Exta...Coke...T'as triché là non ? ✓ Isis

Héroïne, cocaine, extasie, je ne comptais même plus ce que je prenais. Ça me maintenait éveillée et j’étais toujours là pour maintenir les parties. Elles duraient parfois des jours entiers, même des semaines. Je savais que j’étais dans les viseurs du FBI, c’est pour ça que je voulais rester éveillée, je voulais surveiller, je voulais être présente, tout le temps. Mais parfois, je ne reconnaissais même plus mon reflet dans le miroir, j’avais horreur de voir mon visage, de ce que représentait mon regard mais c’était un échappatoire, un moyen de conserver mon titre de « reine du poker. » ou « princesse », je sais plus trop comment ils m’appelaient tous.

Bref, à mes parties, beaucoup de gens peuvent entrer, tant que je sais qui ils sont. Je vérifie tout, leur casier, leur passé, tout. Mais sans doute la multitude de drogue fait que j’ai même lancé entrer une jeune femme, bien plus jeune que moi qui semblait être intéressée par le poker. En réalité, elle m’intriguait cette gamine. Vraiment. Je ne voulais pas qu’il lui arrive d’ennuis et je savais de source sûre que trainait ici n’apportait rien de bon, j’en avais fait mon métier moi mais elle ? Cependant, elle avait toujours de quoi payer, elle avait toujours avec elle des objets qui devaient valoir une fortune, c’était sa caution et elle s’en sortait même plutôt bien. J’avais été prévenue par mes serveuses, elle jouait vachement bien mais elle était jeune, bah oui vingt sept printemps, c’était jeune pour nous et si les flics apprenaient que je laissais entrer des mes parties des nanas de son gabarit, je ne sais pas trop comment ils réagiraient.

La première fois que je lui avais accordé le droit de jouer, je lui avais dit de se méfier, je connaissais mes joueurs, je les connaissais très bien, je savais pertinemment comment ils jouaient mais elle avait accepté. Les parties s’ensuivirent. Elle vain à perdre de l’argent, mais elle en gagnais, puis elle en reperdait. Parfois, c’était des grosses sommes mais tous les objets qu’elles m’amenait valait une somme astrominique, je me demandais bien d’ailleurs où elle allait les chercher. Bref, très vite, je me suis rendue compte que Cole Kravitz, gros joueur et flambeur qu’il était tentait de la mettre dans sa poche et mes vidéos de surveillance confirmèrent mes dires. A la dernière partie, la veille au soir, il se trouvait à côté d’elle et je la vois clairement tricher. C’était elle ? Ou il lui avait demandé ? Il me fallait en avoir le coeur net.

C’est sans doute pour ça qu’après avoir pris ma douche et enfiler un pull blanc, un jean noir et une paire de chaussures à talons noires, j’ai pris mon portable et je l’ai appelée, lui demandant simplement de venir à l’appartement. Puis j’avais posé le téléphone sur la table de poker sur laquelle ils jouaient les mercredis soir avant de m’adosser contre la vitre, regardant la ville qui grouillait en bas. Une bonne demi-heure plus tard, elle sonne. Je me dirige vers la porte, mes talons claquant sur le sol avant que je ne lui ouvre, avec un léger sourire.

« Bonjour Isis, entre je t’en prie. » lui dis-je avant de refermer la porte derrière elle.    

Le froid est pour moi le prix de la liberté, ah non, ça c'est une oeuvre d'Elsa. Moi c'est plutôt bienvenue dans la crique fantasmique et fantastégorique du Royal Dolton.

Pando

exta... coke... t'as triché là non ? ★ @Ali M. Bloom

Dans quoi tu t’es encore fourré Isis ? Voilà la pensée qui traverse ton esprit quand ton appel avec Ali vient de se terminer. Elle veut te parler ? Mais pourquoi ? Tu as fait quelque chose de mal ? Bien sûr que tu as fait quelque chose de mal. Tu le sais au fond de toi, t’es certaine que c’est à cause de ça. Quoi d’autres sinon ? En dehors de ça, t’es quand même assez clean. Enfin, si on retire le fait que tu voles sur les chantiers d’archéologie ou que les arrivages dans la boutique, tu en mets parfois de côté pour les revendre, tu ne fais rien de mal. Encore moins au poker. Enfin.. Tu ne faisais rien de mal. Du moins, jusqu’à tricher il y a peu. Ouais, tu ne sais pas vraiment pourquoi tu l’as écouté. Pourquoi t’es tombé dedans. Tu sais juste que tu y as plongé la tête la première.

— Putain.

C’est bien le seul mot que ta gorge est capable de sortir subitement. Toi qui avais eu une journée plutôt calme, tu sentais que mère karma se retournait contre toi et qu’elle allait t’en mettre une bonne dans la tronche. L’estomac noué, tu allais quand même te rendre là-bas. Elle voulait te voir ? Bien. Rien ne disait que c’était parce que tu avais eu l’audace de tricher. Puis, de toute manière, elle n’avait pas de preuve non ? Puis, pourquoi tu te montais déjà la tête comme ça ? Peut-être que c’était juste pour parler, comme ça.. Non ? Non. Il ne fallait pas que tu te voiles la face. Tu poussais alors un profond soupir et, une fois prête, tu quittais ton appartement.
À ce moment précis, tu avais l’impression désagréable de marcher à reculons. Tu baissais la tête, comme une prisonnière marchant vers la potence. Soudain, une autre idée te parcourut l’esprit. Et.. Et si elle demandait d’où provenait tous les objets qu’elle donnait pour payer parfois ? Les pièces d’or, les bijoux. Certains valaient quand même une sacrée fortune et, une petite nana dans ton genre n’aurait pas pu se les procurer comme ça. Bien que ton père fut loin d’être pauvre, bien au contraire, difficile de savoir si tout cela provenait de ta poche ou, de celle d’un autre. Au pire, tu dirais que c’est un héritage. Rien de plus. Voilà, oui, c’est ce que tu dirais, un putain d’héritage. Soudain, tu te sentis comme plus légère, comme presque rassuré. Mais, ce n’est qu’au pas de la porte de son appartement que subitement ton estomac se noua à nouveau. Et si elle avait vu pour hier ? Et si... Mais, pas le temps à cette voix intérieure de finir ses mots que la porte s’ouvrait devant toi.

— Bonjour, Ali. Répondais-tu simplement avant de passer le pas de sa porte.

Nerveuse, tu ne pouvais t’empêcher de triturer ton téléphone que tu gardais dans tes mains. Tu n’osais même pas retirer ta veste, comme prête à prendre la poudre d’escampette. D’habitude, tu n’étais pas du genre à fuir le danger mais, là, ton corps était bien trop fatiguée pour supporter quoi que ce soit. Seul ton mental parvenait à te maintenir sur pieds aujourd’hui.

— Tu voulais me parler de quelque chose ? J’imagine que cela doit être important si tu prends la peine de me faire venir jusqu'ici.

Voilà, tu tranchais dans le vif. Au moins, la plaie serait ouverte et, tu pourrais directement savoir la raison qui la poussé à te faire venir ici et, à te retrouver avec un vrai sac de nœud à la place de l’estomac.

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Des caméras de surveillance. Oui je sais que ça n’était pas bien judicieux de prendre en vidéo mes parties de poker sur lesquelles je prenais d’ailleurs des pourcentages mais j’avais des millions de dollars qui passaient d’une main à l’autre pendant les parties alors je me devais de surveiller et puis bon, je dormais très peu, sans doute le surplus de drogues, l’adrénaline des parties, je ne sais pas…Cependant, je gardais toujours un oeil sur Isis, c’était une femme et dans un univers d’homme, elle était en danger avec eux, je le sentais. J’avais visualisé les vidéos, je l’avais vu tricher et il fallait absolument que j’en ai le coeur net.

C’est pour ça que j’avais appelé Isis, je savais qu’elle n’avait pas fait ça seule. Je n’étais pas bête, je l’avais bien vu mais il fallait qu’elle comprenne ce que j’étais capable de faire. Je respire longuement et ouvre la porte de mon appartement avant de la laisser entrer. Je referme la porte derrière elle. Me retournant, j’invite Isis à me suivre jusqu’au salon où trône au centre la fameuse table de poker sur laquelle on souvent lieu les parties. Des écrans multiples sont sur le mur en face de la table.

« Assieds toi, je t’en prie. » dis-je à la jeune femme.

Elle tranche dans le vif, je le sais. Je me saisis de la télécommande et tapote dans ma main avant de regarder la jeune femme mais je ne dis rien sur le coup. Je lève le regard vers elle avant de finalement reprendre la parole tout en allumant les télévisions, montrant la partie à laquelle elle avait participé et triché. Je m’adosse contre la table avant de regarder Isis tout en reprenant la parole.

« Le poker est un jeu de stratégie Isis, et pour certains, qui dit stratégie, dit triche. Je suis une jeune femme prudente, ce que tu vois devant toi, c’est la partie de la dernière fois, tout a été filmé Isis. J’ai des millions de dollars qui changent de main toutes les minutes à cette table. Une tricherie ne passe pas inaperçue. Tu m’expliques ? » demandais-je avec une voix très calme, je voyais qu’elle était dérangée, je le sentais.   

Le froid est pour moi le prix de la liberté, ah non, ça c'est une oeuvre d'Elsa. Moi c'est plutôt bienvenue dans la crique fantasmique et fantastégorique du Royal Dolton.

Pando

exta... coke... t'as triché là non ? ★ @Ali M. Bloom

S’asseoir ? Tu n’en as étrangement pas envie. Lentement, tu jettes quand même un oeil aux chaises proches de toi avant de secouer négativement la tête. Non merci, je suis bien debout. Finis-tu par lui répondre. De toute manière, tu sens que tes jambes sont un peu en coton et, tu n’es pas certaine de pouvoir faire un pas supplémentaire sans te casser la gueule. L’espace qui sépare la porte du salon t’a déjà semblé être interminable. C’est sans doute le poids de ta culpabilité qui t’empêche d’avancer correctement. Comme un boulet accroché à ta cheville que tu serais obligé de traîner sur chaque mètre que tes pieds font.

— Peut-être plus tard, si vraiment je ne tiens plus sur mes jambes. Renchéris-tu sur un ton qui se veut plaisantin.

Essaierais-tu de te détendre ? De créer l’illusion que tout va bien pour toi ? Peut-être. Après tout, si toi-même tu y crois, pourquoi n’y croirait-elle pas elle aussi ? Mais, le peu de détente que tu avais acquis s’envolait subitement en fumé quand tu apercevais les écrans face à toi. C’est encore pire lorsqu’Ali prend la parole.

— Que je vous explique ? T’étonnes-tu faussement en fixant l’écran. Quoi donc ?

Là, tu joues l’ignorante. Tout un tas de pensées se bousculent à présent dans ta tête. Jouer l’ignorance à fond ? La petite nana un peu bête ? Est-ce que ça pourrait marcher ? Pas vraiment. Ce n’est pas vraiment ton style et, tu n’es pas née pour être comédienne, c’est certain. Bien que tu saches parfaitement mentir quand l’occasion se présente, tu ne sais pas jouer un rôle. C’est évident.

— Vous parlez de tricherie, c’est ça ? Devrais-je en conclure que quelqu’un à tricher hier ? Ajoutes-tu d’un ton calme.

Là, tu te surprends toi-même, tu ne sais pas comment tu as réussi à cacher le faible tremblement qui fait à présent vibrer quelques phalanges de tes doigts ainsi que quelques parties de ton corps. Ta jambe droite est prise de quelques soubresauts, mais pas assez pour être nettement perceptible à l’oeil nu. Toi, par contre, tu les ressens parfaitement. C’est un calvaire.

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« Bien, comme tu le sens. » lui dis-je avec un sourire rassurant.

Je n’étais pas méchante, je ne l’avais jamais été, loin de moi l’idée de l’être surtout avec Isis. Je voulais juste comprendre pourquoi elle en était venue à tricher à ma partie alors qu’elle ne l’avait jamais fait par le passé mais il fallait aussi que je comprenne où elle trouvait toutes ces oeuvres antiques qui valaient pour beaucoup une fortune, je le savais. Je ne quitte pas Isis des yeux alors que la jeune femme semble être totalement inconnue de tout ce que je suis en train de parler. Comme si tout ça n’était qu’une apparence, d’un instant qui ne compte pas. Je respire longuement mais ne dis rien pendant quelques instants.

Je m’approche d’elle avant de lever son visage avec mon index pour croiser son regard. Elle semble paniquée, perdue, incomprise. Je m’en veux légèrement de lui faire vivre cet instant mais je me dois de faire mon travail et les caméras ne trompent pas. Je pose mon regard sur les écrans et montre l’instant filmé, l’instant clé où elle sort des jetons de sa poche, elle fait tapis avec SES jetons. Je respire longuement avant de reprendre la parole.

« Toi. » dis-je simplement avant de m’approcher de la télévision centrale tout en zoomant pour montrer encore une fois la scène « Isis. Explique moi. Pourquoi as tu ajouté des jetons sur le jeu ? Des jetons qui viennent de ta poche. Les caméras ne trompent pas. Chacun de mes jetons est marqué. Une marque qui appartient à Bloom Entertainment, tu le sais en plus. Mes jetons ont un poids défini, une marque, une signature mais tu as quand même tenté le coup. Qui t’as poussé à le faire ? Je te connais maintenant, je sais que tu n’y aurais pas pensé toute seule. C'est Cole ? » ajoutais-je.

Le froid est pour moi le prix de la liberté, ah non, ça c'est une oeuvre d'Elsa. Moi c'est plutôt bienvenue dans la crique fantasmique et fantastégorique du Royal Dolton.

Pando

exta... coke... t'as triché là non ? ★ @Ali M. Bloom

Au moment où le «toi» s’échappe de ses lèvres, tu sais que tu vas devoir assumer. Après tout, les images ne trompent pas, tu as bien sorti les jetons de ta poche. Il faut dire que la discrétion et toi, cela n’a jamais été ton fort. Même si ce soir-là, tu étais certaine de les avoir sortis le plus discrètement du monde. Elle enchaîne finalement les mots, formant quelques longues phrases alors que toi, de ton côté, tu tentes vainement de calmer les battements de ton coeur qui font à présent des bonds. Cependant, une chose te froisse dans ses mots et, lentement, tu fermes les yeux. Comme pour être certaine qu’elle ne puisse lire quoi que ce soit dans ton regard. Un sourire se forme sur tes lèvres et, tu prends finalement la parole.
— Je sais que tu n’y aurais pas pensé toute seule. Répètes-tu pour commencer. Alors, pour vous je ne suis qu’une idiote de petite bourge ? C’est ça ? Incapable de penser à quelque chose d’aussi futile qu’une simple triche ?
Lentement, tu glisses tes mains dans tes poches, tu t’appuies contre le siège près de toi, la tête un peu baissé avant que tes paupières s’ouvrent assez pour que ton regard aperçoive le sol. Elle est presque vexante là. Mais, tu essayes de ne pas laisser ce sentiment t’envahir. Il peut-être trompeur et, tu n’as rien à lui prouver. À prouver à personne en fait.
— Si vous voulez tant que ça connaître la vérité. Sachez que j’étais seule. Que je n’ai besoin de personne pour préparer ce genre de chose. J’ai juste raté mon coup, rien de plus. Finis-tu par dire, toujours sans que ton regard ne croise le sien, car tu as beau réussir à garder une voix calme, sérieuse. Ton regard — lui — ne tromperait personne, tu en es certaine.
— J’imagine, que je ne pourrais plus venir ici après cela. Je comprends.
Tu te décolles de la chaise et, tu tournes les talons, comme si tu venais de décider que tout ça, c’était fini. Même si ton toi intérieur s’imagine bien qu’elle ne va pas te laisser filer comme ça, tu es au moins fière de ne pas avoir vendu la mèche. Tu préfères tout endosser que de trahir quelqu’un.

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Je ne quitte pas Isis des yeux. Je ne voulais pas me montrer brusque avec elle, je ne voulais pas la brusquer mais il fallait que je comprenne, que je sache s’il fallait que je vire cet abruti de Cole parce que s’il poussait ma seule joueuse à tricher, j’allais clairement péter un plomb. Me mordant la lèvre inférieure, je reprends finalement la parole, histoire de calmer Isis.

« Calme toi. » dis-je en premier lieu avant de finalement reprendre « Je n’ai jamais sous entendue que tu n’étais qu’une petite bourgeoise incapable de tricher, je suis sûre que tu es totalement capable de le faire mais pas de cette manière, cette manière de triche, c’est les gros connaisseurs qui agissent comme ça et tu ne joues pas à mes tables depuis assez longtemps pour connaître cette tactique de triche. » avouais-je.

Passant ma main dans mes cheveux roux, je respire longuement avant de finalement reprendre la parole, tout en poussant un léger soupir.

« C’est de ma faute, j’aurais dû faire plus attention. Une femme à mes parties, c’était sûr que les joueurs allaient en profiter. » dis-je avant de lever le regard vers elle « je ne dis pas ça pour toi ou contre toi Isis, loin de moi cette idée mais je savais qu’ils allaient en profiter. Pour eux, les femmes ne doivent pas jouer au poker. C’est pour ça que je t’ai fait venir. » énonçais-je à la jeune femme.

Elle tourne les talons, elle s’apprête à partir, je le sais mais je ne veux pas la laisser partir. Elle tente de me faire rentrer dans la tête qu’elle seule était à la tête de cette idée de triche, qu’elle avait simplement merder sur ce coup là. Je m’humecte les lèvres avant de me diriger vers elle « Isis, je t’interdit de quitter cette pièce ! » énonçais-je avant de finalement reprendre « Il n’y a pas eu de perte d’argent pour cette fois, alors je passe l’éponge, je te fais grâce de cette faute mais ne te laisses pas marcher sur la tête par les joueurs, ils pensent qu’une femme est incapable de les plumer. » énonçais-je à la jeune femme.

Le froid est pour moi le prix de la liberté, ah non, ça c'est une oeuvre d'Elsa. Moi c'est plutôt bienvenue dans la crique fantasmique et fantastégorique du Royal Dolton.

Pando

exta... coke... t'as triché là non ? ★ @Ali M. Bloom

Calmement, tu écoutes Ali faire son petit numéro. Tel un spectateur assis au premier rang d’un stand-up. Tu bois ses paroles, sans forcément répondre, sans forcément montrer le moindre signe de perturbation. Ce qui est d’ailleurs un exploit pour toi, tu dois bien l’admettre. Parce que, mine de rien, elle a raison. Malgré l’érudition de Cole pour le poker, il n’a pas su être assez malin pour inciter la meilleure personne à tricher. Oui, tu n’es pas la meilleure personne pour jouer à ce jeu. Peut-être est-ce aussi parce que tu n’as pas grande pratique du poker, non ? Cela doit certainement jouer, même plutôt deux fois qu’une. Enfin, le souci n’est pas seulement le poker là mais, ta relation avec Cole. Avec ses pensées grivoises et ton envie d’oublier certaines choses, tu t’étais laissé entraîner dans ses filets, c’est vrai. Intérieurement tu ne pouvais le nier, mais c’était de loin quelque chose que tu allais admettre de vive voix. Saleté de fierté à toute épreuve. À croire que tu préférais perdre ta place ici pour un homme plutôt que d’admettre les choses. Tu avais parfois l’impression d’avoir du cirage dans le ciboulot avec ce genre de réaction. Il n’était qu’un simple bouffon, à te manipuler et.. tu gardais la tête haute pour lui. L’aurait-il fait en contrepartie ? Tu commences à en douter et, les mots d’Ali ne font que confirmer tes biens tristes pensées. Pourtant, plutôt que d’admettre les choses, tu commences à tourner les talons, tu précises même une fois de plus que c’est ta faute, que tu as merdé et que, s’il le faut, tu ne reviendras pas ici. Si jamais elle te l’interdit après cette triche.
Tu t’apprêtes à t’avancer vers la porte mais la voix qui s’élève derrière toi t’interdit formellement de sortir d’ici. Est-ce une blague ? Tu laisses un soupir s’échappe de tes lèvres alors qu’une flopée de mauvaises paroles et de sarcasmes en tout genre fusent à présent dans ta tête. Tu as inséré quelques balles dans le barillet, prête à tirer tes reproches comme des boulets de canons mais, tu n’en fais rien. Tu te détends d’un coup lorsqu’elle t’annonce qu’elle passe l’éponge pour cette fois.
— Je suppose que si vous faites cela, c’est simplement parce que vous avez été à ma place un jour non ? Cette pensée que vous avez sur les hommes, c’est forcément dû à des cicatrices passées. Marmonnes-tu en te tournant lentement vers elle.
Tu as enfin pris la parole mais, pas à propos du jeu. Pas encore. Non, tes mots se nouent en une phrase pour parler d’elle.
— Je pense qu’au fond, vous savez la vérité. Un homme est persuadé — en général — d’être au-dessus et, c’est certainement pire quand de l’argent est en jeu. L’honneur et la fierté masculine. Une véritable plaie n’est-ce pas ?
Tu passes soudain une main sur ton estomac qui se noue. Ta mâchoire se crispe et, tu baisses le regard sur le sol.
— Pourrais-je utiliser les toilettes, Mme Bloom ?

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