NICAIN + I smile like a girl, it means everything.

Assise sur le sofa de la coloc, tu es restée dans l’espoir de pouvoir croiser celui qui hante encore tes pensées. Malgré tes dires, tu ne peux t’enlever de ta tête sa main délicatement posée sur ta joue, ses lèvres agréables au toucher. Faire parti de la même bande n’aide pas, mais rester là arrange encore moins les choses. Pour lui, tu aurais pu soulever des montagnes, et te quitter a été un véritable crève-cœur. Tu ne lui en veux pas. Il devait avoir ses raisons, et tu penses que c’est mieux ainsi. Jambes en l’air, la tête dans le vide, tu dessines une façade de bâtiment. Un devoir demandé, qui traîne depuis plusieurs jours désormais. Tu fredonnes en même temps. C’est faux, mais tu te mets une petite ambiance, comblant le silence pesant. Lorsque tu entends la porte s’ouvrir, tu devines que c’est lui. Il est de retour. Tu tournes la tête, et lui vois arriver. Kain, toujours aussi beau, tu te dis. Mais tu te reprends rapidement, par peur qu’il puisse lire dans tes pensées. « Salut. » Dis-tu avec un large sourire. Avec un semblant de roulade, tu parviens à sortir du canapé et à te hisser debout. Tu remets cette mèche de cheveux derrière ton oreille. Une vieille manie que tu as prise avec lui. « Comment tu vas ? » Rapidement, tu déposes un baiser sur sa joue, et viens te réfugier à nouveau sur le sofa. Jambe en tailleur, tu attends sa réponse et enchaînes. « Je veux tout savoir, raconte. »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces dernières semaines ont été éprouvantes physiquement mais surtout déterminantes pour son potentiel futur en NFL. Kaïn préfère se dire que rien n’est fait, qu’il a toujours une possibilité qu’aucune équipe professionnelle ne lui laisse sa chance alors que tout le monde ne cesse de lui répéter que la saison prochaine, il évoluera sur les terrains de NFL. C’est bête parce que s’il espère ainsi pouvoir atténuer la déception, il se trompe complètement. Depuis des années, il vit pour ça, Kaïn, pour devenir professionnel. Certes, il a commencé tardivement comparé à la moyenne mais il n’en reste pas moins un mordu de la balle ovale. L’agitation des semaines passées a laissé place au calme et à l’attente, une chose que gère beaucoup moins bien le sportif. Il a beau être patient en règle générale, la draft lui parait encore si loin qu’il en a parfois du mal à dormir. L’attente, l’angoisse de savoir que son avenir se joue actuellement dans d’autres mains que les siennes ne sont pas les seules raisons qui l’empêchent de dormir. La dernière, elle se trouve en face de lui, installée sur le canapé du salon. Nico est là, elle a encore pris ses quartiers. La maison de Flynn est un peu devenue celles de toute la bande. La grande blonde la salue avec un sourire dont seule elle a le don et son cœur s’emballe. C’est douloureux. Comment tu vas ? Elle le salue d’un baiser sur la joue, chose à laquelle Kaïn ne s’est pas encore habitué. En sera-t-il capable un jour ? Bien et toi ? Mensonge. Il s’installe à ses côtés et zieute sans se cacher le dessin de son ex petite-amie. Je veux tout savoir, raconte. Nico parle bien évidemment de ses essais avec les équipes NFL intéressées par son profil. Bah, c’est fait. Maintenant, je dois attendre. Il sait qu’elle ne se contentera pas d’aussi peu de détails alors il poursuit. Je pense avoir fait ce qu’il fallait, mon maximum tu vois alors pour l’instant, j’ai pas trop de regrets. Ce qui changera si son nom n’est pas appelé au cours de la prochaine draft.

Il y a toujours ce petit malaise entre vous. T’aurais espéré que tout revienne à la normale, que le naturel reprenne le dessus. C’est peut-être trop en demander, encore trop tôt. Pourtant, tu te donnes du mal, non seulement pour garder la face, mais aussi pour le groupe. Vos histoires n’ont pas à interférer sur cette ambiance générale. C’est déjà bien assez compliqué dans ta tête comme ça. Et puis, tu ne t’es jamais considérée comme une briseuse d’ambiance, loin de là. Et pour la première fois de ta vie, tu sais ce que s’est jouer les faux-semblants. Il n’y a rien de plus exaspérant, mais tu en as besoin, par fierté. « Ouais, ça va. » Menteuse, mais qu’est-ce que ça peut lui faire. C’est juste une question formelle. Réponse formelle, oblige. Ta tête se secoue, comme pour affirmer tes paroles et les appuyer. Il vient s’asseoir à tes côtés, regardant ton dessin. Voilà ce qui n’a pas changé. « C’est rien. J’essayais de bosser sur un projet, mais ça ne prend pas. » Tu fais glisser ton cahier sur la table basse. Il y a plus important comme sujet, d’où ta présence encore ici. Kaïn te répond brièvement, puis développe davantage, sans même que tu ne lui dises quoi que ce soit. Il devait certainement se dire que tu allais en demander plus qu’un simple : il faut attendre. « C’est ce qui compte le plus. Et essaye de croire un peu en toi, ça serait bien de commencer par là. » Tu lui donnes un coup d’épaule, essayant à ta façon de le rassurer. Vous êtes si différents l’un de l’autre. Pourquoi, n’a-t-il pas confiance en lui, alors que toi-même, tu es à fond derrière lui. T’es peut-être trop optimiste comme fille, mais jusque-là ça t’a plutôt bien réussi. « Moi, j’y crois. » Ça serait une immense chance pour lui. C’est décisif pour son avenir. C’est tout un rêve et une vie qui s’accomplirait. Des années qu’il travaille pour faire de parti des meilleurs.

Tomber sur Nico chez lui alors qu’il ne s’y attend pas, c’est habituel. Il ne compte plus le nombre de fois où il l’a vu débarquer à l’improviste. A chaque fois, ça le rendait heureux, d’ailleurs. Cette grande blonde a su lui mettre du baume au cœur comme nul autre. C’est encore le cas même si tout est devenu plus compliqué. Pourtant, il pensait que leur rupture rendrait les choses plus simples. Il s’est trompé mais refusant de voir la vérité en face, il préfère se dire qu’il faut laisser le temps au temps. Ouais, ça va. Vraiment ? Une part de lui n’y croit pas tandis qu’une autre lui crie qu’évidemment, elle va bien. Elle est libérée. L’éternelle bataille entre le cœur et la raison. C’est rien. J’essayais de bosser sur un projet, mais ça ne prend pas. Les yeux du sportif ne quittent pas de suite le cahier de la demoiselle, ouvert à la page du dessin en cours qui ne semble pas la satisfaire, de toute évidence. Ça viendra, t’y arrives toujours, qu’il lui dit avec un sourire et maintenant qu’il la regarde dans les yeux, elle peut y voir toute sa sincérité. Kaïn a toujours été impressionnée par le talent de Nico, ça ne risque pas de changer. C’est ce qui compte le plus. Et essaye de croire un peu en toi, ça serait bien de commencer par là. Le coup d’épaule de Nico le fait doucement sourire. La confiance en soi, ce n’est vraiment pas son fort. Il connait ses capacités, son talent inné pour son sport mais au fond de lui, il existe toujours ce petit quelque chose qui le fait douter. Peut-être que s’il est drafté, ce petit quelque chose disparaitra ? Il espère, Kaïn. Moi, j’y crois. Il a envie de l’embrasser, de la serrer dans ses bras parce que p*tain, il est tellement bien quand elle est là, quand il la touche. Là, elle est là mais il ne peut pas la toucher, il doit se forcer à prendre ses distances et ça le tue. Toi, t’es géniale. C’est minable, rien comparé à tout le bien qu’il pense d’elle mais elle comme lui devront s’en contenter. Tu m’aideras toujours à choisir mon costume pour la draft ? C’est quelque chose qu’ils avaient convenu il y a plusieurs semaines avant la fin de leur relation alors il comprendrait qu’elle refuse. Ça lui ferait mal mais il comprendrait.

Kaïn est complètement convaincu. Il te regarde avec cet air sincère. Ça viendra, mais quand ? T’as l’impression que l’inspiration a pris la fuite, et qu’elle sa cache dans un endroit bien tenu secret. Des fois, tu penses que tu ferais mieux de partir en vacances. D’aller en Europe, là où l’inspiration vient en un claquement de doigts. Encore faudrait-il que tu ais des sous. Et t’es loin de crouler sous l’or. T’es loin de mener une vie à la Jenner/Kardiashian. T’es qu’une jeune femme de vingt-deux qui se démène pour avoir une vie décente à l’avenir. Tu détournes le regard, évitant de trop plonger le tien dans le sien. C’est assez difficile comme ça. Tes épaules se soulèvent, tandis que la conversation se détourne vers le sujet de la journée. Il y a cette phrase qui tourne en boucle dans ta tête : toi, t’es géniale. Qu’est-ce que ça veut dire au juste ? C’est typiquement le genre de phrase qu’on lâche à sa super pote. T’es devenue sa super pote ? Tu ne sais même pas ce que vous êtes au fond. Des ex, mais quoi ? Des personnes qui se continuent à se fréquenter uniquement parce que vous faites parties de la même bande ? C’est minable, et pourtant t’es encore là, seule avec lui. Un sourire hypocrite se forme. Tes sourcils se soulèvent alors que tu ne sais trop quoi lui dire. Tu voudrais revenir en arrière. Revenir à cette journée qui vous a séparé. Tu te battrais, lui montrerais à quel point tu l’aimes. Peut-être que tu ne l’as pas fait assez. Au fond, t’en sais rien. Ça, c’est juste abattu sur toi comme un château de cartes. « Euh … ouais, bien sûr. » Tes lèvres se pincent. Heureuse peut-être qu’il pense toujours à toi pour cette occasion. C’est important à ses yeux. Tu ne peux le décevoir, t’en es tout bonnement incapable. Tu viens coincer une mèche derrière ton oreille. « Je ne voudrais pas que tu ridiculises devant tout le monde, que tu fasses un fashion faux pas. » Tu y veilleras personnellement. Mais aucun costume ne le rendra plus beau qu’il ne l’est déjà. Tout ce qu’il doit travailler, c’est son assurance, et tout le monde le prendra au sérieux. « Tu peux toujours compter sur moi. Promis. » Ce n’est pas une promesse en l’air. Pour Kaïn comme pour le restant de la bande, tu pourras tout laisser tomber pour leur venir en aide. C’est ta seconde famille, celle que tu as choisie, avec qui tu passes le plus clair de ton temps.

C’est certainement stupide mais ça fait des jours qu’il y réfléchit, qu’il se demande s’il devrait la relancer par cette affaire de costume. C’est rien du tout, pourtant, c’est dérisoire. Deux potes qui font du shopping ensemble, la fille aidant le mec à trouver la meilleure tenue possible, c’est du déjà-vu. Eux-mêmes l’ont déjà fait des dizaines de fois. Des flashs lui reviennent, Nico enchainant les magasins et lui portant les sacs. Un p*tain de cliché. Il se souvient qu’il s’ennuyait souvent, qu’il se demandait toujours pour combien de temps ils en auraient et lorsque sa patience touchait à sa fin, Nico se montrait si adorable qu’il était capable de repartir pour deux magasins supplémentaires. Il aurait dû en profiter davantage. Il ne s’en rend compte que maintenant, trop tard. Euh … ouais, bien sûr. Il la voit sourire, il a l’impression qu’elle est heureuse de sa demande et ça le fait sourire aussi. Il ne regrette pas d’avoir relancé le sujet. Je ne voudrais pas que tu ridiculises devant tout le monde, que tu fasses un fashion faux pas. Elle le fit rire. Nico l’a toujours charmé et son humeur n’y est pas pour rien. Et bien, avec toi, ça n’arrivera pas. Il sait que c’est la vérité en plus. Son ex petite-amie a de très bons goûts en matière de vêtements. Il a gardé toutes les fringues qu’elle lui a offert durant leur relation ou qu’elle lui a conseillé d’acheter. Tu peux toujours compter sur moi. Promis. Kaïn hoche doucement la tête. Puis sans réfléchir, il passe un bras autour de ses épaules pour l’approcher et déposer un baiser sur sa tempe. Merci, Nico, qu’il dit avant de lâcher son emprise, réalisant que ce qu’il vient de faire. Ne pas laisser le silence s’installer, ne pas laisser le silence s’installer. Je vais faire à manger, t’as faim ? Le voilà qui frotte ses mains moites sur son jean. Malin, Kaïn, malin.

Il rit, et détend l’atmosphère qui pouvait être gênante il y a quelques secondes. Au moins vous n’avez pas tout perdu. Il y a toujours cette complicité naturelle. Malgré des petits moments de malaise, vous rebondissez toujours. Arrivez à passer au-dessus de ça. Tu lui rends un sourire soufflé. Il est certain que tu t’assureras qu’il soit toujours à la pointe de la mode, toujours mis en valeur. Ça n’a jamais été compliqué pour un si bel homme. Et même s’il s’en est toujours moqué, il l’avait fait pour toi. Un moment de partage, un plaisir. Comme celui que vous aller passer ensemble à l’avenir. Malgré ce qui s’est brisé entre vous, tu feras tout pour qu’on voit le meilleur de lui. C’est son projet qui est en jeu. Tout un tas de concessions, d’acharnement. « Mais je te préviens, tu n’as pas intérêt à souffler d’agacement. » La tête penchée à moitié sur le côté, de tes yeux perçants, tu le menaces gentiment. Tu sais que ça peut l’agacer quelque peu d’essayer vêtements sur vêtements. Tu ne lâcheras pas l’affaire, tout devra être parfait. Et là ça sera ton dernier mot. Un bras autour de tes épaules, un rapprochement, un bisou sur l’une de tes tempes. Il ne t’en faut pas plus pour te faire rougir, te faire perdre tous tes mots. Un sentiment de joie te submerge. C’est un cœur qui s’emballe dans le vide, une sensation légère et agréable. Tu aurais voulu que ce moment s’éternise. Au creux de ses bras, tu t’y es toujours senti protégée, au chaud, bien. Lorsque sa courte étreinte se termine, tu le regardes droit dans les yeux, lui souriant alors que la gêne s’empare de Kaïn. Il est tellement mignon quand il ne sait plus quoi faire. Ça te faisait toujours rire de le voir embarrassé. « Depuis quand tu me demandes si j’ai faim ? J’ai toujours faim. » Derrière ce corps plat, se cache un véritable ogre. Tu pourrais manger à longueur de journée sans jamais culpabiliser par tout ce que tu as ingéré. Tu ne regrettes rien. Tu penses être assez active dans la vie de tous les jours, que ça compense. Et sans perdre une seconde, tu te lèves. « T’as besoin d’aide ? » T’aimes cuisiner, mais pas sûre que tu sois d’une très grande aide. Tu rates toutes les cuissons. « Je vais essayer de ne pas faire brûler la cuisine, promis. »

Demander à Nico de l’aider à choisir son costume pour le grand soir, ça semble si naturel au final. Depuis leur rupture, Kaïn fait tout ce qu’il peut pour éviter que leur relation ne devienne étrange. D’une, pour elle, de deux, pour le groupe et finalement, de trois, pour lui. Ça ne surprendra personne qu’il pense à lui en dernier. Il est comme ça, le sportif, à privilégier les besoins des autres avec les siens. Il sait que de son côté, Nicola fait autant d’efforts que lui. Alors évidemment, elle accepte de l’aider. Cependant, elle tient à ajouter une condition. Mais je te préviens, tu n’as pas intérêt à souffler d’agacement. Une condition qui amuse Kaïn et le fait doucement sourire. Bon, tu me connais, je ne fais jamais de promesse que je ne peux tenir mais je ferais de mon mieux. C’est assez ? qu’il demande quand même, essayant d’adopter un visage de gentil, presque d’ange même si jouer la comédie n’est pas son fort et qu’au final, son air doit être à des années lumières de ce qu’il souhaite.
C’est comme un réflexe, un automatisme qui le pousse vers Nico. Avant qu’il n’ait le temps de réaliser ce qu’il fait, il la sert contre elle. Il est certain que sa gêne doit être visible surtout pour la grande blonde qui le connait depuis des années. Lui, il remarque ses joues rosées. Heureusement, il trouve vite une porte de sortie en annonçant qu’il allait faire la cuisine. Lui aussi la connait sur le bout des doigts. Par conséquent, il sait qu’elle ne peut resister à la nourriture. Depuis quand tu me demandes si j’ai faim ? J’ai toujours faim. Gagné. Kaïn se lève tandis que Nicola lui propose son aide. Il la regarde d’un air peu assuré puisqu’il n’est pas sans savoir qu’elle n’a aucun talent culinaire. Elle semble remarquer son hésitation puisqu’elle ajoute : Je vais essayer de ne pas faire brûler la cuisine, promis. Alors, Kaïn finit par céder. Rien de bien étonnant puisqu’il s’agit de Nico. Ok mais je vais te surveiller de près, qu’il annonce en la pointant du doigt.
Les deux prennent la direction de la cuisine. Le premier réflexe de Kaïn est de vérifier les provisions. Etant donné qu’il n’a pas été très présent ces dernières semaines, c’est majoritairement Flynn qui s’est chargé des courses. Posté devant le frigo ouvert, il observe un instant ce qui s’offre à lui. Des œufs, des restes de pommes de terre, des lardons. Une idée lui vient à l’esprit. Une omelette lardons pommes de terre, ça te va ? Il tourne le regard vers son ex, attendant sa réponse.

Tu sais comment ça va se passer. Il va s’agacer, et ça va t’agacer. Avant, vous trouvez toujours un moyen pour éviter que ça parte en sucette, et que tout le monde trouve son compte. Enfin, tu étais surtout celle qui l’emportait. Kaïn était bien trop gentil avec toi. Sauf que cette fois, ça n’allait pas être pour toi, mais pour lui. Alors s’il ne veut pas, tant pis, tu ne vas pas le forcer. Pourtant, il se met à rire, doucement. Il tente de t’amadouer avec son visage de gentil. Ça ne prend pas avec toi, même si tu t’accordes à dire qu’il est vraiment trop mignon avec cet air. « Non, mais c’est toi qui vois. » Tes mains, écartées, se lèvent. C’est son choix, pas le tien. « Tu ne viendras pas pleurer si tu ne te trouves pas assez élégant. » Tu le nargues, car tu doutes qu’il veuille avoir une photo de lui dans une tenue imparfaite. C’est un moment qu’il attend de puis longtemps, alors même si tu l’épuises à vouloir trouver La tenue, il en sera que trop content.
Tu suis Kaïn, en direction la cuisine, la pièce la plus intéressante. Enfin, s’il y a de quoi manger, sinon c’est une pièce comme une autre. Sans véritable intérêt. Tu n’en reviens pas que malgré toutes ses années, il doute encore en toi. Bon, il y a de quoi. Quand vous étiez ensemble, vous aviez pris la décision de laisser Kaïn cuisiner. Ça permettait d’éviter tous incidents malencontreux et incontrôlés. Et il fallait l’avouer, il avait un don contrairement à toi. Pourtant, il te laisse l’occasion de pouvoir participer. Son doigt menaçant te pointe tandis que ta tête fait oui de la tête, yeux grands ouverts. La confiance règne, penses-tu.
Le beau brun va directement au frigo, regarde attentivement ce qu’il comporte. Poster derrière le comptoir, tu surveilles et attends de voir ce qu’il propose. La faim se réveille, rien qu’en imaginant tout ce que tu peux manger. L’envie de nems te vient à la bouche. Tu ne penses qu’à ça, et ton compte en banque en paie les pots cassés. « Ouais ! Et je sais casser des œufs, quelle chance. » Casser, c’est facile. Par contre éviter des morceaux de coquilles c’est tout autre chose. Mais, il n’est pas obligé de connaître ce petit détail. Tu pourras toujours récupérer le tir avec une fourchette. Au pire, ça croustillera sous les dents. Connaissant parfaitement les lieux, tu ouvres un placard et en sors un saladier ainsi qu’une poêle. « Et sinon, tu penses avoir des nouvelles dans combien de temps ? » A l’aide d’un choucou, tu nattes tes cheveux afin d’éviter de glisser des cheveux d’ange dans le plat.

Non, mais c’est toi qui vois. Tu ne viendras pas pleurer si tu ne te trouves pas assez élégant. Kaïn secoue doucement la tête, un sourire malgré tout amusé sur le visage. Nico sait jouer la comédie lorsque cela lui est bénéfique. Là, elle joue l’innocente, elle essaye peut-être même de l’amadouer pour qu’il accepte de lui accorder autant de temps qu’elle le souhaitera dans les magasins mais ça ne fonctionne pas parce qu’il l’a grillé. Moi, pas assez élégant ? Une fille très intelligente m’a pourtant dit un jour qu’un rien m’habillait. Evidemment, cette fille en question n’est autre que Nicola. En effet, Kaïn n’était pas le seul à ne jamais tarir d’éloges concernant la demoiselle. C’est toujours le cas aujourd’hui même si il ne peut plus se permettre d’être aussi élogieux à son égard qu’à une époque. Il se contente de garder tout le bien qu’il pense de Nico pour lui.
La cuisine rejointe, Kaïn ne perd pas une minute pour fouiller et voir ce qu’ils ont sous la main. Il remarque que les provisions sont bien remplies et que par conséquent, Flynn a fait les courses récemment. Parfait. Vu l’heure assez avancée et leurs faims, le sportif cherche une idée rapide et efficace. Il n’a pas envie de passer une heure en cuisine. Lui, ce qu’il veut, c’est vite mettre les pieds sous la table, une envie qu’il sait être partagée par Nicola. D’ailleurs, elle accepte sa première proposition avec entrain. Ouais ! Et je sais casser des œufs, quelle chance. Il doit se faire violence pour retenir la remarque qui fuse dans son cerveau. C’est dur mais il parvient à garder le silence. Oh, il sait qu’il pourrait retrouver des morceaux de coquille dans son assiette mais il prend le risque. Au pire, il fera le tri et il ne se retiendra pas deux fois de taquiner la grande blonde. C’est vrai finalement que tu sais faire des choses en cuisine, qu’il finit par dire, se rendant vite compte que là-aussi, il s’agit d’une taquinerie lancée à la demoiselle. Avec elle, il redevient rapidement un enfant et ça se voit.
Alors qu’il fait chauffer une poêle pour faire réchauffer et dorer les pommes de terre, Nicola relance le sujet de ses essais. Et sinon, tu penses avoir des nouvelles dans combien de temps ? Il ne pense pas, il sait et c’est assez effrayant dans un sens. A la draft. Je ne serais pas fixé avant d’entendre mon nom ou pas d’ailleurs. C’est une option qu’il ne délaisse pas car ça peut arriver. Il se peut qu’il ne soit pas recruté cette année. J’aurai sans doute des sons de cloche par ci par là mais rien de sûr avant la draft. Et c’est bien connu, il ne s’emballe pas Kaïn. Ce n’est pas parce qu’une connaissance dans le milieu lui donne une indication qu’il va la croire à 100. La seule vérité qui compte, c’est la draft. Rien d’autre.