu des gars se tordre la cheville et des soigneurs les prendre en charge. Je ne sais pas si je vais savoir me relever. Merci d’être venu à mon secours. Un léger sourire étire les lèvres du jeune homme lorsqu’elle le remercie. Pour lui, c’est normal d’aider les autres alors c’est en toute sincérité qu’il répond. C’est rien. Puis après un dernier regard sur sa cheville, il annonce. Je vais vous aider à vous relever. Prenez appui sur moi. Kaïn mêle les actes aux mots et tend ses deux bras à la demoiselle. Puis, une fois celle-ci stabilisée sur une jambe, il l’aide à s’asseoir sur un banc situé non loin de là. Je peux ? qu’il demande, en montrant du doigt la cheville blessée.