le diable s'habille en prada, remake (nicaïn)

Le grand jour approche. Il sent l’excitation et l’appréhension montaient un peu plus, jour après jour. Il en est même arrivé au stade où ça commence à l’empêcher de dormir. Le soir, couché dans son lit, il attend Morphée et elle ne vient pas, le laissant seul avec ses pensées ou est-ce ses pensées qui empêchent Morphée de faire son travail ? Kaïn pencherait plutôt pour cette dernière solution. 25 avril 2019. La date à laquelle il devrait être fixé. Il l’espère. Cette date, il l’attend autant qu’il l’appréhende. La date à laquelle sa vie pourrait changer du tout au tout. Il le sait et ça a quelque chose d’angoissant bien que si son nom est appelé ce soir-là, ça ne sera que du positif. Sa chance à lui de percer.
En entendant, il est grand temps de trouver une tenue pour le grand soir. Nico prend son rôle à cœur et c’est sans doute pour ça qu’elle n’a pas manqué de lui rappeler dernièrement qu’il ne fallait plus traîner. Une tenue pour une telle occasion ne se choisit pas la veille pour le lendemain. Comment tu te sens ? Dans un premier temps, il hausse les épaules puis il se souvient que c’est Nico et qu’il peut sans doute tout lui dire – ou presque. Anxieux et impatient à la fois. C’est étrange. Mais au moins, il parvient à mettre des mots simples sur ce qu’il ressent. Je tiens juste à préciser que j’ai préparé une banderole prête à te féliciter pour ta sélection. Le brun secoue doucement la tête, un sourire amusé sur le visage. Bien qu’il devine qu’il s’agit d’une simple blague, il connait assez la grande blonde pour savoir qu’elle en serait capable. T’es prêt à te jeter dans la gueule du loup ? Pas vraiment mais il le faut et de toute façon, Nicola ne lui laisse pas le choix plus longtemps. Elle l’entraîne dans la première boutique. Il se laisse guider, lui faisant pleinement confiance. Elle sait ce qu’il faut : quelque chose d’élégant mais rien d’extravagant. Il n’a rien contre un peu de couleur comme du pourpre ou un bleu/vert. Bref, elle connait les consignes et Kaïn ne doute pas du fait qu’elle finira par trouver quelque chose qui leur plaira à tous les deux parce que bien évidemment, elle ne le laissera pas choisir une tenue qu’elle n’aime pas et au fond, ça ne lui viendrait pas à l’idée à Kaïn, d’aller contre son avis.

Tu lui demandes comme il se sent, mais tu connais déjà la réponse. Jamais, tu n’as connu Kaïn à cent-pour-cent serein. Il craint toujours que quelque chose ce déroulement, incertain de lui-même et de ce qu’il peut faire. C’est mignon au début, et puis à force t’as envie de lui coller des gifles tant il est aveugle. Avec les années, tu espérais qu’il puisse prendre confiance en lui, mais c’était peut-être trop lui demander. Espérons que les résultats, en sa faveur, lui feront prendre le poil de la bête. Ça serait dommage qu’il reste bloqué sur de l’incertitude, il en sortirait meilleur encore. « Ouais, non, je crois que c’est normal dans ce genre de situation. » Pour toi l’anxiété et l’impatiente vont ensemble, bien que tu ne sois pas anxieuse de nature. « C’est du bon stress. » Dis-tu en levant les épaules vers le ciel. Vaut mieux le savoir comme ça plutôt que trop flipper, à vouloir rester cloîtré chez lui. Il ne se laisse pas démonter, et sort. Et s’il prévoit une belle tenue pour l’occasion, c’est que d’une certaine manière, il y croit. Mais ça il ne se l’avouera jamais. Avec lui, il faut lire entre les lignes. Chose que tu as appris à faire depuis le temps.
Sans perdre plus de temps, tu l’entraînes dans la première boutique qui vous fait face. Tu regardes rapidement les vêtements posés sur les portants, et ne demandes pas une fois à Kaïn ce qu’il désire porter. Tu connais la réponse : un haussement d’épaule. Vaut mieux prendre les devants. « Je t’épargne les couleurs voyantes, rien d’extravagant, du discrets qui passe-partout. » Pourtant, lorsque tu tombes sur une veste rose pétard, tu ne peux t’empêcher de l’imaginer dedans. « Dommage, je t’aurai bien vu dedans. » Dis-tu amusée, alors qu’il est clairement hors de question qu’il porte ça. Il n’est pas question de nuire à sa réputation, et de l’afficher dès le début de sa carrière. Tu prends quelques articles et les donnes à Kaïn sans même lui demander son avis. Il devra passer par la case cabine d’essayage pour les juger. Avant, tu ne souhaites rien entendre. « Dis, et si tu étais accepté dans une équipe loin de New-York ? » Tu n’as jamais douté en les capacités de ton ex, loin de là. Jusqu’au point de penser qu’il pouvait attirer les équipes lointaines. Et s’il devait quitter la grosse pomme ? Non, tu n’es pas prête à vivre son départ.

Ouais, non, je crois que c’est normal dans ce genre de situation. Là, elle parle son langage. Bon, Kaïn est conscient qu’elle aimerait qu’il ait davantage confiance en lui, qu’il appréhende moins les choses d’une manière générale mais c’est plus fort que lui. Il est d’un naturel nerveux alors forcément, lorsque quelque chose d’aussi important que la draft approche, il est loin d’être serein et ça le soulage au moins un tout petit peu de savoir que Nicola le comprend là-dessus. Cette draft pourrait clairement avoir un énorme impact sur sa vie, il y a de quoi rester éveillé la nuit. C’est du bon stress. Quand est-ce qu’elle est devenue si… sage ? La nuit dernière ? D’habitude, des deux, c’est lui qui dirait une telle chose alors qu’elle serait du genre à s’exclamer « au dieu le stress ! » pour parler poliment. Bref, le brun hoche la tête, marquant son accord. Enfin, il croit que c’est du bon stress et dans un sens, ça prouve qu’il y tient vraiment à tout ça. C’est ce pour quoi il travaille dur depuis de nombreuses années, après tout.
Les voilà dans la première boutique et bien qu’il s’agisse tout de même du costume qu’il portera, Kaïn a plutôt l’air d’être l’accompagnateur dans l’histoire. Il prend les vêtements tendus par son ex, les détaillant en silence. Il a fait suffisamment de virées shopping avec la brunette pour savoir que ça ne sert à rien de protester avant d’essayer. Ça serait de l’énergie perdue en vain. Alors, il ne dit rien, lui offrant un sourire volontairement forcé à sa remarque qui de toute évidence n’est pas du tout drôle. Puis, la conversation prend soudainement une tournure plus sérieuse. Dis, et si tu étais accepté dans une équipe loin de New-York ? Kaïn affiche une légère grimace. C’est un sujet qu’il a toujours évité d’aborder avec Nico pour ne pas lui faire de la peine. Ils ont beau ne plus être ensemble, le sportif sait qu’il vivrait certainement mal l’éloignement et que ça pourrait également être le cas pour la demoiselle. Peut-être qu’au fond, il aurait souhaité qu’elle s’informe d’elle-même là-dessus. Après tout, ils étaient ensemble il y a encore peu et si c’était encore le cas aujourd’hui, ils en seraient à envisager une relation longue distance. Beaucoup de petites-amies de joueurs les suivent peu importe la ville où se trouve leur nouvelle franchise mais Kaïn n’aurait jamais pu demander à Nico de tout abandonner pour lui. Tu sais Nico, il y a plus de probabilités pour que ça arrive que pour que je reste dans le coin. Sa voix est tout de suite plus douce comme si il souhaitait atténuer le poids de ses paroles. Sur trente-deux équipes de NFL, seulement deux sont situées à New-York mais ça, il se garde bien de lui dire… pour le moment.

Tu sélectionnes les vêtements comme si tu jouais ta vie. Sélectionné minutieusement, tu ne regardes pas l’approbation de ton ex. Il serait bien trop capable de te faire croire que ça ne va pas, dans l’unique but de te faire enrager. Depuis le temps, vous vous connaissez trop bien. Pour autant, tu ne te soucies pas sur le fait de savoir si ça le plaît. Il te le dirait aussi sec si ça ne convenait pas. Il y a longtemps, que la question sur le devenir du joueur te trotte en tête, mais jamais vous n’avez été assez proche de la réponse pour voir les choses devenir sérieuses. Vous n’en avez jamais véritablement parlé, soucié de là où il irait. T’as toujours voulu qu’il réussisse, ici ou ailleurs. Et penser à un éloignement était trop déchirant pour en parler. Ça l’est tout autant aujourd’hui, mais tu prends ton courage à deux mains. Tu veux savoir ce qu’il en sera, bien que tu sais pertinemment qu’il ne vous oubliera pas. Tu crains uniquement de le voir s’éloigner davantage. Vous n’êtes plus aussi proche qu’avant, normal vous me direz. Mais avec les kilomètres entre vous, il ne faut pas se faire d’illusion, vous perdrez d’avantage contact. Et même si ça serait la solution pour l’oublier totalement, tu préfères saigner chaque jour que de le voir partir pour de bon. En entendant sa réponse, tu ne souhaites pas le regarder droit dans les yeux, lui faire face. Lui faire dos, comme si tu continuais à chercher une tenue, est bien plus simple. La réalité t’attriste et tu ne veux pas le lui montrer. Il tente de rendre les choses moins déchirantes, te parlant d’une voix douce. Celle que l’on adresse à un petit-enfant. « Je sais. » Dis-tu de manière désespérée, incapable de cacher ta tristesse. Faisant tous les deux, office de porte vêtements, il est temps que Kaïn aille essayer les tenues que tu as soigneusement sélectionné, dont une qui risque de le faire grincer des dents. Tu la gardes bien caché sous la pile que tu portes, et la lui donneras de force quand il se déshabillera. Une vendeuse récupère la pile que le brun porte et installe le tout en cabine tandis que tu déposes le reste sur une chaise. « Tu devrais commencer par essayer celle-là. Elle devrait mettre en valeur tes épaules et t’élancer. » Lui dis-tu alors que tu rentres dans la cabine pour lui donner tenue complète qu’il doit essayer en premier. Et tu refermes le rideau derrière-toi et fais les cent pas tandis que monsieur s’habille. Tu restes silencieuse jusqu’à ce qu’il ouvre les rideaux. Un sourire amusé s’affiche sur ton visage, et tu ne peux t’empêcher de venir remettre correctement le col de la chemise ainsi que celle de la veste. « Ce n’est toujours pas ton truc les cravates. Attends, je vais t’aider. » Tu défais le semblant de nœud qu’il avait noué, et prends le temps de le lui refaire. Là, il est mieux. « Regarde-toi. » Tu le positionnes face au miroir et reste derrière lui. Tu le trouves beau dans sa tenue. « T’en penses quoi ? »

Kaïn se doutait bien qu’ils ne pourraient pas éviter cette discussion éternellement. Même si ils ne sont dorénavant plus en couple, ils gardent une grosse importance dans la vie de l’autre, leur bande d’amis en commun les liant indéniablement. Alors forcément qu’à un moment, la question de son avenir serait mise sur le tapis. Cependant, il était loin d’imaginer que ça se ferait entre deux rayons d’un magasin. D’un côté, l’absence d’intimité rend la chose plus simple parce qu’il a l’impression qu’ils ne pourront pas aller en profondeur, que ça restera une conversation superflue mais d’un autre côté, il est assez gêné de devoir aborder le sujet entouré de tant d’étrangers. Puis, il se dit que quitte à en parler autant le faire réellement et pas qu’à moitié mais Nicola a choisi ce moment même pour le faire alors il n’a pas le choix que de s’adapter. Je sais, qu’elle lui répond simplement et rien qu’au son de sa voix, il sait qu’elle n’aime pas l’idée qu’il puisse s’éloigner. Lui aussi préfèrerait rester dans le coin. Il a mis du temps à s’adapter à New-York, aux gens de New-York mais maintenant qu’il a sa famille et ses amis, il a l’impression que c’est ici qu’il doit être. Cependant, son rêve est en jeu et jamais il ne dira non à une équipe même si elle se trouve sur la côte ouest. Il a l’impression qu’il devrait ajouter quelque chose, plutôt drôle puisqu’il y a encore une poignée de secondes il ne voulait même pas avoir à gérer cette conversation. Même si je pars, je serais toujours là, Nico, à un coup de téléphone et je viendrais vous voir aussi souvent que possible. Il aime penser que quand on veut, on peut et ses proches, il veut à tout prix les garder dans sa vie alors il fera ce qu’il a à faire pour. Ça ne dépendra pas uniquement de lui évidemment mais il aura la conscience tranquille en faisant les efforts nécessaires de son côté.
L’heure des essayages a sonné et Kaïn espère que dans le lot, une tenue saura leur plaire à tous les deux. Ainsi, la mission sera accomplie et ils pourront en finir avec cette virée shopping. Ecoutant les recommandations de son ex, le sportif essaye en premier lieu un costume plutôt classique. Ensemble noir et chemise blanche. Ce n’est toujours pas ton truc les cravates. Attends, je vais t’aider. Secouant doucement la tête, il ravale un sourire. Il s’attendait à une telle remarque. Peu importe ô combien il essaye, Nico trouve toujours à redire sur la façon dont sa cravate est mise. Alors, en silence, il la laisse faire. Puis vient le moment de la contemplation. T’en penses quoi ? Il affiche une petite moue. C’est bien mais c’est simple. Peut-être un peu trop, non ? Certes, il ne veut rien de trop extravagant mais un minimum d’originalité et de couleurs ne ferait pas de mal non plus.

L’idée que Kaïn est un véritable crève-cœur, bien plus que tu veuilles le laisser penser. Depuis que vous vous connaissez, vous avez toujours été proche. Constamment connectés par messages et physiquement quand monsieur avait du temps. Aujourd’hui, les choses sont différentes. T’as du mal à te faire à l’idée. Kaïn tu le vois comme ton grand amour, celui que tu ne peux oublier. Mais tu tais tes sentiments. Tu ne veux pas lui infliger cette douleur que tu subis, emmerder le restant de la bande pour des sentiments non réciproques. Toi qui n’as jamais su faire semblant dans la vie, devait taire tout ça. Jouer le jeu de la grande amie. Sauf que tu te fous de ce rôle. Tu le joues uniquement pour lui. Tu écoutes ses paroles qui veuillent être rassurante. Et pourtant c’est difficile à y croire. Il sera d’autant plus pris avec son travail, aura désire à se faire à cette nouvelle vie. Malgré lui, il prendra moins le temps. Ça ne sera pas volontaire de sa part, mais il se fera de plus en plus discret, reviendra de moins en moins à New-York. Tu le sais pertinemment. Alors tu te contentes de balancer ta tête de haut en bas, et changes rapidement de sujet. C’est plus simple de fuir finalement. Vous êtes devenus des pro pour ce genre de situation. Commencer un sujet et le taire aussi sec. Ou alors ne rien dire, faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Difficile de savoir où l’on se trouve avec tout ça.
« Monsieur a envie de se démarquer ? » Devant le miroir, tu le contemples joliment habiller pour cet heureux évènement qui va changer sa vie. Il souhaite quelque chose de moins simple, lui qui ne voit que par la simplicité. Se confondre dans le décor. « Mais qu’est-ce qui te prends ? » Dis-tu en le taquinant. Tu quittes ta place, et viens dans sa cabine pour sortir une autre tenue moins simpliste, plus colorée avec quelques motifs sur la veste. « Prends un nœud pap avec. Ça devrait donner un très bon ensemble. » Et tu vois la tête que tire ton ex quand il remarque les légers motifs de la veste bleue marine. Dire qu’il se plaignait de simplicité juste avant. Il aurait mieux fait de se taire. Tu lui fourres le tous dans les mains, et le pousse dans sa cabine avant de tirer les rideaux derrière lui. « Tu vas les essayer. C’est toi qui voulais quelque chose de moins simple. Allez, allez. »

Nicola n’est pas convaincue. Kaïn comprend immédiatement qu’elle ne croit pas un mot de ses belles paroles. D’un côté, ça l’attriste qu’elle ne lui fasse pas confiance, qu’elle ne le pense pas capable de garder contact mais d’un autre côté, il comprend. Les rôles inversés, il serait certainement aussi incertain qu’elle mais c’est lui. Il est comme ça. Le sportif manque de confiance en lui donc forcément, ça entraîne un certain manque de confiance envers les autres. Du coup, des deux, habituellement, Nico est l’assurée. Elle a confiance en elle et donc, confiance en lui. A l’instant même, ça n’a pas l’air d’être le cas mais Kaïn décide de ne pas poursuivre cette conversation. Ce n’est ni le lieu ni le moment.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Kaïn n’est pas convaincu par le costume actuel parce qu’il le trouve trop simple. Evidemment, la brunette ne perd pas une occasion pour le taquiner à ce sujet. Monsieur a envie de se démarquer ? Mais qu’est-ce qui te prends ? C’est de bonne guerre alors le sportif prend la répartie de Nico avec le sourire. Prenant son rôle toujours à cœur, son ex lui propose d’essayer une autre tenue précédemment choisie, n’attendant que d’être enfilée par le jeune homme. Il avoue être assez sceptique concernant les motifs de la veste mais avec Nico, pas question de discuter. Prends un nœud pap avec. Ça devrait donner un très bon ensemble. Tu vas les essayer. C’est toi qui voulais quelque chose de moins simple. Allez, allez. Secouant doucement la tête, il sourit tout seul comme un abruti dans sa cabine à nouveau fermée. Costume enfilé, il sort de la cabine pour faire tout d’abord face à Nico puis au miroir. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre qu’il est beaucoup plus emballé par ce costume là que par le précédent. Il s’admire un instant avant de se tourner à nouveau vers Nico. C’est mieux, hein ? qu’il dit avec le sourire parce qu’il a déjà compris à l’expression de la jeune femme qu’elle sera d’accord avec lui.

Si tu n’as pas envie de coucher ici, il faut savoir brusquer le Goldstein. Il gentil, ne voudra pas te froisser dans tes choix, alors il faut le pousser. Ne pas trop s’attendrir avec lui, comme tu peux si bien le faire. Une chose te rassure, il attend trop du draft pour choisir une tenue au hasard et se débarrasser de cette corvée. Il pourrait même te surprendre, comme il l’a fait auparavant en jugeant l’autre tenue comme étant trop simple. Tu n’aurais jamais cru entendre ça venant de lui. Simpliste. Depuis quand il aimait se sortir de lot, ne pas passer inaperçu ? Peut-être que la sélection lui aura enfin ouvert les yeux. Mieux que toi, durant toutes ses années. Le rideau de la cabine s’ouvre à nouveau, et le brun sort dévoilant sa tenue. Tu la trouves parfaite, beaucoup plus qu’un c’est mieux. Bonjour la modestie. « T’es généreux dans les compliments, ça fait peur. C’est ça qu’il te faut ! » T’es persuadée de ce choix, et ton ton ne peut le tromper. Lui, plus enjouer qu’à ton habitude. Est-ce que tu pourrais lui imposer ton choix ? Clairement, oui. T’estimes être plus compétente que lui en matière de mode. Et s’il ne voulait pas que tu lui imposes une tenue, il aurait fait appel à quelqu’un d’autre. Il sait comment tu fonctionnes. Ce caractère qui peut parfois être très directif. T’aurais pu travailler dans l’armée, être l’un de ses sergents qui fait pleurer ses sous-fifres. Ça t’amuse ça. « Par contre, et c’est un léger détail, mais ça serait mieux si tu n’attachais pas mardi avec jeudi. » Tes yeux regardent les boutons de la chemise. Tous décalés d’un rang. « Non pas que je juge l’effet rendu. » Te moquerais-tu de lui ? Complètement ! Mais pour ta défense, il t’a tendu le bâton, et toi tu l’as seulement saisi au passage.

Ça pourrait être le bon. C’est la première pensée qui lui vient à l’esprit lorsqu’il a fini de s’admirer dans le grand miroir situé à l’extérieur de la cabine d’essayage. En tout cas, il apprécie déjà bien plus celui-ci que le précédent jugé trop simple. Réflexion qui n’a d’ailleurs pas manqué d’amuser Nicola. Tout est possible, oui. Donc, ça pourrait être le bon. Cependant, pour s’en assurer, il demande l’avis de la brunette. Il en a besoin. Il sait qu’il pourrait s’en passer si il le souhaitait mais la vérité, c’est que si il lui a demandé de l’accompagner, c’est pour une raison et elle ne consiste pas à aller à l’encontre de son opinion. T’es généreux dans les compliments, ça fait peur. C’est ça qu’il te faut ! Kaïn ne peut s’empêcher de rouler des yeux, faussement exaspéré par l’attitude de son ex petite-amie. Il est rarement avare de compliments quand il s’agit des yeux. Lorsque cela le concerne, c’est une autre affaire. Enfin bref, il comprend rapidement que la jeune femme ne le laissera pas quitter cette boutique avec un autre costume que celui qu’il porte actuellement. Tant mieux. Etant donné qu’ils se sont rapidement mis d’accord, ils n’auront pas à s’éterniser dans ce centre commercial. Par contre, et c’est un léger détail, mais ça serait mieux si tu n’attachais pas mardi avec jeudi. Non pas que je juge l’effet rendu. Kaïn fronce d’abord les sourcils avant de baisser le regard sur sa chemise et de comprendre où elle souhaite en venir. Mardi préférait jeudi à mercredi, qu’est-ce que tu veux que j’y fasse moi ? Il hausse les épaules, affichant un air nonchalant de façon volontaire. Bon, je le prends alors ? Elle lui répond par le positif sans aucune hésitation. Kaïn passe donc à la caisse, déboursant au passage une jolie somme bien rondelette pour ce costume mais après tout, si il y a une occasion pour laquelle il ne doit pas compter, c’est celle-ci, non ? Ravis de leur trouvaille, ils se dirigent vers le Burger King, Kaïn n’ayant pas oublié sa promesse.

~ the end.