Charmant coloc [Kenrea]

Le boulevard est un enfer interminable de béton envahi par une épaisse couche de neige, mais c'est un mal nécessaire vus la rareté des tempêtes de neige dans cette ville. Des centimètres et des centimètres tombant depuis quelques jours. Une idée de déménager sous les caprices de mère naturel.
Il y a pire, je suppose.
Même si je déteste l'idée que la neige trouble nos déplacements et créer des embouteillages interminables, bien que nous sommes habitués, le boulevard est silencieux à cette heure. Bien qu'il s'agit de la seule voie pouvant nous apporter à cet appartement. N'importe quel habitant de New York vous dirait que se déplacer en ville est une question de jugement, de timing et même de chance. Après tout, la grosse pomme n'est pas reconnue pour ses bouchons monstrueux.

Je fis signe d'une main un au revoir alors que mes parents me quittent. Pour une seconde fois. Je délaisse ce cercle vicieux de la famille. Adieu-dortoir minable de l'université et bonjour appartement ! Je monte rapidement dans mon logement pour fuir le froid de l'hiver. Afin de trouver une source de chaleur. Fermant la porte derrière moi, j'attrape mon dernier carton en me dirigeant vers ma chambre. Laissant tomber la boite sur mon lit. ''Allez ! On commence!'' Je m'encourage vivement à vive voix pour défaire chaque boite se trouvant devant moi. Je prends ma radio en l'allumant. Que l'action commence.

Deux heures plus tard, je défais mes valises. Serrant mes vêtements et sous-vêtements dans les tiroirs. Quand j'attends la porte, ouvrir. Mon coeur arrêta. Ce mec, mon colocataire vient de rentrer. Je me mords la lèvre en ignorant sa présence. Je dois me concentrer sur le rangement et non sur le coup de chaleur qui grimpe en moi.

Alors que tu étais en train de bosser ton programme de cross-fit en salle de muscu, tu t'étais mis à penser à ce qu'il était en train de se passer dans ton appartement. En effet en ce moment même, ta nouvelle colocataire effectuait son emménagement dans l'appartement comme prévu mais tu ne pouvais pas y assister parce que c'était le choix de la Miss. Tu comprenais sa décision parce que tu l'avais vite cernée : elle était toute jeune encore, donc elle devait encore se plier aux règles de ses parents mais là elle avait vu une opportunité de quitter le dortoir de l'université mais aussi le cocon familial. Tu la rejoindrais d'ici quelques heures lorsque tu aurais terminé ta séance, fin tu espérais qu'elle ait fini de ramener toutes ses affaires à ce moment-là. Quoique cela ne te dérangeait guère de rencontrer la famille de la jeune fille, parce que cela donnerait un caractère officiel à leur cohabitation pour les prochains mois puisque tu étais dans ta dernière année à Columbia et tu t'apprêtais à passer l'examen du barreau. Elle était en droit tout comme toi et tu pourrais l'aider lorsqu'elle en aurait besoin. Mais cela restait à voir ! Tu inspiras donc bien fort avant de reprendre tes enchaînements, tu te donnais vraiment à fond là. Puis finalement, ton coach avait jugé que c'était assez pour aujourd'hui alors tu t'empressas de filer à la douche après avoir posé ta photo du jour sur Instagram.

Finalement tu rentres chez toi tout en espérant que ta colocataire soit seule pour que vous puissiez discuter. Jusqu'à présent, vous n'aviez fait que signer les papiers nécessaires et le tour du propriétaire. Il faudrait mettre des règles et tout le tralala nécessaire quand on vit en colocation avec une personne. Et là, tu allais vivre avec une fille donc c'était encore plus différent.... Fin bref tu arrives à la maison et tu entends de la maison, signe qu'il y a bien quelqu'un à l'intérieur. Tu ne peux t'empêcher de sourire en la voyant défaire ses valises. « Eh bien ! Bonsoir ! Alors ça s'est bien passé ? » demandes-tu pour qu'elle puisse t'entendre et qu'elle remarque ta présence.

Cela fait maintenant, cinq minutes que je vidais mes valises. La vie à deux, qui avait commencé à se profiler pour moi et mon colocataire, vient de commencer, d'un coup. J'allais l'apercevoir tous les jours, j'y pense, j'ai peur. Si il ne m'aime pas ? Si il me trouve pénible comme femme ? Après tout, une colocation fille et gars reste risquer. Je n'ai pas avoué à personne - sauf à mon cousin- que mon coloc possède une queue. Pourquoi ai-je menti ? Facile ! Mon père ! Je l'adore ! Même plus que tout au monde, mais il est souvent trop protecteur. Qu'il est pénible à me surveiller comme une enfant de trois ans. Je sais, je sais. Une demoiselle restera toujours une princesse aux yeux de son père. Je jouissais d'avance à l'idée de vivre loin de mes parents et du dortoir. Je ne serais pus jeter de ma chambre par une vulgaire chaussette à la poigner.
Qui a dit que la route de notre partenariat allait être facile. Je ne suis pas le personnage principal d'un roman d'amour populaire qui circule de nos jours.

Je tiens ma culotte en dentelle entre les mains alors qu'il se présente à moi. Mes yeux ne le quittent pas. Fixant ses iris d'un brun, foncés. Je réalise rapidement l'image que je projette. Une idiote à la culotte à la main qui bave devant le mec torride devant elle. Mes yeux s'élargissent et je lance ma culotte directement derrière fois sur le lit. "Oh, heu...Salut ! Oui, oui très bien..." Je me mords les lèvres en descendant mes yeux vers le bas. Examinant le corps de l'homme qui se présente à moi. L'odeur de son après-shampoing me parvient aux narines. Ce mec est chaud ! "Heu...Kendall. J'allais commander de la pizza...est-ce que tu aimerais en avoir ?" dis-je alors que je tente de cacher ma valise. Je suis frivole des petites tenues plus que cocasses. Les nuisettes transparentes, celles en dentelles et encore pire ceux de latex. Certes, je n'ai jamais franchi le capte qu'un homme se glisse entres mes cuisses. Mais, je peux quand même aimer ce genre de vêtements sensuels. Sans oublier qu'une femme a quelques fois des envies qui s'effacent par des doigts agiles.

Comme tu venais de terminer ton intense séance de sport, tu décidais de rentrer à l’appartement, en espérant que la famille de ta nouvelle colocataire soit partie. Tu ne voulais pas trop assister à une tentative de meurtre de la part de son paternel, parce qu’il ne devait pas vraiment savoir que tu étais un homme. Honnêtement tu allais faire le plus attention possible à compter de maintenant, parce que tu sentais que toute cette histoire pourrait se retourner salement contre toi. Alors que tu ne faisais qu’aider une jeune femme à prendre son envol… Qui ne rêverait pas d’une telle indépendance ? De plus notre appartement se trouvait dans un super quartier ! Le loyer n’était pas excessif pour elle, et de toute façon, tu n’exigerais pas le paiement trop vite… Tout le monde n’avait pas la chance comme toi, d’être nés dans une famille fortunée. Donc si elle avait un peu de retard, tu n’insisterais pas ! Cela n’arriverait qu’au bout de six mois sans loyer payé bien sûr, mais tu lui faisais confiance. En arrivant chez toi, tu t’étais vite dirigé vers sa chambre afin de voir comment ça allait pour elle, mais une scène bien cocasse s’offrait à toi dès l’instant où tu avais traversé la porte de sa chambre.

En effet tu ne t’attendais pas du tout à tomber sur la jeune femme, tenant dans sa main une petite culotte en dentelle. Pas une culotte de jeune fille, pas celles des vierges effarouchées… Non c’était une lingerie bien coquine pour une jeune fille sage comme elle ! Ta surprise était de taille mais ce n’était rien comparé à ce que tu ressentais là maintenant. Elle te regardait intensément alors qu’elle prenait enfin la parole, d’une voix un peu saccadée et sans lâcher d’une seule seconde, ton corps de son regard. Il fallait sûrement être aveugle ou complètement idiot pour ne pas comprendre la signification de ce regard. Tes yeux étaient fixés sur elle aussi mais tu ne pus t’empêcher de sourire d’un air amusé en la voyant ranger précipitamment sa valise. De ce que tu avais légèrement aperçu, elle contenait de la lingerie coquine. Tu ne la pensais pas aussi frivole quand même.

« Finis ton rangement, je m’occupe des pizzas. On se posera devant la télé. Que voudrais-tu boire avec les pizzas ? Bière, vin, soda ? » répondis-tu avec un sourire. Une fois sa réponse obtenue, tu quittas la chambre pour ranger tes affaires à leur place, puis tu pris le téléphone pour commander des pizzas pour vous deux. Une fois tout cela fait, tu ramènes l’apéro dans le salon et tu l’attends patiemment. Vos pizzas n’arriveront qu’au bout de quarante minutes environ.

Je fige sous l'effet de la surprise.
Avant mon départ du dortoir. J'avais calculé le temps qui allait être destiné pour chaque boite sans oublier mes valises. Je croyais du moins n'avoir commis aucune erreur évidente dans le temps allouer pour ce rangement bien précis. Je ne comprends l'absence d'une virgule ou d'une soustraction. Comment pouvais-je avoir si mal calculer ? Moi qui n'ai jamais eu de mauvaise note ! Merde ! Fais chier ! Je m'insulte intérieurement en ne délaissant pas la torture mentale. La honte grimpa en moi en me marquant de ses griffes.

Mon regard se pose sur lui. Clignant des yeux pris par le coup de théâtre non prévu, qui me salua. Ma bouche s'ouvre pour se refermer. Qu'est-ce que je peux faire. Il m'avait vue tenir ma petite culotte. Celle qu'aucun homme n’avait encore vue. Je le prends peut-être trop dramatiquement, mais il faut comprendre. Le plus loin qu'un homme m'ait aperçue est mon bikini, mais je porte toujours un short d'homme. J'ai beau le lancer et vouloir serrer mes secrets en ayant un faux espoir qu'il n'a rien vu, mais je sais que ma réaction protectrice est tardive. Un peu trop. Beaucoup.

Comment pourrais-je expliquer ma réaction ? Peut-être que depuis un mois - la signature du contrat- je m'imaginais dans ses bras musclés, ses lèvres dans ma nuque, sa main se glissant sous l'élastique de ma culotte, ses doigts explorateurs s'approchant de lieu inexploré. Je me mords la lèvre en ne détournant pas le regard. J'aimerais bien qu'il m'aperçoive dans une de ses nuisettes cacher dans ma valise.

"Heu...je peu la payer sinon laisse moi payer la moitié !'' dis-je rapidement sans réfléchir. ''Une bière..." Du calme Nerea. Tu peux ! Tu es majeure petite idiote ! Tu as le droit de boire comme une folle et réagir mal.

Il me quitte. M'offrant l'opportunité de ranger ma chambre. Une bonne chose. Car, je ne crois pas que mon coeur aurait tenu plus longtemps. Je respire rapidement en cherchant le calme. Après quelques minutes, je le rejoins dans le salon. Je m'assois sur le divan l'opposant. Hors de question que je m'approche de lui. Sinon, je sens que mon corps serait prêt à abandonner ma cerise.

Cette situation était assez inattendue, mais tu n’arrivais pas à te sentir gêné alors que tu venais de la voir avec une petite culotte trop sexy dans les mains. Et que dans la précipitation, elle avait essayé de cacher tout un lot de lingeries tout aussi sexy que ladite culotte. Tu étais un homme et donc tu aimerais beaucoup la voir dans ces dessous, ça te ferait vraiment fantasmé… Mais était-ce une bonne idée ? Cela pourrait foutre en l’air une colocation et tu ne voulais pas trop te faire tuer par ses parents s’ils venaient à apprendre que tu te tapais leur fille tous les soirs etc. Sauf que c’était difficile de ne pas imaginer toutes ces choses que tu aimerais lui faire surtout quand elle te regardait de cette façon.

Heureusement qu’elle avait parlé de pizzas parce que ça permettait de changer de sujet et pour toi, de quitter la pièce. Tu avais proposé d’appeler pour les pizzas mais la jeune femme avait aussitôt dit qu’elle voulait payer sa part ; ce que tu n’étais pas prêt à lui accorder… Du moins pour aujourd’hui ! « Non je vais tout payer ! Considères ça comme un petit cadeau de bienvenue de la part de ton colocataire » dis-tu avec un sourire amusé, comme si tu cherchais à la dissuader. De toute façon, tu n’en démordrais pas. « Au pire, tu paieras la prochaine pizza » rajoutas-tu lui offrant ainsi la possibilité de te rendre la pareille plus tard, mais c’était aussi une invitation déguisée pour passer une autre soirée ensemble. Par la suite, tu lui demandas ce qu’elle voulait boire et lorsqu’elle te répondit Bière d’une voix un peu hésitante, tu lui adressas simplement un clin d’œil taquin puis tu t’éclipsas de sa chambre pour qu’elle puisse finir son rangement.

Une fois dans le salon, tu t’empressas à commander lesdites pizzas puis tu ramenas plusieurs bouteilles d’alcool dont de la bière vu que c’était ce qu’elle avait demandé. Quelques minutes plus tard, elle te rejoignit mais elle tâcha de se mettre loin de toi, comme si elle avait peur de quelque chose. « Et si nous trinquions ? A cette colocation qui promet d’être excellente, j’espère que nous allons bien nous entendre, Nerea » dis-tu en levant ton verre de whisky sans glace. Tu allais engager une conversation simple pour ne pas trop la perturber et l’effaroucher carrément. Ça te ferait chier qu’elle te fuit dès le premier soir quoi.